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275 82 N° 109 ~ BIMESTRIEL - 1AVRIL 2017 LIEN ENTRE LES PAROISSES ET LES QUARTIERS DE MARCQ-EN-BARŒUL http://marcqenbaroeul.paroisse.net PAR L' ABBÉ JEAN BOULANGÉ Le désert, pas si vide que cela... «Le désert !» : Quelle mouche nous a piqués pour que nous ayons choisi ce thème pour le numéro 109 de Rencontre ? Évoquer l’image du désert, c’est parler de la solitude et du silence. La soli- tude : elle est hélas pour beaucoup, pour des personnes âgées notamment, une grande souffrance. Mais pour bien d’autres, pour nous peut- être, le désert nous avons à l’inventer, car nous avons soif, sans le savoir peut-être, soif de silence. Le bruit, la vitesse, les sollicitations qui nous poursuivent tout au long des journées, le téléphone et les urgences... le stress parfois, en sont la cause. Nous risquons en effet d’être accros, esclaves de tous les moyens modernes de communication, pas seulement d’images et de musique, mais de radio, de télévision, d’internet ou de réseaux multiples... C’est une richesse que tous ces moyens modernes de communication... mais le risque est réel d’en être saturés, ou tout simplement fatigués. Les médias nous permettent d’être très infor- més. Informés, mal informés peut-être, surinformés parfois, menacés aussi par les rumeurs que distillent les medias de quelques bords que ce soit. La rumeur est un poison pour la société. Nous sommes tentés de lui offrir une oreille favorable : «N’y aurait-il pas toujours quelque chose de vrai ?» Face à ce trop-plein de sollicitations qui saturent notre capacité d’un regard critique, il nous faut savoir faire silence, nous mettre en retrait. Notre santé mentale et notre santé spirituelle l’exigent. Si nous sommes croyants, nous avons le bénéfice d’un héritage de méditation et de prière. Certains nous l’envient. Les abbayes font partie de cet héritage. D’ailleurs, beaucoup d’incroyants les fréquentent. Ces «déserts» sont des lieux de silence, mais aussi paradoxalement des lieux de rencontres fécondes et d’amitié. Le désert, le vrai désert, celui des nomades et des explorateurs, le désert du père de Foucauld et de ses disciples, n’est-il pas plus que tout autre un espace privilégié d’hospitalité et de rencontres ? Cap santé, cap solidarité M. & Mme Marc Les petits potins marcquois... PAGE 3 A LIRE EN PAGE 2 Le désert... Oser le silence BSE/CIRIC HORAIRES DES CÉLÉBRATIONS En route vers Pâques Paroisse de la Bonne Nouvelle Jeudi saint, 13 avril : 19h30, Sacré-Cœur. Vendredi saint, 14 avril : 15h, chemin de croix, Saint-Vincent et Sacré-Cœur. 19h30, office, Saint-Vincent. Samedi 15 avril, vigile pascale : 20h, Saint-Vincent, avec baptême de trois adultes. Dimanche de Pâques, 16-avril : 10h, Saint-Jean. 10h30, Sacré-Cœur. 11h30, Saint-Vincent. Paroisse Saint-Jean XXIII Mercredi 12 avril : 19h, célébration de réconciliation, Saint-Paul. Jeudi saint, 13 avril : 19h, eucharistie, Saint-Louis. Vendredi saint, 14 avril, passion : 19h, Notre-Dame des Victoires. Samedi 15 avril, veillée pascale : 20h30, Saint-Paul. Dimanche de Pâques, 16 avril : 9h30, Notre-Dame des Victoires. 10h30, Saint-Louis. 11h, Saint-Paul.

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Page 1: A LIRE EN PAGE 2 PAGE 3 Cap santé, M. & Mme Marc cap

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N°82N° 109 ~ BIMESTRIEL - 1€ AVRIL 2017

LIEN ENTRE LES PAROISSES ET LES QUARTIERS DE MARCQ-EN-BARŒUL

http://marcqenbaroeul.paroisse.net

CRÉD

IT P

HOTO

PAR L' ABBÉ JEAN BOULANGÉ

Le désert, pas si vide que cela...«Le désert !» : Quelle mouche nous a piqués pour que nous ayons choisi ce thème pour le numéro 109 de Rencontre ?Évoquer l’image du désert, c’est parler de la solitude et du silence. La soli-tude : elle est hélas pour beaucoup, pour des personnes âgées notamment, une grande souffrance. Mais pour bien d’autres, pour nous peut-être, le désert nous avons à l’inventer, car nous avons soif, sans le savoir peut-être, soif de silence. Le bruit, la vitesse, les sollicitations qui nous poursuivent tout au long des journées, le téléphone et les urgences... le stress parfois, en sont la cause. Nous risquons en effet d’être accros, esclaves de tous les moyens modernes de communication, pas seulement d’images et de musique, mais de radio, de télévision, d’internet ou de réseaux multiples... C’est une richesse que tous ces moyens modernes de communication... mais le risque est réel d’en être saturés, ou tout simplement fatigués. Les médias nous permettent d’être très infor-més. Informés, mal informés peut-être, surinformés parfois, menacés aussi par les rumeurs que distillent les medias de quelques bords que ce soit. La rumeur est un poison pour la société. Nous sommes tentés de lui offrir une oreille favorable : «N’y aurait-il pas toujours quelque chose de vrai ?»Face à ce trop-plein de sollicitations qui saturent notre capacité d’un regard critique, il nous faut savoir faire silence, nous mettre en retrait. Notre santé mentale et notre santé spirituelle l’exigent. Si nous sommes croyants, nous avons le bénéfice d’un héritage de méditation et de prière. Certains nous l’envient. Les abbayes font partie de cet héritage. D’ailleurs, beaucoup d’incroyants les fréquentent. Ces «déserts» sont des lieux de silence, mais aussi paradoxalement des lieux de rencontres fécondes et d’amitié. Le désert, le vrai désert, celui des nomades et des explorateurs, le désert du père de Foucauld et de ses disciples, n’est-il pas plus que tout autre un espace privilégié d’hospitalité et de rencontres ?

