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1. Déterminer une origine géographique La noblesse Vous êtes issu de la noblesse, qu’elle soit d’épée en remontant à l’époque féodale, ou de robe grâce aux largesses octroyées par l’Ancien Régime. Pour conserver la noblesse héréditaire, beaucoup de vos comparses se sont enfermés dans les affres de la consanguinité, prélude à une irrémédiable déchéance. Au pire montré du doigt, au mieux ignoré, vous avez cessé d’être une élite de la société ; pour cette raison vous cherchez à vous distinguer par tous les moyens, afin de réconcilier noblesse sociale et noblesse spirituelle. La paysannerie L’agriculture est toujours une manne pour la main d’oeuvre du pays. Le « bouseux », le « plouc » est tantôt tourné en dérision, tantôt porté aux nues par des écrivains en mal de racines. On le voit volontiers naïf et rustre : il n’en est rien. La scolarisation, le service militaire, la généralisation de la presse et des chemins de fer achèvent de désenclaver bon nombre de campagnes et d’ouvrir bon nombre de consciences. L’ancienne aristocratie du travail Cette origine se confond avec un panel de professions. Le machinisme du XIXème siècle a enterré toute une aristocratie du travail manuel, incarnée par les maîtres de corporation, les artisans et les ouvriers qualifiés. Votre famille a traversé cette douloureuse mutation avec regret, et vous conservez toute votre rancoeur envers ce système industriel qui broie l’individu et bâcle l’amour du travail bien fait. La classe des déracinés En insistant sur la mobilité des salariés, notre époque a jeté sur les routes bon nombre de déracinés. On y trouvera des étrangers, des bohémiens, des indigents, ou des immigrés sans lien social rassurant. Ces classes dangereuses, présentées comme telles par les autorités sont très surveillées, mal accueillies et mal cernées.

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1. Déterminer une origine géographique

La noblesse

Vous êtes issu de la noblesse, qu’elle soit d’épée en remontant à l’époque féodale, ou de robe grâce aux largesses octroyées par l’Ancien Régime. Pour conserver la noblesse héréditaire, beaucoup de vos comparses se sont enfermés dans les affres de la consanguinité, prélude à une irrémédiable déchéance. Au pire montré du doigt, au mieux ignoré, vous avez cessé d’être une élite de la société ; pour cette raison vous cherchez à vous distinguer par tous les moyens, afin de réconcilier noblesse sociale et noblesse spirituelle.

La paysannerie

L’agriculture est toujours une manne pour la main d’oeuvre du pays. Le « bouseux », le « plouc » est tantôt tourné en dérision, tantôt porté aux nues par des écrivains en mal de racines. On le voit volontiers naïf et rustre : il n’en est rien. La scolarisation, le service militaire, la généralisation de la presse et des chemins de fer achèvent de désenclaver bon nombre de campagnes et d’ouvrir bon nombre de consciences.

L’ancienne aristocratie du travail

Cette origine se confond avec un panel de professions. Le machinisme du XIXème siècle a enterré toute une aristocratie du travail manuel, incarnée par les maîtres de corporation, les artisans et les ouvriers qualifiés. Votre famille a traversé cette douloureuse mutation avec regret, et vous conservez toute votre rancoeur envers ce système industriel qui broie l’individu et bâcle l’amour du travail bien fait.

La classe des déracinés

En insistant sur la mobilité des salariés, notre époque a jeté sur les routes bon nombre de déracinés. On y trouvera des étrangers, des bohémiens, des indigents, ou des immigrés sans lien social rassurant. Ces classes dangereuses, présentées comme telles par les autorités sont très surveillées, mal accueillies et mal cernées.

