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5 Les Libanais dans le monde mardi 19 mai 2009 Cette page (parution les premier et troisième lundis de chaque mois) est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com Paul Boulos reçoit la médaille « Ellis Island » et la dédie à sa mère, « Sitt Marie-Rose » Paul Boulos, qui a 25 ans de carrière derrière lui, détenteur de nombreuses distinctions honorifiques, a été sélectionné cette année parmi les lauréats de la prestigieuse médaille d’honneur « Ellis Island ». Celle-ci est attribuée par la Coalition nationale ethnique (NECO), et M. Boulos l’a reçue le 9 mai lors d’un somp- tueux dîner de gala à Ellis Island même. Des présidents des États-Unis, des chefs d’entreprise, des prix Nobel et des artistes de renom ont déjà obtenu cette médaille par le passé. Paul Boulos a dédié ce prix à la mémoire de sa mère, sa « source d’inspiration » et l’héroïne du roman d’Etel Adnan Sitt Marie-Rose. Lors d’un entretien accordé à L’Orient-Le Jour à New York, il souligne que sa mort tragi- que a marqué profondément sa vie. D’origine syrienne, sa mère, qui s’occupait d’enfants souffrant d’handicaps men- taux à Beit Méry, avait été kidnappée, torturée et tuée en 1976, alors qu’il n’avait que 14 ans. « Quand je pense à Marie Rose, je revois son beau visage éclairé d’un grand sourire plein d’énergie et d’espoir, dit-il. Le plus beau cadeau qu’elle m’ait offert est son esprit d’amour et de paix. Elle m’a montré la manière de traiter les autres avec compassion, m’a trans- mis la patience et la force de persévérer. Elle m’a inculqué le don de donner. Grâce à elle, j’ai cette capacité d’aimer. » Il avoue que sa vie profes- sionnelle ne peut être couron- née de succès sans le soutien de sa femme Katya à qui il rend hommage, de sa fille Daria, qu’il appelle « nour (lumière) de sa vie », et l’affec- tion de sa sœur, cheikha Rima al-Sabah, épouse de l’ambas- sadeur du Koweït aux États- Unis, cheikh Salem Abdallah al-Jaber al-Sabah. L’histoire d’un succès « Fier » de ses origines du Koura, de Kfar Kaa plus pré- cisément, Paul Boulos est né à Beyrouth, en 1963, de père libanais et de mère syrienne. Après des études secondai- res au Collège protestant, il entame des études de génie à l’AUB puis se rend aux États-Unis, en 1983, pour suivre des études poussées et décroche un BS, un MS et un doctorat en génie civil à l’Université du Kentucky. Il y démarre sa carrière profes- sionnelle en tant que profes- seur assistant. Conscient des problèmes d’eau potable dans le monde et de leurs tragiques conséquences, il développe des logiciels pour analyser les flots et les pressions des sys- tèmes de distribution d’eau. Il met au point Kypiped, un logiciel informatique four- nissant une méthode de suivi et de modélisation de la qua- lité de l’eau dans les grands réseaux multisources. Cette méthode fournit une solu- tion pour les sources d’ap- provisionnement applicable à l’eau potable et à l’irrigation. Pionnier dans son domaine, il devient rapidement une autorité et sert de modèle en matière d’ingénierie hydrau- lique et de distribution d’eau potable. À partir de là, la carrière de Paul Boulos évolue rapide- ment. Il se lance dans l’arène des grandes entreprises inter- nationales et travaille pour MHW Global, une des trois plus grandes compagnies mondiales dans les domaines de l’énergie, des eaux et des eaux usées, implantée dans 35 pays, employant plus de 7 500 personnes avec des re- venus annuels dépassant 1,4 milliard de dollars. Il devient PDG de la filiale MWH Soft, un « leader » incontesté de l’industrie des eaux et des eaux usées qui emploie 7 900 personnes. Aujourd’hui, quelque 70% des villes aux États-Unis utilisent ce logi- ciel, et l’entreprise compte des clients dans quarante pays ré- partis sur les cinq continents. Sous son « leadership », la firme connaît une remarqua- ble croissance. Héritage libanais et importance de l’éducation supérieure Quel impact le Liban