14 les Échos de -...

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14 me ANNÉE — N° 8O2 5O CENTIMES LE NUMÉRO niche 5 Décembre 18S6 LES ÉCHOS DE ET DU CANNET Politique, Littcraiure, Beaux-Arts, Agriculture, Commerce. Industrie. Liste des Étrangers, Annonces Commerciales et Judiciaires MONITEUR DES ÉTRANGERS AEONNEMENTS ("> mois 3 mois Cannes et dépt. voisins . . . 10 » fi,» Autres départements 12 > G > Etranger, frais de poste en sus. PRIX DES ANNONCES la ligne Avis divers et réclames 50 c. Annonces légales » ordinaires 20 » PARAIT TOUSJLES DIMANCHES DIRECTEUR-GÉRANl M. Ferdinand Jacob, Avocat, Officier d'Académie | Les Abonnements partent du 1" et du 16 de chaque mois REDACTION S GERANCE CANNKS Villa Bengali, quartier Saint-Nicolas (À/franchir) BURKA.UX D'ABONNEMENTS CANNES.— Imprimerie, rue d'Artibes, 13. Robac/hj, libraire, r. d'Antibes NICE. Agence Dalgortlte. L E S — Suite et lin (1) — Dans notre article de dimanche dernier, nous disions qu'il fallait bien peu do travail et, d'e.'ïort pour capter et arrêter toute la matière en suspension des eaux provenant des pluies torrentielles. En effet, pour obtenir cet admirable rc-ultat, il suffit de planter sur les collines et les coteaux des pins sylvestres, des pins d'Autriche ou toute autre es- sence résineuse. 11 y a trois ans en- viron, nous avons parcouru une grande partie des montagnes et des collines du département des Alpes- Maritimes et nous étions httévaie- ment désolés à r-^.det des ravages occasionnes par les eaux d'orages. La terre, emportée sur les flancs des montagnes, laissait voir le roc à nu et nous avons vu alors ion dé- cembre 1882) des terres dans les vallées tellement ensablées que toute récolte nous semblait totale- ment impossible à l'avenir, à moins de faire des dépenses considérables en main-d'oeuvre, en fumures ou autres travaux. Quelquefois cependant nos yeux se reposaient agréablement sur cer- taines parties reboisées par l'admi- nistration des forêts. Le reboise- ment, voilà le remède ! Aujourd'hui, c'est chose facile et bien connue; il est vraiment incon- cevable que l'administration ne force pas les propriétaires à exécu- ter la loi d'avril 1882 relative au reboisement et au gazonnement des montagnes. 11 n'est peut être pas inutile de rap- peler ici que la nouvelle législation a recours à deux moyens différents pour la bonne conservation des pentes montagneuses : le rétablis- sement des terrains en montagnes à l'aide des travaux publics exécutés par l'Etat, la conservation de ces mêmes terrains par la mise on dé- fense temporaire avec les indemni- tés accordées aux propriétaires pour là perte de jouissance qu'ils éprou vent Avec quelques millions, consa- crés chaque année à ces travaux, on éviterait, au bout de quinze à seize ans au plus, les plus terribles inondations périodiques qui ravi- nent les champs après avoir ruiné les récoltes et nous font perdre plu- sieurs milliards dans le cours d'un siècle. (1). Voir le numéro de dimanche dernier, 28 novembre. Certes les routes, les chemins do fer, les percements de montagnes et d'isthmes sont des oeuvres d'une nlilité incontestable ; mais nous es- timons qu'on pourrait également s'occuper des grands travaux de re- boisement qui apporteraient à ions la richesse ; je dis à toics ; en effet, l'agriculture et l'industrie sont soli- daires et chacune de ces deux bran- ches de l'activité humaine y trou- veraient un grand avantage. Quand l'industrie prospère, l'ouvrier, c'est- à-dire la masse du peuple, se nour- rit mieux, il fait des achats plus impoitants en vêtement, linge, en chaussure, de là des débouchés plus considérables pour le pays tout en- tier ; l'Etat même et sa jmwporité y snrjt fcrf^riieiit intéressés, car cette consommation se traduit par des rendements d'impôts plus élevés. i'ar ce qui précède, on voit donc que l'humus et les limons que nous rejetons à la mer sont une perte considérable