5 continents à la une - jean-louis courleux - journaliste

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Les facettes du paysage nature, culture, économie Présidente : Mireille DELMAS-MARTY Grand Témoin : Régine DEFORGES Président du salon du livre : Jean-Pierre RIOUX Pays invité : La Turquie www.saint-die.eu Le journal du Festival International de Géographie 2012 Spécial Saint-Dié-des-Vosges - Capitale mondiale de la Géographie Christian Pierret, Président Fondateur LE FIG 2012 EN AVANT-PREMIÈRE / JUILLET 2012 Photo : Service de la Culture et de l’Information près de l’Ambassade de Turquie à Paris Retrouvez tout ce qu’il faut savoir sur le 23ème FIG sur www.fig.saint-die-des-vosges.fr et sur

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Page 1: 5 continents à la une - Jean-Louis Courleux - journaliste

Les facettesdu paysagenature, culture, économie

Présidente : Mireille DELMAS-MARTYGrand Témoin : Régine DEFORGESPrésident du salon du livre : Jean-Pierre RIOUX

Pays invité : La Turquie

www.saint-die.eu

Le journal du Festival International de Géographie 2012

Spécial

Saint-Dié-des-Vosges - Capitale mondiale de la Géographie

Christian Pierret, Président Fondateur

LE FIG 2012 EN AVANT-PREMIÈRE / JUILLET 2012

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Retrouvez tout ce qu’il faut savoir sur le 23ème FIG sur www.fig.saint-die-des-vosges.fr et sur

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SOMMAIRE FOCUS L’EDITION 2012 SE DÉVOILE

LE FIG À SAINT-DIÉ-DES-VOSGES

LES PERSONNALITÉS DE L’ÉDITION 2012

LE PAYSAGE

PAYS INVITÉ : LA TURQUIE

LES FACETTES DU PAYSAGE

Goûtez la géographie

ET PENDANT LE FIG...

LES CAFÉS GÉO

SALON DE LA GÉOMATIQUE

SALON DU LIVRE

SALON DE LA GASTRONOMIE

AU FIL DU FESTIVAL : EXPOSITIONS, SPECTACLES, CINEMA, MUSIQUE ET ANIMATIONS

P 3

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EDITO

R arement un thème du festival n’a été si vaste par la thématique soumise aux débats. « Les facettes du paysage - nature, culture, économie ». L’esprit du FIG est là, lieu d’échanges et de réflexions, unique au

monde et drainant d’année en année toujours plus de passionnés et de curieux. La nature a bien sûr façonné nos paysages. Mais plus aucun n’a vraiment de secret pour l’homme, non pas qu’il en maîtrise totalement et assurément ses origines et ses évolutions, mais parce qu’un simple regard ou commentaire sur l’une ou l’autre de ces cartes postales qui colorent la planète en dit assez sur l’effet et la prédominance de l’homme. Plus que jamais nous verrons dans cette 23e édition combien la géographie ne se réduit pas à la recherche et à l’enseignement. Le géographe nourrit la réflexion du décideur, de l’aménageur, de l’architecte,

de l’urbaniste, de l’élu. Il n’y a qu’à Saint-Dié-des-Vosges qu’une matière scientifique, souvent encore bêtement liée aux cursus scolaires, se révèle, universelle et populaire. Elle stimule la société. Elle l’irrigue sans la noyer sous des certitudes. De paysages, nous n’en parlerons pas seulement dans les dizaines de colloques, tables rondes, grands entretiens et cafés géo, nous les goûterons aussi, ces montagnes de fruits et terrines, au salon de la gastronomie, nous les dévorerons ces lignes, par millions, nées sous la plume des artistes présents au salon du livre, nous vibrerons sous les sons et les gouailles d’artistes en tous genres assurant les animations.

23ÈME ÉDITION DU 11 AU 14 OCTOBRE 2012

Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 2

LE FIG À SAINT-DIÉ-DES-VOSGES

L a ville a bien changé depuis que les savants du Gymnase Vosgien y ont inventé, en 1507, le mot «America» en hommage à Amerigo Vespucci. Si, au pied de la cathédrale, la maison où ils imprimèrent la première carte nommant le Nouveau Monde

n’existe plus, l’esprit de ces géographes est toujours bien présent. Il souffle d’ailleurs sur toute la ville, avec une force inégalée, pendant chaque édition du FIG, à l’instar des vents Aquilon ou Euronotus qui poussèrent les galions partis vers l’autre rive de l’Atlantique. Assurément, le Festival est LE temps fort qui fait vibrer Saint-Dié-des-Vosges au rythme de la géographie. Cette discipline passionnante quitte son image livresque et irrigue alors la cité en prenant des aspects très divers, de la table ronde au café géo, du salon du livre à un groupe de danse ou une exposition… Les festivaliers vont de site en site, au fil des rues, programme en main. Ça tombe bien : blottie au pied de quatre massifs

Côté jardin, la géo prend racine

SAINT-DIÉ-DES-VOSGES, TERRE DE DÉCOUVERTES

montagneux que l’on peut admirer depuis le belvédère de la Tour de la Liberté, Saint-Dié-des-Vosges est une ville à taille humaine. Et, entre la verdure et les fleurs, les forêts de sapins toutes proches, c’est une ville nature. Côté culture, arts et histoire composent un patrimoine qui va des sculptures celtiques à l’art contemporain, en passant par le gothique ou l’Art Nouveau. Le FIG donne aussi l’occasion d’admirer la cathédrale, ses vitraux réalisés par et autour de Jean Bazaine, de faire un crochet par l’usine verte signée Le Corbusier, de visiter le musée des bijoux de Braque ou la collection Jules Ferry – l’enfant du pays… Accueillante, Saint-Dié-des-Vosges invite à la découverte, bien au-delà du Festival.

Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 3

REGARDS

A Saint-Dié-des-Vosges, la nature concourt largement à la qualité de vie. Les berges de la Meurthe, les parcs et les massifs fleuris, et bien sûr la forêt toute proche – les sentiers sont à quelques minutes du centre-ville –

constituent autant de sources d’enchantement pour le promeneur ou le randonneur. Prolongeant le FIG, la géographie s’invite aussi dans les espaces verts déodatiens. Jardin japonais (photo), andalou ou encore des Carpates, sont autant d’invitations au voyage, tout comme cette cascade évoquant les Amériques. Des découvertes supplémentaires au menu des festivaliers !

Le FIG, c’est un programme dense dont, parfois, les festivaliers s’extraient pour profiter des richesses du patrimoine déodatien. Parmi celles-ci, l’étonnant, et émouvant, ensemble de vitraux contemporains de la

cathédrale (photo). Venir, revenir... Prolonger la découverte par d’autres visites à Saint-Dié-des-Vosges, pourquoi pas en d’autres saisons. Le tourisme c’est de la géo : dessiner sa propre carte, au gré de ses envies, au fil de la ville et de ses visites. A suivre sur www.tourisme.saint-die-des-vosges.fr.

Dessiner sa propre carte de la ville

Bienvenue dans la capitale de la géo !

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Christian PiErrEt - Président Fondateur du FiG et Maire de Saint-Dié-des-Vosges - et Jean-robert PittE - Président de l’ADFiG et Membre de l’institut-.

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LES PERSONNALITÉS DE L’ÉDITION 2012

LA PRÉSIDENTE DU FIG

Notre présidente, Mireille DELMAS-MARTY a grandi dans le protestantisme : « cette culture m’a enseigné le refus du dogmatisme et le culte de l’effort » dit elle. Après avoir enseigné le droit pendant plus de 30 ans à l’université, elle est actuellement professeur au Collège de France. Elle est membre du Haut Conseil de la science et de la technologie depuis 2006, après avoir appartenu au Comité consultatif national d’éthique.

Parmi ses nombreux ouvrages : en 2011, Les forces imaginantes du droit, vers une communauté de valeurs ? Ce tome IV, dernier paru propose de construire une conception universelle de la responsabilité, Il n’y a pas d’avenir progressiste sans éthique de la solidarité

En 2010, Libertés et sûreté dans un monde dangereux, s’intéresse à la peur : une « peur-exclusion » peut mener à une « dérive sécuritaire ». Mireille DELMAS-MARTY a aussi beaucoup travaillé sur l’internationalisation du droit dans trois défis pour un droit mondial et Vers un droit commun.

Le droit mondial s’élabore à partir des droits de l’homme à vocation universelle et également à partir des crimes contre l’humanité. Il se construit aussi, particulièrement dans le domaine de l’environnement, par référence à la notion nouvelle de « patrimoine commun de l’humanité ». Il faut tout à la fois conjuguer l’économie et les droits de l’homme dans un esprit d’harmonisation plutôt que d’unification...et à terme disposer d’une structure européenne dynamique pour ce faire.

Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 4 Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 5

LE GRAND TÉMOIN

Mireille DELMAS-MARTY Régine DEFORGES

En novembre 2002, elle a été élue à l’Académie des Sciences Morales et Politiques

Notre Grand témoin, Régine DEFORGES est née en Poitou. Très tôt, elle se passionne pour les livres : elle devient tour à tour libraire, éditrice, scénariste et écrivain.

Militante aussi, elle a beaucoup écrit pour promouvoir les femmes. Son histoire coïncide en partie avec celle de la subversion contre l’ordre et la morale sexuelle officielle et souvent hypocrite. Editrice en 1968 , elle republie « le con d’irène » d’Aragon sous le titre édulcoré irène ; le livre est tout de même saisi pour son contenu érotique. Souvent elle devra ainsi affronter la censure.

Dans son œuvre des romans, des essais, des contes. Citons : La bicyclette bleue : dix romans, qui revisitent Autant en emporte le vent ; le premier publié en 1982 ; le dernier Et quand vient la fin du voyage (Fayard, 2007) emmène le lecteur dans la

Bolivie de 1967 où se mêlent deux histoires fortes : la traque de Klaus Barbie et la mort de Che Guevara.

Et plus tôt : Contes pervers, adaptés au cinéma (Les filles de Madame Claude). Poèmes de femmes, une anthologie du Moyen Age à nos jours. La Hire, ou la colère de Jehanne, roman historique autour de Jeanne d’Arc, (Fayard, 2004). Le Paris de mes amours (Plon, 2011), se présente comme un

abécédaire de lieux ou de personnages. Ainsi Héloïse et Abelard voisinent avec les

hôtels de charme… Et le dernier paru : toutes les femmes s’appellent Marie (Hugo & Cie, 2012). Marie, veuve et mère d’un garçon handicapé mental, confrontée à ses besoins et désirs sexuels, face auxquels ni médecin, ni curé, ni prostituée ne peuvent apporter de réponse satisfaisante.

Elle a été présidente de la Société des gens de lettres

LE PRÉSIDENT DU SALON DU LIVRE

Jean-Pierre RIOUX

Jean-Pierre RIOUX, le président de notre salon du livre est historien. Agrégé d’histoire, il a d’abord enseigné au lycée. Il a opté ensuite pour la recherche à l’Institut d’histoire

du temps présent et la participation à la direction scientifique de revues spécialisées : l’Histoire, Vingtième siècle, Notre histoire. Il a également été responsable d’émissions à France culture.

Parmi ses nombreux ouvrages, son livre les populismes (Perrin, 2006) est devenu une référence ; La France de la 4e république (T1 et T2 –, Seuil, 1983) offrait une nouvelle approche de l’histoire politique.Avec Jean François SIRINELLI, il a publié l’histoire culturelle de la France (4 tomes, Seuil, 1997) ; il a dirigé La vie culturelle sous Vichy, des textes présentés au cours d’un colloque de l’Institut

d’histoire du temps présent (Complexe, 1990).Avec Au bonheur de la France, Des impressionnistes à de Gaulle (Perrin, 2004), il a voulu s’élever « contre une histoire verrouillée par le catastrophisme ».

Son dernier livre revient à l’histoire politique : Les centristes de MirABEAU à BAYrOU (Fayard,

2011). Les centristes de « l’âge libéral » avec CONDORCET, à « l’âge gouvernemental » sous la III

et IVème République ont, pour lui, insufflé le non conformisme avec les valeurs du christianisme social dans notre culture. Mais, sous la Vème République, « l’âge présidentiel » a laminé le centre pour en faire une force d’appoint. Les centristes peuvent-ils redevenir une force constitutive ? se demande-t-il.

Il a été chroniqueur au Monde et à La Croix

Antoine SPirE

Antoine SPirE

Professeur émérite. Membre de l’Institut, Académie des Sciences Morales et Politiques. Membre du Haut Conseil de la science et de la technologie.

Ecrivain et éditrice française.Membre de la Société des Gens de Lettres de France.

Président du Comité Scientifique de la Maison de l’Histoire de France. Professeur agrégé d’Histoire. Inspecteur Général Honoraire.

Antoine SPirE, journaliste

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LE PAYSAGE

« Les facettes du paysage » BRÈVES

S ’il est une question paysagère qui soulève bien des passions, c’est bien celle-là ! Leurs adversaires, surtout ceux dont le patrimoine

risque d’être dévalorisé par leur présence, dénoncent évidemment les nuisances visuelles qu’elles sont susceptibles de créer… Mais les maires des communes peu fortunées, les agriculteurs qui louent les emprises aux entreprises productrices d’électricité n’ont pas le même avis. De beaux débats en perspective dans le cadre du FIG.

Ah ! Les éoliennes

Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 6 Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 7

PAYS INVITÉ : LA TURQUIE

LE PAYS INVITÉ AU FIG 2012 : LA TURQUIE

La Turquie s’affirme comme une puissance émergente tant par sa croissance économique et urbaine que par l’action de son gouvernement islamo-libéral. Elle intéresse les géographes par la dialectique entre modèle unitaire, diversité culturelle et paysagère et disparités socio-économiques comme par son positionnement géopolitique entre trois mondes.

M algré les positions très tranchées et des réponses qui le sont tout autant, souvent pour des raisons politiques,

la question est moins simple qu’il y paraît. Si les cités construites lors du baby-boom

des années 1960 ont constitué en France et constituent encore un modèle répulsif, les lotissements qui s’étalent à la périphérie des agglomérations ne représentent pourtant pas un idéal paysager : souvent de médiocre facture, ils consomment en outre un espace considérable. La villa Sam’suffit, un bon choix pour nos paysages ?

Densifier l’habitat… ou pas ?

A l’est du bassin méditerranéen, à cheval sur l’Europe et l’Asie, la Turquie accueillie au G 20 s’affirme comme une puissante

émergente sur les deux plans économique et politique. Forte d’une population de 75 millions d’habitants, elle a vigoureusement développé son économie, avec des taux de croissance qui font rêver, une agriculture capable de nourrir sa population et d’exporter des spécialités appréciées, une industrie conquérante et un boom touristique spectaculaire, le tout dans une ambiance libérale depuis les années 1980, après une première phase de développement appuyée sur un encadrement étatique fort. En tant qu’entité politique, la République turque, héritière de civilisations multiples et d’un empire tricontinental, s’est construite sur un modèle unitaire mais a connu bien des soubresauts. En avant-poste du camp occidental pendant la guerre froide, la Turquie, sous la houlette d’un gouvernement islamo-conservateur, cherche sa voie entre « trois mondes » : l’Union Européenne, à la fois son premier partenaire commercial, la principale destination de ses migrants, qui y constituent la première population extra-communautaire, et un horizon d’intégration politique qui reste bien lointain ; le monde turcophone de l’espace post-soviétique ; et l’ensemble Méditerranée-Moyen-Orient où elle a pu entre autres proposer aux révolutions arabes un « modèle turc » fort discuté.

S i chacun d’entre nous sait donner un sens au mot paysage, et s’il est possible de le traduire dans toutes les langues, il suggère un nombre

presque infini d’images de notre monde, d’autant qu’un même lieu peut lui-même être vu sous des angles bien différents ! Nous sommes, en notre for intérieur, les peintres du décor de nos vies… Mais s’en tenir à cette vision statique est passéiste. Même si nous ne pouvons pas modeler les montagnes et commander aux nuages, nous sommes – toutes sociétés confondues – les acteurs de nos paysages. Nous en avons hérité de nos ancêtres, nous les lèguerons à nos descendants : notre rôle de passeurs ne peut donc être pris à la légère ! Que voulons-nous voir de nos fenêtres ? Citadins – la majorité des hommes réside maintenant dans les aires urbaines –, il nous revient de réfléchir aux villes du futur, en pensant qu’elles ne sauraient sans doute indéfiniment s’étaler sur les espaces environnants. Ruraux, il nous faut faire admettre que

nos paysages, s’ils sont de plus en plus organisés pour les grandes agglomérations, sont aussi les nôtres ! La question de la valeur des paysages doit être au cœur, non seulement de la pensée géographique, mais de la réflexion politique, au sens le plus large du terme. Au croisement des grands enjeux de société, dont ils sont l’expression visible, ils nous interrogent au quotidien sur ce que nous sommes et voulons être, dans un environnement certes animé par des forces naturelles, mais aussi géré en fonction de nos approches économiques ou sociales et dans la variété de nos civilisations. Le Festival International de Géographie de Saint-Dié des Vosges 2012 s’attache donc à comprendre les ressorts d’un problème crucial pour tous les habitants de la planète. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est une manifestation entièrement gratuite, ouverte à tous et non un colloque étroitement réservé à des spécialistes !

