vestiaires_47

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    P r e m i e r m a g a z i n e c o n s a c r a u x d u c a t e u r s d e f o o t b a l

    Fvrier 2013 - n4www.vestiaires-magazine.com

    DOSSIER : LES PRINCIPES DU LEADERSHIPENTRAINEMENT : TRAVAILLER L'APPUI SOUTIENPREPARATION PHYSIQUE : 10 EXERCICES AVEC MDECINE-BALL

    FOOT ANIMATION : QUOI SERT LE LABEL COLE DE FOOT ?

    ENTRETIEN

    lie BAUP :"La prparation du matchne s'improvise pas"

    Une sance avecl'Olympique de Marseille

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    P6 ACTUALITELes dernires infos du monde de l'ducateur.

    P10 LA STATPourquoi gagne-t-on plus domicile ?

    P12 EN DIRECT DE LA DTNLe football en milieu scolaire

    P14 QUESTION DU MOISDoit-on s'excuser auprs de ses joueurs d'un ventuel mauvais choix ?

    P18 UNE SEANCE AVECL'Olympique de Marseille

    P22 ENTRETIEN DU MOISElie Baup

    P28 DOSSIER

    Le leadershipP50 TABLEAU NOIRComment jouer les deuximes ballons ?

    P52 FOOTBALL ANIMATIONA quoi sert le label cole de foot ?

    P56 FUTSALPasse et finition

    P60 FOOTBALL FRANCOPHONEL'actualit football des pays francophones

    P62

    UN COACH UN MATCHAvec Elizabeth Loisel

    Sommaire

    P35-49 LE CAHIER DU COACH

    P36 : ENTRAINEMENT (par Ali HELAL)Travailler l'appui soutien

    P40 : PREPARATION PHYSIQUE (par Thierry PELLICIA)10 exercices avec Mdecine Ball

    P42 : FEMININE (par Jessica DANDINE)

    Dittique : sommes-nous tous gaux ?

    P44 : STRATGIE (par Ghislain PRINTANT)Peut-on gner le gardien ? Et si oui, comment ?

    P45 : GARDIEN (par Thierry BARNERAT)Y-a-t'il un intrt observer l'chauffement du gardien ?

    P46 : SANT (par Michel OLMER)La traumatologie du rein

    P47 : JURIDIQUE (par Michel DURAND)Adversaires en retard, que dit le rglement ?

    page18

    page28

    page22

    page50 LA SEANDU MO

    (par Ali HE

    Travail dl'appui sou

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    Edito

    La prparation la comptition est

    un moment part pour l'entra-

    neur. Le sel qui relve le got de

    l'effort consenti la semaine. Prparer un

    match, c'est d'abord tirer les enseigne-

    ments du prcdent, puis laborer unestratgie, fdrer des nergies, mobiliser

    des hommes, et enfin mettre en action.

    C'est aussi donner confiance, donner du

    sens, et remplir ce rle de guide ou de

    rfrent chez les plus jeunes. Bien sr, en

    amateur, le match ne doit pas tre une fin

    en soi. Encore moins son rsultat. Il est

    simplement le jeu, le plaisir de jouer avec

    et non pas "contre" un adversaire. Maiss'amuser ne se dcrte pas. Encore faut-il

    avoir un ducateur mettant tout en uvre

    pour permettre ses protgs de passer

    un bon moment, dans de bonnes condi-

    tions, et avec le plus de chances de succs.

    S'amuser et gagner, quoi de mieux pour

    un jeune footballeur enfilant ses cram-

    pons le week-end ? Dans le football des

    adultes, et fortiori en pro, la logique n'est

    videmment pas la mme. L'entraneur

    n'est plus celui qui assure les conditions

    d'une bonne pratique, mais celui qui doit"prendre les 3 points". C'est l'homme de

    rsultat. Le jeu d'un ct, l'enjeu de l'au-

    tre Affubl d'une telle responsabilit, il

    ne nglige aucun dtail. Son expertise de

    terrain est surmonte d'une dimension

    managriale indispensable et dtermi-

    nante dans la recherche de la perfor-

    mance. C'est en partant de ce postulat que

    nous avons rencontr Elie Baup, quelquesheures aprs un entranement de son

    quipe J-2. Une sance entirement

    retranscrite dans ce numro. Bonne lec-

    ture tous !

    Julien Gourbeyre, Directeur de la rdaction

    Entre jeu et enjeu

    La prparationdu match est

    le sel qui relve

    le got de l'effortconsenti lasemaine.

    VestiairesPremier magazine consacraux ducateurs de football

    Directeur de la publication/Rdacteur en chef :Julien Gourbeyre

    Administrateur des ventes :Pascal Muller

    Charg de mission :Vincent Gourbeyre

    Secrtariat :Claudia Gioscia

    Comptabilit :Sylvie Pavie

    Maquette/infographie :Xavier Boglione

    Rdaction :

    Antoine Armand, Julien Gourbeyre,

    Olivier Goutard et Franois Villebrun.

    Photos :

    Gilles Lazure (Entretien du mois)

    Ont collabor ce numro :

    Lionel Bellenger, Ali Helal,

    Olivier Launois, Thierry Pellicia,

    Jessica Dandine, Ghislain Printant,

    Michel Olmer, Thierry Barnera,

    et Michel Durand.

    ImpressionImprimerie Chirat744 rue de Sainte -Colombe,42540 Saint-Just-La-Pendue.

    N Commission paritaire :0211 T 89754

    N ISSN : 2101-4566

    Crdits photos : FOTOLIA pages 1, 4, 5, 10, 12, 22, 24,

    25, 26, 27, 34, 38, 40, 42, 44, 46, 48, 50, 52, 58,et 60.

    Toute reproduction, reprsentation, traduction ou

    adaptation, quelle soit intgrale ou partielle, quel quensoit le procd, le support ou le mdia est strictement

    interdite sans lautorisation de RC MDIA.

    Mensuel dit par RC MEDIA,SARL au capital de 5000 eurosSIRET : 507 848 257 RCS LyonAdresse : 17 rue Louis Pasteur

    38540 HEYRIEUXTEL : 04 72 77 69 04

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    C'est, en millions, le nombre dekilomtres parcourus chaqueweek-end (85% en voiture per-sonnelle) dans le cadre des dpla-cements lis au football, toutescomp t i t i ons e t ca tgo r i e sconfondues (source FFF). Soit 80fois le tour de la terre

    Actualit

    StagesBosquier

    2013 :demandez le programme

    Rservs aux joueurs (licen-cis ou non) de 7 17 ans,les stages Bernard Bosquierauront lieu cette anne du 8juillet au 17 aot. Encadrs pardes ducateurs diplmsd'tat, ces stages proposentgalement un entranementquotidien spcifique "gardiende but". Renseignements :[email protected]

    Frdric Ponsde retour Valence (CFA)

    Les dirigeants de l'AS Valence ont officialis fin janvier la venue

    l'ancien entraneur de Colomiers, Frdric Pons, clubs qu'ilfait monter deux reprises, de la DH au CFA. Dans la Drme, le tecnicien remplace Fabien Mira. Vainqueur de la Coupe de Fran1988 avec Metz, Frdric Pons, 50 ans, avait dj entran par pass les 18 ans valentinois de 2002 2005. Il arrive aujourd'hui daun club sein, prsid par Roland Giraud, et encore bien plac pojouer la monte en National dans le sprint final

