23-29 juillet 1992 23-29 juillet 2017 25 ans diimpunité ... · par etienne gnassingbé eyadema...

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PARTI DES TRAVAILLEURS 23-29 juillet 1992 23-29 juillet 2017 DOSSIER 25 ans d’impunité, pour les assassins de Tavio Ayawo Tobias AMORIN Justice pour Tavio et toutes les victimes de la répression au Togo ! E-mail : [email protected] – Tél : (228) 98 13 99 88 – Lomé (Togo)

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Page 1: 23-29 juillet 1992 23-29 juillet 2017 25 ans dIimpunité ... · Par etienne Gnassingbé eYADeMA bien sûr, le commanditaire de ce crime abject. Qui d[autre avait intérêt à ce crime

PARTI DES TRAVAILLEURS

23-29 juillet 1992 23-29 juillet 2017

DO

SS

IER

25 ans d’impunité,pour les assassins deTavio Ayawo Tobias

AMORIN

Justice pour Tavio ettoutes les victimes dela répression au Togo !

E-mail : [email protected] – Tél : (228) 98 13 99 88 – Lomé (Togo)

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Gerbes de fleurs déposées

le dimanche 23 juillet 2017 sur la tombe

de Tavio AMORIN par sa famille et

une délégation du Parti des travailleurs.

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Assassinat deTavio Ayawo Tobias AMORIN :

25 ans (un quart de siècle), déjà !

Le 23 juillet 1992, vers 21 H, les policiers Kossi KAReWe et Yodolou BOUKPeSSI ont mitraillé le va-leureux combattant, Tavio Ayawo Tobias AMORIN qui sortait de chez l’une de ses tantes. Le mitraillagefut si nourri et si méthodique que, 25 ans après, les impacts de balles sont encore visibles sur les maisons

tout au long de la rue et jusqu’à l’ecole Primaire Publique de Tokoin Gbonvié qui ferme la rue au nord.Aucune chance n’avait été laissée à Tavio de sortir vivant de cet attentat qui, d’évidence, avait été soi-

gneusement préparé, prémédité. Par qui ? Par etienne Gnassingbé eYADeMA bien sûr, le commanditairede ce crime abject. Qui d’autre avait intérêt à ce crime ; à qui pouvait profiter l’élimination physique deTavio, sinon à eYADeMA ?

Lui qui avait appris que, présidant la Commission spéciale du Haut conseil de la République (HCR) chargéd’étudier et présenter le Projet de Constitution, Tavio avait démontré que lui, eYADeMA, ne pouvait seprésenter à l’élection présidentielle de 1993, en application de textes de lois en vigueur au Togo dont l’undes plus pertinents remonte à juillet 1963 : le Statut général des forces armées togolaises.

Ce même Tavio qui s’était battu à la Conférence nationale pour qu’il soit destitué de ses fonctions de Pré-sident de la République ; cet éternel Tavio qui avait osé lui écrire une « Lettre ouverte à Etienne EYA-DEMA » se concluant par ces termes : “ Votre maintien nous est pénible. Nous avons mal au Togo. Maispuisque vous y êtes, tentez de jouer le rôle qui vous est dévolu. Ou dans un sursaut d’orgueil, de dignitéet dans l’intérêt supérieur de la nation, DÉMISSIONNEZ ! ”

Ce « petit », il fallait l’éliminer : il menaçait sa carrière de président-dictateur et contrariait les mauvaisplans concoctés contre le Togo par ses maîtres de l’etat français.

Les « grands » leaders de l’opposition, eux, avaient déjà capitulés devant eYADeMA. Ils négociaientavec lui les stériles « dialogues » qui sauveront son pouvoir ; en échange sans doute de juteuses contreparties.La plupart deviendront Premiers ministres ou ministres des successifs « gouvernements d’union nationale ».Pour finir, certains rallieront purement et simplement le RPT ou son avatar, l’UNIR.

On eut ainsi la tristement célèbre « Commission mixte paritaire », suprême trahison à l’égard de Tavioagonisant sur ses lits d’hôpital entre Lomé, l’avion et Paris où il allait finalement mourir.

EYADEMA prémédita donc l’assassinat de Tavio.Il était à sa « fête » annuelle des evala, dans son village de Pya, dans le nord Togo. excellent « alibi ».

Le même « alibi Pya » qu’il utilisa lorsqu’en 1993, pour briser la grève générale menaçant son régime, il fitmassacrer la population à Fréau Jardin sous les yeux des ministres français, Marcel DeBARGe, et allemand,Helmut SCHAeFFeR.

Cynique et machiavélique, il voulut qu’on sache bien qui avait frappé et, par leur impunité, manifester satoute-puissance. Les assassins devaient donc signer leur acte en laissant les preuves de leur identité sur leslieux du crime. KAReWe Kossi y laissa sa carte d’agent des forces de l’ordre ; Yodolou BOUKPeSSI ylaissa son arme, dûment répertoriée par les services de police.

Le crime commis, les deux furent exfiltrés à Kara. A quelques kilomètres de Pya, où se trouvait eYADeMA.A Kara, on les verra écumer ouvertement les bars pendant qu’on prétendait les chercher dans tout le Togo.

Ils y seront laissés tranquilles le temps que passe l’orage. en toute impunité…Quelques années plus tard, KAReWe Kossi descendit travailler au Port de Lomé, avant de retourner à

Kara où on apprit son décès et son enterrement les 21 et 22 février 2015 ; 23 ans après son forfait.Yodolou BOUKPeSSI, lui, vit toujours et s’enrichit ! Fulbert ATTISSO a eu de ses nouvelles par son fils ren-

contré à la Prison civile de Kara. Avec le « salaire » de son crime, il a investi dans les affaires, circulant librementdans tout le Togo, surtout entre Kara et Lomé. en toute impunité…

Notre pays peut persister indéfiniment dans cette funeste voie si nous ne nous décidons pas à en finir.Depuis 1963, les crimes politiques, les assassinats individuels ou de masse ne se comptent plus dans ce pays.

Les statistiques macabres sont connues.3

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Dans le même temps, la liste des crimes économiques ne cesse de s’allonger en s’amplifiant : c’est pardizaines de milliards que les kleptocrates au pouvoir pillent de plus en plus frénétiquement les caisses del’etat togolais.

Cynique et machiavélique comme ce père dont il a tout appris, Faure essozimna eYADeMA-GNAS-SINGBe avoue sans gêne que « une minorité s’accapare des richesses du pays ». Puisqu’il la connait sibien, cette minorité, pourquoi ne l’arrête-t-il pas, pourquoi ne la punit-il pas ? Serait-ce parce qu’il en fait-il pas partie lui-même ? Poser la question c’est y répondre…

Et tout cela va continuer ainsi jusqu’à quand ?

25 ans sont donc passés depuis l’attentat de ce 23 juillet 1992 qui a coûté la vie à Tavio. 25 ans, un quartde siècle, c’est ce que les historiens appellent « une génération ».

Un enfant né ce jour-là aurait 25 ans aujourd’hui. A sa naissance, si ses parents avaient eux-mêmes 25ans, ils appartiendraient à la génération qui a secoué le Togo à partir du soulèvement populaire du 5 octobre1990 et dont Tavio AMORIN reste un vivant symbole.

25 ans au 23 juillet 1992, 25 ans après : ces deux générations cumulent 50 ans ! Le demi-siècle que, jus-tement, le clan eYADeMA-GNASSINGBe bouclait en avril 2017 depuis son accaparement du pouvoir le14 avril 1967.

La génération des jeunes qui ont 25 ans aujourd’hui, a sans doute entendu parler de Tavio AMORIN. Maiscombien connaissent précisément son histoire ? Combien ont compris ou comprennent le sens de son combat ?Combien sont conscients, comme lui, qu’il ne faut surtout pas se résigner, mais combattre, encore combattre,toujours combattre pour la Liberté, la Démocratie, la Justice sociale, le Socialisme, la Révolution ?

Quels âges avaient les jeunes « ekpémogs » (lanceurs de pierre de l’« Intifada » togolais, la révolutiond’octobre 1990) ? entre 18 et 30 ans… L’âge de la génération qui a grandi dans notre pays depuis l’assassinatde Tavio AMORIN et qui, aujourd’hui, est appelée à prendre ses responsabilités comme celle qui l’a précédéeet a, en fait, commencée à la prendre.

N’est-ce pas ce que nous voyons avec ces jeunes scolaires révoltés qui, par dizaines de milliers, ont déferlédans les rues de la plupart de nos villes pour soutenir leurs enseignants en grève pour leurs justes et légitimesrevendications ? Ils ne demandent qu’à être rejoints par les autres jeunes travailleurs, paysans et toute la po-pulation qui, notamment à Lomé, a montré ce qui est en gestation dans ce pays le 28 février dernier parcette mémorable révolte spontanée contre l’inique hausse du prix des produits pétroliers.