Ce pays invité au prochain FIG offrira de multiples sources d’intérêt aux festivaliers, qu’ils se réclament de la géographie, qu’ils dialoguent avec elle à partir des sciences sociales ou qu’ils manifestent la curiosité du grand public. Tout d’abord, il exerce depuis longtemps un mélange de séduction et de répulsion, alimentant des représentations contradictoires volontiers instrumentalisées avec des arrière-pensées variées et qui peuvent interposer entre l’observateur et les réalités du pays un écran que l’analyse se doit de transpercer. La dialectique unité/diversité retiendra également l’attention, le modèle unitaire appuyé sur le credo nationaliste recouvrant une grande diversité, à la fois richesse par la variété des milieux, des paysages et des cultures et source de faiblesse du fait de l’ampleur persistante des disparités socio-économiques. Le cas turc se prêtera également à des croisements multiples avec le thème central de cette édition du FIG, les paysages et leurs valeurs : conjonction de sites naturels et historiques, paysages de l’explosion urbaine qui se diffusent de la métropole stambouliote vers les niveaux successifs du réseau urbain, fragilité de paysages menacés par la croissance industrielle, les pollutions maritimes ou le risque sismique. Sans oublier la convivialité de la vie « alaturka » que le FIG saura faire régner sur la Déodatie !

Quelques-unes des 133 éoliennes de Cap-Chat (Québec), à peu de distance du Parc National de la Gaspésie

Lotissements de villas individuelles au Nord de Perpignan

Marcel BAZiN, Professeur de Géographie, Univ. de reims.

Bertrand LEMArtiNEL

Bertrand LEMArtiNEL, directeur scientifique du FiG et Professeur

agrégé de Géographie, Univ. de Perpignan.

Bertrand LEMArtiNEL

La Turquie au cœur de trois mondes

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LES FACETTES DU PAYSAGE

EDITO SCIENTIFIQUE

L a question du paysage est depuis longtemps posée en géographie : elle est même au cœur des préoccupations de cette discipline, lorsqu’elle acquiert un statut scientifique,

à la fin du XIXème siècle… En 1908, Vidal de la Blache écrivait déjà : « Depuis que la géographie pédagogique est sortie du cabinet où elle s’enfermait trop volontiers et qu’elle s’est mise à observer directement la nature, l’interprétation des paysages est devenue un de ses principaux objets ». Une longue série de travaux a depuis été consacrée à cette thématique. Pour autant, est-elle épuisée ? L’emprunt, par la géographie, de voies modélisatrices et « mondialisatrices » a pu, un bref instant, le laisser croire. Cependant, la question paysagère n’est en rien obsolète ! Elle se renouvelle en effet au rythme de la « fabrique » des paysages. Elle se projette dans le futur que construisent les hommes, qu’ils soient aménageurs, paysagistes, écologues ou simplement citoyens… Loin d’être définitivement résolu, le problème suscite donc des approches diverses que la géographie, science de synthèse, doit aborder sous des angles inédits. Les concepts se transforment, des outils nouveaux apparaissent. La puissance des outils de numérisation et de virtualisation est en train de radicalement changer notre champ de vision : la scénarisation des options paysagères, couplée au calcul rapide de leurs conséquences techniques et financières, a fait récemment irruption dans l’univers des grands travaux publics. Les cinq itinéraires que propose le Festival montrent donc la modernité du thème annuel et des enjeux scientifiques qui y sont attachés.

ITINÉRAIRE 1

Aménagements et paysages

ITINÉRAIRE 2

Le paysage naturel existe-t-il ?ont de synthétique, peuvent apporter de remarquables éclairages sur l’ensemble des faits de nature… tout en en mesurant les limites. En effet, à la surface du globe, y-a-t-il encore des forêts primaires et une nature vierge, qu’il importerait de protéger à tout prix ? Les espaces qui semblent inviolés ne sont-ils pas, souvent, l’expression d’une construction religieuse de lieux considérés comme sacrés ? Et la protection de la Nature (avec une initiale majuscule), en fait réduite à sa dimension biologique, n’est-elle pas parfois la manifestation d’une nouvelle religiosité ? Cette question dérangeante ne doit toutefois pas nous détourner du soin à apporter à la gestion de nos environnements : la géographie, à la fois naturaliste et sociale, est bien placée pour aider à le faire.

Le paysage n’est pas qu’un reflet plus ou moins flatteur des organisations sociales qui structurent les territoires de

notre planète. Les forces naturelles s’y manifestent et l’invisible même y devient visible : le vent court sur les landes qu’il dénude ; les arbres se tordent et se couchent sous son souffle puissant. Les flux d’énergie qui traversent les milieux ne suffisent certes pas à les façonner ; mais les hommes qui les habitent seraient bien inspirés, qu’ils les dégradent ou les protègent, de ne pas oublier la dimension écologique, pour ne pas dire naturelle, de nos paysages. Les écologues et les biogéographes doivent redire que ceux-ci ne sauraient se réduire à la question trop à la mode de la biodiversité, et que les approches paysagères, en ce qu’elles

paysages exceptionnels à totalement protéger ou le cadre de vie « ordinaire » des populations ? Et qui, en fin de compte a la responsabilité du paysage ? Les États ou les groupements d’initiative locale ? La dilution de l’action induit une banalisation du « paysage extraordinaire » ou supposé tel, que traduit l’inflation des demandes de classement à l’UNESCO : la dimension internationale s’avère paradoxalement de plus en plus prégnante lorsque les échelons subsidiaires veulent s’opposer aux décisions des États « souverains ». C’est ainsi que l’Europe, souvent contestée par ailleurs, a, par le biais d’une convention très largement ratifiée, pris une place essentielle dans les questions d’aménagement. Le géographe, spécialiste des paysages, se doit donc d’être au cœur du débat souvent très polémique durant lequel se discute notre futur quotidien !

I l ne passe pas une journée sans que l’on manifeste ou s’interroge, ici et là, contre la construction d’un mur mitoyen qui bouche la vue,

l’implantation d’éoliennes, le passage d’une voie de chemin de fer à grande vitesse, l’installation d’une ligne à très haute tension, ou l’implantation d’une usine de retraitement des ordures ménagères ! Que défend-on ? Le paysage, bien sûr, mais quel paysage et pour qui ? Cette question territoriale appelle des réponses complexes, qui font intervenir la nature des aménagements, l’ampleur des emprises géographiques et le profit que peuvent en retirer ceux qui en sont proches. Le paysage est donc, et depuis les années 1970, un enjeu majeur des politiques publiques et privées. Mais dans le temps où le problème s’invitait dans tous les débats nationaux, la conception de l’aménagement évoluait. Sur quoi doit-on agir ? Les

Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 8 Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 9

Le barrage de Vinça sur la têt (Pyrénées-Orientales)

Un paysage marqué par la sécheresse et le vent, au Sud de rock Springs, dans le Wyoming (États-Unis).

Bertrand LEMArtiNEL

Bertrand LEMArtiNELBertrand LEMArtiNEL et Louis MArrOU, directeurs scientifiques du FiG.

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LES FACETTES DU PAYSAGE

ITINÉRAIRE 3

Comment pense-t-on le paysage ?

ITINÉRAIRE 4

La valeur du paysage

Ce que nous voyons, mais que nous ne possédons pas, peut-il être vendu ? A l’évidence, oui, puisque la « vue sur la mer »

ou sur un panorama grandiose contribue à faire monter les prix des transactions immobilières : la centralité chère aux géographes ne fait pas tout. C’est aussi pour cela que les agences de voyage « vendent », parfois chèrement, des panoramas « naturels » ou réputés tels, par définition fort éloignés des grandes villes. Comme le disait dès 1886 Cornélius Van Horne, « l’inventeur » du chemin de fer Canadien Pacifique, « puisque nous ne pouvons exporter les paysages, nous importons des touristes ». Mais il est nécessaire de ne pas s’en tenir là : un paysage « vaut » aussi l’économie et la société qui l’ont produit. Dans cette perspective, il n’est plus simplement un objet marchand, fût-il immatériel, mais

des conceptions que nous avons de cette notion géographique fondamentale. Les futaies plantées que nous croyons naturelles, les villages provençaux pastiches répondent à des exigences qui sont tout autant de représentations mal construites par les citadins de ce qu’ils pensent être l’esprit des lieux. Les paysages industriels ont été souvent méprisés et rejetés parce que l’usine, tenue par « les rois de la mine et du rail », a longtemps été jugée lieu de souffrance pour les hommes. Les conséquences n’en sont pas minces… Parfois même, c’est la notion de paysage qui semble ignorée, au point qu’Augustin Berque classe les civilisations comme étant paysagères ou non. Comment pensons-nous les paysages ? Voilà encore une nécessaire question posée par le FIG !

