a bas les tyrans 014

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21 Juillet 1900 LE NUMÉRO S CENTIMES , N* 14

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21 Juillet 1900 LE NUMÉRO S CENTIMES , N* 14

A BAS LÉS TYRANS1

VICTOIRE FRANG-M1Ç0MIQ0E

Si vous avez quelque ennemi et que vous

teniez à vous donner l'apparence d'un avan-

tage remporté sur lui, voici une recette en

quatre articles :

.1° Vous vous informez du lieu, du jour et

de l'heure de ses promenades habituelles.

2° Vous inventez et répandez adroitement

le bruit que votre ennemi a juré votre perte,à telles enseignes qu'il vient de vous en-

voyer une insolente invitation à vous faire

égorger par lui à tel endroit, (celui où vous

savez qu'il va d'habitude), où il se trouvera

tout exprès tel jour, à telle heure.

3eVous profitez du beau temps pour vous

rendre, comme par hasard, dans cet en-

droit où vous rencontrez effectivement vo-

tre adversaire en train dé humer l'air sans

prendre garde à vous, et yous faites comme

lui.

4° Enfin, dés le soir même, vous menez

Srand tapage en racontant à tous vos amis

que vous vous êtes trouvé à ce terrible ren-

dez-vous qui vous.avait été donné, et quevous avez eu une attitude telle que votre

adversaire, absolument terrorisé, n'a même

pas osé vous regarder..Tel est le. petit truc que vient d'imaginer

laF.v, M.\ pour le 14juillet.Encore courbaturée des roulées successi-

ves que vient de lui administrer le suffrage

universel, elle a senti le besoin, d'ailleursbien naturel, de se donner au moins une

apparence de victoire.

C'est pourquoi elle s'est adressé à elle-

même, pu plutôt, — car il est de la dernière

importance qu'elle ne paraisse jamais en nom— elle a adressé à ses amis les dreyfusardsdes menaces qu'elle leur a dit être d'ori-

gine nationaliste et qu'elle a déclarées devoir

venir à échéance pendant la revue du

14juillet.Comme ces menaces n'émanaient pas do

nous, comme elles n'avaient jamais été

même dans notre pensée, il est arrivé qu'ellessont tout naturellement restées sans effet.

Comme, d'autre part, le 14juillet a'était

pas jour d'élections et que, par :consé-

quent, la F.-. M.-, était bien sûre de ne pasrecevoir ce jour-là.unè de ces raclées formi-

dables dans le tumulte desquelles on vit na»

guère le» frères les plus illustres, les Ranc,

les Thévenet, les Lucipia tomber les uns sur

les, autres comme les marionnettes des

foires, elle se mit dès le soir a se frotter les

mains, elle qui depuis des ;mois ne ise frot-tait que les os".Elle tira des successions da -

triples batteries d'allégresse et voici qu'elleachève *de célébrer sa grande imaginairevictoire avec un aplomb tel qu'on n'y, croi-rait pas si on ne se trouvait en présenced'un manifeste écrit, placardé et publié.

C'est la Ligue d'action républicaine quiendosse la responsabilité de ce funambu-r

lesque document, la F.-. M.-., je le répèteune fois de plus, ne voulant absolument

paraître nulle part. Voici comment la

F.-. M.-, fait parler la Ligue d'action républi-caine :

« Citoyens,

« La journée du 14juillet a été bonne pourla République.

« La ligue d'action républicaine vous

envoie sans retard ses chaleureux remer-

ciements.« Républicains modérés, radicaux, radi-

caux-socialistes et socialistes, tous, vous

avez entendu son appel et fait la manifes-

tation la plus imposante.« Les nationalistes, qui avaient annoncé

hautement leur intention de provoquer la

démocratie parisienne et d'exciter à la haine

de la République, se sont prudemmenttenus cois, quant ils vous ont vus si nom-

breux et si résolus à ne pas tolérer les in-

jonctions cléricales et césariennes.i Que cette leçon ne soit pas perdue.« Lés nationalistes escomptaient votre

inaction pour renouveler leurs tentatives et

terroriser l'opinion. Il n'en sera plus ainsi.

Nous leur tiendrons désormais résolument

tête et nous les ferons rentrer dans leur?

jésuitières.« La ligue d'action républicaine va conti-

nuer son oeuvre avec UD redoublement

d'énergie et s'organiser solidement dans

toutes les communes de France. Nous fai-

sons appel â votre concours dévoué pour.:

accomplir cette noble tâche;

« Vive la République !

« La Commission executive. »

Tel est le chant de triomphé de la F.-. M.-.

