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Introduction Selon la réglementation en vigueur du pays, Des dispositions du décret relatif à la prévention du risque chimique et en particulier, Des articles du code du travail : font obligation à l’employeur d’évaluer les risques pour la santé et la sécurité de l’exposition aux agents chimiques dangereux présents dans son entreprise, ainsi que d’organiser la surveillance des expositions et de leurs effets sur la santé des travailleurs, en collaboration avec le médecin du travail. Organismes ACGIH : American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH) société privée, à but non lucratif. met au point et publie des normes d'exposition recommandées pour les produits chimiques, les agents physiques ainsi qu'une liste d'indices d'exposition biologique. ANSI : (American National Standard Institute), DFG : Deutsch forschenngemeinschaft OSHA : Occupational Safety & Health Administration (organisme américain) Effectue des tests et délivre des certificats pour les appareils de protection respiratoire et d'échantillonnage de l'air. NIOSH : National Institute for Occupational Safety & Health (organisme américain) fait partie des Services d'hygiène publique, s'occupe de recherche sur l'incidence et les causes des maladies professionnelles, fait des recommandations sur les limites d'exposition des substances.

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Page 1:  · Web viewSelon la réglementation en vigueur du pays, Des dispositions du décret relatif à la prévention du risque chimique et en particulier, Des articles du code du travail

Introduction

Selon la réglementation en vigueur du pays, Des dispositions du décret relatif à la prévention du risque chimique et en particulier, Des articles du code du travail :

font obligation à l’employeur d’évaluer les risques pour la santé et la sécurité de l’exposition aux agents chimiques dangereux présents dans son entreprise,

ainsi que d’organiser la surveillance des expositions et de leurs effets sur la santé des travailleurs, en collaboration avec le médecin du travail.

Organismes

ACGIH : American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH)

société privée, à but non lucratif. met au point et publie des normes d'exposition recommandées pour les produits

chimiques, les agents physiques ainsi qu'une liste d'indices d'exposition biologique.

ANSI : (American National Standard Institute), DFG : Deutsch forschenngemeinschaftOSHA : Occupational Safety & Health Administration (organisme américain) Effectue des tests et délivre des certificats pour les appareils de protection respiratoire et d'échantillonnage de l'air. NIOSH : National Institute for Occupational Safety & Health (organisme américain)

fait partie des Services d'hygiène publique, s'occupe de recherche sur l'incidence et les causes des maladies professionnelles, fait des recommandations sur les limites d'exposition des substances.

Multiplicité et variabilité des risques chimiques

A un niveau individuel, l’évaluation globale des risques est encore compliquée par leur variabilité :

Changements d’emploi et d’entreprise au cours de la carrière professionnelle, A un même poste de travail, en raison de l’évolution rapide des processus de

production et des méthodes.

Cette variabilité a pour corollaire une nécessaire traçabilité des expositions, qui est bien loin d’être réalisée.

Evaluation des risques individuels

Nécessite successivement :

d’identifier et d’évaluer les dangers,

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d’évaluer les expositions, et enfin de caractériser les risques.

I. Identification et caractérisation des dangers

Nécessite de disposer d’une liste exhaustive des substances et des préparations présentes dans l’entreprise → l’inventaire complet des agents impliqués.

Obtenir une fiche de données de sécurité (FDS) pour chacune des préparations impliquées; et de l’analyser.

II. Evaluation des expositions

Deux approches méthodologiques sont possibles .Elles sont souvent complémentaires :

La mesure de l’exposition externe (métrologie) ; L’utilisation d’indicateurs biologiques d’exposition (biométrologie).

Mesure de l’exposition externe

Surveillance environnementale

Métrologie

Fait appel à la mesure de la concentration du polluant :

dans l’atmosphère de travail. sur les plans de travail (frottis de surface).

i. Analyse des frottis

Approche relativement nouvelle

Rend compte :

de la pollution du poste de travail : témoigne de la contamination du poste. du risque de contamination cutanéo-vestimentaire : par absorption transcutanée ou

par ingestion (du fait de l’activité main–bouche). frottis réalisés à l’aide de papier filtre, sur une surface délimitée (généralement 10 × 10

cm, soit 0,01 m2). Elle s’exprime en poids par unité de surface.