non seulement pour l'agriculture, mais aussi pour la ri- chesse nationale elle-même. 11 est inconcevable que les idées que nous venons d'émettre ci-dessus et qui sont très répandues, n'aient pas encore occupé d'une manière très sérieuse nos législateurs. On s'occupe beaucoup trop, dans notre pays, de politique locale et on néglige par trop les grandes ques- tions d'intérêt public ; nous ne crai- gnons pas de dire que tous les gou- vernements qui se sont succédés dans notre pays ont été grandement coupables de ne pas apporter un j remède radical au fléau des inon- dations. Depuis longtemps déjà, notre grand poète national, qui a touché à tout comme les esprits d'une large envergure, Victor Hugo n'a-t il pas écrit : « La statistique a calculé que la France, à elle seule, fait tous les ans à l'Atlantique, par la bouche de ses rivières, un versement d'un demi-milliard. Notez ceci : avec les 500 millions, on paj-erait le quart des dépenses du budget. « L'habileté de l'homme est telle qu'il aime mieux se débarrasser de ces 500 millions dans le ruisseau. « C'est la substance même du peuple qu'emporte, ici goutte à goutte, là à (lots, le misérable vo- missement de nos égoûls dans les fleuves, et le gigantesque ramasse- ment de nos fleuves dans l'Océan. Chaque hoquet de nos cloaques nous coûte 1,000 francs. « A cela, deux résultats : la terre appauvrie et l'eau empestée ; la faim sortant des sillons et la maladi- sortant du fleuve. » Nous nous arrêtons sur ces belles et nobles paroles (Ai- Ernest Bosc. commercial.) CHRONIQUE LOCALE Cette semaine a été bien remplie sous tous les rapports. Dimanche dernier ont ou lieu les élections consulaires pour le renou- vellement du président et des juges de notre Tribunal de commerce. Bien que les électeurs n'aient pas apporté à ces élections tout le zélo nécessaire, les candidats proposés ont piï ^gtre élus au premier tour de scrutin. _ Notre Tribunal de commerce est donc, maintenant, défini constitué delà manière suivante: Président' M. Léon Jeancart, Jur/cs titulaires : MM Carlavan, Grégoire et Touche , Juges suppléants: MM. Conte et Scavy. Chacun se félicitera de cet heu- reux résultat: M. Léon Jeancart, depuis l'installation de notre Tribu- nal de commerce, avait rempli avec une grande dignité la fonction de président, et l'expérience qu'il a ac- quise et qu'il acquerrera encore se- ra une garantie de son indépen- pance. MM. Carlavan, Grégoire et Tou- che, qui avaient été ses collabora- tours dévoués, lui rendront, par l'expérience qu'ils ont acquise de leur côté, sa lourde tâche de plus en plus facile. Enfin MM. Conte et Scavy, les deux nouveaux élus, qui, endossent pour la première l'ois la robe de ma- gistrats consulaires, sont, l'un et l'autre, des hommes d'expérience pratique des affaires et ils justifie- ront par leur dévouement, leur tra- vail et leur bonne volonté le choix des électeurs. Tandis que ces élections s'accom- plissaient, on procéda, dans la salle du Musée, à l'IIôtel-de-Ville, à l'i- nauguration des séances de l'Asso- ciation polytechnique des Alpes- Mat itimes. Nos lecteurs se rappellent que, l'année dernière, à pareille époque, M- Marcy, l'un des avocats les plus distingués du barreau de Nice, et président de l'Association polytech- nique, vint nous faire, chaque di- manche, des conférences populai- res sur le droit commercial. Satis- fait de l'assiduité avec laquelle, nos commerçants, nos ouvriers et les jeunes gens de nos écoles suivaient ses intéressantes conférences, M - Mercy organisa,vers latin de la sai- son, des conférences complcmentai res sur l'astronomie. Ces cours fu- rent également très suivis et obtin- rent de légitimes succès. Ces succès stimulèrent le zèle du président de l'Association polytech- nique et dos savants professeurs qui sont ses dévoués collaborateurs, et c'est ainsi que, pour répondre aux désirs qui lui ont été manifestés, il a organisé à Cannes, pour cette sai- son, des conférences pour chacun des jours de la semaine. Nous ne saurions trop féliciter et remercier M. Marcy et ses collabo- rateurs de leur dévouement, car ils rendent aux habitants denotreville des services considérables et d'au- tant plus précieux que les conféren- ces sont gratuites. férences a eu lieu a 4 heures, au milieu d'un nombreuxcohcoursd'au- diteurs des deux sexes, et sous la présidence de M. le maire. Mardi soir, nombi euse aftluence au théâtre de la rue d'Antibes. La troupe Simon donnait Martyre, le drame de Denncy ! 