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Le magazine du tango argentin Amour, séduction, sensualité N° 22 Février - Mars 2001 10 francs ou 1,52 euros La Salida La Salida

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Le magazine du tango argentin

Amour, séduction, sensualité

N° 2

2 Fév

rier -

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10 francs ou 1,52 euros

La SalidaLa Salida

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Sommaire Editorial

Éditorial

Tango et amour vénal : de la cohabitation

à la rupture

Pourquoi les tangueros sont-ils toujours

malheureux en amour ?

Instantanés

Je veux danser, je veux danser !!!

Interview de Monsieur Pierrot

Brèves

Autour d’un tango : Naranjo en flor

Buenos Aires, ce “délirant” besoin de plaire

L’homme qui comprend la musique comprend

aussi le corps de la femme,interview de Suzanna Miller

Hommes et Femmes face à face

L’amour dans le tango : en avoir ou pas ?

Couple sur scène, unis dans la vie : interview de

Leo et Eugénia

Splendeur et chute d’un séducteur, interview

de Raphaël Towarnicki

Regards croisés sur l’amour dans le tango

Agenda

Discographie

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Violence et tendresse, joie et tristesse, haine et amour : le tango seprête indiscutablement à l’expression d’une très large palette desentiments. Mais la forêt touffue des affects ne doit pas cacherl’arbre bien dressé de la sensualité. Plus que la plupart des autresdanses occidentales, le tango porte l’expression du désir, voire lastylisation de l’acte physique lui-même, aux dimensions d’un artmajeur. Et c’est d’ailleurs cela qui a, au départ, attiré vers lui plusou moins confusément, beaucoup d’entre nous.

Dans une civilisation – la nôtre – qui a longtemps refoulé et cachéla sexualité, jusqu’à refuser d’en faire une dimension majeure del’expression artistique, le fait de redonner à l’érotisme une fortevisibilité, voire d’en faire un élément central du vocabulaireexpressif, ne va pas de soi. Nous sommes à la fois fascinés etgênés par les origines de la danse, ce “reptile du lupanar” né dansles lieux de l’amour tarifé. Les textes des chansons sur lesquelsnous dansons nos désirs et affirmons la beauté de l’amourphysique évoquent des personnages inhibés, malheureux, frustrés,abandonnés. Et rien n’est à la fois plus fort et plus fragile que lecouple tanguero, uni dans une brève et intense communion letemps d’une danse, pour se séparer ensuite sans une paroled‘adieu. En ce sens, on pourrait dire que le tango sert de révélateurà toutes les ambiguïtés, à tous les errements, de l’amour réel.

Ainsi touchés à un point sensible de leur être, leurs pulsionsintimes portées au jour et exacerbées par l’expressionchorégraphique, les danseurs eux-mêmes adoptent des attitudes etdes comportements très opposés, parfois contradictoires. Certains,comme Virginia Gift, nient la dimension sexuelle de cette danse,mais reconnaissent aussi l’existence d’une “transe” du tango,appelée “tangasme” aux États-Unis. D’autres, comme ClaudiaRozenblatt ou Suzanna Miller, reconnaissent son immensesensualité tout en établissant une claire limite face au passage àl’acte. Les séducteurs rôdent également dans les bals, toujours àl’affût d’une proie facile, tandis que les femmes regardent avec unmélange de moquerie affichée et d’intérêt inavoué les stratégiesd’approches plus ou moins subtiles des mâles. Mais si les damesdénoncent, en général, les petites manœuvres des dragueurs demilongas, elles sont néanmoins fort nombreuses à succomber unjour, en particulier, au charme de l’un d’entre eux. Qu’on le veuilleou non, l’amour, le vrai, est constamment présent dans nos bals, oùla formation et la séparation des couples réels constituent, de trèsloin, l’actualité la plus commentée.

Fabrice Hatem

Illustration de couvertureObra de Susana Beartriz Delgado

Xylographie

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Tango et amour vénal : de la cohabitation à la rupture

Vers 1860, les soldats viennentdéjà danser la polka, jouer de laguitare et boire un verre dans leschambres accueillantes des “chi-nas cuarteleras”, ces femmes par-fois fidèles à un seul homme, par-fois de mœurs légères, qui les sui-vent d’une garnison à l’autre : unpeu moins que des tenancières decabaret, un peu plus que des fillesà soldats. À Buenos Aires et dansles autres grandes villes, on danseaussi dans les “academias”, les“pulperias” et les “perigundines”,en compagnie de danseuses pro-fessionnelles et de serveuses quine refusent pas, moyennant rétri-bution, de pousser plus loin leursprestations. C’est dans ces lieuxde mauvaise réputation, entrealcool, scandales et bagarres, quele tango trouve vers 1880 un pre-mier terreau où s’enraciner. Lesmusiciens, munis de leurs instru-ments portables, guitare, flûte,violon, passent alors d’un lieunocturne à l’autre pour y distraireles consommateurs et y accompa-gner leurs rencontres au son du“dos por cuatro”.

Mais c’est évidemment dans lesdernières années du XIXème siècle,avec l’arrivée de la grande vaguemigratoire européenne, composéeessentiellement d’hommes jeuneset pauvres, que le tango et la pros-titution vont connaître simultané-ment leur grand essor. On trouve

alors partout à Buenos Aires, descafés (comme l’Eden, El pobreDiablo), des hôtels (Royalhotel…), des théâtres et desmusic-halls où les hommesesseulés peuvent rencontrer desdames complaisantes. L’épicentredu commerce est même situé enplein centre de la ville, sur l’ave-nue de Mayo, où l’on trouve desmaisons closes fameuses commeEl parisino ou le Cosmopolitain.Quant au commerce de rue, ils’exerce jusqu’à proximité immé-diate de la Chambre des Députés.

L’échelle des tarifs et la qualité desprestations reflètent les hiérarchiessociales. Si les plus pauvres doi-vent se contenter d’une modeste“pulperia”, d’une femme rencon-trée au coin d’une rue ou d’un petitcafé de quartier, les riches, eux,bénéficient de lieux luxueuxcomme le Moulin Rouge, El Bata-clan, Le Velodrome ou la maisonde Laura la Vasca où s’organisentde somptueuses soirées au son dutango. Parmi les professionnelles,on trouve alors un nombre crois-sant d’européennes victimes de latraite des blanches, qui prend alorsun essor considérable – polonaisespour les clients modestes,françaises pour les plus huppés.

Le recours à l’amour vénal appa-raît alors comme une composantenaturelle de la sociabilité mascu-

line. Le “prostibulo” est aussi unrestaurant, un café, un lieu de ren-contre entre amis, où l’on vientpour boire un verre, jouer auxcartes, voire participer à une réu-nion politique : en atteste la fré-quentation assidue de ces lieuxpar des hommes politiques aussiprestigieux qu’Alejandro Alemou Hipolito Irigoyen, dans le butde rencontrer leurs électeurs oude recruter des hommes de mainparmi les souteneurs. Mais sur-tout, on y danse et on y écoute dela musique, et notamment beau-coup de tango. C’est dans ceslieux que tous les musiciens desannées 1890 à 1910 vontapprendre leur métier et gagnerleur vie, certains y perdant aussila santé (comme Vicente Greco,victime de la chute d’une estrade)ou la liberté (comme ErnestoPonzio, incarcéré pendant plus dedix ans pour meurtre à la suited’une bagarre). C’est de cettepériode de coexistence agitée quele tango tira sa réputation sulfu-reuse qui le fit longtemps rejeterpar la bonne société.

Après 1915, l’acceptation dutango par les milieux aisés se tra-duit notamment par l’essor ducabaret de luxe, dont l’Armenon-ville ou le Royal Pigall consti-tuent les archétypes. Les milon-guitas et autres poules de luxe quiles fréquentent y dansent le tango,au son des orchestres de Canaro,de Fresedo, plus tard de Cobian,avec des hommes aisés, des“bacans”. Parfois, il s’agit de par-tenaires d’une nuit que l’hommeemmène dans sa garçonnière, son“cotorro”. Mais la liaison peutaussi être durable, le “bacan”offrant alors à sa maîtresse une“bonbonnière d’amour” où ilvient la rejoindre.

Mais peu à peu, le lien originelqui avait uni le tango à l’amourtarifé se distend. On danse désor-mais le tango partout, et pas spé-cialement dans les maisons closesqui, par ailleurs, continuent deprospérer. Cette danse est désor-mais une composante reconnue dela culture argentine, et n’est, de cefait, plus cantonnée dans songhetto originel.

La renaissance actuelle du tangoconsomme en quelque sorte cetterupture. Elle est, en effet, large-ment liée à une recherche dedifférenciation culturelle par lapetite et moyenne bourgeoisecultivée. Par contre, elle n’affecteque de manière très marginale lesmilieux populaires les plusmodestes, où se recrute l’essen-tiel du personnel des maisonscloses d’aujourd’hui. Un ami ita-lien, bon connaisseur de l’Argen-tine, m’a fait un jour, cette confi-dence : « aujourd’hui, dans les

maisons closes de Buenos Aires,on ne danse pas du tout le tango,mais les danses tropicales,comme la cumbia, la salsa, lecuarteto. Les filles, qui sont sou-vent des immigrées de l’intérieurdu pays ou du reste de l’Amé-rique latine, ne connaissentabsolument pas le tango. Tousmes efforts pour le leur apprendreou les y intéresser se sont révélésinfructueux. Elles ne s’identi-fient pas du tout à cette danse,perçues par elles, comme vieille,compliquée, longue à apprendre,pratiquée dans des milieux vis-à-vis desquels elles éprouventun complexe d’infériorité socialet moral. Elles ont souventcomme les tangueros le cœurplein de rêves, de tristesse et denostalgie, mais c’est la romancepopulaire contemporaine qui lesfait vibrer ».

En d’autres termes, le tango, quia passé son enfance dans le sous-

prolétariat urbain, a connu en unsiècle une ascension socialetelle qu’il est devenu aujour-d’hui étranger à son milieud‘origine. Pour danser le tangoaujourd’hui, il faut “faire desstages”, “prendre des cours”,“voyager à l’étranger”, “aller auspectacle”, bref afficher un rap-port à la culture et disposerd’un niveau de vie qui n’est pascelui des modestes profession-nelles argentines. Le tangueronostalgique s’en consolera dansles bras des milongueras béné-voles, qui, pour être ensei-gnantes, chercheuses, maîtresses(d’école) ou informaticiennes,n’en revêtent pas moins tous lessoirs bas résilles, chaussures àtalon et jupe fendue.

Patrick Lenoble

Pour en savoir plus : “El tango, testigo social”, A. Car-retero - Editions Continente, 1999

Meretriz, ramera, hetera, cocota, golfa, voladora, gallina,burra, cochina, trotona, baragana, cortesana, sopladora,suripanta, puta, gorrona, cabra, chupadora, cochoneta,pecora… La langue argentine fait preuve d’une inventivitéimpressionnante pour désigner celles qui pratiquent leplus vieux métier du monde. Il faut dire que la prostitutiona constitué un fait social majeur dans l’histoire de ce paysau début du siècle, et que les lieux très divers où elle sepratiquait ont abrité l’enfance de cet orphelin des rues àla parenté incertaine : le tango.

Le personnel d’une maison de Buenos Aires au début du siècle

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Pourquoi les tangueros sont-ils toujours malheureux en amour ?

L’univers du pathos masculin

Qui parle dans le tango ?L’analyse d’une centaine dechansons parmi les plusconnues montre que, dans l’im-mense majorité des cas (plusde 80 %), il s’agit d’un narra-teur masculin, souvent jeune etpauvre, et décrivant ses étatsd’âmes intérieurs plutôt qu’uneréalité sociale ou une anecdoteprécise.

Celui-ci exprime dans la plu-part des cas (près de 70 %) unsentiment de souffrance et demal-être. À l’inverse, les senti-ments liés au bonheur (satisfac-tion amoureuse, joie de vivre,accomplissement personnel),ne sont présents que dansmoins de 15 % des cas, en

général dans des tangos écritsavant 1915 et décrivant, sur unmode burlesque, l’existencemarginale du sous-prolétariatdes faubourgs (El porteñito).

L’échec amoureux au cœurdu malheur

Parmi les causes de ce senti-ment de mal-être, l’échec senti-mental tient évidemment uneplace prépondérante. Plus de lamoitié des tangos étudiés ont,en effet, pour thème central ladouleur amoureuse. Quant aurécit, il est presque systémati-quement structuré autour ducontraste entre l’évocation nos-talgique d’un bonheur disparuet la description de l’état pré-sent d’affliction où est plongéle narrateur (Volver).

L’insuffisance desexplications socio-historiques

Pour expliquer l’om-niprésence du mal-heur amoureux, onpeut être tenté d’avan-cer une explicationhistorique, fondée surl’argumentation sui-vante : au moment oùont été écrits ces tan-gos, Buenos Airesvivait une période deforte expansion démo-graphique, nourriepar une immigratione s s e n t i e l l e m e n tconstituée d’hommes

jeunes et pauvres. D’où, pourceux-ci, une grande difficultéd’accès aux rares jeunes femmesde leur milieu, elles-mêmestentées d’accélérer leur ascen-sion sociale par la conquête d’unhomme riche du centre-ville.Cette réalité se traduirait littérai-rement par le thème de l’amou-reux pauvre mais sincère, aban-donné pour un homme plus for-tuné (Mano a mano) ou simple-ment pour les illusions d’une viefacile (Percal).

L’explication résiste cependantmal à la critique. Les tangos por-teurs de la thématique précé-dente ont en effet été majoritaire-ment écrits entre 1920 et 1940, àune époque où le flux migratoires’était ralenti et où les équilibresdémographiques s’étaient natu-rellement rétablis. Au contraire,les tangos contemporains dugrand phénomène migratoire(entre 1880 et 1910) ne mention-nent pratiquement jamais lethème de l’abandon amoureux. Iln’y a donc pas concomitanceentre la réalité sociale et sonexpression littéraire supposée.

Les femmes disculpées

De plus, les femmes ne prennentpas dans la majorité des tangos,et contrairement aux idéesreçues, le visage de la traîtresse.Les personnage féminins sont eneffet dans leur majorité (plusde 80 % des cas), soit inoffen-sifs, soit sincèrement aimants,qu’il s’agisse de la vieille milon-guita déchue (Tiempos viejos,Madame Yvonne…), de la mèrequi pardonne au fils prodigue(La casita de mis viejos), del’amoureuse sincère (Julian), ou,plus fréquemment encore, d’unsimple objet d’affection, prétexte

à l’expression de la douleurmasculine, et dont nous nesavons pratiquement rien (Adiosmuchachos).