Cap santé,cap solidarité

M. & Mme MarcLes petits potins marcquois...

PAGE 3A LIRE EN PAGE 2

Le désert...Oser le silence

BSE/

CIRI

C

HORAIRES DES CÉLÉBRATIONS

En route vers Pâques

❚ Paroisse de la Bonne NouvelleJeudi saint, 13 avril : 19h30, Sacré-Cœur.Vendredi saint, 14 avril : 15h, chemin de croix, Saint-Vincent et Sacré-Cœur. 19h30, office, Saint-Vincent.Samedi 15 avril, vigile pascale : 20h, Saint-Vincent, avec baptême de trois adultes.Dimanche de Pâques, 16-avril : 10h, Saint-Jean. 10h30, Sacré-Cœur. 11h30, Saint-Vincent.

❚ Paroisse Saint-Jean XXIIIMercredi 12 avril : 19h, célébration de réconciliation, Saint-Paul.Jeudi saint, 13 avril : 19h, eucharistie, Saint-Louis.Vendredi saint, 14 avril, passion : 19h, Notre-Dame des Victoires.Samedi 15 avril, veillée pascale : 20h30, Saint-Paul.Dimanche de Pâques, 16 avril : 9h30, Notre-Dame des Victoires. 10h30, Saint-Louis. 11h, Saint-Paul.

Page 2: A LIRE EN PAGE 2 PAGE 3 Cap santé, M. & Mme Marc cap

~ PAROISSE DE LA BONNE NOUVELLE ~2 ~ AVRIL 2017

SAINT-VINCENT ~ SAINT-JEAN ~ SACRÉ-CŒUR

Cap santé, cap solidaritéQuelques nouvelles de l’abbé Donatien Kembé et de l’association Cap santé.

Nous avons bien connu l’abbé Donatien Kembé lorsqu’il était étudiant à Louvain, en Belgique. Il venait en vacances

pour aider la paroisse et logeait à Saint-Vincent. Il est reparti dans son pays en République Démocratique du Congo en septembre 2003. La santé de Donatien est maintenant malheureusement précaire et l’instabilité politique ne facilite pas la vie en RDC. L’une des activités de Donatien est d’accompagner une vingtaine d’orphelins. Il les a accueillis : il faut leur apprendre à travailler pour qu’ils volent plus tard de leurs propres ailes. En ce pays dépourvu de toute industrie, seuls la culture et de modestes élevages permettent de vivre. Entre autres choses, Donatien a aussi créé une école, un centre de soins. Vous avez forcément croisé l’association Cap santé que préside Michel Levrel. Vous la rencontrez à la braderie du 14 juillet, sur le trottoir du presbytère de Saint-Vincent. Elle est toujours présente et bien visible fin novembre à la salle Doumer, à l’exposition-vente annuelle organisée par

la mairie à l’occasion de la Semaine de soli-darité internationale. Cap Santé apporte son aide matérielle et financière aux activités initiées par le père Donatien. Citons l’instal-lation d’une borne d’eau potable accessible pour la population, le financement d’un véhicule, l’aide aux salaires des enseignants de l’école... Les enfants du catéchisme de notre paroisse ont participé à l’achat de semences et de petits matériels...Vous pouvez vous aussi rejoindre Cap santé et donner votre coup de main ! JEAN BOULANGÉ

AVEC LE CCFD TERRE SOLIDAIRE

Vivre le carême d’espérance

La plupart d’entre vous connaissent la campagne de carême du Comité contre la faim et pour le développement (CCFD) et le temps fort du 5e dimanche de carême. Mais savez-vous que depuis cinquante-cinq ans, c’est à l’appel des évêques de France que le CCFD Terre solidaire sensibilise tous les chrétiens à être ouverts aux «cris du monde» ? Dans certains lieux, les équipes liturgiques et l’équipe CCFD se rencontrent pour préparer ensemble les étapes qui nous mèneront vers Pâques. Comme chaque année, un document nous propose un chemin. Cette année, le thème en est : «Citoyens responsables transformons la clameur du monde en espérance». Comment ne pas entendre les cris de nos frères au Proche-Orient, en Afrique, en Syrie, en Irak, dans les villes du monde où des migrants sont contraints de fuir leur terre à la recherche d’un lieu de paix. La conversion à l’espérance de Pâques c’est consentir à laisser l’esprit nous conseiller et se faire proche de ceux qui sont ici comme de ceux qui sont loin. Ce livret nous propose de cheminer semaine après semaine pour être à l’écoute des cris du monde et les transformer en espérance.Ce livret est disponible gratuitement auprès de la délégation diocésaine CCFD 39 rue de la Monnaie à Lille,tél : 03 20 51 96 48ou auprès de votre paroisse.M.-M. Buisine Tél. : 03 20 55 21 47

Les Tourelles : un lieu de bonheur

«Venez à l’écart et reposez-vous un peu !» Qui a dit cela ? C’est Jésus, et c‘est l’Évangile de

Marc qui nous rapporte cette invitation que Jésus adresse à ses disciples. Nous pouvons penser que cette parole de sagesse s’adresse aussi à chacune et chacun d’entre nous. Pour «faire retraite» comme l’on dit, pour trouver le silence et un lieu de prière, nous pouvons demander à séjourner dans une abbaye : au Mont des Cats dans le Nord, à Wisques dans le Pas-de-Calais, ou encore à la maison du Hautmont à Mouvaux, trois hauts-lieux que j’apprécie beaucoup. J’aimerais cependant vous présenter Les Tourelles. La maison des Tourelles est située dans un parc centenaire, dans le boulonnais, entre mer et forêt, en arrière de la station d’Hardelot au hameau de Condette. Dans une ambiance familiale et un climat de liberté, c’est un lieu où chacun peut se reposer, reprendre souffle ou faire le point. En même temps, chaque jour, prière et eucharistie nous sont proposées. Une équipe d’animation composée d’un prêtre et de laïcs propose, des temps de ressourcement, des

retraites, un accompagnement spirituel, des temps de réflexion, des préparations au mariage, des conférences... Un programme est à votre disposition. La maison accueille aussi des groupes, une journée, un week-end, une semaine, pour des formations, des rencontres, des retraites... Bref, si vous cherchez un coin de belle nature, reposant, un lieu silencieux mais aussi accueillant et amical, Les Tourelles pourront vous recevoir. Mais vous pourrez aussi faire bien mieux : y prier, vous y faire accompagner, échanger avec d’autres, nourrir avec bonheur votre vie spirituelle.