a-t-il eu sur sa vie professionnelle? « Ayant grandi au Liban, j’ai appris le sens de la famille et de la communauté, ainsi que la valeur du travail, de la persistance et de l’éduca- tion supérieure, répond M. Boulos. C’est une culture qui m’a donné une base et des ailes pour suivre mes rêves et en faire ma vocation. » « Je crois fermement à l’im- portance de l’éducation su- périeure, poursuit-il. Je suis actif dans des organisations éducatives telles que Ami- deast, (une ONG américaine qui œuvre pour promouvoir les services éducationnels entre les États-Unis et le monde arabe) et la Lebanese American University (LAU). L’éducation ouvre les portes à des opportunités illimitées dans le domaine personnel et professionnel, et a un effet indubitablement positif sur la vie des gens. L’éducation est la clé du succès, elle est essentielle au développement d’une société démocratique et prospère, et c’est un critère majeur pour réussir au niveau de l’économie globale. » Avant la cérémonie, M. Boulos et son épouse Katya ont pris part au dîner donné en leur honneur par Waël Chehab et son épouse Lina, en leur résidence, en pré- sence de nombreux entrepre- neurs, banquiers, académi- ciens et hommes d’affaires, dont notamment l’ancien ambassadeur des États-Unis en Syrie et actuel président d’Amideast, éodore Kat- touf, Edward M. Shiner de la LAU, Edgar Y. Choueiri, président de Princeton Uni- versity, Wadih et Trudy Jreidini, Paul et Nada Anid, Ray Debbané et Carmen Chahine, Rachid et Roula Baddoura, Edgar et Denise Chaar, Adib Kassis et Halim Zeenny. La médaille d’honneur Ellis Island est accordée aux Amé- ricains qui se sont distingués comme citoyens des États- Unis et qui ont su préserver leur identité d’origine tout en devenant partie intégrante de la société américaine. Symbo- le de la diversité du pays, Ellis Island, qui se situe à l’embou- chure de la Hudson River à New York, a été pendant des décennies le principal port d’entrée pour les immigrants qui arrivaient aux États- Unis. Devenue aujourd’hui un musée de l’immigration, la grande salle est conservée telle quelle était entre 1918 et 1924 en souvenir des milliers d’immigrants qui ont franchi ce seuil. Les noms d’un grand nombre Libanais de la dias- pora figurent sur la liste de ces immigrants. Success Story Paul Farès Boulos, une autorité en matière d’ingénierie hydraulique et de distribution d’eau, dynamique PDG de MWH Soft et fournisseur mondial d’applications spécialisées dans le domaine du logiciel, vient d’entrer dans la légende américaine. Paul Boulos et sa femme. NEW YORK, Sylviane ZEHIL São Paulo célèbre « Beyrouth, capitale mondiale du livre 2009 » Conférence des « Amis du Portugal » pour faire découvrir ce pays au Liban Le Brésil comptant le plus grand nombre d’émigrés et de descendants de Liba- nais dans le monde, estimé à près de trois fois le nom- bre de Libanais dans leur propre pays, il est évident que sa capitale, São Paulo, célèbre en premier l’événe- ment faisant de Beyrouth la « capitale mondiale du livre en 2009 ». Une grande ma- nifestation a ainsi été lancée par la fondatrice de l’Asso- ciation culturelle Brésil-Li- ban – ACBL (« Associação cultural Brasil-Líbano ») – Lody Brais (voir notre édition du 21 juillet 2008), avec l’ap- pui du ministère libanais du Tourisme. La cérémonie d’ouverture a eu lieu le 5 mai dans l’es- pace culturel de la Fédération des industries de São Paulo (Fiesp) que préside Paulo Skaf, à l’avenida Paulista, l’une des plus grandes ave- nues de la ville considérée comme le centre financier de l’Amérique latine. Elle a été accompagnée de l’inau- guration d’une exposition de photos, peintures et sculptu- res grandiose, sur le thème de « Beyrouth », réunissant les œuvres de 30 artistes de renom, brésiliens d’origine libanaise ou simplement bré- siliens comme Sonia Madru- ga. Un pavillon a été réservé à la littérature libanaise avec des livres publiés en portu- gais et en arabe au Brésil et au