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 http://librairiedumerveilleux.org http ://bnam.fr Des différentes voies de l’œuvre philosophique au laboratoire  alchimie@librairiedume rveilleux.org  Voici encore une tentative de clarification concernant les différents procédés et cheminements qui conduisent à la pierre philosophale. Sans prétention aucune le texte qui suit se veut personnel et non exempt d'erreurs possibles. A notre souvenir le plus ancien, la première difficulté de tout débutant dans l'étude des textes hermétiques reste celle de la différentiation exacte des voies de l’œuvre et de leur matière respective de départ. Peut-on songer un instant que les philosophes ne furent pas envieux mais toujours sincères. Et que nos lacunes de compréhension naissent du fait de notre ignorance vis à vis de leur façon de faire, de s’exprimer et des produits qu’ils emploient ? Là, à quelques siècles de nous, la plume à la main un adepte rédige un traité d'alchimie, c'est son testament, c'est son désir de transmission qui l'anime, c'est sa joie de partager son aventure et d'en f aire bénéficier ceux qui après lui envahis par la même passion chercheront à comprendre, à le comprendre. Quelle est la bonne analyse ? Est-ce le possesseur de la gemme hermétique qui rédige qui est envieux ou celui qui le lit des années après qui ne le comprend pas par manque d’information ? Avant donc de lire clairement un auteur il faudra décoder son propre système de repérage et la première condition d’après nous pour tenter une approche explicative de certains textes reste celle de la connaissance de la voie choisie par l’auteur. La voie choisie par l’auteur est donc ce qui déterminera le système de codification qu’il emploie dans sa rédaction. Sans plus tarder voici ce que nous pouvons raisonnablement écrire à ce sujet. Il y a d’après nous trois voies principales qui sont celles les plus pratiquées par les adeptes, mais d’autres existent que nous signalerons globalement dans la suite du développement.

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ALCHIMIE

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  • http://librairiedumerveilleux.org

    http ://bnam.fr

    Des diffrentes voies de luvre philosophique au laboratoire

    [email protected]

    Voici encore une tentative de clarification concernant les diffrents procds et cheminements qui conduisent la pierre philosophale. Sans prtention aucune le texte qui suit se veut personnel et non exempt d'erreurs possibles. A notre souvenir le plus ancien, la premire difficult de tout dbutant dans l'tude des textes hermtiques reste celle de la diffrentiation exacte des voies de luvre et de leur matire respective de dpart.

    Peut-on songer un instant que les philosophes ne furent pas envieux mais toujours sincres. Et que nos lacunes de comprhension naissent du fait de notre ignorance vis vis de leur faon de faire, de sexprimer et des produits quils emploient ?

    L, quelques sicles de nous, la plume la main un adepte rdige un trait d'alchimie, c'est son testament, c'est son dsir de transmission qui l'anime, c'est sa joie de partager son aventure et d'en faire bnficier ceux qui aprs lui envahis par la mme passion chercheront comprendre, le comprendre.

    Quelle est la bonne analyse ? Est-ce le possesseur de la gemme hermtique qui rdige qui est envieux ou celui qui le lit des annes aprs qui ne le comprend pas par manque dinformation ?

    Avant donc de lire clairement un auteur il faudra dcoder son propre systme de reprage et la premire condition daprs nous pour tenter une approche explicative de certains textes reste celle de la connaissance de la voie choisie par lauteur.

    La voie choisie par lauteur est donc ce qui dterminera le systme de codification quil emploie dans sa rdaction.

    Sans plus tarder voici ce que nous pouvons raisonnablement crire ce sujet. Il y a daprs nous trois voies principales qui sont celles les plus pratiques par les adeptes, mais dautres existent que nous signalerons globalement dans la suite du dveloppement.

  • I) De la voie Antique ou unique

    La plus mconnue des trois et pourtant la plus dtailles par les auteurs.

    La plus mconnue du fait de lignorance quasi totale de la matire premire. Cette matire initiale unique et chaotique est encore pour le plus grand nombre le roc indestructible, lobstacle infranchissable du tout dbut. Les auteurs la nomment de tous les noms possibles et juste titre font prcder le mot matire du pronom ntre , lemploi du possessif trouvant alors sa parfaite justification vis vis de la ralit opratoire.

    Cest cette matire, qui contient tout ce dont nous avons besoin, le sel, le soufre et le mercure, nos principes ; Lair, leau, le feu et la terre, nos lments. Mais aussi le soleil, la lune et saturne, nos plantes.

