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la puissance par le gratuit Bruno MARTIN-VALLAS SOMMAIRE N° page I – ma chimère, début 2 II – l’éléphant 20 III – le gratuit, version longue 23 IV – le gratuit, version courte 31 V – ma chimère, fin 33 VI – responsabilité 34 © BMV, le 07/06/2008 18:50 la puissance par le gratuit 1

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la puissance par le gratuitBruno MARTIN-VALLAS

SOMMAIRE N° page I – ma chimère, début 2II – l’éléphant 20III – le gratuit, version longue 23IV – le gratuit, version courte 31V – ma chimère, fin 33VI – responsabilité 34

Bibliographie … livres recommandés pour mieux comprendre l’économie, donc la politique

- De l’Homme (1936), par Ralph LINTON, aux éditions de Minuit,

- Guns, Germs and Steel, Fates of Human Societies, (1999, prix Sulitzer), Jared DIAMOND,

- The Prize, the epic quest for oil, money and power (1991), par Daniel YERZIN,

- Media Control, par Noam CHOMSKY, (1994),

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I – ma chimère/ chacun sa chimère / d’où je parle / mes points de vue /

1/ Chacun sa chimère … par Charles BAUDELAIRE

Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemins, sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs hommes qui marchaient courbés.

Chacun d'eux portait sur son dos une énorme Chimère, aussi lourde qu'un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d'un fantassin romain.

Mais la monstrueuse bête n'était pas un poids inerte; au contraire, elle enveloppait et opprimait l'homme de ses muscles élastiques et puissants; elle s'agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture et sa tête fabuleuse surmontait le front de l'homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l'ennemi.

Je questionnai l'un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi. Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher.

Chose curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n'avait l'air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos; on eût dit qu'il la considérait comme faisant partie de lui-même. Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d'aucun désespoir; sous la coupole spleenétique' du ciel, les pieds plongés dans la poussière d'un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours.

Et le cortège passa à côté de moi et s'enfonça dans l'atmosphère de l'horizon, à l'endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain.

Et pendant quelques instants je m'obstinai à vouloir comprendre ce mystère; mais bientôt l'irrésistible Indifférence s'abattit sur moi, et j'en fus plus lourdement accablé qu'ils ne l'étaient eux-mêmes par leurs écrasantes Chimères.

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1/ d’où je parle

la finalité, l’objectif, le futurJe rédige ce texte pour me débarrasser de ma chimère.J’ai cultivé, choyé, promené toute ma vie jusqu’ici cet animal fabuleux qui m’a tellement étouffé que je dois maintenant m’en débarrasser pour ma survie.Mais je ne veux pas la jeter sans considération, l’abandonner à sa mort comme si toute ma vie jusqu’ici n’avait été qu’une fausse route et du temps perdu.

Il s’agit ici de rédiger de mon mieux les informations qui fourniront à ma chimère ses meilleures chances de survie, de graver des marques pour que d’autres suivants découvrent qu’ils ne sont pas seuls, et n’aient pas besoin de réinventer l’eau chaude.

C’est une opération chirurgicale, où je veux séparer de mon corps et de ma chair les évidences de toute ma vie afin de les rendre visibles et accessibles pour d’autres.

le passé, Cela peut paraitre n’avoir rien de nouveau, puisque j’ai passé ma vie à cette unique tentative de formuler et transmettre mes points de vue.La nouveauté, c’est le besoin d’oublier mon envie de partage charnel, vivant, affectif, de rencontre et écoute des points de vue d’autrui pour enrichir les miens. La nouveauté c’est de déposer ma chimère sur le bord du chemin, de rédiger ce texte seulement pour que d’autres puissent la voir, s’y intéresser, s’y nourrir et à leur tour la nourrir.La nouveauté, c’est de ne plus chercher à rencontrer autrui, à partager ma chimère socialement pour l’enrichir en la vivant … car j’y ai toujours été trop inaudible, c'est-à-dire isolé. La nouveauté, c’est de ne plus rédiger en cherchant à convaincre, ça j’ai toujours échoué, et suffisamment souvent. Ce qui est trop visible et évident ne se transmet pas par démonstrations.Quand il y a un refus collectif de voir, les blocages sont enfouis et personnels, bien plus profonds. Je ne peux plus convaincre, mais je peux témoigner, encore et en corps.J’ai existé, j’ai eu ce regard, j’ai vécu cette vie.Je rédige ce texte pour que d’autres suivants, car il y en aura, puissent être moins seuls, pour les aider à trouver d’autres avec qui partager leurs regards, approches et actions.

La nouveauté, c’est que la réussite de cet écrit n’est pas dans ses retours ou ses lecteurs, car cette espérance toujours ratée m’étouffe trop maintenant, je suis trop vieux pour porter seul le poids de ma chimère.La nouveauté, c’est de déposer ma chimère ici, c’est de rédiger seulement pour l’abandonner tout en lui donnant ses meilleures chances de survie. La nouveauté c’est qu’il s’agit d’extraire de moi toute envie d’y revenir, de la décrire de mon mieux pour savoir que je peux laisser le reste se jouer ailleurs, chez et par les lecteurs.

l’objetUne chimère, c’est un futur souhaitable ou possible devenu un premier jour visible à un premier voyant. La chimère, c’est la souffrance sociale acceptée et vécue par cet un de ne pas assassiner sa vision par lâche abandon, et d’accepter de la cultiver jusqu’à ce qu’elle soit portée par d’autres. Nos chimères individuelles sont les fœtus de nos progrès collectifs. Ce fut il y a cent mille ans le feu peut être un allié, il y a 500 ans la terre est ronde, il y a 100 ans l’homme qui vole.Dans toute collectivité est chimère la graine de rendre possible l’impossible du jour. Nos repères et outils familiers sont les adultes des fœtus que furent nos chimères d’hier.

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l’auteur, individuLa sensualité est la source principale de ma vie.Quand j’ai eu besoin de trouver un sens à ma vie, je l’ai trouvé à l’envers, pas en direction extérieure d’une cible idéale à atteindre mais en acceptant la présence intérieure de sens à ressentir, et à aimer accepter d’entendre.

Pas seulement la sexualité, mais bien toute la sensualité, c'est-à-dire nos organes de perception dans nos relations avec nous même et les autres, nos capacités d’écoute, de dialogue et de rencontre par tous nos sens, de nos mondes intérieur et extérieurs dans toutes leurs formes, vivantes et matérielles, animées et inanimées. La sensualité, sentir, tout sentir, cela parait simple mais la placer en position principale est extrêmement puissant, en exigence et en résultats.Ce n’est ni la tête ni le corps, c’est être incarné. La sensualité est à la vie ce que l’observation est à la méthode scientifique* : la base, les fondations, la racine, le principal. J’hésite entre sensualité ou sensibilité, en tout cas ce n’est pas seulement ni sensiblerie ni sexualité. Accepter de sentir a causé la destruction des mensonges qui structuraient mes liens partagés avec ma collectivité. Mieux je percevais, plus je m’y suis socialement isolé. Refuser de mentir, refuser de nier, refuser ne pas sentir, accepter de sentir y compris les contradictions sans solution connue, donner place et aimer entendre des ressentis incompatibles et dérangeants.Je ne parle pas seulement sexuellement mais bien aussi socialement et professionnellement. Très simple, en morceaux séparés, mais très compliqué, à harmoniser en une seule vie. Je croyais trouver d’autres collectivités, d’autres exigeants avec le même ressort méthodologique c'est-à-dire les mêmes valeurs partagées, je n’en ai pas trouvé.

Pour l’instant, sur ces thèmes trop banalement maltraités par nos médias, je me limite à témoigner que sensualité et sexualité sont bien au cœur du sujet qu’est la puissance par le gratuit. Car les richesses sont mille fois davantage relationnelles et sociales et pas du tout surtout matérielles.

l’auteur, origines collectivesJe termine les préliminaires en précisant qui je suis, d’où je sors, d’où je parle. Je suis né chez les riches, Auteuil Neuilly Passy, né à Neuilly, habitant Auteuil, élevé à Passy, J’ai été élevé riche, avec mes études Jésuites, Polytechnique puis INSEAD.Mais je n’ai jamais aimé ces richesses, car je m’intéressais à mes joies et mes peines, et ne les trouvais pas dans mes consommations matérielles mais dans mes relations, avec les êtres et les choses. Je n’ai connu l’argent qu’à 30 ans, par son absence, et depuis ai bien ramé et continue. Je ne suis pas jaloux des richesses matérielles ou sociales, au contraire, je les connais, les ai eues et ne les méprise pas, mais les ayant vécues je connais leur prix et leur place : absolument vitales et pas du tout principales. Je les connais totalement insuffisantes toutes seules, même pas capables de faire survivre quand il manque trop d’autres choses en particulier relationnelles (avec les êtres ou avec les choses), et comme toute fonction vitale parmi les milliers de fonctions vitales dans tout organisme vivant, principales seulement en excès de manque.L’excès en tout est un défaut, rien n’est poison tout est dans la quantité. Bref les richesses matérielles sont nécessaires mais pas suffisantes, et surtout pas principales. Surtout pas car sinon l’organisme individu s’y perd et y souffre voire en meurt.

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Enfin, et pas neutre dans mes choix de centre d’intérêt professionnels, j’ai involontairement (je voulais seulement une bonne marge de sécurité pour par orgueil familial être reçu) démontré ma capacité intellectuelle en obtenant de vraiment très bonnes notes, bref chez les premiers de la classe (Polytechnique) je suis rentré parmi les tout premiers. J’avais fais cela surtout faute d’autre orientation (j’aimais la philosophie mais étais nul en français) et pour montrer à ma famille que je n’étais pas plus bête qu’un autre (toute ma famille faisait l’X, père, frère, cousin, oncle, grand père , beau frère, … or j’avais été recalé à mon premier essai, certes faute d’avoir suffisamment travaillé mais vexé quand même).J’en ai été marqué car j’en ai déduit que je devais être capable de vivre en faisant ce que je trouvais utile … en totale ignorance des chemins tordus où cela allait me faire nager. Enfin, car cela était présent, dans mon éducation aux discours généreux (catholique, jésuites, …) et malgré tout ce que j’en avais rejeté (la bonne conscience de dames patronnesses), je connaissais le plaisir de donner, le goût d’être utile aux autres, de servir ce que je percevais important … le matériel pour moi y était secondaire et principal le sens, la sensation, le sensible.

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2/ mes points de vue cheminement historique des endroits d’où j’ai vu

Le borgne au royaume des aveugles n’est pas roi, il est anormal.Perçu fou et traité comme tel par ses pairs, le traitement social du voyant réussit trop souvent à tellement l’exclure des autres qu’il en devient réellement fou avec lui-même.

Après une longue période d’habitudes installées dans l’obscurité, un apport soudain d’éclairage trop important ne peut amener que le besoin réflexe de protéger ses yeux de cette lumière et chercher à la fuir au plus vite. Pour toute société, il est difficile d’allumer la lumière dans sa partie obscure.

Or concernant le gratuit, le management moderne cultive systématiquement le pire obscurantisme, pour cultiver la croissance des volumes financiers.

Ce que j’ai à dire est évident et pourtant inaudible. Evident car tout un chacun peut l’observer, inaudible car personne ne veut le voir.

J’arrive aujourd’hui à l’âge canonique de 60 ans, je vais donc ici présenter mon témoignage, une histoire de ma vie en quelque sorte.Mais pas avec ma carrière ou les postes que j’ai occupé, car ça c’est le superficiel. C’est de l’histoire de ma chimère qu’il s’agit. Il s’agit pour présenter ma chimère de me présenter moi en suivant le fil du temps, car ainsi histoires, exemples et illustrations viendront rendre plus accessibles ma substantifique moelle, la partie expérimentale et théorique de ma chimère : l’observation et la conception, les faits et les analyses. Ce n’est pas hors sujet que le sujet fasse partie du sujet, car les sujets individus font partie du sujet thématique, toujours et dans tout dialogue. Ma chimère et moi vivons siamois depuis assez longtemps pour être ici présentés ensemble.

Une enfance dans les milieux riches parait enviable à la plupart, car l’absence de difficultés matérielles majeures est un archétype de bonnes conditions de vie.Mais la réalité n’est pas la fiction, moi j’y suis né et y ai passé mon enfance, alors je témoigne qu’à mes yeux de l’époque c’était plutôt extrêmement désagréable et pénible, à base de souffrance et angoisse. Bref, pas du tout attractif et pas du tout favorisé. Pas que mes parents aient été des monstres, au contraire, ils étaient pleins de bienveillance et d’attention, mais ils représentaient les repères et exigences de leur milieu, et le tout ne collait pas du tout pour bien respirer vu de moi enfant, et à l’époque je croyais comme une évidence que c’était aussi le point de vue de tous les autres enfants autour de moi. Les adultes étaient fous, ils ne savaient ni aimer, ni parler affectif, ni respirer la joie, et surtout, pire que tout, ils ne savaient pas s’intéresser aux sentiments, ni les écouter, ni les partager, ni leur accorder de l’importance. Toute la place était donnée aux règles et à leur respect, et quasi aucune place pour les émotions, qui étaient malvenues car dérangeant la bonne exécution des règles. Quand on serait grand on pourrait enfin faire autrement mieux, c’est comme ça que j’ai grandi et je croyais que c’était pareil pour les autres enfants.