Avantage :

mieux adapté à l’évaluation des expositions à des agents solides ou à des liquides peu volatils.

Inconvénients :

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Résultent de leur nouveauté :

les méthodes de prélèvement ne sont pas normalisées ; les corrélations entre l’indicateur d’exposition d’une part, la dose interne ou les effets

toxiques, d’autre part, sont encore mal connues.

ii. Analyse de l’air vise à déterminer si la concentration atmosphérique de la substance considérée est

inférieure à celle jugé acceptable sur les bases de nos connaissances scientifiques actuelles.

bon indicateur quand l’inhalation est le seul mode de pénétration, ou lorsque cette voie d’entrée est très prédominante.

Normes :

VME : valeur (limite) moyenne d’exposition, Indique la concentration moyenne dans l’air des postes de travail en un

polluant donné Qui ne met pas en danger la santé de la très grande majorité des

travailleurs sains qui y sont exposés, Pour une durée de 42 heures hebdomadaires, a raison de 8 heures par

jour, pendant de longues périodes.

VLE : valeur limite d’exposition calculée sur une courte durée (15min).

Exceptions

Ces normes ne représentent pas nécessairement des concentrations sans risque pour la santé donc leurs respect n’exclu pas une exposition excessive.

Pour les simples asphyxiants (acétylène, méthane, azote) → le facteur à considérer est la [C] en O2

Pour certaines substances chimiques, c’est le danger d’explosion qui doit être considéré.

Avantages

Seule technique applicable (Cas des substances agissant localement sur la voie respiratoire : Cl2, phosgène, H2SO4).

Pour certaines substances volatiles dont la toxicité aiguë est très élevée (par exemple, l’HCN ou l’hydrogène phosphoré).

Inconvénients

Mauvais indicateur de l’exposition quand l’absorption digestive et/ou le passage transcutané ne sont pas négligeables.

La détermination des TLV est basée sur des expériences réalisées sur des animaux de laboratoire → difficultés d’extrapolation des résultats.

Pour les substances qui pénètrent exclusivement par voie pulmonaire :

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La concentration atmosphérique ne reste pas constante ni dans l’espace ni dans le temps.

Le travailleur reste rarement dans le même endroit durant les heures du travail. La quantité du toxique inhalée, dépend aussi de différents facteurs

physiologiques, dont les paramètres respiratoires (la ventilation pulmonaire variée selon l’activité physique). Ils ignorent l’activité physique des travailleurs impliqués.

Différence de sensibilité individuelle : une concentration du toxique bien tolérée par la majorité des travailleurs peut être nocive pour certains sujets hypersensibles.

prennent difficilement en compte le port de protections respiratoires

Analyse des milieux biologiquesSurveillance biologique

Biométrologie

Définition   : 1980 par (CEC), (NIOSH) et (OSHA) :« l’identification et la mesure des substances de l’environnement du poste de travail ou de leurs métabolites dans les tissus, les excrétas, les sécrétions ou l’air expiré des salariés exposés, pour évaluer l’exposition et les risques pour la santé, en comparant les valeurs mesurées à des références appropriées ».

donnent une appréciation de la dose interne. Ex : métaux (sang ou les urines) et dérivés métaboliques de solvants (urines). Le concept est étendu à la surveillance des effets biologiques précoces définie comme :

«La détection et l’évaluation d’effets biologiques précoces et réversibles (le plus souvent) dus à une substance de l’environnement de travail ».

La surveillance biologique repose sur des biomarqueurs, définis par (OMS, 1993) : 

«Toute mesure, qui reflète une interaction entre un système biologique, et un agent présent dans l’environnement  qui peut être chimique, physique ou biologique ».

Deux types de surveillance ont été distingués :

Surveillance biologique d’exposition (SBE)  : Utilisent les indicateurs biologiques d’exposition (IBE), qui témoignent de la

pénétration d’une substance dans l’organisme. Estimation de l’exposition interne de l’organisme à une substance chimique (DI), et de

l’appréciation de son risque pour la santé.

