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VIVA LA MUSICA 10 rue des alpes 1201 genève tél 022 716 56 30 www.amr-geneve.ch mensuel de l’amr et du sud des alpes (club de jazz et autres musiques improvisées) 0 4 0 2 0 2 0 j a n v i e r

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Page 1: 400:Mise en page 1 03.12.19 00:34 Page1 a i VIVA LA MUSICA

VIVA LA MUSICA

10 rue des alpes 1201 genève

tél 022 716 56 30www.amr-geneve.ch

mensuel de l’amr

et du sud des alpes

(club de jazz et autres

musiques improvisées)

04 0 2 0 2 0j a n v i e r

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e n V e L o p p e S par Claude Tabarini

Est-ce patience ou impatience cette débauche de joyeuxascétisme ou plutôt cet ascétisme plein d’entrain? Pas àpas l’on dissèque ici le langage bop avec une patiente ur-gence qui retarde l’extase. Une maîtrise donc. Pas un re-coin harmonique qui ne doit rester inexploré comme unremord ou une blue note de la totalité. Chez Joshua Red-man, au plein milieu d’un discours sophistiqué à souhaitcette légère inflexion de la note bleue (la même que sonpère), comme le retour, le cri de ralliement, le clin d’œil etle symbole, la tendre filiation d’une sagesse sauvage.Quelle densité d’événements et d’émotion donc, pourceux qui savent écouter, se tissent sous la sobre ligne gra-phique et noire et blanche du label Nonesuch qui, ce n’estpas son moindre mérite, quand on ouvre la pochette, parun effet de clair obscur rend quasi palpable cette infini-ment précieuse nearness dont ils semblent eux-mêmesétonnés. L’amour est toujours un étonnement.

Zakir Hussein creuse son trou, se fait une petite place dansle monde du jazz. Pour étoffer sa palette, à renfort de kan-jira, shanda, madal et cymbalettes, il se compose une pe-tite batterie dont le tabla reste le roi. C’est que le tablas’allie si bien à la contrebasse de Dave Holland que celui-ci salutairement en rajeunit et que Chris Potter ne s’enporte que mieux. Exact, frais et pétillant. Et cela tournecomme un trio de jazz !

Joshua Redman & Brad MehldauNearness

Dave HollandZakir HusseinChris Potter Good Hope

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viva la musica 4 0 0 v i v a l a m u s i c a .. . ç a s e F ê t e ?

en couverture, christian graf qui jouera le 10 janvier au sud des alpes, une photo d’isabelle meister

Fondée en 1973 par des musiciens, l’Association pour l’encourageMent de la mu-sique impRovisée (AMR) se donne pour objectifs d’encourager, aider et favoriser,à Genève et dans sa région, le développement et la pratique du jazz et des mu-siques improvisées, majoritairement issues des musiques afro-américaines. Situéeau 10, rue des Alpes depuis 1981, l’AMR organise plus de 200 concerts et soiréespar an dans ses murs ou lors de diverses manifestations (AMR Jazz Festival, fêtede l’AMR aux Cropettes) et propose des ateliers de pratique musicale en groupe.

éditorial

par Colette Grand et Grégoire Schneeberger

v i v a l a m u s i c a mensuel d’ information de l ’amr, association pour l ’encouragement de la musique improviséecomité de rédaction: cél ine bi lardo, colette grand et martin wisard [email protected] / amr, 10, rue des alpes, 1201 genève tél. + 41 22 716 56 30 / fax + 41 22 716 56 39 / www.amr-geneve.chpubli cité : tarif sur demande / graph: les studios lolos, [email protected] du moléson, tirage 2200 ex + 2200 flyers géantssur papier recyclo set blanc recycling Fsc 80g /m2 issN 1422-3651

04 0 2 0 2 0j a n v i e r

– Je déteste les anniversaires, les célébrations, les commé-morations, les événements et tout ce qui sert à marquerle coup ! – Ouais... mais c’est important, car c’est aussi l’occasion deressortir tout le fatras du passé et de le compulser ! Riende tel pour comprendre ce qui s’est passé, particulièrementpour nous les nouvelles générations! Or voilà que ce numéro 400 du Viva apparaît exactementà un tournant, un moment où, contre toute attente, unevéritable relève se profile à l’AMR, à commencer par le co-mité: sur les 12 membres actuels, 8 appartiennent à la nou-velle génération, sans oublier les femmes qui représententle tiers de l’effectif. Et puis c’est l’occasion de faire voir cette incroyable collec-tion de journaux parus 9 ou 10 fois l’an pendant plus de38 ans, plus sporadiquement les huit premières années(une partie exposée à l’accueil de notre centre musical, voirla présentation de cet événement deux pages plus loin).Le militantisme de certains numéros est très inspirant pourles jeunes de l’association qui ont aussi cette trempe, d’au-tant qu’elles·ils ont ouvert leur champ d’intérêt et d’actionau-delà de leur pré carré de musicien·ne : parité, égalité,écologie!Enfin un journal ça n’estpas que du texte, c’estaussi des images, desphotos, du graphisme,des dessins, du papier,des couleurs, tout un uni-vers où se plonger quipermet de voyager à tra-vers les âges de l’AMR enimmersion quasi totale.Rappelons que le Viva aau cours du temps revêtudes habits très divers, cequi offre à la nouvelle gé-nération un matériausans équivalent pourcomprendre d’où vientl’AMR, se replonger dansses fameux bals de l’esca-lade et leurs milliers depersonnes déguisées, la fête du numéro cent, le 700e dela Confédération, le Viva deux fois plus grand et trèsétoffé, des concerts fabuleux, de fameux présidents, descomités fulgurants, etc. etc.– En somme, les anniversaires c’est épatant non ?– C’est utile en tous cas, et un bon prétexte pour se ren-contrer et partager ne serait-ce que le verre de l’amitié !

Le supplément central, portraits de l’AMR par Nicolas Masson, ne peut être vendu séparément

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par Ohad Talmor

Terri Lyne Carrington et son immenseexpérience de la musique étaient au fes-tival de l’AMR ce printemps en compa-gnie de John Patitucci et Danilo Perezpour faire la fête aux compositions deWayne Shorter. Tout autre chose ici : unprojet politique et revendiqué commetel. Si l’on traduit la note d’intention, celadonne : «Un message de vigilance, d’in-clusion, d’anticonformisme. Nous avonsréuni nos diversités musicales pour of-frir une alternative au courant domi-nant. La musique transcende et brise lesbarrières, nous renforce et guérit lesvieilles blessures. La musique est unescience sociale». Sur une base formée deTerri Lyne Carrington et de quelquesmusiciennes et musiciens fidèles, MC’S,acteurs et récitants viennent traiter dethèmes tels l’homophobie, la violencepolicière ou les prisonniers politiques.Un second CD, présenté comme un«moment pour souffler », fait entendre40 minutes instrumentales dénomméesDreams and Desperate Measures.L’occasion d’apprécier la très bellebasse d’Esperanza Spalding et la guitareexpressive de Matthew Stevens. Cer-taines parties de cette pièce, passable-ment scénarisées, montrent à quel pointla musique improvisée peut raconter deshistoires, dont certaines, il faut le dire,font froid dans le dos (la guitare de Ste-vens comme un fraise de dentiste parexemple). Terri Lyne Carrington revien-dra au Sud des Alpes le 18 janvier pourune soirée consacrée à la présentationdu prochain festival de l’AMR, aux pho-tos de Nicolas Masson et aux 400 numé-ros de Viva la Musica . Elle sera en labelle compagnie de Kris Davis (piano)et Val Jeanty (turntables), cette dernièrerevendiquant une musique afro-électrodirectement influencée par l’univers duvaudou dans lequel elle a grandi. Terri Lyne Carrington, batterieEsperanza Spalding, basseMatthew Stevens, guitareAaron Parks, piano

Motéma

Revoici le Grupetto qu’on avait laissé aunuméro 375 du Viva (mars 2017). 25 nu-méros plus tard, la joyeuse bande est deretour avec 16 pièces façon Quattro Sta-gioni. 4, le chiffre à retenir. 4 comme unquatuor aux mailles de la complicité trèsresserrées, dont les membres composenttous 4 à égale quantité. 4 comme laCom munauté des quatre rivières, Haute-Savoie, avec pour centre Saint-Jeoire.Inspiré par cette nature, le Grupetto acomposé ce nouveau répertoire en 4 vil-lages de ce petit pays. Fidèle à la formulede départ (discographiée une premièrefois au festival AMR 2008 : « Le Gru-petto en concert à l’Alhambra»), la for-mation pratique un «jazz sans mélo, quitente de vous faire croire, l’espace d’uninstant, que tout va presque bien», dixitzabirrr.net, le site de Yves Cerf. Lesmoyens : des compositions à juste dis-tance entre déconnade et jazz autorisé,une instrumentation et une répartitiondes rôles iconoclastes, des musiciensprêts à tout. Au résultat, un bateau quitangue toujours mais ne chavire jamais.La présente histoire commence en hiver,avec Neige à la Fruitière, fantomatiqueet hanté par une scie musicale. Suivi d’unHivernation qui fait feu d’un solo desaxophone basse incandescent. Et ainside suite au fil des saisons. Quand arrivele printemps, la kena de Printemps auNant nous colore les tympans et pré-cède la clochette qui introduit Sara-bande , peut-être exemplaire du systèmeGrupetto, un morceau qu’on aime par-ticulièrement pour son arrangement in-génieux sur un thème évident. Musette,débridée, cool, punk ou dramatique, lesambiances s’enchaînent jusqu’au Bluesdes hirondelles pas loin de Monk, donton imagine qu’il bénira largement cet opusdepuis son paradis des zinzins surdoués.