Comprenez moi bien, je ne dis en rien que l’argent n’est rien, je dis seulement qu’il n’est pas principal. Je l’ai déjà dit mais je le répète ici pour qu’il n’y ait pas de malentendu, oui, quand l’argent manque trop il devient principal, mais en cela il est simplement comme toute autre fonction vitale.

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Evidemment, je ne cherche pas ici à me faire plaindre. D’abord ce serait difficile vu le poids des archétypes, les riches ne sont pas à plaindre stop, même s’ils se suicident stop. Pourtant autour de moi ça tombait, en suicides (maman, cousins, cousines, oncles), assassinats (pardon, accidents, chez les riches on sait faire, on ne fait pas exprès !), abandons (accouchements sous X dans de bons couvents pour de bonnes adoptions par de bons milieux, c’était la solution industrialisée avant la génération pilule et avortements) pleuvaient, mais il suffisait de ne pas en parler et ça n’existait pas. Bref, c’était un bon milieu. Quoique, merci à mes parents et mon milieu, la folie y avait des failles, il y avait de petits signaux, des petites observations accessibles, on en parlait quand même un tout petit peu, assez pour savoir qu’il y avait vraiment des trucs bizarres, que ça ne fonctionnait pas si bien que ça, que je n’étais pas seul donc pas fou.

Plus tard je saurais combien universelle est cette méthode de nier l’observation qui dérange le modèle. Aujourd’hui les milliers de films sur shoah ou gestapo me hurlent les mensonges dominants de la télé, car je sais que chacun a été la gestapo de l’autre, que le seul tort est d’être vaincu, que les même héros résistants français ont aussi été ensuite les salauds gestapo des algériens, ont aussi et autant pratiqué industrialisation de la torture et massacres d’innocents civils par milliers (par stades au lieu de chambres à gaz), que les gentils libérateurs américains ont aussi commis leur génocide industriel sur les Vietnamiens, mais sans se salir les mains, d’avion ils ont largué en une seule année sur le petit Vietnam davantage de bombes que toute la deuxième guerre mondiale sur l’ensemble de la planète, et avec les progrès chimiques en napalm ou gaz orange, que les résistants communistes étaient financés et souteneurs de l’ogre stalinien qui bien avant la Shoah avait déjà massacré par autant de millions ses propres Ukrainiens dans le silence de nos dévoués militants.

Les vaincus ont toujours tort et le vainqueur a toujours raison. Nos médias sont égoïsmes et mensonges, au service de nos préférences.

Moi y en gentil, eux y en a méchants, je ne marchais pas, je ne gobais pas car j’ai vécu mon enfance sans du tout trouver gentils les adultes autour de moi, je les voyais fous, y compris envers eux-mêmes. J’étais trop sensible à mes joies ou mes peines, car je sentais que c’était ma seule survie.Ce n’est pas que le reste ne m’inspirait pas confiance, c’est que je savais que ça ne marchait pas, puisque j’y vivais et n’aimais pas.

Je ne diminue en rien les méfaits de Hitler ou de ses exécutants gestapo ou SS, mais quand plus tard je voyais autant les méfaits du capitalisme financier et de ses exécutants patrons ou managers, et j’en parlais dans mon milieu, ça faisait tache. Je n’y pouvais rien, je ne faisais pas exprès, j’étais étiqueté provocateur, mais ce n’était pas ça du tout, non, simplement j’essayais désespérément de survivre en respectant un minimum ma sensibilité. C’était réellement et physiquement une question de survie, je devais trouver comment mieux vivre pour ne pas me suicider. Et mentir, me mentir en partageant les mensonges de ma collectivité, ça ne marchait pas, j’aimais pas, c’était comme perdre ma vie.

Je veux seulement ici témoigner que je n’ai jamais perçu les conditions de mon enfance comme attractives, ni les adultes comme fiables. C’était plutôt le contraire, je savais que ma vie et mon milieu contenaient des manques abyssaux, et que je voulais trouver mieux.

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La conséquence majeure pour ma chimère, que je n’ai comprise que bien plus tard, c’est que du coup j’ai vécu les repères ou valeurs de mon enfance en propositions, mais pas en vérités.Je les ai utilisé en pioche, j’y ai retenu des repères y compris hyper dangereux telles l’envie de bien faire ou l’éthique personnelle, mais j’en ai autant jeté, avec en principale rupture le sexe explicite à l’adolescence et plus flou avant.

Les vérités je les trouvais dans les livres. Ils étaient mon refuge, le monde où parfois je savais que je n’étais pas fou, que je n’étais pas seul, que d’autres avaient des ressentis, des impressions, d’autres vies, d’autres mots. J’ignorais tout des autres conditions de vie, je lisais les livres comme des histoires imaginaires et ce n’est que bien plus tard que j’ai un peu senti l’immense réel qu’ils décrivent. J’ai toujours respiré que ce monde était à améliorer, et pas du tout à reconduire en l’état avec confiance. Je n’ai jamais eu confiance dans mon milieu car je vivais quotidiennement qu’il n’était pas satisfaisant, ni pour moi ni pour les autres que j’y voyais souffrir et souvent jusqu’à en mourir.

Mais mon milieu était le milieu des dominants, je savais par tous les pores de ma peau et de mon être que je vivais dans la classe dominante de la collectivité politique dominante, que j’étais un nanti chez les nantis, un blanc riche dans un pays occidental. Bref, pour moi les choses étaient simples, améliorer la situation personnelle et collective était mon travail.

Ce travail m’intéressait car construire un monde meilleur quoi de mieux, et j’en étais capable, car si ce n’était pas moi, premier parmi les premiers, alors qui ?Bref, je ne me suis jamais posé beaucoup de questions sur ma certitude de devoir et vouloir m’occuper de ce que je trouvais prioritaire, ma transformation personnelle et les transformations mondiales.

La modestie n’était pas dans le décor. J’avais fait mes preuves en exécutant le pensum familial « fais d’abord Polytechnique après tu feras ce que tu voudras », je n’avais plus rien à prouver, donc je faisais ce que je voulais en cherchant à construire des choses utiles, utiles à moi et utiles aux autres.

Ensuite, j’ai fais mes découvertes.La plus inattendue fut combien mon territoire d’intérêt n’intéressait personne.

L’exécution n’est rien, la conception est tout. Formule à l’emporte pièce, excessive oui. Mais quand même, j’aime l’exécution pour le plaisir des sens ou du résultat pressé, à court terme. Mais la conception c’est la puissance, la vraie, la multiplication des résultats dans la diminution des efforts.

J’ai toujours aimé les mathématiques, pas parce que ce territoire me parlait plus que d’autre, non, pas du tout, je ne l’ai toujours pratiqué que dans les contraintes scolaires d’être premier, mais par rapport aux autres matières où j’avais la même contrainte familiale les maths c’était le top, c’était là qu’avec le minimum d’efforts je pouvais m’en sortir le mieux. J’y aimais le culte de la paresse qui en est toute la substance. Et le culte de la désobéissance, de pouvoir y trouver des solutions plus esthétiques car plus courtes.

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A l’époque je ne savais pas qu’en choisissant cette tournure intellectuelle de vouloir voir et sentir, de vouloir diminuer mes mensonges, je m’isolais socialement.Je croyais naïvement privilégier des valeurs simples et qui me feraient rapidement rencontrer des gens passionnants, mais j’ignorais combien la vérité est insupportable, et combien en voulant voir et partager j’allais me retrouver exclu de tout milieu ou groupe social, car chaque groupe forge son ciment dans ses mensonges, et appelle traitre quiconque témoigne de vérités qui pourraient le fragiliser. Je n’ai jamais été bon pour les mensonges partagés, car y ayant été nourri et n’ayant pas aimé, j’ai choisi de vouloir les diminuer. Vaste programme, dont j’ignorais l’immensité en choisissant d’y vivre.

Après Polytechnique faire un diplôme de plus qui m’évitait de payer les frais de scolarité de l’X d’environ100 000 €, donc dans la liste des diplômes autorisés par l’X je cherche le plus rapide et le plus loin des sciences, histoire de voir autre chose, c’est le MBA de l’INSEAD. Après mon gavage de connaissances matérielles par mes études scientifiques, j’y suis allé avec l’immense appétit d’enfin travailler les pourquoi et comment des choses humaines, je croyais y apprendre à manipuler les énergies humaines vers mieux, mieux vivre ensemble, mieux détecter les enjeux de notre temps et y répondre. Mais une fois là bas, à Fontainebleau, je découvre, toujours naïf, que ce n’est qu’une grande école de grands exécutants. C'est-à-dire que questionner le fondamental y est hors sujet.Hors sujet de questionner que la finalité du business soit de faire de l’argent. La réussite est la croissance de l’entreprise et de l’argent, c’est la fin en soi, non questionnée. Le but des études et de la carrière professionnelle est de savoir croitre les ventes et les bénéfices .

Il ne s’agit pas d’apprendre à rendre un meilleur service, il s’agit d’apprendre à faire davantage d’argent en croyant, mensonge propice, que c’est pareil.C’est bien, on apprend à y traiter une contrainte, faire de l’argent, mais c’est de l’obscurantisme de la croire finalité. D’autant plus ridicule que l’inverse est évident, la bonne prestation c’est plus et mieux avec moins, donc moins de volumes d’argent pour un meilleur service, moins de marchés et d’argent pour davantage de ressources c’est bien plus riche !La productivité c’est le culte de la paresse. Elle s’applique aux maths autant qu’en économie : plus vite au résultat avec moins de travail. Plus de richesses avec moins d’argent. Evidemment qu’en obtenant plus et mieux avec moins on augmente les richesses, donc en diminuant l’argent et surtout pas en l’augmentant.

Mais ça c’était hors sujet. A cet étage social la valeur partagée n’est pas de bien concevoir mais seulement de bien exécuter, questionner la règle est inaudible et sans intérêt. Le problème que j’allais passer ma vie à découvrir, c’est qu’il n’y a pas de plus haut étage social. On monte par l’argent, en politique comme en business, et en haut il n’y a personne qui questionne les règles du jeu pour les améliorer, pour les adapter vers mieux augmenter les richesses.

La conception fondamentale, c’est celle des règles du jeu.Je m’y intéressais, long parcours très solitaire, mais j’étais têtu depuis longtemps. Mes parents m’ont dit que mes premiers mots furent « moi peut, moi tout seul », pour moi triste confirmation que je ne faisais déjà pas confiance aux autres.

La croissance des sociétés de service cultive la mentalité de serviteur, de serfs, de larbins, d’esclaves.

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J’étais maitre, maitre de moi, ou plutôt je voulais l’être, responsable de trouver ma vie et ma survie, mais je ne voulais pas l’être seul, je croyais à la démocratie, à l’égalité, à la responsabilité individuelle de chacun dans nos évolutions collectives. Maitre de moi oui, chef des autres non. Je voulais et aimais que chacun soit maitre de sa vie et responsable de ses choix.

Bref, à l’INSEAD absence totale de toute réflexion fondamentale, aucune curiosité sur la conception, ni les origines en modalités de fabrication des valeurs financières, ni les repères et outils de conduite du monde.Il ne s’agissait pas de questionner nos règles du jeu pour les améliorer afin qu’elles nous conduisent vers un autre monde meilleur pour demain, il s’agissait de mériter l’entrée dans le combat des chefs de la conduite des affaires du monde actuel, d’y devenir un bon exécutant (Chief Executive Officer) qui sait fabriquer la croissance de l’argent. Ca ne m’intéressait pas du tout comme finalité. Il y avait le même tapis de mensonges de bienveillance et générosité que les dames patronnesses de mon enfance, générosité bienvenue mais à condition de ne pas remettre en question les fondations, les règles du jeu et de ses pratiques : tout ce qui fait de l’argent est bon, et tout est bon pour faire de l’argent.

Faire de l’argent n’était pas ma finalité, c’était exactement le contraire qui m’intéressait et que je ne trouvais pas dans ces études, comprendre les règles du jeu, en formuler une description en accord avec l’observable pour les améliorer.

L’exécution c’est faire de l’argent, je cherchais la conception, comment se détermine ce qui vaut de l’argent, comment se fabrique la canalisation de nos comportements, comment se canalisent nos valeurs financières, et en particulier pour que les richesses soient de moins en moins chères, de plus en plus faciles d’accès. Voilà le territoire qui m’intéressait.