La dose interne est généralement estimé par :

® La mesure de la substance ou de ses métabolites dans les divers milieux biologiques.

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® La mesure d’effets biologiques non toxiques corrélés avec la dose interne.

® Dans certain cas limite l’appréciation directe de la quantité de toxique fixée aux sites d’actions critiques (adduit) avant la survenue de répercussions pathologiques (HbCO).

Surveillance de la santé (SS)

évalue l’état de santé des individus dans le but d’identifier ceux qui présentent déjà des manifestations d’intoxication (à un stade précoce où elle est réversible) par :

ESTIMATION DE LA QUANTITE DE PRODUIT ACTIF FIXE AUX MOLECULES CIBLES :

permettent d’apprécier le risque pour la santé. EX   :

-Détermination de taux HbCO pour évaluer l’exposition au CO.

NB   : HbCO biomarqueur d’exposition et d’effet.

Biomarqueurs

a) Définition Paramètres biochimiques, moléculaires, ou cytologiques Mis en œuvre dans des études épidémiologiques Dans le but de déterminer les rôles respectifs des facteurs

environnementaux et génétiques dans le développement d’une atteinte.

b) Mise au point d’un biomarqueur

suppose des investigations toxicologiques préalables :

− études in vitro chez l’animal et sur les tissus humains,

− études in vivo chez des espèces animales vivantes et/ou chez des volontaires,

− développement de modèles toxicocinétiques et toxicodynamiques du xénobiotique,

− et études de terrain auprès des travailleurs.

Etablir la corrélation du biomarqueur avec l’exposition externe au xénobiotique et/ou un indicateur reconnu de son effet sur l’organisme.

Mise en œuvre d’un marqueur

La mise en œuvre du biomarqueur exige des règles strictes impliquant :

− la stratégie de prélèvement, de transport et de conservation des échantillons,

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− l’ajustement des concentrations mesurées lorsqu’il s’agit de prélèvements urinaires, (influencés par la dilution des urines),

− l’assurance qualité de la conduite des analyses selon les programmes établis,

− des considérations éthiques (caractère invasif de la méthode et son bénéfice réel, le consentement éclairé (travailleur), la confidentialité des résultats et leur interprétation en terme prédictif au niveau individuel.

c) Classification des biomarqueurs (Deux classifications)

A. Dans le cadre de l’exercice déontologique et réglementaire de la médecine du travail, ces biomarqueurs peuvent être :

− Des biomarqueurs d’exposition :

Qui mesurent la dose interne d’un xénobiotique, de ses métabolites ou du produit de son interaction avec une macromolécule biologique ou une cellule cible (reflétant la dose interne).

− Des biomarqueurs d’effet

Qui mesurent les modifications structurelles ou fonctionnelles non apparentes qui précèdent l’apparition d’un effet délétère proprement dit.

-Des biomarqueurs de susceptibilité

Ils sont destinés à rendre compte des différences interindividuelles dans la réponse à une exposition.

Exemple : La numération des micronoyaux ( populations exposés à des agents cancérigènes).

Les deux premiers → des biomarqueurs de prévention,

le dernier → de prédiction ou de susceptibilité.

B. Classification s’appuyant sur le triangle toxicologique reliant l’exposition externe, l’exposition interne et les effets biologiques.

Le (Tableau I) présente une version simplifiée de cette classification.

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Dans l’exemple (1) du tableau : on dispose de méthodes fiables de prélèvement et d’analyse du biomarqueur, on ne connait rien de ses propriétés toxicologiques.

→fournir des informations qualitatives sur la dose interne, mais sans plus.→ Inutile pour estimer le risque.

Second exemple : on connait la relation entre la dose externe et la dose interne (Pb atm et Pb sérique

linéaire, corrélation [ ] atm benzène / [ ] uri ATTM). Impossible d’établir une valeur repère (IBE ou l’équivalent) : manque la rel Bio et

effets bio et tox.

→ servir à estimer la dose interne et à en inférer la dose externe,

→ Inutile pour estimer le risque.

