Monde contemporain : La disparité des richesses dans le monde

1. La colonisation source de disparités

Colonialisme : politique d'occupation d'un territoire, par une nation étrangère, dans le but d'en exploiter les richesses au profit de la métropole et au détriment de la colonie et de ses habitants.

QUAND ? Après la révolution industrielle (XIXe et XXe siècles)

S’enrichir Trouver de nouveaux marchés pour leurs biens

Démontrer leur puissance

QUI ? Grandes puissances

(Europe + Japon) veulent…

COMMENT ? En colonisant des régions riches en ressources naturelles

(Afrique et Asie)

CONSÉQUENCES

Les populations des colonies sont :

dominées (politique, économique et culturel);

exploitées en tant que main-d’œuvre (mines et agriculture);

dépossédées de leurs terres et de leurs ressources (appauvrissement);

dépendantes des produits de la métropoles (marché captif);

prises dans de nouvelles frontières qui peuvent créer des conflits ethniques et religieux;

discriminées; assimilées/converties; sous-industrialisées et endettées

1. Qu’est-ce qui crée la richesse?

C’est le résultat de l’activité économique (c’est-à-dire la production, la distribution et la consommation de biens et de services) qui permettent d’accumuler des profits.

Donc, être riche, c’est avoir accès à de l’argent, mais c’est aussi avoir accès aux ressources, à l’éducation, à l’eau potable et aux soins de santé; c’est être en mesure de répondre à ses besoins primaires (se nourrir, se loger, se vêtir), d’assurer sa sécurité et de jouir de droits et de libertés.

XXe siècle = Il y a eu croissance de l’économie mondiale, mais pourtant les disparités dans la répartition de la richesse dans le monde ont aussi augmenté.

Disparité : Inégalité

1/3 de la population vivant en situation de pauvreté provient de l’Afrique subsaharienne (au sud du Sahara).

Près de 1,2 milliards de personnes vivent avec moins de 1,25$ US/jour.

Visionnement Living on a dollar (Vivre avec un dollar).

Indépendance et décolonisation À partir des années 1930, mais surtout entre 1950 et 1960

Participation alliée des colonies = demande + d’autonomie à la métropole en guise de reconnaissance et affirme leur identité. durant la 1ère Guerre mondiale

2. La répartition des ressources mondiale source de disparités La richesse est répartie de façon inégale sur la planète, principalement à cause des ressources naturelles

disponibles et du niveau de développement des territoires.

Classement des réserves de pétrole Classement des réserves d’eau douce* Classement des réserves forestières1. Arabie Saoudite Brésil – Russie Russie - Brésil2. Venezuela Indonésie – Chine Canada – États-Unis3. Canada Canada – États-Unis Chine4. Iran Colombie – Pérou Australie5. Irak Inde Rép. Démocratique du Congo

*Seulement 0,3% de l’eau douce de la planète est facilement accessible.

La répartition inégale des ressources favorise donc certains pays par rapport à d’autres. Encore faut-il avoir les moyens (financiers et techniques) pour les exploiter ! (ex. de la République démocratique du Congo p. 150)

Les pays qui possèdent des ressources matérielles (les machines, les outils), financières (capitaux et investissement des gouvernements) et humaines (une main d’œuvre abondante et idéalement qualifiée) ont aussi plus d’atouts pour favoriser leur développement et s’enrichir.

Effets du sous-financement de l’État → Entreprises peu développées → Faible productivité → Peu de profits

Pays qui peut gérer ses affaires intérieures et extérieures.

La décolonisation se fait de façon pacifique ou par une guerre contre sa métropole. Les anciennes colonies sont laissées appauvries et sous-industrialisées. Elles doivent s’endetter, souvent envers leur ancienne métropole, pour se développer.

Néocolonialisme : Rapport de domination économique des anciennes métropoles sur leurs anciennes colonies.

L’économie des anciennes colonies repose encore sur l’exploitation et l’exportation de matières premières qui servent à répondre aux besoins des pays développés.

Les entreprises étrangères continuent de venir s'y installer pour exploiter les matières premières et les transformer ensuite, dans les pays développés, en produits manufacturés (ex. : Les diamants de sang).

Les produits manufacturés sont vendus partout, dont dans les pays en développement, à prix plus élevés que les matières premières à l’origine.

Conférence de Bandung (1955)

Pays d’Asie et d’Afrique refusant de s’allier à l’une des superpuissances (États-Unis et Russie) durant la Guerre froide.