Mael Godinat, claviers, saxophone altoYves Cerf, saxophone basse, soprano et kenaStéphane Métraux, saxophone ténor et sopranoSylvain Fournier, batterie, guitare et scie musicale

zabirrr

au Sud des Alpes le 11 janvier

Tant qu’à commémorer, commémoronscarrément. 400 e Viva la Musica versus1er festival de Jazz de Montreux, ça vousdit ? C’est parti ! Cet enregistrement re-late un événement provoqué par des mu-siciens encore actifs (et comment!) 50ans plus tard. De 1966 à 1969, ils tour-nent à quatre, avec Cecil McBee d’abordpuis Ron McClure ensuite, CharlesLloyd, Keith Jarrett et Jack De Johnette.Et passent par Montreux dont ils serontla première tête d’affiche du festival.TCB publie aujourd’hui ce concert en-registré par la RSR de l’époque dans lacollection Swiss Radio Days, aux tempshéroïques de la prise de son – mais avecun résultat admirable – , racontée dansle booklet de ce double CD. Tout com-mence par un tranquille Days andNights Waiting de K. Jarrett puis le trucdécolle vraiment avec Lady Gabor deGabor Szabo, la flûte de Lloyd qui n’enfinit pas de dessiner des formes abs-traites, le piano de Jarrett qui déjà jouedes coudes non seulement sur le pianomais avec celui qui deviendra son meil-leur stimulant, Jack De Johnette. Un bat-teur pas du tout en reste, peut-être le plusfrappé de tous, d’ailleurs, sur le titre sui-vant, Sweet Georgia Bright, signé Lloydcomme le reste des compos. Lloyd quitire ici de son sax une ménagerie entièrede sonorités. Après un Love Ship par-fumé du Jarret à la limite du rasantcomme il peut l’être, on passe à LoveSong to a Baby où le même pianiste (est-ce vraiment le même ?!) envoie une introdélicieusement biscornue puis un solod’anthologie. Mais la palme de cette mu-sique d’une liberté fraîche et joyeuse re-vient probablement au fameux ForestFlower qui clôt le disque. Toutes les an-nées 60 dans un disque de jazz.

Charles Lloyd, saxophone, flûteKeith Jarrett, pianoRon McClure, contrebasseJack De Johnette, batterie

TCB

Terri Lyne Carrington and Social Science

Charles Lloyd Quartet

Waiting GameMontreux Jazz

Festival 1967Les Quat’Saisonsdu Grupetto

d ’ I C I e t d ’ A I L L e U r S : A C C d g C d ! par Jacques Mühlethaler

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Viva la Musica, le toujours enthousiastejournal de l’AMR, reflet dans la forme etdans le fond de notre association à traverscelles et ceux qui l’ont tour à tour portéen variant ses formats et sa prose, aurasurvécu à toutes les intempéries pour at-teindre ce numéro exceptionnel de 400 !À cette occasion, nous vous offrons la pos-sibilité de compulser et feuilleter une par-tie de cette riche collection née dès lesdébuts de l’AMR. On se réjouit de vousaccueillir en ce 18 janvier, vous les contri-butrices et contributeurs du Viva, vous quile lisez ou vous qui aller le lire. Et d’échan-ger des souvenirs, de faire des proposi-tions pour demain, de boire un verre pourensuite monter à la salle de concert écou-ter trois femmes qui jazzent puissamment,les impeccables Kris Davis, Terri Lyne Carrington et Val Jeanty.La suite au 401e. Viva la Musica:

Céline, Colette, Aloys et Martin

S A M e d I 1 8 j A n V I e r à 1 9 h 3 0 par le cervelas, les lolos et nicolas masson

triple événement à l’AMR !

nom et prénom

adresse

NPA-localité

e-mail

à retourner à l’AMR,10, rue des Alpes, 1201 Genève

nous vous ferons parvenir unbulletin de versement pour lemontant de la cotisation (60 francs, soutien 80 francs)...soutenez nos activités (concertsau sud des alpes, festival de jazzet festival des cropettes, ateliers,stages) en devenant mem bre del’AMR: vous serez tenus au courantde nos activités en recevantvivalamusica tous les mois et vousbénéficierez de ré duc tionsappréciables aux con certsorganisés par l’AMR

devenez membre de l’Amr !

Cette soirée de présentation de l’affiche et du programme du 39e AMR jazz festival sera aussi celle du vernissage de l’exposition photographique portaits de l’AMRet du V i v a l a M u s i c a , qui fête en ce mois de janvier 2020 sa quatre-centième édition

VIVA LA MUSICA 400

portraits de l’AMRune série de photographies par Nicolas Masson

Depuis mon adolescence, l’AMR fait partie de ma vie.Dans cette maison j’ai entendu des centaines de concerts,j’ai découvert l’improvisation jazz au sein des ateliers, j’aimonté mes premiers projets musicaux, j’ai passé des mil-liers d’heures à travailler mon instrument et j’y ai rencontrédes ami·e·s pour la vie.Association de musiciens, club de jazz, école de musique,lieu de rencontres et d’échanges, l’AMR est un lieu uniqueen son genre, mais aussi par sa longévité. Depuis long-temps fasciné par la diversité et les fortes personnalités quil’animent, j’ai eu envie de rendre un hommage en imagesaux femmes et aux hommes qui font notre association. Lemoment me semblait opportun, en cette période charnièreoù les membres fondateurs prennent leur retraite, où lesancien·ne·s élèves des ateliers reprennent le flambeau et oùde très jeunes personnes s’investissent dans la vie de la maison. Intemporelle, née d’un autre temps mais en phase avecnotre époque, avec toujours le même désir sans conces-sions de défendre les musiques improvisées, l’AMR vit etles gens qui la portent traversent le temps, les disparus meparaissant parfois se réincarner et continuer le chemin avecles autres. Pour ce projet photographique, j’ai voulu montrer cesfemmes et ces hommes tel·le·s que je les croise tous lesjours dans les couloirs du 10 rue des Alpes, tels qu’ils etelles sont et sans artifice. Un fond et une pose unifiés sou-lignent l’esprit collectif que l’association défend bec et on-gles, même si ces fortes personnalités ne peuvent ques’exprimer de façon criante, malgré elles.L’utilisation d’un support argentique et d’un appareil pho-tographique semblable à celui qui a accompagné le pro-gramme Apollo sur la lune donne une dimensionintemporelle à la qualité des images. Aussi intemporel quel’AMR, mon cher vieux boîtier moyen format traverse lesâges et reste hier comme aujourd’hui le meilleur outil d’ex-pression et de créativité qui a inspiré sa création.Cette série de portraits n’est évidemment pas exhaustive. Ily a des absents, des disparus, et je pourrais continuer à fairedes images des années durant. C’est un instantané, un hom-mage à ces belles personnalités et à cette association quim’a tant apporté. Nicolas Masson

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au sud des alpes, club de jazz

et autres musiques

improvisées

M A r d I jam SeSSiOn à 21h14

Sauf indication contraire, les concerts ont lieu à� 21h30 au Sud des Alpes, 10 rue des Alpes à Genève

20 francs (plein tarif) /15 francs (membres, ADEM, AVS, AC, AI, étudiants) /12 francs (carte 20 ans).35 francs (plein tarif) / 20 francs (membres, ADEM, AVS, AC, AI,étudiants) / 15 francs (carte 20 ans).et ce logo pour dire que c’est gratuit; lors des soirées à la cave, le prix des boissons est majoré.

