abrégé de l’histoire de la médecine chinoise

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Abrégé de l’histoire de la médecine chinoise Jean-Marc Stéphan Formation : mise au point OBJECTIF Tradition inventée ou médecine intégrative ? De la naissance de l’acupuncture au cours des dynasties Xia, Shang et Zhou au 16 novembre 2010, date de l’inscription de l’acupuncture – moxibustion au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO, un abrégé de l’histoire de la médecine vous propose de comprendre son évolution au cours des siècles. Connaître l’essentiel de l’histoire de la médecine chinoise, des civilisations pro- tohistoriques à nos jours. Introduction Il semble difficile d’isoler l’Acupuncture de la Médecine Chinoise dans son ensemble [1]. De même, on peut se poser la question de savoir si « Médecine Chinoise » cor- respond bien à la « Médecine Traditionnelle Chinoise » (MTC). Il est généralement admis que la MTC comporte cinq disciplines qui sont la diététique 营养学 (yingyangxue), l’acupuncture et moxibustion 针灸 (zhenjiu), les mas- sages 推拏 (tuina), la pharmacopée 制藥学 (shiyaoxue comprenant la phytothérapie chinoise à base de plan- tes, mais également l’utilisation des minéraux et des substances animales) et les exercices énergétiques 太極 氣功 (taijiquan et qigong). Mais, en fait la MTC serait une « tradition inven- tée » [2,3]. Dès la fondation de la Chine commu- niste en 1949 par Mao Zedong, des « médecins aux pieds nus » furent formés sur le terrain pour offrir leurs soins autant à l’armée qu’à la population. Les formes traditionnelles de la médecine, y compris l’acupuncture, ont été utilisées, autant par fierté na- tionale que par simple aspect pratique. Cette méde- cine était peu coûteuse et fournissait ainsi les niveaux de base en soins de santé à une population massive. De fait, Mao Zedong affirme en octobre 1958 pour promouvoir la MTC : « La médecine chinoise est un grand trésor du patrimoine et tout doit être fait pour l’explorer et l’élever à un plus haut niveau de connaissance » [4]. Civilisations protohistoriques Ces civilisations sont représentées par trois dynasties : la dynastie Xia (2205-1766 AEC 1 ), Shang (1765- 1122 AEC) et Zhou (1121-722 AEC) [5]. Les plus anciennes origines de la médecine chinoise sont liées au chamanisme ancestral chinois [6]. Les chamans avaient pour rôle de communiquer aux hommes la vo- lonté et la puissance des esprits. On faisait appel à leurs aptitudes pour rétablir la continuité de l’Ordre Cosmi- que. Un cauchemar réveillant un Prince, une douleur abdominale chronique ou une sécheresse étaient perçus comme autant de problèmes qui nécessitaient l’interven- tion du chaman. Durant cette période, il semble que la médecine est dominée par les charmes, les incantations, les amulettes. Des inscriptions d’ordre médical sont re- trouvées sur os gravés ou écaille de tortues [5]. Les premiers indices relevant de l’acupuncture se situent à la période de l’âge de pierre (durant la dynastie Shang. C’est Quan Yuan Qi de l’époque de la dynastie du Sud Liang (502 – 557 EC) qui proposa pour la première fois que la thérapeutique au poinçon de pierre (pierre Bian) était à l’origine de l’acupuncture à aiguille mé- tallique. Mais suite aux découvertes archéologiques de Mawangdui, il paraît que l’invention de la thérapeutique par acupuncture n’a pas de lien direct avec la thérapeu- tique au poinçon de pierre, instrument médical de la forme d’un couteau principalement utilisé plutôt pour ouvrir et faire suppurer les furoncles ou pour procéder aux saignées. Bref, la croyance selon laquelle la thérapeu- Acupuncture & Moxibustion 138