Mais pour qu’il en soit ainsi, il faut que cette nouvelle génération apprenne de la précédente, surtout deceux qui ont consenti tous les sacrifices qui ont marqué son combat, qui avaient ou ont chevillé au corps cesvaleurs intrinsèques et cette passion pour le combat émancipateur comme Tavio AMORIN…

C’est pour que cette génération puisse s’imprégner de ces valeurs que nous entreprenons de mieux l’ins-truire par un dossier d’informations sur les circonstances de l’attentat et de la mort de Tavio. Ce premierdossier, qui sera suivi par d’autres travaux, présente l’attentat, la disparition de Tavio et ses obsèques telsqu’ils ont été exposés, chronologiquement par Togo Presse. Bien que notoirement contrôlé par le pouvoirpolitique cette presse officielle a dû partir des faits ; en eux-mêmes, ces faits sont suffisamment éloquents.

Ce faisant, nous espérons aussi que la conscience de la nouvelle génération commence à s’éveiller. Com-bien d’entre eux deviendront les Tavio AMORIN qu’il faut pour sortir le Togo de la nuit plus que cinquan-tenaire où l’a plongé le tragique attentat inaugural : l’assassinat, le 13 janvier 1963, de Sylvanus OLYMPIO,le père de notre indépendance, le premier, le dernier et donc le seul président qui ait jamais été démocrati-quement élu dans ce Togo.

Si, Parti des travailleurs, nous proposons un plan d’action comme base du combat final pour libérer notrepays, nous espérons vivement pouvoir bientôt dire de ceux qui voudront s’y engager :

Voici la nouvelle génération Tavio AMORIN !Lomé, le 23 juillet 2017

Claude AMeGANVI

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Togo Presse n° 3740 du samedi 25 juillet 1992 :

VICTIME D’UN ATTENTAT

TAVIO AMORIN EVACUE SUR PARIS

• Le sous-brigadier Yodolou Boukpessi et le gardien de la paix Kossi Karewe soupçonnés: armes et carte professionnelle sont abandonnées sur le lieu de l’attentat

Victime d’un attentat dans la nuit de jeudi à vendredi, M. Tavio

Amorin a été évacué hier à l’hôpital de la Salepétrière à Paris. C’est

avec la bienveillante attention du gouvernement français qui a bien

voulu mettre à la disposition du Togo un Mystère 50 médicalisé.

L’avion a décollé de l’aéroport international de Lomé Tokoin à 20

h 08, et doit atterrir ce matin à 4 heures soit 2 h TU à Paris après 6

h 40 de vol. Au CHU où il a été admis d’urgence, M. Tavio Amorin

a subi une opération chirurgicale de cinq heures. Il a repris connais-

sance dans la journée, mais on estime de source médicale que son

état est critique.

Sur les lieux du forfait, la fusillade a laissé des impacts de balles

dans les murs de la maison, à côté de laquelle l’agresseur a ouvert

le feu au pistolet automatique sur Tavio Amorin.

Les habitants du quartier, les curieux, les sympathisants en

groupes discutaient de l’événement quand les reporters de Togo-

Presse arrivèrent sur les lieux hier après-midi.

Toutes les personnes approchées, discrètes ayant peur des re-

présailles ont quand même fini par dire l’essentiel.

Voici le témoignage d’une dame :

Aux en virons de 21 h, M. Amorin rentrait chez lui après avoir

rendu visite à un ami dans le quartier du nom de Momo Goeh.

Celui-ci le raccompagnait dans la rue Amaïzo. L’agresseur les at-

tendait assis à la devanture de la maison opposée non loin du lieu

du crime. Ce dernier les interpella lorsqu’ils furent à son niveau.

Le temps pour les deux amis de s’arrêter, pour obtempérer à l’ap-

pel, l’agresseur déchargea sur Amorin son arme. Le malheureux

s’affala. Le criminel prit ses jambes à son cou, poursuivi par le

compagnon de Tavio.

Ce dernier dut rebrousser chemin, à cause des lamentations persistantes de Tavio mourant. La mort dons l’âme, il souleva son

ami, avec l’aide des habitants accourus, le plaça dans un taxi et le conduisit à l’hôpital.

Le tueur n’a pas pu être rattrapé parce que l’autre avait choisi avec raison de porter secours à son ami. Pourtant l’agresseur a

été identifié et dûment reconnu par les témoins. Puisqu’il habiterait même le quartier. Nous apprenons de source policière en fin

de journée que le revolver trouvé sur le lieu de l’attentat perpétré le 23 juillet 1992 aux environs de 21 h contre M. Tavio Amorin,

revolver qui porte le N° AJZ 5370 a été attribué au sous-brigadier Boukpessi Yodolou de la Direction de la Sécurité publique.

Le sous-brigadier ne s’était pas présenté hier à son service. De plus lui-même et sa femme sont introuvables à leur domicile.

Les recherches pour le retrouver sont en cours.

Dans l’après-midi, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Touré Abdou Cheaka a informé le corps diplo-

matique et consulaire, les ONG et les organisations internationales de la situation politique au Togo et de l’attentat. Il a présenté

à ses interlocuteurs les pièces à conviction à savoir : un pistolet mitrailleur, un révolver, trois chargeurs PM, une chargette de pis-

tolet mitrailleur, des munitions, des grenades, deux bouchons allumeurs, une paire de menottes et une carte professionnelle au

nom de Karewe Kossi, né en 1967 à Pya, préfecture de la Kozah, gardien de paix en service à l’ecole de Police en qualité de mo-

niteur de sport.

Le doyen du corps diplomatique, M. Hans Joachim Heldt a, au nom de ses collègues remercié le ministre pour les détails des

informations que celui-ci venait de leur livrer. Il s’est dit très choqué par cet événement qui selon lui est une attaque contre le

processus démocratique. Le diplomate allemand a convié le peuple togolais à ne pas se décourager et à poursuivre le processus

démocratique de même que le dialogue.

Des réactions d’indignation

L’attentat a suscité une vive émotion au sein de la population qui semble au bord du

désespoir. 5

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Déclarations et communiqués éma-

nant des partis politiques et associa-

tions de tous ordres nous parviennent

de toutes parts.

Ainsi le Rassemblement du Peuple

Togolais (RPT), le Mouvement des

Croyants pour l’egalité et la Paix

(MOCeP), l’Association Togolaise de

Lutte contre la Manipulation des

Consciences (ATLMC), la Jeunesse

pour la Promotion et le Développement

de la Culture (JPDC), l’Association

Scolaire dans le Renouveau (JSR), le

Club des Amis de la Liberté et de la

Démocratie en Afrique Noire (CAL-

DAN), l’Union des Démocrates pour

le Renouveau (UDR), condamnent

tous cet acte odieux et crapuleux. Sans

oublier les ré actions de la présidence

de la République, du gouvernement, du

Haut Conseil de la République et du

Collectif de l’Opposition Démocra-

tique II. Ils s’élèvent tous énergique-

ment contre les forces du mal tapies

dans l’ombre et qui tentent par des

moyens aussi répréhensibles les uns

que les autres de remettre en cause le

processus démocratique désormais ir-

réversible.

Ils demandent à tout le peuple to-

golais et particulièrement à la jeunesse

de rester unis, solidaires et surtout vi-

gilants et de tout mettre en jeu pour

sauver notre démocratie.

Ils demandent aux autorités compé-

tentes d’ouvrir d’urgence et immédia-

tement une enquête en vue de

démasquer les auteurs et les comman-

ditaires de cette violence barbare et de

les traduire en justice. Afin qu’ils

soient châtiés à la mesure de leurs

crimes. Tous souhaitent du courage et

un prompt rétablissement à M. Tavio

Amorin.

en France le porte-parole du minis-

tère des Affaires étrangères, M. Mau-

rice Goudault-Montagne a condamné cet attentat et réaffirme le soutien de Paris au processus démocratique en cours au Togo.

Messan KONDO

Kwadzo AMOUZOU

Communiqué de la présidence de la République

Le président de la République qui séjourne depuis une semaine dans 1e nord du pays où il assiste comme chaque année à la

lutte traditionnelle evala a été informé de l’attentat perpétré la nuit dernière contre M. Tavio Amorin, secrétaire général du PSP

(Parti Socialiste Panafricain).

Le chef de l’etat condamne avec fermeté ce nouvel acte de violence qui est de nature à compromettre ses efforts et initiatives

qui visent à résoudre par la voie de la concertation et du dialogue avec les responsables politiques les difficulté s politiques aux-

quelles le pays est confronté.

Le pré sident de la Ré publique demande l’ouverture immédiate d’une enquête afin

d’identifier et de traduire en justice Fauteur de cet acte criminel.6

Les membres du corps diplomatique et consulaire observant avec indignation

l’arsenal de guerre qui a servi à blesser grièvement M. Tavio Amorin

(Photo BANETO)

L’arsenal de guerre abandonné sur le lieu du forfait

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Le chef de l’etat lance enfin un pressant appel au peuple togolais en général et aux responsables politiques en particulier pour

qu’ils abandonnent la violence sous toutes ses formes comme arme de combat politique. Seuls la concertation et le dialogue peu-

vent aider le pays à sortir de la crise politique qu’il traverse.

enfin, le président de la République exprime sa sympathie à la victime et lui adresse ses vœux de prompt rétablissement.