Prélocation possible à l’AMR, et sur le site www.amr-geneve.ch

Sur présentation de leur carte, les élèves des ateliers de l’AMR bénéficient de la gratuité aux concerts hors faveurs suspendues.

christian gr

af par

isab

elle m

eister

2 0 2 0j a n v i e r

au sud des alpes, club de jazz et autres musiques improvisées

S A M e d I 18

CHriSTian GraF aveclOST in a dream et STraTUS SUr le PlaTeaU

S A M e d I 11

vernissage du nouveau CD :leS QUaT’SaiSOnS dU GrUPeTTO

V e n d r e d I 10

p a y e z u n e e n t r é e , v e n e z à d e u x

Une soirée où il est question de la dualité entre écriture et improvisation, entre terresinconnues et terrains connus. Avec Nicolas, nous partons à la rencontre de PaulMotian et de son univers musical si particulier, tandis qu’avec Stratus nous explo-rons un répertoire entièrement composé par le trio. Je me réjouis de converser avecces musiciens qui m’inspirent. Merci à l’AMR ! Christian Graf

terres inconnues – terrains connus

Présentation du prochain AMR jazz festival et vernissage de deux expositions à 19h30 à l’accueil

j e U d I 16à 20 h , un atelier jazz moderne de Nicolas Masson avec Flavie Ndamet Jérôme Eschbach, saxophone alto / Steffen Mittwich, saxophone ténorYann Aebersold, guitare électrique / Charles Della-Maestra, pianoLéon Boesch, basse électrique / Martin Walther, batterie

à 21 h, un atelier jazz moderne de Pierre-Alexandre Chevrolet avec Angelique Foussat, chant / Giachem Michela, saxophone ténorNaïma Cedat, guitare électrique / Nicolas Décrevel, pianoOliver Morgan, basse électrique / Richard Wagner, batterie

à 22 h , un atelier jazz moderne de Thomas Florin avec Maëlle Meris, chant David Cottet Dumoulin, trompette / Mattias Klopfenstein, saxophone altoNatalia Vokatch, piano / Alessandro Marra Manzione, contrebassePaul Caro, batterie

leS aTelierS de l’amr en COnCerT

$

COnCerT & jam deS aTelierS à la cave

à 20h30, un atelier jazz moderne de Luca Pagano avec Deborah Lechtman, flûte / Alexander Tyler, saxophone alto.Yannick Lavall, saxophone ténor / Robert Watkins, guitare électriqueCarlo Forti, piano / Artiom Missiri, basse électrique et à 21h30, jam session

M e r C r e d I 15

Le Grupetto:Yves Cerf, saxophones basse, ténor et soprano, kenaMaël Godinat, piano, clavierStéphane Métraux, saxophones soprano et ténorSylvain Fournier, batterie, scie, trucs

En 2019, le Grupetto a été invité par l’écomusée PAYSALP et la CC4R en Haute-Savoie à composer pour chaque saison un répertoire original, créé dans quatre lieuxde cette région. Les quatre saisons, les pommes, le terroir, sont sources d’inspirationpour fêter ensemble la fertilité, la diversité et les charmes de ces lieux regorgeantd’histoire, de mémoire et de fruits délicieux, ronds, à la pulpe ferme et juteuse commede la bonne musique et comme le CD de ce travail qui sera verni côté Suisse ce soir.

annOnCe dU 39e

amr jazz FeSTival + POrTraiTS de l’amr et 400 viva la mUSiCa

nico

las mas

son

Lost in a dream :Christian Graf, guitare électrique, loopsNicolas Masson, saxophones

Stratus sur le plateau :Christian Graf, guitare électrique Pierre-François Massy, contrebasseMarcel Papaux, batterie

arTHUr HnaTeK TriO

V e n d r e d I 17

Une contrebasse « dropée » qui grossit des riffs brutaux, des breaks continuelsqui syncopent des rythmes obstinés, des parties improvisées qui occasionnent dessolos imperturbables : les compositions du batteur genevois Arthur Hnatek ré-vèlent qu’il y a aussi du jazz quelque part entre le métal et le breakbeat et qu’ilest non seulement l’un des plus brillants musiciens de sa génération, mais aussiun formidable leader.

Arthur Hnatek, batterieFrancesco Geminiani, saxophone ténorFabien Iannone, contrebasse

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m a r d i JAM session à 21h28

l u n d i m a r d i m e r c r e d i j e u d i 20 21 22 23

Carole Marque-Bouaret,chant, clarinette turque,duduk, sazElsa Ille, accordéonJérôme Salomon, percussions

à la cave à 20 h 30

L’univers musical de Julie Campiche touche à troismodes d’expression : le classique, l’improvisationet l’électronique. Avec ce projet, elle désire réuniret repousser les limites de chacun d’eux, en s’en-tourant de personnalités musicales hautes en cou-leurs venues d’horizons très différents : un trio decordes constitués de musicien.ne.s très compétent.es tant en classique qu’en im-provisation, avec Christophe Calpini, électron extra libre aux multiples facettes.

Amours passionnées etlointaines, départs et re-trouvailles, exils etfêtes… Le trio Mahaleb

plonge ses racines profondément pour créer un univers d’émotions riches etcontrastées à l’image des chemins qu’il parcourt. Les langues se délient, lesmusiques se relient. Un délice de rêve, de voyage et d’espoir au cœur de la Tur-quie et de l’Arménie. Concert organisé par les Ateliers d’ethnomusicologie et l’AMr,avec le soutien de la ville de Genève et du fonds culturel sud.

Trio MAHALeBmusiques turques et arméniennes

24v e n d r e d i d e l ’ e t h n o à 21h

Joe HAider seXTeTT 2020AS TIME GOES BY

s a m e d i preMier février

j e u d i 23à 20 h , un atelier jazz moderne de Luca Pagano avec Amy Sosa, chant / Jérôme Ceccaldi, saxophone altoStéphane Emery, saxophone ténor / Bruno Sylvestre, guitare électriqueNadia Massé, piano / Lea Brunner, basse électrique / Jorge Barros, batterie

à 21 h, un atelier binaire de Christophe Chambet avec Fanny Graf, chant / Pierre Dicker, guitare électriqueEric Pfirsch, guitare électrique / Lionel Rossel, basse électriqueLaoise Ni Bhriain, batterie

à 22 h , un atelier jazz moderne de Luca Pagano avec Véronique Lattion, chant / Christelle Iskander, violonFrançois Clerc, saxophone ténor / Iain Barson, guitare électriqueJavier Bartolomei, piano / Massimiliano La Marca, contrebasseFrançois Gisel, batterie

Les ATeLiers de L’AMr en ConCerT

j e u d i 30à 20 h , un atelier Grant Green de David Robin avec Yann Bonvin, trompette / Mattias Klopfenstein, saxophone alto Jacques Ferrier, saxophone ténor / Charly Ducros, guitare électriqueFrédéric Rotsaert, guitare électrique / Gilles Doessegger, piano Léon Boesch, basse électrique / Raoul Gavairon, batterie

à 21 h, un atelier jazz moderne de Pierre-Alexandre Chevrolet avec Jean-Philippe Nallet, harmonica / Jean-Pierre Gachoud-Ramel, saxophone ténor / Gilles Demottaz, guitare électrique / Jacques Covo, pianoFrédéric Bellaire, contrebasse / Salomon Lahyani, batterie

à 22 h , un atelier jazz modal et ragas de Marc Liebeskind avec Isabelle Michoud, chant / Jocelyne Gunzinger, chant Delia Devecchi,violon / Martin Rieder, saxophone ténor / Arno Kristensen, pianoClaude Hostettler, basse électrique / Etienne Froidevaux, batterie

Les ATeLiers de L’AMr en ConCerT

$

ConCerT & JAM des ATeLiers à la cave

à 20h30, un atelier jazz moderne de Paolo Orlandi avec Esther Vaucher, saxophone alto / Théo Hanser, saxophone ténor Augustin Sjollema, guitare électrique / Andrea Bonnet, piano / Lucien Voser,basse électrique / Etienne Froidevaux, batterie, et à 21h30, jam session

m e r c r e d i 29

Séverine Morfin, violon alto & effets électroniques Eric Longsworth, violoncelleMatyas Szandai, contrebasseJulie Campiche, harpe, effets électroniques & compositionChristophe Calpini, percussions & électronique

s a m e d i 18

Kris Davis, pianoTerri Lyne Carrington, batterie Dj Val Jeanty, turntables

KrisdAvis´

diAToMriBBons

s a m e d i 25

Michael Moore, saxophone ténorClemens Van der Feen, contrebasse Gerry Hemingway,batterie Harmen Fraanje, piano

MiCHAeL Moore’s FRAGILE QuArTeT withGerrY HeMinGWAY

BroKen sHAdoWs v e n d r e d i 31

Pédagogue, arrangeur, pianiste et compositeur, je suis actif depuis plus de soixanteans dans le monde du jazz, et malgré mes 83 printemps, je n’en vois pas la fin etsuis toujours éveillé. Je remercie infiniment toutes les personnes que j’ai croiséesdans ma carrière et présente ici mon nouveau projet en sextet As Time goes by, unair que l’on retrouve dans le film Casablanca. Joe Haider

Tim Berne, saxophone alto / Chris Speed, saxophone ténor, clarinetteReid Anderson, contrebasse / Dave King, batterie

JuLie CAMpiCHesTrinGs proJeCT

Le Fragile quartet du saxophoniste Michael Moore réunit deux générations d’im-provisateurs, qui trouvent un terrain commun pour une musique construite autourde mélodies simples, presque des chansons, avec quelques lignes de conduites. «Souvent nous savons où nous commençons, mais pas où nous allons finir.»