Liban, écrits par Gibran Khalil Gibran, Amin Maa- louf, Raduan Nassar, Mil- ton Hatoum, Paulo Coel- ho, Jorge Amado, Antonio Houaiss, Evanildo Bechara, Aziz Ab’Saber… Plus de 700 personnes ont participé à la cérémonie d’ouverture, dont de hautes autorités comme le maire de São Paulo, Gilberto Kassab – qui a visité il y a trois mois le Liban (voir notre édition du 3 mars 2009) –, l’ex-gou- verneur de São Paulo, Ge- raldo Alckimin, représentant le gouverneur José Serra, la représentante du bureau de l’Unesco à São Paulo, Vera Nelis, le consul général du Liban à São Paulo, Joseph Sayegh, et le directeur de la communication de la Fiesp, Fernando Jafet. Mme Brais a souligné que « Beyrouth sera toute cette année à l’honneur à São Paulo en raison de l’in- fluence de la culture libanaise sur le Brésil ». Un timbre commémoratif de l’événement « Beyrouth, capitale mondiale du livre 2009 » a été imprimé par l’Entreprise brésilienne des postes et télécommunica- tions (ECT), ainsi que des billets de la loterie fédérale (Loto) édités par la « Caixa Economica Federal » (Caisse d’épargne fédérale) et tirés à 80 millions d’exemplaires. Un livre spécial sur Bey- routh a été également publié à cette occasion par l’écrivain Roberto Khatlab. Découvrir le Portugal au Li- ban est désormais possible. En 2008, la Portugaise Ma- ria Vieira-Azar (Mia) a réuni un groupe de lusophones (1) à Beyrouth, créant ainsi «Os Amigos de Portugal » (Les amis du Portugal) (voir notre édition de 16 juin 2008). Mme Mia précise : « Le Portugal, terre de l’extrême Occident, n’a pas dit son dernier mot. Sa culture est à la fois riche et éloquente, et a ses titres de noblesse dans les arts, les let- tres, les sciences et la politi- que. Mais leur vraie richesse, les Portugais la portent dans leur cœur. Notre ambition est de contribuer au rayonne- ment de la culture libanaise au Portugal. C’est pourquoi nous pouvons dire que nous avons une double vocation. » La dernière rencontre des « Amis du Portugal » s’est te- nue sous forme d’une mati- née musicale à la galerie Em- magoss. Mme Mia a abordé l’histoire de la musique por- tugaise devant un auditoire charmé par la « Saudade ». Son exposé sur le « fado » a permis de mieux compren- dre ce genre de musique, qui parle de l’exil, de la nostalgie entre deux terres, de l’émi- gration... : « Le mot “fado” vient du latin “fatum”, qui veut dire “destin”, a-t-elle précisé. Il apparaît, dans cer- tains textes, aux alentours du XIXe siècle, et son origine est sujette à controverse, cer- tains disant qu’elle est arabe, d’autres celte… Ce chant mythique est une caresse violente, une complainte contre un destin implacable. Est-t-il l’héritier des joutes oratoires des troubadours ? Le chant des marins de cette “nation-navire” (comme le dit si joliment Eduardo Lou- renço, écrivain, philosophe et essayiste portugais) ? Ou vient-il des chants arabes ? » La conférencière pour- suit : « Parmi les apports extérieurs, on peut parler de la civilisation arabe dont le rayonnement arrive jusqu’à “al-Gharb”, et en particulier à Silves (2) . Capitale à diver- ses reprises du Portugal, elle fut un lieu de rencontre de musiciens, de poètes et de conteurs, comme Ibn Am- mar, originaire de cette ville. Il y laissa le fameux poème de salutation à Silves, ce lieu cher à sa jeunesse dans lequel il disait : “Salue le palais des Vérandas, (qasr al-Xarâjib) de la part d’un damoiseau qui perpétuellement soupire pour ce palais, demeure de lions et de blanches gazel- les… ” La ville de Silves fait revivre, chaque année, lors de son festival d’été, des ré- cits de batailles et histoires de veillées, synthèse entre l’esprit magique oriental, et les grandes réalisations tech- niques et culturelles qui ont marqué l’apogée de la civi- lisation mozarabe. L’époque où les sons des cloches et les chants des muezzins réson- naient en harmonie… » Roberto KHATLAB (1) Les lusophones forment une population supérieure à 237 millions d’habitants