352 leclezio mondo et autres histoires

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  • 8/17/2019 352 Leclezio Mondo Et Autres Histoires

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    www.comptoirlitteraire.com

    André Durand présente

    ‘’Mondo et autres histoires’’ (1978)

    Recueil de huit nouvelles de J.M.G. ! "#$%&

    (310 pages)

    ‘'Mondo'' (page 2)

    “Lullaby” (page 3)

     ‘’La montagne du dieu vivant’’  (page 5)

    ‘’La roue d’eau’’  (page 6)

    ‘’Celui qui n’avait jamais vu la mer’’   (page 6)

    ‘’Hazaran’’  (page 8)

    ‘’Peuple du iel’’  (page 8)

    ‘’Les bergers’’  (page 9)

    pour chacune desquelles on trouve un résumé et un commentaire

    !igure aussi une anal"se de l#ensem$le du recueil (page 11)

    onne lecture  

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    http://www.comptoirlitteraire.com/http://www.comptoirlitteraire.com/

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    %Mondo&

    'ouvelle de 0 pages

    e *eune +ondo, qui avait di- ans, dont on ne savait ni d.o/ il venait ni o/ il allait, qui avait le got duvo"age (Rien qu'à le voir, on savait qu'il n'était pas d'ici, et qu'il avait vu beaucoup de pays), tranaitdans les rues d#une ville portuaire du 4ud de la !rance qui n#était pour lui qu#une escale nant 7 la

    peau couleur de cuivre, orphelin, sansa$ri, analpha$te, il aimait bien glaner , ramassait ce qui était tombé par terre, ou $ien proitait de la charité pu$lique : La grosse marchande de fruits ;< lui donnait des pommes ou des bananes +ais *amais il ne mendiait t il partageait son pain avec lesoiseau-, qui lui paraissaient $ienveillants et généreu- =l se $aignait au- aurores > s’asseyait sur la

     plage, les bras autour de ses genoux, et il regardait le soleil se lever  > se promenait sous le grandsoleil, marchait vite jusqu’à la jetée qui avance au milieu de la mer ;? d#autre part, le brise%lames ne disait rien, ne bougeait pas, mais il aimait bien les histoiresque lui racontait #ondo" =l avait su trouver des cachettes sur la plage 7 encore, il r@vait au- les, 7

    la +er Aouge, 7 l#Brique +@me s#il ne aisait que passer son temps 7 regarder ce qui est $eau, ilétait orcé d.apprendre 7 survivre et 7 éviter les piges que lui tendait la police qui vo"ait en lui uno$*et de nuisance qu.il allait 7 tout pri- neutraliser, le traitait comme un petit criminelCans ses pérégrinations, il avait un mot gentil pour chacun, aidant ceu- qui l#acceptaient, et quand il y avait quelqu’un qui lui plaisait, il l’arr!tait et lui demandait tout simplement & ’(st%ce que vous voule) m’adopter*’ # =l rencontrait l#arroseur pu$lic, et admirait son travail, l.eau qui sort de son tu"au étantpour lui une brume fra+che qui faisait du bien > mais il ne lui parla *amais =l it la connaissanced#autres @tres qui incarnaient la $onté, la sagesse, le respect > qui vivaient comme lui dans leursr@ves, en marge des $ousculades de la vie sérieuse : Diordan le E@cheur, un marin qui n’a pas debateau > Cadi le Ditan, un prestidigitateur au proil d#aigle > le Fosaque, un accordéoniste au $onnetde ourrure, auprs duquel il eut la nette impression de retrouver son pre > un vieil ami des colom$esqui lui apprit 7 lire, ce qui permit 7 cet amateur d#illustrés d#inventer des chansons, de déchirer des

    mots croisés, de dessiner un pentagone avec les lettres de son nom, car il découvrit vite que leslettres ne sont pas de simples outils mais reclent tout un univers ludique et poétique 4urtout,grimpant, pour s#éloigner de la ville, sur une colline surplom$ant la mer, il rencontra Ghi Fhin, petiteemme vietnamienne d.un Hge vénéra$le et d.une générosité dé$ordante, qui devint son amie, etcom$la toutes ses attentes lle ha$itait une petite maison *aune, simple, sans ornements de stucsni mascarons, mais #ondo pensait qu'il n'avait jamais vu une maison aussi belle > il la $aptisa la#aison de la Lumire d'r  parce que la lumire du soleil de la fin d’aprs%midi avait une couleur trs douce et calme, une couleur chaude comme les feuilles d’automne ou comme le sable, qui vousbaignait et vous enivrait , et trouva le calme dans son magniique *ardin Ghi Fhin lui apprit 7 regarder les étoiles, mais elle ne comprenait pas leur langage > 7 +ondo, qui lui demandait si les elles veulentdire quelque chose, elle répondit : Les hommes ne peuvent pas comprendre ce que disent lesétoiles Cans ce qui ressem$le 7 un petit paradis terrestre, il connut une e-tase

    +ais ce ut de courte durée, car les incendies em$rasrent les collines Ce retour dans la ville, on luiit la chasse =l se cacha pour échapper 7 la redouta$le camionnette grise du -iapacan, qui circulait lentement dans les rues de la ville, sans faire de bruit, au ras des trottoirs  ;?< à la recherchedes chiens et des enfants perdus Fomme le manque de nourriture lui causa un malaise, on l#attrapacomme un chien sans matre pour l#enermer 7 l'assistance publique, ce qui le orIa 7 redevenir leugiti qu.il était depuis longtemps dé*7, et 7 disparatre

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    Fommentaire

    a nouvelle, divisée en plusieurs chapitres non numérotés, est le récit de cinq *ournées de la vie de+ondo, car on peut relever les notations qui concernent l.époque de =.année o/ se situent les diversmoments de l.action : une *ournée ordinaire de +ondo depuis le premier *our *usqu.7 sa rencontre avec Diordan le