Dans le troisième exemple : La relation [ ] du biomarqueur et les effets biologiques connue, mais pas celle

qui relie l’exposition externe à la concentration du biomarqueur.

Possible d’établir une valeur limite (Pbs ≥ 600 μg/l → risque de néphropathie

tardive).

→ Utile pour estimer le risque.

Enfin, dans l’exemple 4, l’ensemble des informations précédentes étant disponible, →peut conséquemment contribuer à l’estimation des risques.

Il y deux choses essentielles qu’il importe de retenir ici.

a. D’une part, même un biomarqueur est limité peut être utile dans certaines circonstances.

b. D’autre part, on sait quelles sont la portée et les limites d’un tel biomarqueur.

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Cela évite à l’utilisateur de faire une interprétation abusive des données de surveillance biologique de l’exposition. Cela guide le choix des biomarqueurs.

Modalités pratiques:

MOMENT DE PRELEVEMENT :

La demi-vie (t1/2) déterminante pour le choix de l’horaire de prélèvement.

Selon la demi-vie de composés à étudier on a :

- Prélèvement avant le poste (16H sans exposition).

- Prélèvement pendant le poste ou fin de poste (cas des composés élimination rapide :t1/2

inférieur a 5H), Exemple : [ ] sanguine de styrène, de dichlorométhane.

Entre 2 et 10 heures, un prélèvement en fin de poste n’importe permettra d’évaluer l’exposition de la journée : c’est le cas pour l’acide butoxyacétique (t1/2 = 6 heures), principal métabolite du butylglycol 

- Prélèvement la fin de la semaine de travail (4 ou 5 jours de travail consécutifs c’est le cas des substances a demi-vie supérieur a 5 H) accumulation au cours de la semaine de travail.

- Pour les substances dont l’élimination se fait en plusieurs phases (Pb triphasique et Hg biphasique), le moment de prélèvement est choisi en fonction des 2 expositions de la semaine et quotidienne.

- Pour les substances a demi-vie très longue (> 100 heures), l’horaire du prélèvement est indifférent, (plombémie ; l’acide trichloracétique, métabolite du trichloréthylène (t1/2 = 55 heures),, le moment de prélèvement n’a pas d’importance.

Un prélèvement en fin de poste et en fin de semaine est représentatif de l’exposition des cinq jours précédents

 CONTROLE DE QUALITE :

seul un nombre limité de tests peut être proposés pour la surveillance régulière ce sont :

-pour lesquelles on dispose d’informations suffisantes sur la spécificité,la sensibilité ( ;

-dont la variabilité biologique et analytique n’est pas excessives ;

-dont l’application matériel est possible ;

-pour lesquelles une norme biologique a été déjà proposée.

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Avantages et limites de la surveillancebiologique des expositions SBE

 1. Avantages

Les avantages de la SBE sont multiples.

Intégration des différentes voies d’exposition

La SBE prend en compte toutes les voies d’absorption Ex : certaines substances peu volatiles à température ambiante absorbées par voie percutanée, (diméthylformamide ou éthers de glycol) ou certaines amines aromatiques (MDA et MBOCA).

Prise en compte des équipements de protection individuelle respiratoire et/ou cutanée (masques, gants, vêtements de protection).

Prise en compte des conditions réelles d’exposition

Des aérosols, tient compte de la granulométrie : seules les particules dont le diamètre aérodynamique est inférieur à 5 μm parviennent aux alvéoles et sont absorbées.

Permet une évaluation plus fine de l’exposition au niveau individuel, ce qui est nécessaire pour certaines situations,

•  Prises en compte de toutes les sources d’exposition

• Extraprofessionnelles   : tabagisme ; etc. (par exemple, le plomb).

Évaluation des expositions anciennes

toxiques cumulatifs (plomb, cadmium…), d’évaluer de façon plus pertinente le risque pour l’individu

Prise en compte des caractéristiques des individus exposés

•  la qualité de l’hygiène individuelle.