Une connotation négative s’at-tache cependant à certains per-sonnages féminins, qu’ils’agisse de la jeune ouvrièrepervertie et transformée enfemme entretenue (Margo), dela femme ayant abandonné unhomme pour l’amour d’unautre (Organito de la tarde), ousurtout, pour ce qui nous inté-resse ici de la femme fatale,traîtresse froide et calculatriceconduisant implacablement sonamant au malheur (La mari-posa). Mais, outre le fait quel’occurrence de ce dernier per-sonnage est relativement faible(on le rencontre à peine dans5 % des tangos), il sembleéquitablement réparti selon lesmilieux sociaux : en d’autrestermes, dans le tango, non seu-lement la femme est assez rare-ment l’auteur d’une trahisoninexcusable (même si l’hommeest très souvent abandonné),mais, de plus, elle ne le fait passystématiquement par esprit delucre, même si la misère et soncortège de conséquences néga-tives peut contribuer à déstabi-liser les couples tanguerosdéfavorisés (Confesion).

L’opportunisme littéraire : uneexplication superficielle

Pourrait-on alors avancer l’idéeque pendant la relativementcourte période de production litté-raire tanguera intense (grossomodo entre 1920 et 1950), lesauteurs, qui n’étaient pas toujoursde très grands écrivains, aientexploité jusqu’à l’écœurement unfilon qui s’était révélé au départ

fructueux, celui de la nostalgieamoureuse ? On pense, bien sûr,à Pascual Contursi, avec sesdizaines de tangos ayant pourthème le “lamento du cocu aban-donné”, dans la lignée directe dusuccès initial, Mi noche triste ?

Cette explication se révèle, elleaussi, très peu convaincante, dansla mesure où des auteurs plusrécents, et dont la productionéchappe au moindre soupçon demédiocrité, comme HomeroManzi (Sur), Homero Esposito(Naranjo en flor) ou Catullo Cas-tillo (Tinta roja) ont repris lesmêmes thématiques tout en réno-vant magnifiquement l’expressionpoétique. Quant au parolier deCarlos Gardel, Alfredo Le Pera, ila, lui aussi, privilégié le thème dumalheur amoureux et de la nostal-gie (Cuesta Abajo), alors que saproduction était principalementdestinée à un public international,dont les attentes auraient pu êtredifférentes de celles du publicportègne. Il faut donc comprendrepourquoi cette thématique du mal-heur amoureux a été en quelquesorte consubstantielle à l’espritmême du tango pendant prèsde 50 ans, transcendant enquelque sorte les générations, lespublics et les écoles littéraires.

Psychanalyse du tanguero

Nos analyses sur les causes de l’é-chec sentimental peuvent, à cetégard, nous orienter vers une pisteintéressante. Nous avons pu, eneffet, disculper la plupart desfemmes des soupçons d’esprit delucre ou de trahison calculée. Parcontre, beaucoup d’hommes noussont apparus instables, violents,alcooliques, dépressifs. Émergeainsi, dans une grande partie destangos étudiés, l’image d’un per-

Le thème des amours perdues, de la douleur et de lanostalgie est omniprésent dans la littérature tanguera.Pourquoi cette fixation presque obsessionnelle ? Aprèsavoir pris la mesure du phénomène, nous tenterons plu-sieurs explications, d’ordre social, culturel, littéraire,pour enfin tenter une approche psychanalytique.

sonnage masculin immature,contrôlant mal ses affects, entrete-nant une relation plus que distanteau travail, apparemment incapabled’assumer des responsabilitésfamiliales, et dont les défauts decaractère et de comportementspeuvent amplement justifierl’abandon dont il a été victime.

Pour expliquer cette immaturitésupposée, on peut avancer unehypothèse psychanalytique : dansles foyers souvent désunis, issusde l’immigration, situés dans desquartiers pauvres où toutes lespathologies sociales liées à lamisère (alcoolisme, chômage,violence, prostitution) sont pré-sentes, la faible présence pater-nelle (le personnage du père esteffectivement pratiquement absentdes tangos étudiés par nous) afaussé la triangulation œdipienneet compliqué la formation d’unsurmoi permettant la régulationdes affects et des pulsions chezle jeune mâle. Excessivementattaché à sa mère, dans une rela-tion quasi-incestuelle (TengoMiedo), celui-ci ne parvient àdévelopper une personnalitéadulte et à nouer avec la femmeréelle une relation durable etsereine. D’où un sentiment d’é-chec sentimental permanent, et ledéveloppement des trois grandescatégories de comportementspropres à l’immaturité affective :violence (Duello criolo), fuiteréelle (Volver) ou symbolique(Que me van a hablar de amor),dépression (Amurado). Les mêmescauses historiques suscitant lesmêmes effets artistiques, le mal-être du mâle afro-américan s’estexprimé par le blues, et, celui, pluscontemporain, des jeunes de nosbanlieues, par le rap.

Fabrice Hatem

Psycho-portrait du tangueropar Claire Le Gal

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Instantanés Instantanés

1/ Joëlle et Anita interprètent Piazzolla en Anjou au stage du Temps du tangoPhoto : Philippe Leygues

2/ Sol Bustelo animant Le Bal du Millénaire à Paris le 16 décembre 2000, mairie du XIIIéme

Photo : Pascal Xicluna

3/ Le Bal du Millénaire, Vue d’ensemble - Photo : Pascal Xicluna

4/ Le Bal du “Cabaret sauvage”, animé par la Tipica, le 10 décembre 2000Photo : Frédéric Langard

5/ Marie et Yannick au bal du “Petit Robinson” le 2 décembre 2000, à La-Chartre-sur-LoirPhoto : Danielle Sarfati

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Je veux danser, je veux danser !!! Brèves

Il a eu une vie bien remplie, il atouché à tout : artiste peintre, anti-quaire, collectionneur d’archéolo-gie, d’insectes, etc. Il a tout danséet surtout le swing. Membre duHot club, il a fréquenté après laguerre, le petit Balcon, chez Bros-seau, le Balajo qui, s’appelait alorsla Bastille, le Chalet du lac, puis leTabou, le Club Saint germain, leVieux colombier, la Rose rouge oùil a rencontré Boris Vian, ClaudeLuther, Louis Armstrong. Maislaissons-le parler dans son langageauquel il tient tant.

Avez-vous une anecdote à nousconter ?

Oh, oui !! Je me souviens du tangode Mary-Lou, c’était au bal de laMarine dans le quartier de Gre-nelle. Je gambillais avec une don-zelle un tango joue contre joue, sesbras autour de mon cou et – je pen-sais – toute enamourée. Elle pesaitde plus en plus lourd et semblaitdéfaillir entre mes bras. Je pensais“chouette, mon tango lui fait del’effet, c’est dans la poche”. Sou-dain, elle s’écroule. C’est pas vrai,elle tombe dans les pommes ! Non,elle ne s’était pas évanouie, elleronflait, elle était tombée dans lesbras de Morphée. Moralité :méfiez-vous des nombreux p’titscoups de vin blanc.

Comment êtes-vous venu autango ?

Je suis né au temps du Charleston,pendant les années folles et j’ai

dansé la plupart des danses depuisl’âge de 15 ans ; même le fla-menco pour l’amour d’une fille.Mais le tango argentin, c’est autrechose, c’est un langage, une façonde vivre et de marcher. Je ne par-lais pas cette langue et cela man-quait à mon palmarès.

J’ai pris ma première leçon detango après avoir vu un spectacle.Je croyais chiper çà les doigtsdans l’nez en cinq sept. Je me suisretrouvé tout penaud. Vraiment, jene suis pas très fortiche, jem’gourre à chaque instant, jechange de pied quand il ne fautpas ; je m’emmêle les pinceaux, jene suis décidément pas doué. Jedois rendre hommage à lapatience et à la compréhension demes professeurs.

Qu’est-ce que cela vousa apporté ?

Au seuil de ma vie, dan-ser le tango est devenupour moi un exerciceindispensable pour monéquilibre, pour réglerma tête avec mesjambes. Il y a des gensqui recherchent un équi-libre par le yoga, la tha-lassothérapie, moi c’estavec mon tango et samusique qui me rentredans la peau toutcomme les rythmes dejazz que je dansais avecbonheur. Aujourd’hui,ma vie en dépend. Je

Qui n’a pas remarqué dans quelques lieux de danseparisiens ce vieux monsieur à la barbe blanche, toujourstiré à quatre épingles, l’air très vieille France, ce vieuxschnock comme il se qualifie lui-même ? Ce monsieur aune “gueule” ; il m’intrigua et j’ai voulu en savoir plus.

•Juan Carlos Caceres a participé en décembre dernierà Montréal au tournage d’un spectacle de tango pour latélévision canadienne, “Macadam Tango”.

•Affluence record au Cabaret Sauvage, le l0 décem-bre dernier, pour assister au concert-bal animé par l’or-chestre La Tipica dirigé par Juan Cedron.

•Valérie Sanchou, auteur de plusieurs articles dans laSalida, se remet d’une grave maladie. Nous lui présen-tons tous nos vœux de rétablissement et serons heureuxd’accueillir à nouveau ses articles dans nos colonnes.

•Bal tango le 2 décembre dernier au petit Robinson,charmante guinguette au bord du Loir, dans la Sarthe(Voir photo dans les instantanés). Idéal pour danser lemusette les week-end d’été. Tél. : 02 43 44 51 21

•Nouvelle milonga à Montpellier : El cuba Café,Esplanade de l’Europe, Quartier Antigone, 34000, parl’équipe de Tango de Arrabal, avec cours et bal tous leslundis. Rens. : 04 67 64 63 63

•Nouvelle milonga à Paris : Le jardin extraordinaire,24, rue Jean moulin - 94300 Vincennes. Spectaclechaque 3ème dimanche du mois et bal tous les mardis. Àpartir du 20 février. Rens. : 01 48 92 22 22 et 06 85 96 89 55.

•Diffusion prochaine sur France 3 du concert“Tango” de Juan José Mosalini avec l’Orchestre Natio-nal des Pays-de-la-Loire qui a eu lieu à Nantes enjuin 2000.

•Nouveaux lieux de logement à Buenos Aires :La Casa de Gérard, dans le quarter d’Almagro.Rens. : 00 54 11 4981 1409 et [email protected] casa de Laura et Fabrizio, El Sol de San Telmo,Chacabuco 1181 - CP 1069 - Buenos Aires (téléphone non communiqué).

•Mort de la grande chanteuse Libertad Lamarque.Un article lui sera consacré dans la prochaine Salida.

•La dernière du spectacle “Le rêve argentin” deEnrique Discepolo au théâtre du Renard (chorégraphiede Bibiana Guilhamet) a eu lieu le samedi 6 janvier.

• L’Unesco organisera en mai 2001 à Paris une ren-contre internationale concernant la diffusion desdanses sociales.

•À noter la publication utile par l’association J.S.K.Tango de Strasbourg du guide “Le tanguero futé”,livret très pratique à l’usage des tangueros novices…Lieux, conseils, vocabulaire…

•Nombreuses manifestations tango pour le jour del’an : Nîmes, Paris, La Rochette, Montpellier. EnAnjou, dans le cadre du stage de fin d’année orga-nisé par l’association “Le temps du tango”,230 tangueros venus de toute la France et des payslimitrophes ont fêté dans la bonne humeur avecl’orchestre Andhorina sextet le passage au 3ème mil-lénaire. À l’occasion de ce stage en Anjou, Anita(clarinette) et Joëlle (piano) accompagnées par lecontrebassiste de l’orchestre Andhorina sextet nousont interprété au cours d’un bal une superbe versionde “Otoño porteño” de Astor Piazzolla.

•Hamlet Péluso, collectionneur argentin spécia-liste de Carlos Gardel, est prêt à accepter l’organi-sation d’une exposition de ses collections enFrance, sous la seule condition d’accompagner sonexposition et que celle-ci soit assurée. HamletPéluso José E. Uriburu 1659, Dt 3 - Capital Fédéral1114. Argentine.

CHANTER LE

TA N G O

Atelier pour apprendre et pratiquerensemble le tango chanté, en langue“originelle” et sans souci de solfège.

Animé par GEORGINA AGUERRE,

un samedi sur deux de 12h à 14h30La Milonga

18, rue Guisarde - Paris 6ème

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stage “danser et chanter le tango”pour tous amateurs, en mars ou avril

Renseignements et inscriptionsAssociation 7 nadirs

tél/fax 01 45 84 15 29

Interview de Monsieur Pierrot par Francine Piget

veux danser, je veux danser, je neveux pas avoir l’air d’un crapaud.

Quel regard portez-vous sur lesrapports entre les hommes et lesfemmes dans le tango ?

Dans les années 50, j’étais aussiplus jeune… Mais il y avait dans lemilieu de la danse une franchecamaraderie, beaucoup de plaisir etaussi des rencontres amoureuses…La danse m’a fait connaître desjolies filles. Ce que je vois dans letango, c’est la recherche d’une har-monie, peu de rapports de séduc-tion bien que ce soit une danse sen-suelle. Dans ce milieu, on ne faitpas de “cadeaux”.

Maintenant, je n’ose plus inviter,mais j’ai beaucoup de plaisir àtenir de jolies filles dans mes bras.La danse, ça rend les femmesjolies. Et moi, je ne veux pas mou-rir sans savoir “glisser” le tangoavec bonheur.

Merci, monsieur Pierrot.

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Autour d’un tango : Naranjo en flor

Oranger en fleursElle était plus douce que l’eau Que l’eau douce…Elle était plus fraîche que la rivière… Oranger en fleurs Et dans cette rue-là,Rue perdue,Elle a laissé un peu de sa vie Et elle est partie.

D’abord il faut savoir souffrir, Ensuite aimer, ensuite partir,Enfin cheminer sans pensées…Parfum d’oranger en fleurs,Promesses vaines d’un amour Qui s’échappèrent avec le vent.Ensuite… Mais qu’importe l’ensuite…Toute ma vie est dans l’hier Qui me retient dans le passé Éternelle et vieille jeunesse Qui m’a laissé craintifComme un oiseau sans lumière…

Que lui ont fait mes mains ?Que lui ont-elles fait ?Pour laisser dans mon cœurTant de douleur… ?Douleur de vieil arbre, Chanson de rue,Avec un peu de ma vie…Oranger en fleurs.

Traduction de Fabrice Hatem

Naranjo en florEra más blanda que el aguaque el agua blanda…Era más fresca que el río…Naranjo en florEn esa calle de estío,calle perdida,dejó un pedazo de vida y se marchó.

Primero hay que saber suffir, después amar, después partiry al fin andar sin pensamientos…Perfume de naranjo en flor,promessas vanas de un amor, que se escaparon con el viento.Después… que importa el después ?…Toda mi vida es el ayerque me detiene en el pasado.Eterna y vieja juventudque me ha dejado acobardadocomo un párajo sin luz…

Qué le habrán hecho mis manos ?Qué le habrán hecho para dejarme en el pecho tanto dolor… ?Dolor de vieja arboleda,canción de esquina,con un pedazo de vida…Naranjo en flor.

