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Le Petit Film Le journal officiel du Festival du Film Court en plein air de Grenoble Samedi 11 juillet 2015 EDITO Nous y arrivons, et comme d’habitude, beau- coup trop tôt : le dernier jour de compétition du festival ! Il vient clore le tourbillon de cinéma qui nous a tous fait vibrer cette semaine. On en ressort rêveurs, vaguement fatigués peut-être, des images plein la tête qui deviendront de très beaux souvenirs… Mais il reste encore une journée bien remplie, qui dévoilera à minuit le Palmarès 2015. Très bonne fin de festival à tous et à l’année prochaine !

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"Le Petit Film", le quotidien du Festival du Film Court en Plein Air de Grenoble.

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Le Petit FilmLe journal officiel du

Festival du Film Court en plein air de Grenoble

Samedi 11 juillet 2015

EDITONous y arrivons, et comme d’habitude, beau-coup trop tôt : le dernier jour de compétition du festival ! Il vient clore le tourbillon de cinéma qui nous a tous fait vibrer cette semaine. On en ressort rêveurs, vaguement fatigués peut-être, des images plein la tête qui deviendront de très

beaux souvenirs… Mais il reste encore une journée bien remplie,

qui dévoilera à minuit le Palmarès 2015.

Très bonne fin de festival à tous et à l’année prochaine !

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Interviews

Comment avez-vous dirigé les actrices ? On a l’impression qu’il existe une véri-table alchimie entre elles…On a énormément répété, des jours et des jours. Il fallait que le texte soit dit à la virgule près, mais les plans d’écoute étaient aussi très impor-tants. Je tournais un plan-séquence pour chaque personnage, donc toutes les actrices jouaient en permanence. J’avais écrit les dialogues en amont et ils n’ont pas été modifiés pendant le tournage, mais les actrices ont pu se les approprier et les enrichir par leur gestuelle. La situation filmée n’est pas réaliste, mais c’est un exercice de co-médiens génial pour montrer les dif-férents avis féminins sur l’éducation sexuelle et l’ignorance qui entoure généralement toutes ces questions…

Le thème de la sexualité est au cœur de votre film. Trouvez-vous qu’on n’en parle pas assez ?J’ai l’impression qu’aujourd’hui, il y a de la sexualité partout mais qu’on n’en parle nulle part ! Ce film était l’occa-

sion d’aborder le paradoxe de notre société : d’un côté, tout doit être sexy – même pour vendre du jambon ! –, mais de l’autre on ne dit rien aux en-fants… L’Amérique de la femme n’est pas tant destiné à lever un tabou qu’à lancer le débat. Par la fiction, les spec-tateurs s’identifient facilement, ils sont invités à se poser des questions. Mais le film n’apporte pas de réponse, il ne donne pas les clés de l’éducation sexuelle : son message ? « Parlons-en ! ».

Jusqu’ici, comment ont réagi les specta-teurs ?Sur le tournage, plusieurs personnes sont venues me remercier car ils avaient appris des choses grâce au film. Même des vieilles dames, après les projections ! En général, ça rit beau-coup, parfois très fort ; je pense que ça montre aussi une part de gêne… C’est un film qui peut toucher tout le monde, les jeunes comme les plus âgés, les hommes et les femmes. Si les gens peuvent s’amuser en appre-nant deux-trois trucs, je suis ravie !

Blandine LenoirLa sexualité, et si on en parlait ? Trois questions à Blandine Lenoir, réalisatrice de L’Amérique de la femme, projeté ce soir.

Réaliser un film à cinq, ça se passe com-ment ?C’est moi qui ai eu l’idée du pitch – un huis clos entre trois personnages sur le thème de l’amour et de l’adultère. Ensuite, on s’est un peu réparti les rôles. Les trois filles se sont chargées du rendu esthétique, c’est-à-dire de tout ce qui est modélisation, lumière et texture. Avec Mael, on s’est plutôt occupé de l’animation. On a dû tout faire de A à Z, de l’idée originale à la diffusion ! C’était long, mais ça l’aurait été encore plus tout seul… Le prin-cipal, c’est la cohésion dans l’équipe.

