yaouankiz n°3

14
YAOUANKIZ / JEUNESSE N°3 Octobre-Décembre 2009 TERRITOIRE Réforme des collectivités territoriales Comportements à risques Emzalc'hioù gant riskloù L'alcool et ses conséquences Fumer, mais où ? Les rave party, comment les gérer ? DOSSIER ENTRETIEN Matthias Diependaele : député au Parlement flamand

Upload: ar-vretoned-yaouank-les-jeunes-bretons

Post on 16-Mar-2016

218 views

Category:

Documents


2 download

DESCRIPTION

Comportements à risques.

TRANSCRIPT

Page 1: Yaouankiz n°3

YAO

UA

NK

IZ /

JEU

NE

SS

EN

°3O

ctob

re-D

écem

bre

2009

TERRITOIRERéforme des collectivités territoriales

Comportements à risquesEmzalc'hioù gant riskloù

L'alcool et ses conséquencesFumer, mais où ?Les rave party, comment les gérer ?

DOSSIER

ENTRETIENMatthias Diependaele : député au Parlement flamand

Page 2: Yaouankiz n°3

2

Sommaire / Edito 2

Actu Jeunes Bretons 3

DOSSIER : Comportements à risques 4

Actu Peuples d'Europe 8

Territoire : Réforme des collectivités territoriales 9

Entretien : Matthias Diependaele : député au Parlement flamand 10

Les Jeunes Bretons 12

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09

Pennad-stur Edito

De l'Europe où la Bretagne puisse être pleinement reconnue, point fondamental de notre projet politique pour la Bretagne. Des élections européennes pour lesquelles les JB se sont pleinement mobilisés : pour les affiches, les tractages, les meetings.

La seconde partie de 2009 sera consacrée à la préparation des élections régionales. Une période électorale est centrale dans la vie d'un mouvement politique. Elle est le cœur de notre action. Elle permet de présenter notre projet politique aux gens, d'aller les convaincre d'adhérer à nos idées. Elle permet d'affiner et de développer notre projet.

Ce numéro consacré aux comportements à risques en est un exemple. Comme chaque fois bien sur il ne s'agit pour nous de lancer des débats, et de faire des propositions sur les thèmes qui concernent le quotidien des jeunes. Participer aux débats et à la vie publique de la Bretagne, proposer au lieu de critiquer systématiquement.

Kevin JEZEQUEL

TAOLENNSSOOMMMMAAIIRREE

Année chargée !

La première partie de 2009 a été assez intense et bicolore. Placée sous le signe du bleu et jaune, de l'Europe. De l'Europe fédérale pour laquelle le PB et les JB ont fait campagne pendant plusieurs semaines.

Page 3: Yaouankiz n°3

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09 3

Les Jeunes Bretons dans la campagne électorale !La seconde partie de 2009 a été très largement consacrée à la campagne des élections européennes du 7 juin. Nous avons participé aux activités militantes du Parti Breton et de sa liste, avec tout ce que cela suppose au niveau organisation : collage des affiches dans tous les panneaux électoraux de Bretagne (à une dizaine près), tractage et distribution des professions de foi durant la phase finale de la campagne, participation aux meetings, barbecue électoral : autant d'activités sur le terrain, quotidiennes dans les deux dernières semaines de campagne, qui ont permis non seulement de mobiliser le groupe des Jeunes Bretons, mais aussi tout le parti. Une campagne électorale permet de rapprocher les militants et de partager de bons moments, ce qui est capital.

Résultat des électionsLes résultats furent encourageants pour une première élection : le Parti Breton et sa tête de liste Emile Granville a obtenu 32 712 voix, que ce soit en Bretagne mais aussi quelques dizaines dans les autres départements de cette circonscription «Ouest» bidon (mention spéciale à Poitiers où nous avons atteint 19 voix soit 5% dans un bureau de vote ! ), soit une moyenne de 2,45% sur la Bretagne. Dans le Finistère, le Parti Breton obtient 9 200 voix, soit 3,4% et devance ainsi le Front National. En Bretagne, notre parti est désormais implanté, devant des petits partis médiatisés à l'échelle de la France comme Lutte Ouvrière.

Le 7 juin avait également lieu une cantonale partielle à Redon où le porte parole du Parti Breton et maire-adjoint, Emile Granville, se présentait. Nous avons également aidé à sa campagne, en allant à la rencontre des électeurs et électrices du Pays de Redon. Le résultat est là encore en progrès par rapport à la cantonale d'il y a deux ans, puisque Emile y obtient 4,1%.

Des gestes citoyens... bretons !Après les élections européennes, vint une pause estivale bien méritée. Mais même pendant les vacances, les Jeunes Bretons ne sont jamais totalement hors service. C'est ainsi que le 13 juillet à Nantes, un groupe de nos militants a décidé d'interpeller l'opinion sur le scandale des panneaux bilingues : installés en 2007 par la mairie, les panneaux Naoned à l'entrée de Nantes sont tagués systématiquement, très vraisemblablement par l'extrême droite française de la région. Sous l'oeil des caméras de France 3, nous avons tout simplement recouvert les tags noirs qui avaient fait disparaître le nom Naoned par des feuilles A4 avec le nom breton de notre capitale inscrite dessus. Nous pouvons nous réjouir de voir à présent tous ces panneaux nettoyés. Or il est quand même triste de constater que la mairie de Nantes ne réagit que quand les caméras et la presse sont là.