Fait à Lomé, le 24 juillet 1992

Vigoureuse condamnation du gouvernementLe gouvernement s’est réuni ce matin en conseil des ministres extraordinaire

au Palais de l’entente sous la présidence du Premier ministre M. Kokou Joseph

KOFFIGOH, suite à l’attentat perpétré le 23 juillet 1992 aux environs de 21

heures à Tokoin-Gbonvié contre M. Tavio AMORIN, secrétaire du parti Socia-

liste Panafricain, membre du HCR, président de la Commission des Affaires po-

litiques et des Droits de l’Homme, secrétaire général du COD II.

Le gouvernement, après avoir pris connaissance des circonstances dans les-

quelles cet attentat crapuleux a été commis, condamne avec vigueur cet acte

ignoble qui s’inscrit dans le cycle de la violence et des tentatives de dé stabili-

sation du processus démocratique en cours.

Les premières investigations entreprises depuis hier et qui se poursuivent ont

permis de récupérer sur les lieux de l’attentat un ensemble d’armes et munitions

se composant comme suit :

1. Les armes :

— un pistolet mitrailleur de calibre 9 mn n° B. 85502 de marque française.

— un revolver de fabrication américaine (Smith and Wesson 357 magnum)

dont le n° de barillet est G 21 43 CT2 et celui de la carcasse, AJZ 5370 modèle

GG-2.C7566.

2. Les accessoires :7

Les assassins(Photos publiées par le journal Forum Hebdo)

KAREWE Kossi BOUKPESSI Yodolou

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— trois chargeurs P.M. dont 2 garnis respectivement de 24 et 25 cartouches de 9 mm et numérotés comme suit :

MAT 542 et MAT 60 22. Le troisième chargeur non numéroté est vide.

— une chargette de pistolet mitrailleur.

3. Les munitions :

— Cartouches de 9 mm : 49 dont 24 de type Norma. Luger et 25 eT 1-876 F

— Cartouches de 38 spécial : 6 type Norma (lot 1985)

Les grenades :

— deux grenades offensives OF 37 (T) O1 TNP 90 de fabrication française.

— deux bouchons allumeurs 01 MOC 85, lot RMS 88.

— une paire de menottes.

— une carte professionnelle au nom de KAReWe Kossi, né en 1967 à Pya, préfecture de la Kozah, gardien de la paix, en ser-

vice à l’ecole de police en qualité de moniteur de sport.

Le gouvernement tient à rappeler à tous les fils de ce pays que la logique de la violence dont certains se font les adeptes, loin

de porter un coup d’arrêt au processus démocratique, d’ailleurs irréversible, qu’il ne cédera pas au chantage.

Il rappelle à tous que seul le dialogue franc, direct et sincère permettra aux Togolais quelle que soit leur sensibilité politique

de résoudre leurs problèmes en cette période charnière de la vie de notre pays. Par ailleurs, le gouvernement a décidé l’ouverture

d’une enquête judiciaire en vue de retrouver les auteurs de l’attentat et de les traduire devant la justice.

enfin, le gouvernement tient à adresser ses sincères remerciements au gouvernement français qui a mis à sa disposition un

avion Mystère 50 médicalisé pour l’évacuation sanitaire du blessé sur Paris.

Fait à Lomé, le 24 juillet 1992

Le Conseil des ministres

Le HCR horrifié et indigné

COMMUNIQUe DU HAUT CONSeIL De LA RePUBLIQUe :

Le Haut Conseil de la République vient d’apprendre au comble de l’horreur et de l’indignation, le lâche attentat qui a été per-

pétré dans la nuit du 23 juillet 1992 contre la personne de M. Tavio Ayao Amorin, président de la Commission des Affaires poli-

tiques, des Droits de l’Homme et Libertés du H.C.R.

Le Haut Conseil de la République constate avec regret, que le complot machiavélique visant à interrompre le processus en

cours en éliminant physiquement les leaders des forces démocratiques se poursuit inexorablement, malgré les louables efforts de

la communauté internationale et les nombreuses concessions faites en vue de l’apaisement du climat social.

Le Haut Conseil de la République condamne avec la dernière énergie ce crime odieux, barbare et absurde qui, commis à la

veille de l’ouverture des négociations entre les protagonistes de la vie politique togolaise, ne peut être que l’œuvre de ceux qui

rejettent le dialogue et veulent à tout prix soumettre le peuple aux affres de la confrontation armée.

Le Haut Conseil de la République demande au gouvernement de faire ouvrir immédiatement une enquête visant à identifier

les criminels en vue de les traduire en justice.

Il engage la communauté internationale, qui se mobilise chaque jour davantage pour aider au règlement de la crise politique

togolaise, à réprouver sans ambages ce terrorisme sans visage, implacablement ourdi contre tout un peuple revendiquant sa li-

berté.

Il exhorte le peuple à une mobilisation permanente et accrue pour soutenir et conduire le processus engagé à son terme.

Le Haut Conseil de la République apprécie hautement la disponibilité des autorités compétentes et du personnel du CHU de

même que la qualité des soins prodigués à la victime.

Il invite tous les hommes épris de paix et de liberté à prier pour un prompt rétablissement de Tavio.

Togo Presse n° 3742 du mardi 28 juillet 1992 :

BULLETIN DE SANTE DE TAVIO AMORIN

UN LEGER MIEUX

• Le malade a bien supporté une opération de 4 h dimanche soir

Victime d’un attentat jeudi dernier, M. Tavio Amorin a été évacué le lendemain d’urgence sur l’hôpital St Antoine de Paris.

Dimanche en dé but de soirée il a été opéré pendant plus de quatre heures. Le rapport médical communiqué hier matin juge qu’il

a bien supporté cette opération et que son état commence à connaître un léger mieux.

Par ailleurs des constatations non encore médicales, ont révélé l’existence de traces d’arme blanche sur le corps de Tavio.

Dans une déclaration à Radio France Internationale (RFI), son frère Aurelio Amorin, aurait mis en cause les services médicaux

togolais, au cours d’une panne survenue au moment du transfert de Tavio du CHU-

Tokoin à l’aéroport.8

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A la suite de cette déclaration, qui a choqué l’équipe médicale

togolaise, M. David ekoudé Ihou, ministre de la Santé et de la Po-

pulation, a tenu, hier à éclairer l’opinion, sur les circonstances d’ans

lesquelles. M. Amorin a été transféré à l’aéroport. De plus, une lettre

signée de l’auteur de la déclaration, a été adressée hier 27 juillet à

l’équipe médicale ayant pris soin de M. Tavio Amorin, sous couvert

du Premier ministre.

Le ministre Ihou a déclaré, qu’il a personnellement suivi l’arrivée

de l’équipe médicale française, le transfert de M. Amorin qui était

sous respiration artificielle, du CHU pour l’aéroport. Selon lui, le

convoi était composé de trois ambulances, de deux voitures de sé-

curité etc... La panne dont il est question, a-t-il reconnu, a eu lieu

non loin de l’aéroport. C’é tait une panne ordinaire, due à la coupure

de la courroie de l’ambulance, à bord de laquelle se trouvait Tavio.

Il a fallu transférer le corps de M. Amorin dans la deuxième ambu-

lance. L’opération n’a duré en tout et pour tout que trois minutes,

sous les regards de la mère et de la sœur d’Amorin, qui voyageaient

dans les ambulances. Tavio était constamment avec les deux méde-

cins français », a-t-il indiqué.

D’autre part, a poursuivi le ministre, des mesures exceptionnelles

de sécurité ont été prises pour ce convoi. « II y avait les gardes de

l’ambassade de France au Togo, les gardes de la primature et mes

propres gardes du corps qui étaient tous armés », a-t- i1 confirmé.

Par ailleurs, ces gardes qui selon M. Ihou, sont au maximum en

alerte suivant les consignes reçues de lui, n’ont permis à qui que ce

soit, de s’approcher du convoi au moment de la panne.

Au sujet des traces d’armes blanches, le ministre a dit que si le rapport complet du corps médical français le confirme, elles se

seraient produites après la fusillade. Les agresseurs à ce que l’on sache, n’ont pas é té en contact physique direct avec Tavio Amorin.

en ce sens il a é mis plusieurs hypothèses : ou l’agression à l’arme blanche s’était produite pendant le transport du lieu de l’accident

à l’hôpital ; ou pendant l’hospitalisation au CHH-Tokoin ; ou pendant le transport de l’hôpital à l’aéroport ; ou de l’aéroport de

Tokoin à l’aéroport de Paris ; ou de l’aéroport de Paris à l’hôpital St Antoine.

