vérité, où le sacré brûle les réalités quotidiennes, où

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Nous savons que la Connaissance a toujours eu une odeur de soufre. Mais à l'aube de l'An 2000, à l'heure où l'Homme cherche une autre forme de la Vérité, où le Sacré brûle les réalités quotidiennes, où la Science, l 'Ésotérisme et la Philosophie se mêlent intimement à la Magie, les héritiers de la Tradition Secrète parlent.

Dans la Collection Les Chemins de l'Impossible, à travers des faits réels appartenant à l'Histoire Invisible, des théories qui furent toujours combattues et condam- nées, ils franchissent les frontières de l'Inconnu et du Fantastique pour offrir la vision d'un monde souvent hallucinant, condamnant définitivement le Cartésia- nisme. Ils ouvrent ainsi des portes jusqu'alors interdites.

Dans l'Antiquité, la Révélation se transmettait dans ombre et le silence des sanctuaires initiatiques.

Aujourd'hui, parce que le monde ne peut plus se contenter d' être ce qu'il est, elle choisit la Lumière et emprunte les voies naturelles de l'Information.

Jacques Caries et Michel Granger sont ingénieurs chimistes. Ils se rencontrèrent à l'Université de Montréal au Canada où ils obtinrent leur doctorat en chimie.

Ils concilient à présent leurs carrières de chercheurs avec leur intérêt pour l'Étrange. Outre leurs écrits sur l'Alchimie, ils sont les auteurs de plusieurs articles dans des journaux scientifiques nord-américains.

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LES CHEMINS DE L'IMPOSSIBLE

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L'ALCHIMIE Superscience extra-terrestre ?

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JACQUES CARLES MICHEL GRANGER

L'ALCHIMIE Superscience

extra-terrestre ?

ÉDITIONS ALBIN MICHEL 22, RUE HUYGHENS

PARIS

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© Editions Albin Michel, 1972. 22, rue Huyghens, Paris.

Printed in France.

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A la mémoire de Simone, de la part de son mari et de son ami.

A J. L.

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Nous exprimons toute notre gratitude à Gilbert Klutsch, M. Sc. qui a bien voulu relire l'épreuve manuscrite de ce livre. Nous remercions également tous les membres du personnel de la bibliothèque de l'Université de Montréal qui ont grandement facilité nos recherches bibliographiques.

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Avant-propos

La multitude des faits étranges

« Il pourrait sembler paradoxal que la science actuelle, après avoir acquis ses lettres de noblesse en accumulant des milliers de faits, en homologuant une multitude d'expériences, revienne aujourd'hui à des hypothèses formulées il y a plusieurs millé- naires. »

Ainsi débute l'article que nous avons publié en septembre 1969 dans le journal La Presse de Montréal et qui avait pour titre : « L'Alchimie : superscience ou vestige d'une ancienne civili- sation ? »

Il est très étrange, en effet, de constater qu'un certain nombre de découvertes avant-gardistes ne sont que des résurgences d'inventions faites il y a plusieurs dizaines de siècles. C'est ainsi que l'on sait que le célèbre Démocrite parlait déjà, bien avant l'ère chrétienne, d'atomes et qu'il envisageait que la Voie lactée était formée d'innombrables étoiles, ce qui conférait cette blan- cheur laiteuse à la région du ciel où on l'observe. De même, on a pu constater que les Egyptiens, en construisant le temple d'Edfou, avaient érigé de longs mâts en cuivre pour briser l'orage et l'éclair. Ces Egyptiens étaient alors à cent lieues de penser que Benjamin Franklin « inventerait > en Amérique le paratonnerre quelque trente siècles plus tard.

Enfin, bien avant la découverte « officielle > de la poudre à

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canon, l'alchimiste anglais Roger Bacon en donnait la recette et les propriétés dans un de ses ouvrages. Les Chinois, quant à eux, l'utilisaient à profusion il y a près de 2 000 ans.

Il existe une foule d'exemples de ce genre dans tous les domaines scientifiques, mais d'autres faits plus troublants sont restés inexpliqués et même inexplicables à l'heure actuelle. Il semble donc naturel que les scientifiques, armés de leur appareil- lage ultra-moderne, s'attaquent à ces bastions de la connaissance.