    E@cheur >

    une nuit de +ondo depuis sa rencontre avec Cadi le Ditan et le Fosaque > une *ournée de +ondo depuis sa rencontre avec Ghi Fhin > une *ournée de +ondo incluant la rencontre avec le vieil homme de la plage > la dernire *ournée de +ondon dilatant ainsi le temps, en montrant la plénitude que procure la répétition des *ournées simplementr"thmées par la course du soleil ou le mouvement des marées, e FléJio plaIait le héros et le lecteur dans une autre temporalité, celle d.un paradis perdu, celle de l.enancea ville pourrait @tre 'ice, o/ e FléJio vécut, mais qu#il détesta et se reusa 7 nommer dans sesKuvresCans les premires pages, la présence du narrateur se manieste 7 certains moments : il a pu avoir eu connaissance des aits > il intervient dans la description de +ondo endormi > cependant, sur $iendes points, il avoue son ignorance : .ersonne ne savait d'o/ venait #ondo

    Ln remarque l#animisme de e FléJio : la lance de l.arroseur a une vie propre, tressaut ;e< comme unserpent  > les $locs de ciment ont l'air de gros animaux endormis > le chemin qui mne au- collinesn.est pas raisonnable > les villas somnolent > les sources grimpent > les ronces ramp;ent< sur le sol comme des serpents > +ondo est un enantchat, un enantchien, un enantcra$e qui se cachedans les rochers > 7 l.inverse, les oiseau- poussent des gémissements d'enfant +@me si la nouvelle montre que la vie en li$erté n.est pas acile, et que les nécessités organiques nepeuvent @tre longtemps ou$liées, plus qu.une lutte pour la vie, e FléJio nous présente l.erranceinsouciante d.un enant peu tourmenté par la aim, et qui reIoit sa su$sistance au hasard de sesrencontres =l a des ha$itudes, un got des rituels qui l.amne 7 reproduire quotidiennement lesm@mes gestes, 7 accomplir les m@mes actes =l ne trouve des amis que dans des @tres qui vivent enmarge de la société, re*etés et incompris > avec eu-, il partage un langage commun parce qu#ils sontprs de la vie telle qu#elle est en réalité Fe sont des personnages révélateurs, chacun ne

    possédant touteois qu.une toute petite partie du savoir 7 transmettreEour atteindre la #aison de la Lumire d'r , +ondo doit monter, c.est7dire s"m$oliquements.élever =l est alors nim$é d#une lumire qui est ici le signe visi$le de sa nature supérieure Aiend.étonnant dans ces conditions 7 ce que ce soit prs de ce lieu que se produise l.e-tase

    n 1996, le réalisateur Gon" Datli adapta la nouvelle dans un ilm d.une heure vingt tourné pour l.essentiel 7 'ice, par des acteurs non proessionnels, intitulé lui aussi ‘’#ondo##, qui est idle dans=.esprit comme dans la lettre au te-te de e FléJio a $eauté de la ville, $aignée par la +éditerranée," contraste avec l.e-istence précaire du garIon, incarné par Lvidiu Malan

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    “Lullaby” 

    'ouvelle de OO pages

    ulla$", petite ille dont la mre est malade, et le pre au loin (il travaille en =ran), en a asseJ desmurs, des grillages et des platanes lépreu- de l#école : aprs avoir ait ses préparatis, avoir écrit unelettre 7 son pre, un matin du mois d.octo$re, elle glisse dans un sac quelques o$*ets, et, empruntantle chemin des contre$andiers, part en direction de la plagelle découvre un inini de $leu, de lumire, de vent et de vagues, la mer qui recouvre, efface leschoses de la terre, l#école et les adultes qui l#ennuient prodigieusement lle se livre totalement au-éléments : Lullaby  ;?< renversa sa t!te en arrire pour mieux sentir la chaleur de la lumire sur son

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    front et sur ses paupires" -'était son pre qui lui avait appris à faire cela, pour retrouver ses forces, il appelait cela 0boire le soleil0"  ;?< Le soleil br1lait son visage" Les rayons de lumire sortaient d’elle

     par ses doigts, par ses yeux, sa bouche, ses cheveux, ils rejoignaient les éclats des rochers et de lamer  ;?< La lumire continuait à entrer, jusqu’au fond des organes, jusqu’à l’intérieur des os, et ellevivait à la m!me température que l’air, comme les lé)ards lle passe au soleil des heures 7 r@verlle apprécie aussi le vent : Le vent soufflait dans ses cheveux et les emm!lait, un vent froid qui 

     piquait ses yeux et rougissait la peau de ses joues et de ses mains" Lullaby pensait que c'était bien de

    marcher comme cela, au soleil et dans le vent  ;?< -haque fois que l'air entrait dans ses poumons,c'était comme si elle s'élevait davantage dans le ciel pur  lle se $aigne : L’eau glacée lui avait fait du bien" (lle avait lavé les idées dans sa t!teEourtant, elle se souvient de son pre 7 qui elle écrit des mots sur des euilles de papier qu.elle $rleensuite t le vent apporte 7 ses oreilles la voi- de son pre, répétant ce nom qu.il lui avait donné :

     Briel-plorant les a$ords de la plage, elle escalade des rochers%gaufrettes, et trouve, disséminés sur son chemin, de m"stérieu- messages qui paraissent lui @tre adressés : 2rouve)%moi  3e vousdécourage) pas t elle suit longtemps cette sorte de *eu de piste =l la mne d#a$ord 7 un $unPerallemand a$andonné, o/ un tunnel étroit et som$re, qui sent l#urine, donne accs 7 une plateormeinondée de lumire Euis, continuant 7 progresser sur le sentier, elle arrive 7 une maison grecqueau- colonnes  ;< blanches de lumire, sur les murs de laquelle est gravé le mot 4arisma ;la

    grHce la lettrequ.elle écrit est destinée, elle aussi, 7 vo"ager : (lle mit la lettre dans une enveloppe par avion

