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magazine N°267 / Janvier-février 2016 www.strasbourg.eu Strasbourg Balade au parc du Heyritz REPORTAGE 26 Artenréel souffle ses dix bougies CULTURE 34 DOSSIER 18-21 Une ville en chantiers Le budget 2016 maintient l’équilibre entre maîtrise des dépenses et lancement de nouveaux projets

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magazineN°267 / Janvier-février 2016 www.strasbourg.eu

Strasbourg

Balade au parc du Heyritz

REPORTAGE 26

Artenréel souffle ses dix bougies

CULTURE 34

dOssiER 18-21

Une ville en chantiers

Le budget 2016 maintient l’équilibre entre maîtrise des dépenses

et lancement de nouveaux projets

PUB 1page 02

03sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

SommaireEN COUvERTURE

Des grues dans le paysage. Vue de l’avenue du Rhin

et des chantiers de l’axe Deux-Rives.

magazineN°267 / Janvier-février 2016 www.strasbourg.eu

Strasbourg

Balade au parc du Heyritz

REPORTAGE 26

Artenréel souffl e ses dix bougies

CULTURE 34

DOSSIER 18-21

Une villeen chantiers

Le budget 2016 maintient l’équilibre entre maîtrise des dépenses

et lancement de nouveaux projets

diRECTEUR dE LA PUBLiCATiON

Jean-François Lanneluc

RédACTEUR EN ChEf Thomas Calinon

RédACTRiCE EN ChEf AdjOiNTE Stéphanie peurière

REdACTiONNathalie abbas de Clauzade,

Véronique Kolb, éricka Morjon, pascal Simonin

PhOTOs Jérôme Dorkel

PhOTO dE UNE Jérôme Dorkel

TRAdUCTiON arobase

CRéATiON MAQUETTE & MisE EN PAGE

Voituriez & Obringer Isabelle Joigneau

ONT COLLABORé à CE NUMERO

Rédaction : Marie Druart, Jean de Miscault,

Sophie Morel, Dimitri pascal photos :

Jean-François Badias, Jean-René Denlinker, geneviève engel,

philippe Schalk, philippe Stirnweiss, Thierry Suzan

iMPREssiONMaury Imprimeur

RéGiE PUBLiCiTAiRESedip : 03 90 22 15 15 [email protected] www.sedip-alsace.fr

TiRAGE173 000 exemplaires

diffUsiONMédiapost

déPôT LéGAL

1er trimestre 2016

Rejoignez-nous sur www.facebook.com/strasbourg.eu

(actus, vidéos, événements incontournables ou insolites)

Retrouvez ce magazine en version interactive ainsi que les numéros

précédents sur www.strasbourg.eu

édiTO 05

3638TRiBUNE

dOssiER 1821

Budget et grands projetsDe l’ambition malgré une conjoncture difficile

TOUTE LA viLLELEs ACTUELLEs 0815

Gros chantier sur les quais de l’Ill, quatrième édition de Strasbourg Mon amour, focus sur la santé scolaire…

QUARTIERS Des artistes en résidence

à Cronenbourg

11

sPORTs L’aSS, 125 ans d’histoire

27Le buchmesser va être rénové

PATRiMOiNE

CULTURE 2934Espace

django Reinhart Une nouvelle équipe à la barre

16

2326Le heyritz

Huit hectares de nature en ville

PRéCisiON en Une de Strasbourg

Magazine de novembre 2015, l’illustration de Singer avait été conçue pour

le Festival international du film des droits

de l’Homme.

17

05sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

éditoALLEs GUTE füR 2016

ich möchte Ihnen, liebe Mitbürgerinnen und Mitbürger, meine besten Wünsche für das neue Jahr

aussprechen. es war mir ein besonderes anliegen, dass die Straßburger und die Besucher unserer Stadt sich trotz der dramatischen ereignisse des letzten Jahres auch 2015 an den Weihnachtsfeierlichkeiten von Strasbourg, Capitale de Noël erfreuen konnten, und zwar unter optimalen Sicherheitsbedingungen. So ist unsere Stadt ihren Werten treu geblieben und hat entschlossen gezeigt, dass sie nicht klein beigeben wird. Jetzt gilt es, den Blick nach vorn zu richten. es stehen zahlreiche projekte an: der Bereich Deux-Rives und die Bauarbeiten an der Straßenbahnlinie, das geschäftsviertel in Wacken, der mittlerweile angelegte platz Jeanne Helbling, oder auch die im Dialog mit den anwohnern beschlossene Umwandlung des Quai des Bateliers zu einer verkehrsberuhigten Zone. Straßburg befindet sich auf dem richtigen Weg. Das zeigt das Städte-Ranking der Wirtschaftszeitung Les echos, in dem unsere Stadt gefolgt von Nantes, Montpellier oder Lille gleich hinter Lyon, paris, Toulouse und Bordeaux den fünften platz einnimmt. Lassen Sie uns also voller Vertrauen und Optimismus gemeinsam in die Zukunft schauen. Ich wünsche Ihnen für 2016 nochmals alles gute.

Roland Ries Oberbürgermeister von Straßburg

hAPPy NEw yEAR!

iwould like to offer each and every one of you my warmest and most sincere wishes. Despite the

dramatic events of 2015, I wanted the residents of Strasbourg to experience Strasbourg, Capital of Christmas as usual, and for our visitors to be welcomed under optimal security conditions. Strasbourg thus shone as an example of a courageous and determined city, loyal to its values. Now, it is time to look towards the future. Many projects await us: the Deux-Rives area and the work on the tramway; the Wacken business district; place Jeanne Helbling, on which work has been completed; Quai des Bateliers, to be transformed into a traffic calmed area, following consultation with the local residents. Strasbourg is on the right track, as demonstrated by the attractiveness surveys conducted by Les echos, which rank our city in 5th place, right behind Lyon, paris, Toulouse and Bordeaux, and ahead of Nantes, Montpellier and Lille. Thus, it is with confidence and optimism that, once more, I wish you a wonderful new year.

Roland Ries Mayor of Strasbourg

j e souhaite tout d’abord adresser mes vœux les plus sincères et les

plus chaleureux à chacune et chacun d’entre vous. Je forme bien sûr le vœu que 2016 soit une année plus clémente et plus sereine, après les événements dramatiques que nous avons connus en 2015. en dépit de ces tragédies, j’ai tenu à ce que les Strasbourgeois puissent profiter normalement de la période traditionnelle de fêtes de fin d’année et que Strasbourg, capitale de Noël accueille nos visiteurs dans des conditions de sécurité optimales. aux yeux du monde entier, Strasbourg a ainsi montré l’exemple d’une ville fidèle à ses valeurs, courageuse et déterminée. Les visiteurs nous ont suivis dans ces choix ; ils ont été plus de 1,6 million à venir dans notre ville, et à profiter des marchés de Noël, des illuminations et des animations du mois de décembre. Celui-ci s’est d’ailleurs achevé de façon relativement tranquille, et je m’en félicite. Nous devons maintenant regarder vers l’avenir. et 2016 s’annonce comme une année particulièrement riche en matière d’avancement de projets. alors que nous traversons une période d’incertitude sur le plan des finances et de l’économie, j’ai voulu trouver un juste équilibre qui permette de poursuivre une politique d’investissement volontariste, nécessaire au développement de notre territoire, tout en préservant le caractère parfaitement sain des finances locales. Ces grands projets,

Strasbourg Magazine les dévoile dans ce numéro : le secteur des Deux-Rives et le chantier du tramway qui avance avec la construction maintenant achevée des deux ponts, l’un sur le Rhin et l’autre sur le bassin Vauban ; le quartier d’affaires du Wacken pour lequel la première phase est déjà très largement commercialisée ; la place Jeanne-Helbling désormais aménagée en espace de convivialité et de verdure pour les habitants de la presqu’île Malraux et du secteur de Rivetoile. en 2016, nous poursuivrons nos efforts en matière de qualité de l’environnement et de santé publique. C’est dans ce cadre que nous envisageons de transformer le quai des Bateliers en un espace public apaisé permettant de profiter pleinement des magnifiques vues sur le palais Rohan, le musée historique, l’ancienne douane, et sur toute la grande-Île. Ces transformations se feront en étroite concertation avec les habitants et les associations, selon une démarche devenue une marque de fabrique de nos projets urbains. Strasbourg est sur la bonne voie, et son rayonnement se renforce, comme le montrent les études sur l’attractivité menées par pwC et Les echos, qui classent notre ville au 5e rang, juste derrière Lyon, paris, Toulouse et Bordeaux et devant Nantes, Montpellier ou Lille. C’est donc dans un climat de confiance et d’optimisme que je vous renouvelle l’expression de mes vœux pour 2016.

Roland Ries Maire de Strasbourg

EXCELLENTE année 2016 !

pHOTO JéRôMe DORKeL

album

magazineStrasbourgabonnez-vous à

adresse

CP VILLe

nom

Prénom

Pour garder Le LIen, L’abonnement. Pour être toujours au courant de ce qu’il se passe dans les quartiers, de ce que décident les conseils municipal et de la communauté urbaine, des manifestations culturelles, sportives et de loisirs ; pour être sûr d’être bien informé, il y a un moyen simple : l’abonnement.Pour recevoir dans votre boîte aux lettres Strasbourg Magazine (dix fois par an), remplissez le bon ci-dessous et adressez-le (avec un chèque de 10 € à l’ordre du Trésor Public) à strasbourg magazine, 1, parc de l’étoile, 67076 strasbourg Cedex.

strasbourg magazine existe en version audio gratuite pour les personnes malvoyantes et déficientes visuelles

Saint-Nicolas était làrenContres Chantantes

Moment agréable et, pour tout dire, apaisant dans le contexte du moment… Quelque 200 élèves de grande section de maternelle de plusieurs écoles de Neudorf ont investi la salle de la Bourse, pour un après-midi festif et musical. Au programme, des chants interprétés par les enfants, un conte et, tradition oblige, la visite toujours appréciée du grand Saint-Nicolas.

8 déCembre

PHOTO PHiliPPe ScHAlk

Contacts: Groupement des intellectuels, aveugles et amblyopes (GiAA) : GiAA - 14 A, rue de Mulhouse - 67100 Strasbourg - Tél.: 03 88 45 23 90 - [email protected] la version sonore est réalisée sur cD au format MP3.

06 strasbourg magazine janvier-Février 2016

elle a touché le Graal ! A 35 ans, Stéphanie Ducastel a décroché la ceinture mondiale de sa catégorie en boxe anglaise, à l’issue

d’un combat écourté, son adversaire, la Roumaine Gabriela Mezei, 21 ans, largement dominée, ne se présentant pas à l’appel

du septième round. comme à son habitude, la Strasbourgeoise a salué le public très chaud de la Rotonde aux côtés de son compagnon, de ses enfants et de son coach, André Panza.

Un grand bonheur pour toute la famille !

Un succès en familleChamPIonne du monde

12 déCembre

PHOTO PHiliPPe STiRNweiSS

Les 138 ans des DNA PLaque CommémoratIVe

1er déCembre

PHOTO jéRôMe DORkel

le 1er décembre 1877, le premier numéro des Neueste Nachrichten sortait des presses de l’imprimerie H.l kayser, située 7, rue du Bain-Finkwiller. Nul ne le savait encore, mais ce journal allait connaître une longue histoire, au point qu’il est aujourd’hui encore présent dans le quotidien de centaines de milliers de lecteurs, sous le titre Dernières Nouvelles d’Alsace. Une plaque commémorative est désormais fixée sur le mur de l’immeuble qui abrita les débuts de cette passionnante aventure.

Cathédrale en bronzeune PremIère françaIse

Nouvel événement dans le cadre du millénaire de la cathédrale : une reproduction en bronze de l’édifice est désormais installée

place du château. cette œuvre, réalisée à l’initiative du galeriste christophe Fleurov à l’échelle 1/125, a nécessité deux ans

de travail à l’artiste-maquettiste egbert Broecken et à la fonderie d’art Strassacker, il s’agit là de la première maquette 3D

en bronze d’une cathédrale gothique en France !

PHOTO jeAN-ReNé DeNlikeR

19 déCembre

PhOTOs : JéRôMe DORKeLJeaN-FRaNçOIS BaDIaSgeNeVIÈVe eNgeLpaSCaL BaSTIeN

sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016 07

Un temps rendue incertaine, la 445e édition du marché de Noël a finalement eu lieu, et bien lieu. Même en version allégée, avec un dispositif de sécurité sans précédent, une circulation restreinte et des interdictions de stationnement, l’événement annuel a comblé des centaines de milliers de personnes durant quatre semaines.Strasbourg a refusé de se mettre en berne et de baisser la tête. La ville s’est parée de lumière. Malgré tout. et les visiteurs ne s’y sont pas trompés, venus du monde entier, comme les années précédentes. Ils ont découvert une ville au visage inédit, certes, mais pacifique et apaisée. Une vraie Capitale de Noël, avec en plus cette année la nouveauté d’une version “Off” qui a fait la part belle au street art. La magie a opéré. Comme un rappel, utile et réconfortant, que la terreur ne prendra jamais le pas sur l’unité, la solidarité et la fraternité, ni sur le plaisir simple de se retrouver et de partager ensemble des moments précieux. Là est l’esprit de ce Christkindelsmärik, et ce depuis 1570. PAsCAL siMONiN

Apaisé, réconfortant, fraternelMARChé dE NOëL

Le quotidien économique Les Echos (1er décembre)

publie le palmarès des treize métropoles françaises, établi par le cabinet d’audit pwC et dominé par Lyon : « La capitale des gaules est plus attractive que paris. Toulouse suit en troisième position, devant Bordeaux, Strasbourg, Lille et Nantes. Huitième, grenoble se classe devant Rennes, aix-en-provence et Montpellier. enfin, Nice, Marseille, Rouen et Brest ferment la marche. » pour la méthodologie, les consultants « s’appuient sur 60 indicateurs, réunis en 13 familles qui permettent d’établir trois grands classements : potentiel et connexion au monde, qualité et cadre de vie et capital économique ». Tous comptes faits, Strasbourg s’inscrit donc au cinquième rang hexagonal ! Dans le même esprit, même si le prétexte est plus léger et la méthode plus minimaliste, le site Relaxnews.com (22/12) nous apprend que « le comparateur d’hôtels Trivago a établi un classement des dix destinations les plus recherchées par les voyageurs français pour aller passer la soirée de la Saint-Sylvestre ». au classement, amsterdam devance Barcelone et paris. Dans ce top 10 européen,

Strasbourg s’inscrit au neuvième rang, entre Venise et Milan. Un classement encore : Le Monde.fr (25/11) s’est penché sur le hit-parade des villes les plus populaires sur le réseau social Instagram, exploitant les résultats donnés par la compagnie canadienne de voyages en bus Busbud. en France, « la capitale arrive en tête, suivie de Bordeaux (…). Viennent ensuite Lyon, Lille, Montpellier, Strasbourg, Nantes et Toulouse. » Ce qui nous met donc à la sixième place des villes françaises les plus photographiées ! Le quotidien Le Monde (18/12) revient sur les modalités de la « loi santé », adoptée le 17 décembre, et précise que « paris et Strasbourg devraient

être les premières villes à expérimenter pendant six ans (des) salles de consommation à moindre risque, destinées à accueillir les toxicomanes marginalisés, afin d’éviter la propagation du VIH ou de l’hépatite. » Le marché de Noël a valu à notre ville une avalanche de sujets et de reportages télé. ainsi, dimanche 20 décembre, l’émission « Zone interdite » de M6 avait pour thème : « Marchés de Noël : les secrets d’un incroyable succès ». evidemment, celui de Strasbourg y figurait en bonne place, présenté comme « le plus ancien et le plus fréquenté ». Terminons en signalant une distinction passée relativement inaperçue : la (très) spécialisée Revue générale des routes et de l’aménagement a publié le palmarès des réalisations récompensées par l’Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité. parmi elles figure l’aménagement de la place d’austerlitz, lauréat de la catégorie « Sensibilisation et communication », pour la qualité de la « vaste concertation (qui) a permis d’identifier les souhaits et les attentes des riverains (...) ». Strasbourg, une ville à l’écoute ? Cela ne fait guère de doutes. PAsCAL siMONiN

les actuelles

quartiers

08 sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

Pratique

Mairies de quartierTél. : 03 68 98 51 32

Centre administratif1, parc de l’étoile

67076 strasbourg CedexTél. : 03 68 98 50 00

8h à 17h30, en continu du lundi au vendredi

8h30 à 12h, le samedi

strasbourg MagazineTél. : 03 68 98 68 57

Police municipaleTél. : 03 88 84 13 05

Strasbourg au hit-parade

iLs PARLENT dE NOUs

Recensement à domicile

ou en ligne11 200 foyers seront recensés à Strasbourg jusqu’au 27 février.

L’eurométropole a recruté une cinquantaine d’agents

recenseurs qui disposent d’une carte tricolore avec photo

officialisant leur fonction. Ils seront encadrés par cinq

contrôleurs et se rendront au domicile des habitants

pour leur remettre les documents nécessaires.