dans le monde. On parle le portu- gais en Europe (Portugal), en Amérique du Sud (Brésil), en Afrique (Angola, Guinée- Bissau, Cap-Vert, Mozambique et les îles de Sao Tomé et Prin- cipe) et en Asie (Timor, Damao, Diu, Melaka, Goa et Macao). Sans oublier qu’au Liban aussi, on parle le portugais dans plu- sieurs villes et villages. (2) Silves fut dans le temps la capitale du petit royaume musulman d’Algarve et a été reconquise par le Portugal en 1242. Pendant l’Antiquité et le Moyen Âge, c’était un centre culturel important lié à l’Anda- lousie, connu pour ses poètes et ses sages. Les mosquées ont été détruites après la reconquête, mais il reste toujours le château al-Hamra (le rouge). De gauche à droite : le maire de São Paulo, Gilberto Kassab, la présidente de l’ACBL, Lody Brais, et le consul général du Liban, Joseph Sayah. Photo Cláudio Cammarota/Revista Chams Billet de la loterie fédérale du Brésil tiré à 80 millions d’exemplaires. Le logo de l’événement. Maria Vieira-Azar (Mia), présidente du groupe des « Amis du Portugal ». Une délégation d’anciens de Saint-Cyr à Beyrouth Le premier album de Yara au Virgin à Paris Les relations privilégiées entre la France et le Liban, faisant de notre pays un des bastions de la francopho- nie, vont en s’amplifiant en raison du renforcement des échanges universitaires entre nos deux pays et de multiples autres actions. Les Jeux de la francophonie 2009, qui se dé- rouleront du 27 septembre au 6 octobre à Beyrouth avec la venue de centaines de sportifs et d’artistes de par le monde, n’en sont pas des moindres, et allieront compétitions de haut niveau et performances culturelles. Dans son supplément Styles paru le 7 mai, l’hebdomadaire français L’Express consacre sa rubrique « Voyages » au Li- ban, avec un reportage attrac- tif détaillant les « cinq bon- nes raisons de (re)découvrir Beyrouth ». Marie-Christine Deprund, envoyée spéciale du journal, raconte avec passion son séjour au pays du Cèdre, le décrivant par des phrases telles que « C’est le rendez- vous des vrais amoureux du Proche-Orient », « Se mettre à table est un art », « Même sur un volcan, Beyrouth dan- se », « Ses créateurs bâtissent l’avenir », « Baalbeck et By- blos sont à couper le souffle ». Elle précise, en introduction, que « la capitale du Liban re- naît ! L’antique cité méditer- ranéenne se reconstruit avec une énergie bouleversante. Allez-y vite pour découvrir ses nouveaux quartiers créa- tifs, son art de vivre raffiné. Et son incroyable goût de la fête. » Les grands amis français du Liban ont répondu « pré- sent » et, aujourd’hui même, notre association RJLiban ac- cueille toute une promotion d’anciens de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr ac- compagnés de leurs épouses, pour lesquels nous réservons un programme de 12 jours à la hauteur de la beauté de notre pays. Les 42 voyageurs, sous la houlette du colonel Alain Corvez, parcourront tout le Liban du Hermel à Naqoura en passant par les Cèdres, Batroun, le lac Qa- raoun, Tyr, et bien d’autres villes et régions libanaises. Les festivités, de jour comme de nuit, se succéderont, et nous proposons à nos mem- bres et amis de nous rejoin- dre aux dates suivantes : - le lundi 18 mai à 20h, au dîner d’accueil au restaurant Abdel-Wahab à Beyrouth ; - le mercredi 20 mai à 18h, à la conférence de frère Ildefonse Sarkis sur « La vie culturelle du temps des Phé- niciens », suivie d’un dîner au bord de mer au restaurant Bo- nita Bay à Batroun ; - le samedi 23 mai à 19h, à la beach-party organisée en l’auberge al-Fanar à Tyr. Pour les réservations, écrire au [email protected], ou appeler le 03/345528. Naji FARAH Le premier album de Yara Lapidus, qui vient de paraître en France, a été sélectionné dans « les coups de cœur » en borne d’écoute au Virgin Megastore des Champs-Ély- sées. Ce disque, mêlant ryth- mes pop, orientaux et latinos avec des chansons comme Antes, Le cèdre et Salma ya salama, sortira très bientôt à Beyrouth.