Après l’INSEAD, dégouté par tant de superficiel, je cherche un travail surtout loin de Paris et me retrouve dans l’industriel avec ESSO, trois ans en service technique en raffinerie dans le midi puis un an entre Paris et Londres.Rien de très spécial, j’y suis encore un jeune inadapté à la vie sociale, relationnelle, sexuelle, familiale, professionnelle. Tout en étant très bien noté professionnellement, bien travailler j’ai l’entrainement. Un jour en province je fais grève parce qu’il y a grève et suis tout surpris d’apprendre que j’y suis le seul cadre gréviste. C’était vers 1970, pas longtemps après Mai 1968, je faisais grève surtout pour manifester mon accord avec l’envie de chercher mieux, pas plus. J’ignorais totalement les appartenances sociales et devoirs tribaux. Un vrai ignare. J’ai eu droit à un entretien avec mon Directeur, très aimable, et avec un délégué syndical, curieux de mes motivations car il me voyait en profil de carrière de futur patron d’ESSO.

En règles du jeu, j’apprends les réalités de la vie sociale. J’aime apprendre les réalités, mais dangereusement, par le toucher, j’ai trop peu peur, trop envie, je fonce dans mes expériences directes, et l’ai très souvent payé très cher. A Paris, je me suis syndiqué, CFDT, j’y souhaitais des partenaires mobilisés pour améliorer les règles du jeu, pas je nie l’autre pour davantage pour moi, pas pour améliorer les cadeaux à l’arbre de Noël mais pour faciliter l’enrichissement du Tiers Monde. Je n’ai pas duré quinze jours.

Autre exemple, un jour dans la gestion de ma carrière par mon employeur je dois changer de poste et suis d’abord orienté vers l’équipe financière, mais je m’y présente en tenue et comportements

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trop cool (col roulé …) et ne suis pas pris. Vexé, je mets une cravate pour la proposition suivante (un projet informatique entre Paris et Londres) et suis retenu. Bref, vraiment bête et naïf, j’apprends des évidences que j’ai besoin de mettre en mots, je sais que les règles ne sont pas le dit mais je veux qu’elles soient dites, quitte à le faire moi même.

Pendant ce fil historique professionnel trop borné qui m’ennuie, ma chimère se nourrit d’autres aliments.Je travaille ma psyché, débute une psychanalyse, jungienne (je l’ai su bien après) surtout par écartèlement trop douloureux entre pulsions sexuelles et vie affective. J’étais honnêtement pas fidèle, c'est-à-dire ouvertement, et n’y trouvais pas du tout un affectif satisfaisant. Je découvre la vie psychique, les promenades dans les mondes intérieurs, l’immensité de l’espace intra-corporel. Depuis peu de siècles nous avons rapetissé la place de la terre dans l’immensité de l’univers matériel avec ses galaxies. Je sais depuis qu’il en va de même pour la petitesse du conscient dans l’immensité psychique intérieure. L’intérêt du voyage c’est qu’il déplace l’horizon.Dans le voyage de la connaissance découvrir davantage augmente son ignorance.

J’y apprends aussi que la maladie c’est le mal à dire, et que la santé c’est être content. Ce n’est pas parce que je suis en bonne santé que je suis content, c’est l’inverse, c’est parce que je suis content que je suis en bonne santé. C’est en respectant mes pulsions de joie et d’angoisses que je vis et renforce ma Santé. Dans maladie le mal y est un dire qui cherche à être entendu de moi. Mal dit fait mal. Quand j’accepte d’écouter mon mal, et souvent même sans réussir à l’entendre, déjà en acceptant sa présence, je m’y détends et guéris. Pas de confusion, ce n’est pas mon psychanalyste qui m’enseigne cela. Ma psychanalyse c’est qu’il me donne sa présence pour que je me promène mieux dans mon inconscient et là je découvre. Fabuleux. Une catastrophe pour les emplois de la Santé, je ne consomme plus de budget Santé car je me soigne mieux autrement. Cela pour illustrer le vrai progrès économique, plus et mieux avec moins, plus de résultats par moins d’énergie, en meilleure Santé en dépensant moins. Pas du tout davantage d’argent et d’emplois, même exactement le contraire. A la limite le tout gratuit, ce n’est pas parce que l’autre n’est pas payé mais parce que son travail a disparu, car j’ai appris à me procurer mes ressources à partir du disponible pour tous gratuitement. Certes matériellement avec eau, terre, air, feu, mais surtout spirituellement en richesses intellectuelles et relationnelles avec le langage et le savoir.

Or l’enjeu de demain est spirituel, ce sont les richesses de l’esprit de chacun qui construiront la force de sa collectivité. Ce n’est pas un troupeau de bœufs exécutants qui gagnera la guerre économique, c’est une collectivité spirituelle autour de ce que les médias d’argent appellent la propriété intellectuelle, la société du savoir.Certes si tous ne jouent que la compétition des plus gros bœufs, du plus gros PIB, ce sera un gros bœuf qui gagnera. Dans une planète disparue car trop prédatée, surexploitée, en explosion climatique et démographique. Mais la collectivité qui jouera la carte de l’esprit augmentera aussi sa facilité matérielle, car voilà déjà longtemps que l’esprit domine mieux la matière que la force brute. C’est toute la proposition de la puissance par le gratuit. Faciliter et augmenter l’intelligence collective.

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Une rupture dans nos technologies sociales, tel le passage de l’énergie chimique à l’atomique.

Inaudible certes mais je dois quand même le dire.

Car la transformation actuelle mondiale est d’abord et surtout l’invention et la construction d’un nouvel organisme vivant «  humanité mondiale ». Or, parce que le patron de tout organisme vivant est son cerveau, le patron de cette humanité seront ses medias. Et ceux-ci aussi sont en pleine transformation accélérée, avec le digital et le web.

Application, la richesse n’est pas surtout matérielle, elle est d’abord psychique et relationnelle, avec soi et avec les autres.

Autre application, limiter l’économie à la vie matérielle ou pire encore à l’argent est d’une étroitesse d’esprit aussi scotchée que croire le soleil au centre des étoiles, ou pire encore le paysan qui voit encore la Terre plate et centre de l’univers. Pourtant nos medias n’arrêtent pas de confondre croissance économique avec croissance des emplois et du PIB, où ne sont mesurées que les activités socialement fiscalisées, autant dire bien peu de choses.

L’économie, le travail, c’est la mise à disposition des richesses utiles à ma vie. Militaires et psychiques, relationnelles et matérielles, poétiques et pratiques.

Après quatre ans de ce régime « multinationale », je démissionne pour enfin m’occuper de ce qui m’intéresse.

L’argent n’est pas la richesse, c’est le temps que je cherche. Par exemple, j’adore les voyages, or étudiant j’avais le temps et je voyageais sans hâte et sans argent, mais salarié j’ai l’argent mais pas le temps, c’est moins riche.

Je ne sais pas du tout ce qui m’intéresse, le « fais Polytechnique et après tu feras ce que tu voudras » est devenu « je ne sais pas ce que je veux mais je sais que ce n’est pas ce que je fais ». Très classique. Je veux du temps, j’inverse mes semaines avec un temps partiel à deux jours de travail et les cinq autres jours en week-end où chercher ma voie. Je balbutie la sensibilité artisanale, théâtre, poésie, peinture, soleil. Ca dure six ans.

Le sujet est dans le sujet. Ici si je parle de moi c’est surtout pour parler de ma chimère, la présenter en lui donnant du relief, humain car personnel, pour cette opération chirurgicale de séparer nos deux vies siamoises et les rendre autonomes.

Un retour, j’insiste, sur la comparaison Nazi et managers. Evidemment que nos managers vont lire ceci comme grossièrement exagéré, cela fait partie de la déformation des perceptions que donne la position dominante. Tant que les allemands progressaient, ils voyaient en Hitler le gentil pacificateur qui apportait l’ordre nouveau dans les pays conquis. Et ils ne voyaient pas les trains des juifs. Ce n’est qu’après le changement de dominant que d’autres regards ont été diffusés. Massacres par les japonais en Chine, génocide arménien, la reconnaissance des méfaits se diffuse mieux par d’autres. Donc quand le malfaiteur est le dominant, ses méfaits se diffusent moins bien. Toute collectivité déforme son regard en sa faveur.

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Application, oui les nazis ont massacré des millions mais regardez parmi tous ceux qui le font, combien sont mieux diffusés et plus familiers les méfaits des autres (génocide Arménien par les Turcs, japonais en Chine, famine ukrainienne par Staline, massacres de chinois par les japonais) et moins familiers nos propres méfaits pourtant du même tonneau (américains au Vietnam, français en Algérie)

Il y a une énorme déformation de l’information en défaveur des vaincus et en faveur des vainqueurs, en défaveur des dominés et en faveur des dominants. C’est cette énormité qui fabrique les lacunes de perception de nos managers, car enfin il faut vraiment une dose colossale d’égoïsme pour fabriquer un mensonge par omission capable ne pas questionner fondamentalement un système dominant qui réussit à faire disparaitre (pas massacrer des millions, non carrément faire disparaitre) une significative quantité d’espèces avec déjà d’autres évidences pour bien pire en chemin, avec le réchauffement climatique parmi tant d’autres possibilités de destructions (nucléaire, biologique, sanitaire, militaires …) qui poussent pour sortir du chapeau. Vous croyez que nos médias le questionnent, ce système, et bien non ! Ils diffusent que les allemands pouvaient et auraient dû voir les trains de la mort et les fumées des camps, mais ne questionnent jamais pourquoi nous ne voyons pas nos propres fabrications de nos destructions planétaires, le pire étant par nos dames patronnesses de l’explosion démographique, mobilisées pour empêcher les enfants de mourir (diminuer la mortalité infantile) mais bien moins mobilisées pour baisser les taux de natalité.

Moi y en a bon, eux y en a méchants, cette bonne conscience superficielle est socialement « normale ».

Retour à mes pérégrinations. Je travaille donc deux jours par semaine, professeur de Recherche Opérationnelle dans une Ecole Supérieure de Commerce de province, dans le midi. Pas que je voulais ce métier plus qu’un autre, mais à l’époque c’est le seul que j’avais trouvé qui accepte un temps partiel. Je dis à l’époque parce qu’ensuite je découvrirai que consultant le permet aussi. J’aime faire bien mon travail, c’est réflexe, mais pour moi ça veut dire fournir à mes élèves ce que je trouve important, évidemment ce n’est pas seulement pédagogie et programmes. Mes élèves me disent me voir comme « une Ferrari qui veut rouler comme une deux chevaux ». Je leur en fais voir de toutes les couleurs car je veux les familiariser à d’autres possibles. Parfois je peins un tableau différent sur chacun de mes ongles, ou je viens en robe. Mais j’y reste isolé car si les femmes peuvent glisser vers les hommes et s’habiller en pantalons, les hommes ne doivent pas glisser vers les femmes, l’époque est à la brutalité pas aux douceurs. Mais moi je cultive ma chimère.

Une chose que je n’avais pas dite, car trop évidente, c’est pourquoi j’avais un sentiment d’inutilité dans toute carrière dite normale telle patron de multinationale. J’avais depuis tout âge l’évidence que mon environnement social, politique et économique, était extrêmement mortifère et pas du tout bon ni attractif. Alors devenir patron d’une machine néfaste ne m’attirait pas. Mais je n’avais ni confiance ni attrait pour la moindre révolution, car je ne cherchais pas à détruire, j’aimais trouver des solutions, je voulais construire, autrement mieux. Ce que je trouvais utile, c’était d’améliorer la machine, la machine sociale, les règles du jeu qui canalisent nos comportements individuels et collectifs, d’œuvrer à la transformer pour nous canaliser vers mieux.