    Elus rien d.autre n.e-iste pour elle qui est tout entire tendue vers ce seul pro*et lle est en quelquesorte mentalement dé*7 partie4i elle $rle les lettres destinées 7 son pre, ce n#est pas pour commettre une proanation, mais aucontraire pour aire un sacriice, un acte d#amour e nom d#Briel, que lui a donné son pre, et lachanson qu.elle chante ont d.elle une vérita$le ille de l.air, et celuici *oue donc un rQle important aumoment de son e-taseCans la série d#e-périences que, telle l.héroRne d'’’7lice au pays des merveilles’’  de eSis Farroll, elleconnat ensuite, on peut voir un vo"age initiatique, les étapes d#une progression sur les voies del#individuation, telle que déinie par Tung

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    ‘’La montagne du dieu vivant’’ 

    'ouvelle de 2O pages

    Ton, qui vit dans un pa"s scandinave, grHce 7 sa rouge $ic"clette neuve, se rend auprs du montAe"dar$armur, une montagne magique o/ se tient le dieu vivant , et o/ l.on peut toucher le ciel

     Bu pied de la montagne, il trouve l.eau produite par la montagne, eau vive et glacée, surgie de

    sources proches alimentées par les glaciers, qui se caractérise par sa limpidité, sa pureté Fomme s.ilpressentait le rQle que l.eau *ouera dans la révélation inale, il procde alors 7 des rites depuriication : il se met nu, se roule dans l.her$e humide, puis $oit  plusieurs gorgées de la belle eauglacée Bttiré et guidé par la lumire du 21 *uin, une lumire étrange, parce qu'elle semblait ne riendevoir au soleil  ((lle br1lait et pénétrait les pores comme un liquide chaud, elle imprégnait seshabits et ses cheveux" 8oudain il eut envie de se mettre nu ;?< $l se roula sur le sol humide, enfrottant ses jambes et ses bras dans la mousse La lumire gonflait la roche, gonflait le ciel, ellegrandissait aussi dans son corps, elle vibrait dans son sang"), il escalade la montagne qui, se livrant,lui ore une escalier géant  Eourtant, il se casse un ongle, et manque tom$er 7 la renverse +ais ilen est récompensé Bu sommet, contre toute attente, se sentant invité pa la montagne 7 descendreen elle, il entre dans les veines et les plus secrtes ramiications, *usque dans ses proondeurs,apercevant alors la usion perpétuelle +ais il trouve un a$ri o/ la lave est douce, lisse et tide

    =l rencontre un enant étrange, un enfant au visage clair , un @tre de lumire qui vit seul encommunion avec le cosmos, qui comprend le langage des étoiles e dieu vivant de la montagnedevient son ami, et, puisqu#il est amateur de musique, il lui apprend 7 *ouer de la guim$arde #enantétrange ait alors $oire 7 Ton l.eau du ciel, eau paraitement pure qui lui permet d#accéder 7 unerévélation unique et totale =l passe la nuit avec lui+ais comme, au matin, son ami disparat, Ton retourne vers le territoire des hommes, vers la ermeo/ ses parents dorment

    Fommentaire

    a nouvelle a quelque chose de antastique et peut@tre du ‘’9oyage au centre de la 2erre’’  de TulesUerne +ais s#élvent vraiment en =slande les monts Ae"dar$armur et Valstindar qui sont

    eectivement volcaniquesa $ic"clette est un parait o$*et de transition car elle appartient au monde des hommes tout enétant un mo"en de locomotion qui permet d.atteindre cet autre univers que représente le montAe"dar$armur Fe mot signiie en islandais le ventre de la $aleinea pierre de la montagne, qui est montrée comme le lieu de usion de tous les éléments, palpite,témoignant ainsi de sa nature vivantee dieu vivant de la montagne, personnage révélateur, est un @tre 7 part, $ien diérent del.humanité ordinaire t, pourtant, il est comme le dou$le de TonLn peut voir une parenté entre l#épisode de l#eau du ciel qui est $ue, et la cérémonie du $apt@mee thme de la lumire, qui parcourt tout le recueil, atteint ici son apogée Eartout présente dans cerécit au- accents souvent m"stiques, elle " est 7 la ois origine, mo"en et $ut de la qu@te du héros >elle n.est plus une émanation du soleil rnais un principe autonome, une orce cosmique en m@me

    temps qu#un principe d.ordre divin > elle a vaincu l.om$re : les nuages n.en produisent pas, et la nuitellem@me se caractérise par sa clarté #initiation de Ton se produit un 21 *uin, soit le *our du solsticed.été, *our de lumire par e-cellenceLn peut considérer que Ton est entré en communion avec le Drand Gout, mais que cette initiation lui aait mesurer sa solitude

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    ‘’La roue d’eau’’ 