    Certains la nomment chaos ou mercure, dautres DRAGON PUANT

    ou bien encore lion et cela en fonction de son niveau dvolution dans luvre. De son opration les deux contraires se sparent et enfantent LE SOUFRE

  • indispensable. Cest ce que les philosophes ont nomm conjonction. Mais d'autres comme Naxagoras ont rsum cette opration sous une forme si voile quil est difficile mme de croire en la correspondance de notre propos avec lextrait si confus que nous rapportons ici traduit en langage clair par Fulcanelli la page 271 de ses Demeures Philosophales , d de 1989 Tome 2:

    Il y aura bientt deux ans quun ouvrier, habile dans lart mtallique, obtint, par un troisime agent, un extrait des quatre lments, manuellement obtenu en assemblant deux mercures de mme origine, que leur excellence a fait qualifier de romains, et qui se sont toujours nomms ainsi .

    De la longue distillation qui suit natra LE MERCURE

  • sublime ou eau ardente de Lulle, pivot de cette voie et indispensable la manifestation du feu secret et des futures teintures.

    Dans cette voie centrale les ustensiles de verres restent de rigueur jusqu lobtention du soufre. Le creuset interviendra par la suite dans la logique du choix de la voie sche. Mais toute libert restant acquise en alchimie loprateur aura galement le choix de mener bien luvre au ballon de verre qui lui permettra lobservation de l tant attendue succession des couleurs.

    Cosmopolite, Philalthe, Lulle, ont pratiqu cette voie, allant jusqu aux dtails opratoires les plus pousss. Fulcanelli en matre du trait alchimique contemporain le plus lu na pas drog cette ligne de conduite et son uvre entire ne peut sentendre clairement qu travers le cheminement de cette voie.

    Comment expliquer alors les incessantes rfrences de M. Canseliet une pratique diffrente en tous points ?

    Si nous avions donner deux phrases pour caractriser cette voie nous choisirions sans hsiter celle-ci trs courte :

    Tout en est bon

    Et cet axiome :

    Blanchis le noir et rougis le blanc .

  • II) De la voie minrale

    Probablement la voie la plus pratique de nos jours, elle est celle des modernes selon les sieurs Valois et Grosparmy. Dans cette approche les acteurs en jeux sont directement issus du rgne minral.

    Plusieurs sous voie se dterminent dans ce chapitre.

    Dans la sous voies des sulfures, la voie Canseliet , dont une grande partie de ce site a fait lobjet reste celle qui apparemment fait le plus dmules du fait de la proximit dans le temps des crits, de lempreinte laisse par lauteur et de lapparente clart de ses propos. Dans ce procd les sujets dlection, savoir le premier mle et la premire femelle, sont un agent mtallique et un patient minral. Pris au sens propre ces termes orientent le dbutant vers le choix du Mars et de lantimoine. Bien que la succession des phases soit quasiment identique dune voie lautre, et ce dun point de vue purement symbolique, il serait intressant de se demander ce que cachent des termes aussi clairs. Ainsi les expressions Saturne des sages ou Plomb des philosophes trouveraient certainement une explication plus logique dans notre prcdent dveloppement.

    Avec la voie Canseliet lutilisation du creuset et du charbon comme nourriture igne reste de rigueur. Cest la Liquation, la conjonction et la sparation du lingot mtallique de son caput qui ont fait redcouvrir au labourant de notre sicle les fabuleuses proprits de cristallisation du rgule antimonial. Arpenter le sentier de cette voie correspond donc suivre une toile jusquau bout sans la perdre de vue, chose qui arrive aussi vite que le phnomne de son apparition.

    Attardons-nous un instant sur la notion de caput dans cette voie le premier uvre offre des rsidus calcins sur la partie suprieure du rgule ou mercure pour certain. Mais peut-on rellement nommer fces ce qui se trouve au-dessus et que nous situons dans la logique de lobservation plutt en bas ?

    Dans la pratique, le deuxime uvre de cette voie prsente la terre rouge dans la position la plus infrieure alors que dans la voie antique les fces se trouvent cette place ds le premier uvre. Cest ce qui a entran daprs nous nombre derreurs sur linterprtation symbolique de hiroglyphes alchimiques pourtant trs connus.

  • Dautres voies seraient dvelopper ici et qui relvent encore de lutilisation de sulfures, cest le cas de la voie suivie par Mr Caro dans laquelle le Cinabre en se sparant de son mtal joue le rle de producteur salin. Ce qui retient notre attention dans ce procd cest labsence dindication sur la phase du Solve du tout dbut. Ainsi sans la connaissance du procd daccuation sur lequel nous reviendrons il est impossible lartiste douvrir le minerai et consquemment de raliser le reste des phases de Coagula . Ce que nous crivons, nous tenons le signaler nouveau nengage que ntre avis et se rattache uniquement au fait de rflexions personnelles.

    Nous arrterons l lnumration des voies relies au rgne minral, dautres techniques existent qui font appel des minraux diffrents.

