5. la firme dans la théorie de la régulation
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La firme dans la théorie de la régulationTRANSCRIPT
Université Mohammed Premier
Faculté des Sciences Juridiques
Economiques et Sociales Oujda
Master : Economie et Management des organisations
Exposé sous le thème :
Réalisé par: Encadré par:
Année universitaire : 2013/2014
La firme dans la théorie de la régulation
Remerciements
Nous tenons à remercier notre professeur pour nous avoir donné
l'opportunité de réaliser ce travail dans l’espéranceque nous étions à la
hauteur de ses attentes.
Abréviations et sigles
TR : La théorie de la régulation.
INSEE : L'Institut national de la statistique et des études économiques.
Sommaire
Introduction
Chapitre I : Généralités sur la théorie de la régulation
-Section 1 : Hypothèses de la Théorie de la Régulation -Section 2 : Origines de la Théorie de la Régulation
Chapitre II : La firme dans la théorie de la régulation
-Section 1 : L’entreprise fordienne: premiers jalons vers une théorie régulationniste de la firme -Section 2 : Le passage au post-fordisme: extension et approfondissement du programme de la TR sur la firme-Section 3: Institutions et modes de régulation-Section 4: Limites de la contribution régulationniste
Conclusion
Bibliographie
Introduction
Dès la rupture des standards des théories néoclassiques et juste après l’enrayement
de la croissance des trente glorieuses, au milieu des années 70, le moment du passage
avéré de la croissance à la crise, a émergé une théorie de la régulation; au travers d'une
tentative de proposer une explication théorique endogène à la crise. Pendant très
longtemps, le programme régulationniste a été essentiellement d'ordre macroéconomique,
se proposant d'analyser la dynamique des régimes d'accumulation et des modes de
régulation des économies. Rapidement, l'entreprise est toutefois apparue comme une
institution essentielle devant être intégrée à l'analyse. La théorie soulève aussi le rôle de
la firme comme étant un acteur sociale qui évolue à l’intérieur des systèmes économiques
et qui négocie la régulation avec d’autres acteurs (Etat et Individus).
On va centrer notre analyse sur la firme dans cette théorie, en précisant sa
place, et le point de vue de la théorie de la régulation à celle-ci.
Chapitre I : Généralités sur la théorie de la régulation
Section 1 : Hypothèses de la T.R
La TR s’appuie sur des hypothèses de bases relativement fortes :
o Le marché n’est pas autorégulateur. Par conséquent l’entreprise est dans ce
système le lieu d’élaboration des compromis qui règlent le processus
d’accumulation d’ensemble :elle est le fondement micro du concept macro
d’accumulation.
o Les marchés comme étant le résultat d’un équilibre négocié entre plusieurs
institutions fondamentales.
o La T.R suppose que les agents économiques ont une rationalité économique limité
et que seule la régulation permet de les protéger contre les abus.
Section 2 : Origines de la T.R
La théorie de la régulation est un courant de pensée d’origine française elle a pris
son essor au milieu des années 1970. Autour des travaux de Michel Aglietta et Robert
Boyer. C’est au sein de l’administration française (INSEE, DP) que l’École de la régulation
a pris naissance, il s’agissait de trouver les origines de l’enrayement de la croissance des
trente Glorieuses.
Ainsi, ce courant a émergé en raison d’une volonté de rupture avec les standards
des théories néoclassiques, et Il argumente contre deux grandes lignes de celles-ci. Elle
propose sur un système d’analyse des différents capitalismes (ou systèmes
d’accumulation), puisqu’elle propose cinq institutions principales permettant le
fonctionnement des différents systèmes d’accumulation Selon les régulationnistes, ces
cinq institutions et leur mise en contexte constituent l’ensemble de règles auxquelles les
acteurs du marché (individus, entreprises et Etat) doivent se plier afin qu’un type de
capitalisme particulier puisse exister.
