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Zone Campus 12 décembre 2011

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Page 1: Zone Campus 12 décembre 2011

JOYEUSESFÊTES!

C’est dans le cadre de la Coupe des Associations de l’UQTR qu’avait lieu la Soirée Musicale du 24 novembre dernier. Talent et diversité étaient au rendez-vous à la Chasse-Galerie ce soir-là, alors que les meilleurs ont évidemment été récom-pensés. La soirée était organisée...

ACTUALITÉSDEUX DÉPARTS ÀLA CHASSE-GALERIE D’ici le printemps prochain, deux ra-meurs quitteront le canot d’écorce de la Chasse-Galerie : Belgasime Drame et Stéphane Morency. En effet, l’assistant-gérant et le gérant des bars étudiants seront remplacés au cours de la session d’hiver...

ARTICLE COMPLET EN PAGE 8

Par Mélissa Beaupré

Par Claudia Berthiaume

ARTSSOIRÉE MUSICALE

ARTICLE COMPLET EN PAGE 2

Édition du 12 décembre 2011 au 8 janvier 2012 | Volume 7, numéro 8 | 16 pages | Bimensuel gratuit | www.zonecampus.ca

Page 2: Zone Campus 12 décembre 2011

12 décembre 2011 au 8 janvier 20122 ACTUALITÉS

Pavillon Nérée-Beauchemin

3351, boulevard des Forges,

Trois-Rivières (Québec), G9A 5H7

Téléphone: (819) 376-5011 poste 3414

Publicité: (819) 376-5011 poste 3409

Télécopieur: (819) 376-5239

Bimensuel distribué à 5 000 exemplaires sur le

campus de l’UQTR et dans la région de Trois-Rivières.

«Quand on a bonneconscience, c’est Noël

en permanence»– Benjamin Franklin

François-Olivier Marchand | Directeur géné[email protected]

David Ferron | [email protected]

Audrey Tremblay | Rédactrice en [email protected]

Guillaume Rivest | Actualité[email protected]

Claudia Berthiaume | Actualité[email protected]

Mélissa Beaupré | Arts et [email protected]

Marie-Michèle Caron | Arts et [email protected]

Joany Dufresne | Sports [email protected]

Maxime Bilodeau | Chroniqueurmaxime.bilodeau1@@uqtr.ca

Jean-François Veilleux | [email protected]

Marie-Andrée Gauthier | [email protected]

Michaël Magny | [email protected]

Simon Fitzbay | [email protected]

Hubert Samson | [email protected]

Sébastien Dulude | [email protected]

Mathieu Plante | Infographe et [email protected]

Photographe | Dany [email protected]

Photo de la une | Dany Janvier

Les textes publiés n’engagent que

la responsabilité de leurs auteurs.

SOMMAIREACTUALITÉS 2-5

Stationnement 3

Adieu les moustaches 4

Panier de Noël de l’AGE UQTR 4

Don pour la Fondation de l’UQTR 5

SOCIÉTÉ 6-7

ARTS ET SPECTACLES 8-12

Improvisation 9

Atelier Presse-Papier 10

L’École des femmes 11

Ladies Night 12

SPORTS 13-15

Volleyball 13

Cheerleading 13-14

Profil de Bobby Robidas 14

Hockey 15

D’ici le printemps prochain, deux ra-meurs quitteront le canot d’écorce de la Chasse-Galerie : Belgasime Drame et Stéphane Morency. En effet, l’assistant-gérant et le gérant des bars étudiants seront remplacés au cours de la session d’hiver.

Belgasime Drame Si vous ne connaissiez pas son nom, tous ceux qui fréquentent la Chasse-Galerie savent qui est «Bel», ne serait-ce que par son im-posante stature. Au cours de ses six années comme employé à la Chasse, le Sénégalais d’origine a cumulé plusieurs postes. Il a débuté comme portier, avant de devenir commis-débarrasseur, puis assistant-gérant depuis les seize derniers mois. Normalement, à l’heure où vous lirez ces lignes, M. Drame devrait déjà avoir quitté son poste puisqu’il a obtenu un emploi ayant davantage trait à son domaine d’études, soit l’entreprenariat et le manage-ment, dans la région montréalaise. Questionné sur son plus bel accomplisse-ment, M. Drame s’est dit très fier de la réussite des mardis-karaoké. C’est à son initiative que les soirées animées par Frédérik Boudreau-Richard se sont poursuivies pendant la saison estivale, d’un commun accord avec Stéphane Morency, il va sans dire. En effet, le mardi-ka-raoké est maintenant devenu un rendez-vous hebdomadaire incontournable pour plusieurs. Pour l’avenir, le souhait de Belgasime est que les étudiants se réapproprient leur bar pour en faire un lieu de rencontre convivial, autant pour des travaux d’équipe que pour des soirées plus festives.

Stéphane Morency Cela fait maintenant douze ans que Sté-phane Morency occupe le poste de gérant de

la Chasse-Galerie. Celui qui se décrit comme un bon vivant a récemment fait un retour aux études afin d’obtenir un diplôme de technicien en éducation spécialisée, et terminera sa sco-larité bientôt. Il devrait donc quitter la Chasse au printemps, début mars environ, le temps d’assurer une transition avec son successeur. Ce dont il est le plus fier lorsqu’il parle de son passage à la barre du bistro étudiant, c’est la formation d’individus, autant sur le plan per-sonnel que professionnel. Il voudrait qu’on se souvienne de lui comme d’un homme authen-tique qui avait à cœur le bon fonctionnement des bars de l’AGE UQTR. Tout comme son bras droit, il espère que la Chasse-Galerie restera un lieu où il est possible de relaxer. «Il faut que ça reste simple, ce serait déplorable que ça devienne froid comme un Club Price avec trente-cinq sortes de café et cinquante sortes de bières», ajoute-t-il. Il tenait également à mentionner qu’il sera très triste de quitter ses collègues de travail, particulièrement Janyne Héroux (qui occupe le poste de directrice ad-ministrative de l’AGE), avec qui il a partagé beaucoup de choses au fil des années. Son successeur n’est pas encore choisi, mais selon M. Morency, un employé actuel de la Chasse-Galerie a été pressenti pour suc-céder à Belgasime Drame.

Point de vue de l’AGE UQTR «Ce sera difficile de gérer ces deux départs pratiquement en même temps, mais on va

tâcher de leur choisir de dignes successeurs», a déclaré d’emblée Ariane Cossette, vice-pré-sidente aux finances et développement. Selon Mme Cossette, il n’y aurait pas de mésentente entre les conseils exécutifs et d’administration de l’AGE UQTR et les deux employés qui par-tiront prochainement. Ce ne serait donc pas un élément qui aurait pu influencer leur décision, et c’est également ce que les deux principaux intéressés ont dit à votre journaliste. En ce qui concerne la succession des deux piliers de la Chasse-Galerie, Mme Cossette confirme que le processus est enclenché. «Nous avons ouvert les postes dernièrement, et la diffusion se fera également à l’extérieur de l’UQTR», explique-t-elle. Le poste de gérant ne s’adresse pas vraiment à un étudiant puisqu’il s’agit d’un emploi permanent, à temps plein, et demandant une expérience de gestion dans le domaine de la restauration et des bars. Pour ce qui est du poste d’assistant-gérant, il pourrait être comblé par un étudiant, étu-diant préférablement à temps partiel, puisque la tâche représente environ trente heures de travail par semaine. Néanmoins, la vice-pré-sidente aux finances a tenu à insister sur le fait que la personne qui assurera l’intérim de Belgasime Drame devra postuler pour le poste officiel, et devra passer à travers le processus de sélection comme n’importe quel autre can-didat. Nous devrions donc voir du changement dans l’environnement des bars étudiants très prochainement.

Le 29 novembre dernier, l’ensemble de la communauté universitaire a eu l’opportunité d’assister à l’Expérience Artborèsens, une activité artistique organisée par et pour les étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

Malgré les nombreux travaux de session et les examens qui approchent, des dizaines d’étudiants et une pléiade de professeurs se sont donné rendez-vous, au 1012 Nérée-Beauchemin, pour cet événement haut en couleurs. Organisée sous la forme d’un sym-pathique 5 à 7 par une dizaine d’étudiants du baccalauréat en loisir, culture et tourisme, cette activité propose, chaque année, de décou-

vrir de nouveaux talents. D’ailleurs, plusieurs formes d’arts y étaient présentées. À cet effet, un nombre important d’artistes ont décidé de créer une œuvre au gré de leur inspiration, de leurs émotions et de leur imagination. Pour l’occasion, des toiles, des sculptures, des textes remplis d’émotions et des bijoux faits à la main ont été exposés dans un décor fort créatif. Par ailleurs, de nom-breuses prestations musicales et des numéros de cirque ont enchanté plusieurs spectateurs. Enfin, il faut aussi souligner que cet événe-ment gagne en popularité, considérant que, selon les nombreux organisateurs, le nombre d’artistes qui acceptent d’y participer, le nombre de spectateurs et le nombre de bé-névoles augmentent à chaque année. (G.R.)

CHANGEMENT DANS LA GESTION DES BARS

Deux grands départsà la Chasse-Galerie

L’EXPÉRIENCE ARTBORÈSENS

Place aux talents trifluviens

Une magnifique toile peinte sur le moment par l’artiste Marie Lyne Boucher.

Les deux acolytes posent ici devant l’emblème de la Chasse-Galerie.

Photo : C. Berthiaume

Photo : Gabriel Couturier

CLAUDIABERTHIAUME

Actualités

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3www.zonecampus.ca

ACTUALITÉSACTUALITÉS

Depuis plusieurs semaines, l’attribution des permis de stationnement sur le campus fait jaser. Pour la session hiver 2012, de nouvelles règles ont été appor-tées.

Cet hiver, toute la communauté universitaire convoitera un trésor bien asphalté : les espaces de stationnement. Phénomène de rareté oblige, les permis de stationnement seront attribués par tirage au sort. D’abord, il faut savoir que vous aviez jusqu’au 7 décembre pour mettre la main sur un permis de stationnement spécial, un permis dédié exclusivement aux étudiants désirant faire du covoiturage. Également, le premier tirage au sort at-tribuant un certain nombre de permis de stationnement a été effectué le 9 décembre dernier, parmi tous les étudiants qui ont com-plété, avant le 8 décembre, leur inscription sur le site Internet des stationnements de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Le hasard ne vous a pas été favorable? Prenez note qu’un second tirage s’effectuera le 19 janvier afin d’offrir encore quelques places

de stationnement. Si vous vous êtes inscrits pour le premier tour, vous n’avez pas besoin de compléter à nouveau une demande. Si vous avez omis le premier tirage, dépêchez-vous! Votre inscription doit être complétée, avant midi, le 18 janvier 2011 pour participer à ce deuxième tirage. Fait à noter, le Comité du stationnement de l’UQTR a décidé de diviser les parcs de sta-tionnement en deux zones bien distinctes. Lors de votre inscription au tirage, vous avez dû sé-lectionner l’un des deux zones. Dans cette optique, si, pour la session hiver 2012, vous obtenez un permis de sta-tionnement, gardez en tête que vous devrez vous stationner uniquement dans la zone pré-alablement sélectionnée pendant les périodes d’affluence, c’est-à-dire du lundi au jeudi de 8 h à 16h et le vendredi de 8h à 11h. (G.R.)

Depuis maintenant 28 ans, Opération Nez rouge effectue, à l’approche de la période des Fêtes, une vaste campagne de sécu-rité routière en matière de conduite avec les facultés affaiblies. Vous avez cer-tainement déjà vu l’une des campagnes publicitaires ou, du moins, le renne jaune et rouge, la mascotte de cette campagne.

Bientôt, toute la communauté universitaire trifluvienne profitera de quelques semaines de repos et de congé, à la suite d’une session plutôt exigeante. D’ailleurs, avec la fin de la session qui approche rapidement, vous serez conviés, si ce n’est pas déjà fait, à différents partys entre amis, en famille ou avec des collègues de tra-vail. Ces rassemblements, souvent bien arrosés, forment la préoccupation première d’Opération Nez rouge. Oserez-vous partir en champion de toutes ces célébrations ?De manière plus précise, Opération Nez rouge offre, lors de plusieurs soirées du mois de décembre, un service de raccompagnement gratuit à tous les conducteurs qui désirent en profiter. Pour dire vrai, cette activité vise la valorisation d’un comportement responsable. Du même coup, elle tente de rendre les routes québécoises plus sécuritaires. Le service est offert à la communauté par la communauté. À cet effet, Opération Nez rouge a, l’an dernier, raccompagné de manière sécuri-taire plus de 60 000 Québécois. Pour ce faire, des dizaines de milliers de bénévoles s’unissent, chaque année, afin de combler les nombreux postes disponibles. Saviez-vous que ce ser-vice est également offert dans plusieurs autres provinces canadiennes? Cette année, la campagne publicitaire d’Opération Nez rouge met à l’avant-scène la fameuse mascotte de l’organisation et M. Alexandre Harvey, champion du monde en ski

de fond et porte-parole 2011 de l’activité. En tant qu’étudiants universitaires, vous aurez l’occasion de célébrer à plusieurs reprises la fin de la session et le temps des Fêtes. Tel que le souligne le slogan accrocheur d’Opération Nez Rouge 2011, vous êtes invités à «Partir en champion».