2. Se faire un nom

Noms de famille (sans inclure ceux, nombreux, repris sur un prénom) les plus répandus : Martin ; Petit ; Durand ; Richard ; Dubois ; Roux ; Moreau ; Leroy ; Garcia ; Lefebvre ; Blanc ; Foumier ; Girard ; Bonnet ; Morel ; Lambert ; Faure ; Rousseau ; Martineau ; Dupont ; Leroux ; Mercier ; Lefèvre ; Garnier ; Chevalier ; Guérin ; Legrand ; Gauthier ; Muller ; Perrin ; Lopez ; Clément ; Boyer ; Robin ; Brun ; Masson ; Roy ; Da Silva. Quelques autres : Delafaye ; Dumont ; Gassonville ; Rigolet ; Cornet ; Giquel ; Benaux ; Collin ; Maistre ; Armangaud ; Nouvet ; Parchevaux ; Bouché ; Rivry ; Griselle ; Garandelle ; Beauvillain ; Pavie ; Lenoir ; Millois ; Eméry ; Lavet ; Daumain ; Levasseur ; Mounier ; Fumeron ; Henry ; Meurisse... Noms de famille plus guindés : Favry de Saligny ; Fulgence de Bury ; de Waziers... Surnoms : Louvre ; Clérac ; Bras d’Or ; Momorency ; Tempère ; Belisle ; la Cuisine ; Dupluque ; Pied ferme ; Saint Pourçain ; Rencontre ; Casque d’Or... Prénoms (masculins) classés par ordre de fréquence : Jean ; Louis ; Pierre ; Joseph ; Henri ; Marcel ; Georges ; André ; Paul ; René ; Charles ; François ; Émile ; Maurice ; Albert ; Eugène ; Léon ; Lucien ; Jules ; Auguste ; Robert ; Fernand ; Gaston ; Raymond ; Antoine ; Roger ; Marius ; Alfred ; Victor ; Ernest ; Julien ; Gabriel ; Alphonse ; Camille ; Jacques ; Édouard ; Marie (prénom composé, ex : Pierre-Marie) ; Gustave ; Edmond ; Alexandre ; Etienne ; Adrien ; Félix ; Armand ; Michel ; Yves ; Claude ; Arthur ; Raoul ; Élie. Prénoms (féminins) classés par ordre de fréquence : Marie ; Jeanne ; Marguerite ; Germaine ; Louise ; Yvonne ; Madeleine ; Suzanne ; Marthe ; Marcelle ; Maria ; Anne ; Joséphine ; Eugénie ; Berthe ; Henriette ; Alice ; Hélène ; Lucie ; Georgette ; Lucienne ; Renée ; Juliette ; Gabrielle ; Anna ; Fernande ; Augustine ; Angèle ; Thérèse ; Catherine ; Rose ; Blanche ; Andrée ; Léonie ; Antoinette ; Françoise ; Élise ; Pauline ; Cécile ; Raymonde ; Mathilde ; Émilie ; Léontine ; Charlotte ; Marie-Louise ; Julie ; Adrienne ; Denise ; Claire ; Émilienne.

3. Choisir une profession

Le monde de la finance

On parle d’intendant pour les personnes chargées de l’administration d’un établissement

public (école, hôpital, commune...). Pour des entreprises privées commerciales on utilisera

les termes de caissier, et d’économe pour une école privée religieuse.

L’agioteur ou agent de change achète des billets, notamment sur les fonds publics, pour

spéculer et en tirer profit. Quant au changeur, il jongle entre les francs et les monnaies

étrangères, mais aussi avec les équivalents en or et en argent, l’or restant l’étalon de toute

monnaie digne de ce nom.

Moins apprécié encore que les autres métiers de la sphère de la finance, le collecteur

d’impôts : l’administration fiscale, ne disposant pas encore d’implantations suffisantes, doit

encore faire appel à des collecteurs privés chargés de la répartition des assiettes sur une

juridiction particulière.

Nous terminons par la porte d’entrée de ce monde, le secrétaire au service d’un financier ou

d’un banquier important.

A la tête des entreprises

Le baron d’industrie est l’entrepreneur par excellence de la révolution industrielle. Souvent

self made man, ou dirigeant car issu d’une dynastie d’industriels, son prestige est immense.

Son bras droit reste le maître des forges, faisant office de directeur financier d’une usine

métallurgique ou sidérurgique, aux ordres d’un baron de l’industrie.

La domesticité et les services

Sans être un domestique, le ménagier gère les biens d’une famille ou d’une dynastie

bourgeoise.

L’huissier de service reste cette personne très loquace chargée d’annoncer le nom et les

qualités des invités d’une soirée mondaine. On le dénomme « aboyeur » quand il doit

appeler les voitures à la porte, et avertir ses maîtres de l’arrivée des hôtes.

Autre recrue essentielle à toute bonne famille, la fille de confiance, cette dame de

compagnie, confidente d’une dame ou d’une damoiselle de haute société. La nourrice se

destine quant à elle à veiller sur une personne d’un âge bien moindre ! Elle est souvent

envoyée par les bons services d’une recommandaresse. Le jocquier est sorte de cocher

conduisant une voiture en postillon, monté sur l’un des chevaux de l’attelage. Pout terminer

la photo de famille, la lessiveuse est souvent une camériste, simple femme de chambre

payée pour faire bouillir le linge avec les nouveaux détergents issus de la chimie moderne.