    Le district du Jurahonore ses bnvoles

    La deuxime "Journe des Passionns du foot" s'esttenue le 26 janvier dernier Cranot (39). Une opra-

    tion dont l'objectif est de "rendre hommage et d'encourager les bnvoles", dixit Michel Sornay, prsident du district. "Il s'agit d'un momeconvivial, d'union, de respect et de reconnaissance. La passion d

    football, la passion des autres, sont le cur de notre mission d'encadr

    ment. J'ai voulu au cours de ce moment privilgi honorer le Fair-pla

    , l'engagement bnvole, que ce soit sur le terrain ou la buvette, ma

    aussi encourager trois jeunes ayant pris depuis quelque temps des re

    ponsabilits au sein de leur club". Des jeunes que le district a rcompens en leur offrant notamment un abonnement VESTIAIRES!noter que prs de 150 dirigeants et ducateurs, reprsentant la majordes clubs jurassiens, avaient rpondu prsent cette manifestation.

    LA "DECLA"DU MOIS

    F

    ranois Blaquart (dans

    L'Entraneur Franais) :

    "Il convient sans cesse de rap-peler la notion de pla isir. La

    question pose est de savoir si

    l'on propose des pratiques de

    plaisir aux gens ? Plais ir du

    jeu, de s 'entraner par le jeu.

    Le jeu est l'lment moteur de

    l'entranement".

    I

    ls taient plus de 500, le 26 janvier dernier, au com-plexe des Dmes, Feillens (01) . Cinq cent duca-teurs, enfants ou parents, avoir rpondu prsent

    l'appel de cinq clubs du dpartement de l'Ain* ayantchoisi d'unir leurs forces pour l'organisation d'un forumducatif indit sur le thme : "Notre football, un accl-rateur d'ducation". Une initiative originale et pour lemoins enrichissante dont l'objectif tait de servir delevier aux actions que ces clubs entendent mettre en place pour encou-rager l'panouissement global (social, scolaire et sportif) des jeunes dela Communaut de Communes des Pays de Bag, partenaire de la manifes-tation. Le matin, les ducateurs des cinq entits s'taient runis pourtravailler sur la psychologie du pradolescent et ses consquences dans

    l'entranement. Un moment d'change et de partageanim par plusieurs experts du domaine de l'duca-t i o n : N a d i D e r r a n ( D i r e c t e u r d e l a s o c i t Tact'Management), Xavier Lacraz (Conseill TechniqueFdral de l'Ain) et Franois Fournier (vice-prsidentdu CDOS 01). L'aprs-midi, le forum tait configur entrois espaces : un espace "futsal" pour les licencis de 12 15 ans, un espace "colloques" et un espace "stand"

    ouvert au tout venant (initiat ion aux premiers secours, la dittique, la scurit routire, l'arbitrage, etc ). A noter que cette manifesta-tion tait soutenue par le magazineVESTIAIRES.

    *AS Bag, Essor Bresse Sane, US Feillens, FC Manziat et US Replonges.

    Echanges. Cinq clubs des Pays de Bag (01) ont organis fin janvier un forum ducatif

    visant optimiser l'panouissement de leurs jeunes licencis. Une manifestation

    parraine par le magazine VESTIAIRES.

    "Notre football, un acclrateur d'ducation"

    INITIATIVE

    3

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    "Pour le c lub, laisser Euro-Sportring le guider dans sarecherche de tournoi, cest lui assu-rer de participer un vrai tournoi

    Internat ional avec une organisa-tion professionnelle et une qualitd'accueil sans faille, que ce soit surles terrains ou au niveau de l'h-bergement". L'quipe commercialefranaise a vu pas moins de 4000clubs franais solliciter la fonda-tion en 2012 ! Tous sont venus frap-per la porte de cette institutionoriginaire des Pays-Bas et dont lamission, depuis 50 ans, est d'aiderles associations participer degrands tournois internationauxjeunes et senior ! Un vritable vnement dans une saisonqui, contrairement ce que beaucoup continuent de croire,n'est pas rserv aux curies ayant "les moyens" ni voluant

    un haut niveau amateur. "Les tour-nois Euro-Sportring sont ouverts tous, sans distinction (...) Nous fai-

    sons de notre mieux pour offrir destournois des tarifs abordables.

    Par exemple , le prix pour 3 nuitsen pension complte en Espagne

    d a n s l e c a d r e d u " T r o f e oMediterraneo II " es t de 149 eurospar pe rs onn e". Rien dire. Des

    tarifs qui sont fonction naturellement de la notorit du tour-noi, de la destination, et de la dure de la manifestation. Lesfrais d'quipe - les mmes pour tous les tournois - s'lventquant eux 150 euros. Enfin, il faut savoir que la fondationEuro-Sportring, souvent mconnue du grand public, peutaussi tre sollicit par les clubs pour les guider et les aiderdans l'organisation de leur propre tournoi international. "Notrerseau nous permet aujourd'hui de donner une vritable enver-

    gure n'importe quel tournoi en France" .A noter enfin que lafondation Euro-Sportring organise aussi des tournois pour lesfminines et les vtrans ! A bon entendeur

    Pour plus de renseignements, contactez Euro-Sportring parmail (info@euro-sportr ing.fr) ou par tlphone : Brice Bergos au06 24 56 63 85 et Gatan Schembri au 06 51 64 40 52. SiteInternet : www.euro-sportring.fr

    Comment faire ? De nombreux clubs, modestes pour la plupart, souhaiteraient faire participer une de leurquipe un tournoi international d'envergure. Mais ils sont tout aussi nombreux y renoncer. Faute de moyens

    financiers, organisation trop lourde, manque de contacts les raisons ne manquent pas. Pourtant, c'est oublier que

    la fondation Euro-Sportring aide les clubs, quels qu'ils soient, raliser un tel projet, sans gros investissement de

    temps et moindre cot. Explications.

    Vivez l'exprienced'un tournoi international !

    4000 clubs franais

    ont sollicit

    Euro-Sportring en2012 !

    Euro-Sportring en quelques chiffres

    53 annes d'existence

    100 tournois annuels partout en Europe.

    13 pays htes

    30 nationalits (quipes) diffrentes

    8000 quipes qui voyagent chaque anne.

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    Actualit

    Phase de transitiondfensive-offensive

    Voici un jeu thme observ plusieurs reprises chez ljeunes du Paris Saint-Germain. Former 3 quipes dejoueurs (A-B-C). Sur un espace de jeu quivalent la surfacde rparation, deux quipes de 4 joueurs s'affrontent. Chacundoit dfendre et attaquer 4 petits buts. Les passes vers l'avasont interdites. La progression ne peut donc s'effectuer que pla conduite ou le dribble. Une rgle qui doit inciter les dfeseurs enchaner rapidement la rcupration du balloFaire trois squences de 4 minutes entrecoupes de 2 minutde feedbacks (revenir sur les critres de ralisat ion). Chaququipe dispute 2 matches. Total : 20 minutes sur l'atelier.