Fait à noter, vous pouvez visiter le site In-ternet d’Opération Nez rouge pour obtenir les numéros de téléphone à composer pour utiliser ce service, dépendamment de l’endroit où votre party se déroulera. Aussi, il vous propose dif-férentes pistes à considérer pour organiser une fête entre amis, dont le retour à la maison sera sécuritaire. De plus, si ça vous intéresse, vous pouvez aussi offrir quelques heures de votre temps pour cet organisme, à la date de votre choix, autant à la centrale d’appels qu’au service de raccom-pagnement. Les formulaires à compléter et les critères d’admissibilité se retrouvent également sur le site Internet d’Opération Nez rouge. Enfin, il important de souligner qu’Opération Nez rouge est un service de raccompagnement gratuit qui redistribue tous les dons recueillis auprès de sa clientèle à des organismes locaux décidés à la jeunesse ou au sport amateur. Ainsi, en plus de rentrer de manière sécuritaire à la maison, vous contribuez à aider votre com-munauté. Notons que pour la grande région de Trois-Rivières, tous les fonds amassés seront remis à la Fondation Les Amis des Estacades.

CAMPAGNE ANNUELLED’OPÉRATION NEZ ROUGE

Partir en championGUILLAUME

RIVEST

Actualités

Oserez-vous partiren champion de toutes

ces célébrations?

STATIONNEMENT

Quand le hasarddétermine tout!

Photo : D. Janvier

Logo : Courtoisie

Pour plus de détails, visitez le site Internet du stationnement auwww.uqtr.ca/stationnement.

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12 décembre 2011 au 8 janvier 20124 ACTUALITÉS

Le 24 novembre dernier, la communauté universitaire a pu assister à la deuxième édition du Midi du chercheur. De quoi s’agit-il?

Cet événement destiné aux chercheurs et aux membres de la communauté universitaire en-gagés dans un parcours scientifique s’est déroulé sous le thème L’innovation : de l’université à la col-lectivité. Plus de 130 personnes y ont participé. Pendant quelques heures, M. Hugues Doucet, directeur du Bureau de la valorisation de la recherche (BVR) de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a notamment dressé un tour d’horizon de la recherche en partenariat et du processus de valorisation, en plus de citer quelques innovations dans le domaine de la re-cherche universitaire. Ce Midi du chercheur a permis également de présenter différents pro-grammes et de nombreux outils pour soutenir les

chercheurs dans leur travail. Pour notre institution d’enseignement, la re-cherche occupe une place de choix. À cet effet, l’UQTR a conclu, entre 2008 et 2011, environ 430 ententes de recherche. Toutes ces recher-ches ont rapporté approximativement 13 millions de dollars, sans compter toute la visibilité et le rayonnement. Le Midi du chercheur a été créé en avril dernier par le Vice-rectorat aux études de cycles supérieurs et à la recherche de l’UQTR. Rap-pelons que cet événement a pour mission de fournir des outils et des pistes d’action aux membres de la communauté universitaire qui œuvrent, de près ou de loin, dans la recherche. Ces moments de discussions et d’échanges s’inscrivent dans les objectifs du Plan stratégique 2010-2013 de l’UQTR et dans son intérêt d’aider les chercheurs dans leurs activités scientifiques. (G.R.)

Dernièrement, Mme Brigitte Stanké, pro-fesseure au Département d’orthophonie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), a publié les résultats de sa vaste étude sur les facteurs susceptibles d’influencer l’apprentissage du langage écrit chez l’enfant. Les étudiants en ensei-gnement, les parents-étudiants et même l’ensemble de la communauté universitaire seront intéressés de connaître les princi-paux résultats de cette recherche.

L’apprentissage de l’orthographe des mots peut s’avérer ardu, voire même compliqué, pour certains individus. Écrire un texte sans fautes peut être autant un jeu d’enfants ou qu’un dur cauchemar. Quels facteurs influencent l’apprentissage de l’orthographe? Mme Stanké a cherché des réponses à cette question en ef-fectuant une étude longitudinale auprès de 400 enfants, de la maternelle à la deuxième année. Les résultats de cette étude soulignent, notamment, l’importance de la mémoire à long terme. «Nous avons constaté que plus l’enfant est capable de retenir à long terme, meilleur il sera en orthographe», commente Mme Stanké, en entrevue pour le journal Le Nouvelliste. De plus, ces mêmes résultats mentionnent que nous devrions accorder une plus grande im-portance au sens des mots, car l’apprentissage de l’orthographe des mots dotés d’un sens est beaucoup plus facile. Cet élément s’avère fort important pour les enseignants qui doivent se démener pour expliquer l’orthographe, souvent irrégulière, des mots de la langue française.

Par ailleurs, toujours à titre de moyens pour favoriser l’apprentissage de l’orthographe par les enfants, Mme Stanké accorde une impor-tance capitale à la stimulation de la mémoire, tout en donnant un sens à l’apprentissage de l’orthographe. De manière plus précise, un enfant devrait, selon Mme Stanké, apprendre, du même coup, les mots ayant les mêmes irrégularités or-thographiques, plutôt que simplement copier ou mémoriser une liste de mots dépareillés. Les conclusions de l’étude de Mme Stanké mentionnent aussi que la lecture des mots ne suffit pas pour apprendre leur orthographe. Bien qu’elle soit utile, «la lecture conduit à l’apprentissage de règles générales du langage écrit et non de l’orthographe précise de chaque mot», souligne la professeure. En classe, les en-seignants doivent trouver les outils pour offrir un enseignement clair et explicite des mots irrégu-liers. Mme Stanké propose aussi d’attirer directe-ment l’attention des enfants vers la bonne orthographe des mots. Dans cette optique, elle déconseille les jeux d’erreurs qui visent à identi-fier un mot bien orthographié au sein de plusieurs mots dont l’orthographe fait défaut. Enfin, l’étude de Mme Stanké mentionne l’importance d’activer la zone orthographique du cerveau. Un enfant souvent exposé, dans des jeux ou dans différentes activités pédagogiques, à un mot bien orthographié est susceptible de le retenir davantage. De votre côté, de quelles manières réussissez-vous à retenir l’orthographe des mots irréguliers? (G.R.)

Plusieurs demoiselles (et fort probable-ment plusieurs hommes aussi) vous diront qu’ils étaient contents de voir arriver le 1er décembre. Cela signifie le début du calen-drier de l’avent pour certains, mais aussi la fin du fameux défi Movember pour plu-sieurs autres. Voici comment le tout s’est terminé pour les étudiants de l’UQTR.

Party Fu Manchu Le 30 novembre dernier, l’AGE UQTR avait ouvert le 1012 Nérée-Beauchemin tout spécialement pour le party Fu Manchu, or-ganisé pour souligner la fin du Movember. Malheureusement, le taux de participation a été décevant selon la vice-présidente aux af-faires socioculturelles, Ann-Julie Durocher. «Si on devait le refaire l’an prochain, il faud-rait apporter certaines modifications», a-t-elle mentionné. En effet, les étudiants moustachus devaient publier une photo d’eux, arborant fièrement leur œuvre d’art, sur la page Facebook de l’AGE, afin de courir la chance de gagner un cabaret de bières lors du party. Seulement une dizaine de photos ont été recensées. Miss et Mister Mo-vember devaient également être couronnés lors du party, idée qui a été abandonnée à cause du faible taux de participation. Cependant, la vente de fausses moustaches au cours de la soirée a permis d’amasser un bon montant pour la cause.

Rase-o-thon Le premier décembre, à la Chasse-Galerie, avait lieu un «Rase-o-thon», toujours au profit du Movember. Une quinzaine de braves sont venus se faire raser la moustache devant public

par une coiffeuse pour hommes, qui s’est prêtée bénévolement au jeu. Les participants devaient remettre l’argent qu’ils avaient amassé pen-dant tout le mois afin d’être soulagés de leur moustache. Des biscuits en forme de mous-taches, confectionnés par des administratrices de l’AGE, étaient également en vente sur place dans le but de gonfler la somme qui serait re-mise à la cause. Près de 350 dollars ont été amassés au total, ce qui dépasse largement l’objectif de 200 dol-lars que s’était fixée la vice-présidente aux affaires socioculturelles. Mentionnons égale-ment que l’activité donnait des points dans le cadre de la Coupe des associations : douze as-sociations en ont récolté.

La cause Pourquoi avoir choisi cette cause plutôt qu’une autre? «Toutes les causes sont bonnes, je pense qu’il faut seulement en choisir une. Beaucoup d’étudiants étaient déjà impliqués pour le Movember, on pensait que ce serait plus facile de rallier les gens à cette cause plutôt qu’une autre», a répondu Mme Durocher. L’ac-tivité se faisait d’ailleurs en partenariat avec l’association des étudiants en génie (ITR) qui a, quant à elle, récolté environ 465 dollars grâce à la participation de ses membres.

Depuis plusieurs années déjà, l’AGE UQTR effectue la collecte de denrées non périssables pendant les mois de no-vembre et décembre afin de venir en aide aux étudiants dans le besoin. En 2011, le tout se déroulait du 20 novembre au 7 décembre.

Des boîtes de collecte avaient été dis-tribuées dans chaque local d’association étudiante se trouvant au sous-sol du Pierre-Boucher, de même que dans certains endroits stratégiques de l’Université. Les étudiants, tout comme les professeurs et autres membres du personnel, étaient invités à donner généreuse-ment pour permettre à des étudiants moins fortunés du campus de passer de joyeuses Fêtes. La liste des étudiants dans le besoin est fournie chaque année par le Service aux étudi-ants (SAE) de l’Université. L’an passé, près de vingt-cinq paniers (ou devrait-on dire caisses) de denrées ont été confectionnés grâce aux dons amassés. Dans chacun d’eux, l’AGE UQTR avait ajouté un bon d’achat de vingt-cinq

dollars dans une épicerie, afin que les récipien-daires puissent aussi obtenir quelques denrées périssables. Même si les gens ont été très gé-néreux, les besoins sont criants, et l’AGE n’a pas réussi à couvrir les demandes de tous les étudiants.

Coupe des associations L’an passé, l’AGE UQTR accordait des points bonis dans le cadre du Carnaval étudiant aux associations ayant participé à la campagne, et ce afin de les motiver davantage. Cette fois-ci, des points de participation sont attribués pour la Coupe des associations. Les asso-ciations qui auront amassé le plus de denrées recevront également des points supplémen-taires. En 2010, dix départements ont participé, et ce sont les étudiants en chiropratique qui avaient été les plus généreux. La période de collecte se terminait au mo-ment où le journal partait sous presse alors nous ne disposons malheureusement pas des résultats de cette année. Espérons seulement que l’appel de l’AGE aura été entendu par plusieurs. (C.B.)

ÉTUDE SUR L’APPRENTISSAGEDE L’ORTHOGRAPHE

Pour écrire sans fautes!

CAMPAGNE DE PANIERSDE NOËL DE L’AGE UQTR

Collecte de denréessur le campus

L’AGE UQTR S’IMPLIQUE POUR LE MOVEMBER

Adieu les moustaches!

MIDI DU CHERCHEUR

Parce que la rechercheest importante

Un étudiant bien heureux de se départirde sa moustache.

Photo : C. Berthiaume

CLAUDIABERTHIAUME

Actualités

Photo : C. Berthiaume

Page 5: Zone Campus 12 décembre 2011

ACTUALITÉS 5www.zonecampus.ca

EN PLEINE FACE

FranglaisSIMONFITZBAY

Chroniqueur

Dans les dernières semaines, l’ouverture du Tim Hortons de l’UQTR a soulevé plusieurs débats. Entre autres, les étudiants se sont ques-tionnés sur la pertinence d’une telle succursale sur notre campus mais c’est surtout l’affichage bilingue sans prédominance du français qui a le plus choqué les étudiants. Par contre, lorsque l’on se compare à la multina-tionale, il n’y a pas de quoi se consoler.

Cette crise de l’affichage a généré une tempête d’émotions ainsi qu’une foulée de critiques par les étudiants envers le choix de Sodexo d’afficher dans les deux langues. Certains étudiants ont été outrés à un point tel qu’une plainte officielle a été envoyée à l’Office québécois de la langue française. Malgré tout, ce manque flagrant de respect de la part des gérants de la café-téria envers notre langue n’a pas empêché les étudiants d’acheter du café très moyen et des pâtisseries grasses remplies de sucre raffiné. Le tout n’a pas vraiment eu d’impact sur les étudiants qui démontrent encore une fois leur manque de colonne en s’en battant royalement les couilles.

Quand on se compare... Pourtant, cette indifférence générale de la part des moutons que nous sommes n’est pas très surprenante. Lorsque l’on prend le temps de regarder les babillards du campus, on se rend compte qu’il n’y a pas que le Tim’s qui se permet de vomir sur notre langue. Effectivement, les associa-tions ne laissent pas leur place lorsqu’il est temps de démontrer leur ignorance du fait français au Québec. Lorsque l’on s’attarde aux affiches des activités festives des étudiants (les partys, si vous n’avez pas déjà compris), on peut facilement se demander si nous sommes vraiment à l’UQTR ou dans une université de bas étage du nord de l’Ontario. Frosty, Foam Party, Back to 50, Nightmare Party, Toga Party et mon favori de tous : Happening Patriotes. Jean-Olivier Chénier a de quoi se retourner dans sa tombe. Les exemples pullulent. Ça semble être la norme de donner un nom anglophone à une activité lors de laquelle le niveau de connaissance en anglais des participants se résume à fuck, yes, no et LOL. C’est une vague qui est née il y a trois ou quatre ans mais qui à pris des proportions démesu-rées. Si bien que chaque nouvelle soirée qui veut être prise au sérieux doit avoir un nom anglophone. Quand on est fier de notre langue...