Il n’y a pas de dialogues dans Chaud lapin, mais les bruitages sont très importants…Oui, on a tout enregistré nous-mêmes avec un micro. Par exemple, l’ambiance de la cuisine, les bruits dans la salle de bain… Les grognements du sanglier, nous les faisions avec la bouche.

Ce court-métrage d’animation n’est pas destiné aux enfants. Ce genre peut-il séduire les adultes ?Absolument ! Je suis convaincu que le public adulte peut trouver son compte dans les films d’animation. D’ailleurs, je trouve qu’il n’y en a pas assez…

Alexis MagaudRencontre avec l’un des 5 étudiants-réalisateurs du film d’animation Chaud Lapin, projeté hier soir.

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En images

Place Saint-André, projection de la bande-annonce du Festival avant la séance de 22h00.

Les places au Cinéma Juliet Berto sont chères... Mieux vaut arriver à l’avance.

Masterclass de Renato Berta, chef opérateur. La salle presque pleine a pu en savoir plus sur son métier et sa carrière.

Guillaume Poulet, directeur de la Cinémathèque, avec les jeunes réalisateurs de l’école suisse l’ECAL.

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Un court-métrage, en attendant mieux ?

De Valérie Donzelli à Guillaume Nicloux en passant par Maïwenn, nom-breux sont les réalisateurs d’aujourd’hui qui ont commencé par le court-mé-trage avant de se lancer dans le tour-nage d’un long. Quelques exemples…

Vous connaissez sûrement Le fabu-leux destin d’Amélie Poulain, sorti en 2001. Mais saviez-vous que Jean-Pierre Jeunet est aussi le réalisateur de Foutaises, un court-métrage far-felu récompensé par le César du meilleur court-métrage de fic-tion en 1991 qui annonçait déjà l’atmosphère de son futur film ?Le cinéaste belge Jaco Van Dormael, quant à lui, a fait plus que s’inspirer de son court-métrage E pericoloso spor-gersi (1984) pour réaliser Mr Nobody (2009). Reprenant le même scénario, il l’a suffisamment étoffé pour en ti-rer son (très) long métrage de 2h21.

Simple test ?

Un 3ème exemple, loin d’être ano-din : le long-métrage Whiplash de Damien Chazelle est centré sur la re-lation entre un jeune batteur et son chef d’orchestre autoritaire. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs 2014, beaucoup le considèrent comme une révélation. A l’origine du film ? Un court-métrage du même nom, ver-sion réduite du scénario. Les sociétés de production l’avaient commandé au cinéaste pour s’assurer de l’intérêt du projet. Avec le même acteur principal, les mêmes dialogues et la plupart des scènes tournées à l’identique, le for-mat du court-métrage a ici servi de

« test » avant de financer le long mé-trage dans son intégralité. Les résultats prometteurs du film de 18 minutes - Prix du Jury au Festival de Sundance 2013 – ont convaincu les producteurs du potentiel du projet initial de Da-mien Chazelle et permis d’attirer les fi-nancements pour le Whiplash de 2014.

Un format riche en possibilités

Mais le risque serait de prendre le court-métrage pour un simple coup d’essai, destiné à n’être qu’une étape vers la réalisation d’un long. Pour Gilles Colpart, membre du jury presse et cri-tique cinéma, «ce n’est pas le court-mé-trage qui est le petit frère du long, mais le long qui est le petit frère du court». Ainsi, le court-métrage mérite d’avoir une existence propre, indépendam-ment du long. Il permet souvent d’ex-périmenter de nouvelles techniques et constitue un espace de création pré-cieux pour les réalisateurs qui peuvent y déployer toute leur originalité.Si le court-métrage reste relativement méconnu du grand public et peu média-tisé face à son « petit frère », il compte bien trouver sa place ! Depuis 1999, le CNC mène une politique de soutien à la programmation de courts-métrages en salle via des allocations aux pro-ducteurs et aux exploitants. En France, comme à l’étranger, le foisonnement des festivals de films courts témoigne de la vitalité et de la diversité de la production actuelle. Alors nous espé-rons que vous avez pu profiter de cette semaine pour vous plonger dans le monde merveilleux du court-métrage.