    Critres de ralisation : cadrer le porteur sans se faire limineorienter le porteur vers un partenaire (prise deux) pol'obliger reculer et jouer derrire; intervenir au bon momedans les pieds de l'attaquant (ne regarder que le ballon, ne pse jeter).

    VOS C RNETS

    Du beau monde aux 5 ansde Perf In Sport

    La socit Perf In Sport , Ple

    Expertise, Recherche et Formationen Sport, ftera ses 5 ans le 18 avrilprochain l'Arna Stade couvert deLivin. Au programme : des confrences non stop de 9h 18h,animes par de grands spcialistes tels que l'expert canadien enprparation physique Raymond Veillette, les Amricains RobDuffielfd (enseignant-chercheur dans le domaine de la perfor-mance sportive) et Stephen Seiler (physiologiste), l'Italien FrancoImpellizzeri (responsable du centre de recherche sur le sport l'universit de Vrone), le prparateur physique de Rafal NadalLuis Suarez Moren-Arrones, le Brsilien Roberto Chiari De Quintao(responsable du suivi physique et de la rathltisation l'AthleticoMineiro) ou encore le Franais Martin Buchheit (ASPIRE au Qatar).Informations et renseignements : [email protected]

    Mdias :Footengo arrive en Ile de

    France et dans les Deux-Svres

    Lancs en 2007 avec "Foot69.fr", lessites Internet Footengo poursui-vent leur dveloppement travers lesterritoires. Aprs louverture de "Foot88" en dcembre 2012, cesont dsormais 33 dpartements qui sont couverts pour un maga-zine en ligne entirement ddi au football amateur. Ct audienceaussi, les chiffres sont au rendez-vous avec prs de 500 000 visiteursuniques par mois pour quelque 7 millions de pages lues ! Preuve silen tait besoin que les amateurs ont leur place dans le concertmdiatique du ballon rond noter galement que la marque,dont deux des associs sont Dominique Casagrande et EricCarrire, produit galement le site "Footofeminin.fr" (60 000 visi -teurs/mois) mais aussi "Mag5.f" (10 000), consacr au foot indooret son "business". Et ce n'est pas fini ! Les prochaines ouverturesde sites dans la rgion Ile-de-France et le dpartement des Deux-Svres porteront 41 le nombre de territoires couverts.

    LE SAVIEZ-VOUS ?

    Le concept dentranement neuromtabolique est la combinaison de l entranement intermittent et des saut s de pliomtrie. Lentranement intermittent aura donc un impact sur le systme cardiovasculaire, tandis que lathlte seraen mesure de dvelopper sa ractivit de moyenne et/ou haute intensit grce la pliomtrie et de pouvoir maintenir celle-ci sur une plus longue dure. L'un des experts en la matire est le Qubcois Raymond VeillettePrparateur physique des athltes de haut niveau de la rgion de Qubec dans diffrentes disciplines sportives enotamment de hockeyeurs profes sionnels de la NHL et de joueurs de foot US de la NFL.

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    1 - Q u ' e s t - c e q u i v o u s a pouss ne p lus a l igner d'quipe seniors au sein devotre club ?

    Ce fut un choix dlibr de la part delensemble du club. Notre volont tait desortir du football des adultes dans lequelnous ne nous reconnaissions pas. Ne plustre confront aux logiques actuelles o

    largent prend le pas sur tout le reste.Vous donnez cinquante euros de prime un joueur de lquipe fanion, et il vousplante au beau milieu de la saison pour unclub qui lui en propose soixante ! Ce nestpas ce football l que nous entendionsnous consacrer.

    2 - Un problme de menta-lit, donc, avec l 'appt dugain comme dnominateur communExactement. Aprs avoir pris le temps de regarder ce qui se faisait autourde nous, nous avons dress le constat que beaucoup de clubs se retrou-vaient en dficit pour a limente r l quipe "Une". Or, le club cest unensemble. Pour quelle raison devrait-on mettre toute une associationen pril afin d'alimenter l'quipe dite fanion ? Cette question, nous nousla sommes pose. Et nous n'avons pas trouv de rponse satisfaisante.Rsultat , nous avons dcid en 2001 de changer notre fusil d'paule et denous consacrer uniquement aux enfants et aux jeunes .

    3 - Quel bilan tirez-vous decette dcennie au cours delaquelle votre club na pas t r e p r s e n t p a r u n equipe seniors ?Un bilan trs positif ! Cette saison, nouscomptabilisons 21 quipes de jeunesde trs bon nive au. Depuis 2001, nousavons remport 4 titres de champion

    de Provence devant les clubs pros quinous considrent comme des parte-naires part e ntire. Enfin, au cours decette mme pr iode, nous avons reu2 challenges du fair -play. A ce jour, nousavons limage dun des clubs les plusperformants et corrects du dparte-ment. Ce qui ntait pas toujours le casauparavant

    4 - Cette option est-elle viable sur le long terme,d'aprs vous ?Bien sr. Aujourdhui, les jeunes footballeurs marse illais veule ntrejoindre notre club qui est devenu trs attractif. Dabord parce quenous maintenons nos quipes en Ligue depuis dix ans, et ensuiteparce quils savent que chez nous, cest tout pour la jeunesse ! Tousnos moyens sont investis autour de l'encadrement et de la progressiondes jeunes. Cet engouement prouve en tout cas que notre politique apay et quelle continuera le faire si nous maintenons ce cap.

    Plus d'quipe seniors. Il y a un peu plus de dix ans, le Sporting Club dAir Bel, Marseille, a choisi de se passerd'quipe sniors. Il fait partie dsormais de ces associations pour lesquelles le football ne se dcline plus que sur

    le mode enfance et jeunesse ! Son prsident, Chab DRAOUI, nous en explique les raisons. Et les effets.

    "Chez nous, c'est tout pour la jeunesse"QUESTIONS A

    "Sortir du football des adultes

    dans lequel nous ne nous

    reconnaissions pas"

    Plan de fminisation :la FFF prend le taureau par les cornes

    Le coup d'envoi de l'opration "Mesdames, franchissez la barrire !" vient d'tre donn.Lance par la FFF dans le but de fminiser les instances et l'encadrement au sein des clubs,cette opration en est actuellement sa premire tape qui consiste reprer et sensibiliser lescandidates dsireuses de s'impliquer dans le monde du ballon rond. Pour ce faire, des dizainesde binmes slectionns et forms par les districts sillonnent actuellement l'Hexagone avec l'ob-jectif, jusqu' fin fvrier, d'aller la rencontre des femmes prsentes autour des terrains afin deles aider franchir le pas ou "la barrire". Les femmes intresses seront ensuite convies une journe d'information au district dont elles dpendent, les 8, 9 ou 10 mars prochain.

