Diagonale n° 13187 Brest-Menton – Michaël Zakrzewski

Préambule

Tout d’abord il faut savoir que cette Diagonale aurait dû être faite en août 2013, après mon pseudo-triangle Hendaye-Strasbourg-Perpignan-Brest, étant trop optimiste sur Strasbourg Perpignan et n’ayant pas pris assez de jours de congés j’avais décalé le départ à novembre 2013 où j’avais échoué comme un débutant à Pontivy à cause du manque de garde-boue arrière (acheté à la hâte et non monté).

Le dossier actuel correspondait à une Diagonale initialement prévue fin décembre, reportée à la dernière minute et annoncée de la même façon aux saristes auxquels je présente mes excuses.

Préparatifs et voyage jusque Brest

Faisant comme souvent tout à la dernière minute, je prépare mes affaires la veille du départ (vendredi 25 avril) et je constate que j’ai perdu mon GPS et mes démonte-pneus… Explication : en semaine j’avais mis dans ma voiture un seau dans lequel il y avait du matériel de réparation, des outils et mon GPS, j’avais préparé ce seau pour nettoyer tranquillement mon vélo près d’une station de lavage. J’ai eu la bonne idée de sortir mon vélo de la voiture ainsi que le seau et j’ai dû oublier le seau à terre->tout le matos est perdu et j’ai racheté le même GPS le samedi (jour du départ) à la dernière minute.

Une fois tout le matériel préparé, étant à la bourre j’appelle un copain à Senlis pour lui donner mon carton (contenant ma housse de vélo et une paire de chaussures pour prendre l’avion à Nice) à envoyer en poste restante à Saint-Laurent du Var. Ensuite je prends l’autoroute direction Paris et la gare Montparnasse en passant par la place de l’Étoile un samedi à 18h sous une pluie battante, sacré programme ! Le temps de me garer dans un parking payant, sortir le vélo puis accéder au TGV dont les portes se sont refermées 30 secondes après, on peut vraiment dire que j’ai eu chaud aux fesses…

Dans le TGV je fais connaissance avec deux sacochards anglais (ils ont reconnu mon maillot du Paris-Brest…) qui vont rouler comme moi de nuit pour rejoindre leur ferry à Roscoff. Une randonneuse française était stupéfiée quand je lui ai expliqué mon périple, alors qu’il y a bien plus extrême comme épreuve sportive.

J’avais mangé un plat de pâtes chez moi vers 17h30 mais j’ai quand même profité du bar TGV pour prendre un autre repas plus léger.

Première étape Brest-Angers 344 km 27 avril 2014

Après un petit retard du TGV j’arrive à minuit à l’hôtel de police de Brest rue Colbert où je fais tamponner mon carnet de route, le policier veut m’ajouter des minutes mais lui dit bien de mettre l’heure exacte à laquelle je me suis présenté. N’ayant pas réussi à régler correctement mon garde-boue avant je m’en sépare en le jetant dans la poubelle extérieure au commissariat, du poids en moins !

Depuis quelques temps j’ai stoppé les barres de céréales au profit des « Grany moelleux » qui sont moins durs et donnent moins soif que les barres traditionnelles.

L’itinéraire est classique pour cette Diagonale, Guivapas, Landerneau, envoi de la carte postale aux délégués fédéraux à Sizun à 1h30 (25 de moyenne !) puis entrée dans le parc naturel régional d’Armorique :

La montée du Roc'h Trevezel s’effectue tranquillement, la route est belle et l’émetteur clignotant se rapproche de plus en plus, je l’avais déjà grimpé lors du PBP 2011 et lors de mon échec en novembre.

Ensuite c’est la descente sur Carhaix et son cimetière que je retrouve encore fermé mais à la sortie de la ville je vois des boulangers au fournil et j’en profite pour demander de l’eau et si ils vendent des viennoiseries, je repars avec les bidons pleins et des petits pains (à 3h40 du matin).

La route est vallonnée jusque Silfiac où, malgré la nuit, j’apprécie d’avoir quitté les monts d’arrhée.

Je traverse la cité des Rohan (Pontivy) vers 7h, j’avais stoppé ma première tentative ici en novembre.

Ensuite je rejoins Josselin et son château :

Je devais rencontrer le sariste Jean-Claude Salmon à Guipry mais nous nous sommes incompris à propos du jour de départ, j’espère le rencontrer durant une autre Diagonale.

Ensuite la route est plutôt plate jusqu’à Angers que je rejoins vers 19h, l’itinéraire est bien fléché pour les vélos et je découvre à l’entrée de la ville une zone hôtelière où je jette mon dévolu sur l’hôtel Campanile, un classique des diagonalistes.