AAccttuu ddeess JJeeuunneess BBrreettoonnssKKeelleeiieerr AArr VVrreettoonneedd YYaaoouuaannkk

Nos positions de l'étéMalgré la pause estivale, les mauvais coups continuent à venir en direction de Paris. Ainsi l'UMP qui propose ni plus ni moins que la suppression des conseillers régionaux, en les remplaçant par des conseillers territoriaux, élus par département et qui continueraient à siéger dans les conseils généraux, le conseil régional n'étant plus à comprendre que comme la somme des départements. A noter également que la réforme prévoit d'instaurer le système jacobin du vote par circonscription. Nous avons dénoncé cette attaque contre les conseils régionaux et rappelé que c'est les départements, ainsi que les administrations préfectorales, qu'il faut faire disparaître au plus vite, et non les régions.Nous avons également en cette rentrée de septembre salué la magnifique décision du stade rennais de faire jouer notre hymne national, le Bro Gozh, à chaque rencontre à Rennes. Espérons que les autres, en particulier Nantes, suivront ce magnifique exemple !

Page 4: Yaouankiz n°3

DOSSIERTEULIAD

4

Face aux problèmes grandissants d’alcoolisme en Bretagne, les autorités n’ont tendance à répondre que par une politique restrictive de fermeture anticipée des bars. Cette solution semble en réalité contre-productive.

Vers une nouvelle prohibition en Bretagne ?

Un vent mauvais de prohibitionnisme semble souffler en Bretagne. A Rennes en 2006, la préfecture a employé l’utilisation brutale des forces de police contre des fêtards dans la rue, ce qui ne peut sûrement pas résoudre le problème d’alcoolisme, mais risque plutôt d’être contre-productif. Dans le Morbihan, il a été décidé par la préfecture en mai 2009 que les bars de ce département fermeraient à minuit. A Pornichet en 2008, c’est cette fois le maire qui réclame la fermeture des établissements à la même heure. N’oublions pas non plus l’interdiction des « happy hours » l’année dernière, appliquée sur tout le territoire de l’hexagone.La volonté de répression face à la consommation d’alcool des autorités françaises n’est donc pas une illusion, et est particulièrement sensible en Bretagne. Il est vrai que notre pays a depuis longtemps une mauvaise réputation en ce qui concerne la consommation d’alcool. Les statistiques confirment d’ailleurs ce fait, comme le prouvent par exemple les chiffres sur la mortalité attribuable à l’alcool. La Bretagne serait donc plus alcoolique que la France, qui elle-même n’est pas très bien placée en Europe.Taux comparatifs de mortalité chez les hommes par causes de décès attribuablesà la consommation d’alcool. Taux pour 100000 hommes de 25 à 64 ans

Sources : INSERM SC8, INSEE Population de référence France RGP 1999

Taux comparatifs de mortalité chez les femmes par causes de décès attribuables à la consommation d’alcool. Taux pour 100000 femmes de 25 à 64 ans.

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09

CCoommppoorrtteemmeennttss àà rriissqquueessEEmmzzaallcc''hhiiooùù ggaanntt rriisskkllooùù

Sources : INSERM SC8 INSEE Population de référence France RGP 1999

Il ne s’agit bien sûr pas de tomber dans l’excès puritain et de condamner absolument toute consommation d’alcool. La boisson est entrée dans la culture de notre pays, et participe à une certaine joie de vivre. Mais il faut comprendre que la consommation d’alcool en Bretagne, loin d’être seulement festive, est souvent pathologique, comme une maladie qui toucherait un pays entier.

Page 5: Yaouankiz n°3

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09 5

Les causes de l’alcoolisme breton

Plusieurs spécialistes ont tenté d’expliquer le phénomène, notamment le psychanalyste et sociologue Jean-Yves Broudic, dans son livre intitulé Suicide et alcoolisme en Bretagne au XXème siècle. Il semblerait que l’on trouve parmi les causes de l’alcoolisme breton le traumatisme dû à l’extrême pauvreté du pays jusqu’à la moitié du siècle, la surmortalité due notamment à la Première Guerre Mondiale, ou encore, de façon moins nette, la perte brutale de la langue bretonne (entre autres facteurs). Si l’on ajoute que la pauvreté de la Bretagne était due à la politique excessivement protectionniste de la France, qui a ruiné le commerce breton, et que la surmortalité à la guerre était due à l’emploi des Bretons comme « chair à canon » en première ligne, alors on peut facilement conclure que la France est largement responsable de l’alcoolisme des Bretons.

Une autre analyse porte sur la pratique actuelle répandue en particulier chez les jeunes Bretons et dénommée « la piste ». Anne Guillou, dans la revue Le Portique, décortique ce phénomène d’alcoolisation rituelle, programmée et méthodique. On peut peut-être comparer la piste au « binge drinking » répandu en Grande-Bretagne et en Irlande, qui consiste en l’absorption d’un maximum d’alcool. Toujours est-il que la piste diffère des pratiques répandues en France, et est donc bien spécifique à la Bretagne. Selon l’auteur, il s’agit d’une tentative de se libérer d’un malaise social, qui peut provenir de la dureté des rapports sociaux ou des faibles débouchés professionnels. Le remède pourrait donc être tout simplement de redonner leur dignité et leur fierté aux Bretons, qui les ont perdues du fait de la France.