L’ambulant est un agent chargé de l’acheminement du courrier postal, parfois trieur de

lettres dans les trains. Relayé par les courriers, qui apportent les lettres à domicile.

Les médecins spécialisés

Le démonstrateur est un éminent enseignant spécialisé dans des disciplines telles que la

botanique ou l’anatomie. Il est souvent consulté pour des cas de maladies graves ou

inconnues.

L’aliéniste fait figure de médecin de l’âme, en charge des affections nerveuses et mentales.

Le monde de la justice

Le consul est le surnom des juges occupés à régler les conflits dans le monde du commerce.

Quant au juge de paix, c’est le magistrat siégeant dans un tribunal d’instance, sur les affaires

relatives au Code Civil. Ses tâches ressemblent beaucoup à celles de son homologue, le juge

pénal affairé aux délits et aux crimes. A leurs côtés, l’huissier de justice qui s’occupe de

l’instruction des affaires de dettes et de leur exécution effective.

Face au parquet, le prétoire : l’avocat est considéré comme un agitateur défendant la

plupart du temps son client avec verve, et empêchant accessoirement les magistrats de

dormir aux audiences…

Les métiers du maintien de l’ordre

Le militaire reste le bras armé de la République, tant pour les guerres extérieures que pour

les conflits intérieurs. Il peut suppléer les forces de police en cas de gros problème. Dans la

même veine, le moblot est un garde mobile, détaché spécialement pour les risques

d’émeutes. C’est le « cousin » du prévôt des maréchaux, quant à lui brigadier de

gendarmerie.

Au sein de la préfecture de Paris, le gardien de la paix reste le premier grade du policier

ayant l’honneur d’exercer dans Paris intra muros. Le sergent de ville se contente d’un

honneur moindre de la police, qui le cantonne aux tristes banlieues.

Plus insolite est le chasse-coquin : une survivance médiévale, employé chargé de chasser les

pauvres, mendiants et autres indésirables du territoire d’une commune. Plus généralement

nommé garde-messier dans les campagnes.

On parle de rondier pour le vigile, gardien, employé par des entreprises privées.

Quant au porte-clefs, c’est le sobriquet désignant le gardien de prison.

Les tireurs et autres maîtres d’armes font profiter aux bretteurs, escrimeurs et combattants

de leur science des armes blanches.

Les gratte-papiers

Le journaliste, parfois peu enclin à la déontologie, traque les faits divers qui resteront les

empreintes de ce siècle. Des fonctionnaires travaillant dans les divers bureaux et ministères

peuvent aussi céder aux sirènes de l’enquête. Des écrivains semblent compiler toutes ces

trajectoires comme Huysmans, un tant gratte-papier pour la Sûreté Générale.

Les auxiliaires de soin

Le droguiste sert d’épicier expert en plantes médicinales, et surtout purgatives. Il reste plus

« pointu » que l’apothicaire qui, lui, ne prépare que des remèdes généraux.

Parfois, nul médecin sous la main, le rebouteux devient alors le recours en tant que soigneur

exerçant ses dons de guérison sans aucune accréditation professionnelle. On l’appelle

également l’« adoubeur de corps humain ».

La matrone est le surnom de la sage-femme, très occupée en ces temps de forte natalité.

Mais comme l’époque est aussi celle des pandémies, le désaireux a la tâche ingrate

consistant à désinfecter la maison des malades en quarantaine (victimes du choléra, de la

tuberculose, de la peste...).

L’hirudiniculteur tient des contacts étroits avec le monde médical, pour lui vendre les

sangsues qu’il a pris soin d’élever.

Au service de Dieu

Nous vous passons toutes les catégories de prêtres avec leurs divers niveaux allant de

l’acolyte au prêtre, en passant par le diacre, le sous-diacre et le sacristain, en charge de

l’entretien et du culte d’une église. Plus rare pour la rencontre, le bourdonnier est un pèlerin

ayant (ou pas) reçu les ordres, et cheminant entre divers lieux saints. Il en a quasiment fait

son métier.

Le directeur de conscience demeure cet ecclésiastique souvent décrié dans la littérature

pour diriger la vie spirituelle de familles bourgeoises dévotes.

Les assoiffés de connaissances

Le bachelier est titulaire du diplôme phare de l’éducation française (le baccalauréat) inscrit à

la faculté. Un étudiant, en somme. Le libraire est notre détaillant en nourriture

intellectuelle, éditeur et imprimeur occasionnel de livres avant la forte concurrence de la

presse. A rapprocher avec un autre métier tout aussi passionnant : archiviste.