Gros colons N’empêche que ces dénominations (et il y en a d’autres, croyez moi) représen-

tent bien la population étudiante et celle du Québec en général. Nous ne sommes qu’une belle bande de colonisés. Nous con-sommons des produits culturels américains et nous en sommes très fiers. Les Québé-cois vivent dans le confort et l’indifférence que leur apporte cette acculturation depuis déjà plusieurs années. Par contre, on peut observer que nous avons atteint un nou-veau plateau de ridicule depuis quelques temps. Force est de constater qu’il s’agit beau-coup plus d’un problème de société que ce syndrome du ti-coune, typique aux étudi-ants de l’UQTR. Le Québec est mollasse sur la langue. On s’habille au American Apparel, Simons et Urban Outfitters. On mange aux Burger King et on boit nos bons cafés Starbucks. Pourtant, on est fier d’être Québécois. On aime bien défendre le fran-çais le soir de la St-Jean-Baptiste, mais on retourne écouter LMFAO, Lady Gaga ou Mumford & Sons le lendemain matin sur la 40. Bref, nous sommes un véritable cas cli-nique de bipolarité.

Et plusieurs étudiants s’en balancent. Pas seulement ceux qui vont chasser leur tristesse et leur vide intérieur en allant danser et boire lors de ces fêtes, mais égale-ment les instigateurs de ces évènements populistes bien gras. En effet, lorsque le point sur l’affichage a été discuté lors du conseil d’administration de l’AGE UQTR à la fin novembre, ils étaient nombreux à rire dans leur barbe à l’idée de franciser les noms des activités. De plus, de grands ex-perts en la question ont défendu l’utilisation de l’anglais en stipulant que ça offre une meilleure mise en marché. La loi du moindre effort quoi. Pourquoi être forcé à franciser le tout lorsque la réponse se trouve «in eng-lish»? Il serait le temps de se décider. Sommes-nous fiers ou non de notre langue? Sinon, est-ce que l’AGE UQTR pourrait mettre ses culottes et interdire l’affichage de ces ac-tivités sur les babillards et dans l’agenda? Un simple règlement interdisant l’affichage anglophone sur les babillards et l’agenda et le tout serait réglé. Est-ce si compliqué d’ajouter un équivalent francophone aux affiches? On pourrait transformer le Frosty en Frissons, Foam party en Party Bulles et le Happening des Patriotes pourrait devenir simplement Encourageons nos Patriotes. Il serait temps que la population, et la supposée «élite intellectuelle» que nous représentons se prenne en main et com-mence à changer le petit Québec en donnant l’exemple. L’UQTR est une université fran-cophone et au Québec, nous fonctionnons en français. Si vous n’avez pas compris ça, que faites-vous aux études supérieures? Si vous ne comprenez que l’anglais, eh bien, voici un qualificatif pour vous : douchebag.

Le Québec estmollasse sur la langue.

Le 28 novembre dernier, à Basse-Terre en Guadeloupe, a été signée une entente de coopération entre le Conseil Régional Guadeloupe et l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Le but visé était de favoriser la mobilité d’étudiants entre la petite île des Antilles et le Québec, dans le cadre de la poursuite d’études su-périeures.

Concrètement, dix bourses équivalant à 4 900 dollars canadiens seront remises annuellement à des étudiants guadeloupéens afin que ceux-ci puissent venir faire un bout de leur parcours universitaire à Trois-Rivières. Pour être admissibles, les étudiants antillais devront avoir moins de vingt-six ans, en plus de détenir un diplôme de baccalauréat (ou son équiva-lent). Une liste de programmes spécifiques dans lesquels pourront s’inscrire ces étudiants sera

préalablement déterminée par l’UQTR. «Nous nous réjouissons de cette entente ve-nant accroître et formaliser notre coopération avec la Guadeloupe. Ce partenariat encourage la venue d’étudiants guadeloupéens dans notre établissement, tout en favorisant la mobilité de nos étudiants vers la Guadeloupe, notamment à l’Université des Antilles et de la Guyane. Un tel accord s’avère donc profitable à toutes les par-ties, tout en s’inscrivant dans l’une des priorités de notre plan stratégique institutionnel, soit le déploiement de nos activités à l’international», a déclaré M. André Paradis, recteur par intérim de l’UQTR, qui était présent au moment de la signature de l’entente. Mentionnons également que deux autres universités québécoises ont paraphé de sem-blables ententes, soit l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et l’Université du Québec à Montréal (UQAM). (C.B.)

La dernière semaine de novembre a été lucrative pour plusieurs étudiants de l’UQTR qui se sont démarqués par leur excellence académique, soit au niveau collégial ou au baccalauréat. En tout, 241 000 $ ont été répartis sur les trois cycles d’études.

Un peu plus du deux tiers du montant est allé aux étudiants de cycles supérieurs (maîtrise et doctorat), soit 182 000 $. Trente-quatre récipiendaires au total ont pu profiter du volet Bourses d’excellence à l’admission du Programme de soutien aux étudiants de cycles supérieurs de l’Université. Les bourses s’élevaient à 5 000 dollars pour les étudi-ants à la maîtrise et à 7 000 dollars pour les doctorants. «Les lauréats de ces bourses d’excellence se démarquent par l’exemplarité de leur parcours universitaire et la qualité de leurs réalisations, lesquelles contribuent au dynamisme de la vie intellectuelle de notre université. Nous félicitons

chaleureusement ces boursiers et espérons que les montants octroyés favoriseront la poursuite de leur formation», a mentionné Mme Lucie Guillemette, vice-rectrice aux études de cycles supérieurs et à la recherche de l’UQTR. Les 59 000 $ restants sont allés à des étudi-ants nouvellement arrivés à l’UQTR, triés sur le volet, vingt-six au total. Il s’agit d’étudiants ayant obtenu une cote de rendement (la fameuse cote R) égale ou supérieure à 32 lors de leur passage au collégial. De plus, ces derniers devaient être inscrits à temps plein dans des programmes de premier cycle non contingentés. En fonction de la cote, les montants remis variaient entre 2 000 et 3 500 dollars. «Nous sommes heureux d’offrir ces bourses à des étudiants dont le dossier scolaire excep-tionnel s’avère digne de mention et constitue un gage de réussite, au sein de notre université. En accordant ces montants, nous souhaitons fa-voriser le recrutement de candidats d’exception à l’UQTR, tout en offrant un soutien finan-cier susceptible d’encourager la poursuite des études aux deuxième et troisième cycles», a commenté M. Sylvain Delisle, vice-recteur aux études de premier cycle et au soutien aca-démique de l’UQTR. Félicitations à tous les lauréats!

Photo : UQTR

L’UQTR REMET 241 000 $ EN BOURSES

L’excellence, ça paye!CLAUDIA

BERTHIAUME

Actualités

Mme Lucie Guillemette et M. Sylvain Delisle en compagnie de quatre récipiendaires.

L’UQTR S’IMPLIQUE À L’INTERNATIONAL

Entente de coopérationavec la Guadeloupe

Photo : UQTR

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12 décembre 2011 au 8 janvier 20126

SOCIÉTÉSOCIÉTÉ

MARIE-ANDRÉE

GAUTHIERChroniqueuse

En ce dur labeur de fin de session, un dernier souffle de courage est à donner; à l’approche de la nouvelle année, des résolutions sont à formuler. Pour ceux et celles à qui s’appliquent la première situation, pourquoi ne pas essayer de féminiser vos rédactions? Et pour les seconds et les secondes, même chose. La langue d’un peuple est un vecteur social de sa pensée et un véhicule inconscient puisque intégré, consumé et naturalisé.

La langue est donc un construit social et politique, bien oui puisqu’il y est considéré que le masculin l’emporte sur le féminin! La grammaire dicte qu’il y a un genre social prédominant : le genre masculin. Il y a une normalisation des genres pour maintenir une oppression, celle de la domination masculine. Le féminin est passif; le masculin est actif. Mi-chel Foucault, philosophe du 20e siècle, apporta que le langage légitime le pouvoir symbolique. En effet, plusieurs recherches sociales sont venues à la conclusion que des liens existent entre les représentations et le langage. Pour ne citer à cet effet que l’auteure Agnès Callamard,

«seul ce qui est nommé existe». Comment jus-tifier qu’une foule constituée de cinq millions de femmes et d’un homme sera décrite au mas-culin, ignorant ainsi cinq millions de femmes?! L’idée de féminiser ses textes est un acte politique. Un acte qui rejette les rédactions qui débutent par «le masculin a été utilisé pour alléger le texte» (et autres dérivés). Un acte qui veut substituer les tournures sexistes à un style d’écriture respectueux et inclusif. Un acte qui n’accepte plus le genre masculin comme étant le genre commun et neutre. La fémini-sation de ses textes se veut une conscience à développer pour rédiger sans biais, discrimi-nation et préjugé; pour rédiger en toute équité et justice sociale; pour reconnaître, valoriser et considérer le rôle et les contributions des femmes à la société; pour que la visibilité des femmes soit équivalente à celle des hommes à l’écrit et à l’oral. L’Office québécois de la langue française (OQLF) proposa au début des années 80 des outils pour accompagner la rédactrice et le rédacteur. Les objectifs qui découlent de son appui à la féminisation des textes sont la production de textes de qualité, la clarté du message et la cohérence de l’écriture. Il existe deux techniques de féminisation reconnues. La première est celle de favoriser l’écriture des deux formes, le féminin et le masculin, au long. La deuxième technique est celle d’employer des termes génériques et neu-tres. L’OQLF reconnaît également la possibilité

d’accorder un verbe avec le nom le plus rap-proché (comme par exemple : les vendeurs et les vendeuses sont compétentes). L’ordre du féminin et du masculin n’est pas important. Il est suggéré d’alterner les termes (les femmes et les hommes/les hommes et les femmes) ou d’en respecter l’ordre alphabétique (les ven-deurs et les vendeuses/les candidates et les candidats). Ainsi, il n’y a pas de hiérarchie des sexes. Si l’usage d’un terme épicène, mot qui s’écrit de la même façon au féminin et au masculin, requiert l’emploi d’un pronom plus loin dans la phrase, on peut utiliser le pronom féminin et le pronom masculin (par exemple, les cadres ne sont pas toutes et tous des êtres intelligents). Opter pour des épicènes au lieu de mots genrés (gens d’affaires au lieu d’hommes d’affaires, les droits de la personne au lieu des droits de l’homme). Finalement, nous devons écrire au complet la forme féminine et masculine d’un mot et non pas des mots tronqués (par exemple les étu-diantes et les étudiants, au lieu de étudiant-es). Pour féminiser sa plume, gardons en tête que le produit final doit rester lisible, que nous ne pouvons inventer des mots afin de conserver un certain fluide et ne pas nuire à la compréhen-sion de son lectorat. La raison pour laquelle la féminisation des textes est reconnue par les organes de ré-férence dans le domaine de la langue française, c’est que les mots introduits sont de l’origine de la langue classique. Il ne s’agit donc pas de

mots inventés pour l’unique raison de parler au féminin! Ainsi, sous l’idée que ces mots ont survécu à l’ancien français, il est possible et ac-cepté de les utiliser. Certains organismes communautaires osent même être avant-gardistes en suggérant l’emploi du féminin comme générique! Ils proc-lament le féminin comme genre neutre pour toutes leurs diffusions internes et externes. Dans la même veine, nous tenons à accorder une mention spéciale à l’Université de Sher-brooke, l’Université du Québec à Montréal et l’Université d’Ottawa qui se démarquent parmi la communauté universitaire avec leurs outils de rédaction mis à la disposition des étudiantes et des étudiants pour les accompagner dans leurs démarches de féminisation de textes. Le principal intérêt à soutenir une telle perspective féministe est, selon l’Université de Sherbrooke, «une responsabilité générale, puisque [nous contribuons] à former des per-sonnes qui transmettent des valeurs et des habitudes de comportement qu’elles auront elles-mêmes développées au contact du milieu universitaire. Il est donc important de promou-voir l’équité entre les hommes et les femmes et de donner l’exemple quant aux moyens pouvant être utilisés pour assurer cette équité dans la rédaction des textes.» Quand l’UQTR nous soumettra une position rédactionnelle féministe? Tout ce que nous aurions à dire à nos dirigeants universitaires : quand on veut, on peut!

SANS MERCI

Je féminise, tu féminises, il et elle féminisent…

Haut les cœurs, Noël s’en vient! Parmi les choses qui, justement, me lèveront le cœur encore cette année, je vais vous toucher un mot sur l’hypocrisie pestilentielle par excellence, le fléau de notre génération, j’ai nommé : la dépendance affective. Si Noël, purgé de son sens religieux et de son aspect hyper-consumériste, est une fête de la Famille, n’oubliez pas qu’à la base de toute famille, il y eut un couple…

Nous ne sommes malheureusement pas encore sortis de l’obscurantisme sentimental causé par la série Twilight, qui nous propose une vision de l’amour comme étant un sempiternel enchaînement de situations dans lesquelles le «je ne peux vivre sans toi» est la règle d’or pour qu’un couple subsiste (ce qui convient égale-ment à Roméo et Juliette, au fait). À ce propos, je vous suggère fortement d’aller voir le mono-logue qu’a fait Guillaume Wagner lors du Gala

Juste pour rire 2011 de Jean-François Mercier : s’il vous offusque, c’est très certainement parce que vous devriez réviser votre vision de l’amour. On reconnaît généralement les dépendant(e)s affectif(ve)s au fait qu’ils s’ennuient très rapidement et très intensément de leur drogue du moment. Ils veulent tout vivre avec leur partenaire et ne comprennent pas que les jours de séparation renouvèlent les sujets de conversation et que l’ennui bien dosé entretient la flamme amoureuse plus qu’il ne l’éteint. Cette inquiétude, qu’ils projettent fréquemment sur leur partenaire, vient précisé-ment du fait qu’ils ne se croient pas eux-mêmes capables de supporter de «longues» périodes sans grande démonstration d’affection, et qu’ils satisferont ce «besoin» ailleurs lorsqu’il sera in-supportable. Pour ceux et celles d’entre vous qui n’ont jamais été dépendants à quoi que ce soit, imaginez ce que vous pourriez faire si vous aviez FAIM. Petite théorie faite maison : si ce problème est exclusif aux pays civilisés, c’est justement parce que, enfants gâtés que nous sommes, nos besoins primaires sont très aisément com-blés, et que pour occuper nos esprits (qui ont besoin de l’être, soit dit en passant), il ne nous reste plus qu’à faire des tempêtes dans des

verres d’eau et à exagérer l’importance d’une autre sphère de notre vie : le couple et la car-rière, principalement.