JEAN BOULANGÉ

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Page 3: A LIRE EN PAGE 2 PAGE 3 Cap santé, M. & Mme Marc cap

~ PAROISSES DE MARCQ ~ AVRIL 2017 ~ 3M

. & M

me

Mar

c ✘ - Mais qui est M. Marc, qui est

Mme Marcq ? Pourriez-vous me donner les coordonnées de M. et Mme Marc ? Il arrive encore souvent que je reçoive de tels messages. Alors, je le redis une fois de plus : M. et Mme Marc n’existent pas ou plutôt si, ils existent mais ils sont pluriels... c’est moi, c’est nous, c’est vous... Cette rubrique est ouverte à tous ceux qui le souhaitent : dans votre quartier, un événement petit ou grand se passe : acte de solidarité, question qui se pose, fait-divers amusant... enfin tout ce qui peut intéresser les Marcquois. Si vous aimez cette rubrique, conti-nuez à la faire vivre, c’est la vôtre. M.-M. Buisine : [email protected]

✘ - Madame Marc attend dans la salle d’attente. C’est fait pour ça une salle d’attente ! Le temps s’écoule dans un silence total... alors madame Marc se hasarde, elle lance un mot sur n’importe quoi : le temps qu’il fait, le petit qui grogne, les difficultés de stationnement et les gens répondent, la conversation est lancée. Du coup, le temps passe plus vite... quand le médecin vient chercher le patient, on lui dit : «Au revoir» ; peut-être se saluera-t-on dans le quartier ?

✘ - Monsieur Marc a regardé à la télévision le rallye du 4Ltrophy. C’est l’aventure qui fait «flipper» les participants. C’est se retrouver seul dans un milieu hostile. Curieux d’avoir besoin d’être seul pour se retrouver !

En même temps, cette aventure a un côté humanitaire : distribution de matériel scolaire, de vêtements. Le rallye existe depuis vingt ans, combien de rencontres ?

✘ Le sable va manquer ! C’est ce qu’a entendu dire M. Marc… le bon sable pas le mauvais ; le bon, c’est celui du béton ; il vient des fleuves, il vient des plages, il serait surexploité ; le mauvais (pour le béton) c’est celui des dunes du Sahara et celui, pense M. Marc, celui qui grippe les machines.

✘ Un numéro de Rencontre qui parle du désert ? Pourquoi M. Marc n’y apporterait-il pas son grain de sel, pardon son grain de sable !

Les petits potins marcquois...

➔BilletÊTRE PRIVÉ DE DÉSERT... OUI OU NON ?C’est un souvenir qui restera gravé dans ma mémoire, tant il me semblait hors du temps, en cette année 1986. J’avais répondu à l’appel de l’Association baptiste pour l’entraide et la jeunesse (Abej). Ils étaient sept ou huit jeunes qui vivaient en communauté, chacun, travaillant dans la journée, mais, tous se retrouvant le soir et les week-ends, pour consacrer leur temps libre à l’amélioration de la vie des personnes sans domicile fixe (SDF), allant même jusqu’à en héber-ger quelques-uns. Et j’avais appris, non sans étonnement, que chacun de ces jeunes partait parfois pour «le désert !» Deux, trois, ou quatre jours, sans rencontrer quelqu’un, être seul, pour réfléchir, pour prier, sans que rien ne vienne apporter une perturbation, et observant un certain jeûne. Et j’ai toujours eu l’impression qu’il se trouvait ragaillardi et plus que jamais aussi heureux de retrouver ses amis de la rue. Mais, en réfléchissant à ce thème du désert, je me suis mis à penser que cet isolement pouvait être péniblement ressenti par bien des personnes : c’est l’aveugle, c’est le sourd (s’il n’est pas appareillé) c’est cette vieille dame isolée, à qui personne ne dit «Bonjour», tous sont appelés à connaître une forme de désert... Un autre souvenir m’est venu à l’esprit, ce voyage en tram que je revois toujours dans ma mémoire : c’était l’époque où il n’y avait pas encore les écouteurs vissés sur les oreilles, ni de téléphones portables. Trois dames sont montées dans le tram, et se sont assises face à face, et tout de suite, elles ont continué leur conversation, un terme insolite, puisqu’elles étaient sourdes et muettes, elles ne s’exprimaient que par signes. Mais, elles ne s’en privaient pas, agitant leurs mains, échangeant des regards, ponctuant leurs gestes par des signes de joie, des éclats de rire. Les autres passagers, surpris, ont finalement été intéressés au point de... sourire, et de partager la joie de notre trio. Quand le tram s’est arrêté, au terminus, c’est presque avec regret que chacun est reparti... dans son désert. En 1954, quelqu’un a osé s’attaquer à un certain désert, le désert de l’indifférence ! L’abbé Pierre voulait se faire entendre de tous. Il a écrit : «Je continuerai à crier, même si les autres se taisent !». Oserons-nous rester sourds à son appel ?

GABRIEL LECORNE

➔Nous avons luLa force du silenceDE ROBERT SARAH AVEC NICOLAS DIAT CHEZ FAYARD

«Le silence contre le bruit du monde.»«La conquête du silence est un combat et une ascèse. Oui, il faut du courage pour se libérer de tout ce qui alourdit notre vie.»«Il faut compatir silencieusement, aimer, et prier, avec la certitude que le seul langage qui convient à l’amour, c’est la prière et le silence.»«Le silence est indispensable pour l’écoute de la musique de Dieu.»Quelques citations parmi les thèmes évoqués par père Robert Sarah, ce cardinal guinéen, numéro 3 de Vatican, que l’on dit original. Il le démontre avec brio dans cet éloge du silence au milieu d’une époque dominée par le bruit.