Chapitre II : La firme dans la théorie de la régulation
Section 1/ L’entreprise fordienne :premiers jalons vers une théorie régulationniste de la firme
Le régime fordien renvoie à des pratiques individuelles et à un type d’entreprise qui possède certaines grandes caractéristiques :
L'entreprise fordiste est le lieu d'un antagonisme capital/travail, qui se manifeste notamment au travers du partage de la valeur ajoutée ;
L'entreprise est le lieu de mise en œuvre de principes permettant des gains de productivité ;
L'entreprise fordiste est une grande entreprise, le plus souvent intégrée verticalement, s'appuyant sur le principe des économies d'échelle ;
L'entreprise fordiste est le lieu de formation d'un ensemble de pratiques contractuelles formelles ;
L'entreprise est un lieu d'élaboration de standards et de normes.
Le fordisme désigne également le “compromis économique et social vertueux”
permis par les résultats de cette mise en œuvre : les forts gains de productivité peuvent en
partie être attribués aux travailleurs concernés, contribuant à la très forte croissance
économique qui, en retour, soutient la productivité. Leurs salaires peuvent être indexés sur
cette progression, et générer une augmentation bienvenue du pouvoir d'achat. Comme le
perçoit bien Henry Ford (qui voulait que ses ouvriers fussent bien payés, pour leur
permettre d'acheter les voitures qu'ils avaient eux-mêmes produites), relayé plus tard par
les keynésiens1 : « le fordisme est le terme par lequel on désigne l'ensemble des
procédures (explicites ou implicites) par lesquelles les salaires se sontprogressivement
indexés sur les gains de productivité2. Augmenter régulièrement les salaires au rythme
des gains de productivité permet d'assurer que les débouchés offerts aux entreprises
croîtront également au même rythme et permettront donc d'éviter la surproduction ».
1 Daniel Cohen, dans « Les infortunes de la prospérité », Agora Pocket, Julliard, 1994.2En France, l'école de la «régulation» a étudié en détail ce mécanisme : R. Boyer, La théorie de la régulation, une analyse critique, La Découverte, 1987.
Section 2/ Le passage au post-fordisme: extension et approfondissement du programme de la TR sur la firme
Dans les années 80, les régulationnistess’intéressent à la formation de nouvelles
régularités qui caractérisent un système post-fordien, à partir de différents modèles
(firme japonaise, mais aussi allemande ou suédoise), notamment en se confrontant
avec les théories évolutionnistes (pour déterminer quelles routines sont susceptibles de
donner naissance à un système post-fordien) et conventionnalistes (à quelles conditions
des règles efficientes peuvent-elle être produites ?).
En conséquence, la présentation régulationniste de la firme a été révisée. Si
l’antagonisme capital/travail reste au centre de leur conception de la firme, les
régulationnistes ont toutefois été amenés à considérer d’autres formes d’interactions entre
groupes au sein de la firme ; de même, le concept d’organisation ne doit pas être limitée à
la seule organisation du travail au sens strict, mais doit être étendue à tous les modes de
division et de coordination des tâches, en particulier en ce qui concerne la hiérarchie et
l’autorité. Enfin, l’analyse en termes de contrats doit être elle aussi étendue aux contrats
implicites.
La firme peut donc être définie d’un point de vue régulationniste comme une organisation
où à travers une relation d’emploi s’effectue la mise en valeur de capitaux et se
déterminent les conditions de formation et de partage du surplus entre les agents
de l’organisation.
Section 3/ Institutions et modes de régulation
A/ Analyse institutionnelle de l’économie
La théorie de la régulation repose sur l'analyse des cinq « formes institutionnelles »,
caractéristiques d'une organisation sociale. Les caractéristiques d'une forme donnée de
capitalisme sont déterminées par ces formes institutionnelles :
La concurrence : les différents types de concurrences (monopolistique,
oligopolistique, etc.) influent sur la dynamique économique en place (degré de
concentration, formation des prix)
La monnaie : « ensemble des règles qui président à la gestion du système de
paiements et de crédits » (Boyer, 2004, p.14). Autrement dit, c’est la valeur de la
monnaie ainsi que les possibilités et contraintes de son utilisation (politique
monétaire, financement de l'économie).