Or, on sait qu'en dehprs des nationalistes,il n'y eut le 14 juillet d'autres manifestants

que les'policiers,

A BAS LES TYRANS! à

La Veuve avait autrefois une artillerie

qui faisait de merveilleux ouvrage; c'était le

péril clérical. Maintenant que ces batteries-

là né portent plus, elle en est réduite à se

servir dé sa batterie de cuisine et elle vient

de nous montrer comment elle sait jouer des

easserolles.P.C. A.

LA BASTILLE MAÇONNIQUE

J'ai eu occasion de faire, il y a quelques

mois, une conférence anti-franc-maçon-

nique à Bourges. Quelques fils de la

Veuve, habitants de cette antique cité,

en prirent ombrage.Ils trouvaient scandaleux qu'un pauvre

petit citoyen n'ayant pour lui que la

qualité de Français osât faire acte

d'hostilité contre leur association qui

s'est déclarée* comme, chacun sait,pro-

priétaire et seule exploitante de la Répu-

blique Française et qui n'entend pas

qu'on lui conteste cette situation aussi

avantageuse qu'usurpée. Ils résolurent

de m'empêcher de parler.Peut-être vous imaginez-vous qu'ils

descendirent bravement dans la rue et

qu'ils se heurtèrent à mes amis et à

moi. C'est ainsi en effet que les choses

auraient dû se passer. Puisque j'allais

attaquer leurs privilèges, il semble

qu'en bonne justice ils auraient dû les

défendre eux-mêmes. >'

Mais telle n'est point la méthode

franc-maçonnique.

Quand il s'agit d'avaler les bons

morceaux au nom des principes de

liberté, d'égalité et de fraternité, halte-là I

Les francs-maçons, comme les monta-

gnards, sont là. On peut dire alors d'eux

qu'ils ont vraiment de la liberté, de

l'égalité et de la fraternité plein- la bou-

che. Ils font, dans"ces moments-là, si

bonne garde autour des sacrés principes

que la nation n'en saurait approcher. En

compagnie de leurs amis les cléricaux

juifs et les cléricaux protestants, ils

crèveraient d'indigestion plutôt que de

laisser un. morceau dé quelque. chose

leur tomber de la bouche.

Quand ils sont repus, ils prennent

seulement la précaution de se retourner

vers la foule, ils l'invitent à tirer une

triple batterie en l'honneur de la devise

républicaine, et ils lui disent de ce ton

impératif qui n'a cessé de'la suggestion-

ner depuis vingt ans : « Tu es heureuse I

tu n'as plus faim ! Rentre chez toi ; nous

veillons au salut de la République ! »

Il n'en va plus de même dès qu?il

s'agit de courir quelque risqué.Eux qui tenaient tout à l'heure le

peuplé' eh arf iëre,ils le poussent alôrsi eh

avant sous prétexte qu'ils doivent se

réserver pour les grandes occasions et

que d'ailleurs les coups leur font beau-

coup moins de mal lorsqu'il tombent

sur le dos des ouvriers que lorsqu'ils

atteignent directement le leur.

C'est pourquoi je nîeus point le plaisir

de contempler une seule tête d'Enfant

de la Veuve à Bourges; Ce furent des

anarchistes et des sociatistes qui, au cri

de : la force prime le droit 1 eurent la

naïveté de batailler pour les Gongréga-

nistes du tablier, tandis que ceux-ci se

cachaient d'autant mieux que leurs dé-

fenseurs, trompés et excités par eux,

recevaient les horions avec plus d'abné-

gation. .

La même méthode a été observée à

Paris à l'occasion de la fête du 14juillet.La Franc-Maçonnerie, cachée derrière

cette ligue d'action républicaine, quin'est qu'une de ses créations et un de ses

masques, a cherché à exciter les socia-

listes contre les nationalistes. Elle Fa

lancé, par l'intermédiaire de cette ligue-

paravent un manifeste qui était un

véritable appel à la guerre civile,

exactement comme elle avait fait à

Bourges et comme elle fera partout et

toujours.

Craignant que ce ne fût point assez,

elle avait roulé des yeux aussi énormes

que ceux de Brisson lorsqu'il exécute; le

pas de maître. Elle avait répandu le

bruit que les chefs du nationalisme

allaient ête arrêtés, et fait fermer les

portes de Paris dans la nuit du 13 au

14 juillet.Tout cela pour que les espriïs fussent

au point de surexcitation voulu.