11 est à remar- quer que toutes les fois qu'une troupe de passage nous donne une repre sentation quelconque, le public ré- pond avec empressement à l'appel du directeur. On éprouve bien par- fois, quoique déception dans la façon dont sont interprétés certains rôles; mais qu'importe 'i on supporte les médiocrités ne serait-ce que pour avoir l'occasiond'entendreun artiste de valeur. M. Simon, lui, avait l'avantage d'avoir une troupe bien stylée et Mlle Gallayx, notamment, a interprété avec beaucoup de suc- cès le rôle de Paulette. Que hs morts vont vite, comme le dit la ballade allemande !.. Tous les journaux de la localité avaient annoncé que, mercredi I er décembre, aurait lieu à 0, heures à la chapelle St-Roch, une messe de Requiem pour Mme la duchesse de Vallombrosa. Nous nous attendions à trouver la chapelle envahie par une foule nombreuse : nous le disons avec consternation ; noh'3 déception a été profonde et, en constatant que 80 personnes au plus, assistaient à cette cérémonie, le cri de douleur de la ballade allemande nous reve- nait à l'esprit : Que les morts vont vite ! Notons cependant dans cette assistance la présence do Mme la comtesse de Caserte, de Mme la du- chesse de La Rochofoucaukl-Dou- deauvillo, de M. le baron et do Mme la baronne Lycklama, do Mme Val- ton, de M. Outrey, do M. et Mme de Bruohard, du baron de Hoynes, de Mis Demster, de Mme Crom- bez, de Mme Lav.alley, du che- valier de Colquhoun, '.;ui représen- taient plus spécialement la colonie étrangère. Parmi nos concitoyens citons : M. Buttura père, M. Bittura fils et Mme Buttura ; M. Barbe père; Mme et Mlle Gioan, M. Cayron. La messe a été dite par Mgr Gui- gou, protonotaire apostolique. Avant de monter à l'autel, Mgr Guigou, a retracé, dans un langage ému et plein d'onction, la vie do Mme la duchesse de Yallombrosa, Tfrtfte^a»j?fe-&Lbonnes («uvres, »,t a dit que si, durant ses derniers jours, elle a si cruellement souffert, c'est que Dieu voulait lui décerner la palme des martyrs, et il nous l'a montrée rayonnante au ciel por- tant sur sa belle tète une couronne enrichie des diamants do la bonne épouse, de la bonne mère, de la bienfaisance, du dévouement, de la charité et de toutes les belles oeu- vre qu'elle a accomplies. Ce même jour, mercredi, l"' dé- cembre, a eu lieu, dans la grande salle de la mairie, sous la prési- dence de M. le Maire, une réunion, des personnes les plus notables de la ville, dans le but d'organiser des souscriptions en faveur des inondés du Midi, et de préparer, au besoin, des fêles dans ce mémo Vit. Chacun sait, sans doute, qu'à Nice, un Comité s'est constitué, sous le patronage de M. le Préfet et des principales autorités de la ville, dans le but d'organiser des souscriptions dans tout notre dépar- tement, et au profit exclusif des si- nislrrs de ce département. M. le Maira de Cannes, après avoir constaté qu'il résulte des sta- tistiques officielles que l'ensemble des pertes causées par les dernières inondations s'étaient élevées au chiffre d'environ 30 millions, et que notre département n'avait subi des pertes que pour 000 mille francs environ, M. le Maire, disons-nous, a pensé que, dans une ville cosmo- polite comme la notre, nous ferions acte de bons Français en réservant une part des souscriptions qui vont se faire au profit des sinistrés des autres départements.