    'ouvelle de 15 pages

    Fhaque *our, 7 l.aurore, Tu$a, petit $ouvier d#Wg"pte, conduit les $Kus, en leur parlant 7 voi- $asse,vers la roue d’eau, la noria es $oeus et le soleil marchent au m@me r"thme Tu$a ramasse etmHche quelques leurs d.acacia =l lie les $Kus au *oug, les pousse sur le sentier circulaire > ils ont

    tourner la noria 4.asse"ant, il regarde alors l.eau qui s.élve en m@me temps que le soleil, ets.illumine, avant de couler dans le canal de l'acequia, et de se répandre dans les champs Felaressem$le 7 une prire ou une musique $l regarde le ciel, du c6té de l’est, et devine que le jour vabient6t appara+tre" $l sent l’arrivée de la lumire au fond de son corps, et la terre aussi le sait, la terrelabourée des champs et la terre poussiéreuse entre les buissons d’épines et les troncs des acacias"-’est comme une inquiétude, comme un doute qui vient à travers le ciel, parcourt l’eau lente dufleuve, et se propage au ras de la terreTu$a, assis, immo$ile, la t@te renversée en arrire, les "eu- ermés, a le vertige 7 cause du soleil =l sesent alors transporté dans la ville de Xol, la ville de l'autre c6té, cité des morts ou cité solaire, dont ilest, *usqu.7 la tom$ée de la nuit, le prince imaginaire, s#identiiant au *eune roi de Xol, un jeune roi venu de l'autre c6té de la mer et qui portait le m!me nom que lui , qui est l#épou- de FléopHtre4éléné

    nsuite, dans l.om$re grise, il s.en retourne avec ses $oeus=l craint de ne pas retrouver le lendemain la ville ;

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    +ais, s#il en r@ve depuis tou*ours, il ne l.a *amais vue Blors, un *our de novem$re, sans rien dire 7personne, il s.en va pour ne plus *amais revenir, s.échappe pour aller la découvrir Bprs un longvo"age en train, il " arrive enin:aniel marchait au bord de l'eau, et il regardait tout avidement, comme s’il voulait savoir en uninstant tout ce que la mer pouvait lui montrer  =l est enivré par la lumire : La lumire était partout àla fois, si proche qu’il sentait sur son visage le passage des rayons durcis, ou bien trs loin, pareille àl’étincelle froide des plantes" -’est à cause d’elle que :aniel courait en )ig)ag à travers la plaine des

    rochers" La lumire l’avait rendu libre et fou, et il bondissait comme elle, sans voir  =l e-plore la mer 7partir des choses qui se trouvent sur la terre Binsi, il découvre et o$serve longuement un poulpevivant sur la plage, dont il ait un ami : Le poulpe le caressait avec précaution, quelques fois entreles orteils et sous la plante des pieds, et :aniel se mettait à rire ;?< $l s’appelait ;iatt, mais il nesavait pas son nom, bien s1r" :aniel lui parlait à voix basse, pour ne pas l’effrayer" $l lui posait desquestions sur ce qui se passe au fond de la mer, sur ce qu’on voit quand on est en dessous desvagues =l lui apporte des cra$es et des crevettes =l découvre le c"cle de la marée, qui lui permet demesurer le temps =l trouve un reuge dans une grotte, devant la mer o/ il atteint une vérita$le e-tase+ais il constate que, d#autre part, la nature est cruelle, que la mer est un pige, qu#elle ait mal, queles marées hautes sont un danger terri$le, que le soleil $rle son visagee narrateur n#indique pas ce qui lui arrive ensuite, seulement qu#il revient au l"cée o/ trane encorem"stérieusement l.idée de son r@ve, o/ =.aventure qu#il a vécue e-erce une inluence sur ses

    condisciples

    Fommentaire

    a nouvelle est divisée en trois parties par des $lancs t"pographiques e narrateur de la premire etde la troisime parties sem$le $ien @tre un camarade de classe de Caniel, livrant son témoignage =lparat peu vraisem$la$le que ce soit lui qui raconte =.essentiel du récit, qui constitue la deu-imepartie : la découverte que ait Caniel de la mer > en eet, il ne peut en aucun cas avoir euconnaissance de ses actes ou de ses sentiments C#ailleurs, le ton général du récit change dans cettedeu-ime partie > les marques de la personne disparaissent, et c.est une autre voi- qui prend laparole, plus mre, plus proche de l.@tre intime de Caniel : celle du conteur t e FléJio, s#adressant 7ses auditeurs avec le ton d#un conteur, au su*et de Caniel, demande :  7prs cela, qu’est%ce qu’est%il 

    devenu*

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    ce ameu- vo"ageur qui a parcouru toutes les mers que le soleil éclaire (‘ ’=istoire de 8indbad le#arin##)

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    ‘’Hazaran’’ 

    'ouvelle de 26 pages

    a petite Blia, dont le surnom est une, qui est une orpheline dont on ignore d.o/ elle vient, ha$iteun $idonville d#immigrants, qui se trouve au $ord d#un leuve, sur une digue, et doit @tre rasé +artin,sorte d#ermite survenu un *our et qui s#est installé 7 l#écart, s#adonnant au *ene, parvient néanmoins,par son e-emple, son regard, ou encore les histoires qu.il raconte, 7 asciner les enants et, surtout,

     Blia GantQt, il lui pose des questions, et lui permet ainsi de révéler sa propre richesse intérieure >tantQt, il lui sert de guide dans la découverte des secrets du monde

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    lumire, demande au- chevau-, au- nuages, au- a$eilles, au- serpents, au- animau- : (mmene)%moi en volant dans votre troupeauFar elle a pour amis les nuages, le  peuple du ciel  : .etite -roix les appelle @ elle parle doucement à voix basse, en chantant un peu, parce que les chevaux de la lumire sont comme les chevaux de laterre, ils aiment les voix douces et les chansons > les a$eilles, dont le pouvoir est tel qu.elles luipermettent de voir : (lles ne parlent pas la langue des hommes, mais .etite -roix comprend cequ'elles disent, et les vibrations aiguAs de leurs milliers d'ailes font appara+tre des taches et des

    étoiles et des fleurs sur ses rétines > elles lui racontent leurs vo"ages, décrivent les sites qu#elles ontvisités et les leurs qu#elles " ont rencontréeslle a encore pour amis le vieu- Mahti qui lui donne des e-plications, et un soldat qui doit partir pour laForée+ais elle reIoit aussi tous les *ours 7 la m@me heure la visite de 4aquasohuh, un guerrier géant, aumasque d#écailles et de de plumes, au regard qui $rle, dont elle comprend qu#il est l’étoile bleue qui vit dans le ciel, et qui est descendue sur la terre pour danser sur la place du village , répandant alorsla violence Eourtant, s#il la ait crier de douleur, la lumire de son regard lui ait voir le ciel $leu t ellecommence à courir dans les rues du village abandonné, dans l’ombre et la lumire, sous le ciel,sans pousser un seul cri 