Il y a également un second facteur déter-minant qui fut démontré de manière plutôt violente, le 28 novembre dernier, par le suicide d’une adolescente intimidée : le regard des au-tres qui compte beaucoup trop. Puisqu’il est pratiquement impossible d’être célibataire sans être jugé comme ayant «peur de l’engagement», «séducteur(trice) en série» ou tout simplement indigne d’être aimé, la pression sociale nous in-cite à nous engager trop rapidement ou à rester dans un couple qui ne convient évidemment pas. La souffrance psychologique est, selon cette thèse, le prix à payer pour avoir éliminé la majorité des souffrances physiques. Il suffit de

le réaliser pour grandement atténuer la douleur. Avez déjà entendu l’excellente citation d’Antoine de Saint-Exupéry : «Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder en-semble dans la même direction»? Il n’y a bien sûr rien de mal à se regarder de temps à autre et à dire «je t’aime», «tu es belle (beau)» ou tout autre compliment, signe de reconnaissance et d’appréciation, mais aucun couple réussi ne re-pose là-dessus; tous les hommes ne sont pas poètes et toutes les femmes ne sont pas des princesses. Et ce n’est pas grave. Si un tiers de votre temps conjugal est consacré à l’admiration mutuelle (j’y place la sexualité) et le deux tiers restant aux pas-sions communes, à l’élaboration de projets et à l’entraide quotidienne, vous ne vivrez peut-être pas de nombreux moments de romance, mais ceux-ci seront d’autant plus appréciés. À la rigueur, c’est votre couple lui-même qui sera romantique (le bon vieux «regardez comme ils sont beaux ensembles!»), et non seulement quelques gestes obligés par caprice, forcés et feints. Joyeux Noël, les tourtereaux. N’exigez pas la Lune, faites confiance à votre partenaire, et pensez Famille. Ce qu’elle peut faire pour vous, et ce que vous pouvez faire pour elle.

MICHAËLMAGNYChroniqueur

LE REVERS DE LA MÉDAILLE

Dépendance affective n’égale pas romance

Petite théorie faite maison :si ce problème est exclusif

aux pays civilisés, c’estjustement parce que, enfants

gâtés que nous sommes,nos besoins primaires sont

très aisément comblés.

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7www.zonecampus.ca SOCIÉTÉ

Le FantasquePar Hubert Samson, étudiant à la maîtrise en Études québécoises à l’UQTR

«La première cause des nationalités de chaque peuple,c’est la langue maternelle.» – Louis-Joseph Papineau

La langue constitue davantagequ’un outil de communication.Référent identitaire et culturel,

elle sert à se définir collectivement.Mais pour rendre la langue vivante et vivace,

il faut l’utiliser et la défendre quotidiennement.Il s’agit d’ailleurs d’un combat de tous les instants

pour le Québec, menacé d’anglicisation.Or, l’affichage en français pose problème à

l’Université du Québec à Trois-Rivières.Les noms d’activités organisées par les associations

étudiantes apparaissent souvent en anglais.Aussi, le nouveau comptoir du Tim Hortonsne respectait pas, jusqu’à tout récemment,

la Loi sur l’affichage en français.La marche à suivre pour contrer l’étranglement

de la langue est pourtant simple.Pour mettre fin à la francosphyxie,

il suffit de prendre une bouffée d’air fraispuis tirer la langue à l’anglais!

Comme la période ultra-festive de Noël ar-rive à grand pas et que cette fête d’origine religieuse (païenne bien avant d’être chré-tienne en fait) est devenue le symbole par excellence d’une société de surconsom-mation – notamment par la promotion excessive d’un gros barbu souriant qui donne des cadeaux à tout le monde –, voici quelques idées, réflexions et suggestions d’achats.

Le légendaire certificat cadeau. Vous êtes tannés de vous creuser la tête? Voici le cadeau idéal pour éviter la déception chez l’être cher à cause d’un présent non-désiré, en le laissant choisir ce qu’il aime. Que ce soit dans une li-brairie, un magasin de musique, une boutique de lingerie érotique, un abonnement cinéma. Pour les sportifs : cours de danse tango ou séances d’entraînement au gymnase. Plaisir par la bouche, quelque chose qui se mange. Étant l’un des besoins vitaux, n’importe quoi qui se mange fera bien l’affaire des gour-mands comme de ceux qui se privent à l’année longue. Suggestion d’achat : chocolat noir, noix, thé vert, bref, ce qui nourrit vraiment le corps. Plaisir par le toucher, du sexe. Gratuit, en quantité illimitée, réchauffe l’hiver, se pratique dans tout lieu. Seul, accompagné et même en groupe! Non seulement c’est bon pour la santé car ça fait perdre le poids excédent acquis pen-dant la période des fêtes, mais en plus cela stimule votre imagination, votre système san-guin et cardiaque. Voilà une occasion pour vous de réaliser un autre fantasme. Plaisir par le goût, un bon alcool. Comme le Québec est le paradis en Amérique pour les bons buveurs, sachez que nous avons une centaine de micro-brasseries, une centaine de cidreries (dont le cidre de glace unique au monde) et depuis peu, quelques vins. Pour avoir du choix, je vous conseille par ailleurs d’aller à La Barik sur le boulevard des Forges, ils sauront trouver quelque chose adapté à votre gosier. Plaisir pour le bonheur de vivre, quelque chose qui fait rire. Les spécialistes disent qu’il faut rire 15 minutes par jour, alors payez à l’être aimé un moment de détente : un billet de spec-tacle pour un humoriste, un des onze albums de François Pérusse ou n’importe quel dvd des Chick ’n Swell. Autre truc pour faire de la récu-pération, fabriquez vous-même votre emballage. Soyez original! Cela aussi ça peut faire rire…

Plaisir par les oreilles, un disque audio. Des bons groupes de musique, on n’en manque pas au Québec : Mes Aïeux (La ligne orange), Loco Locass, Les Cowboys Fringants, Opposum, le Trio de guitare de Montréal, Mononc’ Serge, Les Colocs, ou bien quelques géants du passé : Robert Charlebois, Félix Leclerc, Harmonium, Garolou, Offenbach. Ou encore, pourquoi pas un lecteur mp3 afin de favoriser la multiplica-tion des lieux d’écoute! La science démontre que l’écoute de la musique qu’on aime apaise les es-prits et rend heureux, stimulant aussi l’appétit et la mémoire. Plaisir par les yeux, un bon livre de philoso-phie. Que ce soit les pensées de l’empereur philosophe Marc-Aurèle, le roman le plus poé-tique de Nietzsche (Ainsi parlait Zarathoustra) sur la venue du surhomme, le Traité d’athéisme ou encore Puissance d’exister du controversé Michel Onfray, ou encore la vulgarisation de l’univers par l’astrophysicien Hubert Reeves, laissez-vous guider par les réflexions qui pourront vous aider à comprendre davantage dans quel monde vous vivez! Plaisir pour ceux qui veulent davantage d’expériences sensorielles : des billets pour le Cirque du Soleil ou, plus abordable et plus original, le Cirque Eloize. Évidemment, fait également l’affaire un bon film tiré du répertoire québécois! Et là les suggestions ne manquent pas. Comédie : Filière 13, Starbuck, Québec-Mon-tréal, Horloge biologique. Horreur et fiction : Sur le seuil, 5150 rue des ormes, Saint-Martyr-des-Damnés ou bien Cadavres. Pour les sensations fortes : un laissez-passer annuel pour la Ronde à Montréal, un cours de parachute ou sinon, au plus radical, un formulaire pour entrer dans l’armée afin de faire la guerre en Afghanistan et de continuer d’endetter le Canada d’environ 40 milliards… idéal pour l‘hyperactif. Plaisir pour tous, un animal de compagnie. Quoi de mieux qu’une petite boule de poil vivante pour animer vos mornes soirées hivernales! Pour quelques dizaines de dollars, la SPA vous offre des animaux en bonne santé, déjà opérés et vac-cinés, afin de pratiquer la zoothérapie à votre domicile. Plaisir pour l’imaginaire (pour l’écolo de la famille), ne rien acheter du tout. Au mieux, une boîte vide. En plus de faire rigoler toute la famille ou bien de risquer votre expulsion de celle-ci, faites comme ces milliers de personnes dans le monde qui ont lancé la campagne «Noël sans achats». Nous savons tous que c’est chaque jour de l’année que nous pouvons honorer nos amis et parents par un cadeau, plutôt qu’à la fête du «p’tit Christ». Alors profitez de ces vacances tous ensemble, regardez-vous dans les yeux et partagez cet amour qui vous anime, il n’y a pas de plus belle offrande.

AU POUVOIR, CITOYENS!

10 suggestionsde cadeaux

JEAN-FRANÇOISVEILLEUX

Chroniqueur

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12 décembre 2011 au 8 janvier 20128

ARTS ET SPECTACLESARTS ET SPECTACLES

C’est dans le cadre de la Coupe des Asso-ciations de l’UQTR qu’avait lieu la Soirée Musicale du 24 novembre dernier. Talent et diversité étaient au rendez-vous à la Chasse-Galerie ce soir-là, alors que les meilleurs ont évidemment été récom-pensés.

La soirée était organisée en collaboration avec l’Association Générale des Étudiants de l’UQTR et le Groupe des Médias étudiants, le tout, sous la direction d’Ann-Julie DuRocher (vice-présidente aux affaires socioculturelles de l’AGE UQTR). Non seulement cet événement avait pour but d’amasser des points pour la

Coupe des Assos, c’était également l’occasion de voir à quel point il existe plusieurs talents ca-chés à l’université. L’animation de la soirée a été confiée à Simon Fitzbay (étudiant à la maîtrise en études québécoises, animateur et membre du conseil administratif de CFOU, membre du Groupe des Médias étudiants) et à Mathieu Roy (étudiant au baccalauréat en histoire, animateur des soi-rées de la Ligue d’improvisation universitaire de Trois-Rivières). Malgré un début de soirée modeste, les deux joyeux lurons ont vite pris de l’assurance sur scène et ont bien réussi leur mandat d’animation pour cette soirée. Les participants présents ont représenté les associations de géographie, mathématiques et informatique, philosophie, psychologie, histoire, psychoéducation ainsi que loisir, culture et tourisme. Leurs performances ont été jugées par Jas-mine Raymond Drainville, secrétaire du Groupe des Médias étudiants ainsi que par M. François

Fugère, chargé de cours à l’UQTR. Ces der-niers ont eu la lourde tâche de déterminer les gagnants de la soirée en se basant sur les critères de présentation, de présence sur scène, de justesse, d’interprétation et de la technique de chacun des numéros. Tout au long de la soirée, le public a été surpris de voir la qualité ainsi que la diversité des numéros présentés. En effet, nous avons eu droit à de l’accordéon, du saxophone, ainsi qu’à de la chanson a capella. Après une longue délibération, les juges sont montés sur scène afin d’annoncer les asso-ciations gagnantes de cette soirée. La troisième position a été attribuée à Samuel Poirier, Joseph A. Lemieux et Michaël Gervais de psychologie qui ont fait lever le party avec leur interpréta-tion de la chanson Rideau de Plume Latraverse. En seconde position, c’était Charles Papillon de mathématiques et informatique qui a remporté les honneurs pour sa très bonne composition et la justesse de sa voix. Finalement, la première position a été décernée à Jean-François Veilleux

de philosophie qui a ému la foule grâce à son in-terprétation de La complainte de mon frère, une chanson québécoise du 19e siècle popularisée par Jean Lapointe. La soirée s’est terminée très tard avec un jam improvisé proposé par les étu-diants de loisir, culture et tourisme que plusieurs autres étudiants ont joint. C’est donc dans une ambiance festive que la soirée s’est terminée.

Une activité à répéter L’organisatrice de la soirée, Ann-Julie DuRo-cher s’est dit très satisfaite de l’activité. «Nous avons de très bons artistes sur le campus. J’ai vraiment été surprise et impressionnée par le talent des gens.» Les possibilités sont fortes quant à une deuxième soirée de musique au courant de l’hiver. Pour le moment, les décisions n’ont pas été prises, mais les bons commen-taires reçus favorisent cette idée de répéter l’expérience. Restez à l’affût puisque si l’activité a une suite, la date et les modalités seront fixées pour la rentrée de janvier.