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Il semble difficile d’isoler l’Acupuncture de la MédecineChinoise dans son ensemble [1]. De même, on peut seposer la question de savoir si « Médecine Chinoise » correspondbien à la « Médecine Traditionnelle Chinoise »(MTC).Il est généralement admis que la MTC comporte cinqdisciplines qui sont la diététique 营养学 (yingyangxue),l’acupuncture et moxibustion 针灸 (zhenjiu), les massages推拏 (tuina), la pharmacopée 制藥学 (shiyaoxuecomprenant la phytothérapie chinoise à base de plantes,mais également l’utilisation des minéraux et dessubstances animales) et les exercices énergétiques 太極拳 氣功 (taijiquan et qigong).Mais, en fait la MTC serait une « tradition inventée» [2,3]. Dès la fondation de la Chine communisteen 1949 par Mao Zedong, des « médecins auxpieds nus » furent formés sur le terrain pour offrirleurs soins autant à l’armée qu’à la population. Lesformes traditionnelles de la médecine, y comprisl’acupuncture, ont été utilisées, autant par fierté nationaleque par simple aspect pratique. Cette médecineétait peu coûteuse et fournissait ainsi les niveauxde base en soins de santé à une population massive.De fait, Mao Zedong affirme en octobre 1958 pourpromouvoir la MTC : « La médecine chinoise estun grand trésor du patrimoine et tout doit être faitpour l’explorer et l’élever à un plus haut niveau deconnaissance »

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  • Abrg de lhistoire de la mdecine chinoise

    Jean-Marc Stphan

    Formation : mise au point

    OBJECTIF Tradition invente ou mdecine intgrative ? De la naissance de lacupuncture au cours des dynasties Xia, Shang et Zhou au 16 novembre 2010, date de linscription de lacupuncture moxibustion au patrimoine culturel immatriel de lhumanit de lUNESCO, un abrg de lhistoire de la mdecine vous propose de comprendre son volution au cours des sicles.

    Connatre lessentiel de lhistoire de la mdecine chinoise, des civilisations pro-tohistoriques nos jours.

    IntroductionIl semble difficile disoler lAcupuncture de la Mdecine Chinoise dans son ensemble [1]. De mme, on peut se poser la question de savoir si Mdecine Chinoise cor-respond bien la Mdecine Traditionnelle Chinoise (MTC). Il est gnralement admis que la MTC comporte cinq disciplines qui sont la dittique (yingyangxue), lacupuncture et moxibustion (zhenjiu), les mas-sages (tuina), la pharmacope (shiyaoxue comprenant la phytothrapie chinoise base de plan-tes, mais galement lutilisation des minraux et des substances animales) et les exercices nergtiques (taijiquan et qigong). Mais, en fait la MTC serait une tradition inven-te [2,3]. Ds la fondation de la Chine commu-niste en 1949 par Mao Zedong, des mdecins aux pieds nus furent forms sur le terrain pour offrir leurs soins autant larme qu la population. Les formes traditionnelles de la mdecine, y compris lacupuncture, ont t utilises, autant par fiert na-tionale que par simple aspect pratique. Cette mde-cine tait peu coteuse et fournissait ainsi les niveaux de base en soins de sant une population massive. De fait, Mao Zedong affirme en octobre 1958 pour promouvoir la MTC : La mdecine chinoise est un grand trsor du patrimoine et tout doit tre fait pour lexplorer et llever un plus haut niveau de connaissance [4].

    Civilisations protohistoriquesCes civilisations sont reprsentes par trois dynasties : la dynastie Xia (2205-1766 AEC1), Shang (1765-1122 AEC) et Zhou (1121-722 AEC) [5].Les plus anciennes origines de la mdecine chinoise sont lies au chamanisme ancestral chinois [6]. Les chamans avaient pour rle de communiquer aux hommes la vo-lont et la puissance des esprits. On faisait appel leurs aptitudes pour rtablir la continuit de lOrdre Cosmi-que. Un cauchemar rveillant un Prince, une douleur abdominale chronique ou une scheresse taient perus comme autant de problmes qui ncessitaient linterven-tion du chaman. Durant cette priode, il semble que la mdecine est domine par les charmes, les incantations, les amulettes. Des inscriptions dordre mdical sont re-trouves sur os gravs ou caille de tortues [5].Les premiers indices relevant de lacupuncture se situent la priode de lge de pierre (durant la dynastie Shang. Cest Quan Yuan Qi de lpoque de la dynastie du Sud Liang (502 557 EC) qui proposa pour la premire fois que la thrapeutique au poinon de pierre (pierre Bian) tait lorigine de lacupuncture aiguille m-tallique. Mais suite aux dcouvertes archologiques de Mawangdui, il parat que linvention de la thrapeutique par acupuncture na pas de lien direct avec la thrapeu-tique au poinon de pierre, instrument mdical de la forme dun couteau principalement utilis plutt pour ouvrir et faire suppurer les furoncles ou pour procder aux saignes. Bref, la croyance selon laquelle la thrapeu-

