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Académie nationale de Pharmacie
Risques et sécurité sanitaires des aliments Séance Thématique
18 juin 2014
Gestion des risques liés à l’alimentation :
contrôles officiels et gestion des alertes
Paul Mennecier, Chef du Service de l’alimentation,
Direction générale de l’alimentation (DGAL)
Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt
Plan
Introduction
Gestion des risques liés à l’alimentation : Gestion des risques par les opérateurs du secteur
alimentaire
contrôles officiels par les autorités compétentes
gestion des alertes alimentaires
Conclusion
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INTRODUCTION
L’agriculture et la sécurité sanitaire des productions agricoles et alimentaires sont des compétences de l’Union européenne
La plupart des textes réglementaires sont adoptés au niveau européen : Les exigences et principes généraux de la législation alimentaire, tout au long de la chaîne alimentaire, depuis la production jusqu’à la remise de produits alimentaires au consommateur, sont fixés par le droit européen (Règlement CE n°178/2002)
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=> Traçabilité / sécurité sanitaire des aliments : des règles harmonisées dans l’Union Européenne
Loi alimentaire générale (Règlement CE n°178/2002)
= le pilier
Principes généraux pour la sécurité des aliments
Approche intégrée
Principe de précaution
Analyse de risque
Responsabilité des opérateurs
Traçabilité
Création de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments support scientifique et technique
Mise en place d’un système d’alerte rapide renforcé
Mise en place d’une procédure de gestion des crises
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Les crises récentes
= un vrai moteur
Crise de l’ESB (1996 – 2003)
Crise de la dioxine (1999 – 2000)
Crise « fièvre aphteuse » (2001)
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Le constat
L’importance de l’alimentation pour les consommateurs
L'importance des médias
L’organisation très complexe de l’industrie agro-alimentaire
Des carences dans la gestion des crises
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CRI S E S ALIMENTAIRES
ESB
Dioxine
Autres
Nécessité de
revoir la
totalité du
système de
gestion de la
sécurité des
aliments
depuis
l’évaluation
au contrôle
Nouvelles structures
Nouvelle politique
alimentaire = Livre blanc
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• Séparation fonctionnelle pour répondre aux attentes de la société civile :
- évaluation séparée de la gestion des risques
- contrôles sanitaires séparés du soutien aux filières / aspects économiques
• Chaîne unique de commandement
• Approche intégrée « de la fourche à la fourchette » (ou « du champ à l’assiette »)
Système de sécurité sanitaire des aliments français
LES PRINCIPES
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5 Ministères en charge de la Santé, de
l’Agriculture, de l’Environnement, du
Travail et de la Consommation
Agence nationale de sécurité
sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement
et du travail (ANSES)
Évaluation des risques
Séparation fonctionnelle entre évaluation des risques et
gestion des risques
1998
Définition de la politique nationale
Mise en oeuvre, surveillance, contrôle
Gestion des risques
Tutelle
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Gestion des risques sanitaires liés à l’alimentation
- Gestion des risques par les opérateurs du secteur alimentaire
- Contrôles officiels par les autorités compétentes
- Gestion des alertes alimentaires
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Législation européenne en matière de sécurité des aliments
Les obligations sont définies dans les textes du « paquet hygiène », applicables depuis le 1er janvier 2006
Certains textes concernent les opérateurs du secteur alimentaire, d’autres concernent les contrôles officiels devant être mis en œuvre par les autorités compétentes des Etats membres de l’Union européenne
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Gestion des risques sanitaires liés à l’alimentation
Architecture des Textes du
Paquet Hygiène
Règlement
Règlement
882/2004 « contrôles officiels »
Règlement
854/2004
Alimentation
pour animaux
Denrées animales
ou d’origine animale
Règlement
183/2005
Alimentation
humaine
(y compris distribution
de détail)
Règlement
853/2004
Autorités compétentes
Opérateurs du secteur
alimentaire
Principes généraux de la législation alimentaire
= Règlement n°178/2002
852/2004
Fréquence des contrôles officiels basée
sur une analyse de risque
+
+
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Gestion des risques sanitaires liés à l’alimentation
- Législation harmonisée pour les 28 Etats membres ;
- Approche intégrée « du champ à l’assiette »;
- Séparation des fonctions d’évaluation des risques et de gestion des risques ;
- Responsabilité primaire des opérateurs du secteur alimentaire pour assurer la sécurité des produits mis sur le marché ;
- Chaque Etat membre est responsable de la bonne application de la législation européenne sur son territoire.