Puis quand elle crut avoir fait tout ce

qui était nécessaire pour rendre la

A BAS LEo TYRANSÏ

bataille; inévitable, La. Veuve revêtitsa ;cote de. mailles et partit.... pour seterrer., ./. ;, ;

—; Tuez-vous,, mes bons amis. Et,;quand ça sera fini,, envoyez quelqu'unaie prévenir. ».

Vous vous imaginez que j'exagère?MQJvJe vous/affirme, que ce que-je disest l'exacte:vérité.

Sentantrleur situation de gouvernantsmenacée par cela seul qu'elle est démas-

quée, les frâncs-maçons, ou plutôt les

chefs-francs-maçons (car parmi lessoldats un grand nombre commencent a,

se demander quel rôle on leur fait

jouer) .sont obligés de descendre [aurôle d'excitateurs. Je dis d'excitateurs,et non de combattants.

La Franc-Maçonnerie sait'qu'elle n'a

jamais eu qu'un moyen de régner :

diviser.

C'est pourquoi elle continue et conti-

nuera; d'employer la seule tactique quilui ait jamais réussi.

Elle a raté son coup pour cette fois.

Mais soyez certains qu'elle recommen-

cera..;. ,

. Ê)e notre côté, nous aurons toujoursd'autant plus de chances de lui infliger de

nouveaux échecs que nous nous obstine-

rons,"davantage. à ;la démasquer, c'est-à-

dire à l'isoler; du parti républicain der-

rière lequel elle cherche à se dissimuler

et de la 1République qu'elle n'a fait

qu'exploiter.:

Obligez: un ver:à?amper eh plein

soleil, vous le verrez bientôt se tordre et

se dessécher. ,De même, contraignez la Franc-Maçon-

nerie^ à agir en pleine lumière, vous la

tuez. Et en la tuant, vous sauvez la

France. ;:,-.

Ce n'est plus de prendre; la Bas-

tille qu'il s'agit, : mais d'obliger la

Veuve à sortir de la Bastille d'obscurité

où. elle s'est retranchée.

P. COPIN-ALBANGELLI.

BRIC-A-BRAC MAÇONNIQUE

Si nos lecteurs rie connaissent hï « l'Aca-cia » ni la «Lumière du Troisième Apparte-ment », ils connaissent déjà la Pipe Porte-

Lumière que nous leur avons présentée il ya quinze jours. s ..

'

Cette, fois — toujours d'après le caté-chisme maçonnique pour le grade d'Ap-prenti — nous allons exhiber un autre acces-soire choisi dans le bric-à-brac des loges :le Glaive Maçonnique. 'Nous avons vu queles frères en sont armés et en menacent le

Récipiendaire quand celui-ci voit en mêmetemps le bandeau lui tomber des yeux et la« Lumière » lui monter au nez, hors du

tuyau sacré de la Pipe à Lycopode, cet ins-trument qui symbolise à merveille les bla-gues maçonniques.

D.—Quelle est la signification des glaives(1)dont les pointes étaient tournées vers vousquand le bandeau vous a été enlevé ?

'.' R. — Ils m'annonçaient que les Francs-

Maçonsse feraient mes défenseurs, si ma vieou mon honneur venaient à être menacés. Ilsm'annonçaient aussi que je trouverais en euxdes vengeurs de la Franc-Maçonnerieet de seslois, si'je manquais à mes engagements ou sije venais à forfàire au devoir. (Instruction,Àppr., p..85.) '''...

"Comme les seigneurs féodaux, les Francs^-Maçons ont donc leur justice, et cette justicesecrète rend des arrêts secrets.

Dès lors, et de ce fait ajouté à tant d'au-tres que nous avons déjà cités, la Franc-Maçonnerie n'est-elle pas UN ÉTAT DANSL'ÉTAT? Dans notre République soi-disantune et indivisible, la Franc-Maçonnerieusurpant le pouvoir de juger et de punir,comme elle usurpe d'ailleurs tous les pou-voirs, ne constitue-t-elle pas un dangereuxcancer, destiné — comme à l'heure actuelle— à absorber pour sa vie malsaine le sangde tout le corps social?

Le papier maçonnique continue ainsi :

D. — Lesglaives, que nous employons endiverses circonstances, n'ont-ils pas, d'unemanière générale, une signification symbolique?

':B.— Ils en ont deux.Avant 1789, ils symbolisaient l'égalité. A

cette époque, en effet, les nobles et les titu-laires de certains officesavaient seuls le droitde porter publiquement l'épée. Chaque F.*.,quelle que fut sa naissance ou sa position so-ciale, ayant le droit déporter l'épée en loge,cette pratique servait à indiquer que tous leshommes sont égaux... (Instr., Appr., p. 26). .