    Fommentaire

    Cans cette autre nouvelle antastique, on trouve d#a$ord des moments contemplatis, qui en ont uneode 7 la simplicité et la contemplation de la nature qui nous entoure e FléJio nous invite 7 réléchir sur la relativité de notre vision du monde, que #aveugle qu#est Eetite Froi- imagine diéremmentEersonnage trs sensiti, elle parvient 7 compenser le savoir que lui aurait communiqué la vue par unsavoir plus dius, plus simple et plus intelligent, parce que plus prs du silence des choses, plus prsdu r@ve t parce qu#elle s#approprie le monde diéremment, elle a *ustement acquis des acultésinha$ituelles lle peut comprendre que les phénomnes de la nature veulent dire des choses,e-primer des états d#Hme+ais, avec l#intervention de 4aquasohuh, il apparat qu#7 la pai- dont *ouissait Eetite Froi- dans sacécité succde avec la vision la douleur Fruelle leIon ]

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    ‘’Les bergers’’ 

    'ouvelle de 66 pages

    Daspar, un jeune garBon v!tu comme les gens de la ville, chaussures de toile et veste de lin,visage rougi et neJ qui ple, se retrouve (peut@tre s#estil égaré_), dans des dunes de sa$le, o/, lanuit, le ciel est immense =l rencontre un groupe de quatre petits $ergers sauvages, de si- 7 quatorJeans, trois garIons, B$el, Bntoine, Bugustin, et une petite ille, Vha, qui vivent dans les parages avecleurs chvres, qui ne parlent pas sa langue Fependant, il part avec eu-, devant a$andonner seschaussures pour pouvoir marcher =ls mnent le troupeau *usqu#7 Denna, une valée o/ un étang oreses eau- $oueuses 7$as, ils vivent heureu-, le temps étant en quelque sorte suspendu, arr@té :  C

    Denna, le temps ne passait pas de la m!me faBon qu'ailleurs" .eut%!tre m!me que les jours ne passaient pas du tout  ;?< $l  ;Daspar< avait l'impression que c'était tout le temps la m!me journée qui recommenBait, une trs trs longue journée qui n'en finirait jamais Bvec les $ergers, Daspar s#initieau- m"stres de la nature, des astres et des $@tes, Bntoine a"ant 7 moitié apprivoisé un chiensauvage, Vha étant l#amie d#un petit renard, Bugustin celui d#un $ouc noir =l apprend 7 chasser lelivre, l#oiseau et le serpent, avec B$el, qui est ha$ile au maniement de la ronde =l $Htit une hutte deroseau- =l rassem$le et trait les chvres =l contemple les dessins des astres dans le ciel clouté desnuits du désert =l est ému par la $eauté du roi de Denna, un énorme i$is $lanc =l dort 7 cQté de lapetite Vha pour la protéger du roid, et il la prend sur ses épaules pour l.aider 7 traverser les hautesher$es

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    =l reIoit des $ergers $eaucoup d.enseignements vitau-, sans mots, sans livres, simplement en lesvo"ant, en les entendant, comme par e-emple, 7 l.occasion de la petite @te qu.ils cél$rent tous lessoirs, quand le soleil décline > Vha se met 7 danser au son des ltes de roseau d.Bntoine et Bugustin: $ls jouaient à tour de r6le, se répondaient, se parlaient, toujours avec les m!mes notes glissantes":evant eux, la t!te un peu inclinée, la petite 4haf faisait bouger ses hanches en cadence4es pieds nus rappent le sol et ont un roulement de tam$our qui résonne 7 l.intérieur de la terretandis que les sons des ltes qui se répondent se m@lent au vent et au- cris d.oiseau- es $ergers

    sont unis entre eu- et unis 7 la nature : ils vivent au r"thme des saisons, du lever et du coucher dusoleil a @te est pour Daspar une leIon d.entente raternelle et d.harmonie avec le cosmos=l essaie aussi de connnatre les secrets du monde avec \atrous, le grand $ouc noir d#Bugustin, quicomprend les étoiles, est le détenteur de vérités proondes : =atrous savait tellement de choses, non

     pas de ces choses qu'on trouve dans les livres, dont les hommes aiment parler, mais des chosessilencieuses et fortes, des choses pleines de beauté et de mystre Fapa$le de parler, il enseigneces choses dans le plus grand secret au seul Bugustin : ll lui enseignait ce qu'il avait appris dans ledésert, les journées sous le soleil qui br1le, les choses de la lumire et de la nuit  t Daspar estréduit 7 les re*oindre la nuit pour entendre des $ri$es de la révélation d.\atrous : ll regardait detoutes ses forces le grand bouc noir pour essayer de comprendre un peu les belles choses qu'il enseignait à 7ugustin+ais un *our, vo"ant B$el pr@t 7 tuer l#i$is $lanc, il se précipite vers le $erger, s#attaque 7 lui qui le

    rappe d#une pierre de sa ronde Bussi doitil s#enuir, et, aprs avoir su$i une temp@te de sa$le, seretrouver sur une route qui le ramne 7 la ville