Les réponses resteront confi-dentielles et seront transmises

à l’Insee pour établir des statistiques anonymes, confor-mément aux lois qui protègent

la vie privée. Les habitants recensés ont aussi la possibilité

de répondre au questionnaire en ligne accessible à partir

du 21 janvier sur le site dédié. www.le-recensement-et-moi.fr

Notre cité est la 6e ville française la plus photographiée. pHOTO JéRôMe DORKeL

L’aménagement de la place d’austerlitz a été distingué. pHOTO JéRôMe DORKeL

Médiathèques Ouvrir mieux,

ouvrir autrement ?Du 1er au 29 février,

les médiathèques de la Ville et de l’eurométropole organisent

une enquête sur leurs horaires d’ouverture. Celle-ci s’adresse à ceux qui les fréquentent ou à

ceux qui ne les connaissent pas encore. Objectifs : connaître les

habitudes et mieux prendre en compte les attentes

pour être plus accessibles. Répondre au questionnaire prend moins de 5 minutes.

Rendez-vous sur http://stras.me/3v323 ou dans les médiathèques.

Un clip pour exprimer l’indicible

MEiNAU

La vidéo citoyenne « Strasbourg aime la France », publiée sur YouTube et relayée par le site web de la Ville, rend hommage aux victimes des attentats du 13 novembre.

pHOTO pHILIppe STIRNWeISS

09sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

Neudorf Toqués du bocal

Tout à la fois sobre et poignant, le clip a été tourné par le

réalisateur Hamid Der-rouich à l’initiative de deux jeunes strasbourgeoises. Ces dernières ont voulu « montrer que chacun, croyant ou non et quelles que soient ses origines, est touché et concerné par ces évènements ». Une diversité que l’on retrouve de fait dans la vidéo qui, si

elle a été tournée à la Mei-nau, réunit une quinzaine d’habitants issus de tous les quartiers de la ville. Toutes les générations sont égale-ment représentées. parmi les témoignages, pour lesquels l’ensemble des intervenants se tiennent symboliquement debout et font face à la caméra, il y a celui de Lilia, 52 ans. Si elle a participé au clip, c’est d’abord pour exprimer sa

compassion à l’égard des victimes des attentats et de leurs proches. au-delà, elle estime qu’il ne faut surtout pas sombrer « dans une division et un amalgame qui seraient destructeurs », mais au contraire « porter la fraternité plus haut encore ». autant de messages forts, condensés en quelques mots dans le clip : « Je suis peinée, choquée », peut-on notam-ment y entendre. Mais il y a aussi le « refus de la peur, de la haine et de l’ignorance » et le souhait de dire « oui à la solidarité, à l’éducation pour tous et à la France ». Un message porteur d’espoir que les partici-pants à la vidéo aimeraient voir relayer par d’autres initiatives citoyennes partout dans l’Hexagone dans les mois à venir. diMiTRi PAsCALwww.facebook.com/strasbourg aimelafrance

«C’est mon 33e Noël ici. L’année prochaine,

je serai employée », annonce Louise, occupée à remplir les ballotins de chocolat. L’épouse de Jean-Michel Helterlé accompagne l’aventure de son mari depuis que cet ancien chef pâtissier de l’auberge de l’Ill a décidé d’ouvrir son propre magasin en 1983. Installé route de Mittelhausbergen depuis l’origine, le père a été rejoint par le fils en 2012. À 35 ans, Thomas, formé en alsace, revient de paris où il a fait ses armes dans des hôtels-restaurants haut de gamme comme le Meurice ou le Lutetia, passant progressivement de simple commis à chef pâtissier. « C’est à Noël 2011 que mon père m’a demandé si je

souhaitais reprendre, raconte Thomas Helterlé. Je n’ai pas eu besoin de beaucoup réfléchir... » Si le passage de témoin se fera officiellement en 2016, la transition a déjà commencé en douceur. Une nouvelle décoration du magasin, des gâteaux au look plus épuré,

une page Facebook et bientôt un site web pour se moderniser, communiquer et se démarquer. De ce point de vue, la distinction de l’édition 2016 du guide pudlo tombe à pic : Helterlé père et fils y sont sacrés pâtissiers de l’année. s.P.

Faubourg gourmandCRONENBOURG

Une quinzaine d’habitants de divers quartiers de Strasbourg ont témoigné - pHOTO D.R.

en 2016, Louise et Jean-Michel Helterlé passeront le relais à eve et Thomas. Mais reviendront faire des extras… pHOTO pHILIppe SCHaLK

Des états-Unis à paris, il aura fallu un an et quelques pérégrinations à Carole et Clément Fleck, les anciens gérants du restaurant l’escale aux Quais, pour mettre au point leur nouveau concept : Fleck & Co propose de la gastronomie en bocal à emporter ou à se faire livrer. « On avait envie de sortir de la gastronomie traditionnelle, d’écrire un nouveau chapitre sans savoir exactement quoi faire », explique Carole Fleck. L’idée d’une prestation haut de gamme à emporter est née aux USa. « Tout est possible là-bas : les gens mangent des sandwichs au homard à 40 dollars sur un bout de trottoir ! », raconte Carole. Le déclic s’est produit à paris, chez Boco, une association de grands chefs qui proposent des plats dans des bocaux en libre service. Côté contenu, le couple et son associé arnaud perlot, ancien chef de la Vinostrada Stub, ont gardé l’idée d’une carte de restaurant en proposant une cuisine du marché à base de produits frais : sots l’y laisse en fricassée, blanquette, filet de lieu jaune rôti ou parmentier de boudin noir d’alsace, de 9 à 13 euros le bocal. Installé à la place de l’ancien traiteur italien Martino, bien connu des Neudorfois, Fleck & Co propose aussi quelques produits d’épicerie fine faits maison ou triés sur le volet. M.d.

9, rue du Ruisseau-Bleu www.fleckandco.com

10 sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

les actuelles Un projet

pour Saint-Urbain

Proximité et voirie en débat

NEUdORf

samedi 21 novembre, la visite du maire a débuté

par la médiathèque du quartier. L’espace d’accueil a été réaménagé pour un confort accru du public. Dans le même but, le déploiement du système d’identification des documents par puce électronique est en cours de finalisation. Il permettra de restituer les documents dans d’autres médiathèques. Des ateliers de lecture pour le jeune public sont par ailleurs proposés par l’équipe du site, dont Roland Ries a salué le dynamisme. La suite de la visite a permis de démentir une rumeur de fermeture du

bureau de poste de l’elsau. « Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour », a rassuré l’adjoint de quartier, eric elkouby. aux côtés du maire, il a par ailleurs indiqué que le groupe

Carrefour allait reprendre le magasin Leclerc express fermé depuis plusieurs mois. Un distributeur de billets est aussi prévu. Des résidents de la zone pavillonnaire bordant la rue Michel-ange ont quant à eux souhaité que la limitation de la vitesse à 30 km/h sur cette voie soit mieux signalée et que de nouveaux aménage-ments contribuent à la faire mieux respecter. « Il y a en effet des améliorations à apporter ici », a concédé le maire. Des solutions techniques vont être étudiées, prélude à des avancées sur ce dossier. d.P.

Conseil des Quinze

Mijot-table fête ses 10 ans

pHOTO JeaN-ReNé DeNLIKeR

ELsAU

C’était le dernier terrain en friche de la ZaC etoile, aménagée

par la Sers* : l’îlot Saint-Urbain, entre Neudorf et le centre-ville, sera urbanisé d’ici à 2020 dans le cadre d’un programme immobilier de 21 500 m2 conçu par le cabinet d’architectes LaN, associé aux Strasbourgeois de TOa. Le binôme a été sélectionné à l’issue d’un concours lancé par aDIM est, maître d’ouvrage de ce projet mixte qui combine des commerces en rez-

de-chaussée, des bureaux, un hôtel d’au moins 120 chambres de la chaîne aloft et 170 logements. Très présente sur ce programme, l’entreprise sociale pour l’habitat Domial proposera des logements en accession sociale, d’autres en locatif social et en locatif intermédiaire. elle y disposera aussi de bureaux et plurial entreprises, le groupe dont elle fait partie, y implantera son siège social.

Le jury, au sein duquel les membres des conseils de quartiers ont eu un avis consultatif, a retenu « une équipe qui alliait une fonctionnalité qui pourra encore être améliorée dans le cadre des discus-sions à venir et un signal architectural fort », estime Roland Ries. L’îlot sera en effet dominé par une tour de logements haute de 58 mètres dont la couleur rappellera le grès de la cathédrale. plus bas, les six autres bâtiments approcheront les 20 mètres. L’objectif est que cet ensemble devienne un lieu de vie diurne et nocturne, grâce à l’installation de terrasses, à des concerts organisés au bar de l’hôtel et à « des porosités entre les espaces publics et privés », selon l’expression de l’architecte Umberto Napolitano. au total, les partenaires du projet pré-voient environ 60 millions d’euros d’investissements. ThOMAs CALiNON

*Société d’aménagement et d’équipement de la région de Strasbourg

Dédiée à l’univers de la cuisine, la boutique Mijot-table a ouvert

ses portes il y a dix ans au Conseil des Quinze. Outre un

large choix d’articles haut de gamme de fabrication

européenne – poêles, casseroles garanties à vies, ustensiles,

machines à cafés –, on y trouve des cours de cuisine, une à deux fois par mois, organisés sous la houlette de chefs et de profes-

sionnels qui vous livrent presque tous leurs petits secrets. « C’est un lieu de rencontre convivial et

chaleureux qui anime le quartier, où des passionnés comme moi

viennent pour partager leurs expériences culinaires et décou-

vrir de nouvelles recettes », confie Cécile, une habituée. la boutique

Mijot-table est toujours en quête de nouveautés. La

dernière est l’extracteur de jus, un appareil très tendance pour la consommation de produits sains.

13, rue d’Ypres [email protected]

Robertsau La Nouvelle Coop

est lancée Rue Boecklin, la Nouvelle Coop,

ouverte depuis fin novembre, propose des produits locaux de

qualité et des produits bios. « J’ai rêvé d’un commerce plus

raisonnable, mon arrière- arrière-grand-père l’a fait », dit

joliment paul adam, président de la société qui détient les quatre dernières « Coopés » d’alsace.

élégant, le magasin s’identifie à une épicerie fine avec un large

choix de références. La produc-tion locale est soignée : pâtes

Thirion, foie gras du Ried, thé Shéjoma… L’enseigne

Nouvelle Coop pourrait, à terme, s’ouvrir à d’autres quartiers.

85, rue Boecklin www.nouvellecoop.alsace

Des commerces occuperont les rez-de-chaussée. pHOTO LaN-TOa

Roland Ries a échangé avec les résidents. pHOTO JéRôMe DORKeL

Un nouveau programme immobilier prendra place en bordure du parc de l’Étoile.

La voix lumineuse des habitants

CRONENBOURG

C’est un projet de démocratisation de la culture inscrit dans le contrat de ville. Après Neuhof et Hautepierre en juillet dernier, une troisième résidence artistique s’est tenue à Cronenbourg en décembre.

11sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

Quartiers ouest Un film pour penser durable

Toucher. etreindre. embrasser. puis tendre l’oreille.

S’approcher tout près pour écouter ce que les habitants d’ici ont à dire. Ce qu’ils ont dit à trois artistes venus les interroger sur leur parcours, leur vie, leurs envies, leurs rêves. Baptisée les Hommes debout, cette proposition culturelle va bien au-delà du geste artistique : « Il n’y a plus beaucoup de lieux où l’on se donne les moyens d’écouter la parole de l’autre, surtout de celui qui n’existe pas dans le champ médiatique ou culturel, note pierre amoudruz. Notre démarche est d’aller vers les gens, d’installer leur discours dans l’espace public, de restituer leur parole chez eux. » avec Valentin

Durif et Victor Roux, il a passé une semaine en résidence à Cronenbourg à tendre le micro à près de 40 habitants de tous âges, des enfants du primaire aux personnes âgées. Nicolas était l’un d’eux : « C’est une occasion rare de s’exprimer. La parole est anonyme, donc sans hypocrisie. J’ai hâte de voir le résultat », témoigne-t-il.

EXPOsiTiON dE PLEiN AiR

après coupes et montage, la trentaine d’heures de matériau sonore collecté « habillera » 16 mannequins lumineux, pour une exposi-tion éphémère en plein air. « C’est la proximité, l’inte-ractivité qui est importante : le public doit s’approcher, parler au mannequin pour déclencher sa réponse », expliquent les artistes.

Ils ont déjà déployé leurs Hommes debout dans une quinzaine de quartiers prioritaires des villes françaises. avec toujours la même démarche : (ré-)instaurer le dialogue et la rencontre. sTéPhANiE PEURièRE

Du 21 au 23 janvier, place de Haldenbourg, de 17 à 22 heures

Une résidence pour les seniorsPORT dU RhiN

a chacun sa tonalité : les man-nequins qui s’illuminent à la nuit tombée portent la parole des habitants - pHOTO aaDN

dans ce quartier en pleine croissance,

l’immeuble ne passe pas inaperçu, en raison de son architecture et de la couleur qui a été choisie pour en parer les façades. Mais la résidence « Le jardin des 2 Rives » a bien d’autres atouts pour séduire ses locataires. Destinée aux seniors retraités, elle propose

113 appartements, du studio au trois pièces, et offre nombre de services et de prestations. Devant un café, Max et Léa, deux locataires septuagénaires, évoquent leurs parcours de vie et expliquent pourquoi ils ont choisi de s’installer ici. « La maison était devenue trop grande et je voulais rester près de mes petits-enfants,

sans pour autant être un souci pour eux », explique le premier. Sa voisine, elle, avait d’autres motivations : « Veuve, sans grandes attaches ici, j’avais l’im-pression de tourner en rond entre quatre murs. Là au moins, j’ai des copines avec qui parler ! » Max apprécie de pouvoir profiter de la piscine chaque matin. Léa, quant à elle, s’est mise à l’informatique et dévalise régulièrement la médiathèque… C’est la société Ovelia qui assure la gestion de la résidence, qui présente aussi l’avantage, outre son environnement naturel sur les berges du Rhin, d’être à proximité immédiate des transports en commun et de proposer des navettes gratuites pour les courses. P.s.strasbourg@ovelia- residences-senior.com

pHOTO NaBIL BOUaZZa pHOTOgRapHY

Initiée en juin par le Club des partenaires, l’opération « Libérez votre durable attitude » s’étend dans les quartiers de Hautepierre, des poteries et du Hohberg. Orchestré autour de trois axes (économique, écologique et sociétal) et du partenariat des associations, des entreprises et des citoyens, le dispositif vise à remettre l’humain au cœur du développe-ment durable, à changer les comportements et à réfléchir à notre avenir commun et au vivre-ensemble. C’est dans ce cadre que les habitants et les partenaires ont eu une idée originale : réaliser un film. Mettre le cinéma au service de la durable attitude, il fallait l’oser, et c’est un pari largement réussi qu’on relevé les acteurs et actrices en herbe, souvent novices en la matière. partie prenante, écrit et mis en scène par patrick Chevalier, joué par les habitants, « c’est une comédie souriante pour penser l’avenir », comme l’a résumé Serge Oehler, adjoint du quartier et porteur de l’opération. C’est aussi, et surtout, une belle occasion de rire, de s’étonner, de réfléchir, tous ensemble avec la famille de Kader et Sylvie qui débat, lors du repas dominical, de l’environnement, du monde, de l’avenir. et de cette friction d’idées contradictoires ressortent une multitude d’anecdotes, d’arguments, de gestes à adopter pour façonner un monde plus écologique, plus solidaire, plus humain… C’est un film local pour penser durable. alors courrez le voir ! v.k.

Un havre de paix, entre la nature et la ville. pHOTO JéRôMe DORKeL

12 sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

travaux L’IHU, un bâtiment innovant

La place Helbling, poumon vert et lieu de détente

CAMPUs MédiCAL

sur l’ensemble du site Malraux, l’augmentation

importante de la densité d’habitants et d’usagers des divers commerces et services a rendu encore plus nécessaire le besoin d’espaces verts de proximité. Un important travail de concertation mené avec les habitants a ainsi permis de dégager les lignes forces de l’aménagement et de la végétalisation de la place Jeanne-Helbling. À la fois poumon vert et espace ombragé, la place a été conçue comme un

lieu de convivialité, suscep-tible également d’accueillir

ponctuellement des animations. elle associera un lieu de détente, généreusement planté dans sa partie ouest, et une zone plus dégagée, côté UgC, qui sera équipée de quelques jeux pour enfants et de bancs. ainsi, progressivement, c’est un nouveau « centre-ville » qui émerge. au total, ce sont cinq hectares d’espaces publics qui seront aménagés autour du bassin d’austerlitz d’ici 2018. P.s.

Rue de Wattwiller

Réaménagement cet été

Lieu de soins, de recherche et de formation, le nouvel Institut hospitalo-universitaire va bientôt s’installer dans un immeuble de 13 000 m2.