Sur un ton défiant toutes les barrières de l’humour conventionnel, prenait place, le 26 novembre dernier au Cégep de Trois-Rivières, le spectacle humoristique Soulevez des Corneliu du très saugrenu Jean-Thomas Jobin.

Sachant habituellement à quoi s’attendre de l’artiste, il n’en reste pas moins que tous, spécialement la poignée d’adultes «d’âge mûr» présents, sont restés déconcertés devant un humour quelques fois déstabilisant. Il pouvait en effet passer du coq à l’âne en un tour de main en racontant des histoires périlleuses mais non banales comme les nombreuses réincarnations qu’il a vécues pour finalement se transformer en la personne de chair humaine que nous con-naissons aujourd’hui. Grâce également à son invité spécial qui avait comme mission de contrer l’Association des Gisèle, l’agent Jack Bauer de la célèbre émission 24, renommé Jacques Boyer pour des raisons de droits d’auteur (!), Jean-Thomas a su nous faire entrer dans son monde qu’il qualifie

lui-même d’un heureux mélange d’idées terre à terre et absurdes (les idées absurdes prenant souvent le dessus, comme il prend soin de nous spécifier). Bien qu’il ait de la difficulté à reprendre le cours de ses monologues après de courtes improvisations spontanées, il a tout de même réussi à faire décrocher un sourire sur le visage des plus rationnels et ce, grâce à son humour démesurément insolite. (A.T.)

JEAN-THOMAS JOBIN

Impressionnante absurdité

SOIRÉE MUSICALE

Talent et diversité

Les gagnants de la Soirée Musicale: Samuel Poirier Lapointe, Joseph A. Lemieux et Michaël Gervais, Charles Papillon et Jean-François Veilleux entourent Ann-Julie DuRocher,organisatrice de la soirée.

Photo : M. Beaupré

Photo : Archives

MÉLISSABEAUPRÉ

Arts et spectacles

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www.zonecampus.ca ARTS ET SPECTACLES 9

C’est le 28 novembre dernier que la Ligue universitaire d’Improvisation de Trois-Rivières présentait son dernier match avant le congé des fêtes. Pour l’occasion, la LUITR recevait pour une troisième fois le KIK de Québec, une équipe volante de l’Université Laval. Cette équipe a d’ailleurs remporté le match par la marque de 9 à 5.

Le KIK de Québec est une excellente équipe qui fait toujours preuve d’une grande origi-nalité sur l’improvisoire. Au fil des rencontres, la LUITR a développé une belle chimie avec les membres de cette équipe, chose que le public apprécie particulièrement vu l’ampleur de la foule présente à la Chasse-Galerie. Rappelons que le KIK de Québec est com-posé de Cathy Lessard, Karl-Alexandre Jahjah, Tommy Girard, Tegwen Gadais et de Maxime-Olivier Coulombe. Leur dernière visite à Trois-Rivières datait de novembre 2010 alors que ceux-ci avaient remporté le match. Du côté de la LUITR, une équipe spéciale a été formée pour l’occasion. Dave Belley, Jean-Philippe L’Étoile, Jean-René Boutin, An-dréanne Simard et Julie-Anne Pelletier ont donc représenté l’UQTR sur l’improvisoire. Mathieu Roy était fidèle au poste à l’animation et l’arbitre de la soirée était Marc-André Fortin, lequel a

donné des pénalités dès la première improvisa-tion de la soirée. L’équipe de Trois-Rivières a commencé en force en s’inscrivant au pointage grâce aux deux premières improvisations. Cependant, le KIK a enfilé les points pour les quatre improvi-sations suivantes, ce qui les propulsait en tête par la marque de 4 à 2 pour la première demie. Mention à Jean-René Boutin et Karl-Alexandre Jahjah qui ont offert tout un duo lors d’une chantée sous le thème Les feux de la guerre, ainsi qu’à Andréanne Simard pour son excel-lent jeu dans Le maçon et la courtisane, aux côtés de Maxime-Olivier Colombe, joueur qu’elle a

soulevé très haut sur ses épaules à la grande surprise de la foule.

Le KIK toujours en tête du pointage La seconde partie du match s’est avérée tout aussi bonne pour les joueurs du KIK de Québec, lesquels se sont encore une fois inscrits au pointage dans le cadre de l’Impro-UQTR. C’est Frederik Boudreau-Richard, DJ des soirées de la LUITR qui a proposé le thème dans lequel les joueurs devaient reprendre deux chansons tout en changeant le style. Lavez Lavez a été attribuée à l’équipe de Trois-Rivières tandis que celle de Québec a dû improviser avec Coeur de Loup.

Malgré une majorité d’improvisations gagnées par le KIK lors de la seconde partie du match, notons celles que la LUITR a remportées avec brio, c’est-à-dire La patience des fantômes où Andréanne Simard et Jean-Philippe L’Étoile nous ont offert toute une scène de combat de rue ainsi qu’une improvisation mixte sous le thème d’Henri Ladouceur, où le monde des auteurs et les rimes étaient à l’honneur. La soirée s’est donc terminée par la marque de 9 à 5 pour le KIK de Québec. Les joueurs de la LUITR ont tout de même offert une solide per-formance. En effet, l’arbitre Fortin a mentionné à plusieurs reprises le peu d’écart qui séparait les deux équipes lorsque le public passait au vote. Deux joueurs de Québec, soit Karl-Alexandre Jahjah et Cathy Lessard, ont obtenu respective-ment les deuxième et première étoiles du match alors qu’Andréanne Simard de la LUITR s’est vue décerner la troisième, ce qui était amplement mérité. Le public de la Chasse-Galerie a assisté à un excellent dernier match avant la période des Fêtes. C’est toujours un immense plaisir que de voir la LUITR et le KIK jouer ensemble lors d’un match, lequel s’est caractérisé par d’excellentes improvisations où une épatante construction d’histoires était présente, en plus d’un grand respect entre les joueurs. (M.B.)

Le café-bar Le Zénob a récemment accueilli quatre joueurs de la Ligue d’improvisation mauricienne (LIM) pour une soirée au concept original. Intitulée Whose LIM is it Anyway?, la soirée est inspirée d’une émission de té-lévision américaine qui propose des jeux d’improvisations. Les artistes de la LIM ont magnifiquement bien performé dans tous les jeux.

Puisque la Maison de la culture était oc-cupée par le Salon des métiers d’arts, la LIM a décidé d’inviter son public à se rendre au Zénob qui se trouve à quelques pas de leur lieu habituel. Même s’il y avait moins de spec-tateurs qu’à la salle Louis-Philippe-Poisson, l’événement a tout de même attiré une qua-rantaine de personnes. Les improvisateurs faisaient face à un beau défi. C’est Simon Bellerose-Veilleux (blanc), Lisa-Marie Lachapelle (blanc), Guillaume Cholette-Janson (vert) et AndréAnne Trem-blay (rouge) qui se sont prêtés au jeu. Ils ont improvisé avec des catégories farfelues telles qu’Avance- Recule, Les sous-entendus et Coup

de foudre. Lors d’un duo théâtral où l’un réci-tait les lignes d’un texte de Georges Feydeau et l’autre improvisait la réplique, les joueurs Guillaume Cholette-Janson et AndréAnne Tremblay ont fait rire le public tout au long de la scène. C’est d’ailleurs cette joueuse qui s’est mérité le plus de points au cours de la soirée, ce qui lui a épargné le fameux jeu final où chacun doit improviser un couplet de chanson. Chapeau aux quatre joueurs pour cette soirée très réussie! À ne pas manquer, il ne reste que deux soi-rées d’improvisation de la LIM avant le congé de Noël soit les 13 et 20 décembre prochains, dès 20h, à la Maison de la Culture.

LUITR

Match spécial contre le KIK

IMPROVISATION

Whose LIM is it Anyway?MARIE-MICHÈLE

CARON

Arts et spectacles

Les improvisateurs en action.

Le KIK a remporté le match spécial d’improvisation le 28 novembre dernier.

Photo : Marie-Eve B. Alarie

Photo : M.-M. Caron

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12 décembre 2011 au 8 janvier 201210 ARTS ET SPECTACLES

Jusqu’au 18 décembre prochain, le Centre de diffusion Presse Papier présente l’exposition Telle une cariatide de l’artiste Valérie Guimond. Les oeuvres de l’artiste proposent un regard rempli d’émotions sur le corps féminin.

Valérie Guimond est une ancienne étu-diante au baccalauréat en arts plastiques de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle travaille maintenant en tant que technicienne de travaux pratiques au Département des arts. Depuis quelques années, Valérie voyage un peu partout dans le monde afin d’acquérir des connaissances sur le plan artistique, en plus de participer à plusieurs projets. Elle a notamment pris part à l’atelier de collagraphie de la Uni-versidad de las Ciencas y artes de Chiapas, au Mexique, et son travail a été vu dans le cadre de plusieurs expositions à travers le monde. Membre de l’atelier Presse Papier depuis 2002, elle y présente l’exposition Telle une cari-atide. La souffrance, l’usure de la chair et les ravages attribués au corps forment le cœur de

cette exposition qui provoque un certain malaise ainsi qu’une grande réflexion chez le spectateur. «Je crée des monstres de peaux, d’absence de crainte et de crispation, construits à même les états primaires d’un être humain qui se laisse choir par le poids de son corps», voilà comment Valérie Guimond présente sa démarche artis-tique concernant cette exposition. Cinq oeuvres sont conçues à partir de tech-niques mixtes telles que la sérigraphie ainsi que l’eau-forte. Au centre de l’exposition, un arbre avec du fil barbelé qui fait un rappel au corps en tant qu’écorce et à cette idée de souf-france. Même chose avec l’oeuvre Transpercer sa gabardine, conçue sur un mannequin où la rudesse de l’acier et du fil barbelé est présentée avec la fragilité de l’écorce de bouleau. Il existe une dichotomie entre la beauté et le talent de Valérie Guimond qui se retrouvent dans ses œuvres, côtoyant cette idée de lai-deur et de souffrance. «Je poursuis une série d’estampes laissant toute crue la morosité des regards où l’image des corps vieillis par la maig-reur excessive est cachée à notre insu à même le

subconscient.» L’exposition de Valérie Guimond propose une réflexion personnelle sur la relation entre le corps féminin et la société dans laquelle il évolue, qui déstabilise radicalement le specta-teur. À voir jusqu’au 18 décembre 2011. (M.B.)

EXPOSITION À PRESSE PAPIER

Réflexion sur le corps féminin

Transpercer sa gabardine, une oeuvre de Valérie Guimond.

La question se pose : Trois-Rivières est-elle en bonne santé culturelle? On aura certainement tendance à répondre par l’affirmative, tant est palpable la vitalité de l’offre culturelle locale.

On sent en effet que les institutions clé de la production et diffusion de la culture d’ici sont des organismes bien en vie qui affichent une bonne mine. La Corporation de développement culturel de la Ville, en particulier, assume sereinement son rôle fédérateur dans la production et la co-ordination d’évènements. De plus, la Corpo ne laisse transparaître aucune angoisse dans sa nouvelle cohabitation avec son ambitieuse demi-sœur, la Corporation de l’amphithéâtre, qui promet de faire passer Trois-Rivières dans les grandes ligues nord-américaines sur le plan culturel. De son côté, Culture Mauricie s’affaire à réaliser son mandat de concertation régionale, au moyen de nombreuses initiatives struc-turantes, notamment avec l’industrie touristique. Tout autour, les festivals, biennales et autres organisations culturelles récurrentes ont le teint rose d’individus bien nourris et épanouis, comme en témoignent les médias qui couvrent systéma-tiquement leurs activités. Mais derrière cette peau d’apparence saine, un examen attentif saura détecter certains in-dices de problèmes éventuels, qu’il serait indiqué de traiter rapidement. Diagnostic de quelques symptômes inquiétants.

Hypertrophie testiculaire L’été dernier, une nouvelle comédie musicale foulait les planches de la salle J.-An-

tonio-Thompson. Impossible d’avoir manqué son arrivée dans le paysage médiatique, T’estimo s’annonçait comme digne successeur à Show-time. (Showtime, au cas où vous souffriez de sévères troubles de mémoire, est le Broue triflu-vien, une comédie musicale qui a été présentée pendant 10 saisons.) Le spectacle est une coproduction de la Corpo de développement culturel et des Productions Fidel, dont le vice-président est Stéphane Boi-leau, également directeur artistique de T’estimo et, autre emploi digne de mention, directeur général du FestiVoix. Aussi solidement encadré, T’estimo était destiné à se faire des couilles en or. L’appareil publicitaire pour promouvoir T’estimo a été d’une envergure rarement connue en Mauricie. Battage publicitaire dans tous les médias, beaucoup d’argent investi. Au final, selon les Productions Fidel, une quinzaine de milliers de spectateurs ont assisté aux 30 représenta-tions du spectacle, pour un ratio d’occupation de 66%. Une indiscutable réussite, sous cet angle.

Ventre plat… et vide Or, parmi les stratégies de promotion utili-sées, il y en a une qui m’apparait absolument inacceptable. Le Nouvelliste relatait, le 8 juillet dernier, soit au lendemain de la toute première représentation de T’estimo, que le spectacle avait été bien accueilli par le public, mais que la jour-naliste ne pouvait émettre aucune critique du spectacle. L’article se bornait à recueillir les im-pressions d’après-spectacle du public. Raison invoquée? L’équipe de production avait imposé «un embargo sur toute critique du spectacle de la part des médias» jusqu’au jeudi suivant, date de la première médiatique. Un em-bargo! Notez qu’on ne dit pas, par exemple, «on nous a demandé d’user de discrétion en atten-dant la première médiatique» ou autre formule qui laisse suggérer un minimum de respect pour le travail de journaliste. Nenon. Un embargo. Si-dérant.