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    Les ides reues ont la vie dure !Les fausses vidences aussi.Les chiffres attestent que le faitde jouer " la maison" nest en soipas si dcisif que a. Les champion-nats espagnols, italiens et anglaisont cela de commun avec la Ligue1que les quipes voluant domi-cile lemportent en moyenne moinsdune fois sur deux. Un constat que

    relaie Laurent GUYOT, entraineurdu CS Sedan (L2) : "Ces chi ffresconfortent ce que bon nombre de

    techniciens pensent. A savoir quil

    devient de plus en plus difficile de

    gagner ch ez so i. La q ua li t de s

    organisations dfensices s'levant,

    bon nombre de formations vo-

    luant lextrieur parviennent

    dfendre trs efficacement avec un

    bloc bas. La consquence logique

    est que le pourcentage de victoires

    domicile diminue au profit des

    matchs nuls, voire des succs lex-

    trieur...". Cela veut-il dire que lacourbe des victoires domicile estappele inluctablement croisercelle des scores de parit ou des vic-toires lextrieur ?Le coach arden-nais nuance tout en sinterrogeant :"Il y a quand mme un avantage

    certain prendre le jeu son

    compte. Je serais curieux par exem-

    ple de disposer de chiffres concer-

    nant les victoires domiciles

    acquises sur coup de Pied Arrt.

    En effet , lor squune quipe joue

    haut comme cest souvent le cas

    domicile, elle obtient invitable-

    ment des CPA dans des zones offen-

    sives proches de la cage adverse".Ainsi , le tableau nest pas aussi sim-pliste. Et quelques autres facteursexpliquent pourquoi, en dpit dunetendance la baisse, les quipescontinuent gagner en moyennepresque deux fois plus domicile

    qu lextr ieur. Au premier rang deceux l, le public, bien-sr :"les sup-porters ont un impact sur la ren-

    contre, cest indniable. Pour peu

    qu'ils jouent leur rle de douzime

    homme, lquipe peut aller cher-

    cher plus loin dans ses ressources.

    Et puis i l y a aus si la fami lle , les

    proches , qui sont dans le stade. Les

    joue ur s vo lu en t dev an t mai s

    aussi pour leur public !". Et qu'enest-il de l'arbitrage ? Est-il le mmepour les deux formations prsentessur le terrain ? "Les arbitres ne fontjamais exprs mais , inconsciem-

    ment, je pense que certaines dci-

    sions sont plus faciles prendre en

    fave ur de l qu ipe vo lu an t

    domicile".

    >"Des lments d'ordrepsychologiqueessentiellement"

    Et les entraneurs ? Font-ils preuvede la mme conviction, voire desmmes audaces, hors de leursbases ? "A vrai dire, tout dpend duprofil de lquipe. Si celle-ci possde

    une matrise technique collective

    suffisante, le coach va effective -

    ment inciter ses joueurs prendre

    plus de risques . En revanche, avec

    une quipe possdant moins de

    certitudes, le discours sera sensi-

    blement le mme la maison et

    lextrieur". Toutefois et en dfini-tive, l 'entraneur des Sangliersconvient bien volontiers que les rai-sons principales de cet cart entreles performances domicile et l'extrieur rsident essentiellementdans des lments dordre psycholo-gique : "Cest vrai, beaucoup dejoueurs prfrent voluer domi-

    cile. Certains, et je pense notam-

    ment aux buteurs, voquent des

    questions de repres visuels sur le

    terrain. Dautres prfrent mettent

    en avant une prparation plus rou-

    tinire et quelquefois plus scuri-

    sante. Au final, pour tous ceux l, le

    fait dvoluer la maison pa

    cipe llvation de leur nive

    de performance".

    Olivier Gout

    0

    Tendance la baisse. Lors de la saison 2011-2012, seulemen47,1% des rencontres de Ligue 1 se sont soldes par la victoire delquipe voluant domicile. Soit moins dun match sur deux. Loccadtablir une comparaison avec les autres grands championnats du

    continent et dobserver que le mme constat vaut partout en Euro

    La STAT

    % de victoires domicile en 2011/12

    % de victoires lextrieur en 2011/2012

    47,1 Monte et victoires domicile nesont pas forcment indissociablesLaurent Guyot : "On a coutume de dire que pomonter, une quipe doit prendre tous les points ch

    elle. Or, dans un championnat 20 clubs comme ce

    de la Ligue 2, les montes lchelon supr ieur

    jouent toujours aux a lentours de 18-19 victoire

    Considrant que lors dune bonne anne, une quipe jouant le ha

    de tableau remporte 5-6 matchs lextrieur, cela signifie quil ne lreste "plus" que 12 matchs remporter sur les 19 rencontres dom

    cile. Cela permet de se mnager une petite marge de manuvre et d

    ne pas paniquer en cas de contre performance domicile".

    Avec 49,5%, la Liga espagnole est la comptit ion europenne o l

    quipes voluant domicile connaissent le plus fort pourcentage

    victoires. "Un chiffre qui tend prouver que le championnat esp

    gnol est celui o les quipes affichent la plus grande maitrise tec

    nique. En effet, plus les quipes font valoir une expertise technique co

    lective et plus elles sont en capacit dimposer leur jeu domicile

    avance Laurent Guyot

    Sans relle surprise, la premier League demeure et de loin- la comp

    tition o les victoires lextrieur sont les plus frquentes. Les explic

    tions sont vraisemblablement chercher du ct des us et coutumes

    nos amis outre manche pour lesquels un match se joue indiffre

    ment pour tre gagn domicile ou lextrieur. A contrario, la Lig

    1 affiche le plus faible pourcentage de victoires l extrieur. Alo

    frileuse le Ligue 1 ?

    Championnat Matches Victoire quipe domicile % Victoires domicileLiga 380 188 49,5%Ligue 1 380 179 47,1%Serie A 380 173 45,5%Premier League 380 171 45,0%

    Championnat Matches Victoire quipe l'extrieur% Victoires

    l'extrieurPremier League 380 116 30,5%Liga 380 98 25,8%Serie A 380 96 25,3%Ligue 1 380 93 24,5%

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    Avec notre partenaire

    "A domicile, les joueurs poussent leurs actionsplus spontanment"

    A u h au t n i vea u , l ' i mp ac t d upublic explique en partie le faitque les quipes gagnent deux foisplus domicile qu lextrieur.Ce constat peut-il valoir en ama-teur o le public est clairsem ?En amateur, limpact du public est sou-

    vent proportionnel limportance quon

    lui accorde. De fait, le profil mental de

    lquipe est prpondrant. Si lquipe

    est inexprimente et compose de gar-

    ons influenables, elle peut effective-

    ment ne pas parvenir faire abstraction

    du public et du contexte. A contrario,

    une quipe plus mre avec des leaders de

    caractre peut aussi se nourrir de ladversit

    du public.

    En amateur, on parle aussi d'arbi-trage-maison Quen pensez-vous ?Cest heureusement de moins en moins vrai.

    Cela tend disparatre. Principalement parce

    que larbitre se sent mieux accompagn et

    protg. Du moins pour les niveaux CFA et

    CFA 2. Par ailleurs, la loi a t amnage et

    les sanctions renforces.

    Les conditions de dplacement par-fois contraignantes des quipes ama-teurs peuvent-elles jouer un rle ga-

    lement dans le rsultat de match ? Ilest vrai quen amateur, les clubs sont confron-

    ts des impratifs conomiques, et tout le

    monde essaie de se dplacer meill eur

    compte. Cependant, les joueurs sont habi-

    tus ces conditions et, selon moi, cela na

    pas tant dincidence que a.