PREsQU’îLE MALRAUX

dans le cadre du programme d’inves-tissements d’avenir

(pIa), le CHU de Strasbourg, l’Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif (Ircad) et l’Université de Strasbourg, en lien avec de nombreux partenaires industriels, ont obtenu la création d’un Ins-titut hospitalo-universitaire (IHU). Ce projet, porté le professeur Jacques Mares-caux, à la tête de l’Ircad, a

bénéficié d’un soutien fort de la Ville de Strasbourg, mais aussi du Département et de la Région alsace. L’IHU, qui portera le nom d’Institut de chirurgie guidée par l’image, sera hébergé dans un bâtiment en construction situé au cœur du site de l’Hôpital civil. D’une surface de 13 000 m2, il sera relié au Nouvel hôpital civil (NHC) et à l’Ircad. « Les grandes lignes

architecturales reposaient sur trois points importants, explique Noémie Weibel, architecte coordinatrice. L’intégration dans un site historique existant, l’affirmation d’une identité propre et contemporaine et la recherche de la fonctionnalité et de la modernité. » Les concep-teurs ont également dû tenir compte des prescrip-tions des architectes des Bâtiments de France. esthétiquement, le bâti-ment joue sur deux maté-riaux principaux utilisés en façade : des panneaux de bardage d’aluminium irisés, dorés ou argentés selon l’angle de vue et la luminosité ambiante, qui contrasteront avec une couverture végétalisée. Le bâtiment sera surmonté d’une toiture en attique. Les travaux ont été réalisés dans des délais très courts : ils ont débuté en juin 2014 pour une livraison fin mars 2016. PAsCAL siMONiN

Une réunion publique a eu lieu mi-décembre au sujet du

réaménagement de la rue et de la place de Wattwiller, dans

le quartier de la Musau. a partir de nombreux constats

réalisés sur le terrain, les services municipaux ont défini

les objectifs. pour la partie rue, la sécurisation de l’entrée de

l’école maternelle, la création de cheminements piétons

confortables et protégés, la rénovation de l’éclairage public

et le passage en zone 30 sont au programme. Quant à la place,

mieux éclairée, elle se posera en lieu de vie et de manifestations. elle sera partiellement végéta-

lisée et accueillera des bancs ainsi qu’un boulodrome. Selon le calendrier prévisionnel, les

travaux se dérouleront de mi-juin à mi-septembre prochains.

Logement Solignac

fait peau neuveLa cité Solignac, dans le

quartier du Neuhof, a bénéficié de travaux d’envergure.

Treize bâtiments, représentant un total de 278 logements,

sont concernés. Leurs accès ont été reconfigurés, les halls

d’immeubles ont été rénovés et 276 logements sont désormais équipés de balcons de 6,48 m2.

D’importants travaux d’isolation thermique ont également

été réalisés, la consommation des bâtiments ayant été divisée par trois.

Le montant de ces réhabilita-tions, dans cette cité gérée par

Habitation Moderne, s’élève à un peu plus de 10,5 millions d’euros.

entamés en octobre 2014, tous les travaux seront terminés

en ce début d’année.

L’entreprise strasbourgeoise Soprema assure les travaux d’étanchéité, de bardage et de couverture de ce chantier - pHOTO D.R. SOpReMa

Une place appelée à prendre un rôle central. pHOTO JéRôMe DORKeL

Un « miroir magique » pour les amoureux

sAiNT-vALENTiN

L’opération Strasbourg Mon Amour fête son quatrième anniversaire. Avec une nouveauté : un chapiteau implanté place Kléber.

13sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

«Le normal et le patholo-gique ». C’est le thème

retenu cette année par les organisateurs du Forum européen de bioéthique, qui se tiendra du 25 au 30 janvier. Créé en 2011, cet événement est un temps fort d’échanges entre experts et grand public pour rendre accessibles les questions de bioéthique et « penser l’Homme face aux progrès de la science qui touchent son corps », rappelle le professeur Israël Nisand, son président. au programme de cette édition, pas moins de 35 débats, 135 experts,

40 grands témoins issus du public et la présence de quelque 370 scolaires.

Qu’est-ce qui relève de la norme ou au contraire de la pathologie lorsqu’il s’agit de notre cerveau, de sexe, du fonctionnement de notre société, de la fin de vie, de nos gènes ? Où placer le seuil ? est-il le même pour tous ? peut-il changer selon les lieux ou les époques ? Voilà autant de points de départ pour une semaine entière de partage et de débats, qui contribuera, une fois de plus, à « ne pas laisser le monde filer sans le comprendre », selon les mots d’Israël Nisand. v.k.

www.forumeuropeendebioethique.euentrée libre et gratuite

Salon Bon voyage

Pour la quatrième année, Strasbourg fait la fête aux amoureux.

a l’occasion de la Saint-Valentin, la ville s’animera dix jours durant au rythme d’événements poétiques, culturels ou gastronomiques. Coup de projecteur sur les temps forts de l’événement. Rendez-vous au « Magic Mirror » Un chapiteau sera installé sur la place Kléber. Il s’agit d’un « Magic Mirror ». « Ces installations sont nées dans les années 1920. C’était des salles de bal itinérantes dans les campagnes, avec

de magnifiques boiseries et de grandes tentures », décrit patrice geny, direc-teur de l’Office de tourisme de Strasbourg et de sa région (OTSR). Le « Magic Mirror » accueillera un éphémère Café des amours, lieu incontournable de cette édition, qui proposera petite restauration, concerts et spectacles. C’est aussi là qu’aura lieu la Slow party, programmée le 13 février. sheller en concert Le chanteur vient de sortir un nouvel album, après sept ans d’absence discogra-phique. Le 11 février,

il donnera un concert dans une configuration piano et quatuor à cordes. Le lendemain, l’Orchestre phil-harmonique de Strasbourg proposera pour sa part le concert « Un autre rêve amé-ricain », avec entre autres des œuvres de gershwin et prokofiev. Le spectacle de clôture, « a Queen of Heart », dimanche 14 février, permettra de découvrir la chanteuse franco-améri-caine Rosemary Standley, du groupe Moriarty, qui reprendra des standards du XXe siècle. dîner à l’hôtel de ville Jusqu’à présent organisé à l’aubette, le dîner gastro-nomique proposé par les chefs et maîtres-artisans de l’association etoiles d’alsace investit cette année quatre salons de l’Hôtel de ville, place Broglie. Une centaine de couples auront le privilège de s’y régaler. ThOMAs CALiNON

programme et tarifs : www.strasbourg-monamour.eu ; billetterie à l’Office de tourisme de Strasbourg, 17 place de la Cathédrale ou par téléphone au 03 88 52 28 22

Normal ou pas ?fORUM dE BiOéThiQUE

Le « Magic Mirror » accueillera café, concerts, spectacles… pHOTO OTSR

La 23e édition de Tourissimo, le salon du tourisme, des loisirs et du bien-être, vous donnera des idées de voyages pour l’été, mais aussi pour toutes les occasions de s’évader au fil de l’année. Des séjours traditionnels jusqu’aux vacances insolites, le choix ne manquera pas, ni dans les destinations proposées, ni dans la manière d’en profiter pleinement. D’intéressantes offres à prix réduits permettront aussi aux visiteurs de réaliser quelques économies, toujours bienvenues, sur de nombreuses destinations. Bref, un petit tour(issimo) s’impose. Du 29 au 31 janvier. parc des expositions du Wacken.

www.tourissimo-strasbourg.com

Une affiche, des valeurs

« Liberté, égalité, fraternité. » après les attentats du 13 novembre, Strasbourg a pris l’initiative de faire réaliser une affiche qui exprime l’attachement de la Ville et de ses citoyens aux valeurs républicaines. De nombreux habitants se sont rendus au centre administratif pour s’en procurer un ou plusieurs exemplaires. « Le graphisme est vraiment superbe, commente philippe, reparti peu avant Noël avec un rouleau de quatre affiches sous le bras. Je pars la semaine prochaine en Russie et je les emmènerai dans l’institut de traduction où je me rends, parce que cela me semble être une magnifique représentation de ce qu’est la France. » L’affiche est désormais téléchargeable en haute définition sur le site de la Ville : stras.me/lqwew.

« Notre voiture, c’est notre bureau ! », lancent Sandrine Cas-

telain, médecin scolaire, et aurélie armant, infirmière. Même si une partie du suivi est informatisé, chacune balade d’école en école une valise roulante pleine de dossiers médicaux. elles veillent sur le secteur de Cronenbourg. alors qu’ail-leurs en France, la santé scolaire est une compé-tence de l’education natio-nale, elle fait partie depuis 1903 des compétences de la

Ville, qui emploie 15 agents pour cette mission. Stras-bourg accueillera d’ailleurs le 22 janvier une rencontre nationale des villes ayant des compétences en santé scolaire. Tous les Cp passent la visite médicale d’admission. « Il s’agit de dépister d’éven-tuels difficultés, de repérer des troubles avant le deu-xième bilan systématique, en Ce2, où on s’intéresse en plus à la croissance, à l’hygiène de vie. Déceler un bouchon dans l’oreille

suffit parfois à débloquer l’apprentissage », explique Sandrine. Les visites indi-viduelles sont l’occasion d’éduquer à la santé, comme les interventions en classe. « Les élèves connaissent le refrain des cinq fruits et légumes par jour, des produits laitiers, du brossage de dents, mais ils ont parfois du mal à se l’appliquer. On échange et on les aide », relate aurélie. elles ont aussi la charge de plus de 450 projets d’accueil individualisés (paI) pour les enfants malades ou handicapés qui ont besoin d’aménagements ou de traitements. Il leur arrive également de faire des signalements pour maltrai-tance, « davantage pour né-gligence que pour violences physiques », indiquent-elles. elles effectuent enfin une veille épidémiologique, font remonter des données au niveau national et, en cas d’évènement dramatique exceptionnel, mettent sur pied une cellule d’écoute. sOPhiE MOREL

Aux petits soins pour les écoliers

sANTé sCOLAiRE

Infirmières et médecins scolaires veillent sur les 114 écoles de Strasbourg, pour qu’aucun petit ou gros bobo ne vienne entraver l’apprentissage.

SantéMangez mieux,

bougez mieux

14 sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

Créé notamment par Michel Cymes, le Club prévention santé

organise une conférence sur le thème « Bien manger, bien

bouger ». gratuite et destinée au grand public, elle sera animée par Jamy gourmaud, présentateur de

l’émission « C’est pas sorcier », qui évoquera de manière ludique

et interactive l’importance de l’équilibre alimentaire et de

l’activité physique. La Ville est partenaire de cette conférence

car « elle entre en résonance avec notre politique », explique

alexandre Feltz, adjoint en charge de la santé : « Nous avons

supprimé la collation matinale dans les écoles pour lutter

contre l’obésité infantile et nous avons lancé l’action “Je me bouge

dans mon quartier” pour augmenter l’activité physique

des parents et des enfants dans les quartiers populaires. »

Le 29 janvier, à 18h, au palais de la musique et des congrès.

entrée libre sur inscription. Infos sur www.strasbourg.eu

Un calendrier pour s’ouvrir à l’autre RELiGiONs

HygièneGare

aux punaises de litDifficilement visibles à l’œil nu,

les punaises de lit fuient la lumière et s’activent la nuit,

durant laquelle elles se nour-rissent de sang humain.

Des piqures sur le corps ou des tâches de sang sur les draps

signalent leur présence. Si les pièces encombrées ou les cloisons

fissurées peuvent faciliter leur prolifération, les punaises de

lit infestent aussi bien les loge-ments propres que ceux qui sont

insalubres. La lutte contre ces insectes étant un exercice com-

plexe, il est recommandé d’inter-venir le plus rapidement possible

afin de ne pas risquer d’étendre le problème à d’autres logements

voisins ou à des lieux publics. pour cela, le service Hygiène

et santé environnementale de la Ville de Strasbourg peut vous

conseiller et vous orienter. N’hésitez pas à le solliciter !

Infos et contact : stras.me/nyxfk ; 03 68 98 50 00, poste 81508 ;

[email protected].

les actuelles

Strasbourg est l’une des rares villes à avoir les compétences en santé scolaire - pHOTO pHILIppe SCHaLK

Disponible gratuitement en mairies.

La quatrième édition du calendrier interreligieux

de la Ville de Strasbourg vient d’être publiée. Réalisée en collaboration étroite avec les différentes confessions, elle met en lumière les temps forts qui rythment les rites bahá’í, bouddhiste, catholique, chrétien orthodoxe, hindou, juif, musulman et protes-tant. Destiné à favoriser le respect mutuel entre les communautés, le calendrier 2016 s’attache à mieux faire connaître les grandes figures des différents cultes. « Cette vocation pédagogique devient plus que jamais essentielle après les événements dra-matiques qui ont accablé la France avec les attentats terroristes du début et de la fin de l’année 2015, qui ont

précisément voulu porter atteinte à ce qui fait l’esprit français : l’ouverture à l’autre, l’acceptation de la différence et le brassage de cultures », estime le maire, Roland Ries, dans la préface de l’ouvrage. Jean-paul Costa, président de l’Institut international des droits de l’Homme et ancien président de la Cour européenne des droits de

l’Homme, estime pour sa part que la Ville émet ainsi « un message de paix, de tolérance et de dialogue ». Tiré à 15 000 exemplaires, le calendrier est disponible à l’accueil du centre administra-tif, dans les mairies de quartier, les bibliothèques et auprès des différents cultes. T.C.

15sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

Chantier(s) sur les quais

URBANisME

Le quai des Bateliers sera fermé à la circulation deux mois durant en raison de travaux. Une occasion de réfléchir de manière globale à l’aménagement des quais sud de l’Ill.

Gros travaux en pers-pective entre grande Île et Krutenau !

De début juin jusqu’à début août, la circulation automobile sera totalement coupée sur le quai des Bateliers, dans sa portion allant de la rue de Zurich à la place du Corbeau. Il s’agit de procéder au remplace-ment d’une très grosse (600 mm de diamètre)

et très vieille (elle date de 1872) conduite d’eau potable qui alimente l’ellipse insulaire, ainsi que de gainer une conduite d’eaux usées. Une réunion publique est organisée le 22 janvier pour présenter le dispositif mis en place au-tour de cet important chan-tier et évoquer plus large-ment l’avenir de l’ensemble des quais sud de l’Ill, dont

l’aménagement actuel crée une coupure entre grande Île et Krutenau. L’absence de voitures durant les travaux permettra dans un premier temps d’expérimenter, en libérant l’espace pour les piétons et les vélos. Des animations seront aussi organisées les week-ends. Dans le cadre de la démarche de concertation lancée lors de la réunion publique, la réflexion à moyen terme portera sur les actions à engager pour atténuer l’effet frontière des quais. L’objectif général est de parvenir à des circulations plus douces, plus apaisées, et de retisser des liens avec la rivière, en imaginant des transitions moins abruptes entre eau et bitume et en (ré)aména-geant promenades ou espaces verts. ThOMAs CALiNON

6400 m² de jardins partagés Au cœur du parc naturel

urbain Ill-Bruche, situé sur les quartiers de la Montagne-Verte, de l’elsau et de Koenigshoffen, un parc potager en mode participatif va ouvrir, sur le site Saint-gall. Les objectifs sont multiples. Ils visent notamment à soutenir les activités de culture vivrière locale. Ou encore à propo-ser des actions collectives et pédagogiques liées au pouvoir nourricier de la terre et aux techniques de jardinage au naturel. C’est un retour au jardin, tous ensemble. elaboré de manière participative au sein d’un « atelier Saint-gall » depuis 2012, le projet plaît : quatre associations se sont portées volontaires pour le développer. C’est donc un

groupement de jardins partagés et pédagogiques qui voit le jour. Le terrain, d’une surface de 6410 m², sera géré collectivement par paReNchantement, germes d’espoir, ecole Michaël et La Maison du compost. Il devrait permettre à de nouveaux jardiniers de pratiquer.

a charge, pour chaque association, de gérer sa partie de terrain et d’y développer son ou ses projet(s), mais aussi de contribuer à l’entretien du verger et des parties communes. L’inauguration de ces nouveaux jardins aura lieu au printemps. v.k.

PARC NATUREL URBAiN

pHOTO JéRôMe DORKeL

David Thiriet, Quentin Zimmermann et philippe pollaert viennent d’ouvrir la boutique « Locked grooves ». Dédiée au disque vinyle neuf et d’occasion, elle propose aussi des accessoires tels que les diamants des têtes de lecture des platines. La boutique expose par ailleurs des objets inspirés des années 50-60 où le vinyle régnait sans partage. Les bacs réunissent près de 4000 réfé-rences, dans pratiquement tous les genres : jazz, électro-house, reggae, disco, hip-hop, musique classique… On peut écouter sur place avant de faire son choix. Un vrai bonheur pour les mélomanes !15, rue de la Division Leclerc Tél. : 03 69 82 62 39 www.facebook.com/lockedgrooves

De juin à août, des travaux seront menés sur les conduites. pHOTO JeaN-ReNé DeNLIKeR

Les nouveaux jardins s’ajoutent au jardin partagé de l’association Brin paille alsace, juste à côté - pHOTO paTRICK BOgNeR

Commerce Des microsillons dans les bacs

Le stationnement en voirie est désormais payant entre 12h et 14h. entrée en vigueur à Strasbourg le 1er janvier, cette mesure était déjà appliquée par la plupart des grandes villes françaises. L’objectif est de favoriser la rotation des voitures pour permettre aux visiteurs et aux clients d’accéder facilement au centre-ville et à ses commerces, qui restent souvent ouverts durant la pause méridienne. pour les stationnements longs, il faut donc privilégier les places situées en zone verte (1€ les 3h), les parkings en ouvrage et les parkings relais p+R, dont le coût pour une journée entière (4,10€ sauf pour le p+R Rotonde) est inférieur à celui de deux heures de stationnement dans l’ellipse insulaire. Une campagne d’information est prévue ce début d’année.