• l’effort physique, qui augmente les débits ventilatoires

• les pathologies préexistantes :

∘  les dermatoses étendues facilitent l’absorption percutanée

∘  les pathologies hépatiques ou rénales qui en retardent l’excrétion responsables d’une bioaccumulation,

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∘  l’ostéoporose qui produit une redistribution des substances stockées dans l’os, comme le plomb, et peut être à l’origine d’une intoxication systémique à partir des stocks internes,

∘  la carence martiale qui augmente l’absorption digestive de certains cations tels que le cadmium et le plomb.

Les différentes situations où la SBE est intéressante peuvent être résumées ainsi :

• à l’échelle du groupe :

∘ dans le cadre d’une démarche d’évaluation du risque (dépistage de groupes d’activités à risque),

∘ pour contrôler la mise en place et l’efficacité de mesures de prévention collective et individuelle,

∘  dans le cadre d’études épidémiologiques, sous certaines conditions ;

• à l’échelle individuelle :

∘  dans le cadre d’une exposition accidentelle,

∘ dans le cadre des investigations devant des manifestations susceptibles d’être rapportées à effet toxique,

∘  dans le cadre d’un suivi réglementaire,

∘ pour s’assurer de l’efficacité des mesures de prévention vis-à-vis d’une femme enceinte, par exemple.

2. Limites

i. N’est pas adaptée pour la surveillance des substances responsables d’effets locaux (effets irritants ou sensibilisants).

ii. De même, elle ne convient pas à l’évaluation des expositions à certaines substances volatiles dont la toxicité aiguë est très élevée (par exemple, l’acide cyanhydrique, la phosphine ou l’hydrogène sulfuré)

iii. Connaissances préalables nécessaires au choix d’une stratégie de surveillance biologique de l’exposition à une substance chimique.

Toxicocinétique

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indispensable au choix de la stratégie de surveillance biologique et à l’interprétation de ses résultats. À titre d’exemples :

A. La toxicocinétique peut également jouer un rôle central dans la gestion des risques toxicologiques :

Supposons que l’on considère qu’une plombémie supérieure à 400 μg/L commande l’écartement de l’exposition

Une reprise de poste soit considérée acceptable sous le seuil de 250 μg/L. Posons la question suivante : en combien de temps un travailleur qui serait écarté de l’exposition en raison d’une plombémie supérieure à 400 μg/L pourrait-il reprendre son poste de travail ? À cette question, il y a probablement autant de réponses que de salariés ! La charge osseuse de plomb représente un facteur primordial conditionnant cette cinétique sanguine du plomb. Au fur et à mesure que le compartiment sanguin tend à se vider, le compartiment osseux avec lequel il est en équilibre contribuera à une « réentrée » de plomb dans le sang ralentissant d’autant la chute de la plombémie.

pour un travailleur récemment embauché et ayant un faible charge saturnine osseuse, ce temps pourrait être de quelques semaines

Il pourrait falloir compter en années le temps que mettrait un salarié exposé au plomb depuis de très nombreuses années à abaisser sa plombémie en deçà de 250 μg/L .

 B. La connaissance du métabolisme permet :

Identifier les indicateurs potentiels. Choisir celui qui est le mieux adapté à la surveillance des travailleurs exposés.

Ex :Exposition au benzène .on préférera le dosage de l’acide trans, trans-muconique urinaire :

à celui du phénol dans le même milieu → ce métabolite est plus spécifique. à celui du benzène dans le sang → urines sont plus facilement accessibles que le

sang ;

  C. La demi-vie (t1/2) d’élimination d’un indicateur biologique potentiel est déterminante pour le choix de l’horaire de prélèvement (voir modalité de prélèvement).

ToxicodynamieLa connaissance des mécanismes d’action des substances chimiques permet :

de prévoir leurs effets toxiques. d’identifier des indicateurs d’effets biologiques précoces.

Par exemple, les insecticides organophosphorés sont des inhibiteurs des cholinestérases ; sont détectables avant que n’apparaissent les effets toxiques cliniques et biologiques de ces insecticides.

De même, le plomb inhibe la déshydrase de l’acide delta-aminolévulinique est décelable à des niveaux d’imprégnation saturnine pour lesquels aucun effet toxique du métal n’est observable, au niveau individuel.