Âmes sœurs communiant autour d’amours partagées et d’inspirations communes,les musiciens de ce quartet visitent la musique intemporelle des tous grands, telsJulius Hemphill, Dewey Redman, Ornette Coleman ou encore Charlie Haden.Le souffle et la pulsion émotive de cette musique est indéniable, elle nous trans-porte et donne des ailes à ces quatre musiciens exceptionnels.

Inspirée par les Diatomées, des micro-algues aux structures complexes et orne-mentées desquelles elle s’approche et s’éloigne, Kris Davis alterne entre le microet le macro, modèle les détails puis prend de la distance pour observer commentces éléments structurent la composition. En compagnie de la fabuleuse Terri LyneCarrington et de la surprenante DJ Val Jeanty, elle nous présente son dernieralbum.

fAveurs suspendues

fAveurs suspendues

Joe Haider, piano, compositionsBert Joris, trompetteDominic Egli, batterieHeinz von Herrmann, saxophone ténorJohannes Herrlich, tromboneRaffaelle Bossard, contrebasse

m a r d i JAM session à 21h21

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V I V A L A M U S I C AI V A L A M U S I C A VV A L A M U S I C A V IA L A M U S I C A V I VL A M U S I C A V I V AA M U S I C A V I V A LM U S I C A V I V A L AU S I C A V I V A L A MS I C A V I V A L A M UI C A V I V A L A M U SC A V I V A L A M U S IA V I V A L A M U S I CO S U D E S A L P E S1 9 8 1 2 0 2 0

Philippe Berthet

Ils ont inventé le Viva la Musica en 1973 et l’ont porté sur 400 numéros. Sandro Rossetti, Phi-lippe Berthet, Jean Firman, Aloys Lolo, Jean-Pierre Wittwer, Philippe Koller, Juan Martinez.Son comité actuel est un trio composé de Céline Bilardo, Colette Grand et Martin Wisard.Trio qui a souhaité donner tribune libre (Viva libre plutôt) à ses illustres prédécesseurs. Qua-tre pages de ce journal leur sont ainsi consacrées, avec aussi un clin d’œil à ceux que ne vouslirez pas ici, ou qui agissent, indispensables, à la bonne marche du journal.

(R.Loponte) n° 100 du Viva la musicaUn journal est indispensable à la vie d’une association. J’ai toujoursdéfendu cette idée depuis les débuts de l’AMR en 1973, anticipant surles difficultés de se faire accepter dans le paysage culturel genevois. C’estaussi une façon d’être visible dans l’espace public pour faire connaîtreles valeurs artistiques et politiques défendues par la musique improvi-sée, sans oublier nos utopies et nos difficultés financières. Faut dire qu’àcette époque le journal Tout Va Bien est un vrai stimulant de réflexionet de mise en page originale.Le premier numéro Bimestriel d’informations de l’AMR paraît en jan-vier 1975, il est vendu à 1 Fr et tiré à 1500 exemplaires. Du numéro 2 aunuméro 10 il est offert et paraît sous le titre AMR ; les numéros 6 à 10étant en collaboration avec la salle Patinõ, haut lieu de la créationcontemporaine où Jean-Jacques Monney, directeur du Centre univer-sitaire, accueille notre association. Différentes lignes graphiques sont ànoter durant ces deux premières années.À partir du no11 en septembre 1976, le journal prend le nom de VivaLa Musica, nom italien comme les annotations dans les partitions…c’est la chanteuse Bérengère Mastrangelo qui nous a soufflé à l’oreillece titre évocateur! Cette année-là, le journal prend de la consistancedans sa rédaction, sa confection restant très artisanale, table lumineusecomprise. C’est avec Éric Jeanmonod, graphiste et dessinateur aux mul-tiples talents, que je confectionne ce petit bijou en noir et blanc, au for-mat A5, facile à mettre dans la poche. C’est aussi grâce au soutien de JoCecconi de l’imprimerie Médecine et Hygiène, avec des coûts défianttoute concurrence, que nous réalisons cette toute première étape dujournal. Je ne peux penser à ces années sans un petit clin d’oeil en par-ticulier à François Jacquet, Do Wiedmer Graf et Olivier Magnenat.Le passage de témoin se fait au no34 en juin 1981 avec les fameux Stu-dios Lolos (Patricia Plattner, Philippe Deléglise & Aloys Lolo) et Tex-tuel (Jean Firmann). Cela correspond à la date d’ouverture du Centremusical provisoire, au 10 rue des Alpes, le 11 septembre 1981.Il reste à raconter les 366 numéros qui viennent s’ajouter à cette belleaventure toujours vivante.

Sandro Rossetti*, 25 novembre 2019

Histoire de me rafraîchir le disque dur, j’ai ex-tirpé de ma collec’ du siècle passé le Viva no 63de septembre 84: en ce temps-là, il y a trente-sixans, nous étions sédentarisés depuis trois ans, mi-raculeusement (encore que provisoirement !)casés dans les anciens locaux du Dauphiné libéré,rue des Alpes, plutôt que dans ceux, flambantneufs, de la nouvelle Maison des arts où, tandisque le chantier du Grütli battait son plein, il avaitsi longtemps été question de nous loger.

En ce temps-là, l’administration tenaitses quartiers au troisième, les bureauxétaient équipés de machines tout demême électriques, je crois, peut-êtremême d’une photocopieuse, et les ordi-nateurs portables étaient encore unevue de l’esprit. Les téléphones en baké-lite et à cordons entortillés remplaçaientles smartphones, et c’était toute une his-toire de planifier une répète, surtoutlorsque le dernier membre du groupe,enfin atteint, récusait toutes les dates ac-cumulées au cours d’une fastidieusesérie de coups de fil successifs ! Je mesouviens du bureau-cagibi de l’adminis-trateur François Jacquet où s’alignaient,

pas de panique, il est une île

once upon a time… e * je profite de cettetribune pour vous informer qu’on fêteles cent ans de laconstruction de l’

le mercredi 8 jan-vier dès 18h30 surplace, au 10 de larue de la rôtisserie...musiques, raclettes,surprises... allons-y!

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ici il faudrair cerner nicole.elle a eu des contacts étroits avec nelso-net aloys, désormais avec martin

états d’ânedans de poétiques volutes de fumée et autreseffluves botaniques, les classeurs fédéraux. Ilfaut dire qu’en ce temps-là, la maison fumaitde la cave aux greniers, ce qui n’est qu’unefaçon de parler puisque nous n’avions pasencore investi ni le sous-sol ni les combles.Mais on fumait, et comment ! dans la sallede concert du premier où le bar, tenu d’abordpar Sylviane Magnenat puis Dominique Va-lazza, alignait son zinc à droite en entrant, etoù les murs porteurs encadrant la scènen’avaient pas encore été ingénieusement ré-duits par Roger Loponte (dans l’impasseMingus au-dessus de laquelle il trône désor-mais, le bar, les automobiles pouvaient encorese faufiler vers la rue de Berne). En ce temps-là, Aloys annotait de couleurs vives les textesdactylographiés que je lui soumettais pourViva et qu’ensuite, de Carouge aux Eaux-Vives, il livrait à bicyclette à Jean Firmann.Celui-ci les composait alors dans son atelierde l’entresol avant de les retourner lui-mêmejusqu’en l’ancienne cité sarde, et je me sou-viens de la petite révolution que ç’avait étélorsque l’avènement du fax était venu court-circuiter ces indispensables mais chrono-phages allers-retours. En ce temps-là jedécouvrais tous ces lieux de production, cescharmants manufacturiers et leurs procédésartisanaux, et c’est pourquoi le no63 de sep-tembre 84 revêt pour moi une significationparticulière: succédant à Jean-Pierre Wittwer,initial « coordinateur » du journal, ç’avait étéla première livraison placée sous ma respon-sabilité, et j’avais sans doute passé un tempsconsidérable à traquer les coquilles sous lacharpente des Studios Lolos, penché sur lesgrandes pages millimétrées où Aloys avait dis-posé les blocs de textes : en ce temps-là, la mise en page ne s’effec-tuait pas à coups de clics, mais avec toutessortes de colles et des cutters. Parcourant les pages de ce no63, où virevol-tent en couverture de voluptueuses nym-phettes blanches & noires esquissées parDaniel Suter sur fond de portée céleste, letemps enfui me file comme du sable entre lesdoigts. Dans son édito, le président FrançoisChevrolet égratigne la presse et conclut,amer : Ailleurs, ou avant, certains s’y enten-daient à mettre en valeur toutes les ressourcesde leur région, mais tel n’est plus le cas de nospauvres journaux…Au moins y avait-il encoredes journaux ! Yves Massy livre un compte-