Stationnement Du nouveau à midi

daniel, un regard sur la première partie de saison ? Des débuts remarquables en haut du classement, puis une série délicate de sept défaites, un mois de décembre excellent avec cinq victoires et des points à chaque match. plus que jamais, nous visons les play-offs, qui concerneront les huit meilleurs équipes de la saison régulière. Cette saison est importante, puisqu’elle préfigure la future Ligue Magnus, qui ne comportera plus que douze clubs. justement, cette Ligue professionnelle, vous y aurez votre place ? Ce sera sûrement com-pliqué. pas sportivement, car on y arrive toujours à peu près, du moins dans la configuration actuelle.

Mais au niveau financier, c’est plus compliqué. Les dirigeants font un boulot énorme pour trouver des partenaires. Mais la Fédération met la barre très haut et, parfois,

on se demande qui va nous aider. Même si ce n’est pas forcément le bon moment, il va falloir vraisemblablement aller voir les collectivités. sur un plan plus personnel, la lassitude ne vous guette-elle pas, après 26 ans ici ? Non, je n’en ai pas encore marre. Le manque de moyens nous oblige à être constamment en alerte, alors forcément la lassitude ne vient pas. Si on avait plus d’argent, on pourrait peut-être se permettre d’avoir des états d’âme (sourire)… Mais avec les grands défis qui s’annoncent, l’obligation qui est la nôtre de structu-rer et de professionnaliser le club, je ne pense pas être lassé de sitôt.PROPOs RECUEiLLis PAR PAsCAL siMONiN

« Qui va nous aider ? »hOCkEy sUR GLACE

Daniel Bourdages, entraîneur de l’Étoile noire, n’ignore pas l’ampleur du virage que va rapidement devoir prendre son club pour figurer en Ligue professionnelle.

Sport au féminin

Strasbourg récompensée

16 sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

« C’est mieux que l’école ! »

Quelle ambiance ! en ce froid vendredi matin

du 4 décembre, les élèves de Ce1-Ce2 venus de trois écoles de la Meinau sont en forme. C’est la treizième édition du challenge de la Saint-Nicolas, organisé par l’Office des sports et parrainé par le Conseil de l’europe, pour le plus grand bonheur des 150 enfants répartis sur les sept ateliers

du gymnase Jean-Nicolas Muller. a l’atelier basket, Moncif, de l’école Meinau, slalome entre les plots et inscrit son panier. a 9 ans, il dit qu’il « joue en club ». Où ? « euh, à côté de la SIg… » Mais il préfère « le foot et le karaté ». Sa copine de classe, Oumayam, a aussi tenté sa chance : « J’ai marqué tous les coups ! » Ses voisins

contestent : « La menteuse, t’as raté ! » Vivement l’arbitrage vidéo... Rayon trottinette, une joyeuse bande de l’école Fischart attend son tour. « On aime bien les parcours », explique Yassine. « J’en fais presque tous les jours. enfin, des fois... » L’atelier connaît un grand succès. avant le goûter, dans l’espace dédié à la gym, les enfants de la Canardière s’apprêtent à prendre possession des tapis. Kamel, 8 ans, est content d’être là : « C’est mieux que l’école ! » Quelques parents, ravis, prennent des photos. a l’heure du chocolat chaud et du traditionnel mannele, tout le monde se range en silence. Un instituteur constate, étonné : « Qu’est-ce qu’ils sont sages ! » Voilà qui évite au père Fouettard un déplacement inutile. P.s.

ChALLENGE

Le coach québécois est en place depuis 1990. pHOTO JéRôMe DORKeL

sports

pHOTO THIeRRY SUZaN

150 enfants se sont frottés à sept ateliers. pHOTO pHILIppe STIRNWeISS

a l’occasion de la quatrième édition de la nuit du sport

féminin, la Ville de Strasbourg a été récompensée pour ses

diverses actions dans le domaine, à travers la remise du

« prix de l’initiative sport féminin ». Les organisateurs (Sportiva-infos et dfO, Les editions), sous le haut

patronage de Thierry Braillard, secrétaire d’etat aux Sports, ont ainsi souhaité saluer les

actions mises en œuvre dans le domaine du développement de

l’offre : pratiques sportives durant la pause méridienne,

animations « sport en famille », sport sur ordonnance, tournées

d’animation, développement des pratiques douces dans les parcs

et les équipements... Ils ont aussi voulu mettre en lumière

le soutien apporté aux associations pour qu’elles

s’engagent dans le sport au féminin à travers, notamment,

des majorations de subventions en fonction du nombre de

licenciées. par ailleurs, outre la campagne de communication

« L’autre moitié du sport », qui avait salué de jeunes sportives

strasbourgeoises de haut niveau, la Ville accueille des événements

tels que la course la Strasbour-geoise et les Internationaux

de tennis féminin. Sans compter des rencontres de prestige :

le match de foot France- allemagne en février 2013 ou des compétitions internationales, tels

les championnats du monde de hockey sur glace.

entre valorisation de la pratique quotidienne et organisation de

manifestations d’envergure, Strasbourg peut légitimement

s’enorgueillir de ce trophée. P.s.

17sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

Le doyen prépare l’avenirOMNisPORTs

L’association sportive strasbourgeoise, le plus ancien de nos clubs omnisports, bénéficie d’infrastructures remarquables et frôle le millier de licenciés.

Le doyen des clubs sportifs strasbour-geois a déjà, allégre-

ment, passé le cap du siècle d’existence. Née en 1890, l’aS Strasbourg a su en remontrer et survivre à beaucoup, même si, historiquement, le Havre athlétique Club, fondé par des anglais et toujours en activité, a vu le jour 18 ans plus tôt. Depuis ses débuts ancrée au Tivoli, l’associa-tion ne l’a quitté qu’en 2006, année au cours de laquelle elle a pris possession d’un superbe territoire de six hectares, situé à la Ro-tonde, sur d’anciens jardins

maraîchers. Le complexe est imposant : deux terrains de football en synthétique, un stade de lancer, une piste d’athlétisme. en prime, le (certainement) plus beau gymnase de Strasbourg. Le tout est entretenu par la Ville.

déMéNAGEMENT à LA ROTONdE

Le président Roland Bald, désormais retraité mais présent au quotidien – tout comme le secrétaire général, Jacques Milleliri, qui aligne gaiement

jusqu’à quinze heures par jour bénévolement –, se souvient du crève-cœur que fut ce déménagement, lié à l’extension du parc des expositions. « Certains anciens l’ont mal vécu. Mais l’occasion était trop belle. Le club et ses sections ont pu ainsi renaître de leurs cendres. » De fait, en comparaison des quelque 300 membres d’il y a dix ans, on frôle désormais le millier. en déménageant, l’aSS a aussi gagné en diversité, avec aujourd’hui 27 nationalités représentées au sein du club. Quelques tensions ont pu naître au moment de l’implantation

avec l’un ou l’autre club de l’ouest, mais elles ont été vite résorbées. Force est de constater que la greffe a bien pris et qu’elle a donné de beaux fruits. Résumons : 500 licenciés en foot, 200 en athlétisme, 190 en basket. S’y ajoute la nouvelle section Touch rugby et ses soixante licenciés. en termes de hiérarchie sportive, par contre, difficile pour chacune des sections de viser le haut niveau. « Nous restons modestes dans l’approche financière, admet Roland Bald. 250 000 euros de budget, cela peut sembler beaucoup. Mais avec un millier de licenciés, il faut relativiser et vivre avec la calculette. » pour le club doyen, le développement futur s’écrira, pour une part, dans le sport loisir. La mécanique est enclenchée. elle s’inscrit parfaitement dans l’his-toire : les jeunes gens qui créèrent le club en 1890 avaient-ils un autre but que de se distraire, en pratiquant, à l’époque, le soccer et l’athlétisme ? 125 ans après, la philosophie n’a pas vraiment changé.PAsCAL siMONiN

La jeune section Touch de l’aSS a organisé, le 12 décembre, la septième édition de son tournoi de Noël. « pour ceux qui ne connaissent pas ce sport, retenez que ce rugby sans placage est inspiré du jeu à treize. Le Touch privilégie le jeu d’équipe, en faisant appel à des qualités de techniques individuelles et collectives, de rapidité et d’agilité. C’est un sport qui

demande une logistique simple et qui a la particula-rité de pouvoir se jouer en mixte », explique le président (et joueur) Thibault Zettel. Côté terrain, c’est l’équipe d’edimbourg qui l’a emporté en finale, en battant Berlin. L’équipe 1 de Strasbourg s’est adjugé la troisième place, au terme d’une compétition d’un excellent niveau. P.s.

Le tournoi de Touch rugby remporté par Edimbourg

Un sport qui se prête totalement à la mixité. pHOTO pHILIppe SCHaLK

Dans le salon des trophées, la jeunesse ambitieuse de l’aSS. pHOTO pHILIppe SCHaLK

Le foot, années 1920.

18 sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

Malgré un contexte économique difficile et un manque de visibilité sur les moyens, les investissements vont permettre le lancement de chantiers structurants et de proximité.

28 nouveaux projets pour faire grandir la ville

BUdGET 2016

«Le contexte est difficile, que l’on se place au niveau national, régional,

financier. Les incertitudes sont fortes, expose Olivier Bitz, adjoint au maire en charge des finances. La période est particulière-ment compliquée pour les collectivités territoriales, qui pâtissent d’une réduction de la visibilité sur l’évolution de leurs moyens en lien, notamment, avec la réforme de la DgF », la dotation globale de fonctionnement, qui est la plus importante contribution de l’état aux budgets des collectivités ter-ritoriales. Malgré la conjonc-ture, le budget a été voté « en temps et en heure ». Il traduit bien les priorités politiques du mandat, avec

une large part accordée à l’éducation et à la petite enfance (24% du budget total), la culture (18%), l’aménagement de l’espace urbain et l’environnement (11%), le sport (6%) et l’action sociale (6%).

EffORTs sUR LEs déPENsEs dE fONCTiONNEMENT

« Les dépenses, ont indiqué les élus lors de la présenta-tion du budget primitif 2016, sont adaptées aux capacités réelles de la Ville. » Ce qui implique des efforts encore jamais réalisés sur les dépenses de fonctionne-ment, qui n’évoluent que de +0,3%, une hausse inférieure à l’inflation prévisionnelle (1%). La masse salariale

reste stable, conformément aux objectifs prévus sur le mandat. L’optimisation des services et la réduction de nombre d’emplois au sein de la collectivité n’ont pas eu d’impact sur la qualité de services aux Strasbourgeois. pour compenser la baisse de la DgF, le budget prévoit par ailleurs une légère baisse de l’investissement ainsi qu’un recours modéré à la fiscalité (+2,5%). Concernant la pression fiscale, justement, il est bon de rappeler que Strasbourg fi-gure parmi les grandes villes où elle est la plus faible, résultat d’une politique de non-augmentation des impôts entre 2005 et 2014. De même, avec une dette qui passe de 223 M€ (2015)

à 249 M€, soit 798 euros par habitant, Strasbourg reste la sixième grande ville la moins endettée de France. La structure de la dette est saine et les taux d’emprunt très faibles, ce qui dégage éga-lement une marge de ma-nœuvre budgétaire. au total, le budget atteint 501,7 M€, soit 373,1 M€ de crédits de fonctionnement et 128,6 M€ de crédits d’investissement. Le niveau d’investissements opérationnels s’établit à 90,8 M€. De quoi lancer 28 nouveaux projets, en plus de ceux déjà en cours, et soutenir ainsi l’économie lo-cale et la création d’emplois, mais aussi la qualité de vie des générations futures.

dOssiER RéALisé PAR ThOMAs CALiNON ET véRONiQUE kOLB

au Wacken, le Quartier d’affaires international a vocation à devenir l’une des vitrines du dynamisme de Strasbourg. pHOTO aeR

dossier

n Emprunts : 43,8 Me

n Produits des cessions : 22,7 Me

n dotations : 14 Me au titre du fonds de compensation de la TVa et 1 Me au titre de la taxe d’aménagement

n subventions et autres ressources : 9,3 Me

Le financement des investissements

sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016 19

Le budget primitif 2016 de la Ville de Strasbourg s’établit à 501,7 ME, dont 200 ME de dépenses de personnel. Le total des crédits de fonctionnement s’élève à 373,1 ME. Les crédits d’investissements atteignent 128,6 ME, dont 90,8 ME d’investissements opérationnels.

501ME

INFOgRapHIeS paSCaL THeVeNIN

érigé en décembre, le pont Citadelle est l’un des deux ouvrages d’art construits pour l’extension du tram vers Kehl. pHOTO JéRôMe DORKeL

20 sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

Le tram à la Robertsau et à Koenigshoffen TRANsPORTs

alors que les ponts récemment lancés au-dessus du Rhin et du bassin de la Citadelle témoignent de la bonne avancée du tram vers Kehl, le réseau s’enrichira à l’horizon 2019 de deux nouvelles extensions au profit des quartiers strasbourgeois. Trois stations seront ainsi créées pour amener les

rames de la ligne e jusqu’au cœur de la Robertsau, à l’arrêt papeterie/Niederau. Ce projet porté par l’eurométropole affiche un budget de 19,4 M€, dont 7,6 M€ de subventions de l’etat et de la Région. « Nous espérons 7000 voyageurs supplémentaires, soit une augmentation de 15% par rapport à la

fréquentation actuelle », indique Roland Ries. a l’ouest, vers Koenigshoffen, l’extension du tramway se fera en deux phases : du centre-ville jusqu’à l’allée des Contes d’abord, via la plateforme des lignes B et F actuelles puis la route des Romains ; puis jusqu’aux secteurs Hohberg et poteries, après 2020.

par ailleurs, le bus à haut niveau de service (BHNS) circulant entre l’espace européen de l’entreprise et la gare centrale sera prolongé par les grands boulevards et les quais jusqu’au parc de l’etoile. Ce « bouclage sud » permettra d’éviter l’engorgement du carrefour de la place de l’Homme de Fer.

Wacken-Europe et Deux-Rives en chantierURBANisME

L’année 2016 sera marquée par l’achèvement de l’extension et de la restructuration du palais de la musique et des congrès, un chantier porté par l’eurométropole qui a mobilisé plus de 80 M€. Il s’inscrit dans le cadre du projet global Wacken-europe, qui comprend également la construction du Quartier d’affaires international, un projet mixte à forte vocation tertiaire qui doit devenir une des vitrines du dynamisme de Strasbourg. La première phase, au sud du boulevard de Dresde, comptera 75 000 m2 de bureaux, commerces et logements, ainsi que 30 000 m2 réservés

aux besoins des Institutions européennes. Du côté de l’axe Deux-Rives, un projet vient d’être sélectionné pour l’aménagement de l’îlot Saint-Urbain (lire page 10) et les grues continuent à s’activer au-dessus de l’écoquartier Danube et dans le secteur du port du Rhin. La « nouvelle ville » qui se construit entre le Heyritz et Kehl s’appuiera sur des signaux architecturaux forts tels que les trois tours du projet Black Swans et la tour à énergie positive elithis, dont les premières pierres ont été posées à l’automne. Ces chantiers s’achèveront en 2017.

dossier

après la livraison de l’aile Schweitzer, l’année 2016 sera celle de la finalisation de l’extension du pMC - pHOTO JéRôMe DORKeL

Le programme de l’île des sports, au Wacken, se poursuit en 2016. Une enveloppe de 6 M€ doit notamment permettre de terminer l’aménagement de terrains, la construction de vestiaires, d’un club house et d’un accueil de loisirs. Tout près de là, à l’entrée de la Robertsau, c’est la construction d’un nouveau gymnase d’un coût de 6,3 M€ qui va débuter. Le budget 2016 de la Ville intègre également des crédits pour les travaux de réfection en cours à l’Ill Tennis Club (2,2 M€), ainsi que la restructuration et l’extension des vestiaires du stade de la Canardière (0,9 M€). parmi les

nouveaux projets figurent la rénovation du gymnase de la Canardière, une opération dont le budget total s’élève à 2,5 M€, l’aménagement d’un terrain synthétique à la place du terrain en herbe et la construction de vestiaires au stade exès, à Cronenbourg (2,2 M€), ou encore la dernière tranche de la mise aux normes du hall Jean-Nicolas Muller, à la Meinau (1,8 M€). par ailleurs, l’euro- métropole poursuit l’ambitieux programme de modernisation, d’extension et de diversification de l’offre de la piscine de Hautepierre, pour laquelle 4,8 M€ doivent être engagés en 2016, sur un budget total de 15 M€.

