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RAPPORT D’ANALYSE SUR LES LACUNES DE LA LO - OD LE AFR A NE
POUR
LA PROTECTION DES DROITS DES COMMUNAUTÉS LOCALES, DES AGRICULTEURS ET DES OBTENTEURS ET LA RÈGLEMENTATION DE
L’A S AUX RESSOUR ES BIOLOGIQUES
RÉSUMÉ
Commissionné par le
Département du Développement Humain, de la Science et de la Technologie
de la Commission de l’Union Africaine
Février 2012
Peter Munyi; Marcelin Tonye Mahop; Pierre du Plessis; Johnson Ekpere; Kabir Bavikatte
RÉSUMÉ1
La biodiversité et les ressources naturelles ont toujours été des priorités importantes
pour l'Afrique, dû au fait qu'une large majorité de la population africaine dépend de ces
ressources naturelles pour sa subsistance. Afin de répondre aux nombreux défis de la
globalisation et des autres évolutions dans le domaine des ressources naturelles,
l'Afrique a mis en place, au fil des années, des instruments spécifiques sur la biodiversité
qui prennent en compte les particularités du continent. Ces instruments incluent
notamment la Loi-modèle africaine pour la protection des droits des communautés
locales, des agriculteurs et des obtenteurs et pour les règles d'accès aux ressources
biologiques (la Loi-modèle africaine).
En octobre 2010, lors de sa dixième réunion, la Conférence des Parties à la Convention
sur la diversité biologique (COP 10) adopta le Protocole de Nagoya sur l'accès aux
ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur
utilisation à la Convention sur la diversité biologique (Protocole de Nagoya). Le
Protocole de Nagoya est une étape importante dans l'histoire de la Convention sur la
diversité biologique (CDB), représentant un pas essentiel vers la réalisation de son
troisième objectif: le partage juste et équitable des avantages découlant de l'exploitation
des ressources génétiques. L'intérêt de l'Afrique dans la mise en œuvre de cet objectif
fut l'un des moteurs clés du développement de la Loi-modèle africaine, et ce bien avant
le début des négociations qui ont conduit à l'adoption du Protocole de Nagoya.
En 2011, la décision de l'Assemblée de l'Union africaine au sujet de la participation de
l'Afrique à la 10ème Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique
(Assembly/AU/Dec.352(XVI)) marqua également une autre étape importante. En
adoptant cette décision, l'UA a non seulement inclut le travail sur la biodiversité au sein
de ses priorités et programmes mais a également encouragé ses membres à devenir
Parties aux accords internationaux sur la biodiversité, notamment le Protocole de
Nagoya.
L'étude des carences contenue dans ce rapport fait partie des efforts que la Commission
de l'Union Africaine est actuellement en train de poursuivre afin de mettre en œuvre la
décision de l'Assemblée de l'Union africaine sur la biodiversité. L'adoption du Protocole
de Nagoya en 2010 fournit une excellente opportunité d'examiner à nouveau la Loi-
modèle africaine et d'analyser ses carences au regard des récentes évolutions dans le
domaine de l'accès et au partage des avantages (APA) aux niveaux mondial, continental
et régional.
Le rapport contient quatre sections principales. Le rapport décrit tout d'abord le
contexte, les raisons ainsi que les principales caractéristiques de la Loi-modèle africaine.
Il examine ensuite de manière détaillée les différentes évolutions liées à l'APA aux
niveaux mondial, continental et régional depuis l'adoption de la Loi-modèle africaine. Il
contient également une analyse qui compare la Loi-modèle africaine avec le Protocole
de Nagoya et d'autres instruments et évolutions. Cette analyse comparative souligne les
1 Le rapport complet est disponible à http://www.abs-initiative.info/.
carences et divergences importantes ayant trait aux multiples facettes de la Loi-modèle
africaine: son champ d'application, les droits de propriété intellectuelle, les droits des
agriculteurs, le partage des avantages, la coopération et les ressources génétiques
transfrontières, les connaissances traditionnelles associées aux ressources génétiques,
et les considérations spéciales pour la recherche, les situations d'urgence et les
ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture. Le rapport conclut que
ces problématiques doivent être reconsidérées à la lumière des évolutions récentes,
dont le Protocole de Nagoya qui introduit de nouveaux concepts, notamment une
définition de "l'utilisation des ressources génétiques", une disposition sur la coopération
transfrontière, un rôle pour les protocoles et procédures des communautés, ainsi que
des considérations spécifiques pour la recherche de base, les situation d'urgence
sanitaire et les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture.
En conséquence, le rapport offre des options politiques et institutionnelles pour
améliorer la situation:
Une coordination améliorée et une collaboration rapprochée entre les divers
acteurs aux niveaux continental et régional: Cette option fournit une réponse à la
coupure entre certaines activités des organes régionaux et ceux de l'Union africaine. Elle
offre une opportunité de garantir un alignement effectif entre, d'un côté, les activités
d'ARIPO et d'OAPI destinées à protéger les droits des obtenteurs, les connaissances
traditionnelles, les expressions culturelles traditionnelles et les ressources génétiques
et, de l'autre, la position de l'Afrique au sein de forums tels que l'IGC à l'OMPI.
Des politiques sur l'APA harmonisées: Le Protocole de Nagoya offre une flexibilité
considérable de mise en œuvre. Une approche africaine commune peut fournir une
opportunité pour l'Union africaine et ses membres d'harmoniser les divers aspects de
l'accès et du partage des avantages découlant des ressources génétiques entre les
secteurs économiques de l'agriculture, la bioprospection et la santé. Une telle
harmonisation devrait prendre en compte le besoin de trouver un compromis entre,
d'un côté, la protection des ressources génétiques à l'égard de la biopiraterie et, de
l'autre, l'utilisation durable des ressources naturelles pour le développement
économique et la réduction de la pauvreté à travers la valorisation des ressources
biologiques et génétiques.
Finalement, le rapport identifie deux approches potentielles pour aborder la future Loi-
modèle africaine:
1) Une revue approfondie et une révision de la Loi-modèle africaine. La Loi-modèle
n'a jamais été conçue comme une convention ou un traité de l'Afrique, telles que les
Convention d'Alger et d'Abidjan. Pour cette raison, une révision conduisant à l'adoption
d'un nouveau document par les Chefs d'États de l'UA n'apparaît pas comme la voie la
plus efficace pour stimuler une volonté de mise en œuvre de la Loi-modèle au niveau
national et du Protocole de Nagoya chez les pays africains.
2) Des lignes directrices complémentaires à utiliser avec la Loi-modèle africaine.
Cette option apparaît la plus pratique pour des considérations immédiates. Elle
permettrait de mettre en avant les évolutions récentes et les positions adoptées par le
Groupe africain pour chacune des problématiques contenues dans la Loi-modèle
africaine ainsi que d'offrir une opportunité de formuler des formes de modèle et des
listes de contrôle qui pourraient venir en aide aux pays africains lorsqu'ils mettent en
œuvre leurs obligations sous le Protocole de Nagoya. En prévision du fait qu'elles
pourraient être utilisées pour guider les pays africains dans la mise en place de lois et
politiques nationales dans le domaine de l'APA, les lignes directrices devraient
considérer les approches sectorielles, en particulier les domaines dans lesquelles la
biodiversité africaine est la plus attrayante et possède le plus de valeur, et préserver le
meilleur et le plus utile de l'esprit de la Loi-modèle africaine.