Comme ça, le show n’est pas prêt pour les médias mais il est ok pour le public? Allons donc! Je ne sais si c’est l’arrogance de l’équipe de production qui me choque le plus, ou l’à-plat-ventrisme de la rédaction du Nouvelliste d’avoir accédé à une telle requête. Est-il besoin de rap-peler qu’un journaliste n’est pas un agent de communication à la solde d’une production, mais un professionnel dont le devoir est d’informer? Le journaliste n’est tout de même pas pour in-former le public de ce que le public a pensé du spectacle, non? Un vox pop n’est pas un article de fond. C’est complaisant. Ça m’écœure. Présentez-moi ça de tous les côtés, vous n’arriverez pas à me convaincre que cette situation est saine. Ce jeu d’influences est nocif pour la presse artistique, qu’on prend en otage pour la commercialisa-tion du produit. Et ça témoigne d’un manque de confiance quant aux capacités du spectacle de s’imposer de lui-même, par lui-même. Alors, on sort le rouleau compresseur… qui supplante la presse.

Agoraphobie Si la presse est à ce point liée par les gros producteurs culturels, comment espérer que la critique artistique puisse s’intéresser aux plus pe-tits évènements diffusés un seul soir? Il ne reste plus de place! Or, on sait bien qu’il n’y a qu’une seule logique qui permette de faire augmenter le nombre de pages culturelles d’un journal : l’achat de publicité. Mais si presque tout l’espace est occupé par le compte-rendu des seules pro-ductions qui achètent de la pub, non seulement ces dernières bénéficient d’une double visibilité, mais les petits sont éternellement relégués aux brèves, sans photo, sans compte-rendu post-évènementiel. Combien d’évènements auraient profité d’un article de fond au lieu d’un T’estimo sous em-bargo donnant lieu à un texte creux? Quelles chances, dans ces circonstances, pour un événe-

ment autoproduit de faire l’objet d’une critique? Presque nulles. Conséquence : les journalistes n’y assisteront même pas. Traitement L’espace manque dans le cadre de cette chro-nique pour approfondir un sujet aussi vaste, qui nécessite force nuances et exemples. J’y reviendrai probablement dans une chronique ultérieure. Pour l’heure, je m’en voudrais de ne citer à procès que Le Nouvelliste. L’hebdomadaire Voir Mauricie déçoit, lui aussi, régulièrement. Il a toutefois l’avantage de son blogue, libre des con-traintes du papier, où de l’information parallèle est disponible. L’information de l’Hebdo Journal est elle aussi bonifiée par son blogue. Mais, avec un seul poste de journaliste, Voir subit les aléas des disponibilités et de l’intérêt fluctuant de sa rédaction. Le changement de garde récent à ce poste pourrait donner lieu à un déplacement de son foyer d’attention vers la culture alternative. À la télévision, malgré la qualité des journalistes en place, le temps d’antenne dédié à la culture est anémique. C’est pire encore à la radio com-merciale. Du côté des aidants naturels, il faut sou-ligner le travail constant d’information réalisé à l’émission matinale de la Première chaîne de Radio-Canada, qui dispose de 3 heures quotidi-ennes pour couvrir les actualités culturelles et donner la parole aux artistes. L’émission LeZarts diffusée à Vox fait quant à elle preuve d’une belle curiosité à l’endroit des créateurs d’ici. La radio campus CFOU regorge de passionnés de culture. Enfin, ce journal que vous tenez entre vos mains (ou lisez sur le Web) manifeste une présence soutenue depuis maintenant 6 ans dans les milieux artistiques. Son indépendance en fait un outil indispensable pour stimuler les habitudes culturelles et questionner les pra-tiques dominantes. Ceci se vérifie en effet par une simple question : cette chronique que je signe, quel autre journal la publierait?

VA VOIR AILLEURS (J’Y SUIS)

Symptômes

SÉBASTIENDULUDE

Chroniqueur

Valérie Guimond présente l’exposition Telle une cariatide.

Photos : M. Beaupré

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ARTS ET SPECTACLES 11www.zonecampus.ca

Une équipe de neuf comédiens du Théâtre du Nouveau Monde (TNM) com-plétait leur tournée d’une quarantaine de spectacles le 6 décembre à la Salle J.-Antonio-Thompson. Ils présentaient la pièce L’École des femmes du célèbre Molière mis en scène par Yves Des-gagnés.

Une distribution, mais surtout des presta-tions à couper le souffle! Une tête d’affiche comme Guy Nadon ne peut décevoir. L’interprète du rôle principal est marquant et

donne, dès le début, le ton humoristique au spectacle. Le talentueux comédien assure le rôle d’Arnolphe, un bourgeois contrôlant et manipulateur. Il veut faire de la jeune Agnès (Sophie Desmarais) sa future femme. Celle-ci connait l’amour avec Horace (Jean-Philippe Baril-Guérard) et, en toute naïveté, raconte son histoire à Arnolphe qui devient encore plus jaloux. Guy Nadon récite de longs monologues en vers avec justesse et intensité, ce qui nous rappelle les grandes qualités de l’acteur. À ses côtés, de jeunes comédiens jouent les rôles

de deux amoureux fous. Sophie Desmarais présente une Agnès délicate en récitant ses répliques avec beaucoup de légèreté et de dou-ceur. De son côté, le comédien Jean-Philippe Baril-Guérard apporte une énergie romantique à la pièce. Ce «chef-d’œuvre pour tous» a fait rire les gens, en a surpris et en a touché plusieurs. Sou-levant des polémiques, qui dans certains cas sont encore d’actualité, le texte fait réfléchir sur différents aspects d’une relation amoureuse. La pièce présente également une réalité des an-nées passées avec ses mœurs parfois difficiles à s’imaginer. En plus d’en avoir plein la vue avec les performances des interprètes, le public a cer-tainement apprécié les magnifiques décors du spectacle. Une immense structure agencée d’un rideau de velours rouge faisait honneur à cette époque. De plus, le mur de brique et les toiles qui apparaissaient dans certaines scènes distinguaient les différents lieux de manière à situer le public. Le Théâtre du Nouveau Monde a été inau-guré en 1951 avec une pièce de Molière. Pour célébrer son 60e anniversaire, il lance ses fes-tivités avec une pièce du même auteur, L’École des femmes, créée en 1662. Même si les temps changent, ce texte, écrit en vers, demeure un classique qui plaît à tous. La salle J.-Antonio-Thompson accueillera une fois de plus le TNM à Trois-Rivières. Le 6 mars 2012, c’est la pièce Le dindon de Georges Feydeau qui sera présentée. Comme à l’habitude, on peut s’attendre à une distribu-tion qui ne décevra pas avec entre autres Rémy Girard, Alain Zouvi et Linda Sorgini. Les billets sont en vente sur le réseau Ovation ou sur le site enspectacle.ca. (M.-M.C.)

Après plus de cinq ans d’absence dans le monde de l’humour, Maxim Martin est de retour avec son troisième one man show. L’humoriste était au Théâtre du Cégep de Trois-Rivières, le 3 décembre dernier, pour présenter son spectacle Tout va bien.

Le spectacle de Maxim Martin, en plus du côté humoristique, contient des propos inté-ressants qui font rire, mais surtout réfléchir. Le public a applaudi des blagues à plusieurs re-prises au plus grand plaisir de l’artiste qui est encore dans les débuts de sa tournée. Le spec-tacle de 2h30 est bien monté passant d’hier à aujourd’hui; les numéros s’imbriquent l’un à l’autre sans accrochage. Ironiquement intitulé Tout va bien, la soirée portait sur des thématiques du monde qui au-raient avantage à être améliorées. Politique, système de santé, dépendances technologiques,

hypersexualisation, Maxim Martin relate des faits de l’actualité qui démontrent le triste avenir de notre société. Afin de déceler à quel moment de son parcours l’être humain a dévié pour en ar-river là, le spectacle propose un voyage historique visitant différentes époques, dont la Préhistoire et le Moyen-Âge. L’humoriste imagine ce qui a pu arriver pour que notre monde ressemble à celui-ci. Les époques deviennent ainsi le fil con-ducteur du spectacle. Beaucoup d’anecdotes et d’imitations rendent les histoires très drôles. Le troisième one man show de Maxim Martin démontre une maturité et un savoir-vivre de l’artiste. Popularisé par des numéros aux propos crus et au langage vulgaire, il s’est beaucoup assagi dans ce nouveau spectacle. À 42 ans, l’humoriste québécois conserve encore un léger côté rebelle, mais avec davantage de classe. Cela ajoute à son charisme et accentue son air sympathique. En début de deuxième partie, il a pris le temps de photographier son public pour en garder un souvenir. L’humoriste expliquait qu’il a débuté cette tradition depuis quelques spectacles, il adore immortaliser ce moment. Les photos sont ensuite publiées sur sa page Facebook. On res-sent une belle proximité entre l’artiste et son

public : après la photo, il prend même le temps de parler de son dilemme entre le Xbox et le PS3 et demande l’avis des gens. Ce moment a permis aux gens de mieux connaître la personnalité de l’humoriste. La salle du Théâtre du Cégep de Trois-Rivières était pratiquement complète, ce qui démontre la fidélité de son public malgré son absence dans les dernières années. L’humoriste a avoué avoir beaucoup apprécié son spectacle en sol trifluvien et espère revenir au cours de sa tournée. Aucune autre date n’est encore fixée à ce jour.

L’année 2011 tire presque à sa fin et il est déjà temps de faire une rétrospective des événements culturels marquants de cette année. Voici donc un Top 3 de mes coups de cœur pour cette année riche et diversifiée en culture.

Le choix s’avère difficile, car plusieurs évé-nements ont retenu mon attention au cours de l’année. Que ce soit des nouveautés CD jusqu’aux spectacles en passant par les expo-sitions, on peut dire que notre scène culturelle québécoise est plus en forme que jamais. Et ce, à la grandeur de la province, incluant les pro-jets trifluviens.

Album Côté musique, ma découverte de l’année revient à Alex Nevsky. Son album De lune à l’aube demeure selon moi un incontournable par la force des mots de cet auteur- compositeur-interprète, lequel propose égale-ment des mélodies fort intéressantes. Pas surprenant que cet artiste ait voyagé un peu partout à travers le monde lors de la dernière année afin de partager ses chansons. Notez qu’Alex Nevsky reviendra présenter son spec-tacle en mars prochain à Trois-Rivières.

Spectacle Côté performance live, la palme du meil-leur spectacle revient au duo Orange Orange qui était de passage à Trois-Rivières en mars dernier. Dom Hamel et Sabrina Sabotage sont de vraies bêtes de scène et leur spectacle était d’une énergie sans borne, où une grande at-tention a été donnée aux décors ainsi qu’aux arrangements. On attend avec impatience la préparation d’un nouveau spectacle pour ce groupe qui a lancé son nouvel album Tropical Passion cet automne.

Arts visuels Finalement une exposition bien particu-lière où les arts visuels et le théâtre étaient à l’honneur a retenu mon attention cette année. Il s’agit du projet Tableaux Vivants des étudi-ants en arts plastiques et en enseignement des arts de l’UQTR en février dernier. Sept tableaux vivants étaient présentés afin de donner naissance à des œuvres incontourn-ables dans le domaine de l’histoire de l’art. D’un réalisme hypnotisant, le projet sous la direction de l’artiste Claudie Gagnon était à donner des frissons. Voilà donc mes trois coups de cœur cul-turels pour l’année 2011, malgré le fait que de nombreux autres artistes et événements auraient pu facilement se glisser entre ces quelques lignes. Que l’année 2012 soit aussi riche en culture, remplie de surprises et de dé-couvertes.

On peut dire que notre scène culturelle québécoise est plus

en forme que jamais.

RÉTROSPECTIVE 2011

Coups de cœur de l’année

MÉLISSABEAUPRÉ

Arts et spectacles

HUMOUR

Retour de Maxim MartinMARIE-

MICHÈLECARON

Arts et spectacles

SPECTACLE DU TNM À TROIS-RIVIÈRES

L’École des femmes

Guy Nadon et Sophie Desmarais dans L’École des femmes.

Photo : Yves Renaud

Photo : Courtoisie

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12 décembre 2011 au 8 janvier 201212 ARTS ET SPECTACLES

Jérôme Minière était en spectacle à la salle Louis-Phillipe-Poisson de la Maison de la Culture de Trois-Rivières le 1er décembre dernier. Il s’agissait de la seconde fois que l’auteur-compositeur-interprète présentait son spectacle Le vrai, le faux au public trifluvien.