Homero Espósito

Homero Espósito incarne, avecCátullo Castillo et HomeroManzi la génération des grandspoètes tangueros desannées 1940, qui surent rénoverun genre davantage apparentéjusque-là à la chanson popu-laire, et lui donner définitive-ment ses lettres de noblesselittéraires. Né en 1918, il fré-quente quelques années lesbancs de l’université de philo-sophie de Buenos Aires, puisabandonne ses études pour seconsacrer entièrement à la poé-sie et à la littérature.

La fréquentation des milieux del’avant-garde littéraire portègnecontribue sans doute à sa pré-coce maîtrise stylistique, quel’on peut observer dans ses pre-mières productions de la fin desannées 1930, comme No ven-dras, Rodando ou Po que : utili-sation d’une riche palette demétaphores (qui le rapproche deManzi), maestria dans l’utilisa-tion des assonances et de larythmique (comparable à celledont fera également preuveCátullo Castillo), rupture avecle mode d’exposition linéaire etdirecte qui caractérisait la poé-sie tanguera des années 1920.La rénovation de la forme nel’empêche cependant pas defaire preuve d’une grande fidé-lité à la thématique tradition-nelle de la chanson tanguera :douleur de l’amoureux aban-donné (Percal), nostalgie duquartier de jeunesse (Romancede barrio, Farrol), romantismeélégiaque (Naranjo en flor).Originaire, non de Buenos Airesmême, mais d’une petite villeprovinciale, il ouvre égalementsa poésie, plus que les auteurspurement “urbains” commeContursi ou Flores, sur la

nature. L’évocation du bleu etles étoiles du ciel (Pedacito decielo), les ruisseaux, les arbreset les fleurs (Naranjo en flor),de la douceur des petits villages(Pueblito de Provincia) fait lar-gement pénétrer dans sa poésiel’air pur de la campagne.

Naranjo en Flor illustre bien cescaractéristiques. Les théma-tiques des 2 couplets (souvenirde la bien aimée, puis douleurde l’abandonné) sont traités demanière volontairement allusiveet imprécise, un peu commedans la peinture impressionnisteoù les masses colorées évoquentdavantage les jeux de la lumièrequ’elles ne reproduisent exacte-ment le paysage. Quant aurefrain, il propose une médita-tion poético-philosophiqueplutôt qu’une anecdote ou ladescription d’un personnage. Enmoins de trente vers, ce sontainsi deux univers – l’universintérieur du poète (douleur, nos-talgie, méditation), et l’universextérieur (la nature, le quartierd’enfance), qui s’interpénètrentet se fondent.

L’une des forces d’Espósito asans doute été son associationprécoce avec de nombreuxmusiciens de tango de sa géné-ration. Un heureux concours decirconstance (sans douted’ailleurs ne s’agit-il pas d’unhasard, mais de l’effet d’uneémulation collective) a vouluque plusieurs futurs artisteséminents des années quaranteet cinquante – dont notammentles musiciens Stamponi, Pon-tier et Francini, ainsi que lepropre frère du poète, Virgiliosoient nés et aient passé enmême temps leur enfance dansles deux petites villes jumelles

de Campana et Zarate, dans laprovince de Buenos Aires. Ils yont fréquenté les mêmesmaîtres et ont développé desaffinités qui se traduirontensuite par de nombreuses col-laborations. Une grande partiedes tangos d’Espósito a en,effet, été mis en musique parces compositeurs, comme Aza-bache (Stamponi), Trenzas(Francini), Naranjo en flor(Virgilio Esposito), liste àlaquelle ou rajoutera le nova-teur Domingo Federico (Alcompas del corazon) et le jeuneOsvaldo Pugliese (Farol).

L’œuvre connut un grand succèsdès sa parution en 1948, faisantimmédiatement l’objet de plu-sieurs enregistrements dont unetrès belle version de Troilo.C’est cependant à partir desannées 1970 qu’elle connaîtrasa plus grande faveur auprès desinterprètes et du public avecnotamment des enregistrementsde Nelly Vasquez en 1970,Roberto Goyeneche en 1973 etHoracio Molina en 1977.

Fabrice HatemDe gauche à droite, Homero Espósito,

Astor Piazzolla et Ariel Ramírez

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Le tango, ce “délirant” besoin de plaire…

Peut-être est-ce parce qu’elle est siloin et en même temps si près deses grandes sœurs les villeseuropéennes auxquelles ellecherche à ressembler que BuenosAires se pare de la sorte. Elle selaisse entraîner dans une coursesans répit pour devenir la plus atti-rante.

Buenos Aires aux regards quifusent, qui scrutent, qui attisent…

Si le philosophe a pu dire enFrance : « Je pense, donc je suis »,le poète aurait pu aussi bien dire àBuenos Aires : « On me regarde,donc j’existe ». Les hommes dévi-sagent les femmes et se toisententre eux, les femmes regardent les

hommes du coin de l’œil et se jau-gent entre elles. Il est bien difficilede demeurer anonyme dans lesrues de la ville, et qui le voudraitd’ailleurs ? L’anonymat est angois-sant, il équivaut à la transparence.Chacun invente sa propre histoiredans le regard de l’autre. C’estincroyable tout ce qu’on peut arri-ver à imaginer lors de telséchanges. C’est un jeu quasimentincontournable et pour entrer dansle jeu, il faut être ouvert, présent,brillant, imaginatif.

C’est dans ce jeu de regards quecommence la danse sur les pistesde tango. Dans les milongas, laparole compte peu, on parle avecles yeux, avec le corps. On regardepour inviter, on guette le regard del’autre et on y répond pour accep-ter l’invitation. La femme repèred’avance l’homme avec lequel ellevoudrait danser et elle lui jette descoups d’œil significatifs mais dis-crets, jusqu’au moment où ellecroise son regard, elle détournealors les yeux une première foispour s’assurer que lorsqu’elle lesposera de nouveau sur lui, il seratoujours là à la fixer. Quant àl’homme, dès les premièresmesures de la tanda, il lève lesyeux vers l’élue et s’il croise sonregard, il s’empresse de lui faire unsigne de tête auquel elle finit parrépondre en baissant impercepti-blement les yeux. Tout ceci sepasse en pleine lumière, bienentendu, et ces manèges ne sontpourtant remarqués que par les per-sonnes concernées. Dans ce jeuextrêmement sensuel qui peut direqui a décidé quoi ? Un dialogue

compliqué s’instaure parfois. C’estfou tout ce qu’on peut arriver à sedire dans un jeu de regards : « Toi,tu as détourné les yeux la dernièrefois, alors, je fais semblant de teregarder mais tu peux toujourscourir, je ne t’inviterai pas cettefois-ci. Tu auras beau me regarder,je refuse de danser avec un hommequi ne me protège pas sur la pisteet avec lequel j’ai déjà reçu deuxcoups de pied. Pourquoi, alorsqu’on a si bien dansé l’autre jour,est-ce que tu ne me regardes pasaujourd’hui ? J’aimerais bien dan-ser avec toi, mais lorsqu’ils joue-ront Pugliese ». Et bien d’autreschoses encore, beaucoup plusintimes et parfois aussi pluscruelles qui n’ont pas leur placedans cet article… Là encore, l’ima-gination galope. Est-ce vraiment çàce que l’autre a voulu dire ?Qu’importe, d’ailleurs ? Ce n’estqu’un jeu… (de regards).

Puis on passe presque sans transi-tion, hormis l’échange de quelquesmots sans importance, au corps àcorps de la danse, à l’étreinte.Alors, le regard devient intérieur,introspectif. Ici, le langage utiliséest tout autre, mais il demeure unjeu de fantasmes consenti et engagépar les deux partenaires. Pendanttrois minutes, on “joue” à se donnerentièrement à l’autre, à s’ouvrir et àse montrer tel qu’on est, on “joue”à l’étreinte éternelle, on se laisseconduire dans les chemins sinueuxde la danse. C’est un jeu dans lesens le plus strict du terme, un jeud’enfants : sur le moment, on ycroit dur comme fer. Et ce jeu estponctué par une musique envoû-tante et complexe qui le détermine.Il n’est possible d’ailleurs qu’aurythme de cette musique. Dès quel’un des danseurs perd la cadence,le charme est aussitôt rompu, l’his-toire d’amour et de don de soi

tombe en lambeaux.

En fait, plus le jeu est complexe,plus il est amusant. Les porteñosne se sont pas contentés d’inventerune danse sensuelle et caressante,ils ont inventé un monde de figurescompliquées, un monde unique,étrange et magique. Dans lesannées 40, les hommes s’entraî-naient chez eux toute la semainepour briller face aux femmes au baldu samedi soir. Aujourd’hui,hommes et femmes prennent descours, vont dans les pratiques,exactement pour les mêmes rai-sons. C’est à celui, à celle, dont lelangage corporel, complexe etpointu va le plus séduire l’autre.L’envie, le besoin, le défi de plaireont fait du tango ce qu’il est.

Et si actuellement dans les rues deBuenos Aires, les gens, accabléspar la crise économique tournentde plus en plus souvent leur regardvers le sol (position peu recom-mandée pour danser le tango), il estrassurant de voir que les milongasconservent leur fierté. Le tango atoujours envie de plaire. Cette“pensée triste qui se danse” aencore beaucoup à donner.

Buenos Aires aux yeux de biche, à la bouche pul-peuse, aux lèvres fardées, aux mini-jupes encoreplus mini, aux nombrils à l’air même en plein hiver,aux costumes tirés à quatre épingles, aux barbesrasées de près… Buenos Aires à l’allure fière, à ladémarche féline…

Le tango, source croissante de devises

pour l’Argentine

Selon une étude du cabinet BoozAllen et Hamilton, publiée le10 décembre dernier par le quoti-dien Clarin, le tango rapporte unflux croissant de recettes exté-rieures à l’Argentine, sous formede spectacles, concerts, droitsd’auteurs, cours de danse, vidéos,et autres activités dérivées. Lemontant de ces recettes de devisesatteint déjà 180 millions de dollars(à comparer à un chiffre d’affairesmondial de l’activité estimé à2 milliards de dollars), soit l’équi-valent des exportations annuellesargentines de vins et boissonsalcoolisées. Les États-Unis sontles premiers importateurs, suivisde l’Allemagne. Le nombred’amateurs augmentant à grandevitesse et la mode touchant despays nouveaux comme la Turquie,la Chine ou Singapour, on s’attendà ce que le chiffre des exportationsargentines de tango atteigne rapi-dement 400 millions de dollars,soit environ la moitié des recettesliées aux exportations de viande.

N° 22 La Salidabimestriel publié par

l’association LE TEMPS DU

TANGODirecteur de la publication :responsable des abonnements :Marc Pianko : 01 46 55 22 20

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Les informations de l’agendasont gratuites et publiées sansautre critère que de nous par-venir avant le 10/03. Envoyezles à : Fabrice Hatem

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L’homme qui comprend la musique comprend aussi le corps de la femme

Quelles sont actuellement lestendances du tango à BuenosAires ?

Le tango est une chose vivante,en évolution permanente, dontl’esthétique reflète l’idéologied’une société, l’état des relationsentre hommes et femmes. Celuiqui danse exprime sa propre vie,ses propres sentiments. Aujour-d’hui, à Buenos Aires, de jeunesprofessionnels font un travail derecherche sur le tango de scène.La danse de bal évolue égale-ment : un danseur innove, attirel’attention par une manière parti-culière de combiner les rythmesou une chorégraphie intéres-sante. Le tango a sa frivolité, sesmodes qui se modifient au coursdu temps tout en perpétuant sasubstance.

Comment analysez-vous les rap-ports entre danse et musique ?

Dans le bal, la musique vient tou-jours avant la danse. Cela inter-vient au moment du premier enla-cement du couple, quand les parte-naires s’offrent mutuellement leurâme et commencent leur dialoguesilencieux.

Chaque univers a sa propremusique. Chaque rue, chaque mai-son, chaque quartier, chaque vil-lage en a une. La musique duportègne est le tango, qui imprègnesa façon de marcher, sa gestuelle,sa danse et sa manière d’être. Lafaçon la plus raffinée de l’écouter,c’est de la danser. Le problème estalors d’harmoniser notre musiqueintérieure avec celle du monde quinous entoure.

Le tango est un patrimoineportègne, mais pas exclusive-ment, dans la mesure où ilappartient aussi à tous ceuxqui l’écoutent, aiment cettemusique et rentre en réso-nance avec elle, qu’ils soientargentins ou afghans. Le tangoque danse le portègne est trèsvarié quant à ses thèmes, à samanière d’être interprété, àson atmosphère. Il peut êtrechanté ou instrumental, maissa substance, sa condition sinequa non, est la pulsation ryth-mique.

Dans le tango, la femme déve-loppe son sens musical plusvite que l’homme. Son corpsrentre donc en affinité avec lamusique. L’homme qui com-prend la musique comprendaussi le corps de la femme.Cela explique que les femmesmettent la musicalité des dan-seurs avant toute autre qualité.

Quels doivent être les prin-cipes d’un bon enseignementdu tango ?

Un professeur se juge à tra-vers les résultats de ses élèvessur la piste de bal. Il faut don-ner aux élèves les instrumentsnécessaires à la maîtrise durythme et de l’espace, à l’é-coute de la musique, pourqu’ils deviennent eux-mêmes.Mais finalement, le derniercritère de l’art, c’est de pou-voir porter la danse dans lesang, de danser avec une pas-sion contrôlée, qui ne seconfond pas avec l’excitationsportive ou la compétition…

Il faut à la fois sentir très exacte-ment la pulsation rythmique, etjouer avec elle pour l’interpréterpar de multiples variations. C’estcela que j’essaye de transmettredans ma pédagogie.

Les danseurs doivent bien maîtri-ser un nombre réduit de pas,chercher la qualité et pas la quan-tité. Il faut pour cela pratiquer,répéter chaque figure avec diffé-rents orchestres, différents parte-naires, différentes pistes de bal.On peut dire que le pas est acquislorsque le danseur l’effectue sanss’en rendre compte, quand il nepense plus qu’à la musique, auguidage, à la relation avec sa par-tenaire. La mémoire corporellevient alors se substituer à lamémoire cérébrale. Les disci-plines physiques se construisentpar le jeu de la mémoire et del’oubli. Je crois que l’élève doitcopier le modèle, pour ensuite lerompre et se trouver lui-même.