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Législation européenne en matière de sécurité des aliments : principes clés
Gestion des risques sanitaires liés à l’alimentation
Chaque opérateur doit élaborer un plan de maîtrise sanitaire décrivant les mesures prises pour assurer la sécurité de ses produits, vis-à-vis des dangers biologiques, physiques et chimiques.
La traçabilité et les procédures de retrait ou de rappel des produits non-conformes font partie intégrante de ce plan de maîtrise sanitaire.
Gestion des risques par les opérateurs du secteur alimentaire
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Le plan de maîtrise sanitaire (PMS)
Ensemble des mesures prises par l’établissement pour
assurer la sécurité sanitaire de ses produits
vis-à-vis des dangers biologiques, physiques et chimiques
Il comprend les éléments nécessaires à la mise en place et les preuves de l’application :
GBPH et
d’application
de l’HACCP BPH ou pré-requis
Procédures fondées sur
les principes HACCP
Traçabilité
& gestion des
produits non conformes
Validation, surveillance et
vérification de l’efficacité
des mesures de maîtrise
Plan d’autocontrôles
15
16
ORGANISATION DES AUTORITÉS SANITAIRES
une chaîne de commande unique
PARIS
Gouvernement et administrations
centrales
Min. en charge de l’agriculture : DGAL
Min. en charge de l’économie :
DGCCRF
Min. en charge de la santé : DGS
REGIONS (22)
DRAAF / DIRECCTE / ARS
DEPARTEMENTS (101)
DD(CS)PP / DDT(M)
Élaboration de la règlementation nationale
Définition des stratégies nationales
Pilotage, coordination
et mutualisation
Assure la mise en
oeuvre
ZONE DE DEFENSE (7)
Dispositif ORSEC
Alertes
Niv
eau
Natio
nal
MINISTÈRE EN
CHARGE DE LA SANTÉ
Direction générale
de la santé
DGS
MINISTÈRE EN CHARGE DE
L’AGRICULTURE
MINISTÈRE EN CHARGE DE
L’ÉCONOMIE
Direction
générale de
l'alimentation
DGAL
Direction générale de la
concurrence, de la
consommation et de la
répression des fraudes
DGCCRF
ADMINISTRATIONS en CHARGE de la
SÉCURITÉ SANITAIRE des ALIMENTS
=> textes réglementaires et protocoles de coopération et de répartition des compétences
Contrôle de la sécurité sanitaire des aliments
Postes
d’inspection
frontaliers
Niv
eau
dép
arte
men
tal
DDecPP Direction départementale de la
protection des populations
Service
départemental SIVEP
Niv
eau
rég
ion
al
DRAAF DIRECCTE Agence régionale
de santé
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- Contrôles officiels :
- programmation à une fréquence basée sur l’analyse des risques
- méthodes d’inspection préétablies
- suites données aux contrôles
La DGAL et les services d’inspections locaux sont accrédités depuis le 1er mars 2010 conformément à la norme ISO / CEI 17020 établissant des critères généraux pour les services d’inspection.
L’accréditation couvre les contrôles effectués dans les domaines suivants : import/export, sécurité des aliments, santé animale, protection animale, plans de surveillance et plans de contrôles, santé des végétaux
Gestion des risques sanitaires : Contrôles officiels DGAL
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Gestion des risques sanitaires liés à l’alimentation en France : Actions de la DGAL
Direction générale organisée notamment pour :
- Définir la réglementation et la politique de contrôle dans les domaines végétal (qualité et protection des végétaux), animal (santé et bien-être des animaux), alimentaire (qualité et sécurité des aliments, politique de l’alimentation)
- Gérer les alertes alimentaires : Mission des urgences sanitaires (MUS)
- Lutter contre la délinquance organisée dans le domaine alimentaire: Brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP) (en lien avec la Justice et les autres brigades nationales (douanes et DGCCRF)
- Coordonner les actions transversales, les actions européennes et internationales (import, export, négociations européennes et multilatérales) et piloter les ressources (budget, systèmes d’information)
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- Des contrôles officiels « du champ à l’assiette »
- Une organisation centralisée : chaîne de commande unique depuis Paris jusqu’aux échelons locaux