Vitesse roulée 23/avec arrêts 18

Seconde étape Angers-Montluçon 313 km 28 avril 2014

Je préfère mettre mon réveil assez tard pour bien récupérer de ma nuit précédente, de toute façon j’espère arriver ce soir à Montluçon où il y a aussi des hôtels à réservation automatique.

Je pars tardivement à 5h20 et découvre le château d’Angers dans la pénombre, j’aurais préféré le voir la veille…

Ensuite je rejoins la Loire que je longe sur plus de 100 km.

De l’autre rive je photographie le château de Saumur avec mon zoom :

Puis je rejoins Chinon et sa forteresse où je fais une pause petit-déjeuner :

À Sainte-Maure de Touraine je croise ma Diagonale Hendaye-Dunkerque et je me mets en court histoire de profiter du beau temps.

Vers 15h je rejoins Châteauroux et Jérémy, un copain du tennis de table qui a hâte de retrouver le Nooordd, sa copine attendait un heureux évènement et la petite Leelou est née ce 6 mai 2014, coucou Leelou !

J’arrive à Montluçon vers 21h15 puis après avoir mangé au Mc Donald je fais de nombreux détours pour finalement arriver au Première Classe vers 22h40, encore un truc à améliorer…

Vitesse roulée 24/avec arrêts 18

Troisième étape Montluçon-Saint-Étienne 215 km 29 avril 2014

Comme la veille je préfère passer une bonne nuit et ne pas partir trop tôt, au minimum je dois arriver à Saint-Étienne ce soir ça ne fait « que » 200 km environ.

Je petit-déjeune à Étroussat où ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un boulanger faire une addition sans calculatrice…

Je traverse l’Allier à Charmeil au nord de Vichy.

Après Cusset un panneau indique qu’il y a de l’élagage en cours dans la vallée du Sichon, je m’y engage quand même.

Au bout de quelques kilomètres la route est vraiment barrée par des barrières puis plus loin par des arbres en plein milieu de la route, je discute un peu avec les ouvriers puis franchis les branchages en les escaladant avec mon vélo sur l’épaule :

À Ferrières sur Sichon je fais ma pause méridienne, dans ces contrées reculées il est difficile d’avoir du réseau, j’ai Phil au téléphone à la sortie de la ville et je lui dit que j’espère aller jusqu’à la citée des verts.

Vers 13h je grimpe le col du Beau Louis, premier col de cette diagonale :

Je rejoins la vallée de la Loire à Montrond les Bains et j’enroule jusque Saint-Étienne, au début je pense grimper le col de la République mais arrivé en bas du col en voyant la circulation et la pluie qui se met à tomber je préfère stopper mon étape ici, je serai plus frais et la route sera bien plus calme demain !

Je stoppe mon étape à 19h, en allant vers l’appart’ city je fais une pause à une boulangerie pour me ravitailler pour demain.

Une fois mon studio réservé (pour un prix à peine plus cher qu’un hôtel) j’appelle pour me faire livrer une pizza/coca/glace, le temps de prendre ma douche puis me sécher et le livreur est déjà en bas, quelle optimisation ! J’en profite pour manger devant la télé et un peu me mettre au courant des infos, étant tellement coupé du monde en Diagonale.

Vitesse roulée 21/avec arrêts 16

Quatrième étape Saint-Étienne-Sisteron 254 km 30 avril 2014

Comme prévu je me réveille tôt et pars assez rapidement, j’attaque la montée du col de la République à 3h25 et arrive au sommet 1h10 plus tard :

Je prends évidemment des photos en l’honneur du précurseur des Diagonales de France et de l’inventeur du cyclotourisme.

La route était mouillée depuis Saint-Étienne et j’attaque la descente sans mettre mes gants polaire, grave erreur, je les mets à quelques kilomètres de Bourg-Argental mais ça suffit à peine à réchauffer mes mains.

Je ne trouve aucun café ouvert à Annonay donc je continue ma route, je me croyais déjà arrivé dans la vallée du Rhône alors qu’elle est encore loin !

Avant Saint-Jeure d’Ay je fais du tout-terrain dans des près suite à une erreur de tracé.

Quelques kilomètres plus tard je rejoins la vallée du Rhône par une belle descente vers Tournon sur Rhône.

J’emprunte la N86 sur la rive droite bêtement sans réfléchir car avec le mistral dans le dos il eut été préférable d’emprunter la N7 située sur l’autre rive et étant moins à l’abri des habitations pour aller plus vite.

À Valence je bifurque en direction de Crest et du plus haut donjon de France avec ses 52 mètres.

Je fais ma pause de midi ici en me ravitaillant comme habitude dans une boulangerie puis continue vers Die où je remplis mes bidons et appelle le sariste Robert Isoard qui viendra à ma rencontre au col de Cabre.

Que la montagne est belle !