Je modifie mes stratégies pédago-giques, en observant mes élèves,pour apprendre à mieux ensei-gner. Il y a des jours, par exemple,où j’enseigne une séquence com-plexe, entre beaucoup d’autres.Puis, je travaille dessus pendantde très nombreux cours, en stimu-lant le travail personnel de mesélèves, pour que ceux-ci puissentla comprendre et la maîtriser. Il estimpossible de prétendre exécutertoutes les séquences au cours d’unseul stage. Par contre, dans lespremières classes, j’essaye desimplifier l’information, car letango est suffisamment complexe,et pour aller loin, il vaut mieuxcommencer simplement.

Faut-il opposer tango ouvert ettango fermé ?

Ils sont tous importants, maisaussi différents, complémentaires,interdépendants. Dans le tangoouvert, de spectacle, les capacitésdes danseurs décroissent évidem-ment au-delà d‘un certain âge.Dans le tango fermé, c’est lecontraire. L’âge apporte la matu-rité, à travers une longue pratique,étalée sur une vie entière. Après40 ans, les milongueros ne disentplus : « j’ai bien dansé », mais« j’ai bien marché ». C’est pourcela que les vieux danseurs expé-rimentés attirent autant lesfemmes.

Cette danse de bal, très intime,procure un sentiment très érotiquepour les femmes, sans qu’il soitforcément question de sexe. Ellepermet une forme de polygamiesans sanction culturelle. Le tangoouvert, de scène, ne peut procureraux partenaires la même sensa-tion. Il obéit à des règles diffé-rentes. L’image sensuelle véhi-culée par le tango ouvert est unechose, le sentiment intime portépar le tango fermé en est uneautre. Les figures et le concept

rythmique sont très différents. Letango de l’enlacement, ce n’estpas la même chose que le tangoouvert mais dansé proche. Le dan-seur qui croit cela appauvrit sadanse. Il y a des séquences milon-gueras qui sont très complexes ettrès riches.

Les séquences chorégraphiquessont comme des histoires quel’homme raconte au corps de lafemme. Mais il faut ajouter que laqualité de la danse dépend essen-tiellement de l’interprétationmusicale des séquences. Lamusique transforme les pascomme l’intention transforme lesparoles. Il y a des parolesmagiques, des paroles simples etdes parlotes, même si l’on utilisetoujours les mêmes mots.

Le tango de spectacle a le méritede contribuer à la diffusion dutango. Mais dans le tango de bal,on danse pour le sentiment, on n’aplus besoin d’être approuvé,admiré. On peut apprendre à dan-ser le tango en quelques années,mais ensuite, on peut passer sa vieentière à l’approfondir, en reve-nant à des choses très simples,comme la marche.

Qu’apporte la pratique dutango ?

Le tango peut t’apporter beaucoupdans l’existence : se comprendre,communiquer très intimementavec l’autre, apprendre à sentir deschoses très fondamentales. On semontre alors tel qu’on est. On s’ex-prime, on ouvre son âme en dan-sant, on oublie ce qui ne va pas. Cen’est pas une compétition. C’estune ouverture réciproque entre lespartenaires.

Mais je crois que l’on peut êtremalheureux avec ou sans le tango.Comme toutes les panacées, letango peut conduire à la félicité ouau malheur, de manière extrême.Ceux qui ont inventé le tango l’ontfait dans la douleur, en cherchantune consolation pour leur âme etun peu de joie, comme nous le fai-sons aussi. Le tango n’a jamais étéle discours du pouvoir, mais il a, aucontraire, été banni, interdit, par leshommes de pouvoir arrogants. Lesbons danseurs de tango n’utilisentpas celui-ci pour se pousser du colsocialement mais pour nourrir leurâme et leur gaieté.

Propos recueillis par Fabrice Hatem

Enseignante de renommée internationale, Suzanna Miller a formé des milliers d’élèves austyle “milonguero” à travers le monde. Elle évoque pour La Salida sa conception de l’en-seignement, des rapports entre danse et musique, et des spécificités des différents stylesde tango.

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Hommes et Femmes face-à-face

De la danse sacrée à la danseprofane

La danse fait partie de la vie desHommes depuis toujours – sansoublier la musique – et l’évoca-tion du cosmos à travers ladanse des astres s’est retrouvéedans les danses sacrées et reli-gieuses. Maurice Bejart, ennous offrant de merveilleusescréations, a retrouvé cette ori-gine rituelle sacrée de la dansequ’est la danse des planètes. Leshommes et/ou les femmes dan-saient en lignes, cercles, spi-rales, déplacements/mouvementsque l’on retrouvera dans lesdanses plus sophistiquées desderniers siècles.

Ces danses étaient liées aussi àla recherche mimétique, imita-tive de la nature ou des actionsde l’Homme dans celle-ci. Onpeut citer le Fox-Trot, ou “trotdu renard”, danse à quatretemps du début du XXème siècle,qui serait, à l’origine, une danseimitative, c’est-à-dire imitationdes animaux permettant d’atti-rer les bonnes grâces des dieuxprotecteurs afin que soit fruc-tueuse la capture. Cette dansedu renard mimerait les déplace-ments rusés du mammifère.

Avec les religions polythéistes,la danse se fait plus sophisti-quée et relève surtout du clergé.En Égypte ancienne, on verracertaines prêtresses donner descours aux danseuses duTemple ; les prêtres effectuerune danse autour de l’autel. EnGrèce antique, les hommesauront des danses guerrièrescomme la Pyrrhique, dansesimulant des combats. À Eleusiset à Ephèse, les prêtresses portaient

Tango argentin et communi-cation dans le couple

Le tango argentin a gardé long-temps une image ambivalente durôle de la femme à savoir, cellede la femme soumise et celle dela femme actrice. Là aussi, onpeut penser qu’il y a eu une évo-lution du rôle, de la place de lafemme dans la société.

L’envie de danser seul(e), éloi-gné(e) de l’autre, diminue et cetengouement pour le tangoargentin trouve sa place à unmoment où les êtres humainsont encore besoin de se retrou-ver, de communiquer dans un“jeu à deux”, dans une relationplus intense des corps sur lerythme envoûtant du tango.

L’homme et la femme se trou-vent ou se retrouvent à traverscette communion des corps – etde l’âme – qui renvoie un tantsoit peu à la passion amoureuse.Une communication d’un nou-veau type est née à travers cettedanse et nous avons là un lan-gage du corps qui va influer surle mental.

Le couple a besoin de commu-nication pour continuer à vivresa relation d’amour et l’on peuttrouver dans cette danse unefaçon “thérapeutique” de serenouer à l’autre, de se relier àson “âme sœur”. Si l’harmonieest amour et l’amour harmonie,on peut retrouver ces deux qua-lités dans le tango argentin,sublimé, dépouillé des imagesnégatives qu’il avait trans-portées depuis les bouges duRio de la Plata.

Marie-Claudine Bendayan

le nom d’Abeille car animalmythique, l’abeille construit saruche en alvéoles en suivant lacourse du soleil. À Rome, lesprêtres saliens étaient desprêtres danseurs et dansaientpour Mars.

Au début du christianisme, ladanse deviendra illicite caréloignée de l’adoration et lalouange divine. Avec les reli-gions monothéistes, la danseperd donc son caractère sacréet laisse la place au recueille-ment. Mireille Negre, anciennedanseuse étoile, fera scandaledans les années 80 en entrantau Carmel pour en ressortir dixans plus tard et retourner à ladanse, même mystique. À partquelques rares exceptions, ladanse est résolument entréedans le profane dans nossociétés occidentales.

Hommes et femmes face à face

La danse en face à face,l’homme à l’écoute de lafemme et la femme en harmo-nie avec l’homme, apparaîtraprogressivement à traversdiverses danses folkloriques.Qu’est-ce qui a induit ce chan-gement ? On peut penser quec’est l’évolution du rôle de lafemme dans la société humaineà travers l’industrialisation, lepartage des tâches, la quêted’une certaine autonomie, pourne pas dire liberté.

L’homme est face à la femme, lafemme est face à l’homme,leurs regards se croisent et ilss’enlacent. La femme n’est plusseulement à côté de l’homme,“le côté de l’homme”, elledevient ainsi actrice et participe.

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Les noces du tangueroCommencé en 1998 à New-York, une romancetanguera s’est conclue en août 2000 par unmariage “tango” à la Maganette, un restaurant deManhattan, en présence de plusieurs membres dela troupe de “Tango Forever” et bénie par unprêtre pratiquant lui-même plusieurs nuits parsemaine, le révérent Gerald Wagner.

La rencontre entre le péruvien Yonel Letelier etl’Iranienne Nadia Khalipour, a eu lieu lors d’une“tango party” organisée pour Hallowen à Man-hattan. Nadia, amenée par une amie, fut invitéepar Mr Letelier qui réussit à susciter en elle unedouble attirance : pour la danse et pour le dan-seur. Le tango argentin a ainsi réussi l’impro-bable union d’un banquier péruvien et d’uneémigrée iranienne.

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L’amour dans le tango : en avoir ou pas ?

Mais les danseurs eux-mêmes ont une opiniondifférente, et refusent de l’associer directementavec le sexe et l’amour physique. Selon BobMac Kenzie, journaliste au San Francisco Chro-nicle, le tango est « inexcusablement, agressive-ment sentimental ». Selon un danseur deWashington, il est « sensuel, pas sexuel ». Selonce point de vue, l’apport d’une énergie propre-ment sexuelle constituerait une intrusion, uneréduction du potentiel expressif. Cette sensualitéessentielle a été résumée par Petroleo, l’un desplus grands danseurs de l’âge d’or, de la manièresuivante : « le tango est une énergie contenuequi explose soudain. Personne ne peut dire :voilà, le tango doit se danser comme cela. Vousle sentez, vous le dansez, c’est une création ».

De plus, la danse nécessite une grande concentra-tion sur le mouvement et sur les figures. Beau-coup de pas compliqués, s’ils ne sont pas réalisésavec exactitude, risquent de tourner au fiasco, enheurtant les jambes des autres danseurs. Commele dit l’acteur américain Robert Duvall « le tangoest une guerre entre les jambes ». Comme dans lejeu d’échecs, les partenaires doivent être sérieuxet disciplinés, et il faut avoir fait des études diffi-ciles pour parvenir à un résultat.

Les sentiments entre partenaires ne doivent mêmepas être positifs pour permettre cette relation pri-vilégiée. Comme le dit Richard Powers, historiende la danse à l’université de Stanford, « les gensvoient le tango comme une danse de passion…mais il peut aussi s’accompagner d’une grandedistance émotionnelle entre deux partenairesphysiquement très proches ». Certains danseurssoulignent d’ailleurs que, dans le petit monde dutango, il leur arrive fréquemment de danser avecdes partenaires dont ils n’apprécient pas la per-sonnalité. La fameuse Maria Nieves, qui fut long-temps la partenaire et l’épouse de Juan CarlosCopes, expliqua un jour dans un interview :« Après notre divorce, nous sommes restés parte-naires. J’étais tellement en colère contre lui quej’ai mieux dansé que jamais auparavant ».

Il peut cependant arriver qu’un sentiment amou-reux se révèle dans le tango. Juan Carlos Copesinsiste par exemple sur la nécessité de s’impli-quer complètement pour toucher à l’essence dutango : « C’est faux de croire que le tango setrouve dans les pas. Non, le tango est un senti-ment, c’est un cœur et quatre jambes ». Commele dit Pat Mac Callum, une danseuse américaine« Je suis transportée dans un monde intérieur oùla musique et les mouvements étroitement liéssemblent mêler nos corps en un seul, pendanttrois minutes ».

Aux États-Unis, on appelle ces moments spé-ciaux “la transe du tango” et certains parlentmême de “tangasme”. Selon le professeur New-

Yorkais, Sarah la Roca, « il y quelque chosedans le tango, dans l’écoute mutuelle, qui créeune expérience très émouvante. Cela n’arrivepas toutes les nuits. Mais quand cela arrive c’esttrès puissant et cela vous incite à chercher àrenouveler cette expérience. C’est un peucomme le coup de foudre. C’est comme fairel’amour la première fois que l’on rencontrequelqu’un. Deux personnes qui ne se connais-sent pas, qui ne parlent même pas la mêmelangue, peuvent se transmettre mutuellement dessentiments sans même se parler. C’est quelquechose d’extraordinaire et je n’ai jamais pu ren-contrer quelqu’un qui a pu me l’expliquer ».

Ces moments sont éphémères, et, dans la plupartdes cas, aucun des deux partenaires n’a l’inten-tion de faire suivre par des actes les sentimentséprouvés pendant “la liaison amoureuse de troisminutes’’, ni de poursuivre la relation après lafin de la danse. Et pourtant… Selon Pat MacCallum, « c’est une danse de découvertemutuelle... Je peux rester troublée pendant unesemaine par le souvenir d’un partenaire qui saità peine quelques pas, mais danse avec profon-deur et don de soi ».

Virginia Gift

On l’a surnommé “une liaison amoureuse de trois minutes”. Le New York Times y voit“la plus érotique des danses”. Et beaucoup de spectateurs extérieurs croient qu’ils’agit d’une danse sexuelle. L’intimité physique du tango paraît en effet évidenteparce que c’est un enlacement étroit, à cause des mouvements de jambes quienvahissent l’espace du partenaire : saccadas, ganchos, mordidas…

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INCLUS U N E INTERVIEW

D ASTO R PIAZZOLLAS U R FRANCE INTER :L A RTISTE PARLE D E

S O N ENFANCE, SA C A R-RI¨RE,

Illustration : Stanka

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Leo et Eugenia : couple sur scène, unis dans la vie

Avant Eugenia, Leo a dansé avecCarla Chimento, à Buenos Aires,ville où il est né. Aujourd’hui, ildit avoir trouvé dans son tangoavec Eugenia, l’harmonie phy-sique et spirituelle. Il croit enelle, il veut progresser avec elle,dans leur propre style , tout enrespectant celui des autres. Touta commencé par de rudes discus-sions avec ses parents, qui necroyaient pas dans cette voiepour leur fils...

La Salida : En quoi la vie decouple influence-t-elle votretravail artistique ?

Leo : Au bout du compte, l’es-sentiel est de transmettre aupublic une énergie que l’on a àl’intérieur de soi. Le public nes’y trompe pas, tout se voit, toutse lit. À ce titre, la vie privée estun élément important, mais cen’est pas le seul. Tout peut avoirune influence sur notre danse,l’état intérieur avant l’exhibi-tion, l’interrelation avec lepublic, la musique. C’est diffé-rent à chaque fois, que les dan-seurs forment un couple ou non.Par exemple, Claudio et Pilars’adorent tant dans la vie que surscène, et transmettent fortementcela au public. Gustavo et Ale-jandra, qui furent un couple maisne le sont plus aujourd’hui,continuent à danser ensemblemagnifiquement. Quant à Euge-nia et moi, nous partageons nosvies depuis maintenant six ans, à

Madrid. Par contre, je ne vivaispas avec Carla, mon ex-parte-naire. Mais sur scène, ma parte-naire est toujours ma femme àpart entière, même si je ne par-tage pas le quotidien avec elle.