Chrétiens du Moyen-Orient : des communautés vivantes et... menacées

Notre rédacteur, en référence à un colloque qui s’est tenu au Louvre-Lens, évoque la solidarité, dans les difficultés, entre les minorités persécutées au Moyen-Orient.

Une exposition a montré l’éton-nante complexité passée et actuelle de cette ancienne Mésopotamie, aujourd’hui

partagée entre Irak, Iran, Turquie et Syrie, et qu’occupe, ou qu’occupaient, des popu-lations clivées par leurs appartenances ethniques, linguistiques et religieuses, diversement combinées. On peut être arabe, kurde ou turkmène, parler l’une ou l’autre de leurs langues, appartenir à l’une des confes-sions chrétiennes ou musulmanes, voire à une religion prébiblique. Telle était la réalité d’hier, telle est celle d’aujourd’hui. C’est dire qu’il y a une juxtaposition de minorités. C’est dire que ces minorités, qui vivaient dans la proximité, vivaient aussi dans l’échange. C’est dire qu’elles ont souvent vécu dans la difficulté, l’oppression, voire la tentative d’extermination, comme le fait aujourd’hui Daesh. Yézidis, mandéens, chrétiens orientaux ne sont pas des fossiles culturels, mais des communautés importantes, vivantes et menacées. Dans l’épreuve, ces gens qui, à défaut de vivre ensemble, vivaient à côté les uns des autres, se sont soutenus et se soutiennent, jusque dans l’exil, jusque dans les camps : des vies ont été sauvées,

des trésors culturels ont été soustraits à la folie des barbares dans de vraies solidarités intercommunautaires. Des hommes et des femmes nous parviennent, qui cherchent refuge aujourd’hui où ils peuvent, où ils pensent pouvoir le trouver. Ils s’intégreront, s’assimileront, aucun doute par rapport à

cela. Mais ils sont en droit d’être surpris par une société pleine de parts d’ombre, et d’autant de contre-valeurs que de valeurs. Eux se souviennent, et sont porteurs de richesses qu’il nous incombe d’accueillir, ou d’aider à préserver.

YVES CHAIMBAULT

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4 ~ AVRIL 2017 ~ IL ÉTAIT UNE FOI ~

Le carême : 40 jours pour sortir de son «canapé»Zoé est venue à cette balade en famille en traînant les pieds… Pour la peine, elle ne quitte plus ses écouteurs, indifférente à ce qui se passe autour d’elle. Pourtant, ils ont l’air de bien s’amuser ! Zoé est dans sa bulle, elle «tchatche» avec ses copines, le paysage est beau autour d’elle, mais c’est comme si elle ne le voyait pas...

LE CARÊME : LE TEMPS FAVORABLE !

Et si le carême était ce moment choisi pour connaître ce qui est vraiment important pour nous ? Nous sommes saturés de communications et nous par-lons si peu, parfois, avec ceux avec qui nous vivons. Comment être proche de quelqu’un si nous ne le voyons qu’à travers un écran ? Comment prendre quelqu’un par la main quand celle-ci est déjà «occupée» par un portable ? Comment écouter celui qui essaie de me parler, avec un casque sur les oreilles ?

PAGE RÉDIGÉE PAR L’OTPP :

VÉRONIQUE DROULEZ, DOMINIQUE LENOIR

ET LE PÈRE MICHEL CASTRO.

DESSINS : NICOLAS HAVERLAND.

QUITTE CE QUI TE PARALYSE

Cela demande un effort certain de sortir de son petit monde à soi, confortable, rassurant et tranquille,

mais la vraie vie ne s’enferme pas dans un cocon, elle est faite pour se donner, se déployer… Le pape

François, en s’adressant aux jeunes, à Cracovie, en juillet 2016, expliquait que confondre le bon-

heur avec un divan nous «anesthésiait» : «Chers jeunes, nous ne sommes pas venus au monde pour

végéter, pour vivre dans la facilité ; au contraire, nous sommes venus au monde pour laisser une

empreinte. Quand nous choisissons le confort, en confondant bonheur et consumérisme alors le prix à payer est très élevé : nous perdons notre liberté,

d’autres décident de l’avenir à notre place…»

«Choisis la vie !» c’est l’appel de Dieu qui nous veut heureux, éveillés, libres et acteurs de notre vie. Alors, pour retrouver le goût des autres et la joie, laisserons-nous Dieu descendre en nous et bousculer nos habitudes de repli ?

Zoé, enfin «délestée» de son portable, est heureuse de redécouvrir combien il est bon d’être ensemble pour contempler un paysage grandiose !

«DIEU T’INVITE À LAISSER UNE EMPREINTE»

«Pour suivre Jésus, il faut une dose de courage, a dit le pape François aux

Journées mondiales de la jeunesse 2016 en Pologne ;

il faut se décider à échan-ger le divan contre une

paire de chaussures qui t’aideront à marcher sur des routes qui peuvent

ouvrir de nouveaux hori-zons, capables de propager

la joie, cette joie qui naît de l’amour de Dieu, la joie que laisse dans ton cœur

chaque geste, chaque attitude de miséricorde.

Dieu veut ouvrir tout ce qui t’enferme. Il t’invite à rêver, il veut te faire voir qu’avec toi le monde peut être dif-

férent. Dieu t’invite à laisser une empreinte qui remplira

de vie ton histoire et celle de tant d’autres.»