L'île de Pâques dans le Pacifique est un cas typique bien connu. On sait que l'on peut y voir près de six cents statues gigantesques de plusieurs dizaines de tonnes dont il est impos- sible d'expliciter la provenance et la manière par laquelle elles furent érigées 1 Dans les Andes, en Amérique du Sud, on a retrouvé des sculptures d'animaux de l'ère secondaire et des ports de mer à six mille pieds d'altitude ! les Mayas au Mexique utilisaient, en plus du calendrier basé sur l'année solaire, un calendrier basé sur l'année vénusienne de 584 jours...

Plus on s'enfonce dans le temps et plus les faits fantastiques se multiplient. Cependant, notre histoire est limitée ; au-delà de 6 000 ans, on ne voit que les généralités, le plus souvent d'ordre géologique, et pourtant, il est certain que l'homme existe depuis plusieurs centaines de milliers d'années.

Débris d'une science du passé

Des faits énigmatiques ont toujours hanté les hommes qui se sentaient dépassés par quelque chose de méconnu. Seuls quelques rares initiés connaissaient la vérité et ils se protégeaient par un ésotérisme total. Les grands prophètes de toutes les religions, les hommes que toutes les civilisations du monde ont dit venus du ciel, les génies contemporains, sont autant d'exemples de ces

1. Thor Heyerdahl, promoteur de la fameuse expédition du Kon-Tiki, prétend avoir éclairci le mystère des géants de pierre, lors d'un voyage à l'île de Pâques qu'il effectua en 1955. Historama, n° 243, fév. 1972, et, par Thor Heyerdahl : Aku-Aku, le secret de l'île de Pâques, Editions Albin Michel, Paris.

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êtres supérieurs qui, à l'insu de tous, n'ont fait que mener la civi- lisation où bon leur semblait comme s'ils se devaient de lui faire suivre le chemin qu'on leur avait dicté. Ne continuons-nous pas aujourd'hui d'être à la merci de dirigeants qui, par des discours enflammés, par des promesses jamais tenues, prennent en main tout un peuple ? Ne sommes-nous pas complètement tributaires d'un ou deux boutons rouges que, seuls, quelques-uns ont la possibilité de presser ? L'épée suspendue au-dessus des têtes de tous les âges commence à prendre du poids au point qu'il est pru- dent de se demander si les liens qui la retiennent vont résister longtemps. Il est assez dégradant pour tout un monde d'en venir à penser, au sommet de sa culture, qu'il n'est lui-même respon- sable directement de rien et qu'il a été manœuvré, tout au long de son histoire, par une force transcendante qui n'est peut-être pas Dieu.

Parmi tous ces mystères, l'un d'eux nous paraît digne d'un intérêt particulier. Trop longtemps tourné en ridicule, des efforts actuellement se font pour le réhabiliter. Nous voulons parler de l'alchimie qui fera l'objet de ce livre. Dans le milieu universitaire que nous côtoyons journellement, plus précisément dans la sec- tion scientifique, nous avons constaté le peu d'importance qu'on attache à la mère spirituelle de la chimie contemporaine. Des rictus moqueurs naissent au seul nom d'alchimie. Tant d'inconscience à un tel niveau ne peut que se déplorer. Par cet ouvrage, nous allons tenter, par des rapprochements flagrants, par des études sérieuses, de rétablir un ordre qui n'aurait jamais dû être bouleversé.

Nous ne sommes pas les premiers à considérer sérieusement les recettes alchimiques. D'illustres prédécesseurs nous fourni- ront d'excellentes références dans lesquelles objectivité et inté- grité ne peuvent être mises en doute. Nous ne les citerons pas tous mais quelques-uns se détachent de l'anonymat des déchiffreurs sincères du « galimatias > alchimique : Marcelin Berthelot, White, Figuier, Ruelle, etc.