. Tous les. hommes sont égaux, disent-ils.Mais, ces farceurs qui prêchent l'égalité ont

(1) Un prospectus'de fournisseur des sacris-ties maçonniques nous donne six modèles dif_férents qui vont du modeste «glaive simpl*à

poignée cuivre verni » dont le prix est. de7 francs, jusqu'à l'opulent « glaive flamboyantavec attributs maç.'. à poignée nacre avecmon-ture dorée, 25 francs », qui arme le .Vénérable,(Voir notre dessin au n° h du 12mai.)

A BAS LES TYRANS!

grand soin de se classer tout de suite entrente-trois catégories qui n'ont rien d'éga-

1

litaire, depuis le 1er Degré, humble Ap-prenti, jusqu'à l'orgueilleux 38°Degré, Sô:u~

verain-Grand-lhspectekr^Général,- en pas-sant par ces grades phàràmineux :

16e Degré : Prince de Jérusalem.18' Degré : Chevalier Rose-Croix. .;•'21e Degré•': Noachite ou chevalier 'Prus-

sien.25° Degré: Chevalier du, Serpentd'airain;30e Degré : Chevalier JZadoseh (que de

chevalerie!!) et les deux pénultièmes que jegardais pour la bonne bouché.

31e Degré : Grand-Inspecteur-Ihquisiteur(!) Commandeur! ;,.

Et le 32e Degré : Souverain Prince du

Royal Secret.'/ (1). 'Écoutons l'Apprenti continuer à réciter sa

leçon,:

En second lieu, le glaive est le symbole ducombat que l'homme doit soutenir pour dé-fendre la justice et la vérité. Le franc-maçon,plus que tout autre, doit lutter sans relâchecontre l'injustice et le mensonge. Et il doitlutter toujours avec les armes légales, dontl'épée, le glaive, est le type traditionnel.(Instr.j Appr,, p. 26.)

La'Justice et la Vérité maçonniques! nousles connaissons : c'est la Justice et la Véritéselon les hommes de Dreyfus (2), c'est laJustice dès - caïmans du Sénat, la Justice

politique (3) du F.\ Monis.Et c'est la Véritéselon Schwartzkôppen et Pariizzardij laVérité selon Zola !

Et ces armes loyales, « dont l'épée, le

glaive est le type traditionnel », on sait ce

qu'elles spht dans les mains des Francs-Ma-

çons, chevaliers dreyfusards de la Justiceet de la'Vérité, quand on a vu le F.,:. Bris-

son, délégué des Logés au gouvernement,,décréter la Revision au mépris; de la juri-diction suprême ! et quand on voit une ma-

jorité maçonnique aux abois se raccrocheraux basques d'un Robespierre décadent sur

qui elle compte pour installer un vil régimede mourchardise, une Terreur policière afinde. prolonger sa misérable agonie ! ;

-

Allons donc, l'épée, la loyale épéedir sol-

dat, serait l'arme des Francs-Maçons,' lescambrioleurs politiques I rion| l'ârnle quiconvient à ces gens qui se cachant; c'ëgt Jepoignard rituel du chevalier.*. Eaddschjc'est le couteau de la basse pègre, c'est

1le

casse-tête de l'agent secret.L. D.

HISTOIRE COMPAREE

DE LA

Franc-Maçonnerie

D'APRÈSLESAUTEURSMAÇONNIQUES

CHAPITREPREMIER.— Quelle est l'originede la Franc-Maçonnerié ?

{suite)

D'autres, continue le F.*..Ragon, attribuentla Maçonnerie aux jésuites. Les jésuites ont

.trouvé la Maçonnerie en trois grades touU

faite; ils . l'ont considérée comme .moyenexcellent pour arriver à leur but, la dominationuniverselle; (1)ils se sont emparés du systèmetemplier; ils ont inventé la plupart des grade?écossais... Des grades à poignards et leurstravaux nocturnes ont été fabriqués par eux;on leur doit aussi (11)ce grade à génuflexions,le rose-croix, qui ne peut certainement pasfigurer dans l'antique échelle, initiatique...lis ont fait, d'un grade alchimique un gradechrétienl... (F.*. Ragon. Orthodoxie maçonni-que, p. 9)

Comme l'illustre Rodin, le ..F.:. Ragonperd l'esprit quand il parle des Jésuites! Car

il est parfaitement impossible que des reli-

gieux catholiques aient composé des rituelset fait pratiquer des cérémonies qui ne sont

au point de vue catholique, qu'un long etodieux blasphème. Mais quand le F.'. Ragon