Une réponse policière à un problème sanitaire

Mais telle n’est pas la réponse donnée par les autorités françaises. Face à ce problème de consommation excessive d’alcool, qui relève à l’évidence d’enjeux de santé, elles répliquent avec des mesures de police, de restriction. C’est d’ailleurs pour elles la seule façon d’intervenir, car ni les préfets ni les maires n’ont de compétence en matière de santé, alors qu’ils sont compétents en matière de police.

En réalité, les autorités ont excédé leur pouvoir en prenant ces mesures de fermeture anticipée des établissements.Et le pire, c’est que ces mesures seront certainement contre-productives. La fermeture du bar incitera les jeunes à faire la piste en pleine rue, sans aucune barrière ni limite. Si les causes du phénomène d’alcoolisation ne sont pas prises en compte, ce n’est certainement pas des mesures policières qui feront diminuer la consommation d’alcool. La vraie solution consisterait plutôt à ouvrir les bars plus longtemps, afin de favoriser le déroulement de fêtes encadrées et, parallèlement, à mener une campagne de sensibilisation, pour que les jeunes choisissent d’eux-mêmes de raisonner leur consommation. Il est aussi possible d’harmoniser, comme en Grande-Bretagne, les prix de l’alcool en supermarché et ceux des bars. Des mesures sociales seraient également probablement nécessaires.

Mais la France a vis-à-vis de l’alcool une politique tout à fait contradictoire : il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle prenne en compte le bien-être des citoyens. D’un côté, elle multiplie la propagande en faveur des effets bénéfiques du vin, sous la pression des nombreux lobbies viticoles, et d’un autre côté, elle réprime la consommation d’alcool en Bretagne. Sans doute parce que les Bretons ont pris la fâcheuse habitude de préférer la bière (bretonne, d’ailleurs, assez souvent) au vin, et que la France ne produit que peu de bière par rapport au vin, et de très mauvaise qualité !

Une autre analyse est également possible : la France ne se préoccupe pas de la consommation d’alcool des citoyens, la seule chose qu’elle souhaite est éradiquer toute manifestation festive et conviviale, susceptible de causer un trouble à l’ordre public. Voilà qui n’est pas rassurant pour le bien-être des Bretons !

Aleksandr Ar Gall

DOSSIER TEULIAD

CCoommppoorrtteemmeennttss àà rriissqquueessEEmmzzaallcc''hhiiooùù ggaanntt rriisskkllooùù

Page 6: Yaouankiz n°3

6

Butuniñ, met e-pelec'h ?

Daou vlez zo bremañ e vez difennet butuniñ e lechioù poblek. Hag-en e vez graet neubeutoc’h ? Ya, ha neoazh, ne c’heller ket lar eo liammet g’ar lezenn-mañ. Ouzh koust an danvez ha diouzh pleg an dud diwal muioc’h ouzh o yec’het, ne laran ket. Kemend-sen a vez abaoe tost da zeg vlez bremañ. A-dra sur, an tavarnioù dre vras, o deus muioc’h a poan bevañ. Ha daoust d’ar c’homzoù bet klevet get tud zo er skinwell, n’em eus ket gwelet bagadoù nann-vutunerion é aloubiñ an davarnioù g’o bugale.Nann-butuner on, ha direnket get moget ar segaletez. Plijusoc’h eo din riboulat ha dansal hep bout tapet ur friad pe ur waskenn dre-sen. Gwir eo, kiriegezh ur stad eo diwal ouzh yec’hed e fobl, hep monet a-enep frankizoù an neb memestra. Difenn butuniñ er pred-tier, pe er boestoù-noz, kemend-sen zo reizh hervezon. Henvel e pep lec’h ez eus dober analiñ fonabl, hag e porzhioù-skol pe houarn pe kirri-nij e lec’h e fell da dud zo gortos g’an neubeutañ a c’hwezhioù displijus. Neoazh me sonj din e c’helle bout dishenvel al lezenn tra ma vez ar butun ur lod ag ar spered an davarnioù. Hervez al lezenn Evin, e oa dav d’an holl lec’hioù poblek bout kempennet ur lec’h aveit ar nann-vutunerion.

Siwazh ne oa ket bet gwelet kalz sirius ar lezenn-mañ. Tro-spered diseven ar c’hallaoued a zo kiriek, ha memestra eit ar vretoned el-just. Korn salioù e pep ostaliri h.a. a vehe graet divutun, koulz ma vehe tu analiñ ar moget. Ne oant ket bet kempennet eit kemend-mañ. An tavarnourion hag ar vutunerion zo bremañ é paeañ aveit kamm-oberioù seurt-sen.

Broioù arall en europa, bro Italia en o zouesk, o deus heuliet ar lezenn europeat-mañ en ur fesson, ur bochad dishenvel eget stad-frans. Pleget o deus muioc’h doc’h ar lezen Evin. Ar pezh zo graet a zo graet. Memestra, kinig a ran d’ar vutunerion ha d’an dud a zo é labourat dre an danvez-se ; peseurt galloud o deus ouzh ur stad kreizennet-tre eit chanj ar lezenn ? Petra vehe aesoc’h ? Diskenn e Paris ha lakaat gallout bro-c’hall da sujañ pe monet e Roazhon ha lakaat gallout Breizh da blegañ ?

Hervé Bossard

Ma fell deoc'h gouzout hiroc'h diwar-benn an danvez-mañ : - Carrer (P.), Ethnopsychiatrie en Bretagne et autres terres celtes, Coop Breizh, 2007.- Carrer (P.), Matriarcat psychologique des Bretons, Payot, 1983.