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Dessine-moi un diocèsew w w . l i l l e . c a t h o l i q u e . f r

Message de Laurent Ulrich, archevêque de Lille

Les jeunes, la foi et la vocation

On dit ici et là que les 18-35 ans redé-couvrent un certain intérêt pour la reli-

gion, et pour la foi chrétienne. C’est un peu le mouvement in-verse de celui qui semblait iné-vitable depuis la deuxième partie du XXe siècle chez nous, mou-vement d’indifférence voire de rejet : si un tiers des Français se déclarent sans religion, et trois quarts de nos compatriotes ne participent pas à la vie d’une communauté de croyants, il semble que ce soit moins vrai pour les tranches d’âge de 18 à 35 ans.

Des jeunes plus nombreux dans nos assemblées

Je ne vais donc pas faire l’analyse de ce phénomène complexe, mais mon constat s’enrichit d’observations de terrain. Que voyons-nous ? Des jeunes, un peu plus nombreux que par le passé, se préparent à la confirmation et vivent de façon très profonde les expériences qu’on leur pro-pose : le silence et la prière dans les mo-nastères ou à Taizé, le service des malades à Lourdes, l’échange et la discussion avec des adultes accompagnateurs sur des thèmes de la vie et de la foi. Les aumône-ries étudiantes retrouvent une belle vita-lité. Nos assemblées du dimanche que l’on

dit vieillissantes commencent à retrouver de jeunes adultes, de jeunes couples et de jeunes parents qui désirent ouvrir leurs enfants à cette vie spiri-tuelle : ceci commence à être assez visible, surtout dans les villes, et pas seulement à la messe du dimanche soir qui depuis quelques années est prisée par les plus jeunes...

Donnez votre avis !

C’est le moment que choisit le pape Fran-çois pour annoncer une assemblée (un «synode» à Rome en octobre 2018) sur le thème : «Jeunes, foi et vocation». Une enquête à laquelle chacun peut participer d’ici le mois de juin – en s’adressant à sa paroisse, ou à des responsables d’aumône-rie de jeunes – nous permettra d’ouvrir des dialogues entre générations. C’est une très bonne nouvelle de pouvoir se parler sur ces sujets si importants de la foi et de sa trans-mission, de la vie spirituelle et des engage-ments au service des autres, de la vie chré-tienne comme un projet pour toute la vie.Joyeuses Pâques !

† Laurent Ulrich, Archevêque de Lille

Retrouvez le document préparatoire au synode sur

les jeunes et la foi sur www.lille.catholique.fr

Fran

çois

Ric

hir

1 Abbaye Saint-Paul

à WisquesBÉNÉDICTINS

Lieu de silence et de recueillement, possibilité d’organiser des journées de réflexion et de prière.

❙ 03 21 12 28 50❙ www.abbaye-saint-paul-wisques.com

2 Abbaye Notre-Dame

à WisquesBÉNÉDICTINES

Accueil individuel pour prendre un temps de silence, mais aussi de jeunes venant réviser, de petits groupes pour un week-end.

❙ 03 21 95 12 26❙ [email protected]

3 Les Tourelles à Condette

maison diocésaine (Arras)Accueil individuel ou de groupes pour des formations, des rencontres, des retraites, des temps forts…

❙ 03 21 83 71 42❙ [email protected]

4 Foyer de charité de Courset

Retraites spirituelles en silence, rythmées par des enseignements, des temps de prière, des temps personnels.

[email protected]❙ www.foyer-charite-courset.fr

9 Monastère Notre-Dame

de la Plaine à Saint-André-lez-LilleBERNARDINES CISTERCIENNES

Retraites, conférences ou un accompagnement personnel.

❙ 03 20 51 76 20❙ [email protected]

10 Couvent des dominicains - Lille

Pour écouter et vivre la parole de Dieu, la communauté vous accueille le temps d’un week-end, à l’école des prédicateurs de « Retraite dans la ville »

❙ 03 20 14 96 96❙ weekend.retraitedanslaville.org

11 Monastère de Bouvines -

communauté du chemin neufAccueil de groupes pour organiser des haltes prière, récollections, formations spirituelles.

❙ 03 20 41 21 11❙ [email protected]

12 Maison diocésaine de Raismes

(Cambrai)C’est une maison à vocation au service de chacun. Possibilité de se mettre à l’écart, de se former, de prendre des décisions importantes, avec un accompagnement des sœurs de la communauté du Cénacle.

❙ 03 27 38 07 70❙ [email protected]

13 Prieuré Saint-Dodon

Moustier-en-FagneBÉNÉDICTINES

Esprit œcuménique. Accueil de retraitants individuels, ou de groupes accompagnés de leur organisateur. Eucharistie de rite latin en fin d’après-midi et Office de rite byzantin, célébré en français.

❙ 03 27 61 81 28❙ [email protected]

5 Abbaye Sainte-Berthe Blangy-sur-Ternoise

Maison de ressourcement pour les membres de l’Institut Notre-Dame-de-vie, l’abbaye est aussi un centre spirituel et une maison d’accueil, dans la spiritualité du père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, carme béatifié le 19 novembre dernier.

❙ 03 21 04 12 30❙ [email protected]

6 Abbaye Sainte-Marie du Mont des Cats

CISTERCIENS

Accueil individuel ou en groupe pour faire une pause, une retraite spirituelle, une relecture de vie, une écoute fraternelle.

❙ 03 28 43 83 63❙ [email protected]

7 Maison diocésaine de

MervilleAccueil individuel pour se mettre à l’écart, faire une pause, ou en groupe pour accueillir les retraites organisées par les mouvements, services, paroisses, aumôneries…

❙ 03 28 42 82 27❙ [email protected]

8 Centre spirituel du Hautmont

Accueil individuel ou en groupe pour des retraites, sessions, formations, ateliers, en s’inspirant de la spiritualité et pédagogie de saint Ignace.