C’est en novembre 2010 que Jérôme Minière a débuté le rodage de son spectacle Le vrai, le faux, devant un public peu nombreux au Gambrinus de Trois-Rivières. Un an plus tard, l’auteur-compositeur-interprète figurait dans la série de spectacles «Découverte» de la Maison de la Culture. Bien sûr, on connaît Jérôme Minière depuis près d’une dizaine d’années, mais il s’agissait d’une belle occasion de le voir en spectacle dans une tout autre formule que celle des bars, où il était habitué de jouer lors de ses passages à Trois-Rivières. L’artiste a présenté une version beaucoup plus complète de son spectacle, où le plaisir et l’aisance sur scène étaient définitive-ment présents. Certes, Jérôme Minière est timide et réservé, discute un peu maladroitement d’anecdotes diverses avec son public, mais sa simplicité et son humour font indéniablement le charme de cet artiste au grand talent. Ce dernier a débuté la soirée avec quelques blagues sur le fait qu’il n’était pas le vrai Jérôme Minière et que différentes personnes un peu partout dans le monde jouaient le spectacle ce soir-là, dans le but de faire un lien humoristique avec le titre de son spectacle. Tout de suite après, il a débuté avec la pièce titre, Le vrai, le faux. Tout au long de la soirée, Jérôme a interprété la grande majorité des pièces qui figurent sur cet opus dont la très entraînante Le monde est là, Avril, ainsi que l’excellente pièce instrumen-tale Une chanson toute nue, qui offre de bonnes mélodies électro-pop. Le public a également eu droit à quelques chansons de ses albums

précédents dont La jeunesse est vieille comme le monde, Histoire d’espions ainsi que l’excellente chanson Un magasin qui n’existe pas qui figure sur son album Chez Herri Kopter et sur lequel sa défunte amie, la chanteuse Lhasa De Sela, avait prêté sa voix.

Explosion d’énergie C’est un spectacle de deux heures et sans entracte que Jérôme Minière a présenté à la salle Louis-Philippe-Poisson. Plus le temps filait, plus l’artiste apprivoisait la scène et son public, lequel était relativement nombreux. Une vague d’énergie s’est complètement déployée lorsque l’artiste a interprété la chanson Rien à vous dire, laquelle raconte les tentatives d’un artiste de faire tout ce qu’il peut pour avoir une brillante carrière. Juste avant, Jérôme a enfilé un foulard orange vif, des lunettes fumées et son chapeau de vedette. C’est une performance à couper le souffle que l’artiste donné lors de cette chanson où il a déployé ses plus beaux pas de danse et où le public a eu droit à un solo de percussions électroniques provenant d’un semblant de synthétiseur portatif, solo qui a duré près de deux minutes et pendant lequel le public était complètement en délire. C’est à la blague que Jérôme Minière a alors lancé à ses musiciens qu’ils étaient meilleurs dans les moments où la préparation était moindre. Préparé ou non, on peut dire que Jérôme Minière nous a présenté un spectacle beau-coup plus soutenu que lors de son dernier passage et où l’aisance et la complicité avec ses musiciens forment un spectacle fort inté-ressant.

La formation Das a lancé, au début de no-vembre, son tout premier album intitulé Armé d’un rêve. Cette sortie permettra au band montréalais de se faire connaître et ainsi élargir sa visibilité. Dès le premier coup d’œil, l’album est accrocheur entre autres à cause du profes-sionnalisme du graphisme de la pochette. Sur le plan musical, les sonorités des différentes pièces de l’album se ressemblent beaucoup, mais cela fait un ensemble agréable à écouter. Les rythmiques sont entraînantes et le partage des voix entre Caroline Dupont et Philippe Da Silva apporte de l’énergie et du mouvement. Les six membres du groupe ont travaillé pendant plus d’un an sur cet album pour fi-nalement l’enregistrer cet été. Le produit final comporte des agencements musicaux intéres-sants, on remarque entre autres un excellent travail de la section des cuivres (Marie-Noëlle Bois et Nicolas Boulay) et du batteur Jean-Carl Sutton. Le leader du groupe Philippe da Silva (guitare et voix) décrit leur musique comme du rock-folk-pop flirtant avec le jazz. Cet album est

une belle découverte musicale à faire, d’autant plus qu’il provient d’artistes de la relève québé-coise. Depuis la sortie de leur album Armé d’un rêve, le groupe Das travaille sur la promotion de celui-ci, ils sont d’ailleurs à prévoir des specta-cles pour le printemps prochain. Il est possible d’écouter le fruit de leur travail au dasmusique.com, de même que sur les ondes de CFOU, la radio campus de l’UQTR. (M.-M.C.)

La populaire pièce Ladies Night a été présentée le mercredi 23 novembre à la Salle J.-Antonio-Thompson. Une salle presque pleine était prête à applaudir les six comédiens tant attendus. Le public n’a pas hésité avant de leur offrir un accueil des plus chaleureux!

Dès leur arrivé sur scène, les cinq hommes de la pièce ont comblé le cœur des nombreuses femmes du public qui les attendaient avec impatience. Certaines personnes ont eu une lé-gère déception; elles auraient aimé voir Marcel Lebœuf, mais c’est le comédien Denis Bouchard qui le remplaçait. Connu entre autres pour ses rôles à la télévision dans Annie et ses hommes et Toute la vérité, Denis Bouchard est le metteur en scène de la pièce et remplace Marcel Lebœuf à

l’occasion. Il a offert une excellente prestation dont personne ne pouvait se plaindre. Malgré des blagues peu recherchées et sou-vent «gratuites», on ne peut nier que les gens dans la salle ont eu beaucoup de plaisir tout au long de la soirée. C’est sans aucun doute les six têtes d’affiches populaires qui font vendre les billets. Le texte, qui est une adaptation, frôle le ridicule d’où résulte une pièce sans profondeur qui s’apparente à un théâtre d’été. Ce sont les comédiens comme Guillaume Lemay-Thivierge (Ramdam, Les pieds dans le vide) et Michel Char-rette (Les Boys, Radio Enfer) qui accrochent les gens à l’histoire. Par exemple, certaines blagues à caractère sexuel sont drôles puisque c’est eux qui les disent. Néanmoins, la soirée est agréable, mais bien en-deçà des attentes. (M.-M.C.)

LANCEMENT D’ALBUM

Un premier albumqui promet!

L’album Armé d’un rêve du groupe Das.

COMÉDIE THÉÂTRALE

Ladies Night

De gauche à droite; Sylvie Boucher, François Chénier, Marcel Leboeuf, Guillaume Lemay-Thivierge, Michel Charette et Frédéric Pierre.

Photo : Courtoisie

Certes, Jérôme Minière est timide et réservé, discute un peu maladroitement

d’anecdotes diverses avec son public, mais sa

simplicité et son humour font indéniablement le charme de

cet artiste au grand talent.

SPECTACLE DE JÉRÔME MINIÈRE

Le vrai Jérôme... MÉLISSABEAUPRÉ

Arts et spectacles

Jérôme Minière a présenté son spectacle Le vrai, le faux pour une deuxième fois àTrois-Rivières, le 1er décembre dernier.

Photo : F. Bouchard & P. GrandmaisonIllustration : M-P. Normand

Photo : Courtoisie

Photo : Courtoisie

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13www.zonecampus.ca

SPORTSSPORTS

L’équipe de volleyball des Patriotes a ac-cueilli les 25 et 26 novembre derniers le deuxième tournoi universitaire de la saison. C’est devant ses partisans que la formation de Claude Turcotte a acquis trois victoires pour prendre d’assaut le premier rang du classement général.

Après avoir encaissé leur première dé-faite de l’année le 5 novembre dernier contre l’UQÀM, les Patriotes se sont brillamment rele-vées de ce revers pour balayer l’UQO, l’UQÀR et l’UQÀC à domicile. «La défaite avait fouetté les filles. Elles se sont mieux préparées pour ce tournoi, car j’avais mis l’emphase sur la prépa-ration et elles ont bien répondu. Elles sont arrivées déterminées lors des trois parties», confie l’entraineur très satisfait. Par trois sets, elles ont vaincu chacun de leurs adversaires. Turcotte souhaitait que ces joueuses s’occupent de leur côté seulement, de leur propre stratégie et on peut dire que cela a fonctionné à merveille. Chaque aspect du jeu des Patriotes était bien exécuté. Offensivement, les Trifluviennes ont offert de superbes attaques rapides que les blocs adverses ne pouvaient contenir. «Nous avons commencé les jeux rapides avec les joueuses de centre, révèle Turcotte. De plus, nos jeux étaient mieux synchronisés qu’au premier tournoi.» La passeuse des Pats, Andréanne Charrette, a par ailleurs livré une performance

incroyable. «Notre passeuse a pris de bonnes décisions. Nous avions travaillé les feintes avec elle pour attirer les blocs adverses et cela a très bien fonctionné», ajoute l’instructeur. Les Pa-triotes ont aussi connu une bonne séquence en défensive en effectuant des transitions rapides.

Les joueuses de l’UQTR ont toutefois connu plus de difficultés lors de leur partie contre l’équipe de l’Université du Québec en Outa-ouais. La formation outaouaise en est à sa première année dans la division II du réseau universitaire québécois de volleyball. De fait, ces joueuses ont une technique moins avancée que celles des autres équipes. Les Patriotes ont alors pris ces rivales à la légère. «Les filles n’étaient pas motivées à les affronter et elles n’étaient pas aussi bien préparées», affirme Turcotte. Bien qu’elles ont gagné leur match par un différentiel élevé, elles ont été surprises par les jeux de l’UQO. «C’était difficile de les con-trer. Le ballon passait un mètre par dessus nos blocs. Elles étaient surprenantes. Des fois, elles relevaient une balle à laquelle on ne s’attendait pas», renchérit-il.

La formation de cheerleading des Patriotes a participé à sa première compétition de la saison au Cégep du Vieux-Montréal le 26 novembre dernier. Malgré les difficultés rencontrées lors de l’événement, elle s’en est sortie avec une satisfaisante quatrième place.

Les Patriotes n’avaient pas d’attentes spéci-fiques pour cette première performance de l’année. N’ayant pas encore vu ce à quoi pou-vait ressembler le calibre des autres équipes, les entraineurs souhaitaient performer le mieux possible. La formation trifluvienne a cepen-dant connu quelques problèmes de dernière minute, en plus de blessures, ce qui lui a rendu la tâche plus difficile. «Malgré tout, nous nous en sommes bien sortis et nos athlètes ont bien performé», révèle l’une des entraineurs, Sa-mantha Beaulieu Truchon. Les Pats sont satisfaits de leur perfor-mance. Leurs pyramides et leurs baskets ont été les éléments forts de leur chorégraphie. Ils ont toutefois eu des complications avec leurs libertys (quand la voltige est tenue dans les airs sur une jambe) et les comptes de la routine. «Ils n’étaient pas totalement bien appris», explique

Beaulieu Truchon. D’ici la prochaine compétition, le 26 février, les Patriotes vont tenter d’améliorer leurs faiblesses surtout au niveau des libertys. Il y aura de deux à trois entrainements par semaine en plus d’une séance hebdomadaire obligatoire à la salle d’entrainement. (J.D.)

QUATRIÈME POSITION POUR LES PATRIOTES

L’équipe de cheerleadinga connu sa premièrecompétition de la saison

Les Patriotes en compétition à Trois-Rivières l’an dernier.

UN TOURNOI PARFAIT

Les Patriotes ontobtenu trois victoires à Trois-Rivières

«La défaite avait fouetté les filles. Elles se sont mieux

préparées pour ce tournoi,car j’avais mis l’emphase sur la préparation et elles

ont bien répondu. Elles sont arrivées déterminées lors des trois parties» – Claude Turcotte

Les jeux rapides des Patriotes ont été une de leurs forces.

JOANYDUFRESNE

Sports

Photo : Patriotes

Photo : Patriotes

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SPORTS 12 décembre 2011 au 8 janvier 201214

À sa première année en tant que coureur au sein de la formation de cross-country des Patriotes, Bobby Robidas a repoussé ses limites. Mais au delà de sa carrière universitaire, il s’avère être un athlète de renommée mondiale en duathlon.

Avant d’atteindre l’âge de 19 ans, Robidas n’était pas un grand adepte des sports de course. Il pratiquait le badminton depuis son entrée à l’école secondaire et il compétitionnait dans le réseau collégial de tennis du Cégep de Drummondville. Il nageait également de façon récréative. Natif d’Asbestos, il a fait une rencontre lors de sa dernière année collégiale qui a changé sa vie. «J’ai rencontré l’athlète mara-thonienne Rachel Paquette de la région du Centre-du-Québec, tout bonnement à la piscine de Victoriaville où nous nagions dans le même couloir. La discussion a pris de l’ampleur avec le Grand Défi de Victoriaville où je voulais courir le 10km. À ce moment, je pesais 205 livres. J’ai donc commencé à courir pour me mettre en forme et car j’aime bouger. Mme Paquette a été un modèle pour moi. Elle m’inspirait avec son énergie, sa motivation et son envie de relever des défis sportifs», confie Robidas. En un été, il s’est remis en forme pour parti-

ciper en septembre 2007 au Grand Défi. Pour sa première course à vie, Robidas a obtenu un superbe temps, ce qui a amplifié son niveau de motivation à l’endroit des compétitions de courses à pied. Il a réalisé qu’il avait un talent inné pour cette discipline sportive. C’est ainsi qu’il a participé l’année suivante à 17 courses à pied, 5 duathlons et 2 triathlons. Son ancien entraineur de tennis, Ma-thieu Moreau, avait participé en 2009 au Championnat mondial de duathlon. Souhai-tant suivre ses traces, Robidas s’en inspirait. Il a toutefois compris que le triathlon n’était pas pour lui : «Le triathlon était trop pour moi. Au début, même la course à pied n’était pas très bien acquise et je devais me lancer dans le vélo de route et la natation. C’était trop de nou-velles disciplines simultanément.» Conseillé par Moreau, il a décidé de ne garder que le duathlon étant donné qu’il possédait déjà une bonne vitesse de course à pied et qu’il n’aurait qu’à ajouter des entrainements de vélo. Le duathlon est rapidement devenu une pas-sion pour le jeune Asbestrien. Il participera en septembre prochain à son deuxième Cham-pionnat du monde à Nancy en France. Après s’être classé 42e dans la catégorie 20-24 ans aux mondiaux d’Édinburgh en Écosse en 2010, Ro-bidas croit posséder plusieurs atouts pour cette compétition. «Cette expérience est exception-nellement payante, car je connais l’ambiance, le niveau de compétition, le fait de voyager et de gérer le décalage horaire. J’ai acquis beaucoup de moyens pour être prêt en 2012», dit-il. Robidas est confiant, il vise rien de moins que d’être parmi les 20 meilleurs athlètes de duathlon du monde.

