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Un brin de jalousie

Marquée elle l empoisonne1

« Aimer, c’est aimer aussi la liberté de l’autre. Ce qui demande un très long chemin de conscience. La jalousie est un sentiment négatif et destructeur, basé sur l’ego, non sur l’amour. » G. Leleu

« Jalousie : réaction émotionnelle naturelle, de souffrance, d’humiliation et d'angoissede l’abandon, devant une attitude de l’autre, perçue comme ambiguë ». Les émotions associées sont : chagrin, peur, honte, colère, rancune, haine... Que ressent la personne jalouse ? La crainte angoissante de perte d’exclusivité et diverses impressions déstabilisantes : doute, insécurité, infériorité, soupçons. Un sentiment modéré de jalousie est une réaction plutôt normale. Si, par contre, elle devient envahissante, pénible, odieuse, obsessionnelle, morbide, « le sujet ne maîtriseplus ses soupçons paranoïaques et perd alors le sens de la réalité ».

Une extrême jalousie détruit toujours le couple. Pour les psy, la jalousie excessive est une névrose (note, N° 1, p. 17), dont l'origine estsouvent à rechercher dans une blessure d’enfance, refoulée dans l’inconscient. Elle justifieune prise en charge professionnelle. Ce problème aigu de couple survient fréquemment quand la relation repose sur des bases inadéquates et n'a pas trouvé son équilibre.

• Un homme redoutera surtout l'aspect sexuel de l’infidélité2. Sa réaction peut être violente, même sans preuve ou sur des soupçons infondés. • Une femme craindra plus un nouvel attachement d'ordre sentimental ; sa colère initiale se muera souvent en repli sur soi et en dépression.

Souffrir de jalousie intense révèle une immaturité affective : ces personnes sont restéesattachées à l’état d’enfant "fusionnel". En bas âge, l'instinct de survie dicte, à tout instant, le besoin de l’attention exclusive de la mère ; à l'âge adulte, cette peur ancienne de l'aban-don peut se muer en un désir obsédant de fusion totale avec le ou la partenaire en vue de former ensemble un tout exclusif (N°12, p. 46). Le/la malade manque de confiance en soi et souffre de complexes d'infériorité, causés parun sentiment d’abandon, de rejet ou de culpabilité. Ces sujets ont grandi sans réaliser quel’intérêt, l’admiration ou l’amitié éprouvés par leurs proches envers une autre personne,ne diminuent en rien leur propre valeur ; ils ne constituent en aucun cas un signe de rejet.

L'extrême jalousie est un dangereux venin, non une preuve d'amour : « Ce mécanismepsychique sadomasochiste, destructeur et inefficace, peut ruiner notre vie ». Il barre la voieaux partenaires, vers le bonheur : celui-ci repose sur une nécessaire confiance mutuelle.1 Sources partielles : Patrick Estrade (op. cit.) et N. Burette. 2 « Elle n'avait plus devant elle qu'un jaloux transi, rigide, martelant ses certitudes et ses ultimatums. »

Didier Van Cauwelaert (in "Le journal intime d'un arbre", M. Lafon, éditeur. Paris 2011)

pimente la relation.

Une évidence de plus, sous-estimée comme bien d'autres

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Extrait de "100 moyens sûrs d'aider votre couple" © 2015 - (5e édition) - Ivan P. Greindl TOUS DROITS DE REPRODUCTION RÉSERVÉS

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Dix techniques pour en sortir

1. Comprendre le prérequis : sauver la relation est possible à trois conditions, Identifier le fléau ; admettre son existence ; décider de le combattre à deux.

2. La générosité fait des miracles : un grand pas est franchi quand la personnejalouse se concentre sur l’amour à donner plutôt que sur celui à attendre de l'autre.3. La personne jalouse souffre bien moins, dès qu'elle se centre sur elle-même, surses propres actes, au lieu de réagir à tout ce que fait ou dit l’autre. Se focaliser sur ses propres attitudes, sa façon d’être et d’agir indépendamment, − non en réponse à celles du/de la partenaire, est un bon début. Le but de cette technique est de rom-pre cette dépendance exagérée à l’autre, en devenant chaque jour plus autonome.4. Une autre manière d'aider son partenaire à surmonter sa jalousie est de stimulercontinuellement sa confiance en soi, son amour de soi, son estime de soi. En un mot, l’habituer à s'accepter soi-même, simplement tel qu'on est.