❙ 03 20 26 09 61❙ [email protected]

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Abbaye Saint-PaulWisques

Abbaye Notre-DameWisquesLes Tourelles

CondetteFoyer de charitéCourset

Abbaye Sainte-BertheBlangy-sur-Ternoise

Abbaye Sainte-Marie

Mont des Cats

Maison diocésaineMerville

MonastèreBouvines

Maison diocésaineRaismes

Prieuré Saint-DodonMoustier-en-Fagne

Centre spirituel du Hautmont - Mouvaux

Monastère N.-D.-de-la-PlaineSaint-André-lez-Lille

Couvent des dominicains - Lille

DENIER DE L’ÉGLISE«Soutenez la mission de l’Église catholique»

La campagne du Denier 2017 est lancée. Vous avez peut-être reçu l’appel à dons avec ce journal. À quoi nous appelle-t-elle ? Cette campagne rappelle que la mission de l’Église, dans cette période, troublée, favorise le vivre-ensemble. Elle appelle à l’apaisement et fait référence à des valeurs communes : – Fraternité : l’Église est présente auprès des plus fragiles.– Paix : prêtres, animateurs en pastorale, salariés laïcs et bénévoles du diocèse de Lille annoncent et portent chaque jour la Bonne Nouvelle à tous les hommes.– Repères : l’Église est présente à chaque étape pour préparer et célébrer les grands moments de nos vies de chrétiens.N’hésitez pas à contacter Pascale Suhr – service ressources de l’Économat – 03 28 36 54 22 / [email protected]

Carême : panorama des lieux de ressourcement

Plus de lieux de retraite sur lille.catholique.fr

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~ MARCQ ~ GRAND ANGLE ~ 6 ~ AVRIL 2017

Le désert...Oser le silence

Quand l’équipe de rédaction a choisi ce thème, des mots, des images me sont venus à l’esprit :un chant de carême, «Seigneur avec toi, nous irons au désert...», prêcher dans le désert, déserts de sable ou de pierres de nos livres de géographie, les déserts médicaux... Puis, j’ai ouvert mon dictionnaire : désert, lieu peu fréquenté, «ce soir, il fait froid, les rues sont désertes» ; désert, lieu dépourvu de toute habitation, «la désertification des campagnes» mais aussi me dit mon dictionnaire : désert moral, solitude. Une vieille amie me disait récemment : «Je peux être des journées entières sans voir personne, ma vie est un désert.» Tout cela, nous paraît assez négatif, mais pourtant certaines personnes donnent un autre écho : c’est Éric Schmitt qui dans son livre «Nuit de feu» nous fait part d’une expérience qui a bouleversé sa vie ; c’est le souvenir inoubliable d’un coucher de soleil dans le silence d’un désert du Sud marocain ; c’est une amie qui me partage une randonnée dans le calme des causses désertiques... Alors, désert : solitude, aridité ou silence, ressourcement... Et vous, qu’en pensez-vous ? N’ai-je pas prêché dans le désert ?

M.-M.B.

LECTURE

L’expérience du désert ou «La nuit de feu»Voici un livre que nous engageons vivement à lire...

«Une fois que l’avion eut quitté Alger, nous avions survolé la lune, n’apercevant

pendant des kilomètres qu’un sol sec de sable, de caillasse et de roches... les arbres me manquaient déjà... Supporterais-je une marche de deux semaines au Sahara ?» C’est ainsi que commence le livre d'Éric-Emmanuel Schmitt La nuit de feu. L’auteur a 28 ans lorsqu’il va vivre cette expérience bouleversante mais ce n’est que de longues années plus tard qu’il nous partagera cette nuit qui l’a marqué pour toujours. Éric-Emmanuel entreprend avec un groupe de dix personnes une randonnée dans le grand Sud-Algérien. Les motivations sont diverses ; pour Gérard et Éric-Emmanuel, il s’agit, après six mois de préparation, de

réaliser un film sur Charles de Foucauld. Moussa, un touareg, les accueille. Si les Français abreuvent de questions Moussa sur sa culture, en retour, celui-ci ne leur pose jamais de questions sur la France. «Je décelai ce que confirmerait notre voyage ; au désert, on ne se soucie pas du reste puisqu’on occupe le centre du monde !» Ce voyage est émaillé de découvertes : rencontre d’un un couple d e Touaregs avec leur troupeau de chameaux, les discussions le soir avec les compagnons de voyage, des paysages irréels... Mais Éric-Emmanuel ignorait que le plus important était à venir... Un jour, alors que les autres se reposaient, six d’entre eux décident de monter à la pointe du Tahat. «Soulagé de mon sac, j’avais un sentiment de vacances... à mesure que nous progressions en hauteur, tout devenait

grandiose, nous franchissions des portes qui nous menaient vers le ciel...» C’est sur le chemin du retour qu’Éric-Emmanuel perd de vue ses compagnons et s’égare dans l’immensité du Hoggar, sans eau, sans vivres, dans la nuit glaciale du désert. Après une période d’angoisse, il sent peu à peu un grand calme l’envahir, il n’éprouve plus la peur. «Calé dans le sarcophage de sable, je tiens mon visage face à la nuit... Une paix m’envahit... j’en demeure éberlué... la force fonce, je me laisse prendre, j’épouse la lumière.» Le philosophe rationaliste voit s’ébranler toutes ses certitudes. Un sentiment de plénitude l’envahit. Cette nuit de feu, l’expérience qui l’a bouleversé au plus profond de lui-même, certains le nomment Dieu.

M.-M.B.

Oser le silenceDans le livre «Trois amis en quête de sagesse» chez Allary Editions (collection L’iconoclaste). Christophe André, Alexandre Jollien et Matthieu Ricard nous partagent leur besoin de silence...

Matthieu RicardMa chère mère

me dit souvent : «Le silence est la langue de l’avenir.» Depuis mon ermitage au Népal, je vois la chaîne himalayenne... le silence est parfait. Le silence extérieur ouvre les portes du silence intérieur... Avec une grande maîtrise de la méditation, on peut rester dans ce silence au milieu des embou-teillages ou dans la cohue du métro...

Alexandre JollienOù se réfugier pour quitter un peu le vacarme ? On dirait que le silence fait peur, qu’il rappelle le vide, le manque... pourtant, s’y perdre, c’est entrer dans une plénitude qui guérit. Mais l’épreuve est rude. Pour que l’agitation se dissipe, il faut traverser bien des déserts...