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Plus tard je l’identifierai comme l’acteur système. Il va de nos systèmes politiques (où le système médiatique est principal), jusqu’à nos repères intérieurs (où le langage est principal, dans ses territoires techniques et sociaux, avec ce qui y est autorisé et interdit d’expression donc d’existence). Me monter en puissance ou importance sociale ne m’attirait pas car je me voyais déjà en haut, autant que tout autre, car je me voyais en démocratie donc responsable de moi comme de l’univers, comme tout un chacun.Plus tard je comprendrai que pour cela je voulais d’abord mieux connaitre cette machine sociale, l’observer, la décortiquer.Pour mieux la maitriser. Retour activités.Un truc, j’ai passé la majorité de mon temps à travailler sur des sujets pour lesquels je n’étais pas payé.A travailler pour ma chimère. La vie professionnelle c'est-à-dire rémunérée a quasi toujours été la part minoritaire de mon temps de travail, et de ma passion et de mon énergie. Ce qui fait que vu des tiers je travaillais peu, puisque le temps de travail se mesure par le temps professionnel. Pour eux j’étais un fainéant, ou bien c’était du gâchis, de ne pas utiliser toutes les belles capacités et possibilités que j’avais. Alors que pour moi je faisais ce qui aurait dû être évident et à faire par chacun, j’utilisais de mon mieux mes capacités pour ne pas les gaspiller dans du néfaste, j’œuvrais à améliorer la machine sociale au lieu de n’y être qu’un serviteur au service de ses puanteurs. Je n’arrivais absolument pas à lui faire confiance. A tout âge. Quand j’ai été père ce fut encore plus net, car sinon j’aurais senti mon amour menteur, mon travail était de donner à mes enfants de bonnes conditions de vie, donc nécessairement d’œuvrer à leur transmettre un monde meilleur, et ça ne pouvait pas être en faisant « confiance » à la machine économico-sociale actuelle. Du coup socialement, en sus de paresseux j’étais aussi peu responsable, car je gagnais souvent très peu d’argent et il fallait vivre avec. Alors que je me trouvais mille fois plus responsable de mettre toutes mes forces pour des choses tellement plus importantes.

Pendant cette période de six ans, beaucoup d’angoisses et de lumières.

Avant aussi, il y avait déjà sexe, travail et psychanalyse, mais le tout encore plus écartelé.

Un détail sur psychanalyse, où je pratique mes modalités d’apprentissage et acquiers mes repères et connaissances profondes en commençant par le toucher, le direct, le ressenti, l’observation.Ma valeur principale est le culte de l’observation, du senti dit, d’aimer partager mes ressentis et émerveillements, par mots formulés et pratiques partagées. Or l’immense caractéristique de la psychanalyse est d’autoriser le ça voir, les observations dans des territoires socialement interdits, de visiter ses mondes intérieurs en déplaçant les frontières des tabous habituels. Les différentes techniques et méthodes (Freud, Jung, Lacan …) n’y sont que des garde fous institutionnels pour protéger l’analysant (l’individu analysé) de l’analyste, et surtout l’inverse. L’antimoine tira son nom du nombre de moines (les laborantins chimistes de l’époque) que ce corps chimique tua par ses explosions.La psyché est d’autant plus dangereuse qu’elle est non familière.Aujourd’hui nos cultures sont très peu familiarisées à nous promener dans nos mondes intérieurs, nos religieux ou psychanalystes ne sont même pas au stade où étaient hier nos alchimistes avant la chimie, nous y avons bien moins de repères partagés.

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L’enjeu de mieux maitriser notre psyché, individuelle et collective, est de mieux maitriser notre puissance sur nos matières inertes, de diminuer notre déséquilibre entre le chef et ses exécutants.

Notre esprit est large, nos images intérieures sont des réalités puissantes, manquer ou disposer de repères individuels et collectifs pour nous promener dans les mondes psychiques a d’immenses conséquences, en suicides ou santé, angoisse ou joies, mort ou vie, pour nous comme pour tant d’autres espèces.Certes les religions en font partie, mais il ne s’agit pas de religion, il s’agit de manipulations, basées non pas sur des révélations mais sur des observations. Vu les contraintes que nous avons construites, démographiques et environnementales, la meilleure manipulation et familiarisation avec nos mondes intérieurs sera primordiale pour repositionner tous nos repères personnels donc sociaux.Certes dont le sexe, fabuleux, puissant et exigeant, déjà de plus en plus outil de langage psychique et relationnel et de moins en moins outil de reproduction. Mais aussi dont l’art, dans toutes ses formes d’artisanat et de sensuel. L’art n’est pas un business, la qualité d’un art n’est pas le volume de son public, c’est le volume de la respiration de l’âme qu’il procure, pour son auteur et pour ses spectateurs. L’art, c’est la fascination psychique d’un territoire sensible, ressenti et transmis à d’autres. La matière psychique est mille fois plus puissante que la matière physique.

Une image, en robotique, les muscles, la puissance nécessaire pour exécuter les manipulations sont données par des courants forts (380 Volts pour des moteurs électriques, …) alors que la vraie puissance, le vrai chef, le centre de contrôle commande, le cerveau qui reçoit les signaux des capteurs, les traite, puis envoie les signaux vers les actionneurs, celui là travaille en courants faibles, moins de 20 Volts.

La vraie puissance, c’est d’être aux commandes, qu’elle que soit les puissances des exécutants. La puissance par le gratuit, c’est pour et par le développement de démocraties plus puissantes en ouvrant tous leurs exécutants à leur capacité et responsabilités de contrôle commande.

Seulement pour imager combien dans nos transformations mondiales l’axe de mieux nous familiariser avec nos psychés est principal. Pour augmenter nos joies et pour notre survie.

Donc, pendant cette période dont je n’ai su qu’une fois finie qu’elle dura six années, je pratique mille essais d’activités sensibles, pour me familiariser à d’autres langages et capacités de partages.Poésie (les mots, les associations, les promenades inattendues où le calme ultérieur est la clé de la visite réussie), peinture (j’y suis fasciné par les couleurs, émerveillé par les propositions visuelles que m’apportent n’importe quelles trois couleurs vives ensemble), dessin (là j’aime les maths, le minimum de signes pour le maximum de ressenti bien capté), bateau (vent, embruns, îles, le ciel et la mer, et le risque, et mes co-marins) , théâtre (j’y adore l’improvisation, me découvrir autre profondément moi)…

Aussi, mutations familières et familiales très profondes.Mais, dans ce fil du sujet qui est dans le sujet, le sujet c’est moi et ma chimère, et dans la société actuelle intolérante à la différence ce n’est pas à moi de faire courir des risques à mes proches en les détaillant, je les laisse donc chacun à leur place d’autres sujets ici hors sujet.

Vite dit, je divorce de ma première épouse, nous n’avions pas d’enfants, surtout car je me sentais bien trop peu stabilisé pour sentir l’envie de transmettre quoi à un enfant. Immense douleur de la rupture que j’avais pourtant tout fait pour mériter puisque je n’étais pas du tout fidèle sexuellement et parfaitement honnête pour ne rien en cacher.

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Très difficile pour moi dans mes atrophies de langages sensibles d’harmoniser mon amour du sexe avec vie affective et familière. Aussi beaucoup de tâtonnements par différentes périodes à différentes pratiques. Toujours à base de rencontres et découvertes, relationnelles et matérielles. J’y ai peu d’argent mais quand même un petit SMIC avec mes deux jours professionnels par semaine. C’est sûrement là que j’ai été le plus riche, pour enfin découvrir. Et le plus angoissé, car je manquais encore trop de repères.

Quelques drogues, alcool vin, six mois de haschich.Une histoire, l’unique fois où j’ai pris du LSD, unique car je l’ai vécu comme une présence trop puissante à qui je ne devais pas abandonner le contrôle car risque de non retour et légume à vie ne m’attirait pas. Quand j’ai vu mon amie de l’époque, avec qui nous l’avions tous deux pris pour la première fois, qui quelques jours plus tard était prête à recommencer, je n’ai pas eu de doute sur nos différences de digestion. C’est merveilleux d’avoir du temps, de pouvoir tâtonner, observer, ressentir, goûter.Mais c’est aussi merveilleux de trouver sa voie et approfondir son territoire en individus proches et pratiques familières. En individu proche, j’épouse mon épouse actuelle.

Un retour en arrière. Quand j’ai démissionné d’ESSO, j’ai eu droit à un entretien de départ avec un haut placé (celui qui m’avait recruté, le DAF d’ESSO France), et j’en parle car la conversation avait tourné sur faire changer le système de l’intérieur ou de l’extérieur. J’étais très bien noté, en position de top carrière, il voulait comprendre pourquoi je partais. Je lui répondais parce que j’ai trop l’impression que mon travail est inutile, qu’il y a mille autres enjeux plus importants en évolutions mondiales. Il me détaillait que lui avait choisi d’œuvrer de l’intérieur, par exemple il venait de découvrir que le travail à la chaine existait en grande quantité dans les services administratifs (c’était l’époque de la participation, des groupes collaboratifs, groupes autonomes, …) et s’était attelé à y améliorer les conditions de travail, vaste chantier.

Je détaille cela pour deux choses. D’une part j’ai souvent rencontré des individus de bonne volonté, et n’ai jamais trouvé de corrélation forte avec leur milieu social. C'est-à-dire que dans beaucoup de groupes sociaux se trouvent des individus qui aiment se voir généreux et agissent en conséquence. Sincères ou menteurs, c’est le point de vue de chacun. Exemple, un copain d’enfance, aujourd’hui patron d’une multinationale leader sur son marché mondial hyper compétitif (30 000 salariés, quand même). Il est convaincu du bien du système actuel (capitaliste libéral, il est aussi dans les dirigeants au MEDEF et trouve que la gauche est surreprésentée dans les médias français, que les français ne voient rien de la dureté de la compétition mondiale, ce qui est vrai) et pour lui son œuvre a la générosité d’un curé, un missionnaire du bien, car par son travail il développe sa société et procure donc des emplois en France et la modernisation à l’étranger. Mon numéro deux d’ESSO je l’ai trouvé sincère, mon copain d’enfance beaucoup plus douteux, mais enfant j’ai bien un peu cru aux énormes mensonges que nous racontaient nos curés sur la générosité de l’occident.

D’autre part j’ai toujours douté d’un choix que je n’ai pas fait, quand j’étais petit, avant mon bac, j’ai émis le doute sur l’intérêt de viser Polytechnique et l’envie de visualiser d’autres formations possibles. Ignorant de tout et obéissant à tout, mon choix était un vaste désert. La seule autre possibilité était de préparer l’ENA, mais vu que j’étais bien moins bon en français, pourquoi lâcher la proie pour une ombre même pas plus attirante. Cela pour dire que jeune j’ai choisi de commencer

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dans le système. On n’a qu’une vie donc aucun regret, mais parmi tous les choix que j’ai fait, parmi la diversité des tournants que j’ai pris et présente ici, ce non choix est le seul où je doute encore.En tout cas, à l’époque de quitter ESSO, je me sentais trop vide et angoissé à rester dans le système. Je devais voir ailleurs, c’était maintenant car dans le système je vivais trop mal. Fin du retour en arrière. Autre digression, je veux enfoncer le clou. Je n’ai jamais trouvé de corrélation forte entre les individus de bonne volonté et leur milieu social. Chacun voit le monde de son point de vue, comme moi qui vous présente ma chimère. Les nantis se voient généreux car ils procurent productivité et richesses pour tous. Et c’est vrai, en moins de 200 ans nous avons divisé par trois de la durée du travail (de 100 Heures par semaine aux 35 Heures) et multiplié par trois notre espérance de vie (de 25 ans à 75 ans).

Les pauvres se voient généreux, mais j’ai oublié pourquoi. Plus précisément, leur générosité c’est trop souvent pour exiger la générosité des plus riches (« plus pour moi », mon emploi, mon aide sociale, ma retraite, … voilà l’immense majorité de nos manifestations), alors qu’eux-mêmes ne l’accordent pas aux plus pauvres qu’eux (arrêtons la croissance des dictatures mondiales financées par nous pour protéger nos robinets de matières premières, pétrole en-tête … sont des manifestations inexistantes, hors sujet de tout programme ou débat électoral). Pourtant, pauvres des pays riches ils sont beaucoup plus riches que la majorité de l’humanité mondiale.

La générosité, c’est entendre le point de vue de l’autre. Ce n’est pas « c’est une mine d’or d’avoir un cœur d’or », comme s’affiche le secteur de la générosité sociale avec sa pléiade d’hôtels particuliers parisiens où se sont logés les sièges sociaux de ses généreuses mutuelles.

Mon problème avec les généreux n’a jamais été sur la sincérité de leur engagement mais sur leurs pratiques d’exclusion. Un jour, je proposais d’intervenir à une fête annuelle d’ATTAC organisée dans ma région, pour y présenter mon thème de la puissance par le gratuit, une toute autre route économique, mais je me suis fais répondre que je n’étais pas bienvenu car ma structure étant une SARL j’étais donc un méchant profiteur qui voulait faire de l’argent. Alors que c’est à fonds perdus personnels et sans aucun financement, subside, aide, subvention externe que j’autofinance ma chimère depuis ….Mais c’est tellement doux d’exclure, plus les pas comme moi sont méchants, plus je respire ma gentillesse. Je n’ai jamais pu faire alliance ou travailler avec les individus généreux, de gauche ou de droite, car chacun me cataloguait vite comme « pas chez lui ». Vu de gauche, je suis capitaliste puisque j’aime productivité et compétitivité, vu de droite je suis de gauche puisque j’aime tous riches et tous paresseux. Mon approche par l’observation est très incompatible avec les tribus actuellement identifiées. Le liant pour ma tribu que je n’ai jamais trouvée, ce n’est ni quelle religion, ni quel parti politique, c’est quelle méthodologie, c’est respecter l’observation, entendre mes propres sens donc pouvoir observer tous les autres points de vue.Cela implique nécessairement d’accepter les questions sans réponse, car observer inclut d’accepter les faits qui dérangent mes habitudes ou certitudes même quand je ne sais pas y répondre. Oui, l’argent se fabrique en détruisant la planète, oui l’explosion démographique crée les problèmes qui engraissent le capital financier. La réponse, les autres voies, se trouvent mieux quand on les cherche, et pour les chercher mieux vaut accepter de se poser la question, accepter de vivre avec une question sans réponse.Mais la méthode familière devant tout constat dérangeant est « circulez il n’y a rien à voir ».