- Pilotage national (Paris) : DGAL (définit les orientations stratégiques de la politique de contrôles, fournit les moyens humains, de fonctionnement, d’intervention et les instructions techniques pour les services locaux)
- Mise en œuvre locale (contrôles réguliers, programmés selon l’analyse des risques) : 101 Préfets (représentent le Gouvernement), 22 directeurs régionaux de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) : pilotage régional et contrôles végétaux 101 directeurs départementaux en charge de la protection des populations (DD(CS)PP) : contrôles animaux et alimentation
- Une coordination interministérielle avec la Direction générale de la santé (DGS, Ministère des affaires sociales et de la santé) et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF, Secrétariat d’Etat en charge de la Consommation (Economie) )
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Gestion des risques sanitaires liés à l’alimentation en France : Actions de la DGAL
En France : Contrôles officiels par la DGAL
• Contrôles officiels par des inspecteurs officiels
(personnel formé, absence conflit d’interêt, impartialité, …)
• Contrôles effectués à toutes les étapes (du champ à l’assiette)
8 000
Contrôles/an
194 600
Contrôles par an
180 600
Contrôles par an
production
primaire
Santé animale Sécurité des aliments exportations
262 600
Contrôles par an
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Rôles respectifs des opérateurs et des services de contrôle
Opérateur
- valide l’analyse des dangers
- valide ses mesures de maîtrise
- applique son système de maîtrise
sanitaire (PMS), surveille et vérifie
son efficacité
Services de contrôle
- vérifient que l’opérateur a validé son analyse des
dangers et les moyens mis en oeuvre pour la maîtrise
des dangers
- vérifient que l’opérateur applique son plan de maîtrise
sanitaire
- vérifient que l’opérateur a vérifié l’efficacité de son PMS
Outils : GBPH, documentation
des centres techniques,…
Méthodes = Guide pour l’audit et l’évaluation
Grilles d’inspection et vademecum
Mise en place d’autocontrôles
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Gestion des risques sanitaires liés à l’alimentation en France : Actions de la DGAL
Définition
Article 3, point 15 (Règlement 178/2002)
«Traçabilité» : capacité de retracer, à travers toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution, le cheminement d’une denrée alimentaire, d’un aliment pour animaux, d’un animal producteur de denrées alimentaires ou d’une substance destinée à être incorporée ou susceptible d’être incorporée dans une denrée alimentaire ou un aliment pour animaux.
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Gestion des alertes alimentaires Traçabilité : Définition, exigences et principes généraux
Les exploitants du secteur alimentaire doivent (article 18 du Règlement 178/2002) :
- être capables d’identifier tout fournisseur ou destinataire d’un produit, et disposer de systèmes et de procédures permettant de mettre l’information en question à la disposition des autorités compétentes, à la demande de celles-ci.
- disposer d’un système qui leur permette d’identifier le ou les fournisseurs directs de leurs produits et le ou les clients directs ayant acheté ces produits (sauf remise au consommateur
final) ;
- veiller à l’étiquetage et l’identification adéquats des produits mis sur le marché ou susceptibles de l’être.
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Exigences et principes généraux (1/3)
Gestion des alertes alimentaires Traçabilité : Définition, exigences et principes généraux
(Document d’orientations pour la mise en œuvre de certains articles du Règlement 178/2002, révisé le 26/1/2010)
Produits concernés : aliments pour humains et pour animaux, animaux vivants élevés pour la consommation
Ne sont pas concernés : médicaments vétérinaires, produits phytopharmaceutiques, fertilisants, emballages (=> autres réglementations)
Tous les opérateurs du secteur alimentaire sont concernés, à toutes les étapes de la production, transformation et distribution, situés dans l’Union européenne
Le système utilisé reste au choix de l’opérateur mais il doit pouvoir fournir « sur demande » de manière rapide des informations précises (réactivité en cas de crise).