    Acupuncture & Moxibustion 138

    jmsCross-OutjmsNoteil faut lire ge de bronze au lieu de ge de pierrejmsNoteAccepted set by jms
  • tique au poinon de pierre tait lorigine de lacupunc-ture aiguille mtallique peut tre considre comme errone [7]. Des aiguilles de bambou, dos, de terre cuite, ou mme de piquants herbacs ont aussi t utilises en-suite avant dtre supplantes par les aiguilles mtalliques en bronze.Le Yijing (, galement transcris Yi King ou Yi-King) ou Classique des Changements ou des Muta-tions date de la dynastie Zhou. Il sagit dun livre de divination dont les principes vont imprgner la fois le Confucianisme, mais surtout le Taosme [8].

    poque des Printemps et des Automnes (722-481 AEC) cette poque, la Chine est soumise un rgime fodal. Les rois de la dynastie des Zhou ne contrlent directe-ment quun petit domaine royal, centr sur leur capitale (lactuelle Luoyang). Partout ailleurs, le pouvoir est exer-c par la noblesse, au travers de fiefs. On compte, au hui-time sicle, plusieurs centaines de petits tats vassaux des Zhou. La plus ancienne mention crite concernant lacupuncture date de 580 AEC, il sagit des Annales des Printemps et des Automnes ( Chunqiu), descrip-tion historique de ltat de Lu. Le Zuozhuan () se prsente sous la forme dun commentaire du Chunqiu et rend compte de ltat de la mdecine lpoque des An-nales des Printemps et des Automnes qui est encore mal spare de la magie. La sphygmologie et lacupuncture systmatise sont inconnues [7].

    poque des Royaumes Combattants (Ve-221 AEC)Si les croyances de base dans la cosmologie chamanique nvoluent pas au cours des Royaumes Combattants, la perception de lorganisation du monde change. Les phnomnes naturels sont dsormais perus comme tous lis les uns aux autres dans une cosmologie cor-rlative. Tout vnement est analys et report dans des almanachs afin de comprendre les diffrents cycles. LUnivers semble en perptuel mouvement. Dans ce contexte vont slaborer toutes les concepts thoriques et les fondements dialectiques du qi, du yin et du yang, des Cinq Phases ou Mouvements (wuxing), de la divi-nation issue du Yijing observant les mutations. Cette

    intense intellectualisation aboutit une redfinition de lUnivers qui offre une nouvelle perception de lespace et du temps, des pratiques rituelles et mme de la m-decine. La mdecine chinoise devient alors une mde-cine scientifique part entire.Cest cette poque que vcurent deux personna-ges, Laozi (auteur prsum du Daodejing ) et Confucius (Kongfuzi ) dont les penses exer-crent une influence dterminante sur la philosophie chinoise et indirectement sur la mdecine.Le Huangdi neijing () ou Classique interne de lempereur Jaune, considr comme le plus ancien ouvrage de mdecine chinoise aurait t publi au cours de cette poque, mais selon les dernires dcouvertes is-sues des manuscrits de Mawangdui (168AEC), louvrage sous la forme que lon connat serait bien plus tardif et remani ds le IIme EC [8].

    Dynastie Qin (-221 -206 AEC)

    Cette dynastie a mis fin des sicles de fodalit en jetant les bases administratives dun tat centralis qui favorisa lunit culturelle du territoire. Son fondateur, le Premier Empereur, Qin Shi Huangdi (), connu pour son rgime cruel, autoritaire et impopulai-re a t redcouvert en 1974 par lintermdiaire de son monumental mausole Xian et de ses milliers de sol-dats en terre cuite. Il est parfois considr comme le pre de la Grande Muraille (figure 1) et fut lorigine en 213 AEC dun autodaf visant la destruction de tous les ouvrages de lempire, lexception des manuels dagriculture et de divination. Nanmoins le Huangdi neijing fut sauv du dsastre [9].

    Figure 1. La grande muraille de Chine Badaling.