    Nous conclurons ce paragraphe en signalant simplement quil serait faut de croire que lune plus que lautre des voies dont nous traitons mrite les termes de voie sche ou humide. Les voies sont globalement mixtes, et si un moment donn la technique fait appel au vase clos ce nest que de faon temporaire et utile la suite de lvolution des phases de maturation du compos.

    Si nous avions caractriser la voie des sulfures par une citation nous choisirions sans hsiter celle tire du Rosarium Philosophorum et qu'Eugne Canseliet n'hsita pas reprendre dans son explication du Mutus Liber (page 96, Bailly diteur) : "Note que tout sel bien prpar revient la nature du sel armoniac, et que tout le secret est dans LE SEL COMMUN PREPARE .

    Celui qui, consquemment, connat le sel et sa solution, celui-l connat le secret cach des anciens sages. Place donc ton esprit sur le sel et ne pense pas aux autres".

  • III) De la Rose

    Voici le prcieux liquide matinal en mesure lui seul de donner la pierre ou dy contribuer selon le travail entrepris.

    La rose recueillie mme le sol et le long des herbiers de printemps traite de faon idoine tel que nous le montrent les personnages du Mutus Liber sur la planche N 4 libre par la lente distillation entretenue lalambic le compos terreux de cet uvre.

    Cette voie constitue elle seule le plus haut secret de lAlchimie puisque notre connaissance aucun auteur ne fait rfrence aux diffrentes phases de ce processus avec exactitude.

    Seul Altus par les dessins de son Livre Muet donne sur une des ses planches le moyen naturel de transformer la rose en notre rose saline et germinative.

    L plus quailleurs les influences astrales concourent lagglomration du nitre cleste. Celui-ci port un degr de maturit extrme au cours des cohobations de lesprit sur la matire devient le vritable sel secret ou feu capable dlever les mtaux au niveau de lor.

    Cette laboration reste probablement la plus difficile en comparaison des autres voies que nous avons dcrites dans ce petit article. Les tours de main et la surveillance constante de la matire y sont dune haute prcision de manire ce que le poisseux liquide livre enfin son sel si recherch.

    Conclusion

    Nous avons succinctement dvelopp les trois grandes voies de lalchimie. Conscient de ne pas pouvoir aborder toutes les autres nous signalons seulement leur existence sans mme les citer.

    Dans notre article celle qui pourtant retient le plus notre attention est la voie dite Antique . Grce aux diffrents substrats et produits de cette voie tout devient possible. Cest elle que sapplique notre avis la fameuse phrase une seule matire, un seul vaisseau, une seule voie . Ce que nous tentons de faire comprendre cest quil existe une interdpendance entre cette voie et les autres de manire ce que nous puissions la fin la nommer voie centrale .

  • Cest cela que nous faisions allusion quant au phnomne de laccuation . Accuer signifie daprs Fulcanelli :

    Lopration qui donne au dissolvant ses proprits incisives. (Opus citem page 83).

    Lextraction des sels et louverture des minerais se passe donc dautant mieux que lon connat cette voie cest dire que lon ait acquis le tour de main ncessaire la possession du premier dissolvant capable de devenir plus pointu plus pntrant et de dissocis les mixtes de toutes origines.

    Seul ce mercure issu de la voie centrale se trouve investi du pouvoir de saiguiser et donc de fendre au point de sparer le soufre principe et le mercure principe des mtaux. Le caisson n9 de la deuxime srie du plafond du chteau de Dampierre sur Boutonne et lexplication correspondante de Fulcanelli sy rapporte en dtails :

    Car le soufre et le mercure des mtaux, extraits et isols sous lnergie dsagrgeante de notre premier agent ou dissolvant secret, se rduisent deux-mmes, par simple contact, en forme dhuile visqueuse, onctuosit grasse et coagulable, que les anciens ont appele humide radical mtallique et mercures des sages.

    Indpendamment de cette interrelation chaque voie possde son propre dveloppement dans le domaine que la nature lui rserve cest dire dans son rgne.

    Pour tayer cette affirmation nous faisons appel au texte de Calid qui fait partie au mme titre que cet article de la mise jour de La Librairie du Merveilleux :

    Et jai nomm et trait quatre magistres, plus grands et meilleurs, que nont fait les autres philosophes. Desquels il y a un Elixir minral, et lautre animal : les autres deux qui restent sont minraux, et ne sont pas un mme Elixir, lartifice et opration desquels, est de laver ce quils appellent les corps. Lautre est faire or de lazoth vif, la facture et gnration duquel, est selon la gnration et ordre de celui des minires, qui sont au cur, et intrieures parties de la terre.

    On nous reprochera certainement notre manque de clart, peut-tre mme que dautres traiterons nos propos de Sibyllins , nous avons pourtant fait au mieux, esprons seulement que cela soit utile au plus grand nombre.

    Alkest