Corrélations entre les indicateurs biologiques d’exposition, la métrologie d’ambiance et les effets toxiques

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Nécessaire à l’interprétation des résultats.

3) Interprétation des résultats de surveillance biologique ( Caractérisation des risque)

Expression des résultats

Corriger le degré de dilution des urines et bien exprimer l’excrétion urinaire en quantité de créatinine chez les travailleurs.

Interprétation des résultats

o S’effectue par référence a des normes biologique d’exposition et peut se réaliser a l’échelle individuelle ou au niveau d’un groupe de travailleurs exposes.

o Il doit tenir compte de l’influence des facteurs endogènes ( age, sexe, maladie, génome…) et exogènes ( alimentation, alcool,tabac…).

Normes  :

BEI   : Biological Exposure Indice (proposé par ACGIH depuis 1946) → correspondant aux niveaux auxquelles les paramètres sont les plus susceptibles de se situer dans les milieux biologiques de travailleurs en bonne santé après une exposition à des concentrations égales à la valeur limité atmosphérique.

Elle est définit pour une exposition de 8H, 5jrs/ semaine.

BAT  : la quantité maximale tolérable dans l’organisme humain des substances industrielle (ou de ses métabolites) qui, d’après l’état actuel des connaissances scientifiques, n’affecte pas la santé des travailleurs, même si les conditions de travail sont telles que cette quantité se trouve régulièrement atteinte.

"Les BEI et BAT sont des équivalent biologiques des valeurs limites atmosphériques"

Rq : On ne sera donc pas surpris que des différences sensibles apparaissant entre les valeurs pour une même substance Ex :

ACGIH ® Cd sanguin= 5 μg/l

DFG ® Cd sanguin =15μg/l

Les valeurs de référence

Les valeurs de référence de la population professionnellement exposée sont appelées en France « valeurs limites biologiques » (VLB) ; elles sont mentionnées dans le décret « agents chimiques » du 23 décembre 2003 comme étant les « limites de concentration dans le milieu biologique approprié de l’agent concerné, de ses métabolites ou de l’indicateur d’effet ».

Fiabilité des résultats  : Dépend aussi des méthodes de collectes et de stockages des échantillons.

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- problème de décontamination complète, des récipients d’analyses et d’interférences pour les métaux ;

- variabilité inter laboratoires ne dépend pas seulement des méthodes analytiques ou de différents instruments utilisés mais surtout de facteurs humains.

Spécificité de la méthode analytique  : doit être aussi évaluée.

Traçabilité des expositions individuelles

La connaissance des expositions passées des travailleurs est souvent un problème majeur, (l’interrogatoire du travailleur).

Etablir pour chaque travailleur une fiche d’exposition indiquant : Les tâches effectuées, Les agents impliqués, Les modalités de l’exposition et les résultats de son contrôle.

Lorsque le travailleur quitte l’établissement, il doit recevoir une attestation d’exposition aux agents chimiques dangereux auxquels il a été exposé.

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Centralisation des résultats de la surveillance des expositions à des agents chimiques

De nombreuses enquêtes techniques sont et ont été conduites dans des entreprises

Cependant, faute de mutualisation des données collectées, les mêmes travaux d’évaluation ont parfois été réalisés par plusieurs équipes

souligner la nécessité et l’urgence d’une centralisation anonymisée des données d’exposition dont la collecte est réglementairement prévue (en particulier, de celles des fiches d’exposition).

Elle permettrait :

Elaborer des matrices emplois-expositions. De cibler les actions de prévention sur des agents chimiques, des postes de travail, des métiers

et/ou des secteurs d’activité réellement prioritaires.

L’évolution favorable des expositions professionnelles

Les expositions professionnelles évoluent favorablement dans le sens d’une réduction progressive. Cela peut se traduire par des difficultés d’interprétation des résultats, les concentrations des biomarqueurs mesurées chez les salariés se rapprochant de celles qui sont observées dans la population générale. Ex : acide hippurique qui peut résulter de l’exposition au toluène, mais aussi de l’exposition aux benzoates alimentaires absorbés par voie digestive. Proposer une approche statistique pour déterminer la lowest separation concentration ou LSC.