Eugenia : Il suffit d’une discus-sion avant d’entrer en scène,d’un faux pas au début de lachorégraphie, d’une répétitionratée et l’énergie peut se mettre àbaisser d’un seul coup, qu’onsoit mari et femme ou pas. Laconfiance et la sécurité comptentaussi beaucoup, surtout les mau-vais jours. Mais c’est vrai quevivre en couple à la fois dans lavie et à la scène est parfois diffi-cile. Nous sommes toute lajournée ensemble, et il suffit que

enfant. L’accouchement se faitdans la douleur, et ensuite, aprèssa naissance, il faut l’éduquer,jouer, entrer en relation avec elle.Nous sommes, bien sûr,influencés par ce que nousvoyons, mais nous ne reprenonspas les figures telles quelles.Nous essayons de créer un stylequi nous soit propre, original, quidéfinisse notre identité, pour quel’on puisse dire, même de loin :« Ah ! C’est du Leo et Euge-nia !!! ».

Eugenia : C’est cela le plus dif-ficile. Mais nous recherchons cessensations extraordinaires, cettesatisfaction, cette plénitudequand nous arrivons au bout dela danse.

La Salida : Que représentel’enseignement pour vous ?

Leo : Beaucoup d’investisse-ment, car nous adorons ensei-gner. C’est grâce à la proximitéavec nos élèves, que nous pou-vons donner encore plus denous-mêmes. Notre idée pre-mière est de leur apporter uneouverture d’esprit, tout enconsidérant leur affectivité, leurcapacité à s’émouvoir, leur goût.

La Salida : Quels sont lesdanseurs qui vous ont le plusmarqué ?

Leo : On ne s’arrête jamais d’ap-prendre ! L’une des manièresd’apprendre, c’est d’aller danser,avec des gens différents, d’écou-ter, de conserver une ouvertured’esprit. Une personne qui meparaît être supercréative, c’estGustavo Naveira. Il est en traind’écrire une partie de l’histoiredu tango, qu’on l’apprécie ounon. Fino, aussi, à son époque, a

marqué l’histoire du tango, iln’est pourtant pas très connu, caril n’a pas eu la promotion néces-saire, mais beaucoup de gensparlent de lui comme d’un véri-table créateur, pilier du tango.Maria Nieves aussi, a marquéson époque de sa personnalité. Jen’ai pas eu, hélas, la chance, deprendre des cours avec AntonioTodaro. De mon point de vue,que l’on aime ou non, Dinzel faitpartie de ces enseignants formi-dables. Parmi les couples quinous plaisent le plus, à Eugeniaet moi, nous pensons à Robertoet Vanina, très impressionnants.La simplicité apportée à uneexpression maximale de labeauté. Pourquoi se sont-ilsséparés ? je ne sais pas. Autrecouple magnifique et mythique :Miguel Angel Zotto et MilenaPlebs. Il y en a beaucoup…

La Salida : Quels sont vos pro-jets ?

Leo : Nous avons un ou deuxprojets de spectacles, et l’idéede monter un gymnase – studiode danse, où l’on pourrait trou-ver tout ce qui concerne lemouvement. Cela pourrait êtreà Madrid ou ailleurs. Moi, jeme suis retrouvé à Madrid.Eugenia, très vite après monarrivée, est venue me rejoindre.Je ne savais pas au début com-ment cela serait. Nous avons ététrès heureux de l’accueil , de lachaleur humaine, de l’aide, durespect que l’on nous a témoi-gné. Cela ne veut pas dire, quec’est moins bien en France, aucontraire. Nous connaissons laFrance depuis notre rencontreavec Alain de Caro. C’est trèsdur en Argentine, en cemoment, et si tu savais combienil y a de gens plein de talents, etsi jeunes là bas !!!

je parte rendre une visite à mafamille en Argentine, seule, pourque je m’ennuie de lui. Alors,préparer le maté au lever, seule,me coûte tant, sans le baiser dumatin. Ça doit te paraître bête !

Leo : Mais pas du tout, ce n’est pasbête !!! (avec un œil amoureux).

Eugenia : Nous aimons êtreensemble, et quand nous tra-vaillons beaucoup et que noussommes très fatigués, bien quecela nous gêne, nous ne sommespas toujours d’accord.

Leo : Un café pour Eugenia et unverre de vin pour moi, et tout vabien !!! C’est vrai que c’est trèsdur de travailler ensemble, car ily a les sentiments qui se mêlentau travail.

La Salida : Comment décrirevotre travail d’interprétationsur le tango ?

Leo : Faire une chorégraphie,c’est vraiment comme faire un

Nous avons été nombreux à admirer ce jeune et beaucouple, lors du stage de fin de millénaire, à Angers,aussi bien en bal, qu'en exhibition. Née dans le Nord del’Argentine Eugenia a commencé par la danse clas-sique dès l’âge de 8 ans, puis contemporaine, avant des’intéresser au tango et de rencontrer Leo dans uncours de Rodolfo Dinzel. Jour après jour, tango aprèstango, ils ont à appris à se connaître, et l’alchimie LeoEugénia eut lieu...

Eugenia et Leo - Photo : Francine Piget

Eugenia : C’est vrai, il ne fautpas s’arrêter de travailler,encore et encore, il y a telle-ment de danseurs de plus enplus jeunes et tellement bons !!!Le tango se transmet de mieuxen mieux et évolue beaucoupplus vite et plus haut qu’avant.En ce qui nous concerne, iln’y a qu’à regarder les vidéosd’il y a seulement 6 ans ! Je nepeux plus regarder çà, jemeurs ! Regardes les élèves, endeux ans, combien ils évoluent,c’est fou !

Propos recueillis par

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Splendeur et chute d’un séducteur

Comment devient-on un séduc-teur ?

Vous avez raison d‘utiliser leterme “devenir”. La séduction estun véritable métier, avec de hautesexigences déontologiques et pro-fessionnelles. Les riches et beaux-fils de famille, qui attirent naturel-lement les femmes sans avoir àfaire d’efforts particuliers, ne sontde ce point de vue que des ama-teurs doués : sois beau et tais-toi !!! Le véritable séducteur a dûconstruire, comme moi, ses avan-tages à la force du poignet. Mathé-maticien de formation, j’ai donccommencé par écrire l’équationsuivante, dite “de probabilité deséduction” :

B(t) = R(t). Sf(t). Sh(t) + e(t), avec Sf(t) = F(Abs(t), Pos(t))

Où B(t) représente le nombre defemmes séduites au cours de lapériode t ; R(t) le nombre defemmes rencontrées ; Sf(t) la pro-portion de femmes attirés par moi,Sh(t) la proportion de femmes quim’attirent. Abs(t) est ce que j’ap-pelle le coefficient de séductionabsolue du mâle (beauté, argent,humour, voiture, etc.) ; Pos (t) estun paramètre positionnement tac-tique. e(t) représente l’aléa statis-tique (ou “coup de foudre”). L’ob-jectif consiste à maximiser B(t).Pour cela, il suffit de porter à son

niveau le plus élevé possible lavaleur de chacun des paramètresde l’équation.

Il faut donc d’abord rencontrerle maximum de femmes ?

Tout à fait. Pour maximiser R(t), ilsuffit de se rendre dans les lieux oùla proportion de femmes est parti-culièrement élevée : groupes dechant choral, cours de stretching,associations féministes… Onpourra ainsi s’assurer auprès desfutures victimes une position pri-vilégiée, pendant que vos concur-rents potentiels regardent unmatch de football ou sautent enparachute. Bien entendu, les lieuxde danse offrent des opportunitésparticulièrement intéressantes,dans la mesure où les femmes s’yrendent, en surnombre, dans le butexplicite d’y rencontrer des parte-naires du sexe opposé.

J’ai personnellement choisi deconcentrer mes efforts sur lamicro-niche du tango. Bien sûr, lapopulation tanguera ne représentequ’environ 0,02 % du nombretotal de femmes. Mais, à condi-tion d’être bon danseur et d’ex-ploiter à fond les possibilitésoffertes au niveau mondial à tra-vers des déplacements fréquents,on peut se voir ainsi garanti unminimum de 10 à 12 contacts pré-liminaires par soirée.

Comment sélectionnez-vous vosvictimes ?

Pour moi, la règle d’or du séduc-teur est l’ouverture d’esprit et lerefus de se fixer à priori sur unecible unique. Tomber amoureux,se lancer sans réfléchir dans unecour assidue, constituent pourlui de véritables fautes profes-sionnelles. Quelle impolitesse

de négliger ainsi, en se focali-sant d’emblée sur une seule per-sonne, toutes les autres dan-seuses !!! Quelle erreur tactiquede se jeter à la tête d’une femmedont on ne sait pas, a priori, sielle va éprouver pour vous unsentiment d’attirance !!! Il vautmieux attendre, tranquillement,que l’une ou l’autre commence àenvoyer vers vous des “phéro-mones”, des signaux signifiant“tu me plais, je veux bien detoi”. Une main serrée un peulonguement, un regard appuyé,un demi-baiser, un sentimentd’intimité dans la danse, un rirequi fuse spontanément, consti-tuent autant d’appels auquel leséducteur doit être très attentif.

Le signal féminin une fois reçu,il faut alors décider d’uneréponse. À ce stade, il convientd’adopter l’attitude la plusouverte possible afin de maximi-ser son propre coefficient Sh(t).En d’autres termes, il ne fautrefuser les avances d’une femmeque s’il y a de très bonnes rai-sons pour le faire. On pourraainsi concilier la politesse, l’effi-cacité professionnelle, et le plai-sir de la découverte.

Avez-vous cependant un type defemme préférée ?

Ma préférence personnelle va à lajeune danseuse débutante. Le dan-seur expérimenté qui saura, pourla première fois, la faire entrerdans le monde de la sensualitétanguera recueillera presque ins-tantanément les fruits de la confu-sion des sentiments et de la pertede contrôle que provoque chezelle cette découverte explosive.Elle se livrera à lui avec toute lafougue, la naïveté et la fraîcheurde la jeunesse.

On ne négligera pas pour autant lesautres catégories de danseuses, quelque soit leur âge, leurs qualitéschorégraphiques ou leur statutmatrimonial. Rares sont en effetcelles qui n’ont pas quelque chosed’exceptionnel à offrir, qu’ils’agisse de leurs talents culinaireset amoureux, leur expérience de lavie, de leurs dons artistiques outout simplement de leur générositéde cœur et de leur affection. End’autres termes, pour être aimé debeaucoup de femmes, il faut com-mencer par apprendre à les aimertoutes.

Comment parvenez-vous à vosfins ?

Il faut pour cela parvenir à maxi-miser la proportion Sf(t) defemmes éprouvant pour moi uneattirance. Passons rapidementsur le paramètre Abs, dit “deséduction absolue”. Il est évidentque, pour séduire, il vaut mieuxêtre riche, beau, grand, drôle etjeune que le contraire. Encoretrouvera-t-on toujours desfemmes pour succomber auxcharmes de la faiblesse, del’expérience, du désespoirromantique ou de l’amourdésintéressé. Trois conseilscependant pour augmenter lavaleur du coefficient Abs :munissez-vous d’un appareilphoto (elles adorent contemplerleur propre image), ayez une voi-ture (c’est une arme décisivepour orienter certaines décisionsau moment crucial), et surtout,faites attention à votre haleine età votre transpiration : que de liai-sons avortées pour une odeurdésagréable !!!

Examinons plus en détails lecoefficient Pos, dit “de position-nement tactique”, autrement plusintéressant. Trois éléments fonthabituellement obstacle à uneconcrétisation rapide du désir

masculin : une sensualité plusdiffuse et moins “génitale” chezla femme ; la crainte du regardcritique des autres, inhibitionautrefois appelée “pudeur” ;enfin, un réflexe quasi animal deprotection de l’espace proche,toute pénétration masculine nonautorisée à l’intérieur de celui-ciétant assimilée à une menace.

Le tango permet d’anéantir ou decontourner chacun de ces troisobstacles, provoquant un véri-table effondrement du systèmeféminin de défense. L’enlace-ment propre à la danse anéantittout d’abord immédiatement leconcept d’espace protégé, alorsque des semaines, voire des moisde cour assidue auraient sinonété nécessaires pour parvenir àce premier résultat. Ensuite, unedanse bien menée, c’est-à-diremettant en valeur la beauté et lesqualités artistiques de la femme,permet de transformer totale-ment sa relation au regard d’au-trui. Consciente d’être belle,regardée, admirée, son narcis-sisme l’emporte bientôt sur sesinhibitions. On peut alors l’ame-ner à pratiquer, au nom de latechnique et de l’art, les posi-tions les plus lascives et les plussuggestives, tandis qu’ellesombre dans un vertige de plaisiret de séduction. Jouant sur unpassage subtil du jeu à la réalité,le séducteur parvient alors àcanaliser l’érotisme féminin, audépart très diffus, dans la direc-tion très précise correspondant àses projets. Il n’a bientôt plusqu’à pénétrer dans la place,ouverte sans dépenses, supplica-tions ou violences inutiles, tan-dis que sa victime se met àcroire sérieusement qu’elle esttombée amoureuse.

Que se passe-t-il ensuite ?

Dans son propre intérêt, le séduc-

teur doit veiller à donner à sa vic-time, pendant la durée de la rela-tion, ce qu’il a de meilleur : celle-ci doit vivre dans un univers dedanse, de poésie, de musique,d’escapades amoureuses, de pro-jets d’avenir, de cadeaux et depetites attentions. Outre l’agré-ment directement tiré de cette rela-tion, et le plaisir de rendre sa vic-time heureuse, il suscitera ainsichez d’autres femmes un senti-ment d’envie qui facilitera les opé-rations de séduction ultérieures.

Vous vexez-vous quand unefemme refuse vos avances ?

Mais pas du tout, au contraire,sinon je serais déjà fâché avec lamoitié des milongueras du mondeentier !!! L’expérience montrequ’une femme vous est, en général,très reconnaissante de lui avoirexprimée son désir pour elle,même si elle ne vous répond paspositivement. Vous pouvez trèsbien construire avec la plupart decelles qui vous ont “rejeté” (ce quine les empêche nullement d’é-prouver pour vous une attirancediffuse) une relation d’amitié sou-vent plus durable qu’avec les maî-tresses à part entière, fondéenotamment sur la passion partagéede la danse et de la musique. Vouspouvez ainsi, pour votre bonheuret le leur, vous constituer un véri-table vivier de bonnes copines etde partenaires attitrées.