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Page 1: 5 Paul Boulos reçoit la médaille « Ellis Island » et la ... · PDF filePaul Boulos reçoit la médaille « Ellis Island » et la dédie à sa mère, « Sitt Marie-Rose » Paul

5Les Libanais dans le mondemardi 19 mai 2009

Cette page (parution les premier et troisième lundis de chaque mois) est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com

Paul Boulos reçoit la médaille « Ellis Island » et la dédie à sa mère, « Sitt Marie-Rose »

Paul Boulos, qui a 25 ans de carrière derrière lui, détenteur de nombreuses distinctions honorifiques, a été sélectionné cette année parmi les lauréats de la prestigieuse médaille d’honneur « Ellis Island ». Celle-ci est attribuée par la Coalition nationale ethnique (NECO), et M. Boulos l’a reçue le 9 mai lors d’un somp-tueux dîner de gala à Ellis Island même. Des présidents des États-Unis, des chefs d’entreprise, des prix Nobel et des artistes de renom ont déjà obtenu cette médaille par le passé.

Paul Boulos a dédié ce prix à la mémoire de sa mère, sa « source d’inspiration » et l’héroïne du roman d’Etel Adnan Sitt Marie-Rose. Lors d’un entretien accordé à

L’Orient-Le Jour à New York, il souligne que sa mort tragi-que a marqué profondément sa vie. D’origine syrienne, sa mère, qui s’occupait d’enfants souffrant d’handicaps men-taux à Beit Méry, avait été kidnappée, torturée et tuée en 1976, alors qu’il n’avait que 14 ans. « Quand je pense à Marie Rose, je revois son beau visage éclairé d’un grand sourire plein d’énergie et d’espoir, dit-il. Le plus beau cadeau qu’elle m’ait offert est son esprit d’amour et de paix. Elle m’a montré la manière de traiter les autres avec compassion, m’a trans-mis la patience et la force de persévérer. Elle m’a inculqué le don de donner. Grâce à elle, j’ai cette capacité d’aimer. »

Il avoue que sa vie profes-sionnelle ne peut être couron-née de succès sans le soutien de sa femme Katya à qui il rend hommage, de sa fille

Daria, qu’il appelle « nour (lumière) de sa vie », et l’affec-tion de sa sœur, cheikha Rima al-Sabah, épouse de l’ambas-sadeur du Koweït aux États-Unis, cheikh Salem Abdallah al-Jaber al-Sabah.

L’histoire d’un succès « Fier » de ses origines du

Koura, de Kfar Kaa plus pré-cisément, Paul Boulos est né à Beyrouth, en 1963, de père libanais et de mère syrienne. Après des études secondai-res au Collège protestant, il entame des études de génie à l’AUB puis se rend aux États-Unis, en 1983, pour suivre des études poussées et décroche un BS, un MS et un doctorat en génie civil à l’Université du Kentucky. Il y démarre sa carrière profes-sionnelle en tant que profes-seur assistant. Conscient des problèmes d’eau potable dans

le monde et de leurs tragiques conséquences, il développe des logiciels pour analyser les flots et les pressions des sys-tèmes de distribution d’eau. Il met au point Kypiped, un logiciel informatique four-nissant une méthode de suivi et de modélisation de la qua-lité de l’eau dans les grands réseaux multisources. Cette méthode fournit une solu-tion pour les sources d’ap-provisionnement applicable à l’eau potable et à l’irrigation. Pionnier dans son domaine, il devient rapidement une autorité et sert de modèle en matière d’ingénierie hydrau-lique et de distribution d’eau potable.

À partir de là, la carrière de Paul Boulos évolue rapide-ment. Il se lance dans l’arène des grandes entreprises inter-nationales et travaille pour MHW Global, une des trois

plus grandes compagnies mondiales dans les domaines de l’énergie, des eaux et des eaux usées, implantée dans 35 pays, employant plus de 7 500 personnes avec des re-venus annuels dépassant 1,4 milliard de dollars. Il devient PDG de la filiale MWH Soft, un « leader » incontesté de l’industrie des eaux et des eaux usées qui emploie 7 900 personnes. Aujourd’hui, quelque 70% des villes aux États-Unis utilisent ce logi-ciel, et l’entreprise compte des clients dans quarante pays ré-partis sur les cinq continents. Sous son « leadership », la firme connaît une remarqua-ble croissance.

Héritage libanais et importance de l’éducation supérieure

Quel impact le Liban a-t-il eu sur sa vie professionnelle?