    Revenons aux matches la maison.On a coutume de dire que les joueursont leurs repres. Mais de quoi parle-t-on au juste ? Les quipes amateurs dis-putent souvent leurs matches sur la pelouse

    sur laquelle ils sentranent la semaine. Il s en

    connaissent donc tous les recoins. Le moin-

    dre panneau publicitaire sert de repre, les

    buteurs sentent mieux la cage et se

    situent plus facilement... On le sait, les

    joueurs sont essentiellement des visuels

    et des kinesthsiques. A ce titre, cest un

    atout de jouer chez soi.

    Cela suffit-il expliquer une tellediffrence entre les rsultats d o m i c i l e e t l e x t r i e u r ?Rappelons dabord que ce nest pas une

    gnralit. A St-Etienne, par exemple, la

    CFA, les 19 ans ou les 17 ans, rcoltent au

    moins autant de points lextrieur qu

    domicile. Une des raisons mettre en

    avant est que le discours du coach ne change

    pas dun iota selon l'endroit o l'on joue.

    En rsum, peut-onaffirmer quemme le s amateurs ont p lus dechances de gagner domicile qu'l'extrieur Oui. A lextrieur, une quipequi doute va souvent inconsciemment accep-

    ter la domination adverse en tablant sur

    quelques contres. Ce faisant, elle se com-

    plique singulirement la tche. A linverse,

    domicile, la confiance vient plus naturelle-

    ment et les joueurs poussent leurs actions plus

    spontanment. Le mental prend toute sa

    dimension. Les joueurs ont le sentiment

    dvoluer dans leur jardin.

    Bernard DAVID. L'actuel Directeur du centre de formation de l'AS Saint-Etienne a fait sespremires armes dans le football amateur, du ct de Saint-Priest (69) notamment.

    Et en amateur ?Saison 2011/2012 Exemple sur 3 championnats

    Championnat Nb de rencontres % victoires domicile % matchs nuls % victoires l'extrieurDistrict de la Creuse (1re division) 132 48 4 18,9 32,6

    Ligue de Bretagne (DH) 182 49 4 23,1 27,5

    Ligue de Mditerrane (DH) 210 5 4 20,9 26,7

    Analyse. Les chiffres des victoires acquises lextrieur pour

    les championnats Honneur Bretagne et Mditerrane sont trs

    semblables aux pourcentages tablis sur les grandes compti-

    tions europennes. En ce sens, il semblerait qu partir dun cer-

    tain niveau de comptition et dun certain niveau de culture

    tactique, il existe une relative unit entre le football amateur et

    le football professionnel. En revanche, le pourcentage de vic-

    toires lextrieur au niveau dpartement (exemple ici avec le

    d i s t r i c t d e l a C r e u s e ) g r i m p e d e m a n i r e s i g n i f i c a t i v e .

    Vraisemblablement est-c e que les raisons sont chercher du

    ct de la matrise collective et notamment de la difficult pour

    les quipes voluant domicile d'imposer leur jeu ce niveau.

    "Les joueurs sont essentiellement des

    visuels et des kinesthsiques"

    Leader paneuropen des statistiques de football avec plus de 17 ligues

    et comptitions couvertes pour lanalyse des matchs, ltude

    des adversaires et laide au recrutement des clubs professionnels.www.optasportspro.com

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    EN DIRECT DE LA DTN

    Quelle dfinition peut-on donnerde la section sportive en milieuscolaire ? C'est une structure qui per-met d'allier le projet scolaire au projetsportif tout en respectant le rythme bio-logique et physiologique de l'enfant. C'est--dire qu'elle vise assurer une bonnerpartition et harmonisation de la pratiquedu football et des tudes. Le tout pour unmeilleur quil ibre du jeune. Ce sont lesanciens sport tudes, les classes horairesamnags Chaque semaine, les joueurspeuvent tre amens s'entraner alterna-tivement au sein de la section durant lajourne (2 ou 3 fois), et le soir au club (1 ou2 fois). Pour les Sections Sport ives SecondCycle (lyces), les lves participent 3,voire 4 sances hebdomadaires (cahier descharges Sections Chal lenge Jean Leroy,Ndlr).

    Les entranements en section et enclub ne risquent-ils pas d'avoir lieule mme jour ? En thor ie, non. On sou-haite un principe d'alternance, non seule-ment entre la pratique du football dans lasection et l'entranement enclub, mais aussi entre la pra-tique du football dans la sec-tion et l'EPS.

    La section sportive est-elle obligatoirement rattache unseul club ? Pas forcment. Il existe aussides sections multi clubs, avec des vocationsdiffrentes. Certaines, en milieu rural parexemple, permettent le maintien dunepratique rgulire (motivation, progressiondu jeune joueur) et contribuent rduireles temps et les cots lis aux dplace-ments.

    Les joueurs sont-ils tous licencisdans le ou les clubs rattachs la

    section ? Ce n'est pas une obligation fd-rale. On ne l'impose pas. Ce sont des arbi-trages entre le chef d'tabl issement, le res-ponsable de la section, et le prsident duclub. Ceci dit, dans le cadre d'un club trsinvesti dans sa section avec, par exemple, lamise disposition d'un ducateur et unaccompagnant financier, il est fort parierque tous les joueurs appartiendront ceclub.

    Combien de sections sportivesdans l'Hexagone cejour ? En 2012-2013, on encompte 845, soit deux foisplus qu'il y a dix ans. Au total,4200 clubs ont des joueursqui frquentent une section

    premier cycle (collge) ou second cycle(lyce).

    Quel est l'objectif principal de laFFF dans la multiplication de cessections sportives ? La multiplicationdes sections n'est pas un objectif en soi.Faire du nombre pour le nombre ne nousintresse pas. La priorit est donne laqualit d'accueil, d'encadrement et de per-fectionnement des joueurs. Chaque sectionsportive doit respecter un certain nombre

    de paramtres (infrastructures, encadment, amnagement d'horaires, instations sportives et suivi mdicale) dicpar une circulaire ministrielle rgissanfonctionnement des sections sportivelaquelle nous y avons joint notre propcahier des charges.

    Quelles sont les modalits pointgrer une telle structurChaque section possde une commissd'admission prside par le chef d'tabsement. Les candidats sont valus la fsur l'tude de leur dossier scolaire et

    des tests de terrain, principalement ddre technique.

    Qui encadre ces jeunes ? Soit un cateur mis disposition par le club rach la section, soit un enseignant brevcomme l'exige notre cahier des chargCes derniers reprsentent environ 50% 1200 encadrants diplms qui intervinent actuellement au sein d'une sectsportive.

    Et qui dfinit les contenus d'entrnement, notamment dans les setions encadres par des ensgnants ? La Direction Technique Nationa effectu un gros travail en fournissantoutes les sections un classeur pdagogiqtrs complet. Cet outil permet de guideprogrammat ion sur le s contenusdmarche pdagogique, via une approcnon comptitive. Et pour cause : les endrants ne sont pas l pour prparer dquipes la comptition du week-end, mpour agir plus gnralement sur l'panosement du jeune travers l'apprentissagefootball.