Des investissements au cœur des quartierssPORTs

sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016 21

Musiques et spectacle vivantCULTURE

avec 18%, soit 82,3 M€, la culture est le 3e poste le plus important du budget. 46,9 M€ sont consacrés aux dépenses de personnel, et 30,7 M€ sont affectés au fonctionnement des institutions culturelles : associations (9,8 M€ de subventions), organisation d’évènements, Opéra du Rhin, musées, orchestre philharmonique, écoles de musique (1,3 M€), médiathèques, Conservatoire… Du côté des investissements, deux nouveaux projets seront lancés cette année : la

rénovation du Hall des Chars (coût total : 300 000 €) et la construction d’une salle de convivialité au cœur de l’espace culturel Django Reinhardt (160 000 €). au sein du quartier d’affaires international, la reconstruction du théâtre du Maillon absorbera 800 000 € (sur un total estimé à 25 M€). La rénovation des scènes des musiques actuelles (Laiterie et Molodoï) se poursuit, tandis que la deuxième tranche de la rénovation du palais des fêtes va débuter, avec 300 000 € de crédits engagés cette année.

après la livraison de l’aile Schweitzer, l’année 2016 sera celle de la finalisation de l’extension du pMC - pHOTO JéRôMe DORKeL

en investissement comme en fonctionnement, la part consacrée à l’éducation et à la petite enfance représente près d’un quart des volumes financiers. On compte ainsi 12,8 M€ de subventions pour le secteur de la petite enfance, 8,6 M€ pour les activités périscolaires et éducatives et 3,7 M€ pour la maintenance des bâtiments. L’investissement, lui, concerne le financement de projets récemment livrés, comme l’école européenne (3,2 M€) et l’école primaire du Rhin-maison de la petite enfance (0,7 M€), mais aussi, et surtout, de nouveaux

programmes. ainsi, l’école primaire Louvois (2,7 M€ en 2016 sur 7,25 M€ au total) et l’école maternelle de Cronenbourg centre feront l’objet de travaux, un pôle associatif sera créé aux poteries (1,2 M€ d’investissement cette année sur un programme de 5 M€), en lien avec l’extension de l’école maternelle Marcelle Cahn, des crédits seront avancés pour lancer la création de nouveaux groupes scolaires à Koenigshoffen et à la Meinau et de nombreuses écoles bénéficieront de mises en sécurité et de réfections (3,6 M€).

Sécuriser et faciliter la vie des plus jeunesédUCATiON

après le centre chorégraphique, une deuxième phase de travaux sera engagée au palais des fêtes - pHOTO JéRôMe DORKeL

À la Meinau, le hall Jean-Nicolas Muller est l’un des gymnases rénovés en 2016 - pHOTO pHILIppe STIRNWeISS

Outre la création de nouveaux établissements, les investissements dans l’éducation concernent la réfection de plusieurs écoles. pHOTO pHILIppe SCHaLK

toute la ville

toute la ville Une édition

particulière

fORUM MONdiAL dE LA déMOCRATiE

Un prix contre 1000 coups de fouethOMMAGE

Découverte Le Stammtisch des Latinos

pHOTO pHILIppe SCHaLK

sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016 23

Que pèse un prix, fut-il le prestigieux prix

Sakharov 2015 du parlement européen, face à 10 ans de prison, 1000 coups de fouet et 200 000 € d’amende ? C’est « historique » et c’est « simplement un acte de bravoure », a répondu ensaf Haidar, venue chercher à Strasbourg, le 16 décembre dernier, le prix de son mari, Raif Badawi, célèbre blogueur saoudien, condamné pour avoir « insulté » les valeurs de l’islam sur son site web, dont l’objectif est d’encoura-ger le débat social, politique et religieux. « Raif n’est pas un criminel, l’a défendu son épouse. C’est un écrivain et un libre-penseur, voilà tout. Le crime de Raif Badawi, c’est d’être une voix libre dans un pays qui n’accepte

rien d’autre qu’un seul avis et une pensée unique. » après avoir demandé aux autorités saoudiennes de « mettre fin à la répression systématique de l’expression démocratique », le président du parlement, l’allemand Martin Schulz, a averti : « Rien ne nous empêchera

de lutter pour les droits de l’Homme, ni la terreur, ni un système pénal inhumain. armements sécuritaires, accord sur les armements, argent du pétrole… Tout cela ne nous dissua-dera pas. » jEAN dE MisCAULT

ensaf Haidar (à droite) est venue chercher le prix Sakharov de son mari Raif Badawi - pHOTO JeaN-FRaNçOIS BaDIaS

L’amérique latine a son Stammtisch : c’est le Tertulia. Nom intraduisible en français qui évoque un lieu, si possible un café, où l’on se réunit entre habitués pour boire un coup et taper la discussion. a Strasbourg, le Tertulia se tient dans la Maison de l’amérique latine. Une jolie salle aux allures de bistrot dans les rues serrées du quartier de la gare : des tables, des chaises, des décorations éphémères se calant sur le rythme des expositions, une large bibliothèque où l’on se sert pour lire en sirotant un café, à condition que les conversations aux tables d’à côté ne soient pas trop bruyantes. Ici, c’est déjà le Sud et on aime affirmer fortement ses opinions. La Maison de l’amérique latine, c’est aussi une belle programmation ouverte aux amoureux de ces lointaines terres hispaniques : des cours d’espagnol, pour tous les niveaux, des concerts, des conférences et, en avril, le festival international des conteurs « De bouche à oreille et de boca en boca ». Certains jours de la semaine, on déguste les plats concoctés par des cuisinières mexicaines, péruviennes, colombiennes… et les soirs d’été, ce petit monde déborde gentiment sur la rue. j.d.M.

en savoir plus sur : www.maisonlatine.fr

pHOTOS JeaN-FRaNçOIS BaDIaS - JéRôMe DORKeL

Les attentats meurtriers du 13 novembre et leurs conséquences

ont montré toute la perti-nence du thème retenu pour cette quatrième édition du Forum mondial de la démocratie : « Liberté vs contrôle : pour une réponse démocratique ». Les séances plénières et les ateliers organisés au Conseil de l’europe (photo 1) ont abouti à une série de

recommandations adressées aux autorités nationales, aux organisations internatio-nales, aux médias et aux sociétés civiles. Le programme Off, avec ces nombreux rendez-vous à travers la ville, a notam-ment permis de découvrir sur la place Kléber l’expo-sition fêtant les 30 ans de Reporters sans frontières et l’installation anything to say ? de Davide Dormino,

qui rend hommage aux lanceurs d’alerte comme antoine Deltour (photo 2) dans l’affaire Luxleaks. a la cathédrale, le concert exceptionnel donné par andré Manoukian et Lena Chamamyan (photo 3) a séduit un public nombreux, conquis par l’invitation au voyage vers l’Orient du célèbre pianiste et de la chanteuse arméno-syrienne. ThOMAs CALiNON

portraits

Strasbourg et Kehl, la France et l’Allemagne, sont depuis décembre reliées par un nouveau pont sur le Rhin. Le tram, les piétons et les vélos pourront l’emprunter dès 2017. Cet ouvrage magistral scelle encore davantage le rapprochement entre nos deux pays. Il s’agit du quatrième pont édifié entre les deux villes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale !photo jéRôME doRKEL

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sTRAsBOURG magazine janvier-février 201624

Un pont pour l’Histoire

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Lauréate du prix Talents des cités, Maryse Degboe finalise son projet de garde d’enfants sociale et solidaire.

Passion classiqueAccent 4 est la seule radio associative de France à diffuser de la musique classique 24h/24. A sa tête : Olivier Erouart, qui a mis la musique avant tout.

MéLOMANE

Quand ses copains de l’IUT de technique commerciale

d’epinal se passaient les tubes de Led Zeppelin, Téléphone ou Michael Jackson, Olivier erouart, lui, écoutait Beethoven, Tchaïkovski ou Mahler. et pas qu’un peu. a 20 ans, il se retrouve un beau jour dans un des studios de la Maison de la radio, à paris, et participe à une émission de France Musique où les auditeurs font le programme. « Mon prof d’anglais m’a entendu et il m’a proposé de m’associer à la création de Floréal, festival de musique classique d’epinal. Quelques années plus tard, j’animais une tranche de 4 heures de musique classique, sur RVV, Radio Vallée Vosges. » Voilà comment le jeune mélomane est devenu un homme de radio. Trente-six ans après cette première expérience à France Musique, la radio est devenue le métier

d’Olivier erouart : il est depuis maintenant quelques années le directeur d’antenne d’accent 4, la seule radio associative de France métropolitaine à diffuser de la musique classique 24 heures sur 24. avec trois salariés et dix bénévoles, la radio strasbourgeoise émet des portes d’Haguenau jusqu’au secteur de Mulhouse et rassemble près de 20 000 auditeurs par jour. Ce qu’ils apprécient, c’est cette couleur radiophonique qui fait la différence et qu’exprime ainsi Olivier erouart : « Nous évitons les analyses musicologiques ennuyeuses. Nous racontons des anecdotes. Nous faisons parler notre passion de la musique. Nous voulons montrer la vivacité de la musique en alsace et à Strasbourg. » en tout cas, pour lui c’est clair, « le plus important c’est la musique. » et ça s’entend. jEAN dE MisCAULT

sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016 25

M aman de deux petites filles, Maryse Degboe est séparée

de son conjoint depuis deux ans. « L’idée du projet est née de cette situation, raconte-t-elle. Une mère, un salaire, mille galères ! avant, je ne pensais pas qu’il était si compliqué de gérer la logistique familiale tout en travaillant. » Comme nombre de parents isolés, l’ingénieure consultante en informatique est confrontée aux problèmes de la garde d’enfants. La crèche ferme à 18h30, ce qui oblige à quitter le bureau à 17h30, les assistantes maternelles ne peuvent pas travailler plus de dix heures par jour, les agences spécialisées coûtent cher, la famille est loin et les amies dans la même situation. pour les chefs de familles monoparentales – aujourd’hui un foyer sur cinq a une femme seule à sa tête –, le besoin est là. « L’offre de services aussi, note Maryse Degboe. entre les étudiants, les personnes au foyer, les retraités, les assistantes maternelles ou même les crèches

qui ont des places libres, il existe des ressources qui ne demandent qu’à être valorisées. Ce qui manque, c’est l’outil pour faire le lien, qui réponde aux impératifs de confiance, flexibilité, proximité et coût maîtrisé. » Cet outil sera numérique : avec deux associés, la trentenaire développe Syne, garde d’enfants sociale 3.0, une plateforme web qui devrait être lancée en avril 2016, avant d’être déclinée en application mobile. avec le soutien de Start’hop, qui propose un service d’amorçage aux créateurs d’entreprise, le projet est quasiment bouclé et le financement de la première étape aussi. Seuls manquent quelques milliers d’euros pour la communication de lancement. « Sinon, promet la dynamique maman, on imprimera des flyers sur nos imprimantes et on ira les distribuer à la sortie des écoles ! » sTéPhANiE PEURièRE

S’inscrire, partager, soutenir : syne-garde-enfants.fr/soutenir-syne

portraits

Le Heyritz, un parc prisé et primé

NATURE

Un écrin de verdure en plein cœur de la ville, où habitat et nature se partagent l’espace… Le Heyritz a obtenu le grand prix de l’aménagement urbain et paysager 2015.

Mercredi 23 décembre, 14h30. Le ciel est clair, l’air est frais,

mais il fait bon. au cœur du parc du Heyritz, juste à côté de la place centrale, bapti-sée Vologda, se dresse une aire de jeu atypique. Organi-sée autour d’un talus, « une première à Strasbourg », explique François Heitz, chef de projet de l’opération à l’eurométropole, elle mêle agrès pour petits ou grands et des toboggans, particu-lièrement plébiscités. alain, Hervé, elodie et Sophanie s’y trouvent, accompagnés de trois enfants : Vincent, axel, et enzo. « On est venus entre amis, parce qu’Hervé et son épouse sont de passage, mais nous venons souvent ici avec enzo », explique alain, heureux grand-père venu de Neudorf. « ça fait 30 ans que nous habitons là, et le coin a vraiment changé. avant, c’était un terrain vague, un parking, un squat. Maintenant, le décor est magnifique, la nature est belle. » et c’est tout le but de l’aménagement de cet immense espace de 8,7 ha en cœur de ville, réalisé en concertation avec les habitants.

Inscrit dans l’urbanisation de l’axe Deux-Rives, le projet a permis la reconquête d’une ancienne friche industrielle. Il privilégie la mixité entre urbanisme et nature, avec une imbrication forte entre terre et eau. Le parc vient d’obtenir coup sur coup deux récompenses : le grand prix de l’aménagement urbain et paysager décerné par le groupe Moniteur, et le label national « ecoJardin », référence de gestion écolo-gique des espaces verts. Le ponton, élément phare du parc, en est tout le symbole. en bois de robinier, d’une

longueur de 300 m, il flotte sur le canal et longe quasiment tout l’espace. C’est « un endroit un peu à part, avec quelque chose de magique », qu’aime particulièrement Julien, joggeur à ses heures, « qui ne passerait par nulle part ailleurs » pour regagner son quartier gare. entre les jardins flottants, on aperçoit quelques canards, poules d’eau et autres poissons.Devant la fontaine en miroir d’eau, Nakova, d’origine bulgare, parle de « son » quartier, le Heyritz. « J’y suis propriétaire depuis

2013, et tellement heureuse ! Il y a beaucoup d’enfants, de vie et, en même temps, c’est paisible. Je fais mon yoga dans le parc, j’emmène mon tapis et je profite du calme. J’attends maintenant de pouvoir jardiner… » « Cela aussi, c’est prévu, glisse François Heitz. Le projet comprend la reconstitution de jardins familiaux et la création d’un potager urbain collectif qui devrait voir le jour au printemps. »

LA BiOdivERsiTé sE REdéPLOiE

au sortir des espaces boisés, formidables réserves pour la biodiversité, on aperçoit les platanes centenaires du chemin du Heyritz et les deux aires de fitness. en ce mercredi de décembre, point d’amateurs d’agrès, pas plus que de membres du Rowing Club sur l’eau. Mais le site est connu et très prisé des sportifs, notam-ment en raison du circuit Vitaboucle qui y passe. autre réalisation incontournable du parc, la passerelle pié-tons-cyclistes, qui se lève pour permettre le passage des bateaux et assure la relation avec le centre-ville, et notamment le quartier de l’Hôpital civil. Comme un joli trait d’union entre la ville historique et celle d’au-jourd’hui, de demain. Celle où urbanisation, bien-vivre et biodiversité se conjuguent pour un développement harmonieux. véRONiQUE kOLB

Précision : Suite à notre article sur la protection maternelle et infantile (pMI) paru dans le numéro du mois de novembre, il est nécessaire de préciser que si cette mission est réalisée par des agents de la Ville, son financement est assuré par une dotation globalisée an-nuelle versée par le Conseil départemental du Bas-Rhin.

26 sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016

Les toboggans de l’aire de jeux sont particulièrement appréciés. pHOTO THIeRRY SUZaN

Nakova aime le parc, où elle fait son yoga entre ville et nature. pHOTO THIeRRY SUZaN

Est-il meilleur moment pour évoquer le buch-messer que la période

succédant aux fêtes de fin d’année ? après plusieurs repas copieux, il est temps de renouer avec la coutume en se glissant derrière le « pilier de la minceur », situé à l’angle de la rue Mercière et de la place de la Cathédrale : pour ceux qui passent, tout va bien. pour ceux dont la bedaine (buch, en alsacien) accroche au pilier, l’heure du régime s’annonce... perpétuée aujourd’hui par les touristes notamment, cette tradition remonterait au Schwoertag, qui rassemblait chaque année en janvier l’ammeister et sa suite. après la presta-tion de serment, le premier magistrat et les édiles de Strasbourg entamaient une tournée des poêles des corporations : une journée entière à boire et manger, avant de revenir place de la Cathédrale. Là, chacun devait mesurer les effets des agapes du jour, à l’aune du « mesureur de ventre ». Un rituel qui témoigne

d’un souci de la ligne et de l’apparence physique qu’on n’aurait guère soupçonné chez les personnalités de la ville libre !

UNE BLAGUE dE POTAChEs ?

C’est d’ailleurs ce qui fait douter Benoît Jordan, conservateur aux archives de la Ville et de l’euromé-tropole de Strasbourg, de la véracité de la légende.

« au XVIe siècle, époque de construction du buchmesser, l’austérité est de mise. Les banquets sont interdits et les réjouissances limitées : avec l’orthodoxie luthérienne affichée par Jean Marbach et le gouvernement de la ville, les excès sont prohibés. » L’archiviste penche plutôt pour une blague de potaches du XIXe siècle : « Serait-ce une idée née dans l’esprit embrumé d’un club d’étu-diants ou de joyeux drilles de l’époque du Reichsland ? Le buchmesser, c’est en tout cas une belle histoire qui frise l’autodérision. » Légende plus ou moins ancienne, notre ancêtre local du pèse-personne est d’abord un élément d’architecture composé de deux piliers. Le premier est adossé à l’immeuble adjacent de la rue Mercière, construit à partir du XIVe siècle, dont le rez-de-chaus-sée abrita pendant plusieurs siècles une pharmacie. erigé en 1567, le second, reconnu comme le buchmesser, supporte l’encorbellement de l’immeuble. plusieurs

fois restaurée, cette colonne en grès a fait l’objet d’une dernière réfection, malheu-reusement insatisfaisante, en 2008-2009. aussi des voix, au premier rang desquelles celles des amis du Vieux Strasbourg, se sont-elles élevées pour solliciter de la Ville de nouveaux travaux. « Si tout le monde s’accordait sur la nécessité d’intervenir, il a fallu du temps pour finaliser le projet, notam-ment parce que l’immeuble concerné est en partie privé et que le buchmesser est classé Monument historique », résume Olivier Ohresser, président de l’association des amis du Vieux Stras-bourg depuis 2013.