    2011, 10 (2) Jean-Marc Stphan 139

    jmsNotelire rfrence 5
  • Dynastie des Han (206 AEC-220 EC)

    Cette priode est prolifique aussi bien en classiques renomms quen mdecins clbres. Le Nanjing , encore appel Classique des difficults daterait du I ou IIme AEC (mais discut [8]), les manuscrits de Mawangdui (168 AEC), le Shanghanlun (Trait des atteintes du froid), le Shennong bencaojing (L'herbier de Shennong) qui est le pre-mier trait de matire mdicale (Ier AEC) sont quelques uns des ouvrages rputs. Le chirurgien Hua Tuo (110-207EC) pratiqua des interventions chirurgicales abdominales avec anesthsie par les plantes (chanvre indien, datura). On lui attribue dautre part lunit de mesure variable permettant de localiser les points : le cun [9,10]. Zhang Zhongjing (158-219 EC), autre mdecin clbre qui rdigea le Shanghanlun a t sur-nomm lHippocrate chinois.

    Les Trois Royaumes, Dynastie Jin, dynasties du Nord et du Sud (220-581)

    Durant cette priode, le Majing Classique des Pouls , crit par Wang Shuhe au IIIme sicle et reconnu pour sa description des vingt-huit pouls pa-thologiques donne au diagnostic en acupuncture toute son originalit [11].Le premier ouvrage de simplification de la mdeci-ne chinoise, le Zhenjiu jiayijing (, LABC dAcupuncture et de Moxibustion) fut crit en 259 de notre re par Huangfu Mi (215-282) sous la dynastie des Jin. Cet ouvrage rassemble toutes les thories traditionnelles dans le domaine mdical, et donne le nom et le nombre de points de chaque m-ridien selon leur localisation exacte ainsi que leurs in-dications [8]. Ge Hong (283343 EC), alchimiste et mdecin taoste a laiss deux traits mdicaux importants : les Mdications du Coffre dOr (Jinkui yaofang ) et les Prescriptions dUrgence (Zhou hou bei jifang ) qui donnent des conseils de mde-cine prventive pour prolonger la vie et viter les ma-ladies [12]. Il est aussi lauteur du clbre Baopuzi (), trait sur lalchimie, la dittique et certaines

    pratiques mdicales magiques, la recherche de lim-

    mortalit physique. La partie sotrique de son uvre,

    le Baopuzi neipian est dailleurs entire-

    ment consacre cette qute de longvit. Il sagit en

    effet dun vritable trait dimmortalit, dans lequel la

    question est aborde sous tous ses aspects, philosophi-

    ques comme techniques [13].

    Dynasties Sui et Tang (581-907)

    Cette poque a vu un grand dveloppement de lacu-

    puncture, comme lattestent les manuscrits de Dun-huang (Dunhuang yiyao wenxian jijiao ) dcouverts dans les grottes de cette cit impor-

    tante de la Route de la Soie, point dchanges entre la

    Chine et le monde extrieur. Plus dune centaine de

    manuscrits mdicaux des dynasties Sui et Tang a ain-

    si t rpertorie. Limportance de ces manuscrits est

    considrable dans loptique dune approche historique

    de la mdecine chinoise et pour lhistoire de la mdecine

    dans son ensemble [14]. Ainsi de nombreux manuscrits

    dcrivent les flaux et les maladies retrouvs le long de

    la route de la soie. Par exemple, lun deux crit vers

    803 EC est un texte intitul Les dix Maladies mor-

    telles qui sont apparemment des maladies contagieu-

    ses : nuebing (fivre intermittente), tianxing (terme gnrique pour les maladies pidmiques), zu-bing (maladies mortelles), zhongbing (mala-dies inflammatoires), chanbing (maladies lors de laccouchement) huanfu (maladies abdominales), huanyong (maladies dermatologique, furoncles), fenghuangbing (maladies lies au vent, hpa-tites, normalement associes un ictre), shuili (diarrhes), yanbing (maladies de lil) [15]. Un autre manuscrit est un schma de lutilisation des

    points de moxibustion, datant de 600-900 EC (figure

    2), la plus ancienne des cartographies de moxibustion

    que lon ait dcouverte [16]. Les textes retrouvs ont

    des similitudes avec le Huangdi neijing, mais aussi le Shanghanlun (), le Majing et bien dautres clas-siques moins connus comme le Tangren xuanfang () ou le Bingxing maizhen ().

    Jean-Marc Stphan Acupuncture & Moxibustion 140

    jmsNotelire MaijingjmsNotelire Maijing
  • Figure 2. Jiufa tu () : schma des points de moxibustion (Or.8210/S.6168a).