Le maître d’école, hussard de la République, apporte à la jeunesse les vertus civiques,

patriotiques et les clefs du développement de l’intelligence. On parle de recteur d’école

quand il a passé un contrat avec les membres de la commune. Un professeur privé : le

précepteur est chargé de l’éducation et de l’instruction générale des rejetons de la noblesse

et de la bourgeoisie.

Le spectacle ambulant

Le musicien ambulant est généralement solitaire, encore appelé « chabretaire ». Son

activité peut être combinée avec le métier de cirquassien, un artiste de cirque lui aussi

ambulant.

Le prestidigitateur, ou encore escamoteur reste le petit magicien vivant des quelques tours

qu’il peut connaître. A rapprocher des diseuses de bonne aventure bohémiennes.

Le montreur d’animaux reste le favori des plus petits ; on distingue le faiseur de tour de

geai, qui fait parler son oiseau comme un mainate, le dresseur de puces savantes, ou le

montreur de singes et d’ours pyrénéen (plus dangereux). La liste complète est bien plus

longue...

N’oublions pas sur les boulevards le théâtre et ses acteurs : qu’ils soient dramaturge,

ouvreur de loge ou souffleur de textes, qu’ils donnent dans les drames shakespeariens ou le

Grand Guignol, les comédiens de scène ne sont pas encore les victimes de cette incongruité

qu’est le cinématographe.

Les commerçants

Au sommet de la hiérarchie de la fourmilière qui agite les Halles, le fort des halles : non

seulement manutentionnaire dans des entrepôts, mais également responsable des

marchandises, de la répression des fraudes, du contrôle de qualité, de l’encaissement et de

la facturation des taxes.

Le cabaretier présente des mets simples qui vous sauveront de la famine, basés sur la cuisine

de sa région natale.

Le brocanteur se spécialise dans les vieux tableaux. Le camelot s’intéresse aux bibelots sans

importance, et le chiffonnier va jusqu’à récupérer les vieux objets désuets, du verre aux

peaux d’animaux. Le fripier a, quant à lui, la bonne idée de remettre en état des vêtements

d’occasion, oubliant à l’occasion l’interdit portant sur les fripes ayant appartenu aux

malades, aux victimes de meurtres ou aux noyés. Les coquettes auront la bonne idée de

courir après le marchand de modes qui leur proposera taffetas, rubans, coiffes et d’autres

objets affriolants, à moins qu’elles ne préfèrent attendre la visite à domicile des revendeurs

à la toilette. Les hommes, plus bricoleurs, se rendront chez le quincaillier ou le marchand de

ratières pour se débarrasser des rongeurs indésirables.

Les vendeurs ambulants sont également appelés « colporteurs » ; ils diffèrent selon les

denrées qu’ils proposent. Le caïffa essayera de vendre son café brésilien, ou le marchand de

coco ses tisanes (à compléter avec le marchand de darioles et ses pâtisseries à base de

flans).

Les bouchers sont spécialisés dans le bœuf et le mouton. Ils offrent parfois les invendus aux

loueurs de viande qui conservent les plus beaux morceaux pour les vitrines des

restaurateurs, et les mauvais pour l’intérieur du restaurant...

Les gosiers vides seront comblés par les brassiers : les fabricants de bière, les fabricants de

blanc et leur fabuleux vin ; puis les brûleurs, qui œuvrent dans l’eau de vie, revendue ensuite

à leurs détaillants. Pour goûter à ce formidable artisanat qui fait la gloire de la France,

rendez vous chez un bouteiller pour déguster les vins, ou bien chez le buvetier, patron de

café.

L’antiquaire tiendra avec le plus grand soin sa caverne d’Ali Baba, où se côtoient ferrailles et

trésors.

L’artisanat et l’industrie

Le bluteur seconde le boulanger dans son ouvrage, offre le pain tant attendu par les hordes

affamées.

Pour le bâtiment, les carriers amènent les pavés si souvent descellés par les manifestants en

quête de projectiles à jeter sur la police. Le briqueteur seconde le maçon dans la

construction et la réfection des immeubles. Le couvreur assemble ou répare les toitures

composées de tuiles, d’ardoises et de pierres diverses.