    Fommentaire

    a nouvelle est divisée en plusieurs chapitres numérotésUie proche de la nature, contemplation et simplicité sont encore au cKur de cette dernire nouvelledu recueil, qui donne un autre e-emple des rapports entre la nature et l#enant Felui qui vient de laville et les nomades ne s#en ont pas la m@me idée Daspar, qui est trop civilisé, trop sensi$le, penseque la nature est $elle, agréa$le, qu#elle ne ait aucun mal =l se rend compte que c’était le soleil surtout qui était cause de ce qui se passait ici" $l était au centre du ciel blanc, et sous lui tournaient lesb!tes dans leur nuage de poussire e neJ qui ple, signe de sa mue, les pieds nus, la chemise

    déchirée sont autant de ces détails concrets que e FléJio indique car ils mettent en contact le corpsavec la vérité de la nature Ear contre, les $ergers, qui sont durs comme la nature, savent $ien qu#ellepeut @tre cruelle, apporter la aim terri$le > ils savent que le soleil peut aire mal =ls savent que lanature peut @tre aussi cruelle=ci, ce ne sont pas tant les $ergers qui tiennent le rQle de révélateur pour Daspar, mais \atrous, legrand $ouc noir e lecteur se trouve dans la m@me situation que Daspar, qui n.a de contact qu.avecune partie de la révélation, mais suisamment pour entrevoir les secrets du monde 4#il revient 7 laville, il s#est transormé dans le sa$le du désert et l#eau lustrale du marais, mais savait  ;< qu'il ne

     pourrait plus retourner auprs des enfantsLn remarque qu#est déroulée une litanie des étoiles de Denna qui n.a d.autre o$*et que de mettre enrelie le pouvoir évocateur des mots

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     Bnal"se du recueil

    Fomme l#annonce l#épigraphe, qui évoque 4ind$ad, un ameu- vo"ageur, les huit histoires peuvent@tre considérées comme des récits de vo"ages aits par des enants t elles présentent tant decaractéristiques communes qu#on peut envisager et anal"ser le recueil comme s#il n#était qu#un seulte-te

    =ntér@t de l#action

    Cans ces nouvelles insolites, sinon antastiques, les vo"ages ph"siques et spirituels entrepris par lespersonnages imprgnent les histoires de m"stre, chacun arontant son aventure sous uneascination surnaturelle, presque m"stiquees personnages veulent vo"ager, voir ce qu.ils ne connaissent pas, partir 7 la recherche d#un ailleursconIu comme orcément meilleur`ne ois leur lieu de destination atteint, lorsque est dépeint le nouveau décor qui les entoure, unerupture s#opre =ls ont alors ace 7 des situations qu#ils n#ont pas tou*ours choisies, doivent tenter deréapprendre 7 vivre, aronter et surmonter des périls pour atteindre le salut, connatre ce momentcentral qui est celui d#une révélation de l.harmonie cosmique, d#une initiation, 7 travers laquellechacun se transorme, s.enrichit au contact du monde qu.il découvre, cet apprentissage pouvant

    comporter une part de sourance ou d.échec =ls n#accdent que $rivement 7 une li$erté vraieeur retour vers le monde des hommes s.eectue $rutalement =ls s.arrachent au lieu de larévélation, dont ils ont tiré toute la su$stance possi$le, plus qu.ils ne le quittent Fe départ est 7chaque ois imposé par les circonstances +ais ce retour cheJ soi qu#impose la raison ne se ait passans sourance : on ne quitte pas sans regret le lieu o/ s.est révélée l.harmonie cosmique Bussi leur autil partir vite et sans se retourner, aprs un dernier regardFes vo"ages sont le plus souvent circulaires, le héros revenant 7 un point de départ $ien déini : cinqnouvelles sur huit en racontent es trois autres présentent des vo"ages sans retour au point dedépart

    Fhaque histoire est le récit d.une tranche de vie, mais l.origine du héros est plus ou moinsdéterminée, e FléJio ne donnant que les indications nécessaires 7 la compréhension du récit,

    n#indiquant pas non plus quel est son avenire temps sem$le s.écouler lentement, voire ne gure s.écouler, de sorte qu.il se dégage, 7 la lecturede =.ensem$le des nouvelles du recueil, une impression générale de dilatation temporelle, encoreaccentuée par les temps emplo"és dans les nouvelles a $ase de mesure du temps est la *ournée, lanouvelle en racontant une en détail ou une succession de *ournées qui se réptent, identiques ou peudiérentes e temps n.est pas un temps linéaire, mais un temps c"clique, immua$lee FléJio a choisi une narration 7 la troisime personne, qui sem$le tout 7 ait o$*ective +aisl.e-amen attenti du te-te permet de déceler, derrire la neutralité apparente de la narration, laprésence de l#auteur, qui, 7 la aIon des conteurs des histoires traditionnelles, tantQt s.eace, tantQtintervient nettement, selon les $esoins des nouvelles, tel un génie $ienveillant et caché qui auraitaccompagné le héros dans son périple ll sem$le connatre toutes leurs pensées et leurs sentimentsLn s.attendrait 7 ce qu.il soit omniscient tant il est proche des héros dont il raconte l.histoire, mais ce

    n#est pas tou*ours le cas

    =ntér@t littéraire

    e FléJio s#adresse 7 ses auditeurs avec le ton d#un conteur, en emplo"ant des procédés qu#on trouveréquemment dans les contes pour les enants, comme la répétition d#une phrase ou d#un rerain

     Bvec son écriture limpide, pleine d#essence, trs l"rique, presque onirique, il suscite un monde qui estsouvent nim$é d#une merveille et d#une magie qui naissent pourtant du réel et du quotidien, leschoses regardées devenant insolites quand les protagonistes les contemplent

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    F#est avec un net animisme qu#il donne vie 7 la lumire, au vent, au- nuages, au- animau- et au-choses autour des protagonistes=l se plat 7 emplo"er des mots inconnus, étranges ou rares, dont on peut se demander s#ils e-istentvraiment ou s.ils ne sont pas, pour certains, que le produit de son imagination =ls ont r@ver ses