Comment voyez-vous votreavenir ?

Je ne crois pas sérieusement mou-rir, comme Don Juan, sous le coupd’une vengeance humaine oudivine. J’ai assez peur de finir,vieux et seul, comme Casanova.Plus probablement, je finirai partomber, très classiquement, amou-reux de l’une de mes victimes. Carles séducteurs ont aussi un cœur.

Propos recueillis par Catherine Charmont

De nationalité américaine,Raphaël Towarnicki sedéfinit lui-même commeun “séducteur tanguerointernational”. Bien connudans les milongas de Bue-nos Aires, de New-York etde Londres, il n’y compteplus ses conquêtes fémi-nines. La Salida l’a inter-viewé sur sa carrière etses projets.

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La vision masculine

La pratique du Tango modifie àla fois la façon dont l’amour sedéclenche et dont il se main-tient. Une milonga offre eneffet des opportunités de ren-contres nombreuses, qui peu-vent se transformer en un senti-ment amoureux, même si ellesse révèlent souvent éphémères.

Concernant le maintien du sen-timent amoureux, le tango peutêtre un facteur de cohésionpour le couple du fait de parta-ger une même passion etd’avoir un loisir en commun.Cependant, il peut égalementconstituer un facteur de désta-bilisation pour de multiples rai-sons : nouvelle rencontreamoureuse ; progression dansl’apprentissage ou manièred’apprendre différentes entreles deux partenaires ; amplifi-cation des conflits conjugauxdu quotidien sur la piste dedanse ; passion inégalementpartagée pour le tango. Quepasse-t-il, par exemple quand letango est pour l’un une activitéparmi d’autres, tandis qu’elleest pour l’autre l’activité domi-nante, idolâtrée et salvatrice ?Dans le cas où un seul membredu couple danse, le tango peutmême constituer un élément derupture si la passion pour leTango l’emporte sur l’engage-ment réciproque dans le couple.

Le tango constitue également unfacteur d’enrichissement deséchanges non amoureux :

- Amitié : le plaisir qu’on génèrechez la femme facilite la nais-sance d’amitiés fondées sur unplaisir réflexif.

- Échanges verbaux : les acti-vités annexes associées au tango(stages, théâtre, concerts, littéra-ture, cinéma) sont propices auxdiscussions. Elles font naître denouvelles émotions, tout en nousaidant à mieux les exprimer.

Regards croisés sur l’amour dans le tango

Qu’est-ce que le tango a modifié dans votre vision del’amour et de la relation homme-femme ? Voici la ques-tion à laquelle ont réfléchi un groupe de femmes et ungroupe d’hommes, dans le cadre du stage organisé enAnjou par l’association Le temps du tango pour le Nou-vel An. Chaque groupe s’est d’abord réuni séparément,puis les deux rapporteurs ont exposé dans le groupemixte les lignes de force de ce qui s’était dit dans cha-cun des deux groupes, donnant lieu a un débat collec-tif.

- Sensualité : par la pratique dutango, on découvre le plaisir dumouvement corporel et on affinesa sensibilité. La sensualité s’en-richit, on perçoit mieux les tré-sors de l’univers qui nousentoure.

- Sexualité : l’apprentissage del’harmonie gestuelle facilitel’expression de la sensualité.Cela peut aider au partage, à l’é-change, à la découverte de soncorps et de celui de l’autre dansl’intimité sexuelle.

- Relations inter-générations :danser avec quelqu’un de beau-coup plus jeune ou de beaucoupplus âgé devient possible et c’estsouvent très agréable. Cela aideà découvrir des sensibilités, desmodes de vie, des trajectoiresdifférentes de celles des per-sonnes de son âge que l’on fré-quente habituellement.

La vision féminine

Le couple : le tango agit toutd’abord comme un révélateur dela relation de couple. Lorsquecelui-ci évolue sur un terrainconflictuel latent, cette danse lemet en danger de rupture. Eneffet, le Tango cristallise les pro-blèmes, pouvant faire éclater larelation déjà chancelante. Aucontraire, le couple qui fonc-tionne bien peut être renforcé parcette passion commune.

La femme seule : de plus en plusindépendante et confrontée à desresponsabilités croissantes dansla société, la femme redevientdans le Tango, quelqu’un pourqui l’on décide. Elle retrouve soncôté réceptif. Le Tango apparaîtalors pour elle comme une formede thérapie, lui permettant de

retrouver sa sensualité, le plaisirde la séduction. Les rencontresdeviennent pour elles plusfaciles et sont vécues avec plusde légèreté.

Les relations multiples : l’har-monie avec un danseur peut sepoursuivre au-delà de la ren-contre de danse. Certainesfemmes distinguent la relationde danse de la relation amou-reuse dans la vie. D’autre nele font pas.

Les bénéfices de la danse : leTango rend à l’homme sonrôle d’autorité, ce qui renforcela confiance qu’il a en lui.Cela permet à la femme des’abandonner dans ses brasavec plaisir et dans un plusgrand sentiment de sécurité.C’est une forme de thérapie,tant pour l’homme que pour lafemme, qui, au départ, céré-braux et isolés retrouvent lapossibilité de communiqueret… de se rencontrer.

Les exigences du Tango : cettedanse demande un investisse-ment en temps et en argent. C’estun choix de vie qui peut transfor-mer en profondeur l’existence.

Quelques inquiétudes : que fairede la jalousie qui nous amène àvouloir “garder” le partenaire ?Quel est le secret de cettemusique et de cette danseenivrantes, dont on ne se lassepas et qui agissent parfoiscomme une drogue ?

Synthèse

Les opinions des hommes ontrejoint celles des femmes. Ce futréconfortant pour les uns et lesautres de le constater. Tous s’ac-cordent pour noter le fort impactdu tango sur la vie personnelle etdans le couple. Alors, plaisir,oui… et vigilance.

Atelier animé par Yannick Quénet

et Jean-Pierre Nay

Le tango, une danse sensuelle ou plus ?« C’est devenu, un lieu commun de désigner le tango comme la danse sensuelle entre toutes, mais cette éti-quette me semble très réductrice. La sensualité qui s’exprime dans le tango est d’abord une potentialité quiest en nous, et trouve par la danse moyen de s’exprimer par la rencontre avec un(e) partenaire dans l’écoutede la musique. (…)Les danseurs qui se sont beaucoup investis dans le Tango partagent l’idée que la danse peut faire l’objet d’unerecherche personnelle. Aujourd’hui où “sensualité” veut dire pour la plupart “libération de l’instinct dansl’instant” , il n’est sûrement pas anodin de s’astreindre à un apprentissage, et à composer avec des codes plusou moins contraignants au départ, tout en ayant la voie libre pour l’improvisation. (…)Au-delà des images de couple qu’il peut mettre en scène, le tango ouvre la voie à des modes de relations trèsdifférents qui varient suivant les moments et les individus. Je citerai par exemple en vrac la camaraderie, laséduction, la chaleur humaine, des sentiments presque filiaux, l’harmonie des groupes parfois, l’intimité,l’amour assez rarement, mais aussi une certaine émulation, des rivalités plus ou moins souterraines. (…) toutce qui fait la vie des groupes sociaux. (…)J’ai moi-même rencontré mon épouse à l’occasion de cours et pratiques de tango. J’étais alors assez peuconscient de ce que je viens de dire, mais je pense que cela aurait été un peu différent de se rencontrer en choi-sissant un paquet de lessive au supermarché. (…) ».

Pascal QueroLa totalité de l’intervention de Pascal Quero peut-être retrouvée sur le site du forum internet du Temps dutango : www.club-internet.fr/perso/tango

Tous les samedis soir sauf le troisième samedi du mois

Milongade la

Ported’Orléansanimée en alternance parSol Bustelo, Christophe etJudith, Philippe Leygue,

Philippe Stainvurcel, Pierre, Augusto…

25 bis, av. de la républiqueMontrouge. M° Pte d’Orléans

à trois minutes de marche dumétro Porte d’Orléans

Entrée : 40 Fboissons incluses à volonté

01 46 55 22 20

Illustration : Stanka

au Cabaret SauvageParc de la Villette (face au Zénith)les dimanches : 10/12/2000, 07/01, 04/03,01/04/2001 et le lundi 07/02/2001

17h30-19h00 : Stages de tango (cours niveau intermédiaire)20h00-23h00 : Concert de l’Orchestre La Tipica et bal23h00-01h00 : Suite du balPrix : (120F, 100F, 80F)

Réservations :Cabaret Sauvage : 01 40 03 75 15Le Temps du tango : 01 46 55 22 20

Album La Tipica : sortie octobre 2000

Mélodie Distribution Gotan

Le Temps du TangoCabaret Sauvage

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FÉVRIERFévrier / mars - Tarbes (65)Claudio et Pilar, en résidence à Tarbes du 24 février au1er avril, sont disponibles les week-ends pour animerstages et démonstrations. Rens. : 05 62 75 78 31Février / mars - Lyon (69)En résidence à Lyon : du 15 janvier au 1er mars,Andrea Reyero et Sebastian Missé ; du 6 mars au6 avril : Veronica Villarroel et Marcelo Soria. Tangode soie propose également des pratiques et balspresque tous les soirs (sauf mardi et samedi), à lamilonga del 41 - 41, rue Leynaud - 69001 ou au MagicCircus - 2, rue de Thou - 69001 Lyon.Rens. : 04 78 39 24 93 - e-mail : [email protected]. - Site:www.citeweb.net/tandsoie Du samedi 27 janvier au vendredi 2 févrierGennevilliers (92)Gennevilliers, capitale européenne du bandonéon.Exposition des affiches musicales de Ricardo Mosner auConservatoire, concerts, stages… Rens. : 01 40 85 64 55Du 1er au 10 février - Paris (75)Juan Carlos Caceres, en concert, interprète les thèmes deson nouveau CD Tabou tango, à 20h30, La Maroquinerie23, rue Boyer 20ème, 120/90 F. Rens. : 01 46 58 47 81Vendredi 2 - Albi (81) Bal tango au café Le blue bird - 85, avenue Franchetd’Esperey. Rens. : 05 63 56 85 84Vendredi 2 - Gennevilliers (92)Grand concert avec Tango for 3 et Per Arne Glorvi-gen, César Stroscio et le Trio Esquina, le GrandOrchestre de Juan José Mosalini, à 20h30, suivi d’unbal avec le Gustavo Gancedo Quartet à la Salle desFêtes - 177, avenue Gabriel Péri. 140/120 F.Rens. : 01 40 85 64 55 Vendredi 2 - Strasbourg (67)Pratique de tango, à partir de 21h, restaurant la Chaîned’or - 134, Grand-rue. Rens. : 03 88 18 19 25Samedi 3 - Le Mans (72)Stage avec Agustina Vidiella et Claudio Asprea, suivid’un grand bal animé par l’orchestre de Gustavo Gan-cedo, Salle Henri Babin - 31, boulevard Jean-JacquesRousseau. Rens. : 024378 18 49Samedi 3 - Paris (75) Atelier chanter le tango, animé par Georgina Aguerre, de12 à 14h30, à “La Milonga” - 8, rue Guisarde - 75006 Paris(M° Saint-Germain-des-Près ou Mabillon).Rens. : 01 45 84 15 29

Samedi 3 - Paris (75)Soirée tango, école de Danse de Paris - 17, rue duFaubourg du Temple - 10ème - M° République. Rens. :03 86 36 93 56 / 01 43 79 80 87 / 01 42 40 22 83 (atten-tion au code).

Samedi 3 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans, animée par Sol Bus-telo, de 21h à 2h - 25 bis, avenue de la République,Montrouge, M° Porte d’Orléans, 40/20 F. Rens. : 01 46 55 22 20

Samedi 3 et dimanche 4 - Lille (59)Stage tango animé par Muzaffer Demiray et Birkit Wil-denburg, avec bal et démonstration le samedi à 21h30,Tango factory - 154, rue d’Anvers - Tourcoing. Rens. :03 20 04 44 38 ( Tango ? tango !)

Samedi 3 et dimanche 4 - Nîmes (54)Week-end “Technique et pédagogie”, animé par Eliza-beth Appril, Gérard Gelle, Jean-Claude Serres.Rens. : 04 66 36 74 21

Samedi 3 et dimanche 4 - Poitiers (86)Stage tango animé par Charlotte Hess et Michel GabisCentre socio-culturel de Beaulieu - 10, boulevard Savary.Rens. : 05 49 03 36 96

Samedi 3 et dimanche 4 - Rungis (94)Concert-bal par l’orchestre La Tipica (fête privée, surinvitation).Rens. : 01 53 79 21 33

Samedi 3 et dimanche 4 - Sète (34) Stage animé par Plume Fontaine et Dorella, avec pra-tique le samedi soir de 21h à 24h Rens. : 04 67 74 60 10

Samedi 3 et dimanche 4 - Toulouse (31)Stage animé par Christine Caminade et ChristopheAppril, école Elizabeth Béclier - 6, impassse Mares-tan. Rens. : 05 61 99 23 07

Dimanche 4 - Paris (75)Stage milonga, animé par Javier Castello, 15h30 à18h30, Studio Harmonic, passage des Taillandiers,11ème, M° Ledru-Rollin. Rens. : 01 48 07 13 39

Dimanche 4 - Saint-Médard-en-Jalles (33)Stage de tango par l’association Libertempo, suivid’une pratique. Rens. : 05 56 77 44 52

Dimanches 4 et 11 - Paris (75)Stage d’initiation au tango, par l’équipe de l’associa-tion Le temps du tango - 5, rue du Moulin vert, 14ème,M° Alesia. Rens. : 01 46 55 22 20

Agenda Samedi 10 et dimanche 11 - Nîmes (54)Stage animé par Eduardo Capussi et Mariana Flores,Milonga del Angel - 54, route de Beaucaire.Rens. : 04 66 36 74 21Dimanche 11 - Clermont-Ferrand (63)Pratique, de 20h à 23h, Café lecture les Augustines5, rue Sous-les-Augustines. Rens. : 04 73 93 73 28Dimanche 11 - Mont-de-Marsan (40)Stage de tango, salsa, Rock’n Roll - Centre d’expressionFiorenza. Rens : 05 58 06 25 24Mercredi 14 - Bidart (64)Diner-spectacle tango, animé par Maria Belen et San-tiago. Rens. : 05 69 54 76 41 Vendredi 16 - Bordeaux (33)Pratique et bal, à 21h30 - 14, cours E. de Fayolle.Rens. : 05 56 77 44 52Vendredi 16 - Marseille (13)Apéro Tango à la brasserie les Danaïdes, à 23h - Square