    Sous la dynastie Tang, un grand mdecin Sun Simiao (581-682) se fait connatre au travers de ses uvres, le Yinhai Jingwei (la Mer dArgent) [17], pre-mier trait chinois dophtalmologie sintressant aux 81 maladies de lil et son trait principal le Qianjin Fang (Prescriptions Valant Mille Pices dOr) dans lesquel-les sont abordes la dittique, la sphygmologie, lacu-puncture, la phytothrapie. Il recommande ainsi les algues marines pour le goitre thyrodien et des haricots pour le bri-bri [9]. Sun Simiao serait aussi lorigine des points ashi, points douloureux que lon puncture et que lon reconnat ac-tuellement comme des trigger points.Chao Yuanfang (550-630), mdecin de lEm-pereur Yang Di de la dynastie des Sui, prit en charge la rdaction du clbre ouvrage Zhubing yuanhou zonglun ( Trait gnral de ltiologie et la symptomatologie des maladies qui fut le premier travail chinois dans ce domaine et resta un ouvrage de rfrence pendant longtemps. Il a t crit en 610, en 50 volumes (67 parties avec 1720 cas) avec tiologie et symptmes des maladies diverses.

    Dynastie Song du nord (960-1127)Au cours de cette dynastie et sous lautorit de lEmpe-reur, de nombreuses coles dacupuncture fleurissent afin de systmatiser la connaissance mdicale. Wang Weiyi (987-1067), acupuncteur clbre fit couler ainsi deux statues creuses grandeur nature en bronze, sur la surface de laquelle taient marqus les trajets des mridiens et la localisation exacte des points. Il rcapitula ses recherches dtailles sur les 657 points dacupuncture dans son livre, le Tongren shuxue zhen jiu jujing (Manuel illustr des points dacupuncture et de moxibustion indiqus sur la statue de bronze) (1027). Dautres statuettes en rplique rduite seront fondues pour diffrentes coles. Les statues enduites dune couche de cire jaune et remplies deau servaient aux tudiants pour localiser avec exactitude les points dacupuncture. En perant la couche de cire avec une aiguille, ils devaient faire jaillir leau du modle si le point tait bien repr (figure 3). Une facult est ouverte entre 1068 et 1086 Kaifeng, ce qui facilitera lenseignement de lacupuncture [9].

    Figure 3. Exemple de reproduction dune statue en bronze de la dynastie Song (extrait du Zhong Guo Yi Xue Tong Shi Tu Pu Juan. http://en.tcm-china.info/acupuncture/origin/75565_2.shtml.

    2011, 10 (2) Jean-Marc Stphan 141

  • Dynasties Jin-Yuan (1115 - 1368), Ming (1368 - 644) et Qing (1644 -1911)

    Mme si lacupuncture est pratique hors des fron-tires de Chine comme le Japon, la Core, le Viet-nam ou le Tibet, limportance de lacupuncture d-cline rapidement. Mais quatre nouvelles coles sous les dynasties Jin et Yuan auront encore une grande influence avec des mdecins de valeur : Liu Wan-su et lcole du Froid et du Frais, Zhang Conzheng et lcole de la Purgation, Li Gao et lcole de la Tonification de la Terre et enfin Zhu Zhenheng et lcole de l'Entretien du yin [18].Sous la dynastie Ming, de grands ouvrages paraissent nanmoins comme le Bencao Gangmu (Compendium de materia medica), le Binhu Maixue (tude du pouls de Bin Hu) et le Com-pendium dAcupuncture et Moxibustion (Zhenjiu dacheng), compil par Yang Jizhou en 1601 [8]. Celui-ci sinspire directement du Suwen, du Nanjing et bien dautres ouvrages antrieurs et va demeurer louvrage de rfrence pour tous les acupuncteurs traditionnels. Le Bencao Gangmu de Li Shizhen (1518-1593), gigantesque tra-vail dressant la liste de 1892 substances mdicales est le rsultat de presque 30 ans de travail. Il sagit non seulement dun grand trait de pathologie et de thrapeutique, mais aussi un trait tendu sur diff-rentes parties de lhistoire naturelle, comprenant la botanique, la zoologie, la minralogie et la mtallur-gie [19] (figure 4). Le Binhu Maixue, crit aussi par Li Shizhen en 1564 est quant lui, un trait sur les vingt-sept types de pouls et leur valeur diagnostique [20].Un autre trait, le Wen Relun (Trait sur les maladies fbriles) de Ye Tianshi sous la dynastie Qing (1690-1760) est dit en 1740, livre sur le diagnostic et le traitement des maladies fbriles dans lequel une thorie sur lmergence de la maladie est explique. La pathologie se dveloppe en fonction du niveau de wei (rsistance superficielle), qi (nergie), ying (nutrition) et xue (Sang) [10].