rendu enthousiaste du concert et du stage – onne parlait pas encore de masterclass! – donnéspar le pianiste Ran Blake, et déplore d’autantplus un public homéopathiquement dilué(tiens donc ?!). Au New Morning on peut en-tendre du rock genevois, à La Traverse, dansle cadre du festival de la Bâtie dont l’AMRétait encore partenaire, de la chanson (Agnèsde Crousaz, accompagnée par Pascal Chenuet Olivier Magnenat), une phalange de treizemusiciens drivés par Bovard et Francioli, ouencore Jacques Probst et Patrick Mamie, em-barqués dans le Transsibérien de Cendrars. La5e édition du Festival Twist & Scootermélangeles genres et quelques têtes d’affiche commeRay Lema au parc Marignac à Lancy, notam-ment décoré par Poussin, tandis qu’auxGranges de Malval, ça chavire entre tangonuevo et musique latine (Mosalini-Beytel-mann-Caratini, Bolivia Manta, Toto La Mon-posina…). Dans nos murs, en ce mois deseptembre, se produisent rien moins que JohnAbercrombie avec Marc Johnson et PeterErskine, Gerri Allen avec Oliver Lake, SantiDebriano et Andrew Cyrille, John Surmanavec Christy Doran, Peter Warren et Victor

Lewis… wow ! Et puis aussi l’actuel co-prési-dent Maurizio Bionda, Maurice Magnoni,Jacques Demierre, les frères Chevrolet, Chris-tian Graf, Claude Jordan, Ian Gordon-Len-nox, Pete Ehrnrooth, Dom Valazza, DidierHatt, Nunusse Bourquin, Popol Lavanchy,Frédy Studer... Et encore le mythique BigBand de l’AMR sous la conduite d’OlivierMagnenat, également à fond de cale ryth-mique avec Taba aux percus et Marc Erbettaà la batterie. Car si Pierre Gauthier figuredans les rangs, c’est en qualité de tromboniste,en la bonne compagnie de Yves Massy. On y(re)trouve aussi Graf à la guitare, Jordan auxflûtes, Magnoni, Chevrolet et Marco Sierroaux saxes, et un prestigieux pupitre de trom-pettes : Daniel Verdesca, François Berthet…et Erik Truffaz, mais voui! Au verso du jour-nal, la récente École des technologies musi-cales annonce son programme de la rentrée etje glisse deux mots quand même, juste pourdire qu’un saxophoniste passe le flambeau dela conciergerie à un batteur, que Marco Sierroremet ses balais à Marc Erbetta (!) …À remuer le passé on disperse inévitablementquelques cendres que je laisserai retomberdoucement, histoire de ne pas rameuter lespleureuses : des musiciens, des amis chers sontpassés, parfois trop vite, mais ils cohabitentdans nos mémoires et je ne souhaite pas trou-bler leur repos. Évoquant le passé, je veux sur-tout m’appliquer à souligner la remarquable

continuité avec un présent dontil n’y a pas à rougir: l’affiche duSud des Alpes demeure stu-péfiante, mois après mois, et une

nouvelle génération de jeunes musiciennes etmusiciens, issu.e.s du sérail et arpentant lesscènes du monde, force l’admiration par sonindiscutable talent. Les anciens n’y sont paspour rien, qui ont su former la relève et luidonner sa chance en l’intégrant à tous les ni-veaux du fonctionnement associatif. Et puis,du journal de 84 à celui de 2020, je suis trèsheureux que, malgré de périodiques remisesen question au cours de son existence agitée,il ait su résister aux sirènes des mutationstechnologiques lesquelles, fourbissant leur im-parable argumentaire économique, ont plusd’une fois voulu le réduire à une simple news-letter ! Aujourd’hui, le « coordinateur » histo-rique cède enfin le pas à un véritable comitéde rédaction : deux filles, un garçon, là encoreles temps changent, c’est parfaitement réjouis-sant, et voilà pourquoi, cédant pour finir à unefacilité qui n’a rien de coupable lorsqu’elle estassumée avec sincérité, je m’écrie de toutcœur avec eux :

VIVA LA MUSICA!Philippe Koller

D’octobre 1990 à octobre 1997, j’ai conduitl’attelage du Viva la Musica, carrosse déglin-gué, bariolé comme les maisons plantées ausommet des cerros de Valparaiso. La carrioleétait tirée par deux chevaux qui aimaient à semordiller l’encolure: le devoir de satisfaire, unefière cavale, et le désir de déplaire, une rosseaux dents jaunes. Nous foncions sur des routesparfois sinueuses, pleines d’ornières et de gen-darmes couchés (et aussi debout!), parfois rec-tilignes mais non dépourvues de nids-de-pouleou de crevasses, en tenant peu compte des po-teaux indicateurs. Mon prédécesseur à ce siège,Philippe Koller, stylo virtuose et archet vibrant,appelé vers d’autres horizons, m’avait cédé laplace — dur tape-cul — de cocher appointé.Quant à mon successeur, je ne m’en souvienspas, je m’étais déjà évaporé.

Je tenais les rênes, mais ceux qui faisaient avan-cer la voiture étaient les amis Jean Firmann,poète aux rythmes irréfutables, frère d’armesaux poches et oreilles percées, ouvert commeune lettre sans destination, et Aloys (rebelle,ah!) qui, dans sa forge des studios Lolos à Ca-rouge, torse nu, penché sur sa planche commeun dompteur au-dessus de la gueule d’un lion,donnait corps aux mots et aux images qui al-laient illustrer le nouveau numéro de VLM.Nous formions une sainte trinité dont je n’au-rais pu rêver, moi qui redoutais les collectifs, leschapelles, les associations, les chœurs d’angesou les clubs de mâles à la recherche de leur vi-rilité perdue comme on craint une maladiecontagieuse et incurable. J’y trouvai pourtantune mini-communauté d’individus (au sensstrict), la seule acceptable, la seule véritable.Tous les lundis soirs, il y avait comité au Suddes Alpes. Je m’y rendais comme on va auMusée de l’homme : étonné et ravi. Mais je nepouvais pénétrer dans le sanctuaire de la mu-sique improvisée (comme on disait à l’époque)sans m’arrêter auparavant dans le bureau-oasisde mon cher François Jacquet. Il m’accueillaittoujours d’un retentissant «Salut, Martinez!»,habitude prise en 1968 (année moins érotiqueque celle qui suivrait mais bien plus excitante…)lorsque nous nous rencontrâmes pour la pre-mière fois au Collège moderne à la rue de Can-dolle, lui dans son costume bohème de prof demusique — qu’il étrennait — et moi, dans matenue proto-grunge d’élève dissipé.Pendant ces moments d’intimité, de conversa-tion sereine, le visage de François s’éclairait,transparent, comme si une bougie l’illuminaitde l’intérieur, roulant son joint avec dextérité,

once upon a time… et c’est pas fini, youpie!