Le textile emploie les corsetiers, très courtisés par les femmes. Ceux-ci ont recours aux

coupeurs de cheveux, qui assemblent de savantes perruques. Le parfumeur n’est jamais loin

d’eux. Le bougeonneur contrôle la qualité des tissus fabriqués par les ouvrières du textile. Au

sommet de ce secteur, les canuts lyonnais sont les experts du travail de la soie. Le mouton

noir du textile reste le juré crieur, chargé des manteaux noirs, draps et linceuls qui

accompagnent les morts dans leur dernier voyage.

Le triomphe de l’industrie fait naître des métiers comme celui du batteur d’étain, chargé de

réduire ce métal en feuilles très minces. Le padleur a la lourde charge de remuer le métal ou

le verre en fusion dans les creusets des fonderies. La plupart des ouvriers sont encore

itinérants et détiennent un livret, visé par les autorités, où figurent leurs compétences.

A part, mais également prisé des bourgeois : les fameux culotteurs de pipes, qui travaillent

main dans la main avec les vendeurs de tabac. L’horloger et le faiseur d’instruments

(compas, montres, porte-crayons) sont des artisans raffinés, à l’écoute de leur clientèle ivre

de luxe.

Une place de choix est à réserver au serrurier, si souvent employé par les policiers dans leurs

perquisitions.

Enfin, pour vivre avec son temps, le réparateur de câble électrique est une activité prisée de

notre jeunesse, bien que l’électricité demeure une technologie encore bien dangereuse pour

les têtes en l’air.

Dans le monde impitoyable de la mine, le haveur extrait le précieux minerai des veines ; le

bouteur déblayera les résidus après son passage. Aucun des deux ne saurait travailler sans le

bouveleur, qui creuse et entretient les galeries, garant de la sécurité de chacun. Parfois, la

dureté de la pierre nécessite le concours du boutefeu, un manieur d’explosifs. Le galibot

apprend le métier en effectuant des tâches subalternes.

Les métiers de communications

Le centraliste est l’opérateur qui connecte les usagers du téléphone entre eux.

Le gazetier n’a rien à voir avec le gaz, en tant que distributeur des feuilles de nouvelles et

autres journaux, en concurrence avec les gamins des rues qui revendent les feuilles de chou

jetées sur la voie publique. A relier avec les métiers du journalisme.

L’homme-affiche ou sandwich, comme disent ces curieux anglais. Il déambule dans les rues

avec une pancarte vantant les mérites d’un produit ou d’un évènement particulier.

Le falot bénéficie d’un service agréé par la mairie pour raccompagner les passants, la nuit, à

la lueur d’une lanterne. On croise souvent, au petit matin, l’allumeur de réverbères.

Les transporteurs urbains sont pléthore : d’abord, le cocher généralement immatriculé en

mairie, puis les louageurs de voiture pour particuliers et plus rare, le wattman debout dans

son tramway, et le sémaphoriste réglant la circulation.

Le marin n’a pas forcément écumé d’autres mers que... la Seine. Et pourtant, nombre de ses

concitoyens le considèrent comme un aventurier accompli.

Au contact de la nature

Le monde rural prédomine encore dans une France à l’aube de son industrialisation. Les

campagnes, greniers des villes, recèlent leur panoplie de propriétaires terriens, de fermiers

et de laboureurs, qui emploient une manne de journaliers et de manouvriers, véritable

armée de « petites mains » de l’agriculture.

Les nourrisseurs de bestiaux demeurent les ruraux les plus communs en ville, en raison des

marchés à bétail qui pullulent à Paris.

Les taillandiers affûtent ou réparent les instruments tranchants utilisés en agriculture.

Le charron fabrique et répare les voitures hippomobiles. Il est en contact étroit avec le

maréchal ferrant, et soigne occasionnellement ses bêtes avec l’aide du bistourneur qui

castre les chevaux d’équipage (ce qui lui permet de louer ses véhicules). Au bout de la

chaîne, les dépeceurs de carrosses récupèrent les pièces des véhicules hors service.

Le berger monte parfois en ville pour vendre son cheptel dans les grandes foires

saisonnières, souvent accompagné des boucaniers venus vendre la viande fumée de

bouquetins. Il y rencontrera le langueyeur, qui examinera la bouche de ses porcs pour

déterminer leur état de santé.

La chasse est lucrative pour les braconniers, ainsi que les pour empailleurs réalisant les

trophées des plus grands chasseurs.

Métiers peu recommandables et peu recommandés

Les savoyards sont ces ramoneurs habiles, souvent mineurs, qui évitent les problèmes

d’intoxication dus aux cheminées mal ramonées (la plaie de ces temps modernes pourtant

bien chauffés).