     *eunes héros qui, n.a"ant pas perdu la racheur de la prime enance, se laissent acilement asciner par les mots qu.ils ne comprennent pas

     Binsi, dans ‘’-elui qui n’avait jamais vu la mer’’ , est aite une m"stérieuse énumération des animau-

    marins qui n.a d.autre o$*et que de mettre en relie le pouvoir évocateur des mots st aussi créé lenom du poulpe, ;iatt , dont les sonorités imitent peut@tre le $ruit qu#il ait en se déplaIanturtivement, 7 moins que le dessin des lettres n#évoque la orme de l#animal, le [ surtout lanIant ses

     *am$ages comme des tentacules

    =ntér@t documetaire

    4i chacune des histoires est, au départ, ancrée dans le réel, celuici n#est pas tou*ours nettementdésigné 4ont évoqués des lieu- variésLn peut nettement placer dans le sud de l#urope, sinon en !rance, ‘##ondo## (o/ la ville pourrait @tre'ice), ‘#Lullaby ##, ‘’-elui qui n’avait jamais vu la mer’’  et ‘’=a)aran’’ , du ait du l"cée, de la pension, du$unPer allemand, de la maison grecque et de la 9ille ?uture

    e dépa"sement géographique est plus grand avec l#=slande de ‘ ’La montagne du dieu vivant’’ , o/s#élvent vraiment les monts Ae"dar$armur et Valstindar qui sont eectivement volcaniquesnin, l#e-otisme se déploie vraiment dans ‘ ’.euple du ciel’’  o/ l#on peut voir le +e-ique, dans ‘’Laroue d’eau## qui ore un ta$leau t"piquement oriental qui pourrait appartenir au- ‘’#ille et une nuits’’ , etdans ‘’Les bergers’’  qui pourrait se situer au 4ahara+ais ces éléments sont en ait tout 7 ait secondaires car les pa"sages sont avant tout s"m$oliques

    =ntér@t ps"chologique

    es héros de ‘’#ondo et autres histoires’’  sont des enants ou des adolescents solitaires, qui n.ont pasde parents présents ou ne les évoquent pas > qui ne vont pas, ou plus, 7 l.école > n#ont donc pasd.attaches qui viendraient les contraindre > sont ainsi dans une situation de disponi$ilité totale 'ous

    ne connaissons ni leur passé ni leur avenir=ls sont un peu naRs, r@veurs, chercheurs de $onheur et d#honn@teté Fes petits princes sontémouvants : perdus dans le monde sévre des adultes, ils sont incompris, et ne parviennent pas 7trouver leur place dans une société qui ne sem$le pas aite pour eu-, luttent contre l#indolence, lamalveillance, l#agression et la violence des @tres humains Ear contre, ils sont en harmonie avecl#univers, la nature, le ciel, le soleil, la mer, les étoiles, le vent > ils sont amis des animau- =lsretrouvent leur équili$re au coeur de la nature=ls nous ascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés,par leur sens de la responsa$ilité Aelativement autonome et pouvant su$venir 7 leurs $esoins, ilsveulent vivre hors des rgles éta$lies par les adultes, tourner le dos au monde civilisé =ls ne veulenttous pour @tre heureu- que la li$erté, l.autonomie, l#indépendance, et, surtout, la possi$ilité de r@ver etde penser par eu-m@mes et li$rement

    es nouvelles nous livrent leurs pensées ou les questions qu.ils se posent, ou encore nous les ontdeviner =ls apparaissent dotés de grandes capacités de raisonnement Fonscients et réléchis, ilssont paraitement responsa$les de leurs actes+ais ils sont trs riches surtout du ait de leur imagination, grHce 7 laquelle ils gardent tout un monde7 l#intérieur d#eu-m@mesFhacun d#eu- vit une aventure singulire et unique, o/ il peuvent parois sourir de la atigue, de laaim, de la soi Cans leur qu@te, ils avancent peu 7 peu, menés par le hasard, l#instinct, mais aussides amis qui, comme eu-, sont sensi$les et éprouvés par la vie dure, surtout par des personnagesrévélateurs, homme ou animal selon la nouvelle, détenteurs d.un savoir qu.il sont pr@ts 7 transmettrepartiellement ou totalement, qui les aident 7 apprendre ou 7 se découvrir 7 eu-m@mes

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    =ls ont ainsi des rencontres réelles ou imaginaires avec un monde naturel qui leur ore unee-périence immense et magique =ls apprennent que la nature a ses droits, qu#elle ne changera

     *amais, tandis que les @tres humains sont insta$les DrHce 7 la mer, au soleil, 7 la lumire, ils sesentent épanouis, communient avec les éléments, qui leur permettent enin de connatre le salut`ne ois initiés, transormés, enrichis, ils enrichissent et guident le lecteur par leur e-emple, car, audel7 de la narration, e FléJio cherche 7 nous ouvrir les "eu- et 7 nous montrer sa vision du monde

    =ntér@t philosophique

    es nouvelles de ‘’#ondo et autres histoires’’  n#orent pas un simple divertissement 'ous sommesd#a$ord interpellés par l#épigraphe qui nous reproche en ait notre propre ignorance, nous indique cequi sera l.enseignement ma*eur du recueil : il ne aut pas passer 7 cQté des choses et des @tres sansles voir, sans apprendre 7 les regarder, 7 connatrees huit histoires qui composent le recueil sont riches d.enseignement, parce que les aventuresvécues par les personnages ont valeur d#e-emple, donnent 7 penser, sont autant de leIons quiaiguisent le regard et l.intelligence du lecteur, *eune ou moins *eune Y leur lecture, nous nous posonsdes questions : Zuel regard doiton porter sur le monde_ Zuel rQle doiton *ouer sur la Gerre_ 'otresociété nous estelle $énéique_ Zu.estce que la li$erté_ Fomment accéder au $onheur_ L/ est le$ien_ L/ est le mal_ lles nous orcent 7 réléchir