    Figure 4. Bencao Gangmu (Compendium de materia medica).

    Le Yixue yuanliu lun (Origines et histoire de la mdeci-ne) est crit par Xu Dachun , un autre mdecin clbre de la dynastie Qing en 1757. Il retrace lhistoire de la mdecine traditionnelle chinoise et aborde de ma-nire critique tous les diffrents systmes thoriques, diagnostiques et thrapeutiques de ces prdcesseurs. Il construit son propre systme mdical en ne tenant compte que des seuls classiques Neijing, Shennong ben-caojing et Shanghanlun [21]. Ainsi on saperoit que la majorit des mdecins ddaigne lacupuncture et la moxibustion au profit de la phytothrapie ou des mas-sages tuina.Et, lacupuncture faillit disparatre !En 1822, les autorits ordonnrent dabolir lacu-puncture et la moxibustion titre dfinitif de la fa-cult de mdecine impriale parce quelles ne pou-vaient convenir pour traiter lempereur [22,23]. Bien que linterdiction ne stende pas au-del des limites de la cit interdite, il est clair que les mde-cins avaient de ce fait peu de chances de se spcialiser en acupuncture.Nanmoins des ouvrages sortent encore comme le Yi-lin Gaicuo , crit par Wang Qingren en 1830 qui discute sur les erreurs anatomiques retrouves dans la littrature classique et ses sugges-tions de corrections bases sur ses tudes des cadavres. Il ne se contenta pas de corriger les erreurs commises par les gnrations passes concernant les organes en aidant ainsi au passage des concepts de la mdecine occidentale mais proposa aussi de nouvelles mthodes de traitement des troubles circulatoires et de lhmi-plgie.

    Jean-Marc Stphan Acupuncture & Moxibustion 142

    jmsTexte surlign lire rfrence 26jmsNotejmsCross-OutjmsCross-OutjmsNotevingt-sept et non 28Pour plus d'infoLA SPHYGMOLOGIE DANS LA MEDECINE VIETNAMIENNE TRADITIONNELLE. CONTRIBUTION A L'ETUDE DU TRAITE Nguyen tran huan. Acupuncture. 1980;66:11-22.Etude sur le livre de Li Shi Zhen et de sa description des 27 pouls pathologiques, traduction des termes, transcription vietnamienne. Influence du Bin Hu Mai Xue dans les sicles suivants en Chine et au Vietnam.jmsCross-OutjmsCross-OutjmsCross-OutjmsUnderline
  • Rpublique de Chine (1912-1949)

    La rvolution de 1911 sonne le glas de la dynastie Qing, mais ne rtablit pas lacupuncture dans ses prrogatives. Elle ne cesse de dcliner et faillit nouveau disparatre. En effet, en 1929, sous la pression de certains intellec-tuels progressifs du Mouvement du 4 mai 1919 et du Dr Yu Yunxiu, le gouvernement du Guomindang alla jusqu proposer labolition de la mdecine chinoise qualifie de vieille mdecine ractionnaire, superstitieu-se et irrationnelle en opposition la nouvelle mdecine venue de lOuest dont le Dr Sun Yat Sen (1866-1925), mdecin form la manire occidentale tait adepte. Aucune rsolution dabolition ne fut heureusement adopte. Au contraire cela aboutit une structuration de la mdecine chinoise grce entre autres un clbre acupuncteur Qin Bowei qui participera la fondation dun Institut Chinois de Mdecine [3,23-25,28]. Et ce sursaut va venir aussi de quelques mdecins qui vont promouvoir lacupuncture comme une alternative bon march la mdecine occidentale. Lun dentre eux est Cheng Danan (1899-1957), un acupunc-teur et pdiatre de Jiangsu, qui avait visit le Japon dans les annes 1930. En Chine, il cre une socit pour la recherche sur lacupuncture chinoise Wuxi avant de lancer sa propre revue. Son acupuncture est fonde sur les Classiques (Zhenjiu jiayijing, Dacheng etc.) quil tente de systmatiser, mais aussi sur la thorie que le mcanisme daction acupunctural pouvait tre en rap-port avec la stimulation des nerfs telle quelle tait d-crite ce moment en mdecine occidentale. Cheng (fi-gure 5) insista pour que les points dacupuncture soient redfinis la lumire de cette ide [26]. Par le biais de ses lves (Gao Zhenwu, Shao Jingming etc.), ses crits (Zhongguo zhenjiu zhiliaoxue [27] et son activit poli-tique (il fut membre de nombreux comits nationaux en charge de la politique mdicale et de lducation) Cheng a exerc une profonde influence sur le dvelop-pement de lacupuncture en Chine [28]. Il va dailleurs saider de lvolution de lacupuncture hors des fronti-res chinoises comme au Japon o un renouveau existe sous linfluence de Yanagiya Sorei [29] et Takeshi Sawa-da [30] qui dveloppent une acupuncture en rapport