(nous le verrons à mainte reprise!) est

(1) Cette hiérarchie est tellement grotesquequ'on a peine à y croire,. n'est-ce pas ? Ehbien, elle est parfaitemeht authentique. Tousces grades sont ceux que le Grand-Orient deFrance distribue complaisamment à ses ouailles,aussi ambureUses du .panache que les nègresdu. Congo ! Et chose immense, ces grades'ontété volés par le Grand-Orient aux pauvres ma-•çons Ecossais II,

'

. (2) On sait, mais nous tenons à le redire,que le Convent de 1898, à l'unanimité, a votécette adresse dreyfusarde :

...» Les francsrmaçons du G.v O.-. deF.-.' .".."'.'• Félicitent les membres du ministère répu-blicain'(c'était le ministère des FF.: Brisson et'Bourgeoisl) d'avoir enfin'déjoué les pièges deséternels ennemis delà liberté (en plongeantfrauduleusement la France dans les boues de laRévision \)

... Et prennent l'engagement de les soutenirjusqu'au bout centre tout retour offensif dela réaction' confessionnelle ou césarienne dansl'accomplissement de l'oeuvre de JUSTICE(tou-jours!) et de légalité (?) qu'ils ont courageu-sement entreprise: « >

(3)Et répétons une fois de plus que c'est unfranc-maçon, le F.-. Dupuy, ex-député deVervins, qui a prononcé cette, parole abomi-nable : « En politique il n'y a pas dé justice! »Demandez à la veuve du colonel Henry cequ'elle pense de la justice du F. •. Monls, aus-we protectrice du Frère.', le juif Reinach 1

(1)Si la Maçonnerie universelle poursuit réel-lement, le but de la domination universelle,qu'est-ce que cela peut bien faire, je vous ledemande, aux Francs-Maçons français, que laFrance périsse, du moment que le Templede Salomon reconstruit abriterait toutes lésnations pêle-mêle!

A BAS LES TYRANS!

embarrassé par un grade ou une cérémonie

maçonnique qui ne cadre pas avec sesidées personnelles, vlan, il en attribue la

paternité aux Jésuites !Mais voici qui excite carrément la colère

du F.-. Ragon :

Enfin, dit-il, d'autres auteurs rompant aveu-glément la chaîne de transmission, renoncentà une noble origine pour ne faire dater laFranc-

Maçorinerie,cette science des sciences,que des

collèges ou écoles d'architectesconstructeurs.Cesécrivains ne sont que les historiens du Compa-gnonnage, qui n'a de rapport avec la Maçon-nerie que comme société secrète,et, pour tout le

reste, en diffère. Les compagnons du devoir

(noms des membres du Compagnonnage)ont en

partie le mythe d'Hiram... qui n'a jamais étéarchitecte, mais fondeur, n'a jamais couru le

plus petit danger dans le temple de Jéru-salem... (F. Ragon, Orthodoxie maçonnique,p. 10).

Acharné contre la fameuse légended'Hiram (que nous avons reproduite d'aprèsl'Instruction de l'Apprenti, datée de 1896),leF.*. Ragon la démolit ailleurs de fond encomble par ces décisives constatations :

Voir dit-il, la Bible (les Rois, liv. III). Hiram,y est-il dit, chap. vu, vers \k, travaillait enjbronze.... Le i5* verset ajoute : Hiram fit desmarmites, des chaudrons et des bassins : tous lesvasesqu'Hiram fit par l'ordre du roi Salomonétaient de l'airainle plus pur. Après ce verset, laBible ne fait plus aucune mention de ce fon-

deur, qui retourna probablement à'-'Tyr. LeTalmud, ouvrage des rabbins conçu dans leH*siècle de notre ère, a fabulisé sa mort, ce

qui ne regarde ni la Bible ni la Maçonneriesymbolique (F.\ Ragon,Orthodoxiemaçonnique,note de la p. 105).

Voici qui complique encore l'histoire de ladanse par-dessuslecercueil d'Hiram! Ce vé-nérable Hiram, qui, dans l'esprit d'Ashmole

désignait Charles Ier d'Angleterre, son roi

martyr, n'a jamais été assassiné à Jérusa-

lem, du temps de Salomon, et on a pris lafable de sa mort tragique dans les éluçubra-tions malpropres de rabbins fanatiques,auteurs du Talmud! Elle est bien bonne,n'est-ce pas, ô débitants de tord-boyaux quiêtes les. Lumières et les Colonnes des tem-

ples maçonniques!Nous .venons de voir le F.'. Ragon tou-

cher successivement ceux de ses Frères.*,

qui attribuent la fondation ,de la Fr.\-Ma-

çonnerie aux Chevaliers Croisés, aux Jésuites,aux Constructeurs' du Moyen Age, à Salo-mon. Le F.'. Ragon revient fréquemmentsur lasoi-disant origine Salomonienne :celle-là surtout choquait ses sentiments initia-

tiques! Il cite, à la page 109 de son orilio-

doxie maçonnique, ce passage du F.-. Lau-rens qui démolit, lui aussi, la légende d'Hi-ram :.