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14me ANNÉE — N° 8O2 5O CENTIMES LE NUMÉRO niche 5 Décembre 18S6

LES ÉCHOS DEET DU CANNET

Politique, Littcraiure, Beaux-Arts, Agriculture, Commerce. Industrie. Liste des Étrangers, Annonces Commerciales et JudiciairesMONITEUR DES ÉTRANGERS

AEONNEMENTS

("> mois 3 moisCannes e t dépt . voisins . . . 10 » fi,»Autres d é p a r t e m e n t s 12 > G >

Etranger, frais de poste en sus.

P R I X DES ANNONCES

la ligneAvis divers et réclames 50 c.Annonces légales 2ô »

— ordinaires 20 »

PARAIT TOUSJLES DIMANCHESD I R E C T E U R - G É R A N l

M. Ferdinand Jacob, Avocat, Officier d'Académie

| Les Abonnements partent du 1" et du 16 de chaque mois

REDACTION S GERANCE

CANNKS

Villa Bengali, quartier Saint-Nicolas

(À/franchir)

BURKA.UX D'ABONNEMENTS

CANNES.— Imprimerie, rue d'Artibes, 13.

— Robac/hj, libraire, r. d'Antibes

NICE. — Agence Dalgortlte.

L E S

— Suite et lin (1) —

Dans notre article de dimanchedernier, nous disions qu'il fallaitbien peu do travail et, d'e.'ïort pourcapter et arrêter toute la matière ensuspension des eaux provenant despluies torrentielles. En effet, pourobtenir cet admirable rc-ultat, ilsuffit de planter sur les collines etles coteaux des pins sylvestres, despins d'Autriche ou toute autre es-sence résineuse. 11 y a trois ans en-viron, nous avons parcouru unegrande partie des montagnes et descollines du département des Alpes-Maritimes et nous étions httévaie-ment désolés à r-^.det des ravagesoccasionnes par les eaux d'orages.La terre, emportée sur les flancsdes montagnes, laissait voir le rocà nu et nous avons vu alors ion dé-cembre 1882) des terres dans lesvallées tellement ensablées quetoute récolte nous semblait totale-ment impossible à l'avenir, à moinsde faire des dépenses considérablesen main-d'œuvre, en fumures ouautres travaux.

Quelquefois cependant nos yeuxse reposaient agréablement sur cer-taines parties reboisées par l'admi-nistration des forêts. Le reboise-ment, voilà le remède !

Aujourd'hui, c'est chose facile etbien connue; il est vraiment incon-cevable que l'administration neforce pas les propriétaires à exécu-ter la loi d'avril 1882 relative aureboisement et au gazonnement desmontagnes.

11 n'est peut être pas inutile de rap-peler ici que la nouvelle législationa recours à deux moyens différentspour la bonne conservation despentes montagneuses : le rétablis-sement des terrains en montagnes àl'aide des travaux publics exécutéspar l'Etat, la conservation de cesmêmes terrains par la mise on dé-fense temporaire avec les indemni-tés accordées aux propriétaires pourlà perte de jouissance qu'ils éprouvent

Avec quelques millions, consa-crés chaque année à ces travaux,on éviterait, au bout de quinze àseize ans au plus, les plus terriblesinondations périodiques qui ravi-nent les champs après avoir ruinéles récoltes et nous font perdre plu-sieurs milliards dans le cours d'unsiècle.

(1). Voir le numéro de dimanche dernier, 28novembre.

Certes les routes, les chemins dofer, les percements de montagnes etd'isthmes sont des œuvres d'unenlilité incontestable ; mais nous es-timons qu'on pourrait égalements'occuper des grands travaux de re-boisement qui apporteraient à ionsla richesse ; je dis à toics ; en effet,l'agriculture et l'industrie sont soli-daires et chacune de ces deux bran-ches de l'activité humaine y trou-veraient un grand avantage. Quandl'industrie prospère, l'ouvrier, c'est-à-dire la masse du peuple, se nour-rit mieux, il fait des achats plusimpoitants en vêtement, linge, enchaussure, de là des débouchés plusconsidérables pour le pays tout en-tier ; l'Etat même et sa jmwporité ysnrjt fcrf^riieiit intéressés, car cetteconsommation se traduit par desrendements d'impôts plus élevés.

i'ar ce qui précède, on voit doncque l'humus et les limons que nousrejetons à la mer sont une perteconsidérable non seulement pourl'agriculture, mais aussi pour la ri-chesse nationale elle-même.