ITINÉRAIRE 5

Des écrans dans le paysage

ITINÉRAIRE 6

Le pays invité du FIG 2012 : la Turquiesur les composantes de son dynamisme économique et sur ses relations avec l’Europe. D’autres conférences traiteront des grands secteurs d’activité - une agriculture variée aux structures fragiles, une industrie en croissance soutenue, un boom touristique qui a doublé la capacité hôtelière en 10 ans -, d’une urbanisation vigoureuse qui propulse Istanbul parmi les villes mondiales du XXIe siècle et rejaillit sur le processus de régionalisation, du rôle géographique des identités alimentaires, et de diverses questions géopolitiques. Un panel important de posters fera une grande place aux paysages de la Turquie, de même qu’une exposition de photographies préparées par les universités turques.

L a Turquie s’affirme comme une puissance émergente tant par sa croissance économique et urbaine que par l’action

de son gouvernement islamo-libéral. Elle intéresse les géographes par la dialectique entre modèle unitaire, diversité culturelle et paysagère et disparités socio-économiques comme par son positionnement géopolitique entre trois mondes.

L’itinéraire scientifique consacré au pays hôte associera un nombre significatif d’universitaires et d’étudiants de géographie venus de Turquie aux quelques géographes français qui travaillent sur ce pays. La table ronde et les conférences-débats porteront sur les diverses caractéristiques qui font de la Turquie une puissance émergente,

de l’opinion et à la décision. Les pilotes, dans leurs simulateurs, se posent à bon compte et sans prise de risque sur des pistes qu’ils n’ont encore jamais réellement pratiquées. L’impact économique de ces nouveaux outils est immense. Le grand public n’est pas oublié. Les affichages en trois dimensions de Google Earth lui montrent des horizons autrefois inconnus. Les jeux vidéo non seulement font évoluer les passionnés dans des paysages réels qu’ils apprennent à connaître sans y avoir jamais été, mais encore inventent de nouveaux mondes qui façonnent nos représentations… Il ne fait pas de doute que les géographes doivent – au-delà des considérations techniques qui ont conduit aux développements que nous connaissons – ouvrir grand la voie des réflexions sur les paysages numériques.

Le monde change, l’information géographique évolue et investit de nouveaux domaines. Des paysages autrefois ignorés sont

maintenant représentés : le capitaine Nemo serait surpris de voir représentées en 3D les profondeurs des abysses. Les modèles numériques de terrain à très haute résolution, autrefois réservés à la programmation militaire, permettent aujourd’hui, grâce aux habillages faits d’images satellite, la construction de paysages virtuels extrêmement détaillés. Les grandes entreprises de travaux publics visualisent dans les paysages réels, les ouvrages petits et grands, pourtant encore à l’état de projet (ponts, bâtiments, éoliennes etc.) : dans le débat public qui souvent précède maintenant la réalisation effective des chantiers les plus considérables, ils constituent une aide majeure à la formation

Les paysages ne sont pas une donnée qui s’impose de façon identique à tous et en tous lieux. Pour s’en convaincre, il suffit

d’en voir les représentations : telle carte coréenne du début du vingtième siècle mêle le plan et la vue perspective ; tout en montrant le chemin de fer et ses gares, elle reste conçue de la même manière qu’une gravure du dix-huitième siècle ! Encore aujourd’hui, la façon de voir et donc de concevoir les paysages dépend nettement des religions, des cultures et des savoirs vernaculaires : une forêt peut être une divinité, et traitée comme telle. Cela est évidemment lourd de conséquences. Il est clair que les choix que nous opérons – ici et ailleurs – en matière d’aménagement, comme les objectifs de protection que nous nous fixons dépendent très largement

un étalon visible qui permet d’estimer le bon ou le mauvais fonctionnement, sur le moyen et long terme, de structures territorialisées. Ainsi, les paysages agricoles, caractérisés par des permanences ou des recompositions foncières rapides, ont beaucoup à nous apprendre des contraintes internes ou externes qui les font évoluer. Les barriadas de La Paz, les squats de Johannesburg ou les barres impersonnelles de Pyongyang ne sont pas seulement l’expression d’une pauvreté localisée ou d’un régime stalinien mais bien la formalisation géographique des ressorts du pouvoir dans une aire déterminée. Entre économie, règles de droit et fabrique géographique, les paysages et leur valeur nous disent beaucoup sur ce que nous sommes.

Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 10 Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 11

Bertrand LEMArtiNELCarte-paysage coréenne (début XXème siècle)

La ville de La Paz (Bolivie), des quartiers chics du centre aux barriadas pauvres des versants, sur fond de paysage andin.

Copie d’écran d’un paysage himalayen en 3D (Google Earth)Bertrand LEMArtiNEL

Bertrand LEMArtiNEL Ankara, turquie.

Marcel BAZiN, Professeur de Géographie, Univ. de reims.

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Organisé par le Centre Régional du Livre de Lorraine, l’IUT Info-Com de Nancy, option Métiers du Livres, la librairie Le Neuf et la Médiathèque Victor-Hugo de Saint-Dié-des-Vosges.

« Auteurs, publics et territoires » - Mercredi 10 octobre 2012, salle multimédia de la Médiathèque Victor Hugo• Avec la participation des étudiants de l’IUT Métiers du Livre de Nancy, d’Adeline Clerc et Olivier Huguenot (restitution de l’enquête 2011 sur les publics du « Livre sur la Place » et du « FIG »)• Intervention de Yann Dissez, auteur du guide « De la dédicace à la résidence »

rencontrer des membres des Cafés géo : leur association organise débats, sorties, voyages, repas géo... C’est au FIG que l’on doit cette idée de faire de la géographie autrement. C’est au FIG que l’on se retrouve tous. Et c’est au FIG qu’on portera questions et interrogations sur les paysages et sur la Turquie. Tous à Saint-Dié-des-Vosges ! On vous y attend !

ET PENDANT LE FIG... LES CAFÉS GÉO - LES CAFÉS CARTO

Pierre George

A vec l’alternance retenue pour ces conférences, c’est à un grand géographe français que nous nous

consacrerons cette année pour cette 12e édition. Jean-Bernard Racine, professeur émérite à l’Université de Lausanne, présentera Pierre George qui, comme toute une génération de géographes, il a particulièrement bien connu. Il s’agit en effet non pas d’évoquer une biographie officielle, mais de procéder à une évocation vivante sur l’homme, son œuvre et sa postérité. C’est Patrice de Beer, journaliste, ancien correspondant du Monde à Washington et membre actif du Comité de pilotage du FIG, qui animera cet entretien. Les précédentes conférences ont montré que les grands géographes français et étrangers méritent d’être redécouverts pour analyser les questions d’aujourd’hui. Il s’agit de faire vivre des mémoires parfois défaillantes ou volontairement lacunaires, de réactiver des filiations plus ou moins implicites, de montrer que le déchiffrement du monde est une construction permanente.

Bibliographie :• Les hommes sur la Terre, la géographie en mouvement, Seghers, 1989 • Fin de siècle en Occident, déclin ou métamorphose, PUF, 1982• Le temps des collines, Armand Colin, 1994• La géographie à la poursuite de l’histoire, Armand Colin, 1992

Les parcours pédagogiques

Introduction aux parcours pédagogiques - Espace Georges Sadoul.

VENDREDI 12 OCTOBRE

9 h 00 - Espace Georges-Sadoul, Salle Yvan-GollAccueil des enseignants des différentes académies, dans le cadre du Plan national de formation du ministère de l’Education nationale, par Christian Pierret, Jean-Robert Pitte, les directeurs scientifiques du FIG et l’Inspection générale.09 h 30 à 11 h 00 - Conférence introductive « La Turquie, une puissance émergente » par Marcel Bazin et Stéphane De Tapia, professeurs d’université.11 h 15 à 12 h45 - Conférence «Les pays émergents : concepts et enjeux face aux basculements du monde » par Laurent Carroué, IGEN.14 h 00 à 15 h 00 - Lycée Beau-Jardin PARCouRS 1. Enseigner les paysages dans l’école du socle. Conférence « Des paysages aux territoires du quotidien » avec Sylvie Considere, maître de conférences, Lille, Françoise Claus, IA-IPR, Besançon.15 h 45 à 17 h 15 - Lycée Beau-JardinPARCouRS 1. Enseigner. Les nouveaux programmes de terminales. Avec Laurent Carroué, Michel Hagnerelle et François Louveaux, IGEN.17 h 30 à 19 h 00 - Musée Pierre-NoëlPARCouRS 3. Enseigner les paysages avec les TICE. Conférence TICE avec Jean-Louis Leydet, IA-IPR et Alain Thillay, chargé de mission TICE et histoire-géographie au ministère de l’Éducation nationale.