COLONNE CLAsséE

Remplacement des pierres du socle et du fût, réfection de la date inscrite au chapi-teau, nettoyage de la colonne d’angle : le chantier n’a rien de particulièrement excep-tionnel. Ce qui l’est en re-vanche, c’est le financement de l’opération, basé sur un mécénat de compétence. Si la Ville a pris en charge les frais liés à l’intervention de l’architecte du patrimoine, obligatoire pour les Monu-ments historiques, c’est la société Meazza qui offre matériau et main-d’œuvre. « C’est un beau symbole de l’engagement citoyen d’une entreprise locale pour le patrimoine », souligne Olivier Ohresser, à qui Olivier Meazza a proposé de mettre les compétences de son établissement au service de cette réfection. Débutés en atelier cet automne, les travaux de taille de pierre se poursui-vront sur site du 25 janvier au 19 février. Ouf ! Cela laisse encore quelques jours pour engager un éventuel régime avant de passer le test du buchmesser. sTéPhANiE PEURièRE

Le pilier de la minceur bientôt rénové

patrimoine

La colonne de grès qui constitue le légendaire « mesureur de ventre » de la place de la Cathédrale va être remplacée dans le cadre d’un mécénat de compétence.

BUChMEssER

sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016 27

avant de céder sa place à la boutique Culture dans les années 2000, c’est une pharmacie qui occupait le rez-de-chaussée de l’immeuble. et ce, depuis le XIIIe siècle - pHOTO aRCHIVeS De La VILLe eT De L’eUROMéTROpOLe

après rénovation, le fût du buchmesser retrouvera son diamètre d’origine (35 cm). pHOTO eRNeST LaeMMeL

sTRAsBOURG magazine janvier-février 201628

L’éthique, plus que jamais MARiE-jO ThiEL

On la met à toutes les sauces mais souvent sans lui laisser

l’opportunité d’interférer avec le réel. On la craint car elle, l’éthique, à moins que ce ne soit la morale, pourrait dicter la conduite, dénoncer les inconduites, menacer et que sais-je encore. alors souvent, on s’en gargarise mais pour mieux la mettre à distance, pour mieux la rendre insignifiante : tout le monde ne fait-il pas de l’éthique comme M. Jourdain fait de la prose ? et dans ce cas, fini les experts, les dilemmes et les analyses spécifiques ? Certes, un peu de saupou-drage éthique, ça fait « bien », mais ça ne fait pas encore… le bien, celui des individus et des sociétés. Car même si le bien n’est pas directement atteignable, c’est lui, en effet, que tente d’interpréter et d’approcher toute analyse éthique, dans un travail persévérant, jamais achevé, toujours à recommencer tant les évé-nements et les nouveautés de toutes sortes viennent défier les idées toutes faites. Le philosophe paul Ricœur en parlait comme d’une « visée de la vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes ». Superbe

définition qui rappelle que nul n’est isolé dans son coin mais aussi que l’objectivité d’un collectif ne saurait se passer de la subjectivité in-dividuelle ni de la place des institutions de toutes sortes, garantes de la palabre interhumaine et de ses requêtes de sens. D’autres courants philosophiques parlent de la place de l’uti-lité, voire du bonheur, « le plus grand bonheur pour le plus grand nombre », de la notion de devoir, de la place des affects, de l’importance

des conséquences, etc. Mais il n’y a pas que les méthodologies éthiques : si l’éthique façonne la matière et l’esprit de l’être humain, elle s’appuie aussi sur les savoirs issus des sciences humaines, de la médecine, du droit, et de bien d’autres disciplines, y compris l’économie…

Cette interdisciplinarité au cœur de l’analyse éthique est devenue fondamentale avec les déplacements rapides de notre société mue par les biotechnologies, les nouveaux moyens de com-munication, la participation citoyenne à tous les niveaux, y compris la science elle-même (science citoyenne !) et puis dans un monde connecté, les frontières s’estompent. L’éthique interdisciplinaire prend davantage en compte aujourd’hui l’interculturalité,

la planète monde. a côté des comités d’éthique locaux, régionaux, nationaux, elle contribue à sa manière, en s’appuyant sur les traités, à construire une europe des valeurs, forte et enga-geante. Le groupe européen des sciences et nouvelles technologies auquel j’ai l’honneur d’appartenir, traite des challenges éthiques qui ne peuvent se traiter que de manière interconnectée, globale. après la COp21, le défi éthique du climat apparaît ainsi dans toute son ampleur et sa complexité. et que dire des mutations démographiques, des déplacements de populations, des politiques financières ? Les données numériques (d’origine biologique pour partie) peuvent-elles être collectées, croisées, rentabilisées en privilégiant la concurrence plutôt que la vie privée ? Les questions de l’éducation éthique et de son enseigne-ment se posent de manière neuve. Bien des cursus universitaires dispensent aujourd’hui quelques heures d’éthique mais cela est tota-lement insuffisant au regard des questions qui se posent.

On ne peut se contenter de donner quelques principes à appliquer. Cela est mieux que rien mais sans un minimum de fondements réflexifs, cela devient la clé « quasi magique » pour permettre ou interdire, saupoudrage porteur de toutes les dérives. La prise au sérieux de l’éthique doit s’accompagner d’une vraie recherche universitaire, digne de ce nom, avec des enseignants prêts à laisser tomber les cloisonnements disciplinaires des sections définies par le Conseil national des Universités pour ouvrir un champ riche, collaboratif, innovant et créatif pour inventer les chemins d’humanisation d’aujourd’hui et de demain. Dix ans après sa fondation et comme au premier jour, le Centre européen d’enseignement et de recherche en éthique (CeeRe) de l’université de Strasbourg est engagé dans cette stimulante aventure. Les difficultés ne manquent pas, tant l’éthique peine à être reconnue pleinement, mais la joie et l’enthou-siasme de nos promotions successives d’étudiants et des chercheurs qui les accompagnent, portent loin la cause de l’éthique pour un monde plus juste, plus fraternel, plus accueillant.

carte blanche

Interdisciplinaire, l’éthique prend en compte

l’interculturalité, la planète monde

Docteur en médecine et en théologie, professeure des universités, Marie-Jo Thiel est directrice du Centre européen d’enseignement et de recherche en éthique (CeeRe) qu’elle a contribué à fonder il y a dix ans au sein de l’Université de Strasbourg. Interdiscipli-naire, le centre propose des cursus de niveau Mas-ter mais aussi des sessions de formation continue, diplômantes ou non.

Derniers ouvrages parus, chez Bayard, en 2014 : Faites que je meure vivant ! La santé augmentée : mythe ou réalité ? Directrice d’édition : enjeux éthiques du handicap, pUS 2014

Marie-Jo Thiel est directrice du Centre européen d’enseignement et de recherche en éthique (CeeRe). pHOTO JéRôMe DORKeL

Nouvelle équipe, nouveau challenge C’est le collectif Becoze qui prend les rênes de la structure municipale. Il entend recréer du lien entre la culture et le quartier du Neuhof.

Avec vingt spectacles par an, un taux de remplissage de 80%

et un large rayonnement, la salle de spectacle de l’espace culturel Django Reinhardt, située au Neuhof et spécialisée dans les mu-siques du monde, a trouvé son public. La Ville, qui assurait la gestion directe de la structure, a décidé de passer le relais. « Il s’agit

aujourd’hui d’aller plus loin », explique alain Fontanel, premier adjoint au maire en charge de la culture. pour enrichir le lieu, qui abrite la salle de spec-tacle, l’école de musique, la médiathèque et des salles multi-activités, il convient maintenant de renforcer les liens avec le quartier, ses habitants et ses associations. « De mon-

trer que culture et activités socioculturelles ne sont pas opposées et que ça bouge, ici », souligne le premier adjoint. C’est le projet du collectif Becoze qui a été retenu. Il est porté par une équipe polyvalente et dynamique. Leur enthousiasme à mélan-ger les publics, à proposer d’autres pratiques cultu-relles, à travailler avec tous les acteurs (institutionnels, culturels, associatifs, locaux) et leur envie de s’investir aux côtés des habitants pour créer « une mixité sociale, artistique et générationnelle » ont fait la différence. L’équipe veut soutenir la scène locale, proposer des concerts de mu-sique actuelle, du cinéma, des expo-conférences, des résidences, une pépinière musicale… et encore bien d’autres choses, à découvrir au fur et à mesure. véRONiQUE kOLB

Week-end d’inauguration les 5, 6 et 7 février, www.espacedjango.eu

EsPACE djANGO REiNhARdT LivreUn cargo très tendance

De bonnes notes pour grandirAu sein de l’internat

socio-éducatif de l’ecole régionale du premier degré (eRpD) de Strasbourg résonnent chaque semaine instruments à cordes, à vent et percussions. Ils sont entre les mains d’une quarantaine d’élèves n’ayant pas accès à la musique chez eux. On doit cette belle initiative, joliment baptisée « Orchestres sans papier », à l’association Ballade. Son credo est de rapprocher les populations via la pratique musicale. elle est notamment à l’origine de papyros’N, un orchestre réunissant une douzaine de nationalités. Maintes fois distinguée pour son action, la structure vient de décrocher un prix de la Fondation Kronenbourg, d’un montant de 5000 €, qui récompense le projet. Cette somme va permettre d’acheter des instruments et de rémunérer les profes-

seurs, qui enseignent sans partition. L’apprentissage se fait « à l’oreille », explique le guitariste classique Jean-Claude Chojcan, fondateur de Ballade. « C’est moi qui suis en quelque sorte la partition des enfants. Ils reproduisent la mélodie que je joue, tout en disant à haute voix les

notes pour les mémoriser. » Les élèves sont réceptifs. angela, 8 ans, « aime apprendre à faire les accords ». Mathéo, 7 ans, apprécie quant à lui surtout « le son de la guitare ». De quoi, peut-être, créer des vocations. d.P.www.papyrosn.com

MUsiQUE

Blogueur et « vélo cargo addict », gregory Delattre vient de sortir un livre consacré à ce drôle d’engin aujourd’hui bien connu des Strasbourgeois. Lui l’a découvert au Danemark en 2007. Complètement séduit par ce mode de transport ultra-doux et ses nombreux avantages, il en ramène un à Strasbourg. Impossible de faire le compte du nombre de vélos cargo qui arpentent désormais les pistes cyclables de la capitale alsacienne, mais le fin observateur affirme en voir de nouveaux chaque jour. « aujourd’hui encore, on me pose beaucoup de questions quand je me balade en ville, explique gregory Delattre. avec ce livre, j’avais envie de montrer la diversité des modèles et des usages, bien plus nombreux que ce qu’on imagine. Je souhaitais aussi qu’à la fin de mon livre, les gens aient envie de le tester. » pour convaincre, des témoignages de Strasbourgeois qui listent les nombreux usages et avantages du vélo cargo et beaucoup de photos, de Strasbourgeois bien entendu, mais aussi de nos voisins européens du nord où le cargo bike est très développé. Certes, l’engin n’est pas donné (compter 1500 euros environ), mais il présente une véritable alternative à la voiture en ville et, démocratisation oblige, gregory en a croisé un en vente à la brocante de la Krutenau et un autre faisant l’objet d’une petite annonce dans une boulangerie strasbourgeoise. La révolution du vélo cargo est en marche ! M.d.

Cargologie, de gregory Delattre : en vente chez esprit Cycles, Rustine et Burette, La Maison du vélo et via le blog ibikestrasbourg.com ; 36 euros.

Ici, on apprend à jouer sans partition. pHOTO pHILIppe SCHaLK

sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016 29

L’équipe de Becoze souhaite instaurer une mixité artistique. pHOTO pHILIppe SCHaLK

culture

Pour sa 33e édition, la revue scoute puisera dans l’actualité, sans sombrer pour autant dans la morosité. Entretien avec le grand chef scout, Daniel Chambet-Ithier.

« Le public vient pour rire »Théâtre

Les Justes nous interrogent

CAfé-ThéâTRE

sTRAsBOURG magazine janvier-février 201630

Ils lâchent la brideCiRQUE

ils viennent de Finlande et le moins que l’on

puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas froid aux yeux. Fondée en 2008, la Race Horse Company figure déjà parmi les compa-gnies majeures du cirque contemporain. Venus en

2010 présenter petit Mal, le spectacle qui les a fait connaître à l’international, les circassiens scandinaves reviennent sur la scène du Maillon plus intrépides que jamais avec Super Sunday. pendant une heure et demie, les six artistes enchaînent

sans filet des numéros de haute voltige : roue de la mort, catapulte humaine, trampoline, le tout dans une ambiance de fête foraine sous musique électro. Ils sont intrépides, inépuisables et complètement déjantés. L’humour, la dérision et la loufoquerie sont aussi les marques de fabrique de cette jeune compagnie qui semble avoir mangé du lion. a l’heure où bon nombre de compagnies de cirque élargissent leur horizon et intègrent d’autres pratiques à leur cœur de métier, la troupe de la Race Horse Company a elle décidé de revenir aux fondamentaux du cirque. avec un objectif ambitieux affiché : « conquérir le monde entier ». M.d.

a partir de 10 ans. au Maillon, du 23 au 26 février à 20h30, le 27 à 18h.

pHOTO CaMILLe

Créée en 1999 par Christian Nardin, professeur de lettres

au lycée international des pontonniers, l’association

de théâtre amateur les Tréteaux de port-Royal propose une reprise de la pièce

Les Justes, d’albert Camus, au préO d’Oberhausbergen.

Se déroulant en Russie, en 1905, l’intrigue relate l’action

d’un groupe de socialistes révolutionnaires qui projette un attentat contre l’oncle du tsar Nicolas II. Kaliayev, qui

doit lancer la bombe, refuse de passer à l’acte car sa cible est

accompagnée de sa femme et de deux enfants. S’en suit une rude confrontation au sein du groupe.

« Qu’est-ce qui prévaudra : l’objection de conscience de

celui qui entend limiter le geste violent aux seuls coupables ou la logique sacrificielle qui passe la

mort d’innocents par pertes et profits ?, interroge Christian

Nardin. Difficile de ne pas voir une analogie entre ce cas histo-rique et les événements récents

qui endeuillent notre pays. » Soutenue par la Ville de Stras-

bourg, l’association les Tréteaux de port-Royal travaille sur

des pièces dont le sujet entre en résonance avec les enjeux

du monde contemporain. elle associe à la pratique théâtrale une dimension

pédagogique, qui passe notam-ment par un travail avec les

élèves du lycée des pontonniers et des représentations couplées

à des semaines de réflexion. avec Les Justes, elle entend

« participer aux réponses citoyennes et culturelles » qu’appellent les attentats

de novembre. T.C.

Le 23 février à 20h30 ; Réservation : le-preo.fr ou 03 88 56 90 39.

Tarif plein : 18 euros ; étudiants : 11 euros ;

élèves : 6 euros.

Daniel Chambet-Ithier, producteur et metteur en scène. pHOTO JéRôMe DORKe

Prêt pour cette nouvelle édition ? Oui. Tout est presque finalisé, mais ne le sera vraiment qu’au soir de la première. On pourrait penser que l’écriture et la répétition des sketchs, des chansons, des cho-régraphies, constituent la totalité du travail. Mais nous passons aussi beau-coup de temps à réfléchir aux costumes, à les faire confectionner. Une revue, cela représente au moins 120 tenues différentes. Dont certaines ne seront utilisées qu’une seule saison.

L’actualité des derniers mois a-t-elle inspiré votre travail ? Il y a eu le 13 novembre, nous en parlerons un peu. La COp21, nous en faisons notre chanson finale. Les élections régionales seront

traitées aussi. au total, cela fait quelque 35 à 40 « éléments », pour un spectacle de deux heures. Le reste est une question d’équilibre. Nous avons des chanteurs et des chanteuses magnifiques, mais notre public ne vient pas que pour cela. Il veut d’abord rire.

Nous en avons conscience. Ce public, justement, vous suit fidèlement. Oui, c’est formidable. Rien que sur Schiltigheim, au Cheval Blanc, on est à 33 000 spectateurs par an. Cette année, nous ajouterons quelques dates à Ostwald, par amitié pour notre scénographe, qui est adjoint à la culture là-bas. Nous aimerions aussi voir quelques jeunes en plus dans la salle, ils sont les bienvenus. D’autant que notre revue est entièrement en français (sourire)... Sauf pour patricia Weller, qui ne peut pas s’empêcher de glisser deux ou trois mots de dialecte. PROPOs RECUEiLLis PAR PAsCAL siMONiN

« Toutes des chaloupes, sauf ma mer ». a partir du 14 janvier. www.larevuescoute.fr

Roue de la mort et trampoline sur fond d’électro. pHOTO peTeR HeLLMaN

sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016 31

Avec son nouvel album, Iscariot, le rappeur strasbourgeois Mess Bass scande un message aux allures de revanche : « Je suis toujours là ». Vu son talent, c’est une très bonne chose !

Du rap façon Mess Bass

culture

LivreTémoin de la vie qui passe

MUsiQUE d’AUjOURd’hUi

Claviers éclectiquesLe Conservatoire et

l’académie supérieure de musique de Strasbourg proposent, du 1er au 7 février, une « fête du piano » durant laquelle se succèderont concerts, master classes, ateliers, conférences et tables rondes. parmi les thèmes retenus, citons Voyages (le 2 février à 20h), un spectacle proposé par les classes de piano des premier et deuxième cycles, mêlant arts plastiques, poésie et musique. Dans un tout autre genre, le pianiste Craig Taborn se produira, en partenariat avec Jazzdor, le 3 février à 13h. Cet artiste au parcours singulier a débuté dans

des groupes de rock avant de faire le grand écart entre jazz traditionnel et musique techno. aux claviers, il a accompa-

gné le saxophoniste Chris potter ou le guitariste David Torn, avant d’enregis-trer deux albums sous son nom sur le prestigieux label eCM. a noter encore, au sein d’une riche programmation, une soirée consacrée aux « Musiques brèves pour piano » (Beethoven, Chopin, Debussy…), le 4 février à 20h, ou encore deux concerts donnés au centre commercial Rivétoile, le 6 février, à 15h30 et 16h. P.s.

