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Guide de l’enseignantFRE-3106 – Raconter un événement

Montage effectué à partir d’images issues du domaine publichttps://pixabay.com/

Auteurs : Claudine Castonguay et Marc-André Lalande

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Le cours FRE-3106, Raconter un événement, se prête difficilement à une situation d’apprentissage parfaitement authentique. En effet, personne ne fait de profondes réflexions sur la langue avant de raconter un événement dans de réelles situations de vie. Raconter un événement à l’écrit est aujourd’hui un exercice plutôt scolaire.

Toutefois, la situation que nous proposons saura assurément amener l’élève à explorer, à jouer avec la langue française comme le stipule l’introduction du cours dans le programme.

Comment aiderez-vous les élèves à devenir meilleurs à faire cet exercice? Nous vous suggérons fortement d’utiliser l’outil de suivi des modifications dans Word (ou tout autre logiciel de traitement de texte qui offre une fonctionnalité comparable). Cet outil permet de conserver les traces des modifications en plus de favoriser la collaboration.

Mise en situation et préparation :

Le terme « chroniqueur » n’est pas anodin parce que c’est à peu près la seule personne qui, de temps à autre, raconte un événement à l’écrit (contrainte du cours). Certains humoristes jouent également dans cette talle, même si leur texte est d’ordinaire livré à l’oral. Il serait donc tout à fait approprié de proposer à vos élèves de lire quelques chroniques ou d’aller visionner quelques vidéos.

Sur YouTube, nous avons trouvé quantité de vidéos d’André Sauvé, Mike Birbiglia (rien n’empêche que l’inspiration soit en anglais), et autres qui pourraient être très pertinents. À vous de voir.

Tâche 1 :

Le jeu du dé est tout à fait optionnel, mais il présente un côté ludique que certains trouveront intéressant. Ça permet également, si on trouve l’exercice pertinent, de répéter la situation d’apprentissage en jouant avec la nature du déroulement de l’événement.

Vous avez des élèves avec le syndrome de la page blanche? Faites davantage intervenir le hasard avec le jeu du dé en y ajoutant des aspects afin de favoriser la créativité chez vos élèves :

le moment (1 à 6 : enfance, hier, il y a deux semaines, il y a deux mois, il y a 5 ans, l’adolescence)

Auteurs : Claudine Castonguay et Marc-André Lalande

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le protagoniste (1 à 6 : mes parents, mon animal domestique, ma sœur, mon frère, mon ami, mon patron)

le lieu (toujours sur un dé à six côtés : en vacances, en voiture, à l’école, en visite, au travail, au restaurant)

Variante #1 : L’élève pourrait rédiger un texte neutre. Il devra, par la suite, ajouter des émotions.

Variante #2 : Pour un élève plus faible, vous pourriez lui proposer un texte neutre déjà écrit et lui demander de le transformer.

On vous présente ici trois versions d’un même événement à titre d’exemple :

1re version :

Il y a de cela deux ans, j’étais en voiture sur l’autoroute 15 en direction de Chambly. J’allais y rejoindre ma copine pour un souper entre amies. J’étais séparée depuis peu et j’avais besoin d’un peu de réconfort.

Alors que j’arrivais à la hauteur de l’autoroute 440 à Laval, j’ai entendu un klaxon de voiture. J’ai regardé dans mon rétroviseur central; rien à signaler. J’ai ensuite regardé à ma gauche…

À ma hauteur, à ma gauche, se trouvait une petite voiture allemande avec trois jeunes hommes au début de la vingtaine à son bord. Le passager assis à l’avant m’a fait un charmant sourire. J’ai souri à mon tour en me demandant bien à quoi rimait ce cirque. C’est alors que le conducteur, qui me regardait aussi, m’a envoyé un baiser.

À la vue de ce baiser envoyé par un jeune de cet âge, j’ai tout simplement éclaté de rire. Était-ce une blague? Un défi d’adolescents? Je m’en moque. Cet intermède un peu surréaliste a laissé un sourire sur mes lèvres tout au long du voyage jusqu’à Chambly.

2e version :

Vous savez comment sont les jeunes lorsqu’ils sont en gang? Ils sont baveux, niaiseux, voire intimidants.

Il y a de cela deux ans, j’étais en voiture sur l’autoroute 15 en direction de Chambly. J’allais y rejoindre ma copine pour un souper entre amies.

Auteurs : Claudine Castonguay et Marc-André Lalande

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Je sortais à peine d’une douloureuse séparation et l’aventure m’avait laissée avec un sentiment de lassitude intense.

Alors que j’arrivais à la hauteur de l’autoroute 440 à Laval, j’ai entendu un klaxon de voiture. J’ai regardé dans mon rétroviseur central; rien à signaler. J’ai ensuite regardé à ma gauche…

À ma hauteur, à ma gauche, se trouvait une petite voiture avec trois jeunes hommes au début de la vingtaine à son bord. Vous savez, le type de bagnole conduite par un jeune sans le sou : rafistolée, rouillée, à deux couleurs pas du tout assorties. Un des passagers m’a souri sournoisement. À quoi rimait ce cirque? C’est alors que le conducteur m’a envoyé un baiser.

À la vue de ce baiser envoyé par un jeune de cet âge, j’ai tout simplement éclaté de rire. Était-ce une blague? Un défi d’adolescents? Je m’en moque. Je me suis dit que ces ados attardés me faisaient une fleur. Cet intermède un peu surréaliste a laissé un large un sourire sur mes lèvres tout au long du voyage jusqu’à Chambly, en me sentant belle, les cheveux au vent…

3e version :

Il y a de cela deux ans, j’étais en voiture sur l’autoroute 15 en direction de Chambly. J’allais y rejoindre ma copine pour un souper entre amies. J’étais séparée depuis peu et j’avais besoin de réconfort.