SAMEDI 13 OCTOBRE

09 h 00 à 12 h 00 - Lycée Beau-Jardin PARCouRS 1. Enseigner. Conférence pédagogique « La géographie, pourquoi et comment l’enseigner dans le premier degré ? animée par Philippe Claus, IGEN, doyen du groupe primaire, Sophie Fournier, IA-IPR de Versailles, Sylvie Considere, maître de conférences, Lille et Gérard Hugonie, professeur université, Paris.9 h 00 à 12 h 00 - Musée Pierre-NoëlPARCouRS 2. Le développement durable : Quels territoires durables dans 20 ans en France ? avec Yvette Veyret, professeur université, Michel Hagnerelle, IGEN et Jacqueline Jalta, IA-IPR.14 h 00 à 15 h 30 - Lycée Beau-JardinPARCouRS 5. Recompositions du monde. Avec Anick Mellina et Jacqueline Jalta, IA-IPR, autour de deux ouvrages, l’un sur la géographie des conflits, l’autre sur l’Amérique latine17 h 30 à 19 h 30 - Lycée Beau-JardinPARCouRS 4. Paysages opposés. Avec Anick Mellina et Jacqueline Jalta, IA-IPR, autour de deux ouvrages, l’un sur les mégalopoles, l’autre sur les paysages de nature.

LE PRIXVAUTRIN-LUD 2012

P rix international de géographie Vautrin-Lud 2012, il est né en Chine, mais sa carrière s’est déroulée aux Etats-

Unis. Ses recherches couvrent un large spectre : de la géographie physique aux études culturelles, du cycle de l’eau aux identités et espaces vécus, des paysages désertiques à ceux plus intimistes du quotidien, mêlant vision cosmopolite et compréhension fine des lieux et des espaces. Yi-Fu Tuan a abordé d’autres thèmes innovants incluant religion, morale, imaginaire, nature, culture, esthétique, éthique, sans oublier les émotions –crainte, affection, évitement- qui fondent la poésie du quotidien. Son amour pour les lieux - sa topophilie – fondent ses travaux, largement traduits. Lauréat de l’U.G.I. (2000), Yi-Fu Tuan est considéré comme le « Petit Prince » de la géographie. Ses mots judicieusement choisis ont cherché à « apprivoiser » une génération de collègues trop nourris de positivisme logique et d’analyse spatiale quantitative. S’il révèle une subjectivité multi-faces dans l’analyse des modèles conventionnels en sciences sociales, il rappelle la difficile exigence de la réflexion critique.

POUR LES ENSEIGNANTS

D’AUTRES PRIX

LE FORUM PRO

Yi-Fu Tuan

• Le Prix de la Thèse du Comité National Français de Géographie• Le Prix FIG des « Posters scientifiques »• Le Prix de « Géovisualisation et cartographies dynamiques »• Le Prix littéraires Amerigo Vespucci• Le Prix Ptolémée de la Géographie

AUTOUR D’UN VERRE : LES CAFÉS GÉO

Refaire le monde au comptoir des Cafés !

F aire de la géographie entre deux gorgées de bière. Écouter des spécialistes accoudés au zinc, et pouvoir discuter avec eux face au

comptoir : tel est l’objectif des Cafés géo ! Pas étonnant qu’ils soient nés il y a bientôt quinze ans lors d’un FIG.

Venez donc nous retrouver dans divers cafés de Saint-Dié-des-Vosges, autour de questions sur notre monde et notre Terre. Un café n’est pas un amphi ni une salle de cours : c’est un espace pour tous, un espace pour vous. L’exigence scientifique reste intacte bien sûr, au croisement de l’actualité du monde et de l’actualité de la recherche, mais elle part aussi de vos questions et de vos idées. Le but d’un Café géo est bien de débattre, d’écouter, de partager, de comprendre, et de découvrir. Beau moyen de venir prolonger l’esprit du FIG en fin de journée !Revoir les chercheurs, savoir comment ils ont travaillé, comment ils en arrivent à ces conclusions, argumenter sur l’utilité de la recherche... les Cafés géo se ressourcent

à Saint-Dié-des-Vosges avant de repartir diffuser l’esprit du FIG, le reste de l’année, dans une vingtaine de villes de France et de l’étranger sur l’un des sites les plus actifs de la géographie www.cafe-geo.net, et sur les réseaux sociaux : Facebook www.facebook.com/Cafes.Geographiques, Twitter @Cafesgeo, Scoop.it www.scoop.it/t/cafes-geographiques...N’hésitez pas à venir à Saint-Dié-des-Vosges

LES BOUTIQUES DU FIG

Couleurs et saveurs de TurquieVenez découvrir les Boutiques du FIG et apprécier leurs nouveautés :• Le Bazar de la Sublime Porte (Espace Georges Sadoul)• Les Délices Ottomans (épicerie fine), Salon de la Gastronomie - Espace François Mitterrand.• Les turbulences du Bosphore (boutique du Bien-être), Maison du XXIème siècle.

Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 12 Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 13

Olivier MiLHAUD, Maître de conférence en Géographie, Univ. Paris iV - Sorbonne.

UNE GRANDEFIGURE

Georges rOQUE

Anne BUttiMEr,Professeur émérite de Géographie et

Présidente du Jury du Prix Vautrin-Lud

Un Maître en géographie

(1909 / 2006)

Georges rOQUES,Professeur de Géographie,

Univ. de Montpellier

LES CAFÉS CARTO

Cartes à l’appui, études et représentation des paysages pour d’autres rencontres, écoute et échanges, les Cafés Carto vous accueillent au BUREAU, 7 quai Jeanne d’Arc à Saint-Dié-des-Vosges.

Jasmine D. SALACHAS, Cartographe, les Cafés-cartographiques.

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SALON DE LA GÉOMATIQUE

LA GÉOMATIQUE ANIMATIONS

Les animations du salon

Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 14 Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 15

Les posters scientifiques

Le concours des posters scientifiques récompense le meilleur poster illustrant une méthode ou avancée scientifique en lien avec la géomatique. Plus de soixante-dix posters, émanant de laboratoires ou d’écoles, sont exposés au Salon de la Géomatique. Un jury de géographes nommera alors les trois meilleurs posters scientifiques.

Le Géocaching

Le géocaching est un loisir qui consiste à utiliser la technique du géopositionnement par satellite (GPS) pour rechercher ou dissimuler un contenant (appelé «cache» ou «géocache») dans divers endroits à travers le monde. Une géocache typique est constituée d’un petit contenant étanche et résistant comprenant un registre des visites et un ou plusieurs «trésors», généralement des bibelots sans valeur. Cette année encore, cette animation enchantera les amateurs de jeu de piste et de découverte à travers la ville.

Le concours de Géovisualisation et Cartographies dynamiques

Aujourd’hui la carte se dynamise, s’anime, interagit. Avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, du multimédia, de la sphère Internet, elle renouvelle ses potentialités et s’ouvre aux nouveaux médias (internet, téléphones portables, PDA…). Le salon de la géomatique du Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges propose une vitrine sur les méthodes, outils et technologies pour observer, analyser et représenter l’espace et les territoires. Il accueille des exposants (laboratoires, entreprises) et un kiosque des revues géographiques en ligne, propose des démonstrations à un public spécialisé ou non. Il organise la cinquième édition du concours de «géovisualisation et cartographies dynamiques» donnant ainsi l’occasion à un large public de découvrir ces multiples formes innovantes, notamment au regard de cartes statiques.

Vitrine scientifique et de la recherche

Le Salon de la Géomatique a pour ambition d’offrir aux visiteurs une vue d’ensemble sur les méthodes et outils utilisés par les géographes pour acquérir, traiter et représenter des données localisées. Des laboratoires de recherche et institutions très divers font découvrir aux visiteurs à travers des démonstrations pratiques

toutes les ressources utilisées pour réaliser des applications thématiques. Le Salon de la Géomatique a aussi pour vocation d’être un lieu d’échanges et de dialogues entre les équipes et les laboratoires présents et tous ceux qui portent un intérêt à ces nouvelles technologies (chercheurs, enseignants, aménageurs, techniciens des administrations territoriales, etc.).