Cité de la musique et de la danse entrée libre sans réservation dans la limite des places disponibles. programme complet : www.conservatoire.strasbourg.eu

PiANO

Mess Bass… etrange pseudo pour un jeune homme au rire

tonitruant, au regard bleu et à la poésie envoûtante. « J’aime ce que ça inspire, je déteste les rumeurs. » et de fait, c’est son franc parler, la dextérité de son

langage et la virtuosité de ses mots qui plaisent, que l’on retient comme les refrains de ses chansons inspirées par son quotidien de « banlieusard de quartier », de « bâtard littéraire », comme il se définit lui-même. C’est un

mélange un peu détonnant qui se découvre à l’écoute de ses albums, et plus encore avec le dernier, Iscariot, qui est aussi son dixième grand projet musical. Fort de ses expériences passées, de certaines très belles rencontres (akhenaton, Demi portion…), d’une maturité nouvelle, aussi, il se sent de mieux en mieux, avec des projets plein la tête et l’envie furieuse de rayonner désormais sur la scène nationale. polyvalent, autodidacte, l’artiste apprend vite et travaille beaucoup. Toujours entouré par la même équipe (dont une bonne partie de sa famille) depuis ses débuts, il y a dix ans, Mess Bass aime à faire un rap différent, aux paroles très recherchées, mais toujours abordable, un brin pédagogique et follement inspirant. véRONiQUE kOLB

Retrouvez-le sur Facebook, Instagram et Twitter

« aujourd’hui, c’est toujours maintenant ? », a demandé son fils de 5 ans au photographe strasbourgeois pascal Bastien. De cette phrase d’enfant, il a fait le titre de ce second livre consacré à son travail person-nel dans lequel il raconte son quotidien, sa vie de père, ses rencontres. Loin du tumulte de son travail de photographe de presse, loin du mitraillage que permet le numérique, pascal Bastien propose ici « une vision du monde apaisée, positive. Je ne prends pas partie, je suis un témoin qui regarde la vie qui passe », explique-t-il. au total, 180 images en noir et blanc de format carré, prises avec le petit Rolleiflex qui ne le quitte jamais, et pour la majorité légendées, sous l’influence des romans graphiques. aujourd’hui, c’est toujours maintenant ? de pascal Bastien chez Mediapop éditions 15 euros

Abd al MalikRetour aux sourcesCinquième album pour abd al Malik. L’artiste strasbourgeois, qui a passé tant d’années dans ce quartier du Neuhof dont il ne se détachera jamais, y revient en chanson, comme il revient sur tout ce qui a fait son enfance et son parcours, au travers d’un nouvel opus, Scarifications, à la tonalité rap très sombre. Un double retour aux sources, musical et introspectif, qui donne à cet album un caractère singulier et très personnel. Il a été réalisé avec l’un des grands de la techno française, Laurent garnier, lequel avait déjà collaboré à la bande originale du film Qu’allah Bénisse la France, réalisé par abd al Malik en 2013.

Mess Bass sort son cinquième opus. pHOTO BaRTOSCH SaLMaNSKI

✁ DIX PLACES à GAGNER !Répondez à la question suivante et gagnez dix places pour assister au concert de Hubert-Félix Thiéfaine, le 2 mars (20h) au palais de la musique et des congrès (salle erasme). La chanson « La fille du coupeur de joints », est sortie en…m 1974 m 1978 m 1982

Nom : prénom :adresse :Téléphone : Mail : Complétez et renvoyez ce coupon (par voie postale uniquement) à Strasbourg Magazine, 1, parc de l’étoile, 67076 Strasbourg Cedex, avant 10 février 2016 (le cachet de la poste faisant foi).La réponse du mois dernier était : 49 ans

Thiéfaine, père et fils Hubert-Félix Thiéfaine est entré dans le cercle fermé des légendes de la chanson française. Il en est à son 17e album et son fils Lucas l’a rejoint, en studio et sur scène.

ChANsON

culture

Bande dessinéePeste brune,

choléra rouge

sTRAsBOURG magazine janvier-février 201632

Juillet 1940. Le docteur strasbourgeois Martin Wisenfall rentre chez lui après la Débâcle.

Il retrouve sa femme élisabeth et sa fille Solange. Juives toutes

les deux, elles partent se réfu-gier à paris. Martin continue

d’exercer en alsace dorénavant annexée et leur rend visite régu-

lièrement. Mais en ces temps troublés, la tragédie n’est jamais

loin. Le docteur Wisenfall est incorporé de force dans l’armée

allemande et envoyé sur le front de l’est. Les persécutions

contre les juifs s’intensifient… C’est le sujet de la bande dessi-née Herr Doktor dont le premier tome (il y en aura deux) s’intitule

La peste et le choléra. L’auteur, Jean-François Vivier,

offre un récit sensible et touchant : « Sans être

moi-même alsacien, j’ai toujours trouvé l’histoire de l’alsace

passionnante ! en termes de dramaturgie, cette période de la Seconde guerre mondiale est un

thème très riche et qui pose plein de questions. » Loin d’être mani-

chéen, Herr Doktor raconte des personnages emportés dans le tourbillon d’une Histoire qui les dépasse et cherche à les broyer. « Je tenais absolument à mon-

trer la complexité de la situation pour ces personnes ballotées par

les évènements. Beaucoup de gens se sont retrouvés coincés

entre peste brune et choléra rouge », précise l’auteur.

Le récit est aussi servi de fort belle façon par les dessins de Régis parenteau-Denoël et la

palette de la coloriste anna. E.M.

Herr Doktor, de Jean-François Vivier et Régis parenteau-Denoël.

éditions artège BD, 56 pages, 14,90 euros

poète de la chanson, le Jurassien sort Stratégie de l’inespoir. pHOTO YaNN ORHaN

hubert-Félix Thiéfaine, 68 ans dans pas longtemps, semble

toujours se rapprocher de la plénitude, au fil du temps et des albums. Le 17e et dernier en date, Stratégie de l’inespoir, vient de recevoir le prix de l’académie Charles Cros. Une récompense réservée aux poètes de la chanson, qui vaut bien des Victoires de la musique, tintamarre médiatique mis à part. Cela fait plus de quarante ans que HFT écume les scènes, des plus reculés des cabarets aux plus grandes salles, en passant par quelques prestations popu-laires mémorables, genre fête de l’Huma. Il dit qu’il pourrait « faire une géogra-phie de toutes les salles de France », tant il a bourlingué. L’homme est un voyageur. Depuis ses débuts et un pre-mier titre à succès, La fille du coupeur de joints, sorte de déclinaison narco-cham-

pêtre de la pub Belle des Champs, il ne s’est pas posé bien souvent. echappant ain-si et de peu, cela fait sourire avec le recul, à l’étiquette de chanteur régional qui lui pendait au nez un moment, à l’époque de son ode décalée à la cancoillotte (et accessoi-rement au vin d’arbois), dont la Franche-Comté aurait pu faire son hymne.

REsTER TOUjOURs à L’éCOUTE

Il lui a fallu quitter son Jura natal, puis Besançon où il a passé quelques années d’études, avant de tenter sa chance à paris. Il a pris le temps de se trouver, de se construire, dans une sorte d’introspection permanente. en restant ouvert musica-lement : « J’aime bien ce principe d’être à l’écoute, au contraire des textes, où je reste dans ma bulle. C’est aussi pour ça que j’ai un réalisateur de 20 ans, que

j’essaie d’écouter. Si vous voulez faire quelque chose de votre génération, prenez des musiciens de votre âge », déclarait-il récemment à L’est Républicain. Sans squatter les plateaux de télé, il a tissé avec son public un lien particulier, qui semble se transmettre de génération en génération. Loin des textes joyeux et à l’emporte-pièce de ses premières années, Thiéfaine l’artisan a ciselé un univers dont les nuages ne sont pas absents, la noirceur le disputant à la dérision ou à une feinte insouciance. L’énergie de l’inespoir ?

UN fiLs sURdOUé ET TRès PRésENT

Depuis quelques mois, il y a du neuf dans sa vie : son fils Lucas a rejoint l’aventure et l’artiste y a dégotté une envie nouvelle, s’il en était besoin. « C’est un autodidacte génial », assure le papa, épaté par les prouesse de son gamin guitariste, plutôt branché nouvelles technolo-gies et intronisé réalisateur et arrangeur des titres de son père. pas sûr que les deux s’entendront forcément sur le répertoire, à l’heure de se produire à Strasbourg. avec plus de 250 titres au compteur, il faudra faire des choix. et Lucas, 22 ans aux prunes, aura son mot à dire. PAsCAL siMONiN

DIX PLACES à GAGNER !Répondez à la question suivante et gagnez dix places pour assister au concert de Hubert-Félix Thiéfaine, le 2 mars (20h) au palais de la musique et des congrès (salle erasme). La chanson « La fille du coupeur de joints », est sortie en…m 1974 m 1978 m 1982

Nom : prénom :adresse :Téléphone : Mail : Complétez et renvoyez ce coupon (par voie postale uniquement) à Strasbourg Magazine, 1, parc de l’étoile, 67076 Strasbourg Cedex, avant 10 février 2016 (le cachet de la poste faisant foi).La réponse du mois dernier était : 49 ans

30 mn pour s’échapperLa première salle de live escape game de Strasbourg a ouvert en décembre. Un concept de jeu grandeur nature qui s’adresse à tout public.

sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016 33

LOisiRs PâtisserieLes saveurs selon Hepp

Quand le maître pâtissier antoine Hepp – illustre nom de la pâtisserie Kubler, aujourd’hui retraité – se dévoile, on s’en lèche les babines. Dans un livre plein d’anecdotes, d’humour et de tendresse, l’artiste-artisan, titré Meilleur ouvrier de France, reconnu par ses pairs et par tous les gourmets, partage son parcours et de nombreux conseils pour réussir les recettes qu’il dévoile. L’ouvrage, fort joliment illustré par Marcel ehrhard, ne revisite pas les grands classiques, mais les met plutôt en musique et les rend surtout abordables. Un délicieux cadeau à (s’)offrir. antoine Hepp, Saveurs et gourmandises en alsace, editions du Belvédère, 242 pages, 24 €

Aucun joueur n’a encore réussi à sortir de Mamma mafia.

enfermés dans l’épicerie italienne où ils se sont réfu-giés après un dernier coup, les hommes du clan Fratelli sont cernés par la police. Ils disposent de 60 minutes pour s’échapper, en utilisant les indices dissimulés dans la pièce. « Cette room est pré-vue pour trois à six joueurs, qui font équipe, en famille, entre amis ou entre collè-gues », explique Olivia Vidic, l’une des deux créatrices du lieu, avec Tiffany ablitzer.

BiENvENUE à shUTTER isLANd

C’est en décembre que les deux jeunes femmes ont ou-vert a Maze In, un espace de 465 m2 qui importe à Stras-bourg un concept ludique né en asie dans les années 2000. Deux autres pièces, dupliquées quasiment à l’identique, permettent de jouer seul, en tandem ou en affrontant un adversaire au

sein d’asylum, un univers inspiré du thriller psycholo-gique Shutter Island. Ici, 30 minutes sont octroyées aux participants : s’ils peinent à trouver ou décrypter les énigmes, le maître du jeu, qui surveille leur progression à l’aide de caméras, peut leur envoyer des indices complémen-taires via un écran. a Maze In propose également un es-pace de détente, inspiré de Breaking Bad, qui permet de

patienter ou de se remettre de ses émotions. Dans la pièce d’à côté, la décoration est plus neutre : une salle de réunion de 40 m2 est à la disposition des entreprises qui souhaiteraient concilier moments professionnel et ludique. Une offre de team building qui a déjà séduit de nombreux clients en décembre. sTéPhANiE PEURièRE

a-maze-in.com ; 5, quai de parisà partir de 12 ans ; de 12 à 28 €

Jean Chuberre, « Des os sur la plage » UN LivRE, UN AUTEUR

Né en Bretagne et formé à l’ecole militaire de Stras-bourg, Jean Chuberre a mené une riche carrière. Colonel honoraire, officier de la Légion d’honneur, il vit à la Robertsau, où il mène de front ses activités associatives (il a notam-ment présidé le centre socio-culturel l’escale pendant sept ans) et sa passion pour l’écriture, déjà concrétisée par la parution de quatre romans.éditions edilivre, 300 pages. 21,50 e

L’ouverture d’une troisième salle, plus grande et plus riche en dispositifs technologiques, est programmée en 2016. pHOTO pHILIppe STIRNWeISS

pHOTO pHILIppe STIRNWeISS

Officier supérieur, responsable associatif puis romancier… il va falloir nous expliquer ! J’ai beaucoup bourlingué dans ma carrière, et j’avais toujours un carnet en poche au long de mes voyages. J’observais, je notais. en fait, ma vocation aurait été d’être caricaturiste. Mais comme je ne sais pas dessiner, il me reste les mots pour traduire ce que je vois. aujourd’hui

encore, à défaut de croquis, je fais beaucoup de photos... Mais je ne suis pas excellent photographe non plus !

Pourquoi cette prédilection pour le roman policier ?Jeune, j’ai lu tous les romans d’agatha Christie. puis ce fut Simenon, dont je possède évidemment les œuvres intégrales. Je suis fasciné par cette manière qu’il avait de décrire des ambiances, des atmosphères. Le polar est un prétexte, il permet avant tout de mettre en scène des personnages, des caractères. Je me mets dans la peau de chacun d’eux, je m’en sers pour décrire des scènes de cette grande “co-médie humaine”, dont nous sommes tous les acteurs.

vous êtes breton d’origine, alsacien de vie et de cœur, vos romans s’en ressentent...Sans doute, nous parlons

mieux de ce que nous connaissons. Les micro-sociétés dans lesquelles j’ai évolué sont autant de cadres, de Rennes à Strasbourg en passant par Morlaix. Je suis un raconteur d’histoires. La prochaine est en cours d’écriture, elle se passera dans les Vosges. PROPOs RECUEiLLis PAR P.s.

GastronomieHusser, cet artiste

Le restaurant Le Cerf, à Marlenheim, c’est 85 ans d’existence, ce qui en fait la plus ancienne maison familiale étoilée d’alsace ! C’est aussi quatre générations de gastro-nomes attachés au terroir, à la qualité, au respect des produits et des saisons. Son chef actuel, le discret et généreux Michel Husser, présente trente de ses recettes emblématiques dans un bel ouvrage justement intitulé L’artiste du terroir. Bien plus qu’un livre de recettes, c’est un hommage à sa famille, à ses fournisseurs et à ses équipes auxquels il reste fidèle car le chef est un homme de cœur. E.M. L’artiste du terroir, éditions du Signe, 136 pages, 16,80 €

loisirsculture

Acteur de l’économie sociale et solidaire, Artenréel a déjà accompagné 250 artistes en 10 ans.

Artistes en coopérativeExposition Le monde

nocturne de Valérie Favre

sTRAsBOURG magazine janvier-février 201634

Toute première coopérative d’activités et d’emplois (Cae)

dédiée aux métiers des arts et de la culture à voir le jour en France, artenréel fête ses 10 ans avec la sortie d’un livre. elle propose aux artistes – 250 depuis ses débuts – un cadre salarié, un accompagnement dans le développement de leur activité et une offre de services mutualisés. Des valeurs d’égalité et de solidarité qui s’inscrivent dans le cadre de l’économie sociale et solidaire (eSS). entretien avec le créateur

et dirigeant de la coopéra-tive, Stéphane Bossuet.

Comment vous est venue l’idée d’une CAE dédiée aux métiers culturels ? Le secteur culturel à ses règles, ses codes et une sémantique propre. Ce n’est pas aux arts Décos que les artistes apprennent ces règles. Je voulais leur offrir un accompagnement, aussi bien juridique qu’en termes de réseau ou de gestion de projet artistique.

Pourquoi avoir opté pour une coopérative plutôt qu’une association ?

Je voulais un modèle alternatif qui questionne le droit du travail, mais aussi l’humain. Ici, on ne fait pas pour l’artiste mais avec lui. On est sur de la réciprocité et on partage le même projet politique qui est la coopérative. On a remis la démocratie au centre.

vous avez créé trois autres CAE, dans les domaines du spectacle, du bâtiment et des services à la personne. Quels sont vos projets aujourd’hui ? Je réfléchis à une coopé-rative dans le domaine de l’agriruralité, à développer une proximité avec les écoles de commerce, de management ou d’ingénieurs mais aussi aux problèmes d’emploi des jeunes seniors ou encore aux savoir-faire des réfugiés qu’on pourrait accueillir dans nos coopératives. Je dois toujours avoir trois coups d’avance. PROPOs RECUEiLLis PAR MARiE dRUART

Livre anniversaire : artistes en coopératives, ouvrage collectif. Les éditions artenréel, 20 euros. www.artenreel.com

TREMPLiN

Les plus récentes peintures, rêveries et réflexions profondes

de l’artiste franco-suisse Valérie Favre, accompagnées

d’un ensemble de plus de 200 dessins liés à la lecture de

Thomas l’Obscur, le premier roman de Maurice Blanchot, ont

inspiré l’exposition « La première nuit du monde ». Fascinée

par cet étrange récit, l’artiste a recopié minutieusement l’ouvrage en l’illustrant de

dessins à l’encre, où se ren-contrent, dans un bouillonne-ment de lignes et de collages, des références à l’histoire de

l’art et à la littérature, ainsi qu’au monde contemporain.