J’étais venu de Dunkerque en passant par le col de Rousset lors de ma première Diagonale il y a moins de deux ans, maintenant c’est un itinéraire classique.

La montée col de Cabre s’effectue tranquillement avec les bornes kilométriques qui défilent petit à petit, moins de deux kilomètres avant le sommet je dois enfiler le Gore-Tex car il se met à bien pleuvoir.

Durant la montée je passe le saut de la Drôme, le claps :

Une fois arrivé en haut je m’abrite dans la voiture de Robert, nous discutons et il m’a amené des victuailles pour finir ma journée sereinement, il me prend en photo lors de mon départ vers la vallée de la Durance :

Ensuite je descends le col puis rejoins Sisteron vers 18h.

J’ai logé à l’Ibis budget et mangé à l’Ibis situé à côté (ouverture du restaurant à 19h).

Vitesse roulée 23/avec arrêts 17

Cinquième étape Sisteron-Menton 210 km 1er mai 2014

Je déjeune tranquillement après avoir reculé de nombreuses fois mon réveil et pars vers 4h35.

Après avoir traversé la Durance après Château-Arnoux-Saint-Auban la température chute fortement et j’attends un peu avant de mettre mes gants et il c’est encore trop tard…

À Mallemoisson je prends le raccourci classique vers Chateauredon où je trouve un hôtel-restaurant au croisement avec la route Napoléon (N85), j’en profite pour y déjeuner et me réchauffer.

Je repars requinqué et refais la même photo qu’en 2012 à Chaudon-Norante :

Je fais un contrôle photo à Barrême où je quitte la Route Napoléon pour la N202 qui rejoindra la vallée du Var.

Après Barrême puis Moriez c’est le col des Robines qui m’attend :

Puis Saint-André les Alpes où j’avais dormi avant la dernière étape de Dunkerque-Menton.

À la sortie de Saint-André je surplombe le lac de Castillon :

Et ensuite je grimpe le col de Toutes Aures, j’allais le grimper sans arrêt mais je m’arrête quand même pour faire le plein des bidons à la sortie de Vergons, en haut du col j’en profite pour manger ce que j’ai acheté à Saint-André les Alpes car je sais qu’il ne reste plus qu’à descendre vers Nice, grimper à la Turbie puis freiner au commissariat :

La descente du col est majestueuse et longue, quel plaisir !

Après Malaussène et un peu avant que la Tinée se jette dans le Var je remarque de (très) loin ce panneau :

Moi qui pensais ne voir ce panneau qu’à Jausiers cet été au pied de la Bonette lors de mon Tour de France Randonneur je suis comblé !

Lors de mon arrivée je ne comprends pas trop la différence de distance annoncée via les panneaux routiers et les bornes kilométriques.

À l’entrée de Nice des jeunes filles charmantes attendent les diagonalistes qui ont trop d’avance…

Je rejoins la promenade des anglais bondée en ce premier mai, il paraît qu’il ne fait beau que dans le sud-est… La circulation est difficile sur la piste cyclable, il faut bien regarder où l’on va et éviter de détourner son regard avec ce beau temps…

Je poste la carte postale d’arrivée vers la fin de la promenade des anglais et tombe sur le côté en remontant sur la piste cyclable, aucune blessure à part trois coupures superficielles sur la cuisse.

Je grimpe vers la Turbie par la moyenne puis grande corniche et redescend vers Menton rapidement, cet itinéraire permet de grimper puis de ne descendre qu’une fois ce qui est appréciable en fin de Diagonale.

Je pointe au commissariat avant 20h pour finir « dans les délais ».

Vitesse roulée 22/avec arrêts 16

Épilogue

Je suis reparti en train vers Nice où je suis allé à l’aéroport où j’ai appris que mon vol du lendemain partait du terminal 2, ce qui n’allait pas me laisser assez de temps pour reprendre ma housse de vélo donc je suis reparti en train.

Petite anecdote : j’arrive à un bureau de Poste à Saint-Laurent du Var à 12h01 et je vois l’employée fermer le rideau et je vois qu’elle réouvre à 14h, j’attends 2h dehors à l’abri sous la pluie pour finalement savoir que je le suis trompé de bureau et que le bureau où est ma housse fermait à 12h30…

Ce fût ma neuvième et dernière Diagonale du cycle des allers.

Durant cette Diagonale j’ai apprécié le vent très favorable, le temps idéal avec un peu de pluie mais pas de trop. Des paysages très variés et même durant une même journée comme celle où j’ai traversé l’Auvergne puis rejoins la vallée de la Loire puis Saint-Étienne.

Des choses à revoir ? L’hébergement à améliorer un peu et l’itinéraire que je n’avais pas totalement vérifié sur cartes IGN.

Vivement la prochaine !