Affirment le droit d’autodétermination des peuples (liberté d’un peuple à choisir la forme de son régime politique, indépendamment de toute influence étrangère).

3. Des indicateurs pour mesurer la disparité

Non seulement il y a des disparités entre les pays, mais il en existe aussi à l’intérieur de chaque pays. Un pays riche à une certaine proportion de la population qui vit sous le seuil de pauvreté, alors que dans les pays plus pauvres, on retrouve des gens riches.

a) Coefficient de Gini : Mesurer l’inégalité des revenus dans un pays. Il fournit un résultat entre 0 et 100%. Plus on est près de 0, moins il y a d’inégalité entre les revenus. Plus le coefficient est élevé, plus des disparités sont grandes.

b) Produit intérieur brut (PIB) : Valeur des biens et des services produits en une année dans un pays. Sert à comparer la « santé économique » des pays entre eux. Permet de comparer la situation économique actuelle d’un pays avec celle des années. Plus le PIB est élevé, plus le pays sera considéré comme étant riche. On peut aussi calculer le PIB/habitant pour évalue la valeur moyenne produite par chaque habitant. Il peut

aussi être mesuré selon la PPA/parité du pouvoir d’achat (méthode de conversion qui permet d’exprimer un pouvoir d’achat commun malgré les différences de monnaies utilisées dans le monde).

Ainsi, un pays peut avoir un PIB très élevé (la Chine), mais, à cause du nombre d'habitants (1,4 milliards d'hab. en 2013), se retrouver derrière un autre pays dont le PIB est nettement inférieur (le Canada).

Attention ! o Le PIB/hab. ne représente pas le salaire moyen des habitants d’un pays.o Le PIB est un indicateur de richesse, mais pas un indicateur de bien-être des populations.

c) Indice de développement humain/IDH (indice socioéconomique) : Pour mesurer la qualité de vie d’une population.

3 CRITÈRES

La division Nord-Sud du monde et les niveaux de développement des pays

a) Division Nord-Sud : Division traditionnelle du monde entre les pays riches, majoritairement situés dans l’hémisphère Nord, alors que les pays plus pauvres se situent au Sud.

b) Les caractéristiques des pays développés : Pays qui se sont industrialisés au cours des XIXe et XXe siècles et qui produisent aujourd’hui une grande

quantité de biens et de services. Concentrations de capitaux Investissements nombreux dans la recherche, le développement, l’éducation et les services sociaux Industries de pointe (haute technologie) Main-d’œuvre qualifiée travaillant majoritairement dans le secteur tertiaire (services) Bonne qualité de vie Exportations = produits finis

Espérance de vie à la naissance

Durée moyenne de scolarisation

Durée attendue de scolarisation

Revenu national brut/habitant

Santé

Éducation

Niveau de vie

Indice de développement humain

Le calcul donne un résultat qui se situe entre 0 et 1 (0 pour un niveau de

développement faible et 1 pour un niveau de développement excellent, donc une

meilleure qualité de vie).

c) Les caractéristiques des pays en développement / PVD : Faible niveau d’industrialisation, faible croissance économique Culture vivrière : culture d’autosuffisance pratiquée par une majorité de la population. Économie basée sur l’exploitation de ressources naturelles (contrôlées par les entreprises des pays

développés) et la production agricole (exportations vers les pays développés)o Parfois l’exploitation de ressources naturelles empiète sur les cultures vivrières, ce qui appauvrit

la population qui se voit alors obligée d’importer des aliments ($$$)…une part importante de la population souffre de sous-alimentation.

Manque de ressources financières, techniques et humaines (main-d’œuvre peu qualifiée) pour exploiter leurs ressources naturelles (secteur primaire).

Accès restreint aux biens et services de base (faible investissement de l’État) Mauvaise qualité de vie, taux de mortalité infantile élevé Niveau d’endettement élevé Majorité de la population est pauvre, mais les dirigeants sont souvent très riches et corrompus.

d) Les pays émergents / économies émergentes : Pays en voie d’industrialisation…croissance économique très rapide et hausse importante de la valeur de leur

production et de leurs exportations. BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud (South Africa) Fortes inégalités sociales dans ce type de pays (coefficient de Gini élevé) : le développement économique

profite surtout aux très riches entrepreneurs.o Il y a aussi souvent une forte inégalité entre les habitants des milieux urbains et ruraux.o Ex. de la Chine → Les citadins gagnent en moyenne un revenus 3x plus ↑ que les ruraux.