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09

DOSSIERTEULIAD

CCoommppoorrtteemmeennttss àà rriissqquueessEEmmzzaallcc''hhiiooùù ggaanntt rriisskkllooùù

En ur vutuniñ e c’heller mervel, bout divugel ha bout klañv g’ar c’hrign bev àr ar mem tro. Se e c’heller lenn àr ar boestoù butun dibaoe un neubeut bleziadoù bremañ. Red e anzav e c’hell bout kemend-mañ get c’hwezh-vat ha c’hwezh diflaer zo, g’an evajoù hep sukr a zo bepred spartam enno, get kouinioù ha boued fritet get eoul hydrogenet ivez. Danjerusoc’h c’hoazh a zo debriñ traoù dastumet nepell un incinérateur.

Traduction de l’article en français sur le blog : http://yaouankiz.blog4ever.com

Page 7: Yaouankiz n°3

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09 7

Une mauvaise imageOui mais voilà, autant les festivals traditionnels de musique ne dérangent personne, autant les teknivals n'ont pas bonne presse. « Supermarché de la drogue » pour Véronique Besse, députée MPF, « orgies décadentes » pour Gérard Hamel, député UMP, la liste des âneries débitées par les conservateurs est longue, mais certainement pas innovante, quand on se souvient que le jazz et le rock eurent droit au début aux mêmes traitements. Ajoutons à cela les histoires inventées sur les chiens utilisés pour transporter de la drogue, qui pourrait être encore assez fou pour tolérer « ça » ?

La méthode est à revoirDepuis quelques années, le gouvernement français a décidé de prendre les choses en main, et de fixer des règles. C'est ainsi qu'il a imposé certains teknivals, provoquant la colère des riverains, colère tout à fait compréhensible et parfaitement légitime. Nuisances sonores, problèmes de propreté, il s'agit là, répétons le, de problèmes que tous les festivals rencontrent, mais qu'on ne peut nier. Tout le monde n'a pas forcément envie de passer deux jours à entendre de la musique, quelqu'elle soit. Si on ajoute à cela que les populations ne sont absolument pas consultées, on obtient une incompréhension généralisée.

Une normalisation des teknivalLes teknivals ne sont pas plus «dangereux » que d'autres événements musicaux. Il est important de rappeler que les jeunes ont le droit de fêter comme ils le souhaitent, avec la même reconnaissance sociale que les autres types de musique. Cette dernière ne pourra pas être gagnée en continuant les modes d'organisation actuels.

La Bretagne ne manque pas de place pour organiser des événements culturels qui peuvent et doivent contribuer à son rayonnement international. Car la culture bretonne ne saurait en aucun cas être réduite aux sabots et aux chapeaux ronds et surtout pas à l'étranger. Il est nécessaire de réquisitionner exclusivement des terrains publics sans habitations autour. L'armée française peut de ce point de vue largement être mise à contribution, ce qui ne serait que justice quand on sait par quelles méthodes elle a acquis ces terrains. Il est par ailleurs évidemment nécessaire de mettre fin aux éventuels abus en terme de drogue, même si cela n'a rien d'exceptionnel dans des rassemblements de cette ampleur. Ici comme ailleurs, il est important de veiller à ce que la fête ne se transforme pas en cauchemar. Un renforcement des contrôles à l'entrée des teknivals peut être envisagée dans le cas où ces derniers ont lieu sur de grands terrains publics.Cette normalisation, qui comprend aussi une responsabilisation des organisateurs (quasiment aboutie depuis plusieurs années) est le seul moyen de permettre à chacun de faire la fête comme il / elle le sent. Ainsi, les coûts de nettoyage doivent être pris en charge par les organisateurs et ces derniers doivent mettre en place un service de sécurité en coopération avec les pouvoirs publics.

Le Mouvement des Jeunes Bretons est pour les teknivals. Il dénonce leur stigmatisation et l'idée d'une culture bretonne monolithique. Cela ne l'empêche pas de comprendre les craintes des habitants à qui on impose des lieux et de proposer une régulation claire, qui permette à chacun de s'y retrouver. Car c'est là le but de tout projet politique pour l'ensemble de la société bretonne.

Stéphane Dubois

Les rave party, comment les gérer ?

Teknival, rave party, il existe plusieurs mots pour décrire des festivals qui rassemblent plusieurs centaines de personnes, assez jeunes, pendant plusieurs journées, pour danser au son de musique techno ou electro. En somme, rien d'anormal. La Bretagne est spécialement concernée, elle a accueilli en 2008 la moitié des teknivals ayant lieu dans l'Hexagone.

DOSSIER TEULIAD

CCoommppoorrtteemmeennttss àà rriissqquueessEEmmzzaallcc''hhiiooùù ggaanntt rriisskkllooùù

Page 8: Yaouankiz n°3

AAccttuu ppeeuupplleess dd''EEuurrooppeeKKeelleeiieerr ppoobbllooùù EEuurrooppaa

8

Discrimination linguistique en SlovaquieL'intolérance linguistique française a malheureusement fait des petits. La Slovaquie a adopté le 30 juin une loi sur l'usage de la langue slovaque qui discrimine les minorités, en particulier hongroise. Les réactions européennes montrent que la question des langues est loin d'être un enjeu « national ». Le nouveau président du Parlement Européen a ainsi critiqué une remise en cause de l'esprit de l'intégration européenne.La loi oblige les malades à parler slovaque à l'hôpital, les chaines de télé des minorités à une traduction simultanée en slovaque, et les fonctionnaires à parler slovaque dans l'espace public (la « sphère publique française ») sans bien sûr définir ce dernier.Cette discrimination linguistique ne nous est hélas pas inconnue. Rappelons que dans la France de Nicolas Sarkozy, aucune chaine de télévision n'existe en breton, et qu'il est impossible d'utiliser une autre langue que le français dans nos relations avec les administrations.