5. En parallèle, l’inciter et l’aider, concrètement, à s’investir dans une vie sociale,permet de cesser de rêver au couple fusionnel (N° 12, p. 46) : s'ouvrir aux autres, leurparler, leur sourire, s'intéresser à leur vie au lieu de se ronger à propos de suppo-sées infidélités, est une technique éprouvée pour remettre les idées en place. 6. Soyons lucides, le risque zéro n'existe pas1. Mais étouffer sa moitié sous unesurveillance et des soupçons continuels, dégrade encore l'entente du couple et rend l’autre plus vulnérable aux tentations d’infidélité : contre-productif !7. Votre attente, à savoir le besoin de voir votre partenaire calmer ses réflexesexagérés de jalousie, de possessivité, − est à lui répéter, posément, chaque jour... 8. Intégrer davantage votre partenaire rongé/e de jalousie, à vos activités, lui faireconnaître vos relations personnelles, l’aidera à se raisonner, à discipliner ses idéeset à moins souffrir. Vous pourrez ainsi lui montrer, à chaque occasion, que votrecomportement envers vos connaissances de l'autre sexe est sans équivoque : desrelations, des ami(e)s, − non des complices.9. Si vous êtes la victime de crises de jalousie infondée, il est impératif d'intégrerun principe essentiel : entrer dans le jeu de votre partenaire, vous justifier, dissimu-ler un événement ou un fait pour éviter une scène, sont de regrettables erreurs ! Face aux humiliations répétées, il convient de se montrer ferme, assuré/e et sansaucune tolérance face à la violence, — en particulier physique !

10. Continuer normalement vos activités et vos fréquentations licites, montre aupartenaire jaloux, qu’à défaut de réels progrès pour alléger la situation, d’autres rencontres restent possibles : le bonheur du couple repose sur quatre épaules.

« La jalousie adulte exprime des lacunes affectives, le déficit d’estime de soi, l’incapacité à combler ses man-ques et à assumer seul ses besoins. » P. de Lomas

1 En couple, rien n'est jamais 'acquis' !

En effet, comment faire confiance en l’autre si on manque déjà de confiance en soi ? En acquérant de l'assurance, on réalise qu’on peut aussi inspirer des sentiments pro-fonds à l'objet de son amour ; s’accepter soi-même aide ainsi à mieux accepter l'autre,son droit à la différence, ses qualités − et même ses défauts.

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La personne au tempérament très jaloux et possessif en sera informée : à moinsde consentir un long effort soutenu et de suivre une psychothérapie auprès d'un/e psychiatre expérimenté/e, elle met gravement en danger sa relation de couple. Toutefois, grâce à l’aide de sa moitié, d’une thérapie patiente, bien conduite, d'effortsrépétés, persévérants, il est possible d'en sortir et d'ainsi redonner vie à son couple.De retrouver même "des moments de bonheur chaque jour" ! Soulignons à nouveau l'importance de faire connaître vos limites : tout accepter devotre partenaire serait illogique et nuirait profondément à votre relation ! S'il ou elle présente un grave trouble psychologique, n'ayant pas confiance en vous parce quemanquant de confiance en soi, ce n'est simplement... pas votre problème. C'est à lui/à elle de le résoudre. Avec votre aide, si possible mais en fin de compte,chacun conduit sa vie : personne "n'appartient". Jamais. (N° 10, p. 43) Or, une extrême jalousie revient à vouloir contrôler la vie de l'autre, comme si ellenous "appartenait". Comprenez-le, il est impossible de confondre ça et l'amour ! Non, aimer, c'est vouloir que l'autre aussi, connaisse du bonheur. « La jalousie suppose la possession préalable1 » et un sentiment d'insécurité, lié à la crainte de perdre sa propriété. Or, « elle augmente l'isolement et accroît justement,l'insécurité. Elle n'est donc pas fonction de l'amour mais de notre insécurité et de no-tre dépendance. Elle a peur de perdre l'amour et elle détruit ce même amour. (...) L'amour possessif n'est simplement pas rationnel2 ».

Le saviez-vous ?

« La jalousie est, de tous les maux del’esprit, celui à qui le plus de chosesservent d’aliment et le moins de chosesde remède. » M. de Montaigne

laissez-lui un espace de liberté3 !…

1 & 2 G. & N. O'Neill (op. cit.). (Mais un humoriste, observateur, remarquait aussi : « Si vous êtes jaloux, ça agace votre femme. Si vous ne l'êtes pas, ça l'exaspère ! »)3 Original : fin 2014, une émission présentait à des psychologues, une femme "prudente". Quand il sortait, ellesignait au marqueur le... pénis de son homme et, craignant les contrefaçons, elle photographiait la signature.

Soupçons, interrogatoires, espionnage du portable et des e-mails, s'ils secomprennent, sont des comportements émotionnels destructeurs pourles deux : ils rongent leur auteur, exaspèrent sa moitié, creusent un fossépuis un gouffre entre vous, tuent l'amour et sabordent la relation. Deux cas :1. Vos craintes sont fondées, votre jalousie s'appuie sur des faits objectifs.L'idéal est alors de vous parler le plus posément possible pour éclaircir lasituation : rien n'est odieux comme le soupçon continuel. Mais établir lavérité peut se faire en adultes, dignes et maîtres de soi.

Pour garder votre moitié, relâchez un peu la bride,

2. Vos craintes ne reposent sur rien de concret, relèvent surtout devotre imagination ; aucun élément tangible ne corrobore votre im-pression, seule une anxiété fondée sur une douloureuse expériencepassée. Dans votre intérêt, il convient alors de vous faire aider par votre partenaire et par un psychiatre : jalousie et possessivité excessives tuent l'amour et détruisent inexorablement le couple, on l'oublie trop souvent.

Extrait de "100 moyens sûrs d'aider votre couple" © 2015 - (5e édition) - Ivan P. Greindl TOUS DROITS DE REPRODUCTION RÉSERVÉS