    Certains ducateurs ne sont ptrs favorables l'ide de voir leu

    Clubs : les vertus deProjet sportif et ducatif. Un quart des clubs franais, en 2013, s'appuie sur unesection sportive pour l'encadrement et la progression de ses jeunes, en qualit de partenaire

    conventionn, associ au fonctionnement de cette structure et/ou par la prsence de leurs joueurs

    au sein de cette section. Une proportion en constante hausse qui dmontre l'efficacit de ces

    structures dont certains - ducateurs, dirigeants, parents, chefs d'tablissement - peinent malgr

    tout cerner l'intrt qu'elles reprsentent bien des gards. Jean-Claude GIUNTINI, en charge d

    dveloppement de la pratique en milieu scolaire, nous claire sur le fonctionnement d'une section

    "S'entraner plus

    et mieux permet

    de progresser"

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    joueurs entrans par un autre plu-sieurs fois dans la semaine. Ils ont

    le sentiment, tort ou raison, dene plus matriser en quelque sortel'volution de leurs protgs Lameilleure des choses est de se parler, decommuniquer. Un lien doit exister entre leclub et la section. La problmatique est lamme en Ple Espoirs o le jeune s'entranela semaine et rejoint son club le week-end.Dans tous les cas , je considre que c'est unplus, un enrichissement quede pouvoir s'entraner avecd'autres joueurs et sous lahoulette d'un autre duca-teur. N'oublions jamais quel'adolescent doit se situer aucentre du projet. Par cons-quent, il faut que les acteurssoient complmentairesautour de lui et non pas en situation d'oppo-sition ou de concurrence.

    Tout d e mme, n e peut-il p as yavoir un dcalage prjudiciableentre ce que proposent l'ducateuren club et l'enseignant en sectionsportive ? Sur l'approche et la concep-tion de la formation du joueur, il doit y avoircohrence et responsabilit. La prpara-tion de lquipe pour la comptition ne doitpas en tre en contradiction avec le dve-loppement des qualits individuelles dujoueur. Tout est affaire dapproche, de cli-mat propice la progression et de volontde complmentarit. Le jeune est tout natu-rellement attir par celui ou celle qui luipermet de progress er, dacquri r de laconfiance et de grer ses motions. Au-deldu contexte, il attend de son "encadrant"de la comptence et de lexigence.

    D'une manire gnrale, que pou-vez-vous dire un ducateur ou unclub rticents l'ide de collabo-rer avec une section sportive ? Dj,que la section sportive permet d'optimiserles installations du club dans le sens o ellelibre des terrains, le soir, pour d'autres cat-gories. Un argument que l'on peut faireva lo ir au ss i aupr s de l a mun ic ip al it .Ensuite, que s'entraner plus et mieux per-met de progresser. N'oublions pas que ces

    structures font partie du parcours d'excel-lence sportive de la DTN. Elles permettent

    de lgitimer la politique de formation desclubs dans un rle de "prfilires". Les jeunespeuvent ainsi tre orients, en fin de 4me,vers les Ples Espoirs et, deux ans plus tard,vers un centre de formation de club profes-sionnel.

    Le projet de cration d'une sectionsportive peut aussi rencontrer d'au-

    tres freins, commen-cer par un chef d'ta-b l i s s e m e n t p e uconvaincu de l'utilit

    d'une telle structureCela peut ar river, en effet.L'ide est alors de lui fairesentir la ncessit pour lescollges et lyces de s'ouvrir

    vers l'extrieur. Les jeunes qui sont dans lesclubs sont ceux qui vont l'cole et vice-versa ! Ensuite, il convient de souligner lefait que le projet sportif est aussi un projetducatif. Le football est structurant , dansplein de domaines. Il reprsente donc unevaleur ajoute l'tablissement.

    C'est--dire ? Il va renforcer le projet du-catif sur un certain nombre de paramtrestels que l'apprentissage des rgles, la socia-lisation, le respect, le got de l'effortetsurement lidentit et lappartenance lta-blissement. On cre un lien trs fort entrepratique sportive et scolarit, l'un nourris-sant l'autre. On peut par exemple, unmoment donn, appuyer sur le levier foot-ba l l pour donner ou redonner de l aconfiance dans l'ambition scolaire. Tout celaest une question de mthode, de mise enperspective, et de dmarche vis--vis du

    jeune. Une chose est sre, la section spor-tive ne nuit pas l'investissement scolaire,

    bien au contraire ! Le taux de russite auBaccalaurat et au Brevet de Collge l'at-teste. Dans les sections sportives, il est sup-rieur aux moyennes nationales.

    Que la pratique du football enmilieu scolaire ne porte pas atteinteau travail scolaire est justement lacrainte la plus souvent formulepar les parents Encore une fois, leschiffres nous disent l'inverse ! Un jeune quiest en section sportive et qui s'entrane doncmoins ou pas du tout en club, a des journesplus harmonieuses et quilibres. Le tempsscolaire est mieux cad r. I l n'est pascontraint, aprs les cours, de rentrer chezlui ou de prendre les transports pour se ren-dre l'entranement, avant de rattaquer sesdevoirs le soir... C'est cela prcisment quiest mme de nuire aux rsultats scolaires.Et puis la pratique en milieu scolaire se faitdans un contexte trs diffrent et compl-mentaire du club. C'est plus tranquille,apais, moins tourn vers les excs engen-drs par la comptition. Le climat est sansdoute plus favorable l'panouissement dujeune. C'est ce qui explique aussi que la sec-tion sportive attire de plus en plus de filles.C'est mme devenu l'un des endroits privil-gis pour le dveloppement du footballfminin en France.

    Combien sont-elles frquenterune section sportive en 2013 ? Onen comptabilise environ 3000 (sur 22 500lves, Ndlr). Certaines sont en sectionmixte, principalement au col lge, et d'au-tres font partie de la cinquantaine de struc-tures 100% fminines.

    845 sections sportives (705 collges et 140 lyces).22 500 lves1200 ducateurs diplms dont 650 professeurs d'EPS.4200 clubs associs1 million d'Euros accordes chaque anne par la

    Fdration au football en milieu scolaire dans le cadre des contratsd'objectifs avec les Ligues rgionales.

    "La section spor-

    tive ne nuit pas

    l'investissementscolaire, bien au

    contraire !"

    La saison 2012-2013 en chiffres

    la section sportive

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    Doit-onsexcuserauprsde

    sesjoueursdunventu

    el

    mauvaischoix?

    Dbat.Lesexcusesprsentespa

    rFrdricHantzsesjoueursapr

    slecamoufletdel'liminationde

    sonquipe(SCBastia)enCouped

    eFranceparleCABastia,asuscit

    denombreusesractionsparmi

    nosabonns.Locertainscroient

    ydcelerunaveudefaiblesse,d'aut

    resprfrentyvoirun"moment

    d'garement"delapartdel'entran

    eurcorse.L'occasiondesepencher

    surlaquestion.