Certes, il y avait eu des garanties de sécurité à certains niveaux, pour empêcher un forfait de ce genre, a reconnu le ministre,

indiquant qu’il attend le rapport médical complet de l’hôpital St Antoine. On ne peut selon lui, se fier aux déclarations de quelqu’un

qui n’est pas du corps médical, é tant bien entendu que le corps de Tavio a subi une opération chirurgicale.

en tout état de cause, une enquête est ouverte pour savoir s’il y a eu agression, et le gouvernement prendra en conséquence

ses responsabilités, lorsque le rapport médical l’aurait confirmée, a conclu le ministre Ihou.

Améwogninin OBOUBe

Togo Presse n° 3743 du mercredi 29 juillet 1992 :

Communiqué :

La rencontre de concertation entre le président de la République et les partis politiques a débuté ses travaux ce matin au palais

de la présidence.

Deux interventions ont marqué l’ouverture de cette rencontre. D’abord celle du président de la République qui a souhaité la

bienvenue à la délégation des partis politiques et a relevé le souci commun des deux parties de tout mettre en œuvre pour sortir

le pays de la crise.

Pour le chef de l’etat, il est indispensable que les Togolais se retrouvent ensemble, du Nord au Sud et de l’est à l’Ouest en vue

d’assurer la paix, la stabilité, gages de l’unité nationale.

Par ailleurs, le président de la République a exhorté les Togolais à trouver eux-mêmes des solutions à leurs problèmes. Dans

cet esprit, il a mis l’accent sur la nécessité du dialogue et du compromis sous-tendus par une volonté politique réelle et sincère.

Le président de la République a déploré l’insécurité qui s’est installée sur toute l’étendue du territoire national et s’est déclaré

peiné par l’attentat dont a été victime M. Tavio Amorin. Il a demandé que les auteurs

soient recherchés au besoin par l’Interpol, arrêtés et traduits en justice. 9

M. Ihou dans sa mise au point, montre la courroie

défectueuse de l’ambulance(Photo Akakpo ADOUKONOU)

RENCONTRE CHEF DE L'ETAT - PARTIS D'OPPOSITION

INVENTAIRE DES SUJETS A DEBATTRE

• Statut d'observateurs pour le gouvernement et le HCR

• Rendez-vous pris pour ce matin

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enfin le président de la République

a remercié les ambassadeurs de la Cee

et des etats-Unis d’Amérique pour

avoir facilité la rencontre de ce matin.

Intervenant à son tour, M. Jean-Lu-

cien Savi de Tové, porte-parole de la

délégation des partis politiques a re-

mercié le chef de l’etat et a exprimé sa

gratitude aux ambassadeurs des pays

de la Communauté economique euro-

péenne et au Parlement européen pour

l’action remarquable menée en vue

d’une concertation directe entre les

partis politiques et le chef de l’etat.

Le porte-parole de la délégation des

partis politiques a estimé que les maux

dont souffre le pays ne peuvent trouver

de solutions que dans la concertation.

Parlant du climat d’insécurité géné-

ralisé qui règne dans le pays. M. Savi

de Tové a cité entre autres, les coups de

force des 1er et 8 octobre et du 3 dé-

cembre 1991. Il a constaté que la for-

mation du gouvernement d’union nationale de transition n’a pas mis fin à cette situation.

Insistant toujours sur les problèmes de l’insécurité, il a souligné que la recrudescence des attentats, de plasticage des maisons.

Soudou, les affrontements inter-ethniques et plus récemment l’attentat dont a été victime M. Tavio Amorin sont autant d’événe-

ments de nature à compromettre l’aboutissement de la transition.

enfin M. Savi de Tové a souhaité que les ambassadeurs de la Cee servent de caution morale aux engagements qui seront pris

de part et d’autre.

Inventaire des sujets à débattre

Suite à ces deux interventions, des dé-

bats ont été ouverts. A l’issue des discus-

sions, les deux délégations ont convenu de

ce qui suit :

1 — Le HCR et le gouvernement se-

ront associés aux discussions en qualité

d’observateurs.

2 — Les deux délégations ont convenu

que les problèmes politiques auxquels

notre pays est confronté sont :

a) les problèmes relatifs à la sécurité

b) les problèmes relatifs au recense-

ment électoral

c) les problèmes relatifs au découpage

électoral

d) les problèmes relatifs au code élec-

toral

e) les problèmes relatifs à la Constitu-

tion notamment la prorogation de la pé-

riode de la transition

f) les garanties mutuelles.

Abordant le premier point, un large débat s’est instauré sur les problèmes de sécurité et sur la manière de l’organiser.

Les deux parties ont convenu de se retrouver demain mercredi 29 juillet 1992 à 8 heures.

Fait à Lomé, le 28 juillet 1992

Ont signé :

Pour la délégation de la présidence

M. Barry Moussa Barqué

10

Les leaders des partis politiques dans le bureau du président de la République

Vue partielle de la rencontre dans la grande salle du palais de la présidence. Au

micro, le chef de l’Etat encadré par Barrv M. Barque (à gauche) et Jean-l.ucien

Savi de Tové (à droite) porte-parole de l'opposition.

(Photo PIDALY)

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Pour la délégation des partis politiques

M Jean-Lucien Savi de Tové

Ont pris part à la rencontre :

Du côté de la présidence :

— Le général Gnassingbé eyadèma

— M. Barry Moussa Barqué

— général Mawoulikplimi Amege

— M. Pali Tchala

— M. Dahoukou Péré

— M. Mensan Agbéyomé

— M. Koffî Panou

— M. Wattara Natchaba

— M. Baéta.

Pour la délégation des partis politiques :

Pour le CAR : Me Agbovibor et Me Hêgbor

Pour la CDPA : Le professeur Léopold Mensah Gnininvi et M. Adimado Mensan Aduayom

Pour le PAD : M. Francis ekon et M. Cissé

Pour le PDR : M. Zarifou Ayéva et Me Akakpo

Pour le PDU : M. Jean-Lucien Savi de Tové et M. Dovi André Kuévi

Pour le PRI : M. Rémy Moèvi et M. Yves Djondo

Pour le UTD : M. edem Kodjo et M. Ata Mensanh Zeus Ajavon

Pour l’UTR : M. Bawa Mankoubi et M. Nazer Freitas.

Togo Presse n° 3744 du jeudi 30 juillet 1992 :

GRIEVEMENT BRESSE LE 23 JUILLET A LOME

TAVIO AMORIN A SUCCOMBE A PARIS

Communiqué de la Primature :

Nous venons d’apprendre avec une profonde tristesse le décès de Tavio Amorin survenu à l’hôpital Saint Antoine de

Paris ou il a été admis suite à l’odieux attentat du 23 juillet 1992 perpétré contre

sa personne à Tokoin- Gbonvié.

TAVIO AMORIN : dans l’une de ses interventions à la Conférence nationale. Ses prises de position en faveur du chan-

gement démocratique au Togo lui ont attiré la foudre des ennemis du changement.

Paix à son âme

11

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Le Premier ministre dès qu’il a appris la nouvelle a tenu à informer la famille, le président de la République et le pré-

sident du HCR, il adresse ses sincères et douloureuses condoléances à la famille éplorée.

RENCONTRE CHEF DE L’ETAT-PARTIS D’OPPOSITION

Les points de litige soumis à une commission paritaire

Communiqué : La rencontre de

concertation entre le président de la

République et les partis politiques s’est

poursuivie ce mercredi 29 juillet 1992

au palais de la présidence de la Répu-

blique.

Dans son exposé introductif, le chef

de l’etat a exhorté les deux délégations

à aborder les discussions dans un esprit

constructif et de tolérance.

Les débats ont porté sur les points

de discussions retenus par les deux par-

ties lors de la séance du 28 juillet 1992.

De larges discussions ont eu lieu sur

les problèmes fondamentaux identifiés

lors de la séance du mardi 28 juillet

1992, à savoir :

1° / Les problèmes relatifs à la sé-

curité.

2° / Les problèmes relatifs au recen-

sement électoral.

3° / Les problèmes relatifs au dé-

coupage électoral,

4° / Les problèmes relatifs au code

électoral,

5° / Les problèmes relatifs à la Constitution, notamment la prorogation de la période de de transition.

6° / Les problèmes relatifs aux garanties mutuelles.

Les deux délégations ont convenu de soumettre l’ensemble de ces points à un examen approfondi, par une commission paritaire

mise en place à cet effet, en vue de proposer des solutions durables à la crise socio-politique qui secoue notre pays.

La séance s’est déroulée dans une atmosphère de franchise et de compréhension mutuelle.

Les travaux de la commission paritaire débuteront ce jeudi 30 juillet 1992 à 9 heures au Palais des Congrès.

fait à Lomé, le 29 juillet 1992

Ont signé :

Pour la délégation présidentielle

M. Barry Moussa Barqué

Pour la délégation des partis politiques

M. Jean-Lucien Savi de Tové

EN CONSEIL DES MINISTRES

Le gouvernement s’est félicité de l’ouverture du dialogue

Hier matin au palais de l’entente s’est tenue la réunion hebdomadaire du conseil des ministres sous la présidence de M. Kokou

Joseph Koffigoh, Premier Ministre du gouvernement de transition.