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4 0 0 dait, cherchant dans la musique à atteindre cequi ne se trouve nulle part sinon peut-être ensoi-même. Le réel ? C’est un téléphone qui sonne sans quepersonne jamais ne réponde. Alors il ne resteplus au primate évolué qu’à revenir sur le sen-tier qu’il s’est tracé, semelles enfoncées dans laterre, mais avec le regard à hauteur d’homme,car si nous nous résignons à fixer nos chaus-sures, fussent-elles des Nike ou des Vans, on nepeut que faire connaissance avec la froide etrude logique des lampadaires. Mais il arrive ce-pendant que bosses vaillent éveil. Et l’on réalisesoudainement que l’on échafaudait sa petiteréalité personnelle avec les pièces colorées d’unjeu de Lego gardé jalousement dans le coffrepoussiéreux de l’enfance dont on a perdu la clédepuis longtemps.Un journal c’est aussi cela: la réalité de chacunqu’il faut faire cohabiter sans que cela pro-voque une Guerre de Cent ans à chaque nu-méro. VLM qui, grâce à Dieu, n’est pas devenuun bulletin de paroisse, a su maintenir le capd’une bonne espérance, accueillant proses tech-niciennes et proses inspirées, dessins, photos etautres illustrations. C’est en tout cas le senti-ment que j’ai eu en décortiquant les dernièreslivraisons. Ma plus grande joie aura été d’y dé-couvrir que les Enveloppes de Claude Taba-rini, le Léon-Paul Fargue de l’Ilôt 13, y avaienttoujours leur table réservée.Tant qu’on pourra LIRE des textes de cet aca-bit, ou les cascades argentées de Firmann etd’autres graphomanes obstinés dans le sillagede l’ex-Père Monnier, alors la partie n’est pasjouée. Car comme l’écrivait le buveur d’eaudans une chronique intitulée Le manteau percéde Spinoza parue il y a 25 ans : «Nul n’a autantfui la pensée que l’homme de ce temps. Mais làoù il y a un trou, une brèche, une ouverture, lavie s’y engouffre. Et avec elle, la lumière et lapensée.» Je souhaite donc à Viva la Musica defavoriser les fissures et de ne pas craindre lessorties de route au risque de se complaire dansla satisfaction et le repos, ce que pointait égale-ment le buveur d’eau, encore lui ! il y a plusd’une génération: «À chaque tour de manivelle,l’humanité progresse. Les obèses boivent du jusde rose, les minces se font tirer les cartes et, ail-leurs, forcément ailleurs, les maigres et les sque-lettiques tracent des signes dans la poussière.Puis l’humanité décide de se reposer, chausseses charentaises et décapsule une bouteille debière. C’est la société des loisirs, du temps libreet du perfectionnement de soi.»

Juan Martinez

landsgemeinde locale l’ait refusé puis accordésous la contrainte du Tribunal fédéral. Quant àGenève, c’était la « crise », oui, Mesdames etMessieurs, la «crise», celle-là même que j’avaisvécue dans les années 70 (pétrole), dans les an-nées 80 (cul-ture) et dans les années 90 (immo-bilier). Aujourd’hui, je suis un peu perplexe,quelle est la nature de la crise actuelle? Ah,mais bien sûr : la disparition progressivedes partis conventionnels (RRRRRZZZZZZ,RRRRRRZZZZZZ, RRRRRRRZZZZZZ).Une succession de crises ça s’appelle une mu-tation. Nous sommes tous des mutants.Comme journaliste de métier, je rendais comptede l’actualité, d’événements sociaux, poli-tiques, culturels et internationaux. Mais l’inter-minable litanie des heurs et malheurs del’existence — qu’il s’agissait de transcrire leplus objectivement possible, ha, ha, ha ! —m’apparaissait de plus en plus comme frappéed’irréalité. Petit à petit, l’information était scé-narisée, arrangée, maquillée, prête à tenir sonrôle dans le grand spectacle d’une société vam-pirisée par l’économie. Pendant les sept anspassés à cornaquer Viva la Musica, qui ontcoïncidé avec la durée de ma vie profession-nelle, j’ai travaillé dans trois médias différents.J’ai démissionné des deux premiers et j’ai étéviré du troisième (pour incompatibilité avec lesvaleurs du quotidien). Décidément, ce fut unebelle carrière. Mais ces péripéties et autres vi-cissitudes liées à mon caractère chatouilleux nefaisaient que renforcer l’attachement quej’avais pour VLM, dont le seul titre suffisait àme réjouir.Au moment de boucler chaque numéro, je son-geais à la sentence de Sénèque : «Ce n’est pasparce que les choses sont difficiles que nousn’osons pas, c’est parce que nous n’osons pasque les choses sont difficiles ! » Mais à cettenoble assertion venait tout de suite s’opposerla non moins profonde citation d’un autre phi-losophe, masqué celui-là, Michel Audiard :«Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’onles reconnaît.» J’étais ainsi confronté à un di-lemme qui avait pris la forme de la «Chroniquedu buveur d’eau» que je signais mensuellementde ce pseudonyme parfaitement antinomique.Le voyage dans le temps et l’évocation du passétraversent une mémoire qui, à l’instar duGruyère, n’a de savoureux que les trous. Car lamémoire préfère la fiction à la réalité. Ainsil’absence de matière, de substance organique,favorise les transports ardents, french-cancanfrénétique dansé par la folle du logis, l’imagi-nation, qui en règle générale, au terme de sesvoltes et sauts de cabri, se retrouve ivre-mortesur le pavé en compagnie d’autres enthou-siastes invétérés comme l’exaltation anti-spé-ciste ou la communication prophétique, lesderniers avortons de l’époque. Mais il y a uneautre imagination, sans lieu de résidence nidogmatisme militant. Une imagination qui nes’intéresse pas à l’actualité mais ne tend qu’à sefondre dans le réel. Le réel ? Mais oui, vous savez bien : ce que l’ona sous les yeux et qu’on ne voit pas… qu’on neveut /peut pas voir. C’est la lumière permanentede John Coltrane dans sa quête éperdue del’absolue fraternité, âme brûlée par le soleilnoir de la mélancolie ; c’est le hurlement deCharlie Mingus à la clarté de la lune à Cuerna-vaca le 5 janvier 1979, au-dessous du volcan oùpasse l’ombre discrète du consul Geoffrey Fir-min; c’est la rage de Miles Davis face au sys-tème Black & White qui, malgré sa trompette,n’est jamais parvenu à transformer, tout aulong de sa carrière, la hargne raciste des flicsaméricains en cris d’amour ; c’est le piano in-conditionné de Thelonious Monk qu’il ne cessede démembrer et remembrer au fur et à mesurequ’il se fragmente et se reconstitue lui-même;c’est mon ami P. qui joue et joue encore, souf-flant dans son sax comme si sa vie en dépen-

volant sur son tapis de soie avec l’air d’êtreresté dans ce bas-monde pour obéir, compatis-

sant, à je ne saisquelle obscureloi de solidaritéhumaine alorsqu’il se sentaitdéjà tiré vers lehaut. Puis j’allais re-t rouver l ’es -couade du Polit-buro : SandroRos setti, figuref e l l i n i e n n e ,au cœur groscomme un pa-nettone de Noël,t o u j o u r s e n

avance d’une indignation; Pierre Losio, tribunsans tribune, sinon celle de Genève (piètreconsolation), avant qu’il ne rejoigne les Verts(beaucoup de plantes en pot, peu de fleurs sau-vages); Dominique Wiedmer , présidente-MèreCourage tirant sa charrette au milieu des véné-rables sauriens; Nelson Rojas, qui faisait souf-fler un air de cumbia rafraîchissant dans sonrire végétal. Et enfin quelques jeunes poussesqui allaient bénéficier du terreau entretenu parles pères fondateurs depuis le début des annéesseptante.Les séances étaient souvent moins ennuyeusesque les concerts organisés au Sud des Alpes. Laparole y fusait, parfois déconcertante commela métrique de Steve Coleman qui avait effectuéune prestation remarquable lors d’une soiréeau milieu des années 90, avec les Five Elements,je crois. L’AMR était devenue une institution.Je m’y sentais à la fois étranger et soucieux decontribuer à son développement. Schizo-phrène, dites-vous?Un des privilèges de l’âge est que l’on n’a plusassez d’énergie consensuelle pour faire sem-blant. La vérité (la mienne, évidemment) estdonc toujours préférable aux contorsions lan-gagières et beaucoup moins compliquée que lecaramel (mou) du discours diplomatique. Ils’ensuit que le « politiquement correct » n’estplus que le nom du paillasson sur lequel j’es-suie mes bottes crottées avant d’entrer chezmoi. Tout ça pour dire que j’étais assez imper-méable aux envolées lyrico-financières de laculture institutionnelle qui, nécessité oblige,cherchait à déployer ses ailes dans les milieuxassociatifs mais qui, comme l’albatros de Bau-delaire, finissait souvent sa course le bec de tra-vers, fiché dans le mur, et pattes par-dessus tête.À l’AMR le temps était aux embellies entredeux orages de saison mais il suffisait de re-garder par la fenêtre et d’être aussitôt assourdipar les trépidations de la Machine à éviscérerque les leaders providentiels ressortent àchaque poussée de fièvre ou accès de coliquede l’Histoire. Ces nouveaux arrivants sur lemarché de la boucherie planétaire s’empres-saient de perfectionner les méthodes d’équar-rissage, avides de démontrer qu’ils étaient lesdignes héritiers du Tyrannosaurus rex. Donc àl’est toujours du nouveau : implosion del’Union soviétique, éclatement de la Yougosla-vie, première guerre du Golfe, le tout emballédans les fumées âcres des explosions et des in-cendies. A l’ouest, rien de nouveau : massacreset carnages au Libéria, au Sierra Leone et apo-théose au Rwanda, où le sang remplissait lesrues plus sûrement que la saison des pluies.En cette décennie 1990, le monde tentait d’in-nover et de faire mieux que les générations pré-cédentes en matière d’extermination, fidèles aumantra capitaliste de la croissance en tous lesdomaines. Et en Suisse, à Genève, que se pas-sait-il ? Désolé, m’en rappelle plus. Ah, oui, en1991, le suffrage féminin était enfin reconnu enAppenzell Rhodes-Intérieures après que la Aloys Lolo