L'Union Européenne promeut la diversité linguistiqueLes citoyens de langue galloise pourront désormais parler leur langue dans leurs relations avec l'UE. Le 9 juillet, le représentant permanent britannique à Bruxelles a signé un mémorandum qui rend possible ce droit élémentaire. Les autorités galloises doivent s'occuper de la traduction. Le gallois devient ainsi (avec le galicien, basque et catalan) la 4e langue « à usage limité ». Les citoyens peuvent les utiliser dans leurs relations avec l'UE, mais les autorités locales doivent prendre en charge les couts de traduction. Cette avancée est à mettre au profit de l'eurodéputée galloise Jill Evans (Plaid Cymru, gauche nationaliste galloise).La nouvelle eurodéputée basque Izaskun Bilbao (EAJ-PNV, parti centriste basque) a par ailleurs affirmé sa volonté de pouvoir s'exprimer dans sa langue au Parlement Européen.La morale de l'histoire, c'est que les États doivent certes être coopératifs, mais ce sont les députées européennes qui ont lancé le processus. Malheureusement, on attend toujours que nos eurodéputés bretons qui pendant la campagne se sont dit si attachés à la diversité culturelle fassent de même.

L'Écosse en route vers l'indépendance ?Un gouvernement qui tient ses promesses, c'est assez rare pour être souligné ! Comme le prévoyait son programme, le gouvernement écossais du Scottish National Party, dirigé par Alex Salmond, a présenté le projet d'organisation d'un référendum sur l'indépendance de l'Écosse. Les citoyens devraient, si le projet passe, donner un mandat au gouvernement écossais pour négocier avec Londres les modalités de ce changement de statut. En effet, il s'agirait d'un « simple » passage du statut de région d'un État-membre à celui de 28e État-membre de l'Union Européenne.Oui mais demander aux gens de décider de leur avenir, c'est une méthode que ne partagent pas les partis britanniques. Si les verts sont favorables au projet, conservateurs, travaillistes sont farouchement contre, et les libéraux-démocrates (grâce à qui le SNP gouverne) sont divisés. Une solution pourrait être un référendum à plusieurs options, comprenant l'option intermédiaire, l'élargissement de l'autonomie actuelle. Cette dernière semble être voulue par une majorité de citoyens écossais. La solution au blocage politique pourrait venir de cet élargissement des compétences... en attendant, on l'espère, mieux !

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09

Izaskun Bilbao députée européenne (EAJ-PNV)

L'hémicycle du parlement écossais

La minorité hongrois en Slovaquie. En rouge les zones où les hongrois sont majoritaires

Page 9: Yaouankiz n°3

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09 9

L’actualité de la rentrée est marquée par la mise en oeuvre de la fameuse réforme des collectivités territoriales. Big bang qu’ils disaient et à y regarder de plus près ce qui se prépare, c’est surtout un retour en force de l’Etat qui s’annonce. Nous avons eu l’occasion de dénoncer plusieurs mesures, comme la suppression des conseils régionaux, transformés en somme d’assemblées des départements. Mais comme rien n’est officiel et que tout ne sera décidé que par Sarkozy, autant cesser de faire nos râleurs, soyons constructifs ! Voici les propositions des Jeunes Bretons dans l’immédiat (cette réforme que nous proposons n’est pas à comprendre comme une fin en soi, mais comme une étape).

Supprimer des échelons : Mais oui, et franchement !La " fusion " annoncée des assemblées régionales et départementales part d’un bon sentiment que personne ne peut contester. Il s’agit selon l’UMP de réduire le nombre d’élus locaux, et de limiter le cumul des mandats. Mais très bien, quel beau principe. Que le parti présidentiel commence déja à l’appliquer à ses candidats aux élections régionales.La vraie question est de savoir ce qui doit disparaitre. Pour nous, il est évident qu’à l’heure de l’Europe, ce sont les départements, vestiges technocratiques de la France du XVIIIe siècle, qui doivent terminer dans la poubelle de l’histoire. Nous proposons la suppression des départements et le transfert de toutes leurs compétences aux régions.Mais il y a un autre doublon dont on ne parle jamais, c’est celui des deux administrations à une même echelle. La décentralisation à la francaise a ceci de formidable (le génie francais sans doute) qu’elle a voulu remplacer les administrations de l’Etat par des administrations locales. Très bien. Oui mais voilà, les secondes ont été créées sans que les premières disparaissent.

Les Jeunes Bretons demandent le démantèlement des prefectures dont l’incapacité de gérer quoi que ce soit s’est encore démontrée dans la question des algues vertes. Ces reliques de la dictature napoléoniennes doivent disparaître une bonne fois pour toute et toutes leurs compétences êtres transférées aux régions. Etrangement, aucune de ces économies n’est prévue dans le projet de l’UMP….

Quelle régionalisation à court terme ?Il ne suffit pas de supprimer les administrations inutiles, il faut encore garantir la démocratie et l’efficacité des institutions. C’est dans ce but que nous proposons la transformation du Conseil Régional de Bretagne (réunifiée, cela va sans dire mais il est toujours utile de le rappeller) en un parlement breton, disposant d’un véritable pouvoir législatif, avec des compétences réglées dans un statut adopté par les citoyens. Ce parlement devra refléter la diversité des régions bretonnes et surtout des opinions politiques de la population. Les élections par canton ou circonscriptions devront donc être définitivement supprimées. Lle parlement breton doit etre élu à la proportionnelle par région de Bretagne, chaque région disposant d’un nombre d’élus que les différentes listes se partagent en fonction de leurs résultats.