Ne nous bornant pas à l'alchimie européenne, nous avons sondé « les alchimistes > du globe pour ainsi dire et ce sont les

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analogies de formes et de principes qui sont quelques-unes des raisons de ce livre. Comment rester insensible à une conformité intégrale dans une doctrine somme toute assez particulière ? L'alchimie chinoise, bien que plus pratique, semble issue du même moule, du même livre dirons-nous, que l'alchimie euro- péenne ou que l'alchimie arabe. Les racines de cet arbre puisent à la même source alors que nous nous trouvons en des points opposés du globe. A des époques où chaque civilisation se croyait seule sur son monde discoïdal et plat naquit, spontané- ment et simultanément, un savoir mystérieux dont l'origine n'a pas encore été précisée. Avec la même angoisse que lorsque nous nous posons la question : « Comment le monde fut-il créé ? », nous nous sommes demandé : « D'où vient l'alchimie ? Peut-elle être un éclair de génie de l'homme de la protohistoire ? Et, dans ce cas, comment a-t-elle pu revêtir des formes entièrement voi- sines en des lieux si éloignés ? » Si, à première vue, des diver- gences apparaissent dans les entrailles de la doctrine, celles-ci ne résistent pas à un examen plus poussé. Après de longues et pas- sionnantes recherches, nous pouvons le dire sans faillir : l'alchimie est une et elle est issue d'un même point dans l'espace et dans le temps. S'il est possible que, sur terre, des civilisations se fassent et se défassent, il est également possible que des civilisations plus avancées nous aient précédés et qu'à notre tour, nous tendions vers une super-civilisation. Malgré l'apocalypse d'une ancienne culture, certaines bribes, certains aphorismes, certaines conclusions auraient pu échapper au déluge universel et se perpétuer. Les Incas, les Egyptiens, les Chinois n'ont peut-être utilisé que des recettes ou des résultats d'une science passée qu'ils ne compre- naient pas mais qui leur était parvenue par tradition et s'était enro- bée de considérations mystiques et religieuses.

L'une de ces sciences ou doctrines, celle qui nous serait la mieux connue, retransmise depuis des siècles sans subir d'évo- lution et que l'on retrouve sous des formes très voisines dans les mondes orientaux, arabes ou européens, est l'alchimie.

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L'alchimie ne se développe pas, elle se transmet

Dans le courant alchimique, rien de nouveau n'est découvert. C'est à l' « adepte qui a appris son savoir du « maître », de chercher à réaliser le « Grand Œuvre », toujours par un moyen immuable. Le grand œuvre est l'obtention de la pierre philoso- phale (ou poudre de projection) qui permet de transmuter les métaux vils en or. Ce fait — à savoir que l'alchimie n'a pas évo- lué pendant des millénaires — est une constatation lourde de conséquences. Contrairement aux sciences expérimentales actuel- les, elle n'a subi aucun avancement spectaculaire dû à un « adepte » exceptionnel. Chaque fois qu'une telle éventualité se présentait, l'alchimiste obscurcissait volontairement ses textes, se retranchait dans une réserve inexplicable comme sous l'effet d'une grande frayeur après avoir échappé à un danger. L'alchi- miste, travailleur infatigable dans ses recherches de la pierre phi- losophale et de l'élixir de longue vie, semblait paralysé par la consécration de ses travaux. Lui, qui avait œuvré patiemment envers et contre tous, parfois une vie durant, n'a jamais profité de ses pouvoirs acquis que pour transmuter une once de mer- cure. Jamais un alchimiste du xve siècle n'a fait irruption à l'ère atomique pour proclamer son immortalité. Et alors, nous sommes amenés à nous demander si la révélation ne dépassait pas de beau- coup celle envisagée ; si le secret percé n'était pas d'une tout autre nature au point que sa connaissance poussait l'adepte à délaisser les pouvoirs annexes tels que transmutations et immor- talité. L'ascension de l'initié semblait se faire de façon exponen- tielle, c'est-à-dire qu'arrivé au seuil de la barrière, le dernier pas en faisait quelqu'un d'éminemment supérieur à un homme riche ou à un homme immortel. C'est pourquoi au cours de nos tra- vaux, nous nous sommes bien souvent demandé si l'alchimie ne contenait pas, en fin de compte, la révélation de notre essence.

Malgré son apparente stagnation, l'alchimie a toujours compté nombre d'adeptes, ce qui montre la valeur de ses prétentions. Mais, si l'ésotérisme dont elle s'entourait était séduisant pour les théories révolutionnaires cherchant un refuge, il a aussi permis à

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des problèmes et à des considérations secondaires de s'immiscer et de voiler jusqu'aux préceptes fondamentaux, attirant les fou- dres des bien-pensants et de l'autorité. Il s'est fait une fusion au niveau ésotérique dont les conséquences funestes se sont pro- duites au Moyen Age. Celles-ci ont fait de l'alchimiste un pros- crit, un magicien, un occultiste, un damné envoyé par le diable pour des recherches maléfiques. C'est ainsi que nous trouvons l'alchimie reine au sein des sociétés secrètes, porteuse d'idées rebelles qui la dévient un peu de son droit chemin. Elle devient le symbole d'un certain athéisme et du Mal et c'est grâce à sa base solide qu'elle pourra survivre jusqu'à nos jours.