    avec les Mridiens et en France grce George Souli de Morant (1875-1955) en poste au consulat de Kun-ming en 1908. Dailleurs, il crit un article sur lacu-puncture franaise o il montre lintrt des Franais ds 1820 avec les travaux de Jules Cloquet, Dantu mais aussi ceux de Souli de Morant [31]. Cheng ignore que son approche moderne initiale est loppose de lap-proche franaise qui sappuie sur lsotrisme chre Gunon [22] et le no-hippocratisme influenc par les mdecins du Carrefour de Cos dans un contexte du non-conformisme [1,2,32,33].

    Figure 5. Cheng Danan (1898-1957).

    Rpublique Populaire de Chine (1949 nos jours)

    Mao Zedong qui fonda la Rpublique Populaire Chinoise en 1949 rejeta tout dabord la mdecine traditionnelle mais sous la pression conomique (cot moindre) et politique (reconnaissance des pay-sans qui reprsentait ce moment la plus grande part de la population), il redonna limpulsion ncessaire la renaissance ou linvention de la mdecine tra-ditionnelle chinoise [2,3], tout en sachant que le Gouvernement Communiste devait faire face une insuffisance importante de personnel mdical et que le praticien traditionnel tait donc une solution ce problme.En effet, les dirigeants communistes considraient de-puis longtemps la mdecine chinoise comme une m-decine sotrique, superstitieuse et fodale . Mais, leur but non avou tait lunion des mdecins du-cation moderne scientifique et des praticiens tradition-nels pour un meilleur service de sant envers le peuple dans le concept de la mdecine dite intgrative [34].

    2011, 10 (2) Jean-Marc Stphan 143

    jmsTexte surlign jmsTexte surlign lire rfrence 31 au lieu de 28jmsNotelire rfrence 31 au lieu de 28jmsTexte surlign lire 25jmsNote
  • Ainsi on peut constater dans les articles mdicaux de la priode 1951-1955 du journal Beijing Zhonyi, des essais intensifs pour duquer les mdecins tradition-nels selon les principes danatomie moderne [35]. Et partir de 1954 des Collges de mdecine chinoise sont ouverts Shanghai, Guangzhou, Chengdu et P-kin avec rdition des grands Classiques. En 1958, la mdecine chinoise est dclare trsor national par le gouvernement. Mais la mdecine chinoise doit se mo-derniser, devenir plus scientifique et mme intgrer la mdecine occidentale.Dans les annes 1980, une loi est promulgue dfi-nissant la MTC comme faisant partie du systme de soins de sant. Depuis les annes 1990, le gouverne-ment chinois fait des efforts dans la mondialisation de la mdecine chinoise pour dvelopper son potentiel conomique. Nanmoins, lheure actuelle, mme sil existe un engouement important du monde occidental pour la MTC et plus particulirement lacupuncture, elle tend avoir une place de moins en moins importante en Chine.Ainsi il est apparu quil existait en Chine une remise en question de lefficacit de la MTC. En 2006, Zhang Gong-Yao, professeur lUniversit chinoise de South Central dans le Hunan, a lanc une ptition en ligne pour la suppression de la MTC du systme de sant de la Chine. Zhang explique quil ny a aucune perce majeure de la MTC dans le traitement des maladies et que les syndromes tels que Dficience du Rein yin ou Dficit du qi de Cur ne peuvent tre dfinis comme de vritables maladies. Cette dclaration met en lumire la situation dplorable de la MTC en Chine o la mdecine occidentale influence de manire d-terminante les traitements, comme au temps o Mao Zedong, pourtant promoteur de la MTC, utilisait pour tous ses problmes mdicaux la mdecine occidentale. Dans lenseignement de la mdecine chinoise, locci-dentalisation de la formation de la mdecine chinoise est la norme. Ltude des grands Classiques est rempla-ce par des formations en recherche biomdicale oc-cidentale et nombreux sont les tudiants inscrits un