La géographie et le monde du hightech sont désormais indissociables et se complètent. La géomatique est une technique de plus en plus répandue dans de nombreux domaines et utilisées par de nombreuses entreprises. Les applications sont nombreuses et la place de ces technologies dans la vie quotidienne montre l’immensité des applications de la géographie. De plus en plus d’acteurs économiques intègrent également ces techniques au cœur de leur activité.

Le Salon de la Géomatique c’est :

• le rendez-vous des revues en ligne présentant les dernières avancées scientifiques en matière de géographie.• la présentation des posters scientifiques des doctorants, représentant les nouvelles générations de géographes.• une animation de géocaching à travers la ville de Saint-Dié-des-Vosges.• des dizaines d’intervenants rassemblés au sein d’une quinzaine de stands présentant les avancées techniques.

Le Salon de la Géomatique se déroulera : les 12, 13 et 14 octobre 2012,de 9 h 30 à 19 h 00 non stop,

au Musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges.

SALON DU LIVRE

LITTÉRATURE ET GÉOGRAPHIE ÉDITIONS À L’HONNEUR

Le livre au cœur de la ville Actes Sud

C réées en 1978, dans un village de la vallée des Baux, par Hubert Nyssen et sa femme, Christine Le Boeuf, bientôt rejoints par

les autres fondateurs, Françoise Nyssen, Bertrand Py, Jean-Paul Capitani, les éditions Actes Sud développent une politique éditoriale généraliste. Très vite, elles se sont distinguées non seulement par leur implantation en région, leur identité graphique (format des livres, choix du papier, couvertures illustrées…), mais aussi par une ouverture de leur catalogue aux littératures étrangères. Installées depuis 1983, au lieu dit Le Méjan, à Arles, les éditions Actes Sud poursuivent leur développement dans une volonté d’indépendance et un esprit de découverte et de partage, entretenant sans cesse la dynamique de la chaîne dite de conviction, qui va de l’auteur au lecteur en passant par les principaux prescripteurs, libraires, bibliothécaires, médias, partenaires culturels. Si son catalogue, depuis l’origine, réserve une place essentielle à la littérature, elle accueille aussi des auteurs venus des divers champs de la connaissance ou des multiples disciplines artistiques. Gouvernées par deux mots-clés, plaisir et nécessité, les éditions Actes Sud ont à cœur de soutenir et d’encourager la créativité de tous ceux qui participent à leur aventure éditoriale et de favoriser l’émergence et la reconnaissance de leur talent.

Ce n’est pas un hasard si le Salon Amerigo Vespucci fort de ses 22 années d’existence plante son décor en plein cœur de la ville. La volonté des organisateurs est de

faire de cette manifestation unique au Monde un lieu de rencontres et de débats à destination d’un public de Géographes, de scientifiques, d’étudiants mais aussi d’un public plus familial qui découvre la richesse de l’édition jeunesse, les romans de la rentrée littéraire, les récits de voyage… Cette année, le TGI entièrement rénové accueillera l’espace Jeunesse et scolaire en prolongement de l’actuel salon (ex CCI) où se réunissent les éditeurs de Sciences-Humaines et de littérature générale accueillis par les libraires. Nous célébrerons à cette occasion le 500ème anniversaire de la mort d’Amerigo Vespucci qui a donné son nom à l’Amérique et dont Saint-Dié-des-Vosges est la marraine. Le Centre National du Livre sera présent pour animer deux grandes rencontres littéraires : «Jack Kerouac : écrire la route » et « Entre Orient et Occident : Istanbul ». Le Centre Régional du Livre de Lorraine ouvrira la manifestation par le « Forum Professionnel » sur la question des « Auteurs, Publics et Territoires ». En 2011, l’Afrique nous donnait l’occasion de découvrir une littérature jeune et prometteuse (Alain Mabanckou et Emmanuel Dongala en sont la meilleure illustration). « Le Paysage » et « la Turquie » nous donneront à voir, à

écouter et à lire en présence d’écrivains de renom tels Nedim GURSEL, Enis BATUR, Tashsin YÜCEL, Jean-Christophe BAILLY…et d’autres. Fidèles au FIG depuis de nombreuses années, Actes Sud et Rue du Monde seront nos deux éditeurs invités d’honneur. Actes Sud pour ses « Carnets du paysage » et ses « Lettres Turques », Rue du Monde pour son engagement citoyen et son ouverture au Monde à destination de la jeunesse. La Médiathèque Victor-Hugo nous accueillera dans ses « jardins de lecture » tout au long du week-end. La Maison du XXIème siècle, lieu symbolique, nous ouvrira ses portes pour l’exposition des 40 ans de la prestigieuse maison d’édition Gallimard Jeunesse, les emblématiques « Petits-Déjeuners Littéraires animés par Emmanuel Antoine accueilleront Charles Juliet auteur en particulier de « L’année de l’éveil » et Maylis de Kerangal pour « Tangente vers l’Est » et « Naissance d’un pont ». Les bouleversements de la planète, les mutations qui s’opèrent nous obligent à penser un autre monde en devenir, le FIG s’y attache inlassablement. Le livre l’accompagne au cœur de cette belle fête de la Géographie. Erik Orsenna, en romancier-géographe présent aux côtés de Régine Deforges, grand témoin, et de Jean-Pierre Rioux, Président du salon du livre, y contribuera fortement.

Olivier HUGUENOt, libraireCoordinateur du salon du livre « Amerigo Vespucci »

Claire Cunty - Université Lyon 2responsable du Salon de la Géomatique

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SALON DU LIVRE

Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 16 Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 17

ÉDITIONS À L’HONNEUR PANORAMAINVITÉ

2èmes rencontresdu CNL

Littérature turque

Le Centre National du Livre et le FIG proposent deux Tables Rondes à la cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges le samedi 13 octobre : « Jack Kerouac : écrire la route », de 11h à 13h et « Entre Orient et Occident : Istanbul », de 15h à 17h.

SALON DE LA GASTRONOMIE

LE PARCOURS DU GOÛT

Gastronomie et paysage

L a littérature turque est un continent immergé : des îlots surnagent, des reliefs apparaissent peu

à peu, l’ensemble reste pourtant mystérieux. A travers une langue largement réformée, une histoire souvent tragique, les efforts d’une jeune république pour accéder à la modernité et entrer dans le concert des nations se concrétisent dans une culture très vivace et particulièrement visible depuis l’attribution du Prix Nobel à Orhan Pamuk en 2006. Longtemps oublieuse de son passé, la littérature turque renoue depuis 15 ans avec l’Histoire ottomane, avec le destin de ses minorités, la géographie de l’intérieur du pays - l’Anatolie - et aussi les rêves d’ouverture avec les pays étrangers. Dans ce tourbillon de création, les voix féminines occupent une place essentielle, proposant à leur manière une révolution intellectuelle à travers le roman en particulier.

AUTEURS ET ÉDITEURSLes rencontres littéraires seront animées par Abdelkader Djemaï et Sarah Polacci.

Les auteurs : Jean-Christophe Bailly, Jean-Claude Baudroux, Patrick Boman, Muriel Carminati, Céline Corringer, Régine Deforges, Maylis De Kerangal, Dimitri Delmas, Michel Derdevet, Abdelkader Djemaï, Gaston-Paul Effa, Aurélia Fronty, Laurence Gillot, Bernard Guetta, Nedim Gürsel, Sandrine Kao, Laurent Kling, Marie-José Lallart, Gilles Laporte, Solenn Larnicol, Michaël Leblond, David Lefèvre, Philippe Lemonnier, Sophie Loubière, François Michel, Erik Orsenna, Pascal Parisot, Damien Parmentier, Thomas Pfeiffer, Christophe Poiré, Bernard Ricci, Jean-Pierre Rioux, Richard Rognet, Robert Scholtus, Dorothée Schmid, Roger Seiter, Alain Serres, Antoine Spire, Eric Trochon, Frédérique Volot, Vincent Wagner, Zaü, Muriel Zurcher, Enis Batur, Jean-Marc Besse, Mymi Doinet, Elisabeth Dumont Le Cornec, Gilles Fumey, Johan Heliot, John W. Hessler, Charles Juillet, Sema Kilickaya, Véronique Lagny Delatour, Odile Marcel, Gaye Petek, Rosie Pinhas-Delpuech, Elif Unal (Deniz Unal), Chet Van Duzer, Claude Vautrin, Tashin Yücel et Timour Muhidine.