11 est inconcevable que les idéesque nous venons d'émettre ci-dessuset qui sont très répandues, n'aientpas encore occupé d'une manièretrès sérieuse nos législateurs.

On s'occupe beaucoup trop, dansnotre pays, de politique locale et onnéglige par trop les grandes ques-tions d'intérêt public ; nous ne crai-gnons pas de dire que tous les gou-vernements qui se sont succédésdans notre pays ont été grandementcoupables de ne pas apporter un jremède radical au fléau des inon-dations.

Depuis longtemps déjà, notregrand poète national, qui a touchéà tout comme les esprits d'une largeenvergure, Victor Hugo n'a-t il pasécrit :

« La statistique a calculé que laFrance, à elle seule, fait tous lesans à l'Atlantique, par la bouchede ses rivières, un versement d'undemi-milliard. Notez ceci : avec les500 millions, on paj-erait le quartdes dépenses du budget.

« L'habileté de l'homme est tellequ'il aime mieux se débarrasser deces 500 millions dans le ruisseau.

« C'est la substance même dupeuple qu'emporte, ici goutte àgoutte, là à (lots, le misérable vo-missement de nos égoûls dans lesfleuves, et le gigantesque ramasse-ment de nos fleuves dans l'Océan.Chaque hoquet de nos cloaques nouscoûte 1,000 francs.

« A cela, deux résultats : la terreappauvrie et l'eau empestée ; la faim

sortant des sillons et la maladi-sortant du fleuve. »

Nous nous arrêtons sur ces belleset nobles paroles

(Ai-Ernest Bosc.

commercial.)

CHRONIQUE LOCALECette semaine a été bien remplie

sous tous les rapports.Dimanche dernier ont ou lieu les

élections consulaires pour le renou-vellement du président et des jugesde notre Tribunal de commerce.Bien que les électeurs n'aient pasapporté à ces élections tout le zélonécessaire, les candidats proposésont piï ^gtre élus au premier tourde scrutin. _

Notre Tribunal de commerce estdonc, maintenant, définiconstitué delà manière suivante:

Président' M. Léon Jeancart,Jur/cs titulaires : MM Carlavan,

Grégoire et Touche ,Juges suppléants: MM. Conte et

Scavy.Chacun se félicitera de cet heu-

reux résultat: M. Léon Jeancart,depuis l'installation de notre Tribu-nal de commerce, avait rempli avecune grande dignité la fonction deprésident, et l'expérience qu'il a ac-quise et qu'il acquerrera encore se-ra une garantie de son indépen-pance.

MM. Carlavan, Grégoire et Tou-che, qui avaient été ses collabora-tours dévoués, lui rendront, parl'expérience qu'ils ont acquise deleur côté, sa lourde tâche de plusen plus facile.

Enfin MM. Conte et Scavy, lesdeux nouveaux élus, qui, endossentpour la première l'ois la robe de ma-gistrats consulaires, sont, l'un etl'autre, des hommes d'expériencepratique des affaires et ils justifie-ront par leur dévouement, leur tra-vail et leur bonne volonté le choixdes électeurs.

Tandis que ces élections s'accom-plissaient, on procéda, dans la salledu Musée, à l'IIôtel-de-Ville, à l'i-nauguration des séances de l'Asso-ciation polytechnique des Alpes-Mat itimes.

Nos lecteurs se rappellent que,l'année dernière, à pareille époque,M- Marcy, l'un des avocats les plusdistingués du barreau de Nice, etprésident de l'Association polytech-nique, vint nous faire, chaque di-manche, des conférences populai-res sur le droit commercial. Satis-fait de l'assiduité avec laquelle, noscommerçants, nos ouvriers et les

jeunes gens de nos écoles suivaientses intéressantes conférences, M-

Mercy organisa,vers latin de la sai-son, des conférences complcmentaires sur l'astronomie. Ces cours fu-rent également très suivis et obtin-rent de légitimes succès.

Ces succès stimulèrent le zèle duprésident de l'Association polytech-nique et dos savants professeurs quisont ses dévoués collaborateurs, etc'est ainsi que, pour répondre auxdésirs qui lui ont été manifestés, ila organisé à Cannes, pour cette sai-son, des conférences pour chacundes jours de la semaine.