Christophe AndréJe me rappelle une sortie de retraite silen-cieuse. L’animateur nous a demandé de

nous tourner vers la personne à côté de nous et de lui dire à voix basse ce qui s’était passé pour nous pendant ces 48 heures de silence... j’avais le sentiment d’une écoute extraordinaire. Quand mon tour fut venu d’écouter l’autre, ce fut incroyable de me dire : «Tu n’as rien à dire, rien à montrer, rien à répondre, juste écouter». C’était le dépouillement total de ce que peut être l’écoute, conscience totalement tournée vers l’autre et consacrée à lui.

TÉMOIGNAGE

SABINE DESMARQUEST DE CVX (SPIRITUALITÉ IGNATIENNE)

Le désert, une approche physique et spirituelle

Lieu de silence et de rencontre par excellence, le désert cela se gagne ! Pour atteindre le désert, il y a, comme en montagne, une marche d’approche : approche physique et spirituelle. Dans l’expérience de pèlerinage que j’ai faite, c’est sur les Causses de Lozère que j’ai vécu ce temps de désert, après déjà huit jours de marche. Loin du «bric-à-brac» qui encombre la vie et des énergies dépensées vainement. Le désert est silence, rencontre, il faut le gagner parce qu’il ne va pas de soi, mais, si, humblement, j’accepte ses règles, il donne beaucoup. Pour moi, que ce soit le pèlerinage ou la retraite en silence, c’est le désir d’une rencontre avec le Seigneur qui m’habite et cela dans un temps et un lieu donnés. Pour accéder au silence intérieur, il me faut le silence extérieur. Cette intériorité est un long chemin encombré de préoccupations, de peurs, de «débats» sur moi-même. Mais petit à petit le silence se fait, la prière prend racine et va dans les profondeurs, là où se trouve la rencontre avec le Seigneur : «Parles Seigneur, ton serviteur écoute». Ce temps est comme une source, paradoxal pour un désert, on a toujours besoin d’y revenir pour puiser «l’eau vive» quand on y a goûté. Cette rencontre intime avec le Christ, ce qu’il m’est donné de vivre, rejaillit sur l’ordinaire des jours et le service aux frères.

FABR

ICE

BAUL

T/CI

RIC

ALAI

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NOGE

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~ MARCQ ~ GRAND ANGLE ~ AVRIL 2017 ~ 7

CHARLES DE FOUCAULD ET LES PETITS FRÈRES DE JÉSUS

Tous, enfants de Dieu

Nous sommes trois petits frères de Jésus implantés dans le quartier du boulevard de Metz à Lille, un quartier surtout

connu comme «zone sensible» hélas. Il est vrai que ses grandes barres d’immeubles, ses jeunes trafiquants... peuvent impressionner. Mais derrière, dans un quartier où 90 % – paraît-il – des personnes sont de confession musulmane, se cache une véritable soif de vivre, de rencontre. Comme eux, nous sommes dans cette quête de Dieu, priants au milieu de priants, avec ce besoin de vie fraternelle. Charles

de Foucauld cherchera à imiter le Christ, rêvera de communauté, d’un monde plus juste... mais il sera confronté aux doutes, à la solitude, et à bien des échecs. Son bilan est bien court : peu d’eucharisties célébrées, un seul baptême effectué, une mort accidentelle... Mais sa vie aura été tout abandonnée à Dieu, pour ces peuples du désert. Son apostolat aura été celui de la bonté, d’amitiés toutes simples, faite du quotidien comme Jésus à Nazareth. Et comme lui, nous ne nous sentons pas appelés à faire de grandes choses, mais à rejoindre les gens là où ils sont, dans

leurs joies et leurs combats de tous les jours. Je pense à notre voisine, pourtant voilée de la tête au pied, élevant seule ses quatre enfants et qui nous demande pour des petits travaux chez elle ; ou encore une autre qui régulièrement nous offre le couscous. Bien des gestes simples qui nous font devenir «enfants de Dieu» et heureux d’être ensemble. Vivre la fraternité avec le Christ et avec les gens, un appel fou pour ce monde !

YVES CHAIMBAULT

D’ESEKA (CAMEROUN) À LILLE

L’odyssée incroyable de Paul Alexandre

J’ai eu l’occasion de rencontrer Paul Alexandre. Il a 17 ans, mais a déjà vécu beaucoup d’aventures. Bien sûr, j’avais entendu parler de la situation précaire de mineurs étrangers mais entendre Paul Alexandre partager sa vie, c’est tout autre chose.

Il faudrait un livre pour raconter toutes les péripéties qui ont jalonné le parcours de Paul mais j’aimerais que vous fassiez sa connaissance.

Paul Alexandre est Camerounais. Il est né dans un petit village aux environs de Yaoundé. Il vit seul avec sa maman. Il a été scolarisé en français à Eseka jusqu’au CM2. Il aurait bien voulu continuer ses études, apprendre la soudure mais pour des ques-tions financières, c’était impossible. Pour toute ressource, sa mère cultive le manioc sur un champ d’une trentaine de mètres carrés à dix kilomètres de leur habitation. Dès l’âge de 7 ans, Paul aide sa mère tout en allant à l’école. «Il faut se lever très tôt pour travailler dur avant que le soleil soit trop brûlant. Pour trouver de l’eau, il faut faire trois kilomètres à pied avec un bidon sur la tête.» Des problèmes de santé, une opération,

et Paul ne peut plus travailler au champ. Il voudrait venir en France pour gagner sa vie et aider sa mère. Il quitte son village à l’insu de sa mère. Une personne «bien intention-née» lui propose de l’emmener en France et l’abandonne, seul et sans ressources, au Niger. C’est alors que commence la galère ! Il fait connaissance d’un jeune bouddhiste et essaient ensemble de gagner l’Europe : Algérie, Maroc... Pendant un mois, les deux copains vivront dans la rue dans des cartons. D’étape en étape, ils cherchent des petits boulots pour survivre et continuer leur chemin. Ils arrivent à se joindre à un groupe d’une trentaine de garçons dont le plus jeune a 13 ans. Commence alors la traversée du Sahara en 4x4. Dès le 2e jour, la voiture est en panne : plus d’eau, plus rien à manger... Un mécanicien dépanne la voiture... le lendemain, plus personne, tout