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Donc, j’épouse mon épouse actuelle et deviens papa.

Donc je démissionne de la Chambre de Commerce de Montpellier et me retrouve sans travail, et bien sûr sans chômage donc sans revenus puisque j’ai démissionné.Je viens d’être six ans salarié à deux jours par semaine avec mes cinq autres jours en mille tâtonnements de théâtre, poésie, peinture, dessin et tant d’autres encore pour accorder mes sens, perceptions et comportements avec les éléments et les êtres.Je l’ai très bien vécu avec peu d’argent, et vais maintenant découvrir les difficultés matérielles de vraiment trop peu d’argent.

C’est apparemment peu responsable, et pourtant je le vis profondément responsable. Je dois donner à mes enfants le meilleur, c'est-à-dire d’abord le confort intérieur de pouvoir respirer avec soi-même et s’entendre avec ses proches, pour moi qui n’ai pas encore connu de difficulté matérielle excessive. En plus je ne me sens pas propre si j’accepte en travail principal de seulement contribuer à leur construire un monde pire pour eux. Je ne peux pas n’être qu’un serviteur de la machine économique. J’ai besoin, envie, et pire encore même confiance à faire tout mon possible pour améliorer le monde.Aussi faible que soit tout mon possible, ce n’est pas grave, c’est quand même ce que je dois faire vu qui je suis, avec les acquis de mon enfance aisée et ma sensibilité humaine, sinon qui d’autre ?Je crois en moi car j’ai déjà réussi mon chantier le plus difficile, je ne me suis pas suicidé.

Bref, je ne la nomme pas encore « Global Destruction Money Making Machine », mais je sais déjà par tous les pores de ma peau que je ne vois aucun travail rémunéré où je puisse contribuer à améliorer nos évolutions mondiales.Je ne veux pas être serviteur de destructions, je veux être concepteur d’améliorations.

Par manque d’obéissance et excès d’exigence personnelle, je ne peux pas me contenter de détruire le monde pour y être bien payé et respecté. Vu mes origines je me crois capable de mieux et responsable de mieux faire. Dans le Cyrano de Rostand j’ai toujours bien senti « moi c’est moralement que j’ai mes élégances ». Le seul travail que je trouve intéressant, important et utile, c’est de mieux sentir. Ensuite viendra pour moi de vouloir identifier les meilleurs territoires à améliorer. Par tout ce qui précède je veux clarifier au lecteur que si je prône le gratuit ce n’est pas par déception ou jalousie mais par envie et exigence d’être utile.Avec mon enfance et adolescence en milieu riche et en succès social je n’ai jamais perçues principales les richesses matérielles ou l’obéissance sociale. J’ai toujours perçues prioritaires mes capacités relationnelles, sensibles et affectives, avec moi et avec les autres. J’adore le succès social, mais pas au prix de contribuer à la destruction du monde.Si je n’ai pas choisi mon suicide personnel, ce n’est pas pour seulement oeuvrer au suicide collectif.

Et j’aime trop voir pour pouvoir croire aux capacités bienfaisantes de la machine économique, je ne peux pas me contenter de la servir ni m’intéresser à faire partie de ses chefs, je sens trop ses immenses capacités et pratiques destructrices, je ne peux que devoir l’améliorer.

La joie a toujours été ma source, j’ai toujours ressenti comme vitale la puissance d’exigence de la joie, j’ai toujours respiré la profondeur de mes joies par l’ampleur de mes fascinations, contemplations ou excitations. Je me suis écarté de mon éducation bien pensante car elle ne connaissait pas la place centrale de la joie .

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Joie et souffrance marchent ensemble dans sentir, et se mentir pour moins souffrir cultive l’angoisse.

Voilà mes deux principales ruptures faites, rupture d’abord avec carrière et milieu social en quittant ESSO quatre ans après l’X et l’INSEAD, et maintenant six ans plus tard rupture avec des revenus réguliers en quittant la Chambre de Commerce.

J’ai 35 ans, j’ignore où je vais, je veux rapprocher mon travail de mes priorités sensibles et malgré mille tentatives pédagogiques d’ajustements ludiques et actifs, je quitte l’enseignement de la Recherche Opérationnelle car je sais que je n’y respire pas assez ce que je trouve important.

Afin de gagner un peu d’argent pour ma vie familiale et personnelle tout en gardant du temps libre pour continuer d’apprendre à me respecter, je cherche à me réinsérer dans un travail social normal, et vais découvrir qu’avec mes six ans d’investissement pour apprendre à mieux sentir, je suis devenu vraiment décalé, j’ai trop transformé mes yeux, je vois trop les choses autrement, remettre les costumes cravates ne suffira pas.

Avec mes choix je me suis exclu des meilleurs joueurs du jeu économique et social actuel, et pourtant je persiste à respirer que ce que je travaille et produis à fonds perdu est tellement plus important et utile !

Pourtant je n’ai jamais regretté ce choix, et le refais chaque jour.Chaque jour je suis incapable de me passionner pour mes galères professionnelles, financières ou sociales et chaque jour je suis passionné par nos règles du jeu et repères collectifs.

Pourquoi ? Pour que les individus de bonne volonté soient aussi de bonne capacité. Un médecin soigne mieux quand il a de meilleurs outils, autant en diagnostic qu’en traitements.Un citoyen est plus efficace avec de meilleurs repères pour choisir ses thèmes et ses manifestations.

Je crois que presque chacun se croit de bonne volonté pour améliorer nos évolutions mondiales, et je veux augmenter nos capacités de compréhension et d’action.

Et même si je n’y arrive pas, ce territoire là est quand même le plus utile, alors tant mieux si d’autres le font mieux que moi, car je profiterai donc de davantage d’améliorations.

Là se terminent mes démissions, car à partir de là mes employeurs ne me garderont pas.

Je recommence une nouvelle vie professionnelle, qui dans six ans m’apportera ma chimère, observer, analyser et améliorer nos règles du jeu collectif, c’est à dire nos systèmes humains, donc le management.

Je pratique mille tentatives pour trouver quelques revenus financiers.

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II - l’éléphant … il est idiot ou il fait exprès? (dit par un ouvrier oriental sur un manager occidental qui ne voyait pas l’éléphant)

Je trouve incroyable que les gens osent se plaindre de ce qu’ils fabriquent eux-même tous les jours avec enthousiasme.

Ils veulent des emplois, les emplois se créent par les problèmes, leurs problèmes augmentent … et ils s’en plaignent !

Depuis 30 ans je vois un éléphant dans le couloir, gros, énorme ! Et qui grossit. Et pas le couloir. J’en ai même fait des livres pour le décrire. N’ont jamais intéressé personne. Un des livres c’était ouragan sur le monde. Le couloir c’est le monde, qui ne grossit pas. L’ouragan c’est ce que fabrique l’éléphant.Comme l’éléphant c’est l’enfant de Démographie et Digitalisation, la rencontre explosive de l’explosion démographique et de l’explosion digitale, je l’ai appelé Deddy, un autre livre. Evidemment quand l’éléphant grossit dans le couloir ça fait de la casse.

Tout le monde voit la casse. Mais personne ne voit l’éléphant.

En tout cas chacun me dit qu’il ne le voit pas ! Ou arrête le sujet. Ou dit qu’il n’y comprend rien. Mais n’insiste jamais et ne demande jamais à comprendre. Me disent que c’est trop compliqué, trop dense, mal écrit, qu’ils ne comprennent pas. N’importe quoi mais ça ne les intéresse pas. Et pour moi il est tellement gros que j’en parle. Et je ne peux pas les croire.

Alors soit ils ne veulent tellement pas le voir qu’ils ne le voient vraiment pas, aveuglés d’exigence de conformité sociale. Ou d’incapacité, mais de quoi ? Pas à voir, ça j’y crois pas, c’est trop gros. Je ne suis pas quelqu’un qui voit en couleurs avec des gens qui ne voient que le noir et blanc. Et pour celui qui l’est, je ne l’envie pas, ce n’est pas un cadeau. Je sais de quoi je parle.

En tout cas je ne peux pas compatir quand ils se plaignent de ne rien comprendre, ou pire encore quand tout ce qu’ils comprennent est idiot car ne touche pas aux causes : les riches se plaignent des pauvres, les pauvres se plaignent des riches, et personne ne se questionne. Je vois plein de généreux, gentils, poètes même, de gauche, de droite ça ne change pas grand-chose, aucun ne voit l’éléphant. Chacun a ses certitudes, sa solution, se voit gentil et les méchants sont d’autres. Ou il n’y a pas de méchants, c’est complexe. Fabuleux.

Aucune sincère curiosité, même pas le b-a-ba de chercher à voir, comprendre, et surtout ce qui dérange. Quelqu’un qui se dit perdu mais ne veut rien voir, je ne peux pas le plaindre. Je ne sais pas quoi faire.

Et si quelqu’un ne se sent même pas perdu et trouve normal de voir que tout se détruise mais il sera mort avant que ça le gêne donc cela ne le concerne pas et il fait ses gentils voyages de retraité en toute sérénité. Voire même générosité quand il en profite pour s’occuper des autres. Pour moi je ne comprends pas. Ca ne colle pas. Il y a un truc qui cloche mais je ne sais pas où, et j’ai surement tort, sinon je ne serais pas si seul. J’ai tort, mais je ne sais pas où.

Ou alors s’il le voit, ce n’est pas son problème. Son problème c’est de ne pas casser sa maison. C’est marrant, car si le couloir est cassé sa maison le sera aussi puisqu’elle est dans le couloir. Mais non, comme ça ce sera plus tard, il sera mort avant, donc ce n’est pas son problème.

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Moi je ne comprends pas. Ce que j’aime, j’aime pas le tuer. J’aime ma planète, ça me plait pas de trop la casser. Pourtant je répète, ils sont généreux, gentils, même sensibles. D’ailleurs ils ne veulent pas tuer la planète, ils ne veulent pas voir l’éléphant, c’est pas pareil. Pourtant sans s’occuper de l’éléphant c’est difficile qu’il ne casse pas le couloir. Hé ben non, ça c’est pas pour eux. Pour déguster des vins, impeccable, ils éduquent même leurs sens dans des réunions de dégustation. Mais pour le b-a-ba, ne pas aimer tuer les autres, il n’y a plus personne. Je ne tue personne, c’est tout ce que je vois. Il n’y a pas d’éléphant. Je ne sais pas comment ils font. Mais je sais que je ne peux pas le faire. Ce serait plus moi. Alors je vois l’éléphant, et j’en deviens fou. Pas de le voir, c’est comme la vie, tout s’observe et tout s’aime. Non, fou de solitude. Que je ne comprends pas. Pourtant j’essaie. De comprendre. Mais je ne peux pas apprendre à ne pas voir l’éléphant. Alors ça ne marche pas. Je reste seul.

Ou alors, et ce serait presque plus rassurant pour ne pas me sentir fou tout seul à voir mon éléphant qui envahit toute la planète, il voit et sait, mais sait qu’il ne faut pas dire, donc il dit qu’il ne voit pas. Et ne veut pas en parler. Et se voit gentil. Du coup là je ne sais plus comment il fait. Et aime ses enfants. A nouveau je ne sais pas comment il peut leur fabriquer toutes ces saletés et croire les aimer. Pourtant il les adore, est gaga de ses petits enfants, joue avec eux super. Je suis dépassé. Mais j’ai surement tort, puisqu’il est bien vu, et ses enfants sont contents de lui.

En tout cas il y a un éléphant. Comme me le dit ma grande fille, « la vérité c’est ce qui refuse de partir quand on ne veut plus y croire » (P. Dick). Personne ne veut le voir mais ses destructions augmentent. Evidemment les plaintes augmentent quand l’éléphant grossit. Ca craint !Terrorisme, transformation climatiques, menaces nucléaires ou biologiques, OGM, allergies, insomnies. Et il grossira, de plus en plus, et ses dégâts avec, surtout tant qu’on ne veut pas le voir. Les plaintes pour les dégâts augmentent, mais l’éléphant reste invisible. J’y crois pas. Ca doit vraiment être trop risqué socialement d’oser le regarder. Et le voir. Et en parler.