Qui dit pouvoir législatif, dit pouvoir éxecutif. Il faut également mettre en place dans l’immédiat un gouverment autonome breton responsable devant le parlement, qui puisse mener la politique choisie par les citoyens. Ainsi, en finir une bonne fois pour toute avec les administrations anti-démocratiques, aux ordres du gouvernement de Paris, et qui font doublon entre elles, pour ne pas dire plus !

Stéphane Dubois

Reforme des collectivités territoriales : les mesures immédiates à prendre

TTeerrrriittooiirreeTTaacchheennnnaadd

Page 10: Yaouankiz n°3

10

Matthias Diependaele, député au Parlement flamand

par Alexandre Ar Gall

1) Salut Matthias. Peux-tu te présenter et nous parler un peu de ton parcours ? D’où tu viens, ce que tu as étudié, pourquoi tu t’es lancé en politique…

Je suis né en août 1979 et depuis, j’ai habité dans une très jolie ville qui s’appelle Zottegem, un peu au Sud de Gand. Après le lycée, j’ai étudié le droit à l’université catholique de Louvain. Je me suis toutefois surtout consacré aux activités politiques et bien sûr à la vie étudiante. C’est pourquoi cela m’a pris un peu plus de temps pour obtenir mon diplôme. Tout de suite après, j’ai commencé un stage au bureau de Mme Frieda Brepoels, qui est toujours députée européenne. Après environ 6 semaines comme stagiaire, j’ai eu la possibilité de devenir l’assistant de Mme Brepoels (membre du groupe ALE, NDT). Je l’ai été pendant environ 2 ans et demi avant de participer aux élections flamandes. Contre toute attente, j’ai été élu comme député au Parlement flamand le 7 juin 2009.

Mon intérêt pour la politique est essentiellement un héritage familial. Mon grand-père était sénateur dans les années 60 et la plus grande partie de ma famille est impliquée dans notre lutte nationale flamande. J’ai débuté à l’âge de 15 ans. Je suis membre d’un parti politique seulement depuis 2001. La N-VA venait de se lancer, après une scission douloureuse de la Volksunie, qui était le parti nationaliste qui nous a précédés.

2) Peux-tu expliquer l’origine du « problème » flamand ?

Des livres ont été écrits pour répondre à cette question. Il est assez difficile de le faire en un paragraphe.

Mais on peut dire que la Première Guerre Mondiale a révélé des désaccords fondamentaux entre deux communautés en Belgique. A cette époque, ces désaccords étaient surtout linguistiques. Le néerlandais était considéré comme inférieur au français. Par exemple, pendant la Première Guerre Mondiale, la plupart des officiers dans l’armée belge étaient francophones, mais les soldats étaient Flamands et ne comprenaient pas toujours les ordres en français. Beaucoup de soldats ont été tués de cette façon parce que les officiers étaient trop obstinés pour parler néerlandais. Quand la Flandre s’est sortie de la pauvreté et est devenue plus consciente de sa propre identité, elle a demandé de plus en plus de droits et d’autonomie. Très tôt dans les années 60, les premières étapes de la réforme institutionnelle de la Belgique ont été faites. Dans les années 80, elle est devenue un Etat fédéral. Mais il subsiste énormément de différences dans les mentalités politiques.

3) Comment analyses-tu le récent succès de la N-VA, ton parti, aux élections flamandes?

Après les élections fédérales de juin 2007, la Belgique a connu une très grave crise politique et institutionnelle. Les négociations pour former un nouveau gouvernement n’ont mené nulle part. Le pays était paralysé. Le plus grand désaccord dans ces négociations provenait du fait que la Flandre demandait de façon urgente une prochaine étape de réforme de l’Etat. Beaucoup de domaines d’intervention publique étaient bloqués à cause de la différence de points de vue entre la Flandre et la Wallonie.

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09

EEnnttrreettiieennAAtteerrssaaddeennnn

Page 11: Yaouankiz n°3

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09 11

EEnnttrreettiieennAAtteerrssaaddeennnn

Par exemple la réforme de la justice, la sécurité sociale, le droit des entreprises, etc… Le plus étrange est que même les partis wallons étaient d’accord sur le principe d’une réforme de l’Etat, mais toute proposition recevait simplement un « NON » arrogant comme réponse. Toutes les personnes sensées ont compris à travers cette crise que seule une réforme rigoureuse de l’Etat permettrait une sortie de la crise. Et la N-VA s’est efforcée de travailler pour cela. Mais je pense qu’au-delà de la situation des deux dernières années, notre parti a certaines caractéristiques qui font que les gens nous font confiance. D’après les médias, nos députés étaient les meilleurs des cinq dernières années. Des chercheurs affirment que notre programme est le seul qui soit faisable financièrement, et réellement détaillé, en comparaison de ceux des autres partis. Nos parlementaires ne sont pas sur des listes parce qu’ils sont beaux, mais parce qu’ils travaillent dur et connaissent leurs dossiers. Aucun de nos membres n’a jamais été impliqué dans une affaire de corruption ou aucun cas similaire.Nous avons toujours été constants dans notre message. C’est pour cela qu’on nous fait confiance.