« Ayant grandi au Liban, j’ai appris le sens de la famille et de la communauté, ainsi que la valeur du travail, de la persistance et de l’éduca-tion supérieure, répond M. Boulos. C’est une culture qui m’a donné une base et des ailes pour suivre mes rêves et en faire ma vocation. » « Je crois fermement à l’im-portance de l’éducation su-périeure, poursuit-il. Je suis actif dans des organisations éducatives telles que Ami-deast, (une ONG américaine qui œuvre pour promouvoir les services éducationnels entre les États-Unis et le monde arabe) et la Lebanese American University (LAU). L’éducation ouvre les portes à des opportunités illimitées dans le domaine personnel et professionnel, et a un effet indubitablement positif sur la vie des gens. L’éducation

est la clé du succès, elle est essentielle au développement d’une société démocratique et prospère, et c’est un critère majeur pour réussir au niveau de l’économie globale. »

Avant la cérémonie, M. Boulos et son épouse Katya ont pris part au dîner donné en leur honneur par Waël Chehab et son épouse Lina, en leur résidence, en pré-sence de nombreux entrepre-neurs, banquiers, académi-ciens et hommes d’affaires, dont notamment l’ancien ambassadeur des États-Unis en Syrie et actuel président d’Amideast, Théodore Kat-touf, Edward M. Shiner de la LAU, Edgar Y. Choueiri, président de Princeton Uni-versity, Wadih et Trudy Jreidini, Paul et Nada Anid, Ray Debbané et Carmen Chahine, Rachid et Roula Baddoura, Edgar et Denise

Chaar, Adib Kassis et Halim Zeenny.

La médaille d’honneur Ellis Island est accordée aux Amé-ricains qui se sont distingués comme citoyens des États-Unis et qui ont su préserver leur identité d’origine tout en devenant partie intégrante de la société américaine. Symbo-le de la diversité du pays, Ellis Island, qui se situe à l’embou-chure de la Hudson River à New York, a été pendant des décennies le principal port d’entrée pour les immigrants qui arrivaient aux États-Unis. Devenue aujourd’hui un musée de l’immigration, la grande salle est conservée telle quelle était entre 1918 et 1924 en souvenir des milliers d’immigrants qui ont franchi ce seuil. Les noms d’un grand nombre Libanais de la dias-pora figurent sur la liste de ces immigrants.

Success Story Paul Farès Boulos, une autorité en matière d’ingénierie hydraulique et de distribution d’eau, dynamique PDG de MWH Soft et fournisseur mondial d’applications spécialisées dans le domaine du logiciel, vient d’entrer dans la légende américaine. Paul Boulos et sa femme.

NEw York, Sylviane ZEHIL

São Paulo célèbre « Beyrouth, capitale mondiale du livre 2009 »

Conférence des « Amis du Portugal » pour faire découvrir ce pays au Liban

Le Brésil comptant le plus grand nombre d’émigrés et de descendants de Liba-nais dans le monde, estimé à près de trois fois le nom-bre de Libanais dans leur propre pays, il est évident que sa capitale, São Paulo, célèbre en premier l’événe-ment faisant de Beyrouth la « capitale mondiale du livre en 2009 ». Une grande ma-nifestation a ainsi été lancée par la fondatrice de l’Asso-ciation culturelle Brésil-Li-ban – ACBL (« Associação cultural Brasil-Líbano ») – Lody Brais (voir notre édition du 21 juillet 2008), avec l’ap-pui du ministère libanais du Tourisme.

La cérémonie d’ouverture a eu lieu le 5 mai dans l’es-pace culturel de la Fédération des industries de São Paulo (Fiesp) que préside Paulo Skaf, à l’avenida Paulista, l’une des plus grandes ave-nues de la ville considérée comme le centre financier de l’Amérique latine. Elle a été accompagnée de l’inau-guration d’une exposition de photos, peintures et sculptu-res grandiose, sur le thème de « Beyrouth », réunissant les œuvres de 30 artistes de renom, brésiliens d’origine libanaise ou simplement bré-siliens comme Sonia Madru-ga. Un pavillon a été réservé à la littérature libanaise avec des livres publiés en portu-gais et en arabe au Brésil et au Liban, écrits par Gibran Khalil Gibran, Amin Maa-louf, Raduan Nassar, Mil-ton Hatoum, Paulo Coel-ho, Jorge Amado, Antonio Houaiss, Evanildo Bechara, Aziz Ab’Saber…