Les adeptes modernes

Le XX siècle est sceptique mais il est aussi curieux. De nos jours, de nombreuses rééditions et traductions de textes alchi- miques connaissent des succès non négligeables. Les espoirs entre- vus par la physique et la chimie d'aujourd'hui trouvent leur pendant dans l'alchimie. Mais cette curiosité ne peut demeurer passive devant cet inconnu surgi du néant. C'est pourquoi il existe encore de vrais alchimistes œuvrant contre vents et marées, disséminés de par le monde et de plus en plus recherchés. Un pays comme l'U.R.S.S. n'hésite pas à prospecter l'Europe afin de les localiser et de leur offrir de bonnes conditions de travail.

Contrairement à ce que l'on pense, les alchimistes actuels sont des gens très sérieux qui, pour fuir le halo de charlatanisme qui les poursuit, évitent toute publicité et s'entourent du secret le plus complet. L'un des plus célèbres alchimistes du XX siècle est aussi peu connu et auréolé de légende que l'étaient Paracelse ou Basile Valentin au Moyen Age. Il a écrit sous le nom de Fulcanelli et son ouvrage le plus célèbre, Le Mystère des cathé- drales, est toujours une énigme. Personne ne sait qui a été Fulca- nelli, s'il est mort ou encore vivant. Il existe une société secrète,

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« Les frères d'Héliopolis », qui a été fondée au II siècle après Jésus-Christ à Alexandrie et dont Fulcanelli était un initié. Bien que cet alchimiste moderne ne dévoile rien sur cette société, il est possible qu'elle puisse détenir des techniques et des tradi- tions extrêmement anciennes. Depuis une vingtaine d'années, l'alchimie semble avoir recouvré une nouvelle vitalité, mais, en même temps, il s'est produit un schisme dans ce courant hermé- tique. En effet, à présent, on peut dire qu'il y a deux types d'alchimistes qui, tout en se réclamant de la même tradition, œuvres selon des voies différentes. D'une part, il y a ce que l'on pourrait appeler l'Ecole littéraire qui s'efforce essentiel- lement de maintenir et de développer le caractère spirituel de l'Art sacré ; ce courant est surtout présent en Europe et tout particulièrement en France avec des hommes comme Eugène Canseliet, Cylani, Claude d'Ygé, Auriger, etc. D'autre part, il y a le courant alchimiste « des laboratoires » qui, par la force des choses, est encore plus secret que le premier mais qui main- tient un lien constant et puissant avec tous les initiés. Les têtes de pont de cette centrale du passé au service de l'avenir sont Berkeley, Prague, New Delhi, Tokyo et Paris. Les liaisons entre ces grands centres se font généralement par la voie universitaire et grâce aux échanges de conférenciers, d'étudiants en stage post- doctoral et de professeurs.

L'alchimie est aussi une philosophie

Il ne faut pas tomber dans l'erreur consistant à dire que l'alchimie s'adonne principalement à la recherche de la pierre philosophale. La soif d'or des humains a gonflé le caractère « pécunieux > des opérations, masquant la véritable consécra- tion de l'alchimie. En effet, « l'Art d'Hermès » est avant tout une philosophie. Non contente d'être uniquement une science, elle aspire à devenir une discipline englobant toutes les branches de l'activité vivante, humaine ou non. Et, suivant le mot de Joli-

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vet Castelot, un alchimiste du début du siècle, « l'alchimie s'ap- plique avant tout à sentir et à concevoir la vie intime de la matière en s'efforçant de découvrir la loi universelle qui relie la matière au grand ordre cosmogonique ». Dans cette opéra- tion, l'alchimiste est un participant à part entière. Zozime le Panopolitain nous dit que l'alchimie devient un authentique « mystèrion » : la révélation peut se faire au milieu d'un songe lors d'une communication intime et intérieure d'un instant. L'âme se sent ainsi soulevée et se met « à gravir les degrés de l'échelle mystique ». Il s'agit tout simplement d'un manège spiri- tuel qu'on retrouve dans toutes les religions du monde, quand le pécheur est mis en rapport direct avec la divinité.