Ou alors, plus les problèmes augmentent plus c’est dangereux d’accuser le dominant. Risque de se faire éjecter. Déjà que la vie est difficile, personne ne veut se faire sortir de son poste, qu’il soit aux commandes ou exécutant. Donc on ne parle pas du moindre défaut du dominant. S’il casse tout exprès on n’y est pour rien. Si, mieux, on ne voit rien, on ne sait rien, on ne comprend rien. C’est moins risqué. La solution. Tout est de plus en plus complexe. Ah, ça c’est super, on peut le dire, ça craint pas. En plus avec complexe on est irresponsable. Trop bien ! C’est tout ce qu’ils ont trouvé pour ne pas voir l’éléphant. Pour ne pas risquer de se faire éjecter de leur groupe social en regardant en dehors de leur paquet familier d’habitudes de pensées. Prison dorée pour les riches, c’est pas du baratin, c’est du costaud. Ca résiste même à un éléphant. Jusqu’à ce qu’il casse tout, pour qu’on s’occupe enfin de lui. Mais ce sera trop tard, si c’est déjà tout cassé il n’y aura plus personne.

Alors pourquoi j’écris, j’en sais rien. Puisque ça n’intéresse personne. Mais comment me taire quand je vois un éléphant si gros, et qui grossit, et qui est encore jeune, et va grossir encore, et qui grossit ses dégâts avec, surtout puisque personne ne le voit, donc personne ne lui fait de maison.

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Pendant ce temps j’entends chacun se plaindre de tout ce que casse l’éléphant mais personne pour le voir. C’est plus réel de voir la casse. Décrire la casse ça c’est bon dans les journaux et dans nos medias, on a plein de journalistes pour ça, mais si je parle des causes, texto, je me fais répondre «  je ne comprends pas de quoi vous parlez ».

Témoigner que l’éléphant existe, qu’il est là, le décrire, raconter comment lui faire sa maison avant qu’il n’ait détruite les nôtres. A quoi ça sert ? Au vu de mes trente dernières années passées à l’écrire et chercher à le dire, c’est plutôt débile d’en parler encore. Pourtant je continue. Faut être fou. Fou d’amour, je vois que ça. Non, pas fou d’amour, sinon je ne serais pas isolé. Je veux trouver un truc pour me relier aux autres. Mais sans cacher l’éléphant. Et j’ai pas trouvé. Et je trouve pas. Quadrature du cercle. Et idiot, j’essaie encore et en corps. Y compris par ce texte.

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III - la puissance par le gratuit

Diminuer le chômage, augmenter les emplois, les salaires, le pouvoir d’achat, le PIB, les revenus, la sécurité de l’emploi, sont des objectifs économiques vicieux qui nous font travailler à détruire nos richesses et diminuer notre puissance.

La croissance d’un PIB se fabrique par la croissance des destructions

1/ Si l’on proposait à un pays dévasté par poliomyélite et tuberculose de choisir entre augmenter les experts ou faire disparaitre ces maladies, certainement aucun ne choisira davantage d’experts et tous feront disparaitre ces maladies, ce qui vida les ¾ de nos lits d’hôpitaux vers 1950. 2/ Pourtant c’est faux dans les pays où les experts en tuberculose sont au pouvoir. Les medias bombarderont la population du besoin évident d’augmenter les experts puisque les problèmes augmentent, de l’absurdité des vaccins si incertains, et des catastrophes sociales qu’amèneraient la disparition des emplois et marchés correspondants à ces pathologies. 3/ Notre pathologie mondiale dominante est la volonté de croissance de nos capitaux financiers, institutionnels et personnels.

4/ La religion managériale proclame que « la croissance des profits d’année en année est l’impératif N°1 et non négociable pour quiconque est dans les affaires aujourd’hui » (extrait d’un récent email de l’INSEAD vers tous ses anciens) et que le prix soit une destruction planétaire systématique est hors sujet.

5/ Du coup, depuis l’ère atomique et la montée du lobby militaro-industriel, le curatif est au pouvoir, pour s’activer et qu’il y ait de quoi faire. La volonté de croissance financière (nos PIB) fabrique la croissance de nos problèmes.

6/ Guerres, destructions militaires, civiles, sociales, sanitaires, écologiques, disparition des espèces, transformations climatiques, désertification, raréfaction des ressources, toutes nos destructions, toutes nos complications, tout ce qui nous rend la vie plus difficile et nos relations plus conflictuelles augmente nos marchés et nos emplois.

7/ Nos destructions mondiales ne sont pas de regrettables ratés ou exceptions, non. Nous les voulons et cultivons pour le système vicieux qu’est la croissance de l’argent.

8/ L’explosion démographique est la locomotive de ce système, la championne pour faire un maximum de dégâts avec un minimum d’investissements et créer plein de nouveaux marchés de nouveaux problèmes. Donc ça ne vaut rien de la diminuer.

9/ Mieux, nous la finançons ! La filière des dégâts sociaux finance la surnatalité des populations les plus défavorisées pour fabriquer les problèmes qui protègent nos emplois (travailleurs sociaux, crèches, éducateurs spécialisés, policiers, gardiens de prisons, juges ou avocats, logements … ). 10/ Pour un patron, l’argent est une contrainte vitale mais ne doit pas être un objectif principal. La croissance de ses activités du jour peut être une étape mais pas une raison d’être. Sinon il se transforme en pompier pyromane à qui la croissance des incendies sert la croissance de ses activités.

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11/ Mauvais pour la croissance de l’argent, mais bon pour notre richesse et puissance collective, le bon objectif d’un patron est de faire disparaitre chaque activité par disparition du problème. Et le business peut alors se déployer sur de nouvelles activités.

12/ Le bon travail pour un ministre n’est pas d’augmenter les budgets de son ministère, c’est de faire plus et mieux avec moins, donc de diminuer ses budgets par de meilleurs résultats. A chaque remaniement ministériel nos medias hurlent l’inverse, en permanence le « bon » ministre y est celui qui grossit ses budgets.

13/ en privilégiant ses métiers curatifs, la Santé développe ses activités au détriment de notre santé. Par oubli du préventif, nous ne questionnons même pas les modalités de création du SIDA, puisqu’il a fourni un regain vital d’activité aux services de pathologies infectieuses. Quant aux infections nosocomiales à l’hôpital, elles ne lui coûtent rien et augmentent son activité.

14/ Mal traiter le préventif pour augmenter le curatif fonctionne dans tous les secteurs et cultive nos activités en marchés de réparations. Nous y sommes tous solidaires.

15/ le point de vue de chacun est « ne diminuez pas trop les problèmes (policier, médecin, travailleur social) ou les complications (experts comptables, fiscaux, juridiques, financiers, sociaux, immobiliers …) sinon je risque de perdre mon emploi ».

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Le gratuit n’est pas le don

16/ Cultiver le gratuit n’est pas cultiver le don, ce n’est pas prendre au riches pour donner aux pauvres. C’est cultiver la facilité d’accès aux ressources.

17/ Oui, un travail en moins ce sont deux bras en plus disponibles pour d’autres tâches.Frédéric BASTIAT l’écrivait dès 1850, et pour illustrer ce que signifie protéger les emplois du jour en freinant la productivité, il proposait d’interdire d’affuter les haches pour tripler les emplois de bûcheron.

18/ Près de deux siècles plus tard, nos medias démagogiques au service de nos emplois continuent de véhiculer la peur de la productivité au lieu de nous orienter à améliorer nos ressources en se réjouissant des gains de compétitivité pour faciliter la mobilité du travail.

19/ Oui les emplois de caissières dans nos supermarchés vont disparaitre en grand nombre par la productivité qu’apportera la lecture des articles sans vider nos chariots.

20/ Mais il n’y a aucune raison pour que les nouvelles tâches proposées à ces deux bras en plus créent instantanément autant de valeur ajoutée financière que dans leur emploi précédent. C’est même carrément le contraire. Moins ce nouveau travail sera payé plus les nouvelles activités possibles seront nombreuses. Moins payer ce nouveau travailleur lui permet d’acquérir ses nouvelles compétences et expérience avant de retrouver son ancienne valeur ajoutée voire l’augmenter, en permettant au nouvel employeur de moins payer la moindre valeur ajoutée initiale. 21/ Pendant ces temps de reconversion il importe pour le travailleur que ses ressources restent viables.

22/ Pour la collectivité il importe à tout instant que sa condition de vie s’améliore. « Le travail c’est l’amour rendu visible » (Telonius Monk), car « travailler c’est pour transmettre un monde meilleur à nos enfants ».

23/ Pour cela la clé est de rendre la population favorable à la destruction systématique de ses emplois actuels, favorable à préventif et productivité, le préventif pour moins de problèmes donc moins de marchés et la productivité pour moins d’emplois, privés et publics.

24/ La productivité c’est de rendre moins cher ce qui est payant. Le préventif c’est de le rendre gratuit. C’est excellent pour la puissance. Mais le curatif, c’est de rendre payant ce qui était gratuit. C’est le but de l’argent au pouvoir.

25/ Notre système de répartition est la clé pour transformer la position du travail vers un revenu complémentaire au lieu de vital.

26/ La source fiscale des revenus de répartition pèse déjà la moitié du PIB, et fournit déjà la majorité de leurs revenus à la majorité des foyers français.

27/ Aujourd’hui seuls nos problèmes méritent ses aides (chômeurs, sur-nataliste, parent isolé, handicapé, vieux, malade, incompétent, pauvre …). Cercle vicieux, il finance ainsi la croissance des problèmes pour sa propre croissance.

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28/ La clé est de le transformer de vicieux à vertueux, en développant la croissance du gratuit pour une compétitivité économique en phase avec la population.

29/ Par exemple un dividende citoyen, redistribuer un montant mensuel égal vers chacun, fonction de la performance collective, en sus des revenus du travail et des capitaux personnels, et à partir de 25 ans pour dissuader la surnatalité.

30/ Mais surtout par la croissance du gratuit pour une position dominante capable de gouverner nos transformations mondiales vers mieux au lieu de pire !

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le travail principal de chacun est son travail médiatique31/ Notre civilisation a tiré sa force de l’honnête curiosité qui lui a permis de renforcer sa puissance en acceptant de voir l’inverse des vérités du jour. Darwin ou Galilée, chimie ou atome, chaque rupture scientifique est d’abord socialement rejetée car elle dérange l’ordre dominant.

32/ Celui-ci se méfie de la simple observation et lui préfère « toute vérité n’est pas bonne à dire », voire « circulez il n’y a rien à voir ». Management inclus.

33/ Nos démocraties de marché sont un système vicieux, car démocratie signifie littéralement le peuple (demos) au pouvoir (cratos), donc pas les marchés. L’argent a sa place, oui, en superbe outil mais surtout pas en maitre. Donc démocratie oui, marchés oui, mais démocratie de marché égal catastrophique dictature des capitaux financiers cachés derrière cette façade démocratique.

34/ emploi, travail, activité, revenus, richesses, argent, ressources, image sociale, ont des sens différents qui se traitent mieux séparément.

35/ En faisant de l’emploi notre objectif principal nous mélangeons tous ces sèmes et obtenons moins de richesses. Ce n’est pas absurde, c’est le triste aveuglement de notre confusion sémantique où notre laxisme entre les divers sens du même mot fait que nous ne savons plus ni de quoi nous parlons ni ce que nous voulons.

36/ Les ressources sont bien plus larges que les revenus et le contraire des emplois.

37/ la richesse n’est pas l’argent, c’est la quantité et qualité de ressources à notre disposition.

38/ La sécurité de l’emploi n’est pas la sécurité des revenus, c’est l’inverse de la sécurité des ressources, surtout gratuites. Oui, c’est carrément le contraire. Pour protéger nos emplois nous détruisons nos ressources et richesses, au lieu de les augmenter par l’insécurité de l’emploi.

39/ Faire disparaitre les emplois n’implique pas davantage de chômeurs. Retraités, bénévoles, stagiaires, étudiants, il y a tant d’autres possibilités.

40/ Nos retraités sont sans emplois mais pas chômeurs, ils ne se manifestent pas pour travailler mais pour leurs revenus en argent. Alors que nous devrions tous réserver nos manifestations pour nos richesses, qui sont ailleurs, dans la quantité et qualité des ressources disponibles pour chacun.

41/ Personne ne manifestant pour davantage de richesses, ça ne vient pas. C’est logique, pas incroyable.

42/ Chacun se manifestant pour davantage d’emplois et de revenus par davantage de problèmes, nous nous fabriquons moins de richesses. Ce n’est pas fou, c’est systématique.

43/ L’argent est un excellent serviteur, fabuleux outil de manipulation de nos activités, capable de stocker, échanger, transporter nos énergies humaines. Mais l’argent est un maitre catastrophique car il fabrique sa croissance en cultivant les catastrophes.