Les éditeurs et les libraires : Actes Sud, Actes Sud Junior, Airvey Editions, Armand Colin, L’Aube, Autrement, Belin Jeunesse, Chronique Sociale, CNRS Editions, La Découverte, Didier Jeunesse, La Documentation Française, Ecole des Loisirs, Fayard, Gallimard, Gallimard Jeunesse, Glénat, Grandvaux, Hachette Livres, L’Harmattan, Harmonia Mundi, Hatier, Hatier Jeunesse, IGN, IRD Editions, Klett, Librairie de la Géographie, Librairie Le Neuf, Lieux Dits, Magellan, Magnard Vuibert, La Maison de la Bible, La Martinière, Métailié, Nathan Eduscope, Odile Jacob, Oxalide, Le Pommier, Presses Universitaires de France, Le Robert, Rue du Monde, Seuil, Société de la Géographie et Transboréal.

I l est des voyageurs qui naviguent sur les mers comme

sur les mots. Né en 1947, Erik Orsenna s’intéresse d’abord à la philosophie et aux sciences politiques avant de partir

en Angleterre étudier l’économie. Conseiller d’État, Académicien, écrivain, il reste avant tout un infatigable curieux. Ses passions pour la mer, le voyage et la musique tiennent une place importante dans son œuvre. Il met son amour de la langue française au service du romanesque dans une série de livres pour enfant (La Grammaire est une chanson douce,...). En 1988, il obtient le prix Goncourt pour L’Exposition universelle. Dans sa dernière parution, Sur la route du papier, il sillonne la mappemonde et rend hommage à ce support fragile qui transporte l’écrivain, depuis près de soixante ans, d’une escale créatrice à l’autre.

40 ans deGallimard Jeunesse

Gallimard Jeunesse, un des fidèles du salon du livre depuis sa création, vous présente l’exposition anniversaire de ses 40 ans.

Erik ORSENNA

Les produits gastronomiques naissent le plus souvent dans de beaux paysages. Consommer les premiers entretient les seconds de manière beaucoup plus efficace, durable et morale que des subventions ou des aménagements

artificiels qui exigent de l’argent public et donc le recours à l’impôt. Acheter un vrai munster fermier de montagne, par exemple, c’est contribuer à entretenir les hautes chaumes des sommets vosgiens, empêcher la forêt de sapins de couvrir systématiquement tous les sommets, maintenir des espaces ouverts qui permettent la randonnée ou le ski de fond. Le déguster dans une ferme-auberge d’où la vue s’étend vers les lointains, c’est éprouver une riche émotion géographique qui sollicite les cinq sens de manière unique. Les possibilités de valorisation touristique d’un tel ensemble sont infinies. Combinées à une exploitation intelligente de la forêt et à un artisanat ou une industrie du bois, elles peuvent faire vivre de manière autonome la population montagnarde. Ce

modèle vosgien, hélas devenu presque anecdotique, mériterait d’être remis à l’honneur. Il repose sur des métiers passionnants qui réclament de l’énergie et du savoir-faire mais qui peuvent être très décemment rémunérateurs. Il en est de même dans toutes les régions tournées vers la production de fromages, de viandes ou de boissons bénéficiant d’une appellation d’origine protégée : le camembert du bocage normand, le roquefort de la lande caussenarde, le beaufort des alpages des Préalpes, les volailles élevées en plein air dans les grasses prairies de Bresse, le vin de Banyuls né sur de vertigineuses terrasses, le kirsch de Fougerolles des prés complantés de cerisiers, etc. Enfin, cette association peut permettre dans divers pays pauvres de valoriser certaines productions uniques qui créent des paysages de grande beauté : le café d’Ethiopie, le thé de Ceylan ou d’Assam, le rhum issu des champs de canne à sucre des Antilles. Quoi de plus géographique qu’un paysage à voir, à boire et à manger ?

Jean-robert PittE,Président de l’ADFiG et Membre de l’institut.

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Maud rAUtUriEr, Docteur en Lettres Modernes

timour Muhidine, Directeur de la Collection

« Lettres turques » éditions Actes Sud

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AU FIL DU FESTIVAL : EXPOSITIONS, SPECTACLES, CINEMA, MUSIQUE ET ANIMATIONS

SEPTIÈME ARTCULTURE

D ans les salles de cinéma et sur les chaines de télévision, films et séries américaines et turques se côtoient et les deux types de production

attirent autant de spectateurs. Au niveau musical, on peut faire le même constat. Les ondes radio et les chaines musicales sont bien sûr occupées par des succès mondiaux tels que les Black Eyed Peas, mais aussi et surtout par toute une série d’artistes turcs, qui chantent dans leur langue. Dans les soirées c’est ce genre de chansons qui enflamment les jeune Stambouliotes. Et les trajets en taxi sont souvent rythmés par des sonorités turques. Cette année, le représentant de la Turquie à l’Eurovision chantera pourtant en Anglais. La musique française a également sa place. A côté des chanteurs classiques de variété française, on retrouve des compositions plus actuelles comme Zaz, qui rencontre un certain succès actuellement en Turquie. Istanbul essaie de s’imposer comme ville culturelle en accueillant différents évènements, de la mode à la musique, en passant par le cinéma. La Fashion Week présentait en février dernier sa sixième édition. Au niveau du cinéma, de nombreux festivals s’enchainent, comme le festival IKSV qui accueille chaque année de nombreux films turcs et étrangers et organisent des rencontres avec des acteurs ou des cinéastes de renommée internationale, comme Marjane Satrapi et Terence Davies, présents cette année. La ville est également le lieu de concerts de stars mondiales. Madonna ou encore Red Hot Chili Peppers se produieront au cours de l’année. Enfin, les différents musées et galeries proposent diverses expositions de peintures, scultpures, photographies; d’artistes aussi bien turcs qu’étrangers.

Les tendances actuelles de la culture turque

Films et séries turcs, un succès au-delà des frontières

L a production de films et de séries est aujourd’hui très riche en Turquie. Les Turcs sont bien sûr friands de productions

américaines mais laissent une grande place aux films et séries produits dans leur pays et qui recouvrent un large éventail de styles. Au niveau cinématographique, la Turquie abrite à la fois cinéma d’auteur et grosses productions commerciales. Le cinéma d’auteur, qui survit grâce au fonds Eurimages du Conseil de l’Europe, est reconnu au niveau international dans les différents festivals mais peine encore à trouver sa place chez le public turc qui lui préfère le cinéma populaire. Le nom à retenir ici est celui de Faruk Aksoy. Il est le producteur de recep ivedik, une comédie en trois volets dont le deuxième épisode était devenu le film le plus vu de l’histoire du cinéma turc. Ce film a été dépassé début 2012 par une autre production de Faruk Aksoy, dans un tout autre style : Fetih 1453, qui raconte la conquête de Constantinople par les troupes ottomanes. La production cinématographique est donc diversifiée et on retrouve ce même panel de styles dans les séries télé. Comédies, tragédies, policiers, séries historiques… le choix est large. Le grand succèsactuellement est Muhtesem Yüzyil

(Le siècle magnifique) qui se déroule à l’époque du Sultan Soliman le Magnifique. La série est diffusée dans une quarantaine de pays. Les séries turques s’exportent en effet depuis quelques années vers l’Afrique Noire ou les Balkans, mais c’est dans les pays arabes que le succès est le plus grand. Il a commencé avec le phénomène Noor (Lumière). Cette série, dont le titre original est Gümüs (Argent) est sortie en 2005 en Turquie. Elle trace la vie à rebondissements d’un couple, entre enlèvements et tentatives d’assassinats. L’audience en Turquie n’avait pas été extraordinaire, mais dans les pays arabes, le succès a été immédiat et la série est devenue un véritable phénomène de société. Le physique de l’acteur principal, Kivanç Tatlitug, y est pour beaucoup. Mais une autre raison du succès de cette série turque et des suivantes est qu’elles dépeignent un portrait plus réaliste de la société par rapport à ce que l’on peut trouver dans les séries égyptiennes ou syriennes : une société musulmane, ouverte et moderne, loin des clichés. Ces séries constituent à la fois un modèle réaliste et un idéal à atteindre, aussi bien dans les sociétés arabes qu’en Turquie.