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Exigences et principes généraux (2/3)
Gestion des alertes alimentaires Traçabilité : Définition, exigences et principes généraux
(Document d’orientations pour la mise en œuvre de certains articles du Règlement 178/2002, révisé le 26/1/2010)
- Traçabilité spécifique à certains produits (viande de bœuf, poisson, OGM,…)
- Temps de réaction pour la disponibilité des données de traçabilité : « à la demande », sans retarder indûment les exigences liées à la gestion des alertes (retraits et rappels de produits non-conformes)
- Types d’informations à conserver
- Durée de conservation des registres 26
Exigences et principes généraux (3/3)
Gestion des alertes alimentaires Traçabilité : Définition, exigences et principes généraux
Traçabilité et Gestion des alertes alimentaires
Définition d’une ALERTE D’ORIGINE ALIMENTAIRE
Guide d’aide à la gestion des alertes d’origine alimentaires :
« Information relative à un produit ou à un lot de produits dont l’absence de traitement peut conduire à une situation mettant en jeu la sécurité des consommateurs. «
Mais on peut étendre à
« information en lien avec une origine alimentaire dont l’absence de traitement peut nuire à la santé ou à la sécurité du consommateur »
Car le point de départ n’est pas toujours un produit ou un lot de produit identifié
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28
Détection d’une non-conformité 2 points de départ : produits et/ou cas humains
Évaluation de la situation
Conditions de prélèvements, d’analyses, critères réglementaires, avis scientifiques, données sur le
produit, l’évolution du pathogène, la destination, guide d’aide à la gestion des alertes …
Mise en œuvre des actions - par le professionnel
- par les autorités compétentes
SCHÉMA GÉNÉRAL D’UNE ALERTE ALIMENTAIRE
Denrée
dangereuse
29
DGAL(MUS) / DGCCRF(UA)
29
Laboratoires
DD(CS)PP -
SIVEP
PROFESSIONNELS
France
ANSES
Autres
ministères
Brigade/Service
national d’enquêtes
MÉDIA
Union
européenne
Direction
générale
SANCO
RASFF
Pays
Tiers
INFOSAN
CNR
Cas humains (dont TIAC)
ARS
DGS DRAAF -
DIRECCTE
InVS
LES ACTEURS DE LA GESTION DES ALERTES
ALIMENTAIRES et LES CIRCUITS D’INFORMATION
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• Information du fournisseur et des clients
• Signalement du dysfonctionnement à l’autorité
compétente locale : notification de l’alerte
• Prise de mesures de gestion portant sur le devenir des
denrées concernées (retrait et/ou rappel de produits)
• Recherche des causes du dysfonctionnement constaté
• Mise en œuvre de mesures correctives ou préventives
au sein de l’établissement de production ou de
distribution permettant d’éviter le renouvellement du
dysfonctionnement
ACTIONS À METTRE EN PLACE
PAR LES EXPLOITANTS DU SECTEUR ALIMENTAIRE
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Rôles des autorités compétentes :
• vérification de l’application de la réglementation par les exploitants (art. 17)
• Prise de mesures appropriées en cas de risque pour informer la population (art. 10)
• Information des autres États membres concernés et la Commission européenne (Système rapide d’alerte pour les aliments et les aliments pour animaux (RASFF), art. 50)
• Prendre les mesures appropriées lorsqu’est établi un lien épidémiologique entre des produits (même s’ils sont par ailleurs conformes à des exigences de sécurité) et des cas humains
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Traçabilité et Gestion des alertes alimentaires
32
Total = 1035
(dont RASFF)
dont 30 alertes avec un point
de départ cas humain
DENRÉES
ALIMENTAIRES
ALIMENTATION
ANIMALE
DGAL
706
DGCCRF
329
DGAL
13
DGCCRF
32
Quelques chiffres sur les alertes alimentaires
en France en 2012
Total = 45
(dont RASFF)
TIAC et autres
CAS HUMAINS
TIAC : 1358
Autres cas humains : 95
DGAL
(~100%)
931 alertes (food
and feed) 1 301 TIAC
RASFF
DD(CS)PP
835* alertes provenant
de la France
96 alertes provenant
du RASFF
15 alertes avec un
point de départ “cas
humains”
462 retraits
et
211 rappels
120 notifications
par la France
ALERTES ‘PRODUITS’ ENREGISTRÉES EN 2013 (secteur DGAL seulement)
*dont 529 point de départ « autocontrôle »
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34
Publications ou
Interventions
Retours d’expérience
Interne et/ou services déconcentrés
Inter administrations ou structures
Avec professionnel(s)
Bilans
En interne
Vers professionnels
Vers public
Information des
professionnels agro-
alimentaires
Amélioration pratiques
Orientation contrôles
produits
Plans de surveillance/plans de
contrôles
Contrôles frontières
Filière, process,
Établissement, Produit
Orientation
inspections
Modifications
documentaires
Réglementation,
Instructions,
Procédures etc.
Information des
professionnels santé
Amélioration
prévention/détection
Saisine
ANSES
EXPLOITATION DES ALERTES ET CRISES
ALERTES
Conclusion
une législation adaptée, incluant les règles applicables à toutes les étapes de la production, transformation et distribution
une bonne application par les opérateurs de la chaîne alimentaire, premiers responsables de la sécurité de leurs produits, avec une traçabilité sans faille à toutes les étapes permettant des retraits/rappels bien ciblés
un système de surveillance et de contrôles officiels organisé, doté de moyens suffisants
un régime de sanctions adapté et dissuasif,
une coopération entre les différents partenaires (administrations, organismes compétents, professionnels …)
une circulation efficace et rapide des informations entre les différents partenaires
assurer et contrôler la sécurité sanitaire des aliments nécessite :
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Merci pour votre attention ! Pour plus d’information :
http://agriculture.gouv.fr
ou http://alimentation.gouv.fr
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