Plus de 700 personnes ont participé à la cérémonie d’ouverture, dont de hautes autorités comme le maire de São Paulo, Gilberto Kassab – qui a visité il y a trois mois le Liban (voir notre édition du 3 mars 2009) –, l’ex-gou-verneur de São Paulo, Ge-

raldo Alckimin, représentant le gouverneur José Serra, la représentante du bureau de l’Unesco à São Paulo, Vera Nelis, le consul général du Liban à São Paulo, Joseph Sayegh, et le directeur de la communication de la Fiesp, Fernando Jafet. Mme Brais a souligné que « Beyrouth sera toute cette année à l’honneur à São Paulo en raison de l’in-fluence de la culture libanaise sur le Brésil ».

Un timbre commémoratif de l’événement « Beyrouth, capitale mondiale du livre 2009 » a été imprimé par l’Entreprise brésilienne des postes et télécommunica-tions (ECT), ainsi que des billets de la loterie fédérale (Loto) édités par la « Caixa Economica Federal » (Caisse d’épargne fédérale) et tirés à 80 millions d’exemplaires. Un livre spécial sur Bey-routh a été également publié à cette occasion par l’écrivain Roberto Khatlab.

Découvrir le Portugal au Li-ban est désormais possible. En 2008, la Portugaise Ma-ria Vieira-Azar (Mia) a réuni un groupe de lusophones(1) à Beyrouth, créant ainsi «Os Amigos de Portugal » (Les amis du Portugal) (voir notre édition de 16 juin 2008). Mme Mia précise : « Le Portugal, terre de l’extrême Occident, n’a pas dit son dernier mot. Sa culture est à la fois riche et éloquente, et a ses titres de noblesse dans les arts, les let-tres, les sciences et la politi-que. Mais leur vraie richesse, les Portugais la portent dans leur cœur. Notre ambition est de contribuer au rayonne-ment de la culture libanaise au Portugal. C’est pourquoi nous pouvons dire que nous avons une double vocation. »

La dernière rencontre des « Amis du Portugal » s’est te-nue sous forme d’une mati-née musicale à la galerie Em-magoss. Mme Mia a abordé l’histoire de la musique por-tugaise devant un auditoire charmé par la « Saudade ». Son exposé sur le « fado » a permis de mieux compren-dre ce genre de musique, qui parle de l’exil, de la nostalgie entre deux terres, de l’émi-gration... : « Le mot “fado” vient du latin “fatum”, qui veut dire “destin”, a-t-elle précisé. Il apparaît, dans cer-tains textes, aux alentours du XIXe siècle, et son origine

est sujette à controverse, cer-tains disant qu’elle est arabe, d’autres celte… Ce chant mythique est une caresse violente, une complainte contre un destin implacable. Est-t-il l’héritier des joutes oratoires des troubadours ? Le chant des marins de cette “nation-navire” (comme le dit si joliment Eduardo Lou-renço, écrivain, philosophe et essayiste portugais) ? Ou vient-il des chants arabes ? »

La conférencière pour-suit : « Parmi les apports extérieurs, on peut parler de la civilisation arabe dont le rayonnement arrive jusqu’à “al-Gharb”, et en particulier à Silves(2). Capitale à diver-ses reprises du Portugal, elle fut un lieu de rencontre de musiciens, de poètes et de conteurs, comme Ibn Am-mar, originaire de cette ville. Il y laissa le fameux poème de salutation à Silves, ce lieu cher à sa jeunesse dans lequel il disait : “Salue le palais des Vérandas, (qasr al-Xarâjib) de la part d’un damoiseau qui perpétuellement soupire pour ce palais, demeure de lions et de blanches gazel-les… ” La ville de Silves fait revivre, chaque année, lors de son festival d’été, des ré-cits de batailles et histoires de veillées, synthèse entre l’esprit magique oriental, et les grandes réalisations tech-niques et culturelles qui ont

marqué l’apogée de la civi-lisation mozarabe. L’époque où les sons des cloches et les chants des muezzins réson-naient en harmonie… »

roberto kHATLAB

(1) Les lusophones forment une population supérieure à 237 millions d’habitants dans le monde. on parle le portu-gais en Europe (Portugal), en Amérique du Sud (Brésil), en Afrique (Angola, Guinée- Bissau, Cap-Vert, Mozambique