L'alchimie se veut, avant tout, une philosophie qui tire sa force de la connaissance la plus parfaite de la nature. Par cette façon de voir les choses, les alchimistes du début de l'ère chré- tienne et du Moyen Age seront amenés à considérer qu'une des façons de produire des métaux est d'opérer en étant le plus près possible des conditions de la nature. Cette conception avait, en outre, le mérite de ne pas s'opposer aux idées qui avaient cours à ces époques. En effet, disent les alchimistes, la nature n'a-t-elle pas été créée par Dieu ? Et se remettre dans les conditions naturelles n'est-ce pas se replonger dans les condi- tions originelles de la création de l'Univers ? L'homme ayant ainsi reçu le feu vert de son maître et créateur refait les gestes dictés pour obtenir des résultats analogues. Ainsi, puisque l'or a été trouvé au fond des mines primitivement closes, on se servira d'un vase scellé « hermétiquement » (dérivé d'Hermès, trait d'union entre l'homme et le grand Maître) dans des condi- tions d'obscurité et de température douces. Par une connivence indéfinissable, l'alchimiste cherche à recréer les conditions de la création, comme, au fond, tente de le faire le chimiste moderne. La pierre philosophale n'est en quelque sorte qu'un catalyseur universel, miracle qui active les réactions naturelles. Par là même, elle donne des possibilités incalculables qui se moquent du facteur temps.

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Une folie persistante

Bien que les « souffleurs » (alchimistes non initiés qui cher- chent au hasard) aient permis de faire des découvertes valables, celles-ci ayant servi de bases à notre chimie moderne, l'obscurité des écrits « hermétiques » et la vague de rationalisme du siècle dernier, tout en ayant permis à l'ensemble des sciences de faire un bond gigantesque, ont malheureusement exagéré les contradic- tions et les aberrations des travaux alchimiques. Ceux-ci furent pendant longtemps complètement discrédités et considérés comme un assemblage d'absurdités et de folies. A présent, on se rend compte qu'une folie persistant avec tant de force pendant des siècles doit être prise au sérieux et doit être étudiée, même si cela doit révéler jusqu'à quel point l'humanité peut déraisonner.

De nos jours, des équipes de savants ont commencé l'étude critique et encyclopédique de l'alchimie ; certains faits se déga- gent déjà tels que le chiffrage de certains textes alchimiques. Plusieurs grimoires ne sont que des cryptogrammes qu'il reste à traduire en langage clair, ceux-ci étant constitués d'une grande quantité de symboles qui n'étaient accessibles qu'à un petit nombre d'initiés. Depuis les débuts de la physique nucléaire et, plus récemment, à la suite des observations du Français C.L. Ker- vran dans le domaine de la biologie, il est devenu évident que des transmutations sont possibles et que l'unité de la matière n'est plus une légende mais une réalité scientifique.

Pourquoi alors notre science actuelle serait-elle la seule techni- que permettant la vérification des résultats déjà décrits par les alchimistes ? Des hommes (ou, devrait-on dire, des êtres humains ou non, terrestres ou pas) ont-ils déjà découvert les secrets de l'énergie et de la matière dans un passé sans fin? Un passé ayant connu une brillante civilisation, aux techniques et philo- sophies très avancées mais différentes des nôtres, aurait-il réussi à nous transmettre un peu de son savoir, malgré les cataclysmes géologiques, climatiques ou autres, par le biais d'une science traditionnelle et mystique ?

Notre propre civilisation, tout près de connaître un prodigieux

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épanouissement, se met à douter de son « exclusivité » et cher- che à interroger le passé d'une façon scientifique afin de trouver peut-être un moyen de percer le mystère de son essence, et des nouveaux outils pour forger son avenir.

Une hypothèse

Tout au long de notre recherche bibliographique, nous avons constaté avec surprise que la planète Vénus (ou son symbole) tenait une place importante dans l'alchimie. C'est pourquoi nous donnerons une place particulière à cette planète étrange. Nous irons même jusqu'à avancer une hypothèse hardie : Vénus est le berceau de l'alchimie. Des allusions directes sont citées dans des manuels célèbres. Des rapports foisonnent en ce sens et Marce- lin Berthelot avait constaté bien avant nous ces références trou- blantes.