    ?LaQuest

    ionduMois

    Ilfautbienlerec

    onnatre:lardac-

    tiondevotremagazineappr

    ciegran-

    dementFrdricHantz.Laclartde

    sesanalyses,lajustessedesespro

    pos,

    maisaussi lesvaleur shumainesq

    u'il

    dfendnouspoussentlesolliciter

    rgu-

    lirementpourclairerlalantern

    ede

    noslecteurs.Toujoursest-ilquele6

    jan-

    vierdernierausoirdel'limination

    sur-

    prisedesonquipeencoupedeFr

    ance

    faceauvoisin,leCABastia(Natio

    nal),

    FrdricHantzasurprisuncertain

    nom-

    bred'observateursenprsentantp

    ubli-

    quementsesexcusessesjoueurs(

    voir

    parailleurs).Unedclarationqui

    asus-

    citgalementbonnombrederactions

    delapartdenosabonns.Aussi,n

    ous

    vousdevionsdenouspenchern

    otre

    toursurlaquestion.Uncasd'coles

    uffi-

    sammentoriginaleetsymbolique

    pour

    mriter que l 'ons 'y attarde ene

    ffet

    quelquesinstants.Est-cequunc

    oach

    doit s excuser auprsde songro

    upe

    dventuelsmauvaischoix?Pour

    quel

    impactetavecquellesrpercuss

    ions

    ultrieures?Desquestionsque

    nous

    avonsposesplusieursinterven

    ants,

    d'horizonsdiffrents,histoired'ali

    men-

    terledbat,etd'aiderseforgeren

    suit

    sapropreconviction.

    OlivierGouta

    "(...)Jemesuisexcusparcequeja

    imadispositionungrouped

    Ligue1etque,faceunequipede

    National,jenaipassutrouverl

    prparationncessaire,jenaipasfaitles(bons

    )choixtactique

    jenaipastrouvlesbonsmotspou

    rengendrerunemotivation

    unerussite()Jemesuisexcusa

    uprsdeceuxquiontjou.Jem

    suisexcusauprsdeceuxquitai

    entblesssetdeceuxquitaie

    suspendus,quinepourrontpasjoue

    run16edefinale,quinepou

    rontpasavoirlespoirdegagnerl

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    upables.Jeprfrememettre

    situationderesponsabilit.Celam

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    MISE EN TRAIN

    Squence 1 (5 minutes)Dans le sil lage de son prparateur physique,Christophe Manouvrier, le groupe effectue plu-sieurs tours de terrain en aisance respiratoire (alluremodre).

    Squence 2 (5 minutes)Course environ 80% de la VMA, depuis la ligne

    de but jusqu' la ligne mdiane (40-50 mtres), puis15 secondes de rcupration. Les joueurs effec-tuent 4 passages.

    Squence 3 (5 minutes)Un ballon pour 2/3 joueurs. Echanges libres. Tout lemonde en mouvement.

    15minutes

    UNE SEANCE AVEC

    8

    Sance J-2.Jeudi 24 janvier, 10 heures, la Commanderie. A 48 heures d'un dplacemenprilleux Rennes (2-2) et au lendemain d'une grosse sance dominante physique, Elie

    Baup et son staff ont anim un entranement "allg" ayant pour thme principal les coupde pied arrts et le travail de finition. VESTIAIRESy tait !

    squence 2

    squence 3

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    17/52Suite page suivante

    L'OLYMPIQUE DE MARSEILLE

    SITUATION 1JEU 3 ET FINITION DEVANT LE BUT

    Squence 1 (5 minutes)A donne B qui dvie en 1 touche C, lequel sert Aqui est pass dans son dos, dans la profondeur. Acentre pour D l'entre des 16m50, qui doit finir. Lesattaquants (Gignac, Valbuena, Ayew) restent en D.En revanche, A passe en C, C en B et B en A.

    Squence 2 (5 minutes)Idem de l'autre ct.

    10minutes

    1

    2

    3

    4

    5

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    UNE SEANCE AVEC

    0

    SITUATION 2TRAVAIL DES COUPS DE PIED ARRTS

    SOUS FORME JOUE

    Jeu libre sur un demi-terrain avec gardiens. On joue 10 contre 10 + 1 joker qui volue avec l'quipequi a le ballon. Le jeu dmarre par un corner.

    Rgles :- Toutes les touches deviennent des coups francsindirects l'endroit o est sorti le ballon.- Sortie de but (6 mtres) = corner offensif.- Si un dfenseur sort le bal lon en corner, ce der-

    nier sera jou 2 fois.- But = coup franc direct l'entre des 16m50 pourl'quipe qui a marqu. Si but sur le coup franc direct= penalty ! Possibilit, donc, de marquer 3 buts

    15minutes

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    L'OLYMPIQUE DE MARSEILLE

    SITUATION 3TRAVAIL SPCIFIQUE DEVANT LE BUT

    TIREMENTS

    Aprs 5 minutes d'tirements, les joueurs rentrentau vestiaire pour un travail en salle de renforce-

    ment musculaire et de stretching. Tous exceptsles attaquants qui restent sur la pelouse pour untravail de centre (des deux cts) et reprises devole sous la houlette de Franck Passi, adjoint d'ElieBaup.

    15minutes

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    VESTIAIRES : Dans la semaine d'entranement, enprofessionnel, quand dbute la prparation du match proprement parler ?lie BAUP : Quand un match se termine, l'autre commence ! Laprparation ne dbute pas la veille de la comptition Que ce soit travers les images vido sur le prochain adversaire, la stratgie quien dcoule, le choix des joueurs, etc on se projette trs vite.Dans les sances tactiques du dbut de semaine, les joueurs sontdj mis dans des situations que l'on souhaite retrouver dans leweek-end.

    La sance de veille de match est-elle toujours la mmegrosso modo ?.B. : Non, car une journe de championnat peut s 'taleraujourd'hui sur trois jours, avec surtout des horaires dif frents. Parconsquent, le temps qui spare le match de notre dernier entra-nement est prendre en considration. C'est un paramtre impor-tant qui inf lue directement sur le contenu J -1. Un contenu qui nesera pas le mme, par ailleurs, si l'on joue une fois par semaine outous les trois jours. Il nous est dj arr ivde faire une sance de rcupration laveil le du match

    En amateur, le travail de vivacitet de coup de pied arrt est uneconstante J-1/-2 du match. Pasen pro, donc.B. : Pas forcment, en effet. Lorsque lesrencontres s'enchanent tous les trois jours, la sance J-1 n'est pla-ce qu' 48 heures du match prcdent ! Ce n'est pas du tout lamme gestion. Par contre, ce qui est important aprs, c'est de faireun petit rveil musculaire le matin du match, et de changer ven-tuellement la manire de s'chauffer juste avant la rencontre. Unchauffement plus long, qui peut tre ralis base de muscula-tion, ce qu'on n'hsite pas faire en apportant des barres sur le ter-rain pour un travail d'activation neuromusculaire. Bref, on s'adapte.