Corée du Sud

Taïwan

Hong Kong

Singapour

La division Nord-Sud

4. La mondialisation source de disparités

a) Définitions : Mondialisation : Libéralisation et augmentation des échanges de biens et de services à l’échelle mondiale.

Pour y parvenir, on met en place des mesures de libre-échange. Ce phénomène a été facilité par l’amélioration des moyens de transport et de communication.

Libre-échange : Pour favoriser le développement du commerce international, on supprime les barrières commerciales (tarifs douaniers) et les règles qui pourraient freiner l’importation de biens et de services. On encourage aussi la libre-circulation des populations/main-d’œuvre.

Multinationale : Entreprise implantée dans plusieurs pays grâce aux filiales qu'elle détient totalement ou en partie. Elles proviennent surtout des pays développés.

Qui domine le commerce mondial ? L’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord. Par contre, ils commercent beaucoup à l’intérieur de leur région (marché intérieur). L’Amérique du Sud, l’Afrique et le Moyen-Orient (pays du Golfe persique) comptent plutôt sur les marchés extérieurs, donc sur l’exportation.

b) La mondialisation et ses effets dans les pays développés Conséquences positives de la mondialisation :

o Les multinationales profitent de nouveaux marchés, normes environnementales moins strictes, accès à une main-d’œuvre nombreuse et moins coûteuse, d’une baisse des coûts de production, d’une augmentation de la productivité et donc d’une augmentation de leurs profits.

o Accès à une grande variété de produits Conséquences négatives de la mondialisation :

o Délocalisation : Transfert d'activités, de capitaux et d'emplois dans des régions du monde bénéficiant d'un avantage compétitif.

o Ce phénomène entraîne des pertes d’emplois, surtout dans le secteur manufacturier (production de biens, réparation et installation d’équipements industriels). Pour pallier à ces pertes, il faut développer et soutenir l’industrie de pointe (aéronautique, pharmaceutique, robotique, etc.) puis offrir des mesures sociales (ex. : assurance-emploi, aide à la recherche d’emploi) à ceux qui perdent leur emploi.

c) La mondialisation et ses effets dans les pays en développement Conséquences positives de la mondialisation :

o Augmentation des exportations + capitaux investis = croissance économique et mise en place d’infrastructures industrielles (routes, équipements, bâtiments, etc.).

o Création d’emploiso Des pays qui étaient en voie de développement sont devenus des pays émergents grâce aux

délocalisations des entreprises (ex. : Chine, Inde, Mexique, Afrique du Sud). Conséquences négatives de la mondialisation :

o Dégradation de l’environnement et apparition de problèmes de santé.o Perte de terres et de ressources des populations locales…donc appauvrissement de celles-ci.o Mauvaises conditions de travail (non-respect des droits des travailleurs et des droits humains).o La majorité des profits retourne dans les pays développés d’où proviennent les multinationales. o Exode rural : déplacements importants des populations vers les villes et les centres urbains.o Exode des cerveaux : main-d’œuvre qualifiée qui quittent pour les pays développés afin de trouver

de meilleures conditions de vie, d'études, de travail ou de rémunérations.

5. La collaboration entre les États pour réduire les disparités – Aide

a) Les accords de libre-échange

Se forment entre les pays depuis les années 1980. Objectif : Favoriser le commerce entre les pays membres. ALÉNA : Accord de libre-échange nord-américain (Canada – États-Unis – Mexique) en vigueur depuis le 1er

janvier 1994. UE : Union Européenne (27 états membres qui sont tous en Europe) – union économique et politique,

monnaie commune (Euro – 16 pays membres) Les grands accords dominent l’espace économique mondial, ce qui laisse moins de place aux pays moins

développés qui ne font pas partie de tels regroupements.

b) Les organisations internationales (OI)

Elles organisent des rencontres de discussion et fixent des règles commerciales et financières. Elles sont contrôlées par des pays développés. OMC : Organisation mondiale du commerce

o Buts : faciliter les échanges commerciaux par des négociations, régler des conflits commerciaux, aider les pays en développement.

FMI : Fonds monétaire International o Buts : encourager la coopération monétaire, maintenir la stabilité financière internationale,

favoriser une croissance économique durable, faire reculer la pauvreté. G7 : Groupe de discussion et de partenariat économique de sept pays parmi les plus grandes puissances

économiques (Canada, France, États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Japon).o Buts : Favoriser la coopération et la définir des objectifs économiques communs.

Banque mondiale : Stimuler le développement économique et accorder des prêts au pays en développement.