Salomon fut sans doute plein de sagesse etde science ;. mais l'histoire présente des hom-mes plus sages et plus savants que lui. Et oùserait la nécessité déformer une société parti-culière, mystérieuse, inaccessible aux regardsdu monde pour s'occuper, secrètement,de l'ar-chitecture d'un temple, de la sagesse de sonauteur, de la science de ses ouvriers et de lacatastrophe d'Un de ses architectes.

Regardons ces choses comme une allégoriejudaïque et n'en faisons pasle point de départde notre institution, bien antérieure à Salo-mon, car ce serait prendre une figure presquemoderne, pour une réalité qui date du pre-mier des trois Zoroastre (1). (Essai -sur . laFranc-Maçonnerie,par Laurens.)

Cette fois, voici Salomon dégotté par lestrois Zoroastre, personnage dont l'histoirevéritable est peut-être encore plus nébu-leuse que ne le sont les faits et gestes d'Hi-ram I

Mais si le F.-. Ragon (après le F.*. Lau-

rens) a tout à fait raison de s'élever contrela ridicule fable juive-talmudique du; chau-

dronnier Hiram promu à la dignité d'archi-

tecte, il n'est pas toujours dans le vrai, loinde là, ce respectable F. •., auteur sacré de la

Franc-Maçonnerie! Nous allons le voir pa-tauger à son tour dans les plus invraisem-blables racontars que lui suggère une érudi-tion lamentablement fausse/

Pour le F.-. Ragon, Alésia, prise à Vercin-

gétorix et détruite par César eh l'an 52 avantnotre ère, fut «la Thèbes des Celtes, l'an-cienne métropole et le tombeau dé l'initiation,du culte druidique et delà liberté gauloise ».

(Orihodoxie maçonnique, p. 22.)Qu'Alésia ait été le tombeau de la liberté

gauloise, nul doute. Mais que César,. « en

barbare digne de Rome », ait accompli« la destruction des mystères anciens parle sae des temples et des collèges initiatiqueset par le massacre des initiés et des druides»

(Orthod. maçonn., p. 23), c'est plus difficile

à croire et encore plus difficile à démontrer!

Rome restait, nous le dit le F.*.Ragon; maiselle ne possède jamais que les petits mystères,cette ombre de la science secrète; la grand*initiation était éteinte. (Orthod.maçonh.p. 23).

Pourquoi et comment les druides étaient-

ils au temps de César les seuls et uniqueshéritiers de la Grande Initiation que le

F.\ Ragon, avec nombre de ses Frères.-.,

.:' (1)Dans le Câthêchismedu F.\ Apprenti, ilest aussi question de Zoroastre comme d'unaïeul maçonniquei <\

'

A BAS LES TYRANS!

nous donne comme émanée des sanctuaires

des prêtres égyptiens et aussi des magesde Zoroastre (1)? — second mystère.

Comment diable peut-on savoir que les

druides possédaient la science des prêtres

d'Egypte, les mystères de la Grande Initia-

tion?— Troisième mystère.<Nous pourrions, à la vérité, poser des

points d'interrogation : il n'est F.-., Prince

de Jérusalem ni F,:. Prince du Royal Secret,ni personne qui puisse nous répondre, car

!es druides ne donnaient à leurs adeptes

que des enseignements oraux! aucune trace

ne subsiste de ce qu'ils savaient, croyaientet enseignaient.

Alors oh conçoit combien, ont beau jeules illuminés comme le F.\ Ragon (l'Auteursacré de la Fi-.M.*.!) pour nous conter au

sujet des druides les choses les plus phéno-ménales.

Pour nous, en nous fiant tout simplementaux dires des voyageurs grecs, contempo-rains des druides— et qui parlent de visu,—ces druides qui furent de si grands amateurs

de sacrifices humains, ces druides qui brû-

laient vifs les captifs entassés dans d'im-

menses colosses en osier, formaient une

abominable congrégation religieuse^ du

cléricalisme le plus révoltant.