et les îles de Sao Tomé et Prin-cipe) et en Asie (Timor, Damao, Diu, Melaka, Goa et Macao). Sans oublier qu’au Liban aussi, on parle le portugais dans plu-sieurs villes et villages.(2) Silves fut dans le temps la capitale du petit royaume musulman d’Algarve et a été reconquise par le Portugal en 1242. Pendant l’Antiquité et le Moyen Âge, c’était un centre culturel important lié à l’Anda-lousie, connu pour ses poètes et ses sages. Les mosquées ont été détruites après la reconquête, mais il reste toujours le château al-Hamra (le rouge).

De gauche à droite : le maire de São Paulo, Gilberto Kassab, la présidente de l’ACBL, Lody Brais, et le consul général du Liban, Joseph Sayah. Photo Cláudio Cammarota/Revista Chams

Billet de la loterie fédérale du Brésil tiré à 80 millions d’exemplaires.

Le logo de l’événement.

Maria Vieira-Azar (Mia), présidente du groupe des « Amis du Portugal ».

Une délégation d’anciens de Saint-Cyr à Beyrouth

Le premier album de Yara au Virgin à Paris

Les relations privilégiées entre la France et le Liban, faisant de notre pays un des bastions de la francopho-nie, vont en s’amplifiant en raison du renforcement des échanges universitaires entre nos deux pays et de multiples autres actions. Les Jeux de la francophonie 2009, qui se dé-rouleront du 27 septembre au 6 octobre à Beyrouth avec la venue de centaines de sportifs et d’artistes de par le monde, n’en sont pas des moindres, et allieront compétitions de haut niveau et performances culturelles.

Dans son supplément Styles paru le 7 mai, l’hebdomadaire français L’Express consacre sa rubrique « Voyages » au Li-ban, avec un reportage attrac-tif détaillant les « cinq bon-nes raisons de (re)découvrir Beyrouth ». Marie-Christine Deprund, envoyée spéciale du journal, raconte avec passion son séjour au pays du Cèdre, le décrivant par des phrases

telles que « C’est le rendez-vous des vrais amoureux du Proche-Orient », « Se mettre à table est un art », « Même sur un volcan, Beyrouth dan-se », « Ses créateurs bâtissent l’avenir », « Baalbeck et By-blos sont à couper le souffle ». Elle précise, en introduction, que « la capitale du Liban re-naît ! L’antique cité méditer-ranéenne se reconstruit avec une énergie bouleversante. Allez-y vite pour découvrir ses nouveaux quartiers créa-tifs, son art de vivre raffiné. Et son incroyable goût de la fête. »

Les grands amis français du Liban ont répondu « pré-sent » et, aujourd’hui même, notre association RJLiban ac-cueille toute une promotion d’anciens de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr ac-compagnés de leurs épouses, pour lesquels nous réservons un programme de 12 jours à la hauteur de la beauté de notre pays. Les 42 voyageurs,

sous la houlette du colonel Alain Corvez, parcourront tout le Liban du Hermel à Naqoura en passant par les Cèdres, Batroun, le lac Qa-raoun, Tyr, et bien d’autres villes et régions libanaises. Les festivités, de jour comme de nuit, se succéderont, et nous proposons à nos mem-bres et amis de nous rejoin-dre aux dates suivantes :

- le lundi 18 mai à 20h, au dîner d’accueil au restaurant Abdel-Wahab à Beyrouth ;

- le mercredi 20 mai à 18h, à la conférence de frère Ildefonse Sarkis sur « La vie culturelle du temps des Phé-niciens », suivie d’un dîner au bord de mer au restaurant Bo-nita Bay à Batroun ;

- le samedi 23 mai à 19h, à la beach-party organisée en l’auberge al-Fanar à Tyr.

Pour les réservations, écrire au [email protected], ou appeler le 03/345528.

Naji FArAH

Le premier album de Yara Lapidus, qui vient de paraître en France, a été sélectionné dans « les coups de cœur » en borne d’écoute au Virgin Megastore des Champs-Ély-sées. Ce disque, mêlant ryth-mes pop, orientaux et latinos avec des chansons comme Antes, Le cèdre et Salma ya salama, sortira très bientôt à Beyrouth.