4) Comme député flamand, que penses-tu pouvoir faire pour la Flandre?

Je pense qu’il y a deux choses importantes pour répondre à cette question.Tout d’abord, notre objectif final est l’indépendance de la Flandre. Je pense que la plus grande partie de mon travail est d’expliquer pourquoi c’est le meilleur choix pour notre société. Dans les dernières années, le soutien à l’indépendance à augmenté énormément, mais n’est toujours pas majoritaire. Je pense qu’entre 30 et 40% des Flamands soutiendraient l’indépendance. Mais bien sûr ces chiffres sont toujours très risqués. A mon avis, si plus de gens connaissaient nos arguments en faveur de l’indépendance de la Flandre, beaucoup plus de gens voteraient pour nous. A chaque occasion que j’ai, j’essaie de faire passer ce message. J'ai évidemment commencé cette démarche avant d'être élu.

Ensuite, durant mon travail de député je vais me concentrer sur les problèmes pour lesquels la Flandre est déjà compétente. La Flandre peut voter ses propres lois, par exemple pour l’éducation, l’économie, l’environnement, certains domaines internationaux, la culture, le sport, les médias, le travail, etc. Le gouvernement fédéral belge n’a aucune autorité pour intervenir dans ces domaines. La Flandre seule est compétente. Ce sera bien sûr mon travail de réfléchir à la législation dans ces domaines pour construire de meilleures politiques pour notre société. Mais plus important encore : nous avons décidé, dans le gouvernement, d’interpréter la compétence flamande le plus largement possible. Pour mon parti, c’est la façon de commencer à construire notre propre Etat flamand et de le faire grandir jusqu’à ce qu’il émerge de la maison belge en ruine.

5) A ton avis, quel type de relation devrait-il y avoir entre la Flandre et la Wallonie ? Et avec les Pays-Bas ?

Parfois, et de façon arbitraire, on voit les nationalistes comme des personnes égoïstes et égocentriques. Ils ne se préoccuperaient pas des autres et voudraient travailler dans leur propre petit pays. Je ne me vois pas du tout comme cela.Je crois dans une société flamande ouverte, qui prend ses responsabilités aux niveaux européen et international. L’indépendance que je veux pour la Flandre n’est pas la conséquence du fait que je n’aimerais pas les Wallons. Au contraire. Je pense que la Wallonie est l’un des plus beaux endroits d’Europe. Les paysages des Ardennes sont l’une de mes destinations préférées pour une sortie d’un week-end. Et je n’ai sûrement rien contre les Wallons. Pas du tout !

Page 12: Yaouankiz n°3

12

Je pense juste que nous différons sur la manière de gouverner un pays. Sur le type de société que nous voudrions construire. A cause de ces différences, il est impossible d’avoir un bon gouvernement en Belgique. C’est mon objectif de serrer la main des hommes politiques wallons, de leur souhaiter le meilleur et de leur donner mon numéro pour qu’ils nous appellent s’ils ont besoin d’aide.En outre, je crois fermement que la Wallonie dispose d’un grand potentiel pour être une région puissante en Europe. Je suis persuadé que la Flandre et la Wallonie se débrouilleraient beaucoup mieux que ce que nous pouvons faire en essayant malhonnêtement de faire subsister la Belgique. Peut-être qu’on peut dire que je désire mieux aux Wallons que ce qu’ils obtiennent de leurs politiciens qui sont contre la séparation de la Belgique.

6) Tu as été assistant parlementaire d’une députée de la N-VA. Quel type d’Europe souhaites-tu ?

L’Europe a toujours été un projet pragmatique. Elle a grandi petit à petit. Chaque étape étant une réflexion sur les compromis qu’il était possible d’obtenir à ce moment. Je pense que c’est un problème qu’il y ait tant d’opinions différentes sur ce que l’Europe devrait être, mais qu’il n’y ait jamais eu de point de vue fort sur la direction qu’elle devrait prendre.

Je suis un fervent partisan du projet européen en général. L’Europe a apporté la paix et le bien-être à un continent qui n’avait jamais connu de période de paix aussi longue que celle que nous vivons. Mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas critique envers l’Union Européenne telle qu’elle fonctionne actuellement. Mais bien sûr ta question est : comment je construirais l’Europe si je pouvais recommencer des fondations. Dans les années 80 et 90 le parti nationaliste flamand Volksunie souhaitait établir une Europe des régions. Tous les Etats membres de l’UE comme nous les avons connus cesseraient d’exister. Des régions comme la Bretagne, la Flandre, le Pays Basque, l’Ecosse, etc. formeraient alors l’Union Européenne. Dans ce sens, des Etats-Unis d’Europe, fédéraux, seraient totalement acceptables pour moi. Mais malheureusement pour le moment je ne pense pas que ce soit possible.

7) A propos d’Europe, la N-VA a-t-elle des relations avec des partis d’autres pays ? Pourquoi ?

Le fait que j’aie eu la chance d’être interviewé par le Parti Breton répond à ta première question. Nous avons toujours beaucoup travaillé à nos relations avec d’autres partis nationalistes à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE. Ce n’est pas seulement important pour échanger des idées, mais aussi parce que l’évolution de la Belgique vers plus d’autonomie pour les régions provient en partie des procédures de l’Union Européenne. Nous croyons que la Belgique ne perd pas seulement sa souveraineté en la transférant aux régions, mais aussi à l’Union Européenne. Un jour la Belgique sera tellement insignifiante qu’elle arrêtera d’exister du fait de ces évolutions. Donc c’est une bonne chose de s’aider mutuellement avec les différentes luttes en Europe. Parce que c’est une évolution internationale, et nous nous influençons mutuellement à chaque fois.

