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4 Le Journal de Vitré - vendredi 7 décembre 2012 Lénaïg vient chercher en salle de réveil la maman qui a accouché par césarienne, un peu plus tôt dans la matinée. « Je la transfère à la maternité, où je la garderai sous surveillance rapprochée ». La sage-femme effectuera de brèves visites toutes les demi-heures dans un premier temps, puis encore régulièrement ensuite, jusqu’au soir. Tandis que les sages-femmes supervisent l’état de santé des patientes (enceintes ou qui viennent d'accoucher), les auxiliaires de puériculture s'occupent des soins aux nourrissons. « Si on note la moindre pathologie, on en réfère au pédiatre ». Ce sont les sages-femmes qui remettent aux parents le carnet de naissance du nouveau-né. « C'est nous qui préparont aussi les papiers pour la déclaration de naissance. Le papa a trois jours pour l’effectuer aux services de l’Etat civil ». Ce vendredi 9 novembre, jour de notre reportage, c’est Lénaïg Macé qui est la sage-femme responsable des suites de couches de 8h à 20h. Après un briefing avec ses collègues de nuit (20h-8h) pour prendre connaissance des différents dossiers, elle commence sa visite aux patientes de la maternité. La première est une jeune femme enceinte de jumeaux de 33 semaines, entrée à l'hôpital la veille pour des douleurs au ventre et au dos. Lénaïg lance un monitoring du cœur des bébés, pour vérifier que tout va bien de ce côté là. « Et pour savoir si la patiente a des contractions », précise la sage-femme. Vers 9h45, un point est effectué avec l’un des gynécologues- obstétriciens de l'hôpital, accompagné d’une interne. Il s’agit de prendre l’avis du spécialiste sur la sortie (ou non) de plusieurs patientes enceintes hospitalisées pour diverses raisons. « La sage-femme a vraiment un rôle de pivot. Elle est toujours en lien avec les autres personnels : médecins, auxiliaires de puériculture, agents de service… », souligne Lénaïg. Dans les chambres, les mamans et les bébés se suivent mais ne se ressemblent pas. Ici, Lénaïg Macé vient contrôler la tension d'une maman qui a accouché d’un « bébé de très petit gabarit : 49 cm pour 2,540 kg ». A trois jours, la petite Valentine reste donc sous surveillance, comme sa maman, qui semble néanmoins parfaitement se remettre de l’accouchement. « La maman est sous ma responsabilité ; le bébé est sous celle des infirmières », précise la sage-femme. LE DOSSIER d e l a r a c t o n Une journée Après une journée dans les pas des pompiers et une nuit aux urgences, la rédaction vous propose une immersion dans l’univers des sages-femmes du centre hospitalier de Vitré. 11h30. « Le “peau à peau” est une pratique très importante dès la naissance du bébé car il a des vertus apaisantes », explique Lénaïg. Ici, c’est le papa qui s’y colle, sous la direction de la sage-femme de salle d’accouchement ; la maman, qui a accouché par césarienne, est en effet gardée pendant 2h en salle de réveil, pour une surveillance intensive. À quelques chambres de là, la star de la maternité : le “petit” Ethan, 55 cm et…5,030 kg à la naissance ! « Il est pourtant passé comme une lettre à la poste ! », s’amuse la sage-femme. Déclaration confirmée par la maman, encore toute étonnée que l’accouchement (par les voies naturelles) se soit aussi bien passé. Seul petit souci : « Les vêtements de naissance qu’on avait prévus ne serviront à rien ! ». Sages-femmes, indispensables La sage-femme est une professionnelle de santé qui a effectué 5 années d’études médicales spéciali- sées en maïeutique : c’est-à-dire en physiologie de la femme (gynécologie et obstétrique normale) et du nouveau-né (pédiatrie). La première année d’étude est commune aux quatre professions de santé : médecin, dentiste, sage-femme, pharmacien. La (ou le) sage-femme est un praticien médical conventionné et en accès direct : pas besoin de passer avant par le médecin généraliste. À ce titre, ses soins, consultations, prescriptions et arrêts de tra- vail sont pris en charge par l’assurance maladie ou l’assurance maternité. « Nous sommes formées et compétentes pour assurer tout le suivi gynécologique des femmes (frottis, dépistages, prescription et pose de contra- ception quelle qu’elle soit). Et à moindre coût, une consultation sage-femme ne faisant jamais l’objet de dépassement d’honoraires… », souligne Lénaïg Macé. En cas de situation pathologique, la sage-femme dépiste et collabore avec le médecin pour assurer la continuité du suivi de la patiente. Sage-femme, qu’est-ce que c’est ?