Quoi qu'il en soit, si l'alchimie a une origine extra-terrestre, la même connaissance ne peut évoluer de façon analogue dans deux milieux différents. Nous avons marqué de notre empreinte les recettes enseignées et nous sommes parvenus au même résultat mais par une voie différente. La transmutation des métaux en or est chose faite. L'immortalité frappe à la porte de nos cime- tières. Mais en ce qui concerne notre ascèse philosophique, il semble que nous soyons loin de celle préconisée par nos pré- décesseurs. Il est plus que probable qu'ils furent déçus de notre piètre aptitude à mettre en pratique leur sagesse, leurs leçons. Mais l'esprit humain ne peut avoir de commune mesure avec un autre. Nous avons été créés pour suivre notre destin et même si l'alchimie et l'occultisme ont tenté de canaliser nos esprits, ceux-ci n'ont aspiré qu'à la liberté dont nous ne pouvons nous passer. Nous sommes « hommes de la Terre » comme les cos- monautes l'ont écrit sur la Lune.

La théorie que nous avançons pour l'origine de l'alchimie n'est pas sans appel ; c'est-à-dire que le lecteur n'aura pas à l'accepter sans lui-même se forger une opinion. Nous lui soumettons ce

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qui nous paraît le plus probable, le plus raisonnable. Nous verrons que nous connaissons, en fait, très peu de choses sur Vénus et si cette planète avait bien voulu se prêter avec plus de grâce aux sondages des terriens, il est sûr que la théorie aurait pu être mieux élaborée.

Nous ne prétendons pas non plus expliquer la genèse du cosmos en partant de l'alchimie. Notre travail est plus humble mais plus tranchant peut-être. L'alchimie, par son âge, son caractère gnostique, nous met directement en contact avec une époque révolue dont, seuls, les fossiles sont le témoignage. En s'appuyant sur la transmission orale et écrite des alchi- mistes, peut-être un jour parviendrons-nous à regravir l'histoire ? Pour le moment, étonnons-nous en regardant en face et tentons de déceler à travers l'alchimie quelques vérités... qui nous mèneront un jour à la Vérité.

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Chapitre premier

VÉNUS, PORTE-LUMIÈRE

L'Etoile du berger vue au XX siècle

Quand on se promène un soir d'été dans la campagne et dès qu'on lève la tête pour admirer la féerie du ciel étoilé, on ne peut s'empêcher de remarquer ce point plus brillant qu'est Vénus, l'Etoile du soir, l'Etoile du matin ou encore l'Etoile du berger.

Cette planète dont la taille est légèrement moindre que celle de la Terre accomplit, actuellement, sa révolution autour du Soleil en 224,7 jours terrestres, année sidérale de ce corps cé- leste. Son orbite, malgré sa faible excentricité, est entièrement intérieure à celle de la Terre.

Les renseignements recueillis sur Vénus par des méthodes différentes d'observation sont contradictoires quant à sa rota- tion. Personne ne peut encore savoir si la planète tourne sur elle-même si lentement que son jour est égal à son année, ou si rapidement que la partie dans l'ombre ne se refroidit jamais suffisamment. Ces difficultés proviennent, nous le verrons, de la présence d'une épaisse atmosphère.

Néanmoins, nous savons que sa densité est du même ordre de grandeur que celle de la Terre (5,12 contre 5,52) ce qui per- met de prévoir, sans toutefois l'affirmer, que la constitution interne des deux planètes « doit » être similaire.

Les méthodes optiques usuelles employées pour sonder les

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Pourquoi notre science actuelle serait-elle la seule technique permettant d'atteindre les résultats déjà décrits dans les textes chiffrés des alchimistes?

Les secrets de l'énergie et de la matière ont-ils déjà été découverts ailleurs dans l'espace ou dans le temps ?

Un passé ayant connu une brillante civilisation, aux techni- ques et à la philosophie très avancées mais différentes des nôtres, aurait-il réussi à nous transmettre un peu de son savoir malgré les cataclysmes géologiques, climatiques ou autres, par le biais d'une science traditionnelle et mystique?

Notre propre civilisation, au seuil de connaître un prodigieux épanouissement, se met à douter de son « exclusivité » et cherche à interroger le passé d'une façon scientifique afin de trouver peut-être un moyen de percer le mystère de son essence, et aussi de nouveaux outils pour forger son avenir.

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