Le Conseil des ministres a écouté un rapport du Premier ministre sur le déroulement de la concertation entre le président de la

République et une délégation de huit partis de l’opposition démocratique. Le gouvernement se félicite de cette rencontre qui

s’inscrit en ligne droite dans la philosophie du nouveau contrat social à savoir la nécessité d’instaurer et d’accroître la confiance

réciproque entre tous les acteurs de la vie politique nationale sur la Concertation et le dialogue Comme moyens privilégié de ré-

solution des problèmes nationaux. Il adresse en conséquence ses remerciements à la

communauté Internationale en général et à la Communauté européenne et aux etats-12

Le président Eyadèma et les représentants des partis politiques lors de la reprise

des travaux de leur rencontre de concertation hier. L’on remarque au centre le

chef de l’Etat. A sa gauche, les leaders des partis politiques et à sa droite la délé-

gation présidentielle

(Photo PIDALY)

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Unis en particulier, qui ont eu à répondre à son appel, en facilitant la reprise du dialogue entre les Togolais. Le Conseil des

ministres apprécie par ailleurs la volonté manifestée par les acteurs de la vie politique d’accepter les propositions du gouvernement

de se retrouver pour la recherche de solutions consensuelles aux problèmes politiques de l’heure dans l’esprit d’une transition

pacifique.

Le conseil des ministres s’est penché également sur le déroulement des opérations d’établissements et d’affichages des listes

électorales en cours d’exécution sur toute l’étendue du territoire national.

Il a ensuite examiné en première lecture trois projets de décrets relatifs :

a) à la convocation du corps électoral

b) à l’ouverture de la campagne du référendum

c) à la fixation des couleurs des bulletins et enveloppes en vue du référendum constitutionnel.

Le projet de décret portant attribution et réorganisation du ministère de l’Industrie et des Sociétés d’etat a en outre été examiné

en 1ère lecture.

Sur le plan intérieur le ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité a fait le point de la situation marquée par les

plasticages qui se sont produits le week-end dernier à Atakpamé.

enfin le ministre de l’equipement et des Mines a présenté une communication sur un projet de développement urbain de

Lomé. Ce projet essentiellement financé par la Banque mondiale est une initiative qui devra être suivie d’autres. Le coût global

du financement est évalué à plus de cinq milliards de F CFA ; il est destiné à la relance de l’emploi intensif dans la ville de Lomé.

Les travaux démarreront en novembre 1992 au plus tard.

Fait à Lomé le 29 juillet 1992

Le conseil des ministres

Togo Presse n° 3745 du vendredi 31 juillet 1992 :

ASSASSINAT DE TAVIO AMORIN

COLERE, INDIGNATION, CONSTERNATION

• Le gouvernement demande à la populationde garder son calme

Communiqué du gouvernement :

Le gouvernement s’est réuni jeudi 30 juillet 1992 en conseil des ministres extraordinaire pour examiner la situation créée par

le décès de M. Tavio Amorin premier secrétaire du Parti Socialiste Panafricain, président de la Commission des Affaires politiques,

des Droits de l’Homme et des Liberté s du HCR, secrétaire général du COD II, survenu à l’hôpital Saint-Antoine de Paris le 29

juillet 1992.

— Le gouvernement exprime sa consternation et renouvelle ses sincères condoléances à la famille éplorée.

— Malgré l’état de choc de la population en général et de la jeunesse en particulier face à cette mort tragique, le gouvernement

appelle le peuple togolais à garder son calme.

— Le gouvernement exhorte les partis politiques et la délégation présidentielle à poursuivre les négociations engagées le 28

juillet 1992 dans l’intérêt supé rieur de la nation, afin que de tels actes criminels ne se reproduisent plus.

Fait à Lomé, le 30 juillet 1992

Le conseil des ministres

Le COD II appelle à une grève générale de protestationLa conférence des présidents du COD II, réunie ce jour 30 juillet 1992, a pris connaissance du décès de Tavio AMORIN, mem-

bre du Haut Conseil de la République, premier secrétaire national du Parti Socialiste Panafricain et secrétaire général du COD II,

victime d’une lâche agression le 23 juillet 1992.

Cet attentat s’ajoute à la longue liste des coups de force et des actes de violence tendant à remettre en cause le processus de

démocratisation et à liquider physiquement les leaders des partis politiques de l’opposition vraie.

Le COD II s’indigne et condamne ce lâche assassinat qui fauche dans la fleur de l’âge un des plus dignes combattants pour la

liberté et la démocratie.

en conséquence, les partis politiques, les associations de femmes et de jeunesse, les organisations syndicales indépendantes,

regroupées au sein du COD Il, appellent la population sur toute l’é tendue du territoire national, à observer une grève générale de

protestation de 24 heures, le vendredi 31 juillet 1992 à partir de 5 heures du matin.

Le COD II exige que BOUKPESSI Kpatcha, sous-brigadier de Police, KAREWE Kossi, gardien de la Paix, et leurs com-

plices dans cet ignoble attentat, ainsi que ceux de l’attentat de SOUDOU mis en13

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cause par le rapport de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme, soient arrêtés et traduits en justice.

Le COD II réitère l’exigence, à plusieurs reprises formulée par l’ensemble des forces démocratiques, que le Chef Suprême

des Armées et le Ministre de la Défense, engagent les FAT à proclamer leur neutralité et leur engagement de ne plus intervenir

dans la vie politique du pays.

Fait à Lomé, le 30 juillet 1992

Pour le COD II

Le président

Zarifou AYeVA

• Vive agitation à LoméLomé, la capitale togolaise présentait la physionomie d’une ville morte hier après l’annonce la veille du décès du premier se-

crétaire du Parti Socialiste Panafricain (PSP), membre du HCR et secrétaire général du COD II, M. Tavio Amorin à l’hôpital

Saint-Antoine de Paris. Il y était admis après l’attentat dont il avait été victime dans la nuit du 23 juillet 1992 à Lomé.

A l’appel du Mouvement Patriotique du 5 octobre (M05) à une opération ville morte, des jeunes ont dressé, des barricades et

brûlé des pneus sur les principales artères et dans les quartiers populaires de la capitale, empêchant ainsi les travailleurs.de se

rendre sur leurs lieux de travail. Les quelques-uns qui s’étaient rendus très tôt au travail devaient reprendre le chemin de leur do-

micile, certains à pieds car vers 9 heures déjà, les rues étaient désertes. Les taxis et bus de transports en commun ont regagné

leurs garages et jusqu’à 17 heures l’après-midi, seuls quelques véhicules privés étaient visibles dans les rues.

Les magasins ont baissé leurs rideaux de fer, les marchés’étaient vidés de leur monde habituel et seuls quelques curieux s’at-

troupaient aux abords des rues pour de petits commentaires sur cette nouvelle qui était tombée telle une foudre et qui avait jeté

la consternation parmi la population.

Dans certaines rues comme l’Avenue de la Nouvelle Marche, il y a eu des é changes de coups de feu en l’air et de jets de

pierres entre les policiers et les manifestants qui s’étaient servis d’un wagon pour dresser une barricade au niveau de la Caisse

d’epargne du Togo. La tension était telle que les policiers ont dû faire usage de grenades lacrymogènes et de balles blanches

pour disperser les manifestants qui, |eux, manifestaient leur colère de voir ce combattant de la démocratie tuer dans la force de

l’âge par ce lâche attentat qui vient assombrir le climat politique de notre pays. On a dé nombré quelques blessés au cours de ces

échauffourées.

La circulation ne reprenait que timidement hier en fin de journée malgré l’appel à l’apaisement lancé par Mgr Kpodzro, pré-

sident du HCR.

La nouvelle du décès de M. Tavio Amorin est d’autant plus stupéfiante qu’elle a occasionné la non tenue de la séance de travail

de la commission paritaire de la délégation présidentielle et celle des huit principaux partis de 1’opposition qui devait avoir lieu

hier matin.

Au moment même où le dialogue tant souhaité par le peuple togolais s’amorçait pour dé crisper un climat politique déjà in-

certain, la démocratie togolaise naissante n’avait vraiment pas besoin de « ce coup de de poignard ».

Des manifestations de rue ont également eu lieu dans certaines villes de l’intérieur du pays.

A Kpalimé par exemple les populations ont, par une marche à travers la ville, exprimé leur indignation et leur réprobation face

à la tragique disparition de Tavio Amorin. Mais le calme semble très tôt revenu puisque, selon le correspondant de l’Agence To-

golaise de presse (ATOP) à Kpalimé,

les populations ont vaqué à leurs occu-

pations habituelles après cette marche.

A noter également des déclarations

de protestation émanant de partis poli-

tiques, d’associations, de personnalité

s diverses, etc... les uns pour condam-

ner cet attentat qui a enlevé la vie au

leader du PSP, les autres pour manifes-

ter leur sympathie à la famille du dé-

funt, d’autres encore pour demander

l’arrestation et la condamnation des

auteurs de cet acte.