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Ce me fut une sacrée frangine durant quasi vingt ans, ô douce amante des neufs mois sur douze comme le chaque enfant doué juste de sa parution.Ce me fut tonnerre une superbe fanzine le Viva la Musicaqu’on turbinait avec Aloys et allégresse des Eaux-Vives àCarouge comme des fous qui chantaient dedans par écritla musique toute fabriquée libre à l’intérieur & tout ce que ça tamponne quand on l’invente la musiqueà plein d’oiseaux libres à l’attache des épaules et des plus hardis qu’ont des plumes (pas des casquettes bleues) & piaillant comme des fous par le ciel osant même la piquée pour un fa dièsed’un coup comme un poisson du vide & des poètes sous la mer dans les cent mille bulles bourrées nageant à mille pattes de crabe & d’araignées de mer orange-rouille par le ciel bousillé des gens qui le font exprès tant que milliardaires aux pleins glaireuxgluants des yeux de dividendes & leurs sourires d’incendiaires. On y parlait guère dans le Viva la Musica justement deces choses. La politique on la refusait de quelque bord qu’elle vînt la fausse plume, sachant que son oreiller pue & transpued’odeurs louches de petite cervelle et que son matelasgrouille & regrouille de punaises sucées par enfournéespopulaires dedans le tube dans le ciel si ridicule par l’anus des avions. Nous allions francs, du chalumeau autogène, de la trompette au groin d’abbesse, au piano rivière (et je te passe les torrents), au saxophone à coulisses, aux ukulélés revisités, – oui à la caisse claire tant qu’au pipeau à poil, désincruster les couennes jaunes de la mort. Du chant nous voulions oui mais du qui vient du dedans,du qui te traverse l’âme & le ventre, du qui te fendille à cœur la boussole, du qui te remonte à jamais par les narines la moutarde & jusqu’au cerveau qu’on monte à plusieurs. Du qu’on invente, du à fond qu’on improvise, du qui sort de soi, ta gueule !Oui, du qu’on met le pied à l’étrier, à l’étrillée de la co-mète. Et ses cheveux de feu dans le ciel fin noir par l’uni-vers qu’on dit. Du qui dit gaffe à la terre si belle et tousses sons qui tonnent & retonnent avant que nos demeures au fracassant sel de mer zébrées comme des Venises sérénissimes ne s’écroulent. Les pharmas cependant bousillaient les arthropodes garants de la vie vivante, les paysans pissaient dans les fontaines arrachant la tétine suprême des abeilles. On va t’en foutre du miel. Nous qui sommes partisans à ras beurre de la puissante, del’humble, de la si savoureuse tartine à vivre sa vie le jour entier jusqu’à la nuit donnés sur terre.Et puis, ce qui doit aussi compter par ces colonnes, c’est que l’AMR depuis le début des années 1970 par vents & marées tient debout. Ils ont dit jusqu’à Lausanne que c’était une chapelle. Mais ils n’ont pas discerné qu’elle étaitpleine d’écuries. Ils n’ont pas vu qu’ils avaient de la paille les amis de Genève à l’ouest de la Suisse, à l’écurie de l’écureuil & dans l’âme comme un swing à mettre sous le sabot des poulains depuis trois générations, rue des Alpes 10 à Genève qui hennissent et qui ruent.

Jean Firmann

n i c o l e m a r c u a r dt o u t e s p e t i t e s

c o n f e s s i o n s

C’est ma maman Fernande qui a commencé à expédier lesViva la Musica, approchée par Dominique Wiedmer Grafpour faire face à l’étendue de la tâche. J’ai pris la relève en 1995. Mille trente-six, c’est le nombre d’abonnés qu’il fautsatisfaire chaque mois. Et il faut faire attention au nombred’exemplaires par enveloppe (il y en a 1632 à y glisser). Les enveloppes, à patte gommée ou antocollante, sont remplies et fermées manuellement. La postede Montbrillant vientchercher les 12 caisses à mon atelier (on les appelle les BB en langagepostal), empilées dans unchar PTT et transportéesdans un beau camionjaune (le mien était rougemais il a brûlé). Mon interlocuteur à la Posteest le même depuis quej’ai commencé et on m’a dit qu’il prenddepuis toujours le café au Galicia, chez Lili . Et le hasard fait que Liliest devenue ma belle fille.Que du bonheur!

photos de Mario Preziuso

c’était une transparence

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Claude Tabarini, d’une série de portraits de l’AMR par Nicolas Masson

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christian graf, une photo d’isabelle meister, une affichette des studios lolos

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Page 14: 400:Mise en page 1 03.12.19 00:34 Page1 a i VIVA LA MUSICA

au sud des alpes, club de jazz

et autres musiques

improvisées

M A r d I jam SeSSiOn à 21h14

Sauf indication contraire, les concerts ont lieu à� 21h 30 au Sud des Alpes, 10 rue des Alpes à Genève

20 francs (plein tarif) /15 francs (membres, ADEM, AVS, AC, AI, étudiants) /12 francs (carte 20 ans).35 francs (plein tarif) / 20 francs (membres, ADEM, AVS, AC, AI,étudiants) / 15 francs (carte 20 ans).et ce logo pour dire que c’est gratuit; lors des soirées à la cave, le prix des boissons est majoré.

Prélocation possible à l’AMR, et sur le site www.amr-geneve.ch

Sur présentation de leur carte, les élèves des ateliers de l’AMR bénéficient de la gratuité aux concerts hors faveurs suspendues.

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au sud des alpes, club de jazz et autres

musiques improvisées

S A M e d I 18

CHriSTian GraF aveclOST in a dream et STraTUS SUr le PlaTeaU

S A M e d I 11vernissage du nouveau CD :leS QUaT’SaiSOnS dU GrUPeTTO

V e n d r e d I 10

p a y e z u n e e n t r é e , v e n e z à d e u x

Une soirée où il est question de la dualité entre écriture et improvisation, entre terresinconnues et terrains connus. Avec Nicolas, nous partons à la rencontre de PaulMotian et de son univers musical si particulier, tandis qu’avec Stratus nous explo-rons un répertoire entièrement composé par le trio. Je me réjouis de converser avecces musiciens qui m’inspirent. Merci à l’AMR ! Christian Graf

terres inconnues – terrains connus

Présentation du prochain AMR jazz festival et vernissage de deux expositions à 19 h30 à l’accueil

j e U d I 16à 20 h , un atelier jazz moderne de Nicolas Masson avec Flavie Ndamet Jérôme Eschbach, saxophone alto / Steffen Mittwich, saxophone ténorYann Aebersold, guitare électrique / Charles Della-Maestra, pianoLéon Boesch, basse électrique / Martin Walther, batterie

à 21 h, un atelier jazz moderne de Pierre-Alexandre Chevrolet avec Angelique Foussat, chant / Giachem Michela, saxophone ténorNaïma Cedat, guitare électrique / Nicolas Décrevel, pianoOliver Morgan, basse électrique / Richard Wagner, batterie

à 22 h , un atelier jazz moderne de Thomas Florin avec Maëlle Meris, chant David Cottet Dumoulin, trompette / Mattias Klopfenstein, saxophone altoNatalia Vokatch, piano / Alessandro Marra Manzione, contrebassePaul Caro, batterie

leS aTelierS de l’amr en COnCerT

$COnCerT & jam deS aTelierS

à la cave

à 20 h 30, un atelier jazz moderne de Luca Pagano avec Deborah Lechtman, flûte / Alexander Tyler, saxophone alto.Yannick Lavall, saxophone ténor / Robert Watkins, guitare électriqueCarlo Forti, piano / Artiom Missiri, basse électrique et à 21 h 30, jam session