La cruauté inouïe des druides, qui stupéfia

jusqu'aux empereurs romains les plusbarbares (2), voilà la seule chose bien posi-tive qu'on connaisse sur ces pontifes san-

glants qui avaient courbé les gaulois sous

une atroce tyrannie.

Après tout, c'est peut-être en cette qualitéde tyrans ciéric?ux que iè franc-maçon

Ragon chérit tant les druides ! Rien d'éton-

nant dès lors à ce qu'il en tasse les arrière-

grand-pères des Frères.-, et les derniers

dépositaires des « mystères de la doeirine

secrète, qui avaient à faire un sommeil de

otus de quinze sièeles aaant d'être réveilléi »

(Orthod. maç., p. 24) par Ashmole dans les

mystères modernes de la Franc-Maçon-nerie.-

(A suivre.) Louis DASTÉ.

(1) Toujours des cléricaux, des piliers de

sacristie, ces ancêtres de la Fr.\ Maçonnerie!

(2)Il y avait encore des druides au II" siècle ;c'estla meilleure preuve que César n'avait pasanéanti la grrande initiation druidique!

La Viepolitique

du F.\ Batueliard

(Suite)

Tandis que les très chers frères, membresde la loge l'Epéedé Judas, continuaient à

disserter à la brasserie dé la rue Blonde!, le

frère Charlet était sorti en compagnie dufrère Letour. Ce n'était pas pour le plaisird'avoir sa compagnie qu'il l'avait emmené',mais simplement pour soustraire le pauvre

garçon aux quolibets et aux moqueries du

tyrannique Lattet...Letour était un brave épicier sans; aucune

culture intellectuelle. Un,ami, jobard pajnature^ l'avait décidé à entrer dahs la Franc-

Maçonnerie, eu lui assurant que cette asso-

ciation était le sanctuaire de toutes les ver-

tus civiques ; qu'on y prêchait 'avant toutes

choses le culte du travail, le respect dé la

liberté de conscience et Ta tolérance la

plus large pour toutes les croyances reli-

gieuses ; et qu'enfin on s'y faisait une règled'exclure des discussions toutes les ques-tions politiques pour se consacrer exclusi-vement aux oeuvres de bienfaisance, de fra-

ternité, de solidarité.Dans ce programme, c'était surtout l'ar-

ticle solidarité qui, avait plu a Letour. Et

quoi de plus naturel ? Letour était commer-

çant honnête. Il savait combien les affaires

étaient difficiles. Il sentait tout son groscorps pris de fièvre à la seule pensée qu'ilse pourrait qu'un jour il fût au dessous des

siennes. La solidarité maçonnique, telle du

moins que la lui dépeignait son ami, lui appa-raissait: comme la chose la plus propre à

rendre impossible une semblable catastro-

phe, puisqu'elle obligerait ses frères non

seulement à lui acheter ce dont il fait com-

merce, mais, encore à.venir à son aide encas de malheur.

L'amour du travail, la tolérance, l'oublide cette abominable politique dont, avec sonbon sens natif, il sentait très bien que les

pauvres petits commerçants comme lui par-laient sans y rien comprendre, tout cela

était à sa convenance. Aussi se laissa-t-ilfacilement entraîner.

Il s'était montré tout d'abord maçon zéléen ce sens qu'il assistait régulièrement àtoules les réunions ; qu'il avait appris cons-ciencieusement le catéchisme contenant« les instructions pour le grade d'apprenti,

pour le grade de compagnon et pour le gradede maître » ; qu'il exécutait le pas d'apprentichaque fois qu'il entrait en loge avec unesolennité aussi majestueuse que le lui per-mettaient son énorme abdomen et ses'mem-bres courts ; qu'il se tenait gravement à

l'ordre, décoré du petit tablier .à double ba-

vette et du cordon en moire bleue passé en

sautoir, les pieds en équerre, les talons

rouais, la main gauche tombant le long du

A BAS LES TYRANS!

corps, tandis que la droite s'appliquait sur lapoitrine de façon à ce que son gros cou futpris entre le pouce et l'index. En outre, ilfaisait convenablement sa partie dans les« triples batteries »,frappantsur sa mancheou dans ses mains suivant que ces batteriesétaient de deuil ou d'allégresse; il.se gar-dait de jamais faire une objection "qu'il eûtd'ailleurs' été très embarrassé d'exprimer, etil applaudissait généralement lorsqU'ap-plàudissâient ses frères, même lorsqu'ilavait insuffisamment compris l'orateur.