Alors que j’arrivais à la hauteur de l’autoroute 440 à Laval, j’ai entendu un klaxon de voiture. J’ai regardé dans mon rétroviseur central; rien à signaler. J’ai ensuite regardé à ma gauche…

À ma hauteur, à ma gauche, se trouvait une voiture avec trois jeunes hommes à son bord. Le passager m’a fait un sourire. J’ai souri à mon tour. C’est alors que le conducteur m’a envoyé un baiser.

À la vue de ce baiser, j’ai éclaté de rire. Était-ce une blague? Un défi? Je m’en moque. Cet intermède a laissé un sourire sur mes lèvres tout au long du voyage jusqu’à Chambly.

Le risque dans cette situation d’apprentissage, c’est de changer les émotions ressenties ou les détails de l’histoire. Il est possible que plusieurs de vos commentaires aillent dans ce sens. Il ne faut pas en ajouter, ni en enlever; il faut pimenter l’expression de ces émotions.

Auteurs : Claudine Castonguay et Marc-André Lalande

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On se doute bien que les textes d’élèves en 3e secondaire en langue seconde ne seront peut-être pas aussi élaborés. Ces exemples vous sont présentés pour soutenir votre réflexion pédagogique sur l’exercice proposé, c’est-à-dire de travailler la langue, sans changer la nature de l’histoire.

Tâche 2 :

Nous recommandons fortement que vos élèves utilisent l’outil de révision dans Word (ou tout autre logiciel de traitement de texte offrant une fonctionnalité comparable), car il permet de modifier son texte sans avoir à tout réécrire et laisse des traces des changements apportés. Vous pourrez également laisser une rétroaction plus détaillée à votre élève à l’aide de la fonction « commentaire » pour lui permettre de progresser.

Finalement, comme nous le verrons à la tâche 4, l’élève peut décider d’accepter ou non les modifications ou ajouts proposés par un collègue de classe. Soyez bien explicite avec vos élèves : les modifications proposées au texte doivent dépasser la seule correction orthographique, syntaxique et grammaticale. Les commentaires et modifications devraient être faits dans le but d’améliorer le style, le ton, d’amplifier les émotions véhiculées, sans changer l’histoire racontée. Chaque commentaire ou modification doit être traité, mais ça ne signifie pas que le texte changera en fonction de chacun de ceux-ci. On amène ainsi l’élève à réfléchir sur une rétroaction et non à accepter bêtement tout ce qui lui est proposé. À son tour, ses commentaires et propositions ne seront pas tous acceptés par un pair. Ça met en évidence qu’un bon texte est le fruit d’un va-et-vient entre ses propres idées et celles des autres (pas seulement de son enseignant). En prime, l’élève n’aura pas à réécrire son texte de A à Z, comme il le ferait s’il l’écrivait à l’aide d’un papier / crayon.

Auteurs : Claudine Castonguay et Marc-André Lalande

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Auteurs : Claudine Castonguay et Marc-André Lalande

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Tâche 3 :

La tâche 3 est le cœur de la situation d’apprentissage, car c’est là que l’élève va devoir modifier son texte en le teintant d’une émotion particulière, et ce, sans changer son histoire (se référer aux exemples donnés ci-dessus).

Comment va-t-il y parvenir? Il devra surtout jouer avec le vocabulaire mélioratif ou péjoratif, équivoque ou univoque, implicite ou explicite, au sens figuré ou propre, etc.

Le but de cette activité est que l’élève prenne conscience de l’effet du choix des mots sur la couleur de son texte.

Donc, pour aider l’élève dans cette tâche, voici une liste de questions que vous pourriez utiliser :

Qu’as-tu modifié ou ajouté dans le vocabulaire utilisé? Es-tu allé trop loin en racontant ton événement? Comment t’y es-tu pris pour exagérer l’émotion sans inventer

des parties à l’histoire? Crois-tu qu’elle est maintenant plus captivante? Pourquoi?

Tâche 4 :

Cette tâche, comme mentionnée à la tâche 2, devrait idéalement se faire à l’aide de l’outil de révision qui permet un suivi des modifications.

Nous vous proposons donc, pour outiller les élèves réviseurs, une question pour démarrer la révision :

o Est-ce que tu es capable de nommer la teinte donnée au texte avant même que l’élève te la dise?Quelle est la couleur des lunettes de l’auteur? Comment peux-tu ajouter à l’intensité de la couleur du texte? Quand est-ce pertinent de le faire?

Tâche 5 :

L’élève devra accepter ou refuser les propositions de ses pairs et de son enseignante ou de son enseignant et télécharger sa production finale sur Google Drive, votre intranet, une clé USB, qu’importe.

Auteurs : Claudine Castonguay et Marc-André Lalande

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Auteurs : Claudine Castonguay et Marc-André Lalande

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Quoi refaire? Quoi cesser? Quoi changer? Pourquoi?

Cette partie propose un questionnement métacognitif accessible et dynamique. La discussion doit avoir lieu avec un ou une pédagogue : vous! Pourquoi? Parce qu’il est fort probable que l’élève ait de la difficulté à y répondre seul. Votre flair pédagogique est ici très important. Vous pourriez accepter une réponse écrite, mais le risque de recevoir des commentaires scolaires et convenus est élevé et rendrait l’exercice futile.

Pour aller plus loin :

Votre élève a aimé le processus et vos sentez que celui-ci favorise le développement de sa compétence à écrire des textes variés? Laissez-lui la possibilité de recommencer, mais en utilisant une nouvelle intention de communication et un nouveau destinataire (utilisez toutes les options pour l’utilisation du dé à la tâche 1).

Auteurs : Claudine Castonguay et Marc-André Lalande