Nous ne saurions trop féliciter etremercier M. Marcy et ses collabo-rateurs de leur dévouement, car ilsrendent aux habitants denotrevilledes services considérables et d'au-tant plus précieux que les conféren-ces sont gratuites.

férences a eu lieu a 4 heures, aumilieu d'un nombreuxcohcoursd'au-diteurs des deux sexes, et sous laprésidence de M. le maire.

Mardi soir, nombi euse aftluenceau théâtre de la rue d'Antibes. Latroupe Simon donnait Martyre, ledrame de Denncy ! 11 est à remar-quer que toutes les fois qu'une troupede passage nous donne une representation quelconque, le public ré-pond avec empressement à l'appeldu directeur. On éprouve bien par-fois, quoique déception dans la façondont sont interprétés certains rôles;mais qu'importe 'i on supporte lesmédiocrités ne serait-ce que pouravoir l'occasiond'entendreun artistede valeur. M. Simon, lui, avaitl'avantage d'avoir une troupe bienstylée et Mlle Gallayx, notamment,a interprété avec beaucoup de suc-cès le rôle de Paulette.

Que hs morts vont vite, commele dit la ballade allemande !..

Tous les journaux de la localitéavaient annoncé que, mercredi Ier

décembre, aurait lieu à 0, heures àla chapelle St-Roch, une messe deRequiem pour Mme la duchesse deVallombrosa.

Nous nous attendions à trouverla chapelle envahie par une foulenombreuse : nous le disons avecconsternation ; noh'3 déception aété profonde et, en constatant que80 personnes au plus, assistaient àcette cérémonie, le cri de douleurde la ballade allemande nous reve-nait à l'esprit : Que les morts vont

vite ! Notons cependant dans cetteassistance la présence do Mme lacomtesse de Caserte, de Mme la du-chesse de La Rochofoucaukl-Dou-deauvillo, de M. le baron et do Mmela baronne Lycklama, do Mme Val-ton, de M. Outrey, do M. et Mmede Bruohard, du baron de Hoynes,de Mis Demster, de Mme Crom-bez, de Mme Lav.alley, du che-valier de Colquhoun, '.;ui représen-taient plus spécialement la colonie

étrangère.Parmi nos concitoyens citons :

M. Buttura père, M. Bittura filset Mme Buttura ; M. Barbe père;Mme et Mlle Gioan, M. Cayron.

La messe a été dite par Mgr Gui-gou, protonotaire apostolique.

Avant de monter à l'autel, MgrGuigou, a retracé, dans un langageému et plein d'onction, la vie doMme la duchesse de Yallombrosa,

Tfrtfte^a»j?fe-&Lbonnes («uvres, »,ta dit que si, durant ses derniersjours, elle a si cruellement souffert,c'est que Dieu voulait lui décernerla palme des martyrs, et il nous l'amontrée rayonnante au ciel por-tant sur sa belle tète une couronneenrichie des diamants do la bonneépouse, de la bonne mère, de labienfaisance, du dévouement, de lacharité et de toutes les belles œu-vre qu'elle a accomplies.

Ce même jour, mercredi, l"' dé-cembre, a eu lieu, dans la grandesalle de la mairie, sous la prési-dence de M. le Maire, une réunion,des personnes les plus notables dela ville, dans le but d'organiser dessouscriptions en faveur des inondésdu Midi, et de préparer, au besoin,des fêles dans ce mémo Vit.

Chacun sait, sans doute, qu'àNice, un Comité s'est constitué,sous le patronage de M. le Préfetet des principales autorités de laville, dans le but d'organiser dessouscriptions dans tout notre dépar-tement, et au profit exclusif des si-nislrrs de ce département.

M. le Maira de Cannes, aprèsavoir constaté qu'il résulte des sta-tistiques officielles que l'ensembledes pertes causées par les dernièresinondations s'étaient élevées auchiffre d'environ 30 millions, et quenotre département n'avait subi despertes que pour 000 mille francsenviron, M. le Maire, disons-nous,a pensé que, dans une ville cosmo-polite comme la notre, nous ferionsacte de bons Français en réservantune part des souscriptions qui vontse faire au profit des sinistrés desautres départements.