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Lénaïg vient chercher en salle de réveil la maman qui aaccouché par césarienne, un peu plus tôt dans la matinée.« Je la transfère à la maternité, où je la garderai soussurveillance rapprochée ». La sage-femme effectuera debrèves visites toutes les demi-heures dans un premier temps,puis encore régulièrement ensuite, jusqu’au soir.

Tandis que les sages-femmes supervisent l’état de santé des patientes(enceintes ou qui viennent d'accoucher), les auxiliaires de puéricultures'occupent des soins aux nourrissons. « Si on note la moindrepathologie, on en réfère au pédiatre ».

Ce sont les sages-femmes qui remettent

aux parents le carnet de naissance du

nouveau-né. « C'est nous qui préparont

aussi les papiers pour la déclaration de

naissance. Le papa a trois jours pour

l’effectuer aux services de l’Etat civil ».

Ce vendredi 9 novembre, jour de notre reportage, c’est Lénaïg Macé

qui est la sage-femme responsable des suites de couches de 8h à 20h.

Après un briefing avec ses collègues de nuit (20h-8h) pour prendre

connaissance des différents dossiers, elle commence sa visite aux

patientes de la maternité. La première est une jeune femme enceinte

de jumeaux de 33 semaines, entrée à l'hôpital la veille pour des

douleurs au ventre et au dos. Lénaïg lance un monitoring du cœur des

bébés, pour vérifier que tout va bien de ce côté là. « Et pour savoir si

la patiente a des contractions », précise la sage-femme.

Vers 9h45, un point est effectué avec l’un des gynécologues-

obstétriciens de l'hôpital, accompagné d’une interne. Il s’agit de

prendre l’avis du spécialiste sur la sortie (ou non) de plusieurs

patientes enceintes hospitalisées pour diverses raisons. « La

sage-femme a vraiment un rôle de pivot. Elle est toujours en lien

avec les autres personnels : médecins, auxiliaires de puériculture,

agents de service… », souligne Lénaïg.

Dans les chambres, les mamans et les bébés se suivent mais ne se ressemblent pas. Ici, LénaïgMacé vient contrôler la tension d'une maman qui a accouché d’un « bébé de très petit gabarit :49 cm pour 2,540 kg ». A trois jours, la petite Valentine reste donc sous surveillance, commesa maman, qui semble néanmoins parfaitement se remettre de l’accouchement. « La mamanest sous ma responsabilité ; le bébé est sous celle des infirmières », précise la sage-femme.

LE DOSSIER

de la r act on

Une journée

Après une journée dans les pas des pompiers et une nuit aux urgences, la rédaction vous proposeune immersion dans l’univers des sages-femmes du centre hospitalier de Vitré.

11h30. « Le “peau à peau” est une pratique très importante dès

la naissance du bébé car il a des vertus apaisantes », explique

Lénaïg. Ici, c’est le papa qui s’y colle, sous la direction de la

sage-femme de salle d’accouchement ; la maman, qui a accouché

par césarienne, est en effet gardée pendant 2h en salle de réveil,

pour une surveillance intensive.

À quelques chambres de là, la star de la maternité : le “petit”

Ethan, 55 cm et…5,030 kg à la naissance ! « Il est pourtant

passé comme une lettre à la poste ! », s’amuse la sage-femme.

Déclaration confirmée par la maman, encore toute étonnée que

l’accouchement (par les voies naturelles) se soit aussi bien

passé. Seul petit souci : « Les vêtements de naissance qu’on

avait prévus ne serviront à rien ! ».

Sages-femmes, indispensables

La sage-femme est une professionnelle de santéqui a effectué 5 années d’études médicales spéciali-sées en maïeutique : c’est-à-dire en physiologie de lafemme (gynécologie et obstétrique normale) et dunouveau-né (pédiatrie).

La première année d’étude est commune auxquatre professions de santé : médecin, dentiste,sage-femme, pharmacien.

La (ou le) sage-femme est un praticien médicalconventionné et en accès direct : pas besoin depasser avant par le médecin généraliste. À ce titre,ses soins, consultations, prescriptions et arrêts de tra-vail sont pris en charge par l’assurance maladie oul’assurance maternité.

« Nous sommes formées et compétentes pourassurer tout le suivi gynécologique des femmes(frottis, dépistages, prescription et pose de contra-ception quelle qu’elle soit). Et à moindre coût, uneconsultation sage-femme ne faisant jamais l’objetde dépassement d’honoraires… », souligne LénaïgMacé.

En cas de situation pathologique, la sage-femmedépiste et collabore avec le médecin pour assurer lacontinuité du suivi de la patiente.

Sage-femme,qu’est-ce que c’est ?