Ces déclarations émanent de l’Al-

liance des Démocrates pour la Répu-

blique (ADR), du Front National et de

l’Union des Démocrates pour le Re-

nouveau (UDR), qui expriment leur

vive douleur, leur tristesse, leur indi-

gnation et leurs sincères condoléances

à la famille éplorée.

14

Les manifestants se sont servis d’un wagon pour dresser une barricade au

niveau de Hanoukopé. (Photo TOUMEY)

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L’ADR salue la mémoire de ce

vaillant combattant de la liberté.

Tavio Amorin, a poursuivi le com-

muniqué, « était l’une des valeurs

sûres de notre pays, un homme de

grande dignité et sa mort brutale

est une grande perte pour Le Togo

».

« Puisse le Bon Dieu faire que la

disparition de Tavio Amorin fasse

aboutir rapidement le processus dé-

mocratique dans la dignité et la

non-violence comme il l’aurait sou-

haité » a indiqué le communiqué

du Comité directeur de l’ADR.

Quant au Front National, il de-

mande que les auteurs de ce crime

honteux soient recherchés, jugés et

punis selon la loi. Il exhorte les deux

forces antagonistes en présence

dans le cadre de la concertation ini-

tiée par les pays de la Cee et les

etats-Unis d’Amérique à savoir le

COD II et le RPT, à mettre immé-

diatement fin à leurs dissensions, sources de tous les maux dont souffrent les Togolais.

Le Front National lance enfin un appel pressant à tous les partis modérés « qui forment l’immense majorité », à s’unir pour

participer aux discussions en cours en vue d’une solution définitive et durable à la crise.

L’UDR pour sa part invite la jeunesse togolaise à garder son calme et à soutenir fermement le gouvernement de transition dans

sa mission délicate de conduire notre pays aux élections libres et transparentes.

L’UDR apprécie hautement la rencontre qui se déroule entre la présidence de la République et le COD II et encourage les

divers acteurs engagés dans ce processus de dialogue dont l’aboutissement doit permettre une véritable réconciliation entre les

Togolais.

Par ailleurs, l’UDR soutient fermement le COD II dans cette entreprise et exprime sa gratitude à l’endroit du GUNT ainsi qu’à

la communauté internationale pour leurs efforts en vue de faciliter la rencontre.

Comme le Front National, l’UDR exprime son vœu de voir le champ des négociations s’élargir à tous les partis politiques de

l’opposition démocratique.

La France déplore la mort de M. Tavio Amorin et appelle les Togolais à rejeter la violence, a déclaré hier Daniel Bernard, le

porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

M. Amorin est décédé mercredi en début de soirée à l’hôpital Saint-Antoine à Paris où il avait été transféré le 24 juillet.

M. Bernard a réitéré la condamnation française de cet attentat et exprimé le souhait que ceux qui en sont responsables soient

retrouvés et traduits en justice.

La France appelle tous les Togolais à rejeter la violence (...) et à privilégier le dialogue qui seul permettra de résoudre les dif-

ficultés de ce pays et qui permettra à terme à cette population de choisir ses institutions et ses dirigeants », a ajouté le porte-pa-

role.

Théophile AWUI

Kwadzo AMOUZOU

Le HCR ira jusqu’au bout de sa mission

Peuple togolais,

C’est avec une vive douleur que nous avons appris le décès, à Paris, le 29 juillet, de notre frère Tavio Amorin, président de la

Commission des Affaires politiques, des Droits de l’Homme et des Libertés du Haut Conseil de la République, premier secrétaire

national du Parti Socialiste Panafricain et secrétaire général du Collectif de l’Opposition Démocratique (COD II).

Le Haut Conseil de la Ré publique réitère avec vigueur sa condamnation de ce lâche et barbare assassinat. Le peuple togolais

en a plus qu’assez des actes insensés de tous ceux qui croient pré server des privilèges et des intérêts frauduleux en versant im-

punément le sang pur des démocrates sincères de notre cher Togo.

Chers compatriotes,

Nous ne devons pas désespérer et il n’est pas question que nous baissions les bras.

L’assassinat de nos valeureux combattants de la liberté, loin ‘de nous décourager, doit, 15

Lomé était paralysée hier par la désertion des rues par les véhicules et la fermeture

des magasins — (Photo TOUMEY)

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au contraire, nous insuffler un nouvel élan pour poursuivre notre

lutte héroïque et nous raffermir dans notre détermination. Prenons

l’engagement solennel de conduire à son terme le processus dé-

mocratique qui nous a déjà coûté tant de vies humaines innocentes

pour que leur sacrifice ne soit pas vain.

Le Togo, notre Patrie, se trouve à la croisée des chemins car il

vit en ce moment même des heures très dangereuses. Nous devons

donc éviter les pièges que nous tendent les ennemis du peuple to-

golais qui veulent changer le cours irréversible de l’Histoire en

perpétrant un holaucauste.

Le Haut Conseil de la République fait appel au sens de la res-

ponsabilité et au patriotisme des différents acteurs de la classe po-

litique pour dénouer la crise et régler définitivement le grave

problème de sécurité auquel nous sommes tous confrontés.

Nous invitons, instamment, notre jeunesse indignée, à juste titre,

à rester calme.

Le Haut Conseil de la Ré publique est plus que jamais

convaincu que rien ne pourra arrêter la marche irréversible du peu-

ple togolais. Le haut Conseil de la République s’engage à assumer

ses responsabilités jusqu’au bout et vous demande de lui conserver

votre confiance.

Fait à Lomé, le 30 juillet 1992

Le président du Haut Conseil de la République,

Mgr Fanoko Philippe Kpodzro

Les condoléances du pdt EyadèmaMonsieur,

C’est avec consternation et une profonde tristesse que j’ai appris le décès à Paris de Tavio Amorin, premier secrétaire du Parti

Socialiste Panafricain et membre du HCR, victime d’un attentat dans la nuit du 23 juillet 1992 à Lomé.

La disparition de Tavio Amorin constitue une perte non seulement pour sa famille et ses proches, mais aussi pour l’ensemble

des Togolais.

J’ai pu personnellement apprécier, lors de mes précédentes rencontres avec le Bureau du HCR auquel il appartenait, la foi et

la conviction qui l’animaient.

Ce nouvel acte de violence qui vient de frapper l’un des plus jeunes dirigeants politiques togolais interpelle la conscience de

tous et exige que tout soit mis en œuvre pour rechercher au besoin par l’Interpol et traduire devant la Justice les auteurs de l’at-

tentat.

en ces circonstances douloureuses, je vous demande de bien vouloir transmettre à la famille éplorée au nom du peuple togolais

et en mon nom personnel mes sentiments de compassion et mes sincères condoléances.

Togo Presse n° 3747 du mardi 4 août 1992 :

La commission paritaire tient sa 1ère réunionLa commission paritaire créée à l’issue de la rencontre de concertation la semaine dernière entre le chef de l’etat, le général

Gnassingbé eyadèma et huit des principaux partis de l’opposition, s’est réunie hier après-midi au Palais des Congrès à Lomé.

Cette commission, composée d’une délégation présidentielle et d’une autre de partis politiques a pour mission de faire un exa-

men approfondi sur les problèmes fondamentaux qui minent la démocratie togolaise naissante. Ce sont essentiellement les pro-

blèmes relatifs à la sécurité, au recensement, au code et au découpage électoraux, à la Constitution, notamment la prorogation de

la période de transition et ceux relatifs aux garanties mutuelles entre les deux parties.

Une délégation du Haut Conseil de la République (HCR), et une autre délégation gouvernementale de trois membres assistent

aux travaux de la commission avec un statut d’observateurs.

Les travaux devaient s’ouvrir depuis jeudi dernier mais ont dû être suspendus en raison de la grève presque spontanée du

jeudi et de celle décrétée par le COD 2 suite au décès du chef du Parti Socialiste Panafricain (PSP). M. Tavio Amorin dans un hô-

pital parisien après avoir été victime d’un attentat le 23 juillet dernier à Lomé.16

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Sa dépouille mortelle était arrivée hier après-midi à l’aéroport international de Lomé-Tokoin à 14 h 15 GMT à bord d’un avion

du vol régulier d’Air Afrique.

Le cercueil recouvert des couleurs nationales était emballé dans une toile grise. Les parents, assistés des ministres Ihou de la

Santé publique et de la Population. Gazaro du Bien-etre social et de la Solidarité nationale. Yao Komlavi de la Sécurité et de

l’Administration territoriale et Lucas Afantchawo du Tourisme, des Petites et Moyennes entreprises et de l’Artisanat ont procédé

aux vérifications sanitaires avant la mise en corbillard de la bière de l’illustre disparu.

Le cortège funèbre s’est ensuite ébranlé sous l’ovation d’une foule de sympathisants. Tout le long du parcours circonstanciel

de l’aéroport à la Place de la Colombe, route d’Atapamé, bretelle de Bè-Klikamé jusqu’à la maison mortuaire la population était

aux abords des rues.