Lundi 5 - Paris (75)Bal tango avec l’orchestre La Típica (Juan Cedrón),de 20 h à 1h30, Cabaret Sauvage, Parc de la Villette aubord du canal, M° porte de la Villette. Le bal estprécédé d’un stage tango niveau moyen animé parChico Terto, de 17h30 à 19h. 120 F pour le stage etl’entrée au bal. 60 F pour le stage, 100 F / 80 F pourle bal seul.Rens. : 01 53 79 21 33 / 01 46 55 22 20 / 01 40 03 75 15Jeudi 8 - Bordeaux (33)Soirée bal “Tango bordeaux” 18h à 23h - Salle Son tay47, rue Son tay. Rens. : 05 56 44 06 34

Vendredi 9 - Joué-les-Tours (37)Spectacle valser, Compagnie Catherine Berbessoux,Espace André Malraux. Rens. : 01 42 00 42 26

Vendredi 9 - Montpellier (34)Bal Tango Panaché, de 20h à minuit, café de l’espla-nade - Boulevard Sarrail. Rens. : 04 67 58 12 74Samedi 10 - Bourg-la-Reine (92)Stage de tango, animé par Fredérique Calloch et Her-nan. Rens. : 01 46 63 76 96Samedi 10 - Joinville-le-Pont (94)Stage de chacarera animé par Ana Gutierez et RicardoDaloi - Gymnase Charcot. Rens. : 01 48 83 73 86 Samedi 10 - Lyon (69)Emission sur Radio Canut, Visage d’Amérique Latine,102.2 FM, à 10h45. Bal. à partir de 22h (initiation gratuiteà partir de 20 h 30) - La-Scène-sur-Saône, 4, ter Quai J. J.Rousseau - Lyon Mulatière. Rens. : 04 78 39 24 93Samedi 10 - Marseille (13)Bal tango “La nocturna”, à partir de 22h - 8, rue dulieutenant Meschi. Rens. : 04 96 12 08 78Samedi 10 - Montreuil (93)Atelier tango argentin animé par Philippe Stainvurcel,niveau intermédiaire Salle Kumulus - 37 bis, rue JulesFerry. Rens. : 01 42 58 11 66Samedi 10 - Orthez (64)Pratique. Rens. : 05 59 69 96 22Samedi 10 - Paris (75)Bal tango, espace Oxygène, de 22h à l’aube - 168, rueSaint-Maur - M° Goncourt, 50 F. Rens. : 01 48 05 00 60Samedi 10 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans, animée par Christopheet Judith. Voir 3 février.Samedi 10 et dimanche 11 - Donzy-le National (71)Stage animé par Sylvie Gueugnon.Rens. : 01 48 06 58 37Samedi 10 et dimanche 11 - Nice (06)Stage animé par Jorge Rodrigue - boulevard PaulMontel. Bal le samedi soir à 21h30 - 34, boulevard deRiquier, avec démonstration de Maria Filalli et JorgeRodriguez. Rens. : 04 93 62 15 99

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Stalingrad. Rens. : 04 91 92 45 97Vendredi 16 - Strasbourg (67)Pratique de tango. Voir 2 février.

Vendredi 16 au mardi 20 - Toulouse (31)Formation monitorat tango - École de danse ChristianDubar - Impasse Marestan. Rens. : 05 61 40 23 24

Samedi 17 - Cordes-sur-Ciel (81)Stage tango et milonga avec Flabio Aguilera, suivid’un bal. Rens. : 05 63 56 85 84

Samedi 17 - Nîmes (54)Stage tango animé par Thierry le Coq et VéroniqueBouscasse, Milonga del Angel - 54, route de Beaucaire.Rens. : 04 66 36 74 21

Samedi 17 - Paris (75)Concert de tango, avec Nathalie Bentolila (Chant)accompagnée à la guitare par Stéphanie Blanc, Théâtredu Kibele - 12, rue de l’Echiquier - 10ème, M° Stras-bourg-Saint-Denis, 50 F. Rens. : 01 48 87 39 22

Samedi 17 - Paris (75)Bal tango Lumière 21h à 2h - 46, rue Louis Lumière, 20ème,M° Porte de Bagnolet, 70/50 F. Rens. : 01 46 55 22 20

Samedi 17 et dimanche 18 - Marseille (13)Stage de tango animé par Eduardo Capussi et MarianaFlores. Rens. : 04 42 21 93 84

Samedi 17 et dimanche 18 - Paris (75)Stage de tango animé par Claudia Rosenblatt - 16, rue deRomainville 19ème, M° Télégraphe. Rens. : 01 48 05 00 60

Dimanche 18 - Vincennes (94)Stage de tango l’après-midi, suivi d’une Milonga-spec-tacle animée par Moira Castellano, Silvina Valz, Sol Bus-telo et Victoria Vieyra - Le jardin extraordinaire - 24, rueJean Moulin. Rens. : 01 48 92 22 22 / 06 85 96 89 55

Du dimanche 18 au samedi 24 - Avignon (84) Stage de tango animé par Jorge Rodriguez - Salleaudiovisuelle ISTS - Cloître St Louis, avec pratiquetous les après midi de 17h à 19h.Rens. : 04 90 27 66 55 ou www.hivernales.asso.fr

Lundi 19 - Nantes (44)Bal au Lieu unique - Quai Ferdinand Favre.Rens. : 02 40 40 08 08

Mardi 20 - Vincennes (94)Cours de Chacarera animé par Silvina Valz et Fede-rico Toledo, 20h à 21h30 - Le jardin extraordinaire -24, rue Jean Moulin, M° Berault.Rens. : 01 48 92 22 22 ou 06 85 96 89 55

Jeudi 22 - Paris (75)Concert Tierra del fuego, dirigé par Pablo Nemi-rovski, 22h - Cithea - 114, rue Oberkampf, M° Ménil-

del Angel, 54 route de Beaucaire. Rens : 04 66 36 74 21Dimanche 25 - Albi (81)Stage tango, avec Maryse Fabrègue et Stéphane Alli-rol, de 14h à 18h30 - Maison de quartier de CantepauAvenue Mirabeau. Rens. : 05 63 56 15 29

Dimanche 25 - Paris (75)Bal-spectacle sous les auspices de l’ambassade del’Uruguay, les rives du tango, de Juan Carlos Tajes,avec Carmen et Victor, suivi d’un grand bal, avec cui-sine traditionnelle latino- américaine, à partir de 19h,El Patio - 234, rue de Tolbiac, 13ème, 40 F/60 F. Rens. : 01 48 57 33 15

Lundi 26 - Les baronnies (30)Atelier de tango animé par Gilles Kobzetchouk.Rens. : 04 75 27 74 68

Mardi 27 - Forbach (57)Spectacle Valser, compagnie Catherine BerbessouxLe Carreau. Rens. : 01 42 00 42 26

Mardi 27 - Nantes (44)Soirée théâtre au TNT, “À l’ombre des reines” d’Eve-lyne Pieiller, suivie d’une pratique de tango.Rens. : 06 13 656 08 90

Mercredi 28 - Bordeaux (33)Soirée bal “Tango Bordeau”, 22h à 2h - Au Chat qui

montant. Rens. : 06 64 93 84 94 Vendredi 23 - Charenton (94)Atelier entre hommes, animé par Nathalie Clouet,19h30-21h - Chez Augusto, avant sa pratique, StudioLiberté - 195 bis, rue de Paris, M°Liberté.Rens. : 01 40 18 09 18

Samedi 24 - Bordeaux (33)Stage de Canyengue, suivi d’une pratique - 14, coursE. de Fayolle. Rens. : 05 56 77 44 52

Samedi 24 - Grenoble (38) Stage de tango organisé par “Tango Soleado”.Rens.: 04.76.21.77.66 et 06.11.01.13.38

Samedi 24 - Lyon (69)Bal à partir de 22h. Voir 10 février.

Samedi 24 - Montpellier (34) Atelier de travail et d’échange d’expérience sur letango à partir de 19h30 - Maison du tango - 6, rueFavre de Saint-Castor. Rens. : 04 67 66 01 74

Samedi 24 - Nantes (44)Bal concert au Pannonica - Rue Basse0 porte.Rens. : 02 40 40 08 08

Samedi 24 - Paris (75)Bal à l’espace Oxygène. Voir 10 février.

Samedi 24 - Paris (75)Atelier Chanter le tango, animé par Georgina Aguerre.Voir 3 février.

Samedi 24 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans, animation par Chris-tophe et Judith. Voir 3 février.

Samedi 24 - Toulouse (31)Soirée d’inauguration de la maison du tango, animépar l’orchestre la Mariposa, 51 rue Bayard.Rens. : 05 62 73 10 62

Samedi 24 et dimanche 25 - Clermont-Ferrand (63)Stage de tango, animé par Henri Vidiella et Catherinede Rochas. Rens. : 04 73 93 73 28

Samedi 24 et dimanche 25 - Crest (26)Stage tango animé par Pablo Ojeda et Beatriz Romero,tous niveaux MJC - Quai Béranger de la Blache, avecconférence sur la littérature de tango et bal le samedisoir. Rens. : 04 75 84 46 49

Samedi 24 et dimanche 25 - Nantes (44)Stage de tango animé par Eduardo Capussi et MarianaFlores, avec bal et concert le samedi soir.Rens. : 02 40 40 08 08

Samedi 24 et dimanche 25 - Nîmes (54)Week-end technique et pédagogie, animé par PierreLehagre, Jean-Claude Serres, Henri Vidiella, Milonga

MARSJeudi 1er - Bordeaux (33)Soirée bal “Tango Bordeaux”. Voir 8 février.

Vendredi 2 - Strasbourg (67)Pratique de tango. Voir 2 février.Samedi 3 - Lille (59)Salon tango, par l’association “Tango ? tango !?”. Voir 3 février.

Samedi 3 - Mérignac (33)Stage de tango, suivi d’une pratique, au domaine de fan-taisie. Rens. : 05 56 77 44 52

Samedi 3 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans, animation par Christopheet Judith. Voir 3 février.

Samedi 3 et dimanche 4 - Bordeaux (33)Stage de tango animé par Jérôme Lefèvre et NathalieVigier, avec apéro tango et démo le dimanche soir - Mai-son de quartier Union Saint-Bruno, 49 rue Brizard.Rens. : 05 56 77 54 77

Samedi 3 et dimanche 4 - Donzy-le-National (71)Stage de tango animé par Sylvie Gueugnon.Rens. : 01 8 06 58 37

Samedi 3 et dimanche 4 - Nîmes (54)Stage animé par Claudio Asprea et Agustina Vidiela,Milonga del Angel - 54, route de Beaucaire.Rens. : 04 66 36 74 21

Samedi 3 et dimanche 4 - Sète (34)Stage tango avec Plume Fontaine et Dorella, avec pra-tique le samedi de 21h à 24 h. Rens. : 04 67 74 60 10

Samedi 3 et dimanche 4 - Toulouse (31)Stage de tango animé par Jorge Rodriguez, MJC du Pontdes demoiselles - 30, avenue Saint-Exupéry.Rens. : 05 61 52 24 33

Samedi 3 et dimanche 4 - Toulouse (31) Stage animé par Christophe Lambert et Bernie DonneuxÉcole Elizabeth Beclier - 6, impasse Marestan.Rens. : 05 61 99 23 07

Dimanche 4 - Jouy-en Josas (78)Concert du groupe Tiempo Sur (V. Villena, S. Couranjou,O. Calo, R. Tormo), à 17h - Temple de Jouy-en-Josas, àcôté de la gare du RER C. 90 F/70 F.Rens. : 01 49 87 50 50 et 01 39 56 33 80

Dimanche 4 - Paris (75)Bal tango avec l’orchestre La Típica (Juan Cedrón), de20 h à 1h30, Cabaret Sauvage, Parc de la Villette au borddu canal, M° porte de la Villette. Le bal est précédé d’unstage tango niveau moyen, de 17h30 à 19h. 120 F pour lestage et l’entrée au bal. 60 F pour le stage, 100 F / 80 Fpour le bal seul.Rens. : 01 53 79 21 33 / 01 46 55 22 20 / 01 40 03 75 15

Dimanche 4 - Paris (75)Stage avec Victoria Vieyra et Sandine - Au Cabaret Sau-vage. Rens. : 01 40 03 75 15

Dimanches 4 et 11 - Paris (75)Stage d’initiation au tango argentin. Voir 4 et 11 février.

Vendredi 9 - Châtillon (92) Grand Orchestre de Tango de J. J. Mosalini avec la chan-teuse Sandra Rumolino - Théâtre de Châtillon.Rens. : 01 46 57 22 11

Vendredi 9 - Grenoble (38) Bal “Tango Soleado”.Rens. : 04.76.21.77.66 et 06.11.01.13.38

Vendredi 9 - Montpellier (34) Bal Tango Panaché, de 20h à minuit, café de l’esplanadeBoulevard Sarrail. Rens. : 04 67 58 12 74

Samedi 10 - Bourg-la-Reine (92)Stage de tango, animé par Frédérique Calloch et Hernan.Voir 10 février.

Samedi 10 - Conflans Ste Honorine (78)Concert du Grand Orchestre de Tango de J. J. MosaliniThéâtre Simone Signoret. Rens. : 01 39 72 51 26

Samedi 10 - Lyon (69)Bal, à partir de 22h. Voir 10 février.

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Samedi 10 - Marseille (13)Bal tango ‘’La nocturna’’. Voir 10 février. Samedi 10 - Orthez (64)Pratique. Voir 10 février.Samedi 10 - Paris (75)Bal tango à l’espace Oxygène. Voir 10 février.Samedi 10 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans, animée par Christophe etJudith. Voir 3 février.Samedi 10 - Paris (75)Atelier “Chanter le tango”. Voir 3 février.Samedi 10 au samedi 17 - Vers Pont-du-Gard (30)Stage résidentiel animé par Rudolf Gutzman, à la bastidede Font d’Izières. Rens. : 04 66 22 99 90Samedi 10 et dimanche 11 - Monaco Stage de tango animé par Javier Castello, école Monacorock et danse. Rens. : 06 12 21 23 84Samedi 10 et dimanche 11 - Nîmes (54)Stage animé par Henri Vidiella et Catherine de Rochas,Milonga del Angel - 54 route de Beaucaire.Rens. : 04 66 36 74 21Samedi 10 et dimanche 11 - Paris (75)Stage animé par Silvina Valz et Federico Toledo - 82 rueDoudeauville - M° Château Rouge.Rens. : 01 53 28 09 84 et 01 43 49 27 13Samedi 10 et dimanche 11 - Toulouse (33)Stage tango animé par Pablo Ojeda et Beatriz RomeroRens. : 05 62 73 10 62Dimanche 11 - Mont-de-Marsan (40)Stage de tango, salsa, Rock’n Roll. Voir 11 février.Rens. : 05 58 06 25 24Dimanche 11 - Montpellier (34)Pratique libre à la Maison du Tango Argentin - 6, rueFavre de Saint-Castor - Quartier Celleneuve. Rens. : 04 67 75 69 68Dimanche 11 - Le Mans (72)Stage tango animé par Juanito Juarez - Salle CF RenaultAllée du Spoutnik. Rens. : 02 43 78 18 49Mardi 13 - Montpellier (34)Conférence de Diego Petersen, “Les paroles du tango etla littérature argentine”, à 19h - Université Paul Valéry,amphi A3 - entrée libre. Rens. : 04 66 36 45 40Vendredi 16 - Bordeaux (33)Pratique et bal, à 21h30 - 14, cours E. de Fayolle.Rens. : 05 56 77 44 52 Vendredi 16 - Vers-Pont-du-Gard (30)Soirée tango et tapas animée par l’orchestre Che bando.Rens. : 04 66 22 99 90Vendredi 16 - Marseille (13)Apéro tango. Voir 16 février.