le monde est parti ; ils se retrouvent seuls en plein désert. Le copain de Paul ne peut plus avancer : la soif, la chaleur, l’épuisement... c’est la mort qui les guette ! Paul aperçoit une silhouette, il rassemble ses dernières forces... c’est un touareg à la recherche de son chameau ! Ils se partagent un fond de bouteille et se remettent en route... Après bien des aventures, Paul arrive en France ; une personne de bonne volonté remonte de Marseille vers Lille. C’est là qu’en errant dans les rues, il aperçoit à la fenêtre d’une grande maison une statue de la Vierge. Il n’a cessé de prier tout au long du chemin... Pour lui, cette Vierge est un signe... Il sonne à la porte de cette maison et se retrouve chez les Assomptionnistes de la rue de la Bassée ; c’est là que je l’ai rencontré !

MARGUERITE-MARIE BUISINE

La Sénégazelle, une course pas comme les autres

Envie de désert ? Ou comment aller à la rencontre de l’autre...

À nouveau en 2017, la course «la Sénégazelle» sera lancée... au Sénégal. Il s’agit d’une épreuve de course à pied exclusivement

féminine, à allure libre, par étape de 10 kilo-mètres. Cette course allie le côté sportif à un volet humanitaire : chaque jour, l’arrivée de l’étape se situe dans la cour d’une école où chaque participante distribue fournitures scolaires et jouets aux enfants. L’objectif, en 2017, est de réunir deux cent cinquante participantes et de fournir 15 tonnes de fournitures scolaires à vingt mille élèves. Cette course doit permettre bien entendu le dépassement dans l’effort, mais aussi l’enrichissement dans l’action humanitaire, dans la découverte d’une culture différente et dans l’immersion dans des paysages grandioses. Des équipes se constituent et collectent préalablement les fonds néces-saires à l’achat des dons qu’elles effectuent.

Un bel exemple d’engagement alliant huma-nitaire et effort sportif !

FRANÇOIS RÉGIS CUMINAL

Une équipe s’est formée dans la Métropole, les «Fab’ulous Gazelles».Si vous le souhaitez, vous pouvez faire un don.Contact via la page Facebook Fab’ulous Gazelles. Pour les dons :www. Lepotcommun.fr/pot/su54q69s

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Rédigé par votre équipe locale : Rédaction – Administration 22, rue Galliéni – 59700 Marcq-en-Barœul – tél. 03 20 72 20 67 – Rédacteur en chef, Père Bruno Roche, diacre – Edité par Bayard Service Edition : Parc d’activité du Moulin, Allée Hélène Boucher BP 60090 - 59874 Wambrechies Cedex –

tél. 03 20 13 36 60 – fax 03 20 13 36 89 – www.bayard-service.com – Directeur de la publication : Georges Sanerot – Secrétaire de rédaction : Eric Sitarz - Régie publicitaire : Bayard Service Régie – tél. 03 20 13 36 70 – Imprimerie : Indicateur Hazebrouck (59) – Textes et photos : droits réservés - Commission paritaire : 54995 – Dépôt légal : 1er trimestre 2017

~ PAROISSES DE MARCQ ~

La petite histoire de l’Hippodrome

«Le poumon vert» de Marcq est un lieu de courses nationales mais aussi un centre de loisirs, de jeux, de distractions et lieu de promenade apprécié des Marcquois de tous âges, des mamies aux petits enfants !

– Où habitez-vous ? – À Marcq-en-Barœul.– Ah, oui, Marcq-en-Barœul, c’est l’hip-podrome !Combien de fois n’ai-je pas entendu cette réaction. Bien sûr pour nous, Marcquois, Marcq-en-Barœul ce n’est pas «que» l’hip-podrome mais c’est aussi l’hippodrome. C’est d’ailleurs un des plus grands au nord de la France. Œuvre de Jean Paget, l’hippodrome de Marcq a été édifié en pleins champs en mars 1931 devant quinze mille personnes ; équipement moderne qui fera sa renom-mée bien au-delà de la région. Dès les années 1930, la presse relate les activités de l’hippodrome et de nombreuses cartes postales sont éditées (photo 1). L’hippodrome, qui par le passé a accueilli des étapes du Tour de France, appartient aujourd’hui à la ville qui l’a complètement restauré en 1995. Bien sûr, il y a toujours les courses hippiques, mais les terrains et l’immense salle de 1 200 m² permettent de nombreuses activités. Parmi les événements qui ont marqué l’histoire de l’hippodrome... et même l’his-toire de la France, je retiendrai en 1947 la venue du Général de Gaulle (photo 2). Le 29 juin, devant cinquante mille personnes, il prononçait un discours qui annonçait la Ve République. C’est là aussi qu’a eu lieu le premier rassemblement des Scouts de France après la Libération.Les qualités de l’hippodrome, notam-ment sa capacité d’accueil, expliquent qu’au cours de son histoire, il n’a cessé de rassembler des foules considérables

lors de manifestations sportives ou autres, comme le forum des associations ou le spectacle de la Nativité… En 2000, «Et la lumière fut» avec l’installation de deux cent quatre-vingt-quatorze projecteurs pour permettre les activités nocturnes (photo 3). La ville s’attache à ce que l’hippodrome vive tous les jours, toute l’année : restaurant, golf, football, rugby, tennis de table... et de nombreuses manifestations ; qui n’a pas

entendu parler de la «fête des huîtres» ?

(photo 4) Personnellement, je me souviens de la célébration eucharistique pour l’en-trée en l’an 2000 dans une salle absolument bondée.

MARGUERITE-MARIE BUISINE

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