Critiques contre les OI : On les accuse de vouloir favoriser le développement commercial mondial plutôt que de vouloir réellement travailler à réduire les disparités et aider les pays en voie de développement.

o FMI accorde des prêts au pays en développement à condition de réduire ses dépenses publiques (éducation et santé) afin de pouvoir rembourser les sommes accordées.

o La Banque mondiale accorde aussi des prêts à de faible taux d’intérêt, mais elle impose aux pays emprunteurs de mettre en place des programmes d’ajustement structurel pour :

limiter la corruption; maintenir l’équilibre budgétaire; faciliter l’instauration de la démocratie; d’orienter leur économie vers des cultures d’exportation (ex. : café, coton) qui profite

souvent aux pays développés.o Tout cela va augmenter les disparités plutôt que de les réduire.

c) Les organisations non gouvernementales (ONG) Financent des projets fondés sur les principes du développement durable (favoriser le développement

économique en répondant aux besoins des générations du présent sans compromettre ceux des générations futures) pour réduire les disparités et la pauvreté.

Fournissent du matériel et des infrastructures pour permettre au plus pauvres de cultiver eux-mêmes plutôt que de dépendre des produits importés.

Certaines ONG ont une influence importante auprès des États et dans la communauté internationale. Oxfam International : Lutter contre la pauvreté et pour la justice sociale (société plus juste et richesses

mieux réparties), mesures d’urgence pour venir en aide aux populations des pays pauvres, projets de développement communautaire, dénoncer les pratiques commerciales non équitables.

Médecins sans frontières (MSF) : assistance médicale d’urgence lors des situations de conflit (guerres) ou de crise humanitaire (catastrophes naturelles, épidémie).

d) Le commerce équitable L’économie de nombreux pays en développement repose sur l’agriculture, mais ce sont de grandes

entreprises, provenant des pays développés, qui la contrôle. Le but de celles-ci étant de faire toujours plus de profit. La façon la plus simple d’y parvenir est d’augmenter la production tout en diminuant les coûts.

La recherche de profits cause plusieurs injustices : mauvais salaires, prix d’achat des ressources très bas, utilisation de pesticides pour augmenter la productivité, les profits ne bénéficient pas aux agriculteurs locaux, mauvaises conditions de travail, etc.

Le commerce équitable vise à : o établir un partenariat commercial entre les distributeurs des pays développés et les producteurs

des PVD;o assurer le respect des droits sociaux et économiques des travailleurs;o payer un prix juste pour les produits ;o contribuer au développement durable.

Pays en développement

Producteur de café

Producteur de café

Coopérative

Réseau de soutien pour les petites

fermes et les communautés

rurale

Négociations avec des associations de commerce équitable

Garantie d’un prix minimal pour le café.

Vérification du respect des normes environnementales et des conditions de travail.

Émission d’une certification pour les produits équitables.

Pays développés

Commerces et supermarchés

Usines

Torréfaction + mise en paquets

e) Aide internationale, aide au développement et l’aide liée : quelles différences ?

Aide humanitaire : Aide d’urgence suite à une catastrophe naturelle ou à une famine. Aide internationale au développement : Aide provenant d’un pays, d’une organisation internationale (ex. :

FMI et Banque mondiale), d’une ONG (Oxfam et MSF) ou d’organisations ou d’entreprises privée. On cherche plutôt à régler des problèmes de façon durable en s’attaquant aux causes.

Aide liée : Somme offerte à un pays en développement à condition que celui-ci s’en serve pour se procurer des biens ou des services auprès du pays donateur (marché captif, contrôle) ou bien encore à la condition de les appuyer en cas de conflit. Type d’aide qui tend plus à profiter aux pays donateurs qu’au bénéficiaire.

6. Les causes et les conséquences de l’endettement

Causes ConséquencesColonisation, décolonisation et néocolonialisme (voir notes à la p. 2)

Pression sur les États qui doivent rembourser leur dette et les intérêts générés.

Emprunts pour financer leurs dépenses : construction d’infrastructures, offre de services et de programmes sociaux, investir dans le développement d’entreprises, dépenses militaires, etc.

Tensions dans les États endettés qui subissent les mesures d’austérité (mesures économiques visant à réduire les dépenses de l’État) afin de rembourser la dette.Privatisation (mesures que l’on transfert au domaine privé) de certains services sociaux comme la santé pour diminuer les dépenses de l’État, mais qui contribuera à augmenter les disparités entre les groupes de la société.Tensions entre les pays débiteurs (emprunteurs) et ses créanciers (prêteurs)