    C#ailleurs, parlant du recueil, e FléJio avoua : -’était difficile de le faire lire aux enfants parce quec’est un livre que j’ai écrit comme une question philosophique, ce qui s’appelle un Eoan, c’est%à%direune question qui doit troubler, qui doit vous interroger au plus profond de vous%m!me ;?< >e ne sais

     pas si les enfants ont la possibilité de s’interroger sur eux%m!mes

    =l it l#éloge de l.enant qui, pour lui, est le seul @tre absolument magique, c.est7dire que lui seulsait regarder les choses, paraitement apprivoiser l#univers et se ondre en lui > peut donc nousapprendre 7 ha$iter ce monde qui est le nQtre =l pense que nous devrions, pour retrouver l#espritd#enance, nous li$érer du savoir, de la rhétorique et de la gravité, quitter l.encom$rement des idéesa$straites et comple-es qui masquent le monde vivant B"ant tendance 7 choisir, pour en aire sesprotagonistes, des enants n#a"ant pas atteint la pu$erté ou $ien des vieillards redevenus enants,a"ant ait de tous les *eunes garIons du recueil des alter ego, des dou$les, l#écrivain montrait $ien sa

    volonté de rester enant=l it une critique de la société occidentale contemporaine, car les histoires que contient le recueil nousparlent $ien de notre époque Cans la plupart d#entre elles, les villes, les rues, le l"cée, le mondeur$ain, o/ rgnent la science et l#ordre, sont présentés comme néastes es personnages nousorcent 7 traverser les tristes opacités d.un univers o/ l.espoir se meurt, o/ l#individu reste seul dans lamasse d#une société, o/ il est impossi$le d#@tre soim@me Bvec l#e-pression de la nostalgie del.innocence de la société préindustrielle, sont critiquées la société de consommation, les possessionsmatérielles dont nous sommes en ait prisonniers, alors que sont vraiment importants l#amour, l#amitié,nos r@ves et notre imagination qui nous enrichissent, la contemplation de la nature=l proposa une appréhension sensuelle du monde, une réintégration au tout harmonieu- de la nature,idéal qu#il e-prima dans ‘’L’inconnu sur la terre’’ , essai qui se voulait l#e-plication du recueil denouvelles : >e voudrais qu’il n’y ait pas de différence entre les éléments et les hommes, entre la

    terre, le ciel, la mer et les hommes Connant une leIon d.espoir, le recueil est un h"mne 7 la $eautédu monde =l privilégie les grands espaces naturels, montre le rQle des éléments, e-alte la plénitudedu moment présent es héros découvrent les étoiles, le vent, la mer, les leurs, les sa$les, et lepouvoir du soleil > les animau- deviennent souvent leurs amis les plus idles =ls trouvent le $onheur dans la nature, qui apparat comme l#incarnation de la Drande +re des paRens lle impose sescaprices, mais, en m@me temps, elle ore $eaucoup 7 ceu- qui savent la respecter lle apprendcomment vivre e FléJio peint le $eau ta$leau d#une communion entre l#@tre humain et la nature

    Fes thmes, qui sont les thmes avoris de e FléJio, étaient tout 7 ait en vogue dans les années190 o/, 7 la suite de +ai 68, régnait un humanisme parois, il aut $ien le dire, mHtiné d.angélisme

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     Cestinée de l#oeuvre

    e recueil connut un grand succs 4on pu$lic ut constitué non seulement d#adultes lecteurs delittérature contemporaine, mais aussi un grand nom$re de *eunes lecteurs de di- ans ou plus Felatient au ait que les protagonistes sont tou*ours de *eunes personnages, qu#ainsi les *eunes lecteurspeuvent s#identiier 7 eu-

    Mien que e FléJio ait constamment reusé une classiication des ouvrages, qu#il se soit demandé s#ile-iste une littérature pour la *eunesse, qu#il ait trouvé dangereux  si les enants ne peuvent choisir etlire que des ouvrages littéraires qu#on met séparément dans la $i$liothque pour la *eunesse, qu#ilait indiqué : >e crois que je n’écris pas pour m’adresser à quelqu’un en particulier , statua aussiqu#un écrivain ne doit pas perdre de vue qu’il s’adresse aussi à ces vrais lecteurs, enfin à ceslecteurs exceptionnels que sont les enfants à la veille de l’adolescenceLr Eierre +archand, le ondateur du département Teunesse de Dallimard, lui proposa la pu$licationde certaines des nouvelles du recueil dans des éditions destinées 7 la *eunesse ‘#Lullaby ## ut lapremire choisie pour @tre pu$lié dans la collection ‘#!olio Tunior## en 1980 Euis certaines nouvellesde ‘’#ondo et autres histoires’’  et de ‘’La ronde et autres faits divers’’ , le troisime recueil de nouvellesde e FléJio paru en 1982, urent pu$liées par groupes de deu- dans la m@me collection : ‘ ’-elui qui n’avait jamais vu la mer ## et ‘’La montagne du dieu vivant’’  en 1982, ‘’9illa 7urore’’  et ‘#rlamonde## en

    1985, ‘’La grande vie’’   et ‘’.euple du ciel’’   en 1990 Fette dernire nouvelle ut aussi pu$liéeséparément dans la collection ‘#Bl$um Teunesse## en 1991e recueil entra m@me dans les programmes scolaires des écoles en !rance Fe ut l#occasion d#undialogue entre les petits lecteurs et e FléJio : >’ai reBu beaucoup de lettres" >’essaye de répondre,

     pas à toutes les lettres mais à des classes ;?< -’étaient souvent des questions trs personnelles et intéressantes, pas des questions artificielles  ;?< ou bien des questions concernant le rapport entrel’écrivain et la vie réelle ;?