EXPOSITIONS DANSE

A la rencontre de nos paysages

Dé c o u v r i r , r e d é c o u v r i r les paysages emblématiques

de notre belle France : voilà l’invitation au voyage qui vous est offerte. A travers un itinéraire découverte des 37 Grands Sites de France, les paysages se révèlent à nous dans leur extraordinaire simplicité, leur force fragile. La pointe du Raz, le pont du Gard ou encore les gorges du Verdon; autant de décors exceptionnels qui font la diversité naturelle de notre pays. Proposée par l’association Le Réseau des Grands Sites de France, l’exposition a pour ambition de dévoiler et transmettre « l’esprit du lieu », propre à chacun des sites.

Ebru : l’art du papier marbré

Peindre sur l’eau. Un art de la p a t i e n c e

et de l’équilibre. Les pigments de couleur déposés sur l’eau se repoussent, se complètent, pendant que le pinceau de l’artiste laisse apparaître un motif tout aussi précis que mystérieux. Une feuille de papier

vient s’imprégner du dessin. Une œuvre unique est créée. Le papier marbré, appelé « ebru » est né en Asie puis a voyagé jusqu’en Turquie où il a été magnifié. Auparavant beaucoup utilisé pour les correspondances ou dans les livres pour les marges et reliures, le papier marbré a presque disparu aujourd’hui. Zeynep Iusal, artiste formé par un maître marbreur, espère faire revivre son art et faire découvrir la culture turque à travers lui. Nommée « Saint-Dié ma renaissance », son exposition promet de repeindre la ville aux couleurs de l’art turc.

Culture et culte peuvent parfois être liés. Si dans nos esprits la danse des derviches tourneurs fait écho à la culture turque, elle est avant tout une pratique spirituelle sacrée. Au XIIIème siècle naît l’ordre musulman des Mevlevi, connus

pour leur danse giratoire. Nommée « semâ », cette chorégraphie divine doit permettre l’union avec Dieu. Le derviche tourne sur lui-même de plus en plus vite afin d’atteindre l’ivresse spirituelle. La main droite levée vers le ciel recueille la grâce divine et la main gauche tournée vers le sol la retransmet à la terre. Répandu dans le monde arabo-musulman, le semâ est aujourd’hui inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 18 Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 19

La semâ : une danse culte

ANIMATIONS

Le Massif Vosgien est facilement identifiable dans l’imaginaire collectif : des villages pittoresques nichés dans les vallées et dominés par les formes arrondies des ballons, couverts de forêts aux teintes gris bleu et de chaumes sommitales

dénudées. En 1993, dans le sillage de la « Loi Paysage », le Parc naturel régional des Ballons des Vosges lance les premiers « plans de paysage intercommunaux » qui définissent les actions à mener en matière de qualité paysagère. Cet outil sera décliné sur l’ensemble de son territoire. Les intercommunalités se sont investies sur les espaces agricoles, où l’ouverture des paysages constituait un enjeu majeur. Une fois ces espaces rouverts, le regard a pu s’inverser et se porter vers les espaces habités, afin de contenir l’étalement urbain, préserver les terres agricoles et les coupures vertes, promouvoir un habitat économe en espace. Ces thèmes de l’urbanisme durable sont désormais devenus prioritaires dans la nouvelle charte du Parc 2012-2024.

Le Parc, acteur du paysage

Margaux AGNES, journaliste,correspondante du Petit Journal à istanbul.

Margaux AGNES Anne KLEiNDiENSt,Parc Naturel régional des Ballons des Vosges

rose-Marie CALtABELLOttA

Dune du pilat. réseau des Grands Sites de France

Zeynep Uysal

rose-Marie CALtABELLOttA

rose-Marie CALtABELLOttA

Page 11: 5 continents à la une - Jean-Louis Courleux - journaliste

AIR FRANCE ET KLM GLOBAL MEETINGS Événement : 23ème Festival International de GéographieCode Identifiant : 16673AF / Valable pour transport entre le 11 octobre 2012 au 14 octobre 2012.Lieu de l’événement : Saint-Dié-des-Vosges, France. Des réductions sont appliquées sur une très large gamme de tarifs sur l’ensemble des vols Air France et KLM du monde, sous réserve de voyager en classe Affaires ou Economique. Bénéficiez de -10% sur les tarifs publics sans contraintes et avec une totale flexibilité. Profitez d’une remise supplémentaire de -5% sur tous les tarifs publics soumis à conditions. Sur les lignes de France métropolitaine (Corse incluse), vous disposez également de réductions pouvant aller jusqu’à -47% sur les tarifs publics sans contraintes.Connectez-vous sur le lien Internet de l’événement ou sur www.airfranceklm-globalmeetings.com pour - obtenir les tarifs préférentiels consentis, - effectuer votre réservation, - faire émettre votre billet électronique *, - choisir votre siège à bord **, - établir votre carte d’embarquement. Si vous réservez via le site Air France & KLM Global Meetings, un justificatif sera joint à votre billet électronique. Si vous préférez traiter votre réservation et achat de billet par l’intermédiaire d’un point de vente Air France ou KLM, ou par une agence de voyage, vous devez garder ce document pour justifier l’application des tarifs préférentiels. Veillez à être en possession de l’un ou l’autre des justificatifs selon votre mode de réservation car il peut vous être demandé à tout moment de votre voyage. Pour connaître votre agence Air France et KLM la plus proche, consultez : www.airfrance.com. Vous devrez citer la référence ci-dessus pour identifier la manifestation enregistrée sur la base Air France : GGAIRAFEVENTNEGO. Les programmes de fidélisation des compagnies partenaires d’Air France et KLM permettent d’accumuler des miles en utilisant des vols Air France ou KLM. * non disponible dans certains pays ** soumis à conditions. Société Air France, société anonyme au capital de 1.901.231.625 euros / Siège social : 45 rue de Paris, F95704 Roissy Charles de Gaulle cedex, France / RCS Bobigny 420495178. Société KLM – Lignes aériennes royales néerlandaises (également connue sous l’appellation KLM Royal Dutch Airlines) / Siège officiel : Amsterdamseweg 55, 1182 GP Amstelveen, Pays-Bas / Enregistré sous le numéro 33014286. Document édité par Air France Global Meetings : JH.VC

CONTACTS

ADFIG Hôtel de Ville - Place Jules Ferry 88107 Saint-Dié-des-Vosges cedex Tél : 03 29 52 66 78 / Fax : 03 29 56 09 31 / @ : [email protected]ésident-fondateur : Christian Pierret, Maire de Saint-Dié-des-Vosges, Ancien MinistrePrésident : Jean-Robert Pitte, Membre de l’InstitutDirecteur : Freddy Clairembault, 03 29 42 16 74 ou 06 48 10 29 10 - [email protected]

Presse et communication : Vianney Huguenot, 03 29 52 66 52 ou 06 47 52 10 25 - [email protected]

PRESSE ET COMMUNICATION

EN AVION : LE BILLET CONGRÈS PERMET D’OBTENIR JUSQU’À 45 % DE RÉDUCTION SUR L’ALLER-RETOUR

MERCI À NOS PARTENAIRES ET MÉCÈNES, LE SUCCÈS DU FIG EST AUSSI LE LEUR

SE DÉPLACER

Le FIG en avant-première / juillet 2012 - 20

Vous habitez en France, bénéficiez d’un billet Congrès SNCF avec 20 % de réduction sur l’aller-retour.

EN TRAIN

Le FIG remercie également pour leur partenariat actif : l’IUT de Nancy (métiers du livre), la ferme-musée de La Soyotte, l’Association de Valorisation de l’Economie de Montagne, les Associations de Commerçants de Saint-Dié-des-Vosges, l’Amicale des Philatélistes, les collèges et lycées de Saint-Dié-des-Vosges publics et privés, la Maison de l’Enfance Françoise-Dolto, la Maison du XXIème siècle, le Centre Hospitalier Saint-Charles, l’Espace des Arts Plastiques CEPAGRAP, la Maison de la Solidarité Robert-Bernard, l’Association Sénégalo-Mauritanienne, l’Association Franco Algérienne de Déodatie, Monsieur le Curé de la cathédrale, Monsieur le Pasteur du Temple protestant, Monsieur le Pasteur de l’Eglise Réformée, Monsieur le président de la Communauté juive et Monsieur le président du Centre Culturel Franco-Turc.

INTERAUTOEpinal

Saint-Dié-des-VosgesTECHNAUTO

88100 Saint-Dié-des-Vosges

PHOTOGRAPHIE DE L’AFFICHE : Service de la Culture et de l’Information près de l’Ambassade de Turquie à Paris. CREDITS PHOTOS : Margaux AGNES, France Culture, L’union Presse, Sophie DE TAPIA, Bertrand LEMARTINEL, Benoît FACCHI.

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