44/ Toute démocratie doit maintenir l’argent à sa place, et ne pas le confondre avec notre instinct de domination.

45/ Aucune constitution ne doit inclure la croissance des marchés et de l’emploi. Ce sont des outils pour le niveau exécutif, pas constitutionnel. Même européenne, une constitution a à rédiger

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les valeurs et principes sans confondre objectifs et moyens. Libertés personnelles et enrichissement collectif en objectifs, oui, mais pas travail ou argent qui ne sont que des outils secondaires.

46/ La croissance du gratuit fabriquera bien plus de richesses et de puissance par la décroissance de tous nos problèmes actuels donc diminution de nos marchés et emplois actuels.

47/ Les politiques extérieures des démocraties de marché ont pour finalité la croissance de leurs capitaux financiers, avec en priorité la protection de leurs investissements et leur accès aux ressources et marchés locaux. Pour cela, elles financent des dictatures à leur service et préfèrent éliminer toute démocratie locale ou autodétermination des peuples pour ne pas fragiliser leurs investissements ou droits de se servir.

48/ Les populations occidentales ont des siècles d’entrainement en pieux mensonges pour y transformer leur égoïsme en générosité. Le problème c’est qu’aveuglés par nos mensonges nous ne voyons même plus ce que nous faisons et voyons complexe, aberrant, fou ou incroyable ce qui est pourtant si simple et systématique.

49/ Hier dans nos colonies nous disions vouloir améliorer le sort des colonisés pendant que nous les tuions, déportions en esclaves ou dépouillions de leurs terres et de leurs droits. Aujourd’hui nous disons vouloir propager la démocratie pendant que nous finançons systématiquement des dictatures à notre service contre toute tentative de démocratie au tiers monde.

50/ Nos démocraties de marché sont un système totalitaire pour les autres, avec la complicité active de nos populations pour que nos medias taisent l’immense variété de nos méfaits mondiaux tant qu’ils servent nos emplois, pouvoir d’achat ou qualité de vie.

51/ Aucun secteur n’est aujourd’hui incité à bien travailler, car tous nos repères et évidences médiatiques sont pour nos emplois et contre nos richesses.

52/ Le cœur du problème est le pouvoir de nos capitaux financiers dans nos medias, directement par les publicités et indirectement en finançant nos campagnes électorales.

53/ nos publicités se financent pour maintenir la croissance de nos insatisfactions. Toute publicité qui résout bien un problème (c'est-à-dire durablement et moins cher) s’y suicide avec son fournisseur par rapport à la concurrence puisque par disparition du problème elle tue les paiements de ses clients donc son financement.

54/ solliciter dans nos médias nos multinationales pour y donner leurs avis ou recommandations sur leur secteur, c’est y cultiver la croissance des destructions. Aucune n’y dira comment faire disparaitre son marché.

55/ Avec les capitaux financiers au pouvoir, le préventif (diminuer voire éviter les problèmes) étant mauvais pour leur croissance ne fait le marché d’aucune multinationale !

56/ Un ramasseur de poubelles insistera sur les bienfaits vrais d’une bonne collecte mais sera muet sur les bienfaits tellement supérieurs d’avoir moins à collecter. Traiter à la source, taxer les emballages, pratiquer le pollueur payeur, ça fait moins d’emplois et moins d’argent, c’est oublié, réduit, dévalorisé. La preuve que ça ne vaut rien, c’est que ça ne fait pas d’argent.

57/ Les patrons des 7 premières multinationales américaines ont témoigné ensemble sous serment et devant la Justice de la non dangerosité du tabac alors que tous dans leurs laboratoires savaient évidemment l’inverse depuis longtemps. Seuls les volumes d’argent rendus disponibles par les

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dépenses de santé qu’ils causaient ont pu les contredire, et après bien des décennies d’assassinats collectifs.

58/ ce ne sont pas des exceptions, c’est la triste règle normale et partagée dans toute structure professionnelle. Pour l’argent des multinationales ou les emplois des individus, tous complices et menteurs pour tuer la planète et les individus, égoïsme pour soi et tant pis pour les autres.

59/ le travail principal de chacun est son activité médiatique. Au lieu de ne rien voir, nous taire, ne rien témoigner, manifester pour la protection de nos emplois ou la croissance de notre PIB, choisir nos medias pour la fesse et le foot, croire protéger nos égoïsmes en nous aveuglant par nos mensonges pour se plaindre d’y obtenir pire.

60/ Pour développer le gratuit, notre travail médiatique est autrement plus important et productif de richesses que notre travail professionnel, celui de questionner nos propres comportements et collectivités (métier, secteur, pays), et en mieux témoigner en faveur de … tous !

61/ ce n’est pas trahir sa famille ni cracher dans la soupe de vouloir en constater les horreurs pour les améliorer.

62/ Dans notre guerre économique mondiale, le plus puissant ne sera pas le plus gros bœuf parmi les bœufs, fut-il américain, chinois ou indien, la puissance n’est pas dans les muscles mais dans le contrôle des muscles, le plus puissant sera celui qui envahit nos consciences et nos medias.

63/ Nous humains, hommes et femmes, sommes en pleine fabrication d’un nouvel organisme « humanité mondiale », démarré depuis les plus de dix mille ans du dernier âge glaciaire et accéléré depuis les 300 ans de la révolution industrielle.

64/ Pour notre nouvel organisme collectif nous avons équipé notre planète en millions de kilomètres de veines et artères mondiales, en réseaux matériels de câbles électriques, pipes (oléoducs, gazoducs, conduites d’eau ..), autoroutes, avions et chemins de fer, mais aussi en réseaux nerveux de câbles de télécommunication et satellites mondiaux.

65/ La mondialisation des organes de nos collectivités que sont nos systèmes humains est déjà omni-présente : technologies, langues, musiques, santé, éducation, médias, économie, lois, religions, sports, finances …), mais nos explosions technologiques et démographiques accélèrent l’accouchement de notre nouvel organisme « humanité mondiale », le col sera passé pendant ce XXIième siècle, vers mieux ou pire c’est l’objet de ce texte.

66/ Plus un organe fait partie d’un organisme, plus ils deviennent interdépendants. Il meurt s’il tue l’organisme, et l’organisme meurt s’il tue son organe. Plus l’organisme humanité mondiale prend forme, et c’est ce qu’il fait, plus nos diverses collectivités sont vouées à vivre ensemble ou s’autodétruire en bloc.

67/ Or le centre de contrôle commande d’un organisme n’est pas son système digestif, c’est son système nerveux. Pour nous humanité mondiale l’argent n’est pas le principal, ce sont nos médias. Là est le centre donc le pouvoir et la puissance.

68/ Faire vivre et rendre disponible à toute population mondiale un système économique où l’ensemble d’une collectivité s’enrichit tout en augmentant sa compétitivité mondiale, c’est aussi une immense attractivité médiatique donc force d’influence et de puissance.

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69/ Cultiver le gratuit nous dote déjà d’un camp de base pour nos besoins matériels, en logement, éducation, santé, nourriture, toit, tous aujourd’hui techniquement maitrisés et simples à satisfaire. Avec en première étape la diminution démographique. En même temps, tous nos progrès restent à faire sur nos besoins principaux qui sont immatériels, en vie relationnelle interne et externe, psychique ou spirituelle, sociale et familiale.

70/ la puissance augmente en acceptant de voir ce qui dérange l’ordre établi. Nos révolutions scientifiques sont nées d’avoir eu le droit d’observer ce qui ne collait pas avec les évidences du jour.

71/ le gratuit est un chemin économique et politique, pacifique et puissant pour la révolution sociale mondiale en-cours.

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IV – version courte tract, article …

la puissance par le gratuit par Bruno MARTIN-VALLASDiminuer le chômage, augmenter les emplois, les salaires, le pouvoir d’achat, le PIB, les revenus, la sécurité de l’emploi, sont des objectifs économiques vicieux qui nous font travailler à détruire nos richesses et diminuer notre puissance.

La croissance d’un PIB se fabrique par la croissance des destructions Depuis l’ère atomique et la montée du lobby militaro-industriel, le curatif est au pouvoir, pour s’activer et qu’il y ait de quoi faire. La volonté de croissance financière (nos PIB) fabrique la croissance de nos problèmes. Guerres, destructions militaires, civiles, sociales, sanitaires, écologiques, disparition des espèces, transformations climatiques, désertification, raréfaction des ressources, toutes nos destructions, toutes nos complications, tout ce qui nous rend la vie plus difficile et nos relations plus conflictuelles augmente nos marchés et nos emplois. Nos destructions mondiales ne sont pas de regrettables ratés ou exceptions, non. Nous les voulons et cultivons pour le système vicieux qu’est la croissance de l’argent. L’explosion démographique est la locomotive de ce système, la championne pour faire un maximum de dégâts avec un minimum d’investissements et créer plein de nouveaux marchés de nouveaux problèmes. Donc ça ne vaut rien de la diminuer. Mieux, nous la finançons ! La filière des dégâts sociaux finance la surnatalité des populations les plus défavorisées pour fabriquer les problèmes qui protègent nos emplois (travailleurs sociaux, crèches, éducateurs spécialisés, policiers, gardiens de prisons, juges ou avocats, logements … ). Mal traiter le préventif pour augmenter le curatif fonctionne dans tous les secteurs et cultive nos activités en marchés de réparations. Nous y sommes tous solidaires. « Ne diminuez pas trop les problèmes (policier, médecin, travailleur social) ou les complications (experts comptables, fiscaux, juridiques, financiers, sociaux, immobiliers …) sinon je risque de perdre mon emploi » est le point de vue de chacun. Pour notre richesse et puissance collective, notre bon objectif, patron ou salarié, est de faire disparaitre chaque activité par disparition du problème. Et le business peut alors se déployer sur de nouvelles activités.

Le gratuit n’est pas le don Cultiver le gratuit n’est pas cultiver le don, ce n’est pas prendre au riches pour donner aux pauvres. C’est cultiver la facilité d’accès aux ressources. Oui, un travail en moins ce sont deux bras en plus disponibles pour d’autres tâches. Frédéric BASTIAT l’écrivait dès 1850, et pour illustrer ce que signifie protéger les emplois du jour en freinant la productivité, il proposait d’interdire d’affuter les haches pour tripler les emplois de bûcheron.Oui les emplois de caissières dans nos supermarchés vont disparaitre en grand nombre par la productivité qu’apportera la lecture des articles sans vider nos chariots. Mais il n’y a aucune raison pour que les nouvelles tâches proposées à ces deux bras en plus créent instantanément autant de valeur ajoutée financière que dans leur emploi précédent. Pour ces temps de reconversion il importe pour le travailleur que ses ressources restent viables, afin de rendre la population favorable à la destruction systématique de ses emplois actuels, favorable à préventif et productivité. La productivité c’est de rendre moins cher ce qui est payant. Le préventif c’est de le rendre gratuit. C’est excellent pour la puissance. Mais le curatif, c’est de rendre payant ce qui était gratuit. C’est le but de l’argent au pouvoir. En détruisant nos ressources. Notre système de répartition est la clé pour transformer la position du travail vers un revenu complémentaire au lieu de vital. Sa source fiscale pèse déjà la moitié du PIB, et il fournit déjà la majorité de leurs revenus à la majorité des foyers français. Aujourd’hui seuls nos problèmes méritent ses aides (chômeurs, sur-

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nataliste, parent isolé, handicapé, vieux, malade, incompétent, pauvre …). Cercle vicieux, il finance ainsi la croissance des problèmes pour sa propre croissance. Faire disparaitre les emplois n’implique pas davantage de chômeurs. Retraités, bénévoles, stagiaires, étudiants, il y a tant d’autres possibilités.