Les hordes de mendiants écument les villes, sous la vile appellation de bribeurs. Il y a

pourtant des moyens de subsister par un travail honorable comme celui des chemineaux, qui

errent de ferme en ferme pour louer la force de leurs bras. Les décrotteurs enlèvent la boue

de la voirie, activité plus saine que celle du gadouard qui vidange les matières fécales. Le

décrotteur cire parfois les souliers des passants endimanchés.

Les souliers peuvent être réparés grâce au travail du carreleur, qui raccommode les vieilles

chaussures.

Les écorcheurs de chiens et de chats récupèrent la viande nécessaire aux restaurateurs les

moins scrupuleux. Avis aux plus gourmets d’entre vous : les tueurs de chiens se chargent

aussi de débusquer les animaux errants qui pourraient véhiculer la rage.

Plus pacifiques, les ramasseurs et trieurs de crottes revendront les déjections de ces pauvres

canidés pour ensemencer les champs, ou faire macérer les peaux destinées aux gants de

soirée.

Les voleurs, ou arnaqueurs, prennent des formes tellement diverses que nous ne pourrions

vous en livrer un aperçu satisfaisant...

Une condition plus qu’un métier, mais qui colle à la peau : celle du bagnard, ancien forçat ou

récent évadé, qui tente éperdument de retrouver une vie normale.

Faire le portrait physique

Avec les méthodes proposées dans la ressource « faire le portrait physique ».

Choisir un tempérament, choisir les convictions et les autres traits mentaux

Le tempérament

colérique, qui réagit vivement dès qu’il est agressé ou offensé. sanguin, au caractère impulsif. nerveux, facilement irritable. amorphe, sans énergie apparente, réagissant peu. passionné, très impliqué par ce que l’intéresse. flegmatique, gardant sa sérénité de façade en toute circonstance. sentimental, avec une sensibilité parfois excessive. apathique, indolent et passif.

Les passions

Ce que votre personnage aime faire, ce qui le guide, ce qui le motive.

Les convictions

Les convictions indiquent ce que votre personnage pense dans les domaines politiques et

religieux.

Républicain : vous défendez ardemment les valeurs véhiculées par la République et les droits fondamentaux de l’homme.

Bonapartiste : vous regrettez les beaux jours du Premier et du Second Empire, encore attaché à la dynastie des Bonaparte, selon vous synonyme de grandeur pour la France.

Nationaliste : vous défendez envers et contre tout votre idéal de peuple et de nation, en l’érigeant au-delà de tous les autres. C’est un équivalent du patriotisme, mais avec une connotation légèrement péjorative, dans le sens où votre nation est amenée à se placer au-dessus de toutes les autres. Un côté « offensif » que ne partage pas le patriote « défenseur » de sa terre.

Militariste : vous faites preuve d’une dévotion particulière pour l’héritage lointain de la Grande Armée, et pour l’auréole de gloire qu’elle a laissée dans l’Histoire. Sans pour autant accomplir un pèlerinage quotidien à l’Arc de Triomphe, vous êtes convaincu de son infaillibilité et rêvez d’une revanche contre la perfide Allemagne.

Colonialiste : vous soutenez cette idée d’une France rayonnante à l’étranger, partisan de sa mission civilisatrice dans ses colonies et de leur nécessaire exploitation économique.

Nouvelles doctrines sociales : le socialisme et le communisme. L’un désire une amélioration des conditions de vie ouvrières par les lois, l’autre par une révolution qui abolira les classes

Cléricalisme : de par vos convictions religieuses, vous êtes favorables à l’intervention du Clergé dans les affaires publiques, malgré ces tendances persistantes à la stricte séparation de l’Église et de l’État.

Utopiste : doux rêveur ou visionnaire, vous êtes attaché à définir une société parfaite, en générant des communautés heureuses aux antipodes de ce qui existe dans la réalité.

Athée : déçu par votre éducation religieuse et par vos attentes envers Dieu restées sans réponse, vous niez en bloc l’existence de toute divinité. Ce peut être le cas de scientistes, ayant dévoué leur foi aux explications rationnelles proposées par les sciences.

Chrétien (catholique, protestant, orthodoxe) : votre appartenance aux grands courants chrétiens correspond généralement à votre origine géographique. Être catholique, protestant ou orthodoxe dépend généralement de la confession des parents.

Juif : vous honorez la religion de vos ancêtres, celle issue d’Abraham, malgré les vagues antisémites qui secouent certains pays.