EEnnttrreettiieennAAtteerrssaaddeennnn

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09

Brussels - Vlaams Parlement

Page 13: Yaouankiz n°3

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09 13

EEnnttrreettiieennAAtteerrssaaddeennnn

8) Connaissais-tu la Bretagne avant de rencontrer les Jeunes Bretons/Ar Vretoned Yaouank à Lorient en 2008 ? Quelle est ton opinion sur ce pays?

Je n’y avais jamais été avant. Sauf peut-être au Mont-Saint-Michel. Mais ce n’est pas en Normandie ? ;-) Mais je la connaissais bien sûr. Même si je ne connaissais pas la volonté d'émancipation. Ce fut très intéressant de rencontrer le jeune Parti Breton. Surtout pour remarquer à quel point le fond idéologique de nos mouvements est similaire. Probablement beaucoup plus qu’avec d’autres régions en Europe. Et je l’ai beaucoup apprécié, sans aucun doute. Car l’été dernier je suis revenu avec deux amis pour voir le festival interceltique. Même si je ne me souvenais pas des danses pour le fest-noz…

9) As-tu un message à dire aux Jeunes Bretons/Ar Vretoned Yaouank?

« Het is niet nodig te hopen om te ondernemen noch te slagen om te volharden.» Ce qui signifie :«Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ». C’est une citation de Guillaume Ier d'Orange-Nassau. C’est un encouragement et un message pour que vous continuiez à travailler et que vous ne baissiez jamais la tête. J’ai un petit livre qui m’a été transmis de mon grand-père par mon père, qui a été écrit dans les années 60. Son titre était : « Fédéralisme ? ». Le point d’interrogation et le contenu du livre (qui n’est pas au final si intéressant que cela) pointent le fait qu’à cette époque c’était une utopie de parler de structure fédérale en Belgique. Personne à cette époque n’aurait cru que déjà en 1970 les premières petites étapes seraient faites lors de la première réforme de l’Etat belge vers la création d’un Parlement flamand. Et 40 ans plus tard la Belgique est un Etat fédéral avec déjà des éléments de confédéralisme. Aujourd’hui nous voyons des articles de journaux évoquant la possibilité ou probabilité d’une Flandre indépendante avec le titre : « Séparatisme ? ». Le point d’interrogation donne de l’espoir!

10) Enfin, un problème qui nous concerne tous : la crise financière. Quelles solutions proposerais-tu pour sortir de la crise?

C’est difficile ! Je pense que nous devons comprendre que l’économie est un jeu international. Aucun pays ne peut plus la contrôler tout seul. Même pas les Etats-Unis. Alors nous avons besoin de plus de coopération internationale. Plus d’Union Européenne, avec un meilleur fonctionnement, ce serait le mieux pour commencer. Mais peut-être qu’on pourrait commencer en y mettant chacun du sien et en buvant une bière pour faire circuler l’argent de nouveau.

zoom sur... la NVA

Page 14: Yaouankiz n°3

YAOUANKiz n°3 - Octobre/Décembre 09 14

Coordonnées

Les Jeunes Bretons / Parti BretonBP 50403 - 56104 Lorient cedexWeb : jeunes.partibreton.orgEmail : [email protected]

Directeur de publication : Kevin JEZEQUEL

Rédacteur en chef : Stéphane DUBOIS

Comité de rédaction : Stéphane DUBOIS, Kilian GASTINGER, Alexandre AR GALL, Rémi LE ROUX, Hervé BOSSARD.

Direction artistique : Gwenole AR GOV

Crédits photos : Jeunes Bretons.

Kevin JEZEQUEL Porte parole 06 82 96 74 01

Guillaume TELOHAN Secrétaire 06 70 80 63 87

Gwenole AR GOV Relations

internationales

06 70 35 10 61

Ar Vretoned YaouankLes Jeunes Bretons

Mouvement des jeunes du Parti Breton, créé en 2007, nous voulons doter la Bretagne des institutions nécessaires à son développement et en faire une composante à part entière d’une Europe politique, à l’image de nations comme l’Irlande, la Slovénie ou l’Ecosse et la Catalogne.

Dans le respect des sensibilités de chacun, qui se situent du centre-gauche au centre-droit, nous souhaitons rassembler les Jeunes de Bretagne autour d’un projet réformateur, démocrate et écologiste.

Nous avons déjà mené plusieurs campagnes de sensibilisation, notamment sur les problèmes environnementaux (bétonnage des côtes, marées noires) et les réformes des universités.

Une visite au Ministère...Un cheval est mort. Un conducteur de camion chargé de leur transport est mort aussi. C’est bien des algues vertes que l’on parle ! Combien de morts devrons-nous accepter avant que l’Etat français se décide de changer de comportement ? Peut-être n’en est-il pas capable ?

Le samedi 27 septembre le Parti Breton est allé offrir un colis d’algues au ministre de l’Environnement Jean-Louis Borloo pour montrer l’échec de l’Etat français à mettre en œuvre des directives européennes sur la qualité de l’eau depuis plus de trente ans en Bretagne.

Le Parti Breton demande donc le transfert des compétences afférentes à la qualité de l’eau au conseil régional de Bretagne ainsi que l’entière gestion des aides agricoles de la PAC (Politique agricole commune).