Sur les visages, on lisait l’indignation, la consternation, la tristesse, la compassion — d’autres n’ont pu retenir leurs larmes.

Les cœurs de tous sont meurtris par la disparition brutale de cette Fine fleur de la démocratie togolaise. Certaines gens vociféraient

des jurons, des incantations, des paroles étouffées par l’émotion commune.

Le cortège funèbre était tout particulier. Il était composé de motocyclistes sifflant avec des phares allumés, et de voitures. Tout

le monde levait la main exhibant les doigts en signe de V de la victoire. Une victoire qui viendra malgré les problèmes, criait-

on. La procession arriva alors dans la maison mortuaire à Bè-Klikamé où le corps a reçu un second bain de foule.

Des cris, des lamentations, des « élagations » de sentiments multiformes se faisaient voir. Une chanson de la vedette française

de chanson Nana Mouskouri prônant la liberté baignait l’assistance composée de pa-

rents allié s, connaissances tout de noir habillés. 17

La séance d’hier a été consacré e aux travaux préparatoires. elle devrait reprendre à 9 heures ce matin et apparemment, la

commission n’a pas une durée limitée pour rendre son produit.

Notons que les travaux se dé roulent sous haute surveillance de la brigade anti-émeute de la Gendarmerie nationale.

Théophile T. A. AWUI

Togo Presse n° 3760 du jeudi 20 août 1992 :

La dépouille de Tavio Amorin

sera inhumée cet après-midiLes obsèques de feu Tavio Amorin, premier secrétaire du Parti Socialiste Panafricain (‘PSP) Haut conseiller de la République

et secrétaire général du COD II ont débuté hier après-midi à Lomé. M. Tavio Amorin a succombé le 29 juillet à Paris à la suite

de l’attentat perpétré contre sa personne à Tokoin-Gbonvié dans la nuit du 23 juillet.

Le cercueil emballé de M. Tavio Amorin à son débarquement à l’aéroport de Tokoin.

(Photo Toumey)

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18

Mgr Fanoko Kpodzro, prési-

dent du HCR, des chefs de partis

politiques, des associations étaient

là. Un grand apatam dressé pour la

circonstance a abrité la veillée fu-

nèbre à laquelle ont pris part des

milliers de sympathisants. Les cé-

rémonies des obsèques de M

Tavio Amorin connaîtront leur

apothéose ce matin avec l’inhuma-

tion au cimetière de la plage après

les derniers hommages et les of-

fices religieux à la maison fami-

liale.

Notons qu’un impressionnant

dispositif de sécurité est mis en

place de l’aéroport en passant par

les rues jusqu’à la maison mor-

tuaire. D’une dextérité impecca-

ble, les agents de l’ordre

procédaient à des fouilles systé-

matiques aux abords de l’apatam

et étaient postés à tous les points

névralgiques qui conduisent à Bè-

KIikamé.

Kodjo Mensah KONDO

Togo Presse n° 3761 du vendredi 21 août 1992 :

ADIEU TAVIO !« Fo Tavio Odjoa ? » « Frère

Tavio, tu nous as quittés ? », c’est

le mot qui sortait de presque

toutes les lèvres des milliers de

parents, amis, sympathisants et

curieux qui ont assisté hier 20

août à Lomé à l’inhumation du

déjà illustre homme politique,

leader du Parti Socialiste Panafri-

cain (PSP) M. Tavio Avao Tobias

Amorin au cimetière de la Plage.

Ainsi, à l’unisson, le cœur

meurtri, les larmes aux yeux, le

peuple togolais et la jeunesse en

particulier a conduit le haut

conseiller Tavio Amorin à sa der-

nière demeure, après une pathé-

tique cérémonie funéraire dans la

maison familiale du défunt à Ko-

kétimé au quartier Anagokomé.

La cérémonie dont la partie of-

ficielle a commencé avec l’arri-

vée sur les lieux du Premier

ministre, M. Joseph Kokou Kof-

figoh et des membres de son gou-

La procession funèbre s’ébranle de l’aéroport saluée par une foule levant des mains

en V de victoire (Photo TOUMEY)

Les membres du Haut Conseil de la République et du gouvernement ont assisté à la

cérémonie funéraire. On reconnaît (7e à gauche) le Premier ministre Koffigoh

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vernement à 12 h 30, a été mar-

quée par plusieurs oraisons funè-

bres prononcées par des

représentants de partis politiques,

du HCR, d’associations et de fa-

milles parentes, et par la lecture

du testament politique du PSP.

Dans son, allocution lue par

son vice-président M. Francis

ekon, le Haut Conseil de la Ré-

publique a dénoncé les assassi-

nats politiques dont font l’objet

les dirigeants de l’opposition « en

lutte pour la démocratie », car, a-

t-il rappelé, « le 5 mai, c’était le

Dr Marc Atidépé, président de

l’Union Togolaise pour la Récon-

ciliation ; le 29 juillet, ce fut le

tour de TavioAmorin, tous deux

membres du HCR en quête d’une

ère de liberté, de justice et de fra-

ternité ».

Il s’est insurgé contre ces

crimes qui n’ont d’autre but, selon

lui, que de ramener « le peuple,

brise et vaincu à la servitude ».

Mais M. ekon pense que rien ne pourra empêcher la roue de l’histoire de tourner et donc du processus démocratique de conti-

nuer son chemin. « Devant ce phénomène irréversible, quelle est la force qui peut s’interposer et interrompre le cours des événe-

ments ? », s’est-il interrogé. Il a enfin rendu hommage à Tavio Amorin, ce jeune homme de 34 ans à peine qui n’avait pas hésité

à sacrifier tout ce qu’il avait, et à la fin, sa vie pour le triomphe de la liberté au Togo et dans toute l’Afrique.

Ses seules armes étaient sa grande intelligence, sa foi profonde en la justesse de la cause qu’il défendait et son courage ». et

conscient des risques qu’il courrait, « il pensait néanmoins qu’on ne peut réaliser les grandes choses qu’en vivant comme si l’on

ne devait jamais mourir », a-t-il déclaré.

Pour sa part, le président du COD-II, M. Zarifou Ayéva lors de la lecture de son allocution n’a pas pu « contenir ses larmes de-

vant la dépouille mortelle de Tavio exposée sur une chapelle ardente. Il a déclaré en sanglotant « tout un peuple en pleurs, conduira

à sa dernière demeure ce jeudi 20 août 1992 Tavio Amorin notre compagnon de lutte qui, désormais, sera, pour lui, le symbole

vivant et à jamais présent parmi

nous, de la lutte, pour plus de jus-

tice et de liberté ». Il a ensuite fait

l’éloge de «l’illustre » disparu qui

a selon lui prouvé depuis le dé-

clenchement du processus démo-

cratique au Togo qu’« aux âmes

bien nées, la valeur n’attend

point le nombre des années ». M.

Ayéva a également rappelé la

contribution du défunt aux négo-

ciations qui ont abouti à la Confé-

rence Nationale Souveraine et au

déroulement de celle-ci.

Partout, a-t-il précisé, Amorin

a fait preuve d’un grand talent de

politicien. Comme tous les ora-

teurs, M. Ayéva a repris la phrase

que Tavio a rendue célèbre dans

notre pays qui dit : « on peut tuer

un homme mais on ne peut tuer

ses idées ». Il a tenu le gouverne-

ment involontairement responsa-

ble en déclarant que c’est par « le

laxisme de ceux qui ont pour mis-19

Mgr Kpodzro au milieu d’autres pré lats célébrant l’eucharistie devant le corps

de Tavio Amorin

Et le corps de Tavio quitta la maison mortuaire

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sion de diriger ce pays que Tavio

a perdu sa vie car ce dernier ne

cessait de leur répéter que sa vie

était en danger ». Il a interpellé

l’opposition Togolaise à prendre

ses responsabilités devant la spi-

rale de violence qui ne cesse de

s’accentuer au Togo car, poursuit-

il, « Tavio Amorin, membre du

HCR, premier secrétaire national

du PSP et secrétaire général du

COD-II a été tué pour les idées et

les idéaux qu’il défendait ». Mais

« le flambeau qu’il tenait ne doit

ni tomber, encore moins s’étein-

dre. C’est un engagement solen-

nel auquel nous devons souscrire,

de dé fendre de toutes nos forces

ce pays de l’emprise du totalita-

risme et du despotisme. Puisse le

sacrifice de Tavio nous servir de

repère et nous éviter de nous éga-

rer dans d’hypothétiques calculs

politiques qui, par ces temps incertains, apparaissent tout simplement, aléatoires », a-.t-il conclu.

Le Mouvement patriotique du 5 Octobre (M05) a, quant à lui dans sa verve habituelle, fustigé les responsables de ces assassinats

politiques et d’un ton guerrier a rendu un dernier hommage à ce « combattant de la liberté » et entend poursuivre son combat. Le

porte-parole du M05 a, en effet décidé que « pour avoir été pour nous une véritable boîte à idées, nous nous ferons le devoir de

servir de caisse de résonance pour les idéaux de Tavio, de bras infatigables pour la poursuite de son combat » avant de conclure

« Tavio, en guise de viatique, le MO5 te promet simplement d’achever honorablement ton combat ».

