3 loupe matisse

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Les critiques sont violentes envers Matisse et les autres peintres qui partici- pent à ce salon (Vlaminck, Derain, Van Dongen…). Par dérision, le cri- tique Vauxcelles qualifie de « fauves » ces peintres qui ne respectent pas les règles classiques de la couleur. Sans le vouloir, ce critique vient de don- ner le nom au mouvement appelé le Fauvisme. Matisse définit donc de nouvelles règles en peinture : peindre avec des tons purs pour rendre un maximum d’expression. Les couleurs franches jaillis- sent avec force jusqu’à un paroxysme (le point le plus élevé) pour rendre l’intensité des émotions. Les couleurs se juxtaposent, s’affrontent sur la toile dans des contrastes de complémentaires (bleu/orange, vert/rouge). Les couleurs utilisées pour l’intérieur sont aussi vives que pour l’extérieur de la fenêtre, les deux espaces sont donc comme mis sur le même plan. Matisse joue avec la profondeur, si bien que l’on ne sait plus, parfois, ce qui appar- tient au premier plan ou au second plan : "Pour mon sentiment, l'espace ne fait qu'un depuis l'horizon jusqu'à l'intérieur de ma chambre atelier, et le bateau qui passe vit dans le même espace que mes objets familiers autour de moi. Le mur de la fenêtre ne crée pas deux mondes différents". (Matisse). De plus, la fenêtre est comme un tableau, lui-même dans le ta- bleau. Cette mise en abîme (courante dans l’histoire de la peinture) perturbe aussi notre sensation d’espace. Henri Matisse (1869 - 1954) Fenêtre à Collioure (1905) Technique : Huile sur toile Dimensions : 55 x 46 cm Mouvement Fauvisme Lieu d’exposition : Collection John Hay Whitney, New York, Etats-Unis Nationalité de l’artiste : Français - UNE ŒUVRE A LA LOUPE - Matisse, contre les règles et les con- ventions, explique sa manière de peindre : « Quand je mets un vert, ça ne veut pas dire de l’herbe, quand je mets un bleu, ça ne veut pas dire le ciel » Bref, tout peut être de n’importe quelle couleur ! Dans les années 80, des artistes allemands appelés « Les nouveaux fauves » furent influencés par le Fauvisme. Ils pratiquaient une peinture violente, très colorée et expressionniste. Ici, une peinture de Baselitz peinte à l’envers ! Le saviez-vous ? Influences Van Gogh, Le café de nuit (1889) Georg Baselitz, Orangenes- ser III, 1981 Ouverture Van Gogh influença Matisse par ses recherches sur les couleurs complémentaires (ici, la juxtapo- sition du rouge et du vert crée un contraste coloré). Matisse s’éloignera des « Fauves » pour développer un art fondé sur des aplats de couleur qui trouveront leur meilleure expression dans ses découpages. Ci- contre, La Tristesse du roi (1952), pa- piers gouachés et découpés marouflés (collés) sur toile. Inspiré par les couleurs vigoureuses de Gauguin et Van Gogh, Matisse expose ce tableau au Salon d’automne de 1905. C’est un scandale, on le critique pour ses couleurs trop criardes qui ne reflètent pas la réalité. La couleur crue est posée sur la toile sous forme de taches, de vagues ou d’aplats qui donnent une impression de « mal peint » ou d’inachevé. « La couleur surtout et peut-être plus encore que le dessin est une libéra- tion » Matisse Téléchargez cette fiche et la biographie de l’artiste sur le site du collège, rubrique Histoire des Arts > Arts Plastiques M. Pochic Thématiques : Arts, ruptures, continuités - Arts, espace, temps

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Page 1: 3 Loupe Matisse

Les critiques sont violentes envers Matisse et les autres peintres qui partici-pent à ce salon (Vlaminck, Derain, Van Dongen…). Par dérision, le cri-tique Vauxcelles qualifie de « fauves » ces peintres qui ne respectent pas les règles classiques de la couleur. Sans le vouloir, ce critique vient de don-ner le nom au mouvement appelé le Fauvisme.

Matisse définit donc de nouvelles règles en peinture : peindre avec des tons purs pour rendre un maximum d’expression. Les couleurs franches jaillis-sent avec force jusqu’à un paroxysme (le point le plus élevé) pour rendre l’intensité des émotions. Les couleurs se juxtaposent, s’affrontent sur la toile dans des contrastes de complémentaires (bleu/orange, vert/rouge). Les couleurs utilisées pour l’intérieur sont aussi vives que pour l’extérieur de la fenêtre, les deux espaces sont donc comme mis sur le même plan. Matisse joue avec la profondeur, si bien que l’on ne sait plus, parfois, ce qui appar-tient au premier plan ou au second plan : "Pour mon sentiment, l'espace ne fait qu'un depuis l'horizon jusqu'à l'intérieur de ma chambre atelier, et le bateau qui passe vit dans le même espace que mes objets familiers autour de moi. Le mur de la fenêtre ne crée pas deux mondes différents". (Matisse). De plus, la fenêtre est comme un tableau, lui-même dans le ta-bleau. Cette mise en abîme (courante dans l’histoire de la peinture) perturbe aussi notre sensation d’espace.

H e n r i M a t i s s e ( 1 8 6 9 - 1 9 5 4 ) F e n ê t r e à C o l l i o u r e ( 1 9 0 5 ) Technique : Huile sur toile Dimensions : 55 x 46 cm

Mouvement Fauvisme

Lieu d’exposition : Collection John Hay Whitney, New York, Etats-Unis Nationalité de l’artiste : Français

- UNE ŒUVRE A LA LOUPE -

Matisse, contre les règles et les con-ventions, explique sa manière de peindre : « Quand je mets un vert, ça ne veut pas dire de l’herbe, quand je mets un bleu, ça ne veut pas dire le ciel » Bref, tout peut être de n’importe quelle couleur !

Dans les années 80, des artistes allemands appelés « Les nouveaux fauves » furent influencés par le Fauvisme. Ils pratiquaient une peinture violente, très colorée et expressionniste. Ici, une peinture de Baselitz peinte à l’envers !

Le saviez-vous ?

Influences

Van Gogh, Le café de nuit (1889)

Georg Baselitz,

Orangenes-ser III, 1981

Ouverture

Van Gogh influença Matisse par ses recherches sur les couleurs complémentaires (ici, la juxtapo-sition du rouge et du vert crée un contraste coloré).

Matisse s’éloignera des « Fauves » pour développer un art fondé sur des aplats de couleur qui trouveront leur meilleure expression dans ses découpages. Ci-contre, La Tristesse du roi (1952), pa-piers gouachés et découpés marouflés (collés) sur toile.

Inspiré par les couleurs vigoureuses de Gauguin et Van Gogh, Matisse expose ce tableau au Salon d’automne de 1905. C’est un scandale, on le critique pour ses couleurs trop criardes qui ne reflètent pas la réalité. La couleur crue est posée sur la toile sous forme de taches, de vagues ou d’aplats qui donnent une impression de « mal peint » ou d’inachevé.

« La couleur surtout et peut-être plus encore que le dessin est une libéra-tion » Matisse

Téléchargez cette fiche et la biographie de l’artiste sur le site du collège, rubrique Histoire des Arts > Arts Plastiques M. Pochic

Thématiques : Arts, ruptures, continuités - Arts, espace, temps