    doctorat de mdecine chinoise qui ne connaissent pas

    le Huangdi neijing [20].La rplique peut-tre cet tat de fait est retentissante

    car lacupuncture, la demande de la Chine, est ins-

    crite au patrimoine culturel immatriel de lhumanit

    de lUNESCO le 16 novembre 2010. Deux des motifs

    dinscription : lacupuncture et la moxibustion sont un savoir et une pratique traditionnels transmis de gnration en gnration et reconnus par les communauts chinoises dans le monde entier comme lment de leur patrimoine culturel immatriel ; leur inscription sur la Liste reprsen-tative pourrait contribuer la sensibilisation concernant la mdecine traditionnelle dans le monde entier, tout en favorisant les changes culturels entre la Chine et dautres pays [36].

    Conclusion

    Lhistoire de la mdecine chinoise est en constante

    volution. La tradition invente par Mao, semble

    plutt ntre quune transformation, une mutation de

    la mdecine chinoise en une mdecine chinoise in-

    tgrative comme cela a t ralis dj au cours des

    sicles. Les acupuncteurs chinois ont toujours eu la

    prudence de ne pas rejeter les prcdents concepts

    et ont prfr les intgrer au corpus initial. Ainsi, les

    anciens concepts Taostes du yin et du yang tirs du Naturalisme se mlent aux ides de maladies dues

    aux possessions par les dmons, aux thories des cinq

    lments, aux mridiens et aux syndromes zheng plus modernes dans un respect tout fait confucen pour

    les prcdents paradigmes. Les concepts de chaque

    priode ont t assimils, digrs comme le sont ac-

    tuellement ceux de la mdecine moderne. En Chine,

    mme si lacupuncture a t progressivement rejete

    au profit de la mdecine Occidentale, de nombreux

    modles diffrents persistent o lon voit se ctoyer

    acupuncture occidentale et acupuncture traditionnel-

    le base sur les grands Classiques dans une tentative

    dunifier et de moderniser la pratique, que lOccident

    a appel MTC, mais qui pour les chinois nest tout

    simplement que de la mdecine chinoise.

    Jean-Marc Stphan Acupuncture & Moxibustion 144

    jmsNotelire rfrence 23
  • Dr Jean-Marc StphanCo-Coordinateur du DIU acupuncture obsttricale Lille 2Charg denseignement la facult de mdecine Paris XI* [email protected]

    Notes1. En 1995, la Chine a lanc un vaste projet visant tablir une

    chronologie rigoureuse pour les trois premires dynasties de son histoire, celle des Xia, des Shang et des Zhou (jusqu -841 pour cette dernire) en saidant des datations au carbone 14 et des donnes astronomiques corrles aux inscriptions connues des Shang et des Zhou. Les rsultats obtenus par en-viron 200 chercheurs servent prsent de rfrences aux uni-versitaires chinois. Les dates proposes pour les Xia vont de -2205 -1767. Les Shang auraient rgn de -1766 -1122. La problmatique vient du fait que ce projet fait encore appel lhistoriographie traditionnelle et nest donc que partielle-ment scientifique.

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    Collection des Grands Classiques de la Mdecine TraditionnelleTraduction et Commentaires

    Huangdi Neijing Suwen

    SW 1 Tome 1 65.00 SW 2 Tome 2 65.00 SW 3 Tome 3 90.00 SW 4 Tome 4 90.00

    Huangdi Neijing LingshuLS 1 Tome 1 99.00 LS 2 Tome 2 99.00 LS 3 Tome 3 99.00

    Mai JingMai Jing, classique des pouls de Wang Shu He

    MJ 1 volume 104.00

    Shang Han LunMaladies volutives des 3 Yin et des 3 Yang (selon Shanghan Lun de Zhang Zhongjing),

    SHL 1 volume 88.00

    Zhen Jiu Da Cheng. Art et pratique de lAcupuncture et de la moxibustion (selon Zhen Jiu Da Cheng)

    DC 1 Tome 1 55.00 DC 2 Tome 2 66.00 DC 3 Tome 3 90.00

    Mdecine traditionnelle

    Mdecine traditionnelle chinoise

    MTC 1 Volume 138.00

    Smiologie et thrapeutique en mdecine nergtique orientale

    ST 1 Volume 59.00

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    Port :France : franco de portEtranger : ajouter 10 par livre

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