Céline Clément

Foutaises de Jean-Pierre Jeunet, réalisateur d’Amélie Poulain

Mister Nobody, de Jaco Van Dormael reprend le scénario de son court-métrage E pericoloso sporgersi

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Réa-ction

Jeu Concours

Chaque jour, une scène de film en compétition, projeté le soir même, est capturée. Le gagnant tiré au sort se verra offrir un tee-shirt rouge de la

Cinémathèque.

Maintenant, c’est à vous de jouer! Venez récupérer un coupon à déposer dans l’urne «JEU» à côté des urnes «PRIX DU PUBLIC».

La réponse vous attendra sur le Twitter et Facebook de la Cinémathèque.

Les réalisateurs réagissent sur leur passage au 38ème

Festival du Film Court en Plein Air de Grenoble.

Saurez-vous reconnaître ce film?Solution du 10 juillet: Straight line de Héloïse Haddad

Bravo à Danièle Centanni qui peut venir chercher ses places à la Cinémathèque !

Romain Champalaune, réalisateur du documentaire Samsung Galaxy (projeté mardi 7 juillet):

Marc Fouchard, réalisateur du film Les frémissements du thé (projeté mercredi 8 juillet):

« J’ai passé un super moment, j’ai fait de très belles ren-contres, j’ai vu de très bons films, et l’organisation était au poil ! Vous faites un travail de dingue ! Je suis déçu d’avoir dû partir si tôt...»

« Merci pour votre accueil ! Votre équipe est super ! Et c’est génial de voir son film en plein air au milieu de la foule, à écouter/voir les réactions des gens. Je serais bien resté plus longtemps... Merci à vous encore une fois et bon festival ! »

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Programme

Aujourd’hui Demain

Dimanche 12 juilletSamedi 11 juillet

Rediffusion de la séance du jeudi (à la découverte du jeune cinéma roumain)

14:30 - CINÉMA JULIET BERTO

Rediffusion de la séance du vendredi (films des jeunes

réalisateurs suisses)

16:30 - CINÉMA JULIET BERTO

Reprise du palmarès

22:00 - PARC PAUL MISTRAL

«Pitch projet BDF»14:30 - MAISON DE L’INTERNATIONAL

Compétition jeune public14:30 - CINEMA JULIET BERTO

La guerre d’Espagne et le cinéma16:30 - CINÉMA JULIET BERTO

Atelier pour enfants16:30 - CINÉMATHÈQUE

Compétition 520:30 - CINÉMA JULIET BERTO

Débat avec les réalisateurs du jour même

22:30 - CINÉMA JULIET BERTO

Débat avec les réalisateurs18:30 - PLACE SAINT-ANDRÉ

22:00 - PLACE SAINT-ANDRÉ

Séance nocturne23:30 - PLACE SAINT-ANDRÉ

PROJECTION D’«INCOMPLETS»

Palmarès0:00 - PLACE SAINT-ANDRÉ

Projection des films primés0:30 - CINÉMA JULIET BERTO

Rencontre avec des invités

17:00 - PARC PAUL MISTRAL

Directeur : Guillaume PouletRédaction : Julia Cirlincione, Céline Clément, Elisabeth Crupi, Laura GarciaEquipe photo: Alain Maigre, Sophie Mazenot-Chappuy, Eric Jeannet, Pierre Coussié, Justine DumasContact: [email protected], 04.76.54.43.51,www.cinemathequedegrenoble.fr, 4 rue Hector Berlioz 38000 Grenoble.