Le corbillard est en mouvement vers la derniè re demeure de Tavio. Malgré l’angoisse

et les pleurs !

Au cimetière de la plage : sa mise en bière devant chefs de partis politiques, parents et amis

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Plusieurs associations telles que le Collectif des Associations féminines (CAF) le Collectif des Syndicats indépendants

(‘CSI) de partis politiques étrangers tels que le Front Populaire Ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, du Parti nigérien pour la

Démocratie et le Socialisme (PNDS) ont livré leurs messages de sympathie, de compassion et de condoléances au peuple togolais

et à la famille éplorée en particulier, tout en émettant l’espoir que le courage de Tavio puisse servir d’exemple à toute la jeunesse

africaine. Les compagnons de quartier de Tavio ont également livré leur oraison dans laquelle ils ont relevé une coïncidence cu-

rieuse « Tavio est né un jeudi 20 et il sera inhumé un jeudi 20 ».

Notons que des membres du gouvernement, du corps diplomatique et du HCR ont assisté à la cérémonie funéraire et à l’inhu-

mation de Tavio Amorin qui a succombé le 29 juillet 1992 à Paris des suites des blessures qu’il a eues une semaine plus tôt au

cours d’un attentat à Lomé.

Soulignons qu’un important dispositif de sécurité a été déployé aux abords du grand marché où les magasins ont fermé leurs

portes et les revendeuses abandonné leur petit commerce pour s’amasser le long du parcours du cortège funèbre pour rendre un

dernier hommage à cet homme qui a su attirer vers lui beaucoup d’affection.

Théophile T. A. AWUI

Message de condoléances du HCR du Niger

Venons d’apprendre avec regret la mort cruelle de M. Tavio Amorin, membre du Haut Conseil de la République et président

du Parti Socialiste Panafricain togolais après le lâche attentat dont il a été victime.

A vous-même, chef de gouvernement et au peuple togolais et à l’ensemble des membres de son parti pré sentons nos condo-

léances les plus attristées.

Vous prions de transmettre à la famille de l’illustre disparu toute notre compassion et notre soutien militant.

Saisissons cette occasion pour vous réitérer notre indéfectible soutien pour le combat que vous menez en faveur de l’unité, de

démocratie et d’émancipation du peuple africain, combat pour lequel M. Amorin Tavio a sacrifié sa vie.

Très haute et fraternelle considération.

Togo Presse n° 3765 du mercredi 26 août 1992 :

LOMELa tombe de Tavio n’est pas profanée

Des rumeurs courent la ville

de Lomé depuis le samedi 22

août sur la profanation de la

tombe de Tavio Amorin inhumé

le jeudi 20 août au cimetière de la

plage. Nous nous étions rendus

hier matin sur les lieux pour vé-

rifier ces allégations. Nous avons

pu le constater par nous-mêmes.

Il n’en est rien. Nous avons inter-

rogé le gardien M. Isidore As-

sogbavi Atchadé. Selon ses

propos, depuis samedi, des gens

dé filent incessamment au cime-

tière pour vérifier le bien-fondé

de ces rumeurs. Les sympathi-

sants viennent voir et toucher de

leurs doigts le tombeau de Tavio

Amorin pour se rassurer. Le

corps de Tavio Amorin n’est pas

déterré. Il est bien scellé dans du

béton.

Kodjo Mensah KONDO

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La tombe élevée de Tavio Amorin, objet des rumeurs de profanation. On y trouve en-

core du sable, la règle du maçon (Photo TOUMEY)

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25e anniversaire de l’assassinatde Tavio Ayao Tobias AMORIN

A l’heure où le peuple togolais est saisi de la plus grande angoisse sur son avenir le plus immédiat, le Parti des tra-vailleurs estime de son devoir, à l’occasion de la commémoration du 25e anniversaire de l’assassinat du valeureuxcombattant Tavio Ayawo Tobias AMORIN, de présenter solennellement ses propositions à travers le présent pland’action pour une sortie de la profonde crise dans laquelle se débat notre pays depuis plus de 50 ans.

Plan d’action proposé par le Parti des travailleurs :

1°) Démission de Faure Essozimna EYADEMA-GNASSINGBE et déchéance de toutes les institutions du régime RPT-UNIR ;

2°) Rétablissement, à titre transitoire, de la Constitution du 9 avril 1961 ;

3°) Rapatriement et organisation des obsèques nationales du père de l’indépendance et premier président démocratiquement

élu du Togo, Sylvanus OLYMPIO ;

4°) Convocation et mise en place d’une Assemblée constituante souveraine qui désignera un gouvernement responsable devant

elle, tous chargés d’œuvrer, pendant 3 ans :

a) à l’établissement d’un état des lieux de la situation nationale togolaise tout particulièrement dans les deux domaines

essentiels que sont :

— le bilan des 50 ans de violation des droits de l’Homme au Togo sous la dictature sanglante du clan EYADEMA-GNAS-

SINGBE et l’arrêt de l’impunité des crimes politiques ;

— le bilan des 50 ans de corruption, de vol, de gabegie, de pillage, de détournement et acquisition frauduleuse de biens

publics sous le régime du clan EYADEMA-GNASSINGBE et l’arrêt de l’impunité des crimes économiques en faisant

rendre gorge aux pilleurs de l’économie nationale ;

b) à l’élaboration d’une nouvelle Constitution permettant au peuple togolais de prendre véritablement en main son propre

destin.

5°) Mise en œuvre immédiate de mesures de justice sociale permettant d’assurer et de garantir :

— l’arrêt du chômage et le plein emploi pour tous les citoyens togolais par la mise en œuvre d’une politique de grands

travaux, d’industrialisation et de développement général des infrastructures ;

— les soins de santé gratuits pour tous et la mise en œuvre d’une politique sanitaire permettant d’éradiquer les pandémies

qui ravagent notre pays ;

— l’Ecole publique gratuite et de qualité pour tous, de la maternelle à l’Université ;

6°) Pour le Parti des travailleurs, à l’heure où le système capitaliste s’effondre de partout, semant sur tous les continents guerres,

génocides, massacres, haines interethniques ou interreligieuses, exodes massifs et extermination par noyades de milliers

d’immigrants en Méditerranée, on ne peut mettre en œuvre de telles mesures sans une planification de la gestion socialiste

de l’Etat. En effet, seule une organisation de la répartition équitable des richesses nationales entre la majorité de tous les

citoyens, peut mettre fin à la situation profondément injuste et révoltante arbitrairement imposée au peuple togolais à

travers la domination de cette « minorité qui s’accapare toutes les richesses de notre pays ». « On ne peut aller de l’avant

si l’on craint d’aller vers le socialisme ». Un socialisme véritable qui n’a rien à voir avec le faux socialisme impérialiste et

corrompu, guerrier, françafricain, des François HOLLANDE et Manuel VALLS, qui ont été massivement sanctionné et rejeté

par les travailleurs et le peuple français ou dans sa version totalitaire qui sévit ailleurs de la Chine à la Russie.

7°) Institution immédiate d’un service militaire obligatoire d’au moins 2 ans pour tous les citoyens togolais de sexe masculin dès

l’âge de leur majorité de 18 ans, facultatif pour celles de sexe féminin sur la base d’une réorganisation complète de l’Armée

togolaise.

8°) Défense et promotion rigoureuse d’une souveraineté nationale effective par la dénonciation et la rupture de tous les accords

et traités organisant la sujétion de l’Etat et du peuple togolais aux puissances et institutions étrangères fondées sur

l’échange inégal, le pillage, l’asservissement et le génocide culturel des peuples. Tels la francophonie, l’UE, le FMI et la

Banque mondiale, l’ONU, l’Union Africaine, la CEDEAO, etc.

9°) Respect, défense et promotion de la démocratie la plus large et la plus complète afin de développer la libre confrontation

des idées et des programmes pour que le peuple togolais puisse choisir en toute connaissance de cause, les solutions qui

lui permettront de tourner, le plus rapidement possible, les pages sombres de 50 ans de dictature ethnico-clanico familial

au Togo sous la férule sanglante du clan EYADEMA-GNASSINGBE et d’assurer les meilleures conditions de vie, de travail et

d’études pour tous les citoyens.

10°) Dans chaque quartier, dans chaque ville, village et ferme, rassemblons-nous, organisons-nous en ouvrant la discussion sur

ce plan d’action dont le premier acte est la signature de la « Pétition pour la fin de la dynastie du clan EYADEMA-GNAS-

SINGBE et la démission inconditionnelle et immédiate de son actuel représentant au pouvoir Faure Essozimna Kodjo », pro-

posée à l’initiative du Parti des travailleurs.

Signons et faisons signer massivement cette pétition pour ensuite la porter à son destinataire : Faure Essozimna EYA-

DEMA-GNASSINGBE !

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