Au bout de quelques mois, il commença às'étonner que le chiffre de ses affaires n'eût

jp'àsaugmenté d'un sou. Il en devint peu àpëii d'autant plus dépité que l'irritableM**16Letour ne manquait jamais une occa-sion' ilè l'en railler.

— On n'en verra donc jamais un ici, ré-pétait-elle souvent. _ Je voudrais pourtantbien savoir comment ils sont ; car un franc-

maçon ça ne doit pas être comme un autrehomme. Après tout, puisque vous ne vousmontrez lés uns aux autres qu'à nèuf.heu-res du soir, comme des bêtes de nuit, il fau-dra peut-être que je laisse le magasin ou-vert après dîner pour qu'un Je « tes frères »se décide à s'y risquer.

Ou encore, les jours d'échéance, elle disaità son mari : ; '

— Dis donc, ça serait le moment d'aller àta loge pour y demander l'assistance' frâtër^nelle. . \/' :['u\: "''.''''';;i

Letour ne répondait guère aux moqueriesde sa moitié;!! en éfàit d'autant plus gênéque, S'il voyait çéque la. franc-màçonnëriene lui rapportait pas, il constatait en mêmetemps qu'elle lui coûtait de plus en plus:

Il y avait eu d'abord la première mise défonds pour le droit d'entrée, l'offrande se-crète au tronc delà Veuve, l'achat du'tâblier,et des statuts ; soit en chiffres ronds unecentaine de francs. Puis les cotisations poUrles «banquets » et -'«lesfêtessolsticiàlès»,les « augmentations de salaire » pour le

compagnonnage et la maîtrise, saris compterle temps perdu. Et perdu à quoi ? A enten-dre (Letour s'en rendait compte de plus en

plus) des bonshommes, toujours les mêmes,répéter toujours les mêmes choses sur lescurés, les jésuites, les congrégations, l'obs-curantisme et la réaction triomphante, touten se casant au Sénat, à la Chambre des

députés, au conseil municipal, en faisant et'défaisant les ministères, en se constituant

peu à peu comme les propriétaires officiels'

de cette politique dont ils annonçaient cyni-quement au dehors qu'il: était interdit'dés'occuper en franc-maçonnerie- et qu'ils; affir-maient .d'autre :part être menée par/..«;lèscléricaux». ..; , : /,. Lattet, en taquinant Letour comme il avaitpris l'habitude de le faire, avait singulière-ment avancé le travail qui s'opérait dansl'esprit de celui-ci. Plus il l'accusait de cléri-calisme, sans d'ailleurs en' avoir raison,plus celui-ci se sentait porté à approuverceux qui, comme Charlidj osaient dire touthaut.que la Franc-Maçonnerie, en: s'empà-rant de la politique et en s'abandonnant aufanatisme anti-catholique, était sortie de sonrôle et des règlements qu'elle s'était autre-fois imposés à elle-même.

La blessure d'âmoûr-propre qu'il venaitde recevoir devant un certain nombre desmembres de YEpée de Judas devait porter àce qui restait dô sa foi maçonnique un coup;d'autant plus sensible que cette fois, les mo-queries de Lattet se trouvaient appuyées sûrun fait. Letour trouvait cette histoire demorue ridicule. En réalité, elle l'était sur-tout par les explications qu'il avait donhées'.11le sentait vaguement et une fois échappéau vis-à-vis du terrible Lattet, il se repro-chait de n'avoir pas su envoyer à ce fanàti-quèiambitieux les ripostes qu'il méritait.

Chârlin qui se rendait compte de ce qui Sepassait en lui, tint à lui montrer qu'il étaitde son côté dans la circonstance.; — Eh bien ! lui dit-il, il nous a prouvé unefois,de plu* qu'il n'est qu'une brute. Nous lesavions déjà. Nous le saurons un peu plus.Voilà tout ce qu'il eh sera. Allons, au re-voir, frère Letour, et ne vous troublez paspour si peu.

Il tendit la main à Letour après l'avoirainsi réconforté et prit le boulevard Sébas-topol pour regagner la rue de l'Odôon où ildemeurait. ::•;• ,

Arrivé place Saint-Michel, il eut l'idéed'entrer au café du Palais, espérant y ren-contrer son anii Rochaland.

Ce Rochaland taisait aussi partie de làloge YEpée de Judas. Il en était même levénérable. Il représentait un des types lesplus curieux, les plus rares et aussi les plusredoutables de- cette famille franc-maçon-nique où, grâce à l'état d'esprit créé et à.ladiscipline, l'unité de l'action collective estpoursuivie par les individualités les plusdissemblables.

(A suivre)