Vendredi 16 - Strasbourg (67)Pratique de tango, à partir de 21h - Restaurant la Chaîned’or - 134, Grand-rue. Rens. : 03 88 18 19 25

Vendredi 16 - Vannes (56) Spectacle Valser, par la compagnie Catherine Berbessoux.Rens. : 01 42 00 42 26

Samedi 17 - Pelleautier (05)Bal tango rock musette, par l’association tango passion, 50 F.Rens. : 04 92 57 94 80

Samedi 17 - Strasbourg (67)Grande journée argentine de l’association Simplementetango, avec stage animé par Fabian Acosta, bal à 21h, 23rue du Lazaet, Strasbourg Neuhoff. Rens. : 03 88 35 01 22

Samedi 17 et dimanche 18 - Bidart (64)State de tango animé par Maria Belen et Santiago, avecun asado (grillade argentine) le dimanche. Rens. : 05 69 54 76 41

Samedi 17 et dimanche 18 - Laval (53) Stage animé par Catherine de Rochas et Henri Vidiella,avec bal tango le samedi 17 mars à 21h.Rens. : 02.43.02.08.16

Samedi 17 et dimanche 18 - Nîmes (54)Stage de tango animé par Marc Tomasi et Sylvie Fonzes,Milonga del Angel. Rens. : 04 66 36 74 21

Dimanche 18 - Béziers (34)Pratique de tango animée par Sylvie et Bruno, 15h à 19hThéâtre du Minotaure - 15, rue Solférino. Rens. : 04 67 96 14 26

Dimanche 18 - Paris (75)Le bal de fleurs, chant, paroles et danse méditerranéennes,à partir de 18h - El patio - 234, rue de Tolbiac, 13ème.Rens. : 01 48 57 33 15

Lundi 19 - Nantes (44)Bal au Lieu unique. Voir 19 février.

Jeudi 22 - Toulouse (31) Ccncert pour voix et guitare, Haydée Alba et NorbertoPedreira, à 21h, Salle Nougaro. Rens. : 01 53 06 65 95

Vendredi 23 au dimanche 25 - Paris (75)Festival Couleurs tango. Rens. (prix, horaires, lieux) : 01 46 55 22 20

Vendredi 23 - Paris (75)Festival Couleurs tango : l’après-midi, stages avec Ale-jandra Mantinan et Gustavo Russo, Claudia Codega etEsteban Moreno, Beatriz Romero et Pablo Ojeda(Espace Acadanse et salle des fêtes de Montrouge). À20h, concert par le sexteto Veritango dirigé par AlfredoMarcucci à la salle des fêtes de Montrouge. À 21h30,atelier musical dirigé par Esteban Moreno sur le thèmede la programmation d’un bal tango. De 21h30 à 2h,pratique à la Salle des fêtes de Montrouge. Rens. : 01 46 55 22 20

Samedi 24 - Paris (75)Festival Couleurs tango : pendant la journée, stage detango avec les trois couples de danseurs. Le soir, grand balavec démonstrations accompagné par le Sexteto Veri-tango, de 21h à 2h - Salle Wagram. Rens. : 01 46 55 22 20Dimanche 25 - Paris (75)Stages de tango l’après midi. De 21h à 2h, pratique tangoà la Milonga de la Porte d’Orléans, avec introduction-ani-mation par Juan Carlos Caceres. Rens. : 01 46 55 22 20 Samedi 24 - Lyon (69)Emission sur radio-Canut. Bal à partir de 22h. Voir 19 février.Samedi 24 - Lyon (69)Stage de tango animé par Veronica Villaroel et MarceloSoria. Rens. : 04 78 39 24 93Samedi 24 - Ibos (65) Grande fête et bal avec l’orchestre La MariposaRens. : 05 62 75 78 31Samedi 24 - Mérignac (33)Concert Haydée Alba (voix), accompagnée par le trioGustavo Beytelmann, à 20h30, espace du pin galant.Rens. : 01 53 06 65 95Samedi 24 - Montpellier (34)Atelier tango. Voir 24 février.Samedi 24 - Paris (75)Atelier “Chanter le tango”. Voir 3 février.Samedi 24 - Paris (75)Bal tango à l’espace Oxygène. Voir 10 février..Samedi 24 - Rennes (35)Bal tango au Pym’s. Rens. 02 99 44 30 22Samedi 24 et dimanche 25 - Montpellier (34)Stage de tango tous niveaux, animé par ChristopheAppril. Rens. : 04 67 79 91 71 Samedi 24 et dimanche 25 - Montpellier (34)Stage de tango animé par Gilles Kobzetchouk, à la mai-son du tango, 6 rue Favre de Saint-Castor. Rens. : 04 66 81 94 39

Samedi 24 et dimanche 25 - Rennes (35)Stage de tango animé par Nathalie Clouet.Rens. : 02 99 44 30 22Dimanche 25 - Albi (81)Stage de tango, avec Maryse Fabrègue et Stéphane Allirol,Voir 25 février.Lundi 26 - Les baronnies (30)Atelier tango animé par Gilles Kobzetchouk. Voir 26 février.Du lundi 26 mars au samedi 13 avril - Paris (75)Chiche et Marta en résidence à Paris. Ils donneront descours à l’espace Oxygène - 168, rue Saint-Maur, 11ème. Rens. : 01 42 06 99 24Mercredi 28 - Bordeaux (33)Soirée bal Tango Bordeaux. Voir 28 février.

Vendredi 30 - Paris (75)Ateliers entre hommes, animé par Nathalie Clouet. Voir 23 février. Rens. : 01 40 18 09 18Samedi 31 - Paris (75)Milonga de la porte d’Orléans. Voir 3 février.Samedi 31 mars et dimanche 1er avril - Nîmes (54) Stage animé par Jérome Lefèvre et Moira Castellano,Milonga del Angel. Rens. : 04 66 36 74 21Samedi 31 mars et dimanche 1er avril - ToulouseStage animé par Christophe Apprill et Christine Cami-nade, école Elizabeth Béclier, 6 impasse Marestan.Rens. : 05 61 99 23 07

AVRILDimanche 1er - Vichy (03) Concert de Juan-José Mosalini, en soliste avec l’Or-chestre d’Harmonie de Vichy, 16h - Opéra de Vichy.Rens. : 04 70 59 99 38 Dimanches 1er et 8 - Paris (75)Stage d’initiation au tango argentin. Voir 4 et 11 février.Mardi 3 - Brétigny-sur-Orge (91)Spectacle “A fuego lento”, Compagnie Catherine Ber-bessoux - Espace Jules Vernes. Rens. : 01 49 63 70 50Jeudi 5 - Bordeaux (33)Soirée bal Tango Bordeaux. Voir 8 février.Samedi 7 - Le Mans (72)Stage de tango animé par Charlotte Hess et MiguelGabis, suivi d’un dîner dansant. Rens. : 02 43 78 18 49Samedi 7 - Paris (75)Milonga de la Porte d’Orléans, animée par Sol Bustelo.Voir 3 février.Samedi 7 - Paris (75)Atelier chanter le tango. Voir 3 février.Samedi 7 - Villenave d’Ornon (33)Stage tango tous niveaux animé par Lia Nanni, Salonde danse, 76 chemin Gaston. Rens. : 05 57 99 11 33Samedi 7 et dimanche 8 - Donzy-le-National (71)Stage animé par Sylvie Gueugnon.Rens. : 01 48 06 58 37Samedi 7 et dimanche 8 - Lille (59)Stage tango animé par Christophe Lambert et BernieDoneux, avec bal et démonstration le samedi à 21 h 30.Rens. : 03 20 04 44 38 ( tango ? tango !)Samedi 7 et dimanche 8 - Marseille (13)Stage avec Eric Muller et Jeusa Vasconcellos.Rens. : 04 96 11 65 11

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Discographie : tango, amour, sensualité

Cette discographie est différente des précédentes. Ils’agit moins, en effet, de découvrir des tangos iné-dits provoquant sensualité et désir que de revenirsur l’écoute de ceux que nous partageons tous enles vivant chacun à notre manière.L’écoute de la musique donne son sens au coupleque nous formons. Comme le chante Henri Tachan,« entre l’amour et l’amitié, il n’y qu’un lit de diffé-rence ». Je retrouve la même oscillation en dansantle tango.Danser le tango n’est ni un substitut ni un prélude àl’amour. Vivons d’abord, et voyons, ensuite, ce quenous avons éprouvé. Et voici ce qu’il m’arrive d’é-prouver dans le bal.Il est bon de redécouvrir les rythmes réguliers del’Orquesta Tipica Victor entre 1925 et 1940 [1]. Cestango évoquent la joie et la camaraderie. Sur“Coquetta” ou “Ventarron”, j’aime danser avec unebonne copine. Il est 21h30.Vers 22h30 surgit une pointe de romantisme au par-fum de cannelle. Je me laisse guider par des valses oudes tangos chantés par des duos d‘hommes [2].Puis la nuit doit être longue pour effleurer l’amour,l’érotisme, la sensualité, toutes les nuances du désiravec le maître Osvaldo Pugliese. Il est alors 3 heuresdu matin. Les premières notes de “A EvaristoCariego” me roulent dans une vague lente sur unrythme régulier qui scande celui de mon cœur [3].Puis c’est la voix d’Alberto Moran, pleurant sur“Pasional” qui nous jette dans le drame de la vie.C’est un moment dense, partagé avec ma parte-naire [4]. Enfin la reprise vitale et fabuleuse de“Mala junta” nous emmène dans une série ininter-rompue de tours, images de notre passion [3].Soudainement, l’air se suspend, rien ne bouge, noscoeurs haletants sentent venir la fin de l’ouragan.Mais insensiblement du fond de l’âme, “Desde elalma” reprend le cycle de la vie. Je suis épuisé, mapartenaire est belle de sueur, ses cheveuxbrillent [5]. La vie est là, avec ses épreuves. C’estencore la profondeur de la voix d’A. Moran qui,malgré la force de notre couple, nous assènecomme un défi permanent. “Porque no te tengomas”, “Pourquoi n’es-tu plus à moi” [6].Je m‘assois sur les quais de la Seine. Cette nuit, j’aibien vécu. La puissance de l’orchestre ne nous a

pas désunis. Nous avons pu vivre toutes les rup-tures de Pugliese.Nous décidons de finir la nuit sur une illuminationavec le son sans limite d’un bandonéon. Le soufflelibre d’Astor Piazzolla succède à la respirationcadrée de Pugliese. Etourdis d’être encoreensemble à 6 heures du matin, la voix de R. Goye-neche nous fait dériver pour trois minutes dans unduo d’amour [7].Vivre échappe à toute définition.

Remerciements à Véronique Leper

[1] Orquesta Tipica Victor, 1925-1934, Coll. Elbandoneon, EBCD, 41 et 94.[2] “El viejo vals” chanté par E. Campos et F. Ruiz,dirigés par F. Rotundo, Coll. Maestros del tangoargentino, BMT 004 ; “Uruguya” chantée par F.Fiorentino et A. Marino, dirigés par A. Troilo, Coll.El bandoneon, EBCD-47 ; “Mendocina” chantéepar J. Linares et C. Bermudez dirigés par P. Lau-renz, Coll. El Bandoneon, EBCD-82 ; “No vuelvasMaria”, chantée par C. Dante et J. Martel dirigéspar A. de Angelis, Coll. El bandoneon, EBCD-35.“Parajo ciego”, chanté par F. Fiorentino et A. Man-darino, dirigés par A. Troilo, Coll. El Bandoneon,EBCD-01 ; “Amando en silencio”, chanté par H.Lagos et R. Gavio, dirigés par E Donato, Coll. Elbandoneon, EBCD- 95.[3] O. Pugliese, “Finally together”, Lucho, 8315392(1992)[4] Con Alberto Moran, C101319 35 (WWW. cami-nada. de)[5] O. Pugliese, “Ausencia”, EMI 8 35886 2 (1995)[6] O. Pugliese y su orquesta tipica, vol. 2 1951-1958, import du japon (www.caminada.de).[7] A. Piazzolla, l’amour du tango, l’album d’unevie, Milan, 74321 74099-2, (2000). Double CD. Ils’agit là d’une excellente compilation qui retraceune vie vouée au tango. Ne manquez pas les inter-views de Piazzolla (en français). Nous y apprenonsqu’à 13 ans il a joué avec Carlos Gardel à NewYork. Et aussi, pour compléter la très belle série desconcerts des vingt dernières années : A. Piazzolla,“Otoño porteño”, Milan, 74321 78315-2, 2000.

Cette discographie est différente des précédentes. Il s’agit moins, en effet, dedécouvrir des tangos inédits provoquant sensualité et désir que de revenir sur l’é-coute de ceux que nous partageons tous en les vivant chacun à notre manière.

Le temps du TangoLe point de vue subjectif du discographeur, par Philippe Stainvurcel

Claudia Codega Esteban Moreno

Beatriz Romero Pablo OjedaAlejandra Mantinan & Gustavo Russo

vendredi 23 mars16h-19h15 cours avec les trois couples de danseurs

( voir détails dans l’agenda)20h concert par le sexteto Veritango, direction Alfredo

Marcucci à la salle des Fêtes de Montrouge21h30-22h30 atelier musical par Esteban Moreno, “musique!”,

“comment programmer un bal tango”21h30-2h pratique à la Salle des Fêtes de Montrouge

samedi 24 mars10h45-17h15 cours avec les trois couples de danseurs

salle Wagram à Paris21h-5h30

grand bal avec l’orchestre Marcucciet démonstrations

dimanche 25 mars14h-19h15 cours avec les trois couples de danseurs

21h-2h pratique de la Porte d’Orléans avec introduction animation par Juan Carlos Caceres

COULEURS TANGO