Jumeler duathlon et cross-country Avant sa rentrée universitaire en juin dernier, Robidas s’était inscrit dans le pro-gramme de cross-country des Patriotes afin d’y trouver encore plus de motivation. Son ex-périence avec les Pats lui a cependant procuré plus d’avantages qu’il ne le pensait. «Courir en équipe est pour moi tout nouveau, car je m’entraine à 98% seul et j’ai beaucoup de mo-tivation intrinsèque. Dans les compétitions, nous étions 3-4 coureurs à se suivre et nous pouvions courir ensemble. C’était génial!», pré-cise-t-il.

L’encadrement lors des entrainements et le suivi effectué par ses entraineurs ont été un autre point important pour Robidas qui ne pos-sède aucun entraineur en duathlon. De plus, il trouvait important d’acquérir les habiletés à courir en forêt : «Être un coureur des bois te permet d’améliorer ta vision d’où tu mets les pieds et de bien gérer les côtes.»

Un avenir prometteur Bobby Robidas souhaite poursuivre sa carrière en duathlon le plus longtemps que pos-sible. «Ma force est l’endurance et la vitesse. Je suis rendu à un niveau où je peux accélérer à un bon rythme tout en le tenant longuement. Je gère très bien mon énergie lors d’une com-pétition et j’apprends à écouter mon corps. Le duathlon est mon domaine et je crois y parti-ciper encore quelques années. Je crois avoir développé de bons atouts en course à pied et avoir une bonne endurance en vélo de route pour poursuivre dans cette branche toute ma vie», affirme-t-il. Persévérant, il aimerait même un jour intégrer la natation à ses entrainements pour participer à des triathlons.

Les préjugés envers le cheerleading sont nombreux, surtout lorsqu’on s’intéresse aux rôles des garçons dans un sport jugé féminin. Membre de la formation de cheerleading des Patriotes, David Car-rier nous parle de son expérience.

Avant d’intégrer l’équipe en janvier dernier, Carrier ne connaissait pas le cheerleading. Comme tout le monde, il entretenait une vi-sion américanisée de ce sport avec des filles sautant et criant avec leurs pompons. Il était loin de s’imaginer à quel point le cheerleading pouvait être complexe et dangereux. «L’image qui est attribuée à ce sport est principalement issue des films américains et qui dit film, dit loin de la réalité, confie l’étudiant au doctorat en chiropratique. Le cheerleading qui est pra-tiqué ici est un sport qui se tient par lui-même. Il s’agit d’un sport dangereux où il est facile de se blesser. Il est important de rester bien con-centré pour le bien des autres.» Les préjugés dans le cheerleading sont encore plus prononcés lorsqu’on aborde la par-ticipation des hommes. Toutefois, il ne devrait y en avoir aucun. Cette discipline requiert une

excellente condition physique. Afin d’élever des pyramides, d’effectuer des sauts, de tenir en équilibre et de rattraper les voltiges, les athlètes se doivent d’être musclés.

Il est donc important d’avoir plusieurs hommes parmi sa formation pour diminuer les risques de blessures et faciliter les divers élé-ments de la chorégraphie. «Il est bien important de penser à l’équipe avant notre apparence personnelle, car mettre trop d’emphase sur cette partie, c’est faire gagner les préjugés», précise Carrier. Il invite d’ailleurs tous les gar-çons qui partagent ces préjugés à assister à un entrainement afin de voir ce qu’est vraiment le cheerleading. (J.D.)

JOANYDUFRESNE

Sports

UN ATHLÈTE AU DOUBLE VISAGE

Le profil sportif de Bobby Robidas

Bobby Robidas est un athlète international de duathlon.

«Le duathlon est mon domaine et je crois y

participer encore quelques années. Je crois avoir

développé de bons atouts en course à pied et avoir une bonne endurance en vélo de route pour poursuivre dans

cette branche toute ma vie.»– Bobby Robidas

UN SPORT MAL JUGÉ

Le cheerleadingselon un homme

Photo : Patriotes

«L’image qui estattribuée à ce sport est

principalement issuedes films américainset qui dit film, dit loin

de la réalité.»– David Carrier

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15www.zonecampus.ca SPORTS

Les Patriotes ont eu droit à une dernière fin de semaine d’activités robustes avant les congés des fêtes. De passage en On-tario, ils sont revenus à Trois-Rivières avec une défaite et une victoire, toutes deux résolues en tirs de prolongation.

Bien qu’ils auraient aimé conclure la pre-mière moitié de saison avec un week-end parfait, les Patriotes peuvent être fiers des ré-sultats obtenus contre Nipissing et Carleton. C’était la quatrième et cinquième fois que les Patriotes disputaient l’issue d’un match en tirs de barrage. Leurs trois précédentes victoires leur ont d’ailleurs permis d’être la meilleure équipe en fusillade de la ligue. Pour l’occasion, le cerbère trifluvien, Guillaume Nadeau, a ex-cellé devant le filet. Il s’est dressé contre 58 tirs au courant de ces rencontres. Il n’a offert que six buts sur un total de 64 lancers dont un seul en fusillade contre Nipissing. La défensive des Pats n’a cependant pas as-suré à son meilleur. Les efforts déployés tout au long de l’année se sont avérés payants contre Nipissing. En aucun cas, ils n’ont accordé de buts en désavantage numérique, une situa-tion qui s’est présentée à cinq reprises durant la partie. Les hommes de Jacques Laporte ont malencontreusement encaissé les deux seuls buts de Carleton en temps règlementaire lors de situations d’infériorité numérique. «Nous al-lons continuer de travailler sur notre défensive durant notre pause des Fêtes. Nous devons ab-solument améliorer notre jeu en désavantage numérique pour offrir moins de chances de marquer à l’adversaire», révèle Laporte. Dans le même ordre d’idées, les Patriotes ont connu quelques difficultés avec la discipline

depuis le début de la saison. La situation tendait à s’améliorer jusqu’à ce qu’ils mettent les pieds à Carleton. Pas moins de 241 minutes de puni-tions ont été décernées lors de la partie dont 151 aux Pats. Jacques Laporte explique les cir-constances par l’attitude des arbitres. «Chaque année, c’est le même scénario qui se répète, avoue l’entraineur. Les entraineurs envoient leurs joueurs sur la glace pour se battre et les arbitres ne font rien du tout pour les arrêter.»

L’entraineur trifluvien ajoute que de telles choses ne se produisent pas ici, car les On-tariens savent que les officiels québécois ne tolèrent pas ce genre d’attitude au Québec. Plusieurs joueurs des Patriotes ont écopé de la justice des arbitres, mais les principaux ont été Alexandre Demers, Jean-Laurence Beauchemin et Olivier Ouellet qui se sont vu attribuer 24, 20 et 19 minutes respectivement. De plus, ils se sont tous trois fait expulser de la partie et ils feront peut-être face à des sanctions supplé-mentaires. Dans le cas de Beauchemin, il sera suspendu pour un nombre de parties encore indéterminé. Point positif pour les Trifluviens, leur unité spéciale en avantage numérique se porte bien. Avec un pourcentage d’efficacité de 21.6 %, les Patriotes sont au troisième rang des meilleures équipes en power play. Charles Bety a notam-ment contribué au succès de son équipe contre Carleton en inscrivant le premier de sa forma-tion en avantage numérique. La mi-saison a donc pris fin avec un total de treize victoires et six revers pour l’UQTR, tou-jours au deuxième rang de sa division derrière McGill.

D’UNE FOULÉE À L’AUTRE

La vie et la mort

Il existe mille et une raisons de faire du sport. En fait, il y a probablement autant de raisons qu’il existe d’individus. Que ce soit pour garder la forme, contrôler sa masse corporelle ou triompher dans le cadre de compétitions, il n’y a aucune limite à ce qui peut motiver quelqu’un à profiter de cette drogue addictive aux effets cumulatifs. Consommée avec assiduité, cette drogue, qui n’en est pas une au sens strict du terme, ouvre un univers de possibilités, d’occasions et de bienfaits.

Ce n’est pas pour rien que le sport, sous ses formes les plus diverses, est au centre de toutes les cultures. Ce sont ses valeurs universelles de courage, de dépassement et de persévérance qui lui donnent cette place de choix dans le cœur de l’humanité. Rien n’est plus fédérateur que le sport, pas même (surtout pas en fait) l’argent. Il nous rappelle que, malgré nos différences et nos différends, nous partageons tous cette capacité unique de nous dépasser et de transcender, même momentanément, notre statut de mortel. Pour cela, et pour bien d’autres raisons, nous pouvons non seule-ment considérer le sport comme une ode à la vie et à ce qu’elle a de mieux à nous offrir, mais également, et surtout, comme un gi-gantesque doigt d’honneur à la mort. Nous ne sommes jamais plus en vie que lorsqu’on bouge. Cette prémisse, toute simple et plutôt sexy, peut nous mener à croire, plus ou moins à tort, que le sport et la mort sont tout aussi diamétralement opposés et incompatibles que le sont l’obscurité et la lumière, le blanc et le noir ou encore le bien et le mal. Autrement dit, elle nous amène à croire dur comme fer que la mort ne peut s’inviter dans le sport, qu’elle y est en quelque sorte persona non grata. Jamais on ne penserait qu’elle vienne briser à la fois l’amitié et les rêves olympiques qu’Éric Lamaze, cavalier ca-nadien médaillé d’or dans sa discipline aux Jeux Olympique 2008, partageait avec sa fidèle monture Hickstead lorsque celle-ci est décédée le mois dernier en pleine com-pétition des suites d’une rupture de l’aorte. Jamais on ne penserait qu’elle puisse faucher, par l’intermédiaire d’une dispute de famille aux détails flous, un joueur de baseball néerlandais de 24 ans à l’orée de sa jeune mais néanmoins prometteuse carrière dans la prestigieuse Major League Baseball américaine. Et jamais on ne penserait qu’elle puisse assombrir un événement aussi popu-laire et rassembleur que le Marathon de Montréal en venant chercher un de ses courageux et expérimentés participants.

Et pourtant, en regard de ces événe-ments, nous comprenons que la mort est imprévisible et profondément injuste. Elle frappe n’importe où, n’importe quand et, surtout, ne s’embarrasse pas de ces inven-tions tout à fait humaines que sont la logique et la rationalité. S’il y a une chose que nous ne pouvons contrôler, c’est bien celle-là. Lorsque la mort vient entacher la chose sportive, il s’en trouve toujours pour clamer haut et fort que l’une est la conséquence de l’autre. Autrement dit, il s’en trouve toujours pour soulever le fait que, peut-être, la réalité aurait été tout autre si l’athlète ne s’était pas adonné à son sport. Dans le même souffle, ces mêmes individus avancent l’hypothèse qu’en intervenant à la source en changeant les règles du jeu, on règlerait le problème. Cette croyance est d’autant plus forte lorsque l’événement nous est familier, lorsqu’il se déroule littéralement dans notre cour arrière, comme c’est le cas pour le Marathon de Montréal.

Bien qu’elle soit compréhensible (per-sonne ne veut avoir de cadavres dans sa cour), cette conviction à l’effet que l’on peut changer le cours normal des événements en est une non seulement utopique, mais également très dangereuse. L’adopter re-viendrait, à mon avis, à s’avouer vaincu. Ce serait, je pense, un tort incroyable à faire vis-à-vis la mémoire des trépassés. Nous rejetterions littéralement ce qui les a pas-sionnés, ce qui les a menés à se dépasser et à devenir des modèles pour nous tous et surtout ce qui leur a probablement procuré la plus grande dose de plaisir et de vitalité. Bref, en nous privant de faire du sport, nous cracherions sur leur héritage. Il est fort probable que vous le saviez et l’attendiez impatiemment, mais bientôt une nouvelle année s’entamera. Ce moment cor-respondra pour plusieurs à un retour à la case départ où, imprégnés par l’esprit du temps des Fêtes et la bonne humeur qui y est associé, nous prendrons de grandes ré-solutions. Malheureusement, il arrive bien souvent que, plongé dans le rythme effréné de nos vies, celles-ci prennent littéralement le bord. Dans certains cas, ce scénario est même inévitable. Cette année, je vous propose la trame suivante en lieu et place de ces promesses irréalistes : prenez le temps de vous ac-corder une pause pour simplement prendre conscience de vos propres limites en tant qu’êtres humains soumis aux aléas de l’existence. Autrement dit, apprenez à voir votre propre mort au quotidien comme une partie intégrante de notre vie et non comme ce qu’elle n’est pas, une finalité.

MAXIMEBILODEAU

Chroniqueur

La mort frappe n’importe où, n’importe quand et,

surtout, ne s’embarrasse pas de ces inventions tout à fait humaines que sont la

logique et la rationalité.

UN CONGÉ BIEN MÉRITÉ

Les Patriotes en pause jusqu’au 6 janvier

Leurs trois précédentes victoires leur ont d’ailleurs permis d’être la meilleure

équipe en fusillade de la ligue.

Photo : Patriotes

JOANYDUFRESNE

Sports

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