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Dans l’approche proposée :

On trace d’abord la droite de régression reliant l’exposition interne à l’exposition externe

On dessine l’intervalle de confiance à 95 % autour de cette droite de régression.

En prenant la limite supérieure de cet intervalle,( la concentration maximale du biomarqueur qui pourrait être associée à une exposition nulle au composé parent).

En traçant ensuite une ligne horizontale à partir de ce point vers la limite inférieure de l’intervalle de confiance,

On trouve maintenant la concentration atmosphérique maximale du composé parent pouvant aussi produire une telle concentration du biomarqueur (LSC).

SURVEILLANCE POST PROFESSIONNELLE

But: réparation des cancers professionnelles dépistés après l’emploi.

Personnes concernées: Personnes inactives. Demandeurs d’emploi. Retraités.

Exemples:

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Surveillance post-professionnelle des sujets ayant été exposés à l’amiante : résultats préliminaires de l’expérimentation nationale → Risque de tumeurs malignes des surfaces mésothéliales (plèvres) tps de latense 30 à 40 ans voire plus.

Décroissance des plombémies après cessation d’activité chez d’anciens salaries d’une fonderie de plomb et de zinc : suivi à 2 ans.(phase terminale : T1/2 10 ans.

L’exposition à des mélangesIl est exceptionnel qu’une exposition professionnelle ne concerne qu’une seule substance chimique. La question se pose pour les substances organiques susceptibles d’emprunter des voies métaboliques identiques entraînant donc une compétition pour la biotransformation. Trois situations types : mélanges binaires à des fins d’illustration.

Les deux substances ont des voies métaboliques indépendantes  → la concentration du biomarqueur de chacune d’entre elles reflète correctement l’exposition dans la mesure où la relation exposition externe – concentration du biomarqueur est établie.

Dans le second cas, la compétition métabolique ne se manifeste qu’à des concentrations d’exposition « élevées » peu susceptibles d’être rencontrées en milieu de travail (mélange toluène et xylène et de leurs biomarqueurs respectifs, les acides hippurique et méthylhippurique).

Dans la troisième situation, l’interférence métabolique se manifeste aux conditions habituelles d’exposition et elle doit être prise en compte. Elle peut être considérée comme étant maîtrisée. (xylènes commerciaux qui contiennent de l’éthylbenzène).

Exposition à des substances chimiques cancérigènes

La prévention est un enjeu social majeur. La caractérisation des expositions constitue le socle de l’évaluation des risques.Un lien de causalité entre l’exposition à un environnement et la production d’un cancer est extrêmement difficile à établir, en raison, notamment :• Du temps de latence de l’apparition de la maladie ;

• Des incertitudes sur un seuil d’action cancérogène (effets des très faibles doses répétées ?)

• De l’implication forte de l’hérédité et de phénomènes associés acquis ;

• D’interactions multiples entre les divers composants de l’environnement auquel un individu est exposé au cours de sa vie personnelle et professionnelle.

La variabilité biologique« Si ce n'était pas pour la grande variabilité entre les individus, la médecine pourrait aussi bien être une science et non un art ». William Osler 

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En trame de fond de cet exposé jusqu’à ce point se profile la question de la variabilité biologique qui influence la concentration observable d’un biomarqueur pour une dose donnée d’exposition. Elle peut, en effet, suggérer que les mesures de surveillance biologique sont moins fiables que les mesures atmosphériques de concentration des composés parents auxquels les salariés sont exposés.

ConclusionLa surveillance biologique des expositions professionnelles demeure un outil de prévention à privilégier afin de protéger la santé des salariés en milieux industriels. L’usage optimal de cet outil demeure une affaire de jugement professionnel informé, avec l’appui d’une communauté de chercheurs qui doit avoir le souci de contribuer au meilleur usage de cet outil. Par-dessus tout, le recours à la surveillance biologique ne devrait survenir que lorsqu’il est dans l’intérêt des salariés et dans le respect des règles éthiques.