M e r C r e d I 15

Le Grupetto:Yves Cerf, saxophones basse, ténor et soprano, kenaMaël Godinat, piano, clavierStéphane Métraux, saxophones soprano et ténorSylvain Fournier, batterie, scie, trucs

En 2019, le Grupetto a été invité par l’écomusée PAYSALP et la CC4R en Haute-Savoie à composer pour chaque saison un répertoire original, créé dans quatre lieuxde cette région. Les quatre saisons, les pommes, le terroir, sont sources d’inspirationpour fêter ensemble la fertilité, la diversité et les charmes de ces lieux regorgeantd’histoire, de mémoire et de fruits délicieux, ronds, à la pulpe ferme et juteuse commede la bonne musique et comme le CD de ce travail qui sera verni côté Suisse ce soir.

annOnCe dU 39eamr jazz FeSTival + POrTraiTS de l’amr et 400 viva la mUSiCa

nico

las

mas

son

Lost in a dream :Christian Graf, guitare électrique, loopsNicolas Masson, saxophones

Stratus sur le plateau :Christian Graf, guitare électrique Pierre-François Massy, contrebasseMarcel Papaux, batterie

arTHUr HnaTeK TriO

V e n d r e d I 17

Une contrebasse « dropée » qui grossit des riffs brutaux, des breaks continuelsqui syncopent des rythmes obstinés, des parties improvisées qui occasionnent dessolos imperturbables : les compositions du batteur genevois Arthur Hnatek ré-vèlent qu’il y a aussi du jazz quelque part entre le métal et le breakbeat et qu’ilest non seulement l’un des plus brillants musiciens de sa génération, mais aussiun formidable leader.

Arthur Hnatek, batterieFrancesco Geminiani, saxophone ténorFabien Iannone, contrebasse

400:Mise en page 1 03.12.19 00:34 Page6

m a r d i JAM session à 21h28

l u n d i m a r d i m e r c r e d i j e u d i 20 21 22 23

Carole Marque-Bouaret,chant, clarinette turque,duduk, sazElsa Ille, accordéonJérôme Salomon, percussions

à la cave à 20 h 30

L’univers musical de Julie Campiche touche à troismodes d’expression : le classique, l’improvisationet l’électronique. Avec ce projet, elle désire réuniret repousser les limites de chacun d’eux, en s’en-tourant de personnalités musicales hautes en cou-leurs venues d’horizons très différents : un trio decordes constitués de musicien.ne.s très compétent.es tant en classique qu’en im-provisation, avec Christophe Calpini, électron extra libre aux multiples facettes.

Amours passionnées etlointaines, départs et re-trouvailles, exils etfêtes… Le trio Mahaleb

plonge ses racines profondément pour créer un univers d’émotions riches etcontrastées à l’image des chemins qu’il parcourt. Les langues se délient, lesmusiques se relient. Un délice de rêve, de voyage et d’espoir au cœur de la Tur-quie et de l’Arménie. Concert organisé par les Ateliers d’ethnomusicologie et l’AMr,avec le soutien de la ville de Genève et du fonds culturel sud.

Trio MAHALeBmusiques turques et arméniennes

24v e n d r e d i d e l ’ e t h n o à 21h

Joe HAider seXTeTT 2020AS TIME GOES BY

s a m e d i preMier février

j e u d i 23à 20 h , un atelier jazz moderne de Luca Pagano avec Amy Sosa, chant / Jérôme Ceccaldi, saxophone altoStéphane Emery, saxophone ténor / Bruno Sylvestre, guitare électriqueNadia Massé, piano / Lea Brunner, basse électrique / Jorge Barros, batterie

à 21 h, un atelier binaire de Christophe Chambet avec Fanny Graf, chant / Pierre Dicker, guitare électriqueEric Pfirsch, guitare électrique / Lionel Rossel, basse électriqueLaoise Ni Bhriain, batterie

à 22 h , un atelier jazz moderne de Luca Pagano avec Véronique Lattion, chant / Christelle Iskander, violonFrançois Clerc, saxophone ténor / Iain Barson, guitare électriqueJavier Bartolomei, piano / Massimiliano La Marca, contrebasseFrançois Gisel, batterie

Les ATeLiers de L’AMr en ConCerT

j e u d i 30à 20 h , un atelier Grant Green de David Robin avec Yann Bonvin, trompette / Mattias Klopfenstein, saxophone alto Jacques Ferrier, saxophone ténor / Charly Ducros, guitare électrique

Frédéric Rotsaert, guitare électrique / Gilles Doessegger, piano Léon Boesch, basse électrique / Raoul Gavairon, batterie

à 21 h, un atelier jazz moderne de Pierre-Alexandre Chevrolet avec Jean-Philippe Nallet, harmonica / Jean-Pierre Gachoud-Ramel, saxophone ténor / Gilles Demottaz, guitare électrique / Jacques Covo, pianoFrédéric Bellaire, contrebasse / Salomon Lahyani, batterie

à 22 h , un atelier jazz modal et ragas de Marc Liebeskind avec Isabelle Michoud, chant / Jocelyne Gunzinger, chant Delia Devecchi,violon / Martin Rieder, saxophone ténor / Arno Kristensen, pianoClaude Hostettler, basse électrique / Etienne Froidevaux, batterie

Les ATeLiers de L’AMr en ConCerT

$ConCerT & JAM des ATeLiers

à la cave

à 20 h 30, un atelier jazz moderne de Paolo Orlandi avec Esther Vaucher, saxophone alto / Théo Hanser, saxophone ténor Augustin Sjollema, guitare électrique / Andrea Bonnet, piano / Lucien Voser,basse électrique / Etienne Froidevaux, batterie, et à 21 h 30, jam session

m e r c r e d i 29

Séverine Morfin, violon alto & effets électroniques Eric Longsworth, violoncelleMatyas Szandai, contrebasseJulie Campiche, harpe, effets électroniques & compositionChristophe Calpini, percussions & électronique

s a m e d i 18

Kris Davis, pianoTerri Lyne Carrington, batterie Dj Val Jeanty, turntables

KrisdAvis´

diAToMriBBons

s a m e d i 25

Michael Moore, saxophone ténorClemens Van der Feen, contrebasse Gerry Hemingway,batterie Harmen Fraanje, piano

MiCHAeL Moore’s FRAGILE QuArTeT with GerrY HeMinGWAY

BroKen sHAdoWs v e n d r e d i 31

Pédagogue, arrangeur, pianiste et compositeur, je suis actif depuis plus de soixanteans dans le monde du jazz, et malgré mes 83 printemps, je n’en vois pas la fin etsuis toujours éveillé. Je remercie infiniment toutes les personnes que j’ai croiséesdans ma carrière et présente ici mon nouveau projet en sextet As Time goes by, unair que l’on retrouve dans le film Casablanca. Joe Haider

Tim Berne, saxophone alto / Chris Speed, saxophone ténor, clarinetteReid Anderson, contrebasse / Dave King, batterie

JuLie CAMpiCHesTrinGs proJeCT

Le Fragile quartet du saxophoniste Michael Moore réunit deux générations d’im-provisateurs, qui trouvent un terrain commun pour une musique construite autourde mélodies simples, presque des chansons, avec quelques lignes de conduites. «Souvent nous savons où nous commençons, mais pas où nous allons finir.»

Âmes sœurs communiant autour d’amours partagées et d’inspirations communes,les musiciens de ce quartet visitent la musique intemporelle des tous grands, telsJulius Hemphill, Dewey Redman, Ornette Coleman ou encore Charlie Haden.Le souffle et la pulsion émotive de cette musique est indéniable, elle nous trans-porte et donne des ailes à ces quatre musiciens exceptionnels.

Inspirée par les Diatomées, des micro-algues aux structures complexes et orne-mentées desquelles elle s’approche et s’éloigne, Kris Davis alterne entre le microet le macro, modèle les détails puis prend de la distance pour observer commentces éléments structurent la composition. En compagnie de la fabuleuse Terri LyneCarrington et de la surprenante DJ Val Jeanty, elle nous présente son dernieralbum.

fAveurs suspendues

fAveurs suspendues

Joe Haider, piano, compositionsBert Joris, trompetteDominic Egli, batterieHeinz von Herrmann, saxophone ténorJohannes Herrlich, tromboneRaffaelle Bossard, contrebasse

m a r d i JAM session à 21h21

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