L’exposition présente plusieurs grands tryptiques, que l’artiste

appelle Théâtres. Ces peintures impressionnent, tant par leurs

dimensions monumentales que par les scènes étonnantes

qu’elles représentent : les Théâtres donnent à voir,

sur un mode sombre mais non dénué d’humour, une vision

de la folie du monde. Travaillant par séries –Les Robes Rouges,

les Lapines univers ou encore les Suicides – Valérie Favre décline les thèmes en de nombreuses

variations. elle dévoile aussi des tableaux qui poursuivent un cycle

déjà en cours, avec par exemple les Fragments, proches des

dessins à l’encre de Victor Hugo. N.A.d.C.

Jusqu’au 27 mars au MaMCS Du mardi au dimanche de 10h à 18h

1, place Hans-Jean arpwww.musees.strasbourg.eu

Stéphane Bossuet, créateur et dirigeant d’artenréel. pHOTO JéRôMe DORKeL

Bientôt un audioguide « sensible »sEMAiNE dU sON

depuis treize ans, la Semaine du son sen-

sibilise tous les publics à l’importance des sons et de la qualité de notre environ-nement sonore. pour cet événement, la compagnie strasbourgeoise Le Bruit qu’ça coûte propose trois projets artistiques. Le Livre des merveilles de Marco polo présente des hypothèses sonores tirées de la lecture de l’ouvrage du marchand vénitien. Le Banquet de l’ouïe est pour sa part une expé-rience liant les plaisirs du goût à ceux de l’audition : un repas concocté avec des pro-duits locaux accompagne une délicieuse nourriture pour les oreilles, fruit d’un travail

réalisé par deux audio-natu-ralistes. enfin, l’audioguide Vous êtes ici, est un projet participatif qui invite à créer collectivement une œuvre sonore numérique pour (re)visiter l’ellipse insulaire et son pourtour. Cet audio-guide « dira bien d’autres choses que le factuel topo-graphique et historique des lieux de la ville », ce sera « un outil de tourisme sonore qui dévoilera des histoires sensibles, des liens encore plus humains entre la ville et ses habitants », annonce la compagnie. Chacun peut participer, jusqu’en avril, en écrivant une histoire courte (2200 signes maximum), réelle ou pas, inspirée d’un

lieu du secteur historique. L’audioguide sera disponible en téléchargement début juillet. N.A.d.C. www.lebruitquçacoute.fr ; contact : 06 86 48 77 44

Chacun est invité à participer à l’audioguide Vous êtes ici. pHOTO D.R.

sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016 35

loisirsPAR AviON

située dans le départe-ment des pyrénées-atlantiques, Biarritz

attire en toute saison. C’est la destination familiale par excellence du fait de son climat doux, du spectacle de l’océan, de la diversité de ses activités nautiques, dont le surf est roi, et de l’éclectisme

de son architecture. Construite sur une suite de collines le long de la côte, à moins de 25 km de la frontière avec l’espagne, la ville donne directement sur une longue façade maritime bordée de criques et de sable fin. La grande plage, la côte des Basques ou le port des

pêcheurs en témoignent. D’abord port de pêche à la baleine, Biarritz connaît un bouleversement écono-mique au XIXe siècle avec l’avènement des bains de mer. L’impératrice eugénie en fait alors son lieu de villégiature, et avec elle, toute l’aristocratie fréquente cet endroit privilégié.

Une longue tradition de cures marines a favorisé le succès d’établissements qui sont aujourd’hui des références. Balnéothérapie, enveloppements d’algues, traitement anti-tabac, anti-stress, thérapie post opératoire… autant de soins proposés pour se remettre en forme avant de s’aventurer dans une randonnée pédestre au cœur du pays basque. emprunter les sentiers inédits d’ascain, d’Urrugne, Biriatou ou encore découvrir les célèbres grottes de Sare, troisième site le plus visité de la région ? À vous de choisir. avant de repartir, n’oubliez pas d’arpenter la vieille ville de San Sebastian en espagne. Vous y trouverez de nombreux bars à tapas, à déguster dans une ambiance des plus festives. Cela vaut le détour ! NAThALiE ABBAs dE CLAUzAdE

www.strasbourg.aeroport.fr

sOLUTiON N° 266

hORizONTALEMENT1. DINDe De NOËL 2. BOL - CIO - O.e. 3. LeS MaRRONS 4. Ce - NeI - eDe 5. HUÎTReS - VIN (la robe du vin) 6. eX - epM 7. papILLOTeS 8. eNa - SaUMON 9. NUL - NL - TL - NI 10. ORaNgeS - eU 11. eSCaRgOTS - IF 12. Lee - eSTe - pRe

vERTiCALEMENTA. BUCHe De NOËL B. DO - eUX - NURSe C. ILL - paLaCe d. eNTRa - Na E. DOSeR - pINgRe f. MIe - LegS G. D.C.a. - SeLS (bain de sels) - SOT h. eIRe - pLaT - Te i. NORD - MOULeS j. OeV - TM k. eON - ILeON - IR L. Le SON - SNIFFe

hORizONTALEMENT1. C’est la fête quand on est amoureux ! 2. La Saint-Valentin ne leur est pas étrangère – Bien supportée à Marseille 3. Du genre à faire monter la température - amoureux bien sur ! 4. Fait un avoir – arbore tout particulièrement ses bottes pour la Saint-Valentin 5. Forcément sélectif – Morceau de porc – Née par le mauvais côté 6. Son quatorze est de la fête – Le patron pour Valentin 7. préfixe médical – Mis entre parenthèse 8. Viennent du coeur à l’occasion de la Saint-Valentin – On y découvre parfois le premier amour 9. Cœur d’ange – en surface, c’est un os 10. au pluriel, il symbolise les amoureux 11. Chanta à moitié – au cœur de la nuit – Infinitif 12. Un beau jour de février – On ne peut pas rester insensible à cet appel

vERTiCALEMENTA. La Saint-Valentin pour les amoureux – Chat anglais B. Le grand est idyllique à vivre – plus haut que le sol – gardienne de la paix C. espèce disparue – Toujours vert - Manqua de certitude d. pour faire ses courses – Bien roulée – préfère la souris que le clavier E. C’est vrai à moitié – apportant f. N’a plus l’air renfermé – arrive sur les joues pour les amoureux timides ! G. pas forcément approuvé – Canton suisse – On ne compte plus ses grains h. pratiques – Terre i. Fait un rapport – Ribler autrement j. Bombé en redressement – Sont très attendris chez les amoureux k. pompes l’air – Le premier d’une longue série L. Forts quand on est amoureux

LES MOTS CROISéS DE PHILIPPE IMBERT

LA SAINT-VALENTIN

Cap sur Biarritz

Devenue à la mode avec l’impératrice eugénie, Biarritz reste un lieu de cures… tout autant que de surf. pHOTO BeRNaRD

Biarritz est le point de départ idéal pour découvrir le Pays basque. Un territoire secret rempli de beauté et de mystères au départ de Strasbourg.

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2016 : unité et responsabilité

expression des groupes politiques du conseil municipal

Nous sortons d’une année 2015 qui res-tera marquée par deux tragiques attentats survenus en janvier et en novembre à paris. plongeant notre pays dans l’effroi et la tris-tesse, ils ont choqué une nation toute entière par leur violence et leur barbarie sans nom. plus récemment, les résultats des élections régionales de décembre 2015 ont quant à eux réaffirmé le profond malaise de notre société et la défiance de nos concitoyens à l’égard des partis politiques et de leur fonctionnement. Dès à présent, les res-ponsables politiques sont appelés à prendre en compte cette exigence de changement.

Face à ces inquiétudes légitimes, à la peur de l’avenir et la tentation du repli sur soi, c’est à nous, élu-e-s de la République, de relever le défi de la reconstruction

du lien brisé entre nos concitoyens et les insti-tutions démocratiques. C’est à nous d’être à la hauteur de ce message de détresse qui nous est lancé.

en effet, dans cette période si trouble que traverse notre pays, nous devons faire preuve de responsabilité et être davantage à l’écoute des préoccupations et des souffrances de nos concitoyens. Dans l’exer-cice de nos mandats, il nous faut également être exemplaire en nous renouvelant dans nos pratiques et dans notre action au quotidien. Il im-porte aussi que nos poli-tiques publiques soient les plus efficaces et les plus lisibles possibles pour chacun. par consé-quent, c’est à nous plus que jamais d’agir à notre niveau, pour proposer un chemin d’espoir et redonner confiance en l’action publique.

Comme le disait Jens Stoltenberg, ancien premier ministre norvégien, après le drame d’Utoya en 2011, nous devons répondre « à la terreur par plus de démocratie, plus d’ou-verture et de tolérance » mais aussi, pourrait-on rajouter, de transpa-rence et d’éthique. avec l’ensemble de mes collè-gues du groupe socialiste

et républicain autour du Maire de Strasbourg, Roland Ries, nous continuerons de nous y employer avec force et conviction.

Budget 2016 : une gestion financière sous le signe de la confiance et du sérieux

Quelques mots sur notre action municipale : notre assemblée a adopté en décembre dernier notre budget pour l’année 2016. Notre collectivité évoluant dans une période difficile, notamment en raison de la baisse des dotations de l’etat, ce budget 2016 s’articule notamment autour de la poursuite de notre volonté de réduction des coûts de fonctionnement d’ici 2020. Les charges de personnel sont à ce titre en baisse cette année.

Outre une gestion financière placée sous le signe de la confiance et du sérieux, nous avons fait le choix de construire notre budget sur l’inves-tissement en faveur de la vie quotidienne de nos concitoyens, de leur pou-voir d’achat mais aussi du rayonnement de notre ville. Ce sont cette année près de 90,8 millions d’euros d’investisse-ments qui viendront financer des équipe-

ments de proximité et des aménagements urbains : opérations de réfection courante dans plusieurs quartiers aNRU (Hautepierre, Cronenbourg, Meinau), aménagement du secteur du quartier d’affaires international au Wacken mais aussi travaux sur l’espace public comme au parc naturel urbain (pNU) ainsi que pour l’aména-gement des berges de Strasbourg. au service de la qualité de vie des Strasbourgeois, ces investissements viennent par ailleurs soutenir notre politique en faveur de la justice sociale et de la lutte contre les inégalités. De plus, la mobilisation de nouveaux emprunts et une revalorisation modérée de la fiscalité de 2,5% nous permet-tront de contribuer au financement de nos investissements d’avenir qui sont créateurs d’emplois et sources de relance de l’économie locale. enfin, il faut rappeler que Strasbourg reste malgré tout la 6e grande ville de France la moins endettée.

Ce budget traduit une politique volontariste doublée d’une gestion exemplaire que nous menons à Strasbourg. Cette année encore, nos choix et nos priorités

sTRAsBOURG magazine janvier-février 201636

tribune

GROUPE dEs éLU-Es sOCiALisTEs ET RéPUBLiCAiNs

sTRAsBOURG magazine janvier-février 2016 37

GROUPE dEs éLU-Es sOCiALisTEs ET RéPUBLiCAiNs

2016 : un nouveau monde en marche !GROUPE dEs éLU-Es éCOLOGisTEs ET CiTOyENs

suivez-nous en ligne !Le Groupe des élu-es socialistes et républicains de la Ville de Strasbourg renforce sa présence sur Internet. A cette occasion, nous vous invitons à nous rejoindre et à partager :

la page facebook :groupe socialiste et républicain de la ville de strasbourg

www.socialistes-republicains- strasbourg.com

le compte Twitter :groupe_Ps_strasbourg

https://vine.co/groupe. Ps.strasbourg

illustrent ce pourquoi nous nous sommes engagés en mars 2014 : faire de Strasbourg une ville moderne et innovante.

Chères Strasbourgeoises, cher Strasbourgeois,

au nom du groupe socialiste et républicain de la Ville de Strasbourg, je vous adresse à toutes et à tous, mes meilleurs vœux pour cette année 2016.

pour le groupe des élu-es socialistes et républicains, PhiLiPPE BiEs, PRésidENT

Pour nous contacter :par mail : [email protected] - par téléphone : 03 68 98 68 08 Site internet : http://elus-strasbourg.eelv.fr/ - twitter : https://twitter.com/eluseeLVstrasbg

Le conseil municipal se réunira en séance publique, > à 15h00, lundi 25 janvier 2016> à 15h00, lundi 22 février 2016> à 15h00, lundi 21 mars 2016

sALLE dEs CONsEiLs

Centre Administratif, Parc de l’étoile• Ligne A et d, arrêt « étoile Bourse »• Ligne E, arrêt « étoile polygone » puis marcher 200 m, direction centre-ville• Bus : ligne 14 /24, arrêt « étoile Bourse » ligne 15, arrêt « Bourse »

Les dates des réunions du conseil municipal

L’année 2015 est ter-minée, elle aura vu se succéder de nombreux évènements douloureux, violents, inquiétants, en France et dans le Monde. année de la COp21 et de l’accord de paris pour le Climat, elle aura égale-ment été décisive dans la prise de conscience des risques qu’encourt l’humanité et des réponses à apporter. pour les élu-es écolo-gistes et citoyens, elle marque un tournant et l’accélération du change-ment de la société. Les enjeux qui attendent 2016 sont élevés, et en tant qu’élu-es et citoyen-nes, il nous faudra être à la

hauteur : la transition écologique, l’amélioration de la qualité de vie (air, alimentation, nature, mobilités), le vivre et le faire ensemble, la soli-darité, l’inventivité vers une société éthique, plus sobre, plus juste, plus riche culturellement et humainement. a Strasbourg les pistes sont ouvertes : des enga-gements pour le climat pris à l’occasion de la COp 21, des orientations fortes vers la transition énergétique, vers une économie décarbonée qui réponde aux besoins de la population, une charte de déontologie pour plus de transparence, une volonté

réaffirmée de vivifier le service public et la démocratie locale. Mais tout reste à faire et à parfaire, en permanence. pour cela nous avons besoin de vos avis, de vos idées, de votre participa-tion dans les instances municipales, mais aussi au sein des associations, des partis politiques ou des mouvements populaires. en 2016, participons, agissons, partageons ! Notre intelligence col-lective construira notre avenir. Strasbourgeois-es, soyons exemplaires et, comme si souvent, garants de la paix, du bien vivre pour tou-tes,

de la richesse de nos différences. pour cela en-gageons-nous, sans peur, vers les indispensables mutations de notre socié-té. Les solutions existent et partout, à Strasbourg comme ailleurs, les actions individuelles et collectives fleurissent et transforment peu à peu les quartiers, les villes et les villages. a nous de nous en saisir et de porter, ensemble, la voie du changement et de la transition, de l’espoir et de l’initiative, d’« un nou-veau monde en marche ». Que 2016 soit douce à vos proches, prospère en relations, riche de nos partages.

sTRAsBOURG magazine janvier-février 201638

GROUPE sTRAsBOURG à vOs CôTés – LEs RéPUBLiCAiNs, MOdEM ET sOCiéTé CiviLE

GROUPE BLEU MARiNE

Les élections régionales ont à nouveau marqué une progression pour nos idées à Strasbourg.Seul mouvement à engranger plus de voix à chaque élection, dépassant même la liste socialiste dans son dernier bastion alsacien, le rassemblement des patriotes que nous incar-nons fait figure de seule alternative crédible au système. L’année 2015 s’est clôturée bien tristement pour notre cité : hausse de la fiscalité comme seule réponse de nos élus à la dette abyssale qu’ils ont eux-mêmes créée, insécurité mortifère pour nos commerçants et notre-rayonnement, tripa-

touillage électoral. Ces éléments révoltants accroissent jour après jour notre détermination à œuvrer pour le véritable changement tant attendu.

Dans l’espoir d’y voir arriver des jours meilleurs, recevez tous nos vœux de courage et de prospérité pour la nouvelle année.

jEAN-LUC sChAffhAUsER jULiA ABRAhAM

L’alternative patriote est en marche !

GROUPE Udi-AGiR POUR sTRAsBOURG

L’enfer est pavé de bonnes intentions, le budget 2016 de la Ville de Strasbourg est une illustration de ce proverbe. exemple : peut-on renoncer à un programme pluriannuel de rénovation d’écoles ? Certes non, peut-on ralentir un peu l’effort sûrement ! Seulement voilà, le poids de l’investissement sera quasi intégralement financé par de la dette, c’est-à-dire dire qu’elle sera laissée aux généra-tions suivantes pourquoi, parce qu’on ne peut pas durablement investir 90 millions d’euros avec 15 millions de revenus. La municipalité a eu dans le passé la possi-

bilité de vendre le gaz de Strasbourg ce qui lui a permis d’atteindre ce niveau d’investissement mais ce qui était faisable à ce moment ne doit pas être considéré comme la norme aujourd’hui !

fRANçOis LOOs PAsCALE jURdANT-PfEiffER

Budget : la fuite en avant

expression des groupes politiques du conseil municipal

Meilleurs Vœux et Bonne Année 2016

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