le travail principal de chacun est son travail médiatiqueDémocratie signifie littéralement le peuple (demos) au pouvoir (cratos), donc pas les marchés. L’argent a sa place, oui, en superbe outil mais surtout pas en maitre. Donc démocratie oui, marchés oui, mais démocratie de marché égale catastrophique dictature des capitaux financiers cachée derrière cette façade démocratique. L’argent est un excellent serviteur, fabuleux outil de manipulation de nos activités, capable de stocker, échanger, transporter nos énergies humaines. Mais l’argent est un maitre catastrophique car il fabrique sa croissance en cultivant les catastrophes. Toute démocratie doit maintenir l’argent à sa place, et ne pas le confondre avec notre instinct de domination. Les politiques extérieures des démocraties de marché ont pour finalité la croissance de leurs capitaux financiers, avec en priorité la protection de leurs investissements et leur accès aux ressources et marchés locaux. Hier dans nos colonies nous disions vouloir améliorer le sort des colonisés pendant que nous les tuions, déportions en esclaves ou dépouillions de leurs terres et de leurs droits. Aujourd’hui nous disons vouloir propager la démocratie pendant que nous finançons systématiquement des dictatures à notre service contre toute tentative de démocratie au tiers monde. Nous avons des siècles d’entrainement en pieux mensonges pour y transformer notre égoïsme en générosité. Le problème c’est qu’aveuglés par nos mensonges nous voyons complexe, aberrant, fou ou incroyable ce qui est pourtant si simple et systématique.Nos publicités se financent pour maintenir la croissance de nos insatisfactions. Toute publicité qui résout bien un problème (c'est-à-dire durablement et moins cher) s’y suicide avec son fournisseur par rapport à la concurrence puisque par disparition du problème elle tue les paiements de ses clients donc son financement. Solliciter dans nos médias nos multinationales pour y donner leurs avis ou recommandations sur leur secteur y cultive la croissance des destructions. Aucune n’y dira comment faire disparaitre son marché. Un ramasseur de poubelles insistera sur les bienfaits vrais d’une bonne collecte mais sera muet sur les bienfaits tellement supérieurs d’avoir moins à collecter. Les patrons des 7 premières multinationales américaines ont témoigné ensemble sous serment et devant la Justice de la non dangerosité du tabac alors que tous dans leurs laboratoires savaient évidemment l’inverse depuis longtemps. Seuls les volumes d’argent rendus disponibles par les dépenses de santé qu’ils causaient ont pu les contredire, et après bien des décennies d’assassinats collectifs.Ce ne sont pas des exceptions, c’est la triste règle normale et partagée dans toute structure professionnelle. Pour l’argent des multinationales ou les emplois des individus, tous complices et menteurs pour tuer la planète et les individus, égoïsme pour soi et tant pis pour les autres. Le travail principal de chacun est son activité médiatique. Au lieu de ne rien voir, nous taire, ne rien témoigner, manifester pour la protection de nos emplois ou la croissance de notre PIB, choisir nos medias pour la fesse et le foot, croire protéger nos égoïsmes en nous aveuglant par nos mensonges pour se plaindre d’y obtenir pire. Pour développer le gratuit, notre travail médiatique est autrement plus important et productif de richesses que notre travail professionnel, celui de questionner nos propres comportements et collectivités (métier, secteur, pays), et en mieux témoigner en faveur de … tous ! La puissance augmente en acceptant de voir ce qui dérange l’ordre établi. Nos révolutions scientifiques sont nées d’avoir eu le droit d’observer ce qui ne collait pas avec les évidences du jour. Le gratuit est un chemin économique pacifique et puissant pour la révolution sociale mondiale en-cours. S’enrichir par le gratuit, c’est augmenter les ressources à notre disposition en diminuant nos destructions, au lieu de les cultiver pour davantage de travail et d’argent.

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Bibliographie … livres recommandés pour mieux comprendre l’économie, donc la politique- De l’Homme (1936), par Ralph LINTON, aux éditions de Minuit, - Guns, Germs and Steel, Fates of Human Societies, (1999, prix Sulitzer), par Jared DIAMOND, - The Prize, the epic quest for oil, money and power (1991), par Daniel YERZIN, - Media Control, par Noam CHOMSKY, (1994).

V - ma chimère, suite et fin

x/ Après les origines de mes pérégrinations professionnelles, je vais maintenant décrire mes perceptions intérieures.

x/ A posteriori, en temps et énergie, j’ai consacré ma vie active à nos évolutions mondiales, vu leurs dangers pour l’humanité et ma passion pour y avoir une contribution utile. A fonds perdus.

x/ j’y ai choisi une place de médecin-chercheur, car que faire d’autre devant une si puissante maladie.

x/ donc voici les symptômes, le diagnostic, et le traitement recommandé.

x/ les symptômes sont évidemment de plus en plus omniprésents et difficiles à nier. Ils sont décrits dans « le monstre libéral », rédigé il y a plus de vingt ans (1987).

x/ le diagnostic est simple. La pathologie c’est Deddy, la simultanéité de deux explosions, l’explosion démographique et l’explosion digitale. Elle est décrite dans « Deddy, ouragan sur le monde », rédigé il y a presque dix ans (1999). Elle est encore en début de croissance et ses effets destructeurs vont se multiplier, sauf traitement approprié.

x/ concernant le traitement, il simple à dire mais jusqu’ici peu démarré. Désolé, je n’ai pas trouvé mieux. En tout cas c’est mieux que rien car il y a une route, et belle en plus ! Le traitement c’est que chacun peut diminuer ses égoïsmes et ses mensonges dans ses comportements médiatiques. Je le décris aussi depuis des décennies.

x/ Je ne vois autour de moi que des dames patronesses, qui pour se rassurer sur leur propre gentillesse se spécialisent sur un symptôme en oubliant de traquer la maladie globale.

x/ pour améliorer nos évolutions mondiales chacun est puissant et peut mieux se comporter à son poste de contrôle commande. Le traitement à faire par chacun est d’oeuvrer à écarter l’argent du pouvoir sur nos medias, mieux travailler à mieux s’informer et informer autour de soi en faveur de tous.

x/ cultiver la croissance des besoins de travailler et besoins d’argent c’est cultiver notre esclavage, alors que cultiver la croissance de la gratuité des ressources c’est cultiver nos libertés.

x/ Mais quand je le dis, je parle à des sourds, ça n’intéresse pas. Se voir puissant donc responsable, ça ne plait pas.

x/ c’est tellement plus simple d’avoir un bon chef, leader, coupable, d’autres responsables.

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x/ mais j’ai trop besoin de voir et dire ce qui se passe, comment ça marche et ce qu’il faut faire.

x/ ma conclusion, c’est que chacun est responsable, il fait ses choix médiatiques.

x/ Démocratie c’est du grec démos-cratos, le peuple au pouvoir, et république c’est du latin res-publica, la chose publique. Le peuple y a le pouvoir pour cultiver le bien de la chose publique.

x/ en commençant par la démographie, davantage des miens car trop d’autres n’aboutit qu’à trop de tous, et la vitalité démographique est une démographie à la baisse.

x/ le gratuit y est un appât, extrêmement puissant et aux bonnes conséquences, donc à utiliser.

x/ quand le peuple utilise son pouvoir pour ses aveugles intérêts égoïstes, quand chaque corporation croit que son rôle politique est de choisir comme élu celui qui défend le mieux ses intérêts corporatistes, c’est un choix individuel et responsable fait par chacun. Evidemment les catastrophes que ce choix génère pour tous retombent donc sur chacun. x/ la liberté est une plante fabuleuse et fragile, qui s’arrose en protégeant la liberté des autres.Comme disait Voltaire « je déteste vos idées mais je me battrai pour que vous puissiez les exprimer ».

x/ je dépose ici ma chimère pour que chacun puisse la ramasser, parce que j’y crois, parce que je sais que le gratuit est la meilleure première étape pour enfin inverser le cours du monde vers mieux au lieu de systématiquement pire.

x/ je vois autour de moi grossir les plaintes et questions sur des symptômes. Aujourd’hui c’est la hausse du prix du pétrole qui fait la une. Alors que mille problèmes vont évidemment encore se multiplier tant qu’on ne touche pas au centre de commande, à l’argent au pouvoir sur nos medias.

x/ Le travail principal pour chacun n’est pas de prendre et gagner son argent pour son usage personnel, c’est d’abord de donner et augmenter les richesses de sa collectivité humaine mondiale.

x/ Le traitement le plus simple et évident, s’en occuper chacun soi-même, à sa place, au poste de contrôle-commande par son travail médiatique, ça n’intéresse pas.

x/ Pourtant je persiste dans mon diagnostic. Chacun a un cerveau et est responsable de ses choix. Le travail principal de chacun est son comportement médiatique.

x/ Surtout en démocratie occidentale, car plus il y a puissance plus il y a responsabilité.

x/ quand chacun choisit de ne pas tenir le volant pour pouvoir dire « ce n’est pas moi le conducteur du système mondial, ce sont d’autres », faut pas s’étonner si sans pilote pour la planète la terre se dégrade.

x/ et toi, lecteur, si tu ne te sens pas concerné, acteur, capable, puissant et responsable pour promouvoir le gratuit, alors au moins sache que tu n’as pas compris ce qui précède,

x/ si un jour tu souhaites comprendre davantage ce qui se passe dans le monde, relis le.

x/ et si tu comprends ce qui précède et que je suis encore vivant, contacte moi, avec joie.

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VI – responsabilitéConcernants nos transformations mondiales, chacun est un contributeur capable et puissant, car responsable de ses choix médiatiques :

choix 1/ explicitement égoïste, et se rassure sur le fond : « tant que j’ai de quoi vivre, j’en profite », ou « je mérite d’en profiter, déjà que ce n’est pas facile de gagner sa vie », « je n’y peux rien, je suis impuissant, irresponsable, être un peu égoïste et menteur c’est humain … ».

choix 2/ explicitement généreux, s’inquiète sur le fond et se rassure sur une forme : « je suis gentil et généreux, la preuve j’ai mes métiers ou mon chantier de générosité », je milite, j’ai un métier ou une activité socialement utile, je suis engagé : protégeons notre pouvoir d’achat, mon statut de fonctionnaire, l’environnement, les démunis, la démocratie : les chantiers des citoyens engagés pullulent.

choix 3/ socialement incompréhensible et malheureusement isolé, œuvre à constater le fond pour mieux l’analyser et l’améliorer : par la merde au pouvoir sur nos cerveaux c'est-à-dire par l’argent au pouvoir sur nos mass medias notre système démocratique est devenu systématiquement vicieux, en se transformant en « démocraties de marché » il se transforme en « Global Destruction Money Making Machine », avec en locomotives explosion démographique et prolifération des dictatures à son service. Le nœud de l’acteur-système « humanité mondiale » est notre système médiatique, le travail principal de chacun est de l’améliorer, ce qu’il fait par ses activités médiatiques, où chacun choisit ou non d’œuvrer à mieux voir, comprendre, exiger et contrôler. La principale activité de chacun est de consacrer du temps et de l’énergie à améliorer nos systèmes d’information, pour écarter l’argent du pouvoir sur nos medias, y compris constitutionnellement. Résister pour progresser autrement mieux est davantage à portée de chacun qu’hier le choix entre Londres ou Vichy, et pourtant il y a aujourd’hui davantage de collaborateurs passifs.

Se contenter des choix 1 ou 2 renforce nos destructions, même si, pompier pyromane, chacun travaille à les réparer. Chacun peut et doit œuvrer à améliorer notre acteur-système jusqu’à son centre de contrôle-commande, dans notre système médiatique.

La révolution industrielle et la science de la matière inerte ont progressé par la Recherche scientifique et ses découvertes. Améliorer notre révolution sociale mondiale en-cours inclut pour chacun de s’investir en R&D sur l’acteur principal de nos transformations, nos systèmes d’information, notre cerveau collectif, notre système nerveux. Le champ de mon travail est cette R&D sur nos systèmes collectifs, «pour que les individus de bonne volonté soient aussi de bonne capacité ».J’y éclaire des principes et chacun est responsable d’en détailler ses investissements personnels et ses modalités, superficielles ou profondes.

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En conclusion, une citation où le policier de Vichy d’hier est dans nos «démocraties de marché» d’aujourd’hui fonctionnaire ou chômeur, salarié ou manager.

responsabilité par Georges BERNANOS, extrait de “Contre”, du 5 Janvier 1945

Voilà longtemps que je le pense, si notre espèce finit par disparaitre un jour de cette planète, grâce à l’efficacité croissante des techniques de destruction, ce n’est pas la cruauté qui sera responsable de notre extinction …mais bien plutôt la docilité, l’irresponsabilité de l’homme moderne, son abjecte complaisance à toute volonté du collectif.…“Que voulez-vous ? Je n’en suis pas responsable”, voilà l’excuse-type, valable pour n’importe quel cas.…Au fond, l’immense majorité des hommes modernes est d’accord sur ce point. Le Pouvoir légitime est celui qui tient les cordons de la bourse, et par conséquent dispose des fonds nécessaires pour les entretenir, eux et leur progéniture. Si les chiens raisonnaient, ils ne raisonneraient pas autrement en faveur de celui qui leur donne la niche et la pâtée.“Ne te fâche pas, disait le gendarme de Vichy à son compatriote je m’en vais te livrer à la police allemande, qui après t’avoir scientifiquement torturé te fusillera, mais que veux-tu ? Le Gouvernement m’a donné une situation, et je ne peux naturellement pas risquer de perdre cette situation, sans parler de ma petite retraite future. Allons ! Ouste ! Il ne faut pas chercher à comprendre.”…Obéissance et irresponsabilité, voilà les 2 mots (maux) magiques1.

1 Commentaires : En respectant la loi du silence du groupe qui me nourrit, si je tais les saletés que fait ce groupe je suis complice de non-assistance à collectivité en danger. Média-passif est une fréquente activité criminelle. .

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