L'État (intervention économique et sociale).
Le rapport salarial (déterminants du salaire et de l'emploi, organisation du travail).
Forme d'insertion dans l'économie mondiale (relations commerciales, financières et
monétaires).
B/Modes de régulation
Aglietta précisera dans la postface de son ouvrage «Régulation et Crises du
Capitalisme qu’un « mode de régulation est un ensemble de médiations qui maintiennent
les distorsions produites par l’accumulation du capital dans les limites compatibles avec la
cohésion sociale au sein des nations». (1998, p 412).
Le mode de régulation décrit ainsi comment les formes institutionnelles à travers leurs
moyens d'actions, conjuguent et contraignent les comportements individuels tout en
déterminant les mécanismes d'ajustement sur les marchés. Ces moyens d'action au
nombre de trois, sont les suivants:
La loi, la règle ou le règlement, définis au niveau collectif, qui ont pour vocation
d'imposer, par la coercition, directe ou symbolique et médiatisée, un certain type de
comportement économique aux groupes et individus concernés.
La recherche d'un compromis, issu de négociations, insistant sur le fait que ce sont
les agents privés ou des groupes qui, partant de leurs intérêts propres, aboutissent
à un certain nombre de conventions régissant leurs engagements mutuels.(la
théorie de la convention)
L'existence d'un système de valeurs ou de représentations suffisant " pour que la
routine remplace la spontanéité et la diversité des pulsions et initiatives privés. De
tels exemples se retrouvent dans les croyances religieuses, dans les règles de
bonne conduite, dans les vues sur l'avenir selon Keynes (prix d’équilibre)
(évolutionnistes)
On peut résumer toutes ces idées par le schéma suivant :
Section 4: Apports et limites de la contribution régulationniste
Si les hypothèses régulationnistes ont permis de parvenir à une conception réaliste
de la firme qui peut servir de fondement à une théorie macro, elle souffre pourtant de
lacunes évidentes. Si elle a insisté sur la dimension institutionnelle de la firme, permettant
de prendre en compte les spécificités nationales, une perspective historique ainsi que le
rôle de la firme comme lieu de production d’institutions, elle s’est néanmoins cantonnée à
une analyse des diverses formes historiques de la firme, sans présenter de concept de la
firme en général.
D’autre part, si l’organisation du travail joue un rôle majeur dans la théorie
régulationniste, c’est au détriment des autres formes d’organisation dont la firme est le
siège (rapports d’autorité par exemple), et surtout sans poser d’hypothèse quant à la
rationalité des agents. Cela dit, s’il n’existe pas de théorie régulationniste formalisée de la
firme, cette approche présente toutefois l’avantage de prendre en compte le fait que la
firme est l’instrument de production et de distribution de biens et services, ce qui n’est que
rarement fait dans les théories dominantes.
Conclusion
La théorie de la régulation s’est construite dans une perspective holiste et macro, au
départ pour rendre raison de la crise à partir de facteurs endogènes, à travers la
recherche de régularités ; c’est ainsi qu’elle a expliqué la crise par l’épuisement d’un
régime d’accumulation : le régime fordien.Elle a permis la définition de nouvelles
institutions majeures existant dans le marché autre que l’état, bien loin d’être des
obstacles au bon fonctionnement du marché, sont au contraire ce qui rend possible le
processus d’accumulation et lui donnent puissance et stabilité. L’entreprise est dans ce
système le lieu d’élaboration des compromis qui règlent le processus d’accumulation
d’ensemble : elle est le fondement micro du concept macro d’accumulation.
Bibliographie
Boyer Robert, 1986, Théorie de la régulation. Une analyse critique,
Agalma, Paris, La Découverte.
CORIAT B. et WEINSTEIN O., Les Nouvelles Théories de l’entreprise,
Paris, Librairie générale française, 1995, 218p
http:// fr.wikipedia.org/wiki/Fordisme
http :// fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_r%C3%A9gulation
Aglietta Michel, 1976, Régulation et crises du capitalisme, Paris, Calmann-
Lévy.