    Indpendamment du calendrier et donc du tempsqui spare deux rencontres, la prparation du matchest-elle diffrente selon que votre quipe traverseune bonne ou une mauvaise passe ?.B. : Les rsultats impactent surtout la dimension psycholo-gique. Pour ce qui est des contenus, les diffrences s'oprent

    essentiellement en fonction du cycle de travail. Il y a des prioo les joueurs travaillent plus, d'autres o ils travaillent moimais ce n'est pas tant li aux rsultats qu' la programmation dtranement. Maintenant, il est vident qu'au vu de ce qui se pale week-end, des rajustements tactiques sont effectus la semai

    quel moment communiquez-vous l'quipe vjoueurs ?.B. : Le matin du match gnralement. Mais il y a des informatique les joueurs captent dj dans la semaine. Ds le mercredisentent quelle dfense va jouer ou quelle animation offensivetre privilgi e. Le choix des joueurs est donc indu it dansemaine, mais act le jour du match.

    De quelle manire ?.B. : Sur un tableau avec le nom et le numro de chacun. S'en sun travail vido o l'on rappelle les axes de travail dfinis perte de balle, la rcupration, sur coup de pied arrt, etc

    Pourquoi ne pas acter le onze dpart la veille du match puisqtout a t induit dans la semain.B. :Je l'ai longtemps fait en mettantplace un travail pour les onze titulaiface aux remplaants qui devaient tele rle de l'adversaire. Mais a aujourd'hdans le cadre de la dynamique du groua ne passe plus.

    Pour quelle raison ?.B. : De nos jours, le joueur n'a plus tout fai t le mme comptement quand il sait qu'il ne va pas dbuter la rencontre. Je peucomprendre, l'essence mme de son mtier est de jouer.

    Le fait de donner l'quipe au dernier moment presque, doit permettre de prserver le groupe tout comportement inappropri ?.B. : En thorie, oui. Je suis convaincu aujourd'hui que si je dnais l'quipe la veille du match, cela crerait des situations coplexes, des tensions, qui ne sont pas rentables pour l'efficacdu groupe, et qui vont l'encontre de la ncessit de fdrernergies. Or, quand on est entraneur, on recherche avant toque les joueurs soient unis, gnreux, qu'ils s'entraident p

    600 matches pros au compteur. Quarante-huit heures avant un dplacement Rennes echampionnat, Elie Baup nous a reus la Commanderie pour voquer tous les aspects de la prparation

    d'un match chez l'entraneur de haut niveau. Un clairage et une approche mme d'inspirer bon nomb

    de techniciens abonns VESTIAIRES, quel que soit leur niveau de pratique.

    "La prparation du match

    ne s'improvise pas"

    2

    Suite page suivante

    Dans les sances tactiques

    du dbut de semaine, les joueurs

    sont dj mis dans des situations

    que l'on souhaite retrouver dans

    le match venir.

    Lentretien

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    "De nos jours, faire un

    travail pour les onzetitulaires face auxremplaants qui tiennentle rle de l'adversaire,pour la dynamique degroupe, a ne passe plus"

    lie BAUP

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    atteindre l'ob jectif. Et pour ce faire, tout l'effectif doit treconcern, mobilis, tactiquement et physiquement, bien sr, maisaussi mentalement. C'est indispensable.

    Dans le mme ordre d'ide, afin de se prmunir detoute tension rsultant de l'annonce du groupe amen

    disputer la rencontre du lendemain - tensions mme de venir perturber la prpa-ration du match - Jean-Marc Furlaninterdit quiconque voudrait desexpl ica t ions de venir le vo ir jusqu'au l undi ! Qu'en p ensez-vous ?.B. : C'est un bon moyen de se protgerpour se prparer sereinement. Maintenant,cela dpend des individus et surtout ducontexte. Dans un club surmdiati s comme le ntre, cela mesemble plus diff icile. Le joueur n'ayant aucune explication, aucunchange, risquerait mon sens de dire des choses dans les mdiasqu'il pourrait regretter par la suite.

    Du genre ?.B. : Des paroles allant l'encontre de l'intrt collectif, donc del'quipe, qu'il aura ensuite du mal rat traper. Il peut se mettredans une situation dlicate par rapport son entraneur, par rap-port celui qui a pris sa place Au haut niveau, la communicationexterne a des consquences, pas uniquement sur le joueur, mais surtout le groupe. Donc fermer sa porte, d'accord, mais conditionqu'elle le soit aussi vers l'extrieur ! Or, notre poque et fortioridans les clubs trs exposs, c'est compliqu.

    En rsum, la prparation du match de haut niveauc'est aussi (et surtout ?) la gestion des absents et desremplaants.B. : Cela fait longtemps maintenant que je sais que dans la pr-

    paration du match, il faut maintenir une attention trs partilire envers celui qui ne joue pas.

    Comment par exemple ?.B. : Dans sa causerie, il faut impliquer ceux qui ne sont pasgns d'entre. Le lendemain du match, il faut dbriefer avec ce

    qui ne sont pas rentrs en jeu. Cela devient presque une priorparce qu'on sait pertinemment qu'on abesoin de tout le monde pour le match vant. C'est pourquoi tous doivent se senconcerns. C'est du management pur.

    Un des aspects de l'entranemee n l ' o c c u r e n c e l a g e s t i o n groupe, qui n'est sans doute pasplus ais pour un coach

    .B. : Le plus dur, c'est de faire accepter un joueur que, mmje considre qu'un autre sera plus efficace que lui sur ce matcaura quand-mme son uti lit plus tard. Or, le joueur prouve moment-l un sentiment contradictoire qui est celui justemd'tre inutile pour l'quipe...

    La veille et/ou le jour du match, comment mettevous profit les quelques heures passes l'htel.B. : Dj, si l'on joue 21 heures, il n'y a pas de mise au verveille. Il y en a seulement si la rencontre est programme 14h17h. Lorsqu'on est domici le, les joueurs s'entranent, dnentdorment la Commanderie. C'est un privilge que de tout pouvfaire sur place. Cela permet de limiter des temps d'errementsl'on trane et o l'on se disperse parfois. Le lendemain matin, on un rveil musculaire sur le terrain ou en salle. Il s'agit d'un travneuromusculaire que certains effectuent l'aprs-midi, voire mune heure et demie avant la rencontre.

    Tous ne font pas la mme chose ?.B. : Tout ce qui se passe le jodu match est individualis et msous la responsabilit du prpateur physique et du mdecin. joueurs les plus expr iments, se connaissent trs bien, sont totment responsabiliss. On leur confiance. Ils font ce qu'ils onfaire en fonction de leur ressende leur besoin. Seuls les jeunes oun protocole impos. Quant mje mets profi t la mise au vert paborder avec les joueurs un travvido plus individuel ou par lig

    Quelle importance accod e z - v o u s l a c a u s e rd'avant match ?.B. : Il ne faut pas lui accorplus d'importance qu'elle n'enCeci dit, les joueurs l'attendencet instant de la prparation, t

    4

    Si je donnais l'quipe la veille du

    match, cela crerait des tensions

    qui ne sont pas rentables pour

    l'efficacit du groupe.

    Lentretien

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    les portables sont teints, et ce depuis la monte dans le bus. Lacauserie est quelque chose d'institutionnalise, un rituel, quipermet de dire "a y es t, on est dans le match".

    Ne sert-elle pas aussi impacter les joueurs sur l'as-pect motivationnel ?.B. : Oui, avec l'object if d'aller toucher l'orgueil, de rassurer, dedonner de la confiance, d'accentuer la pression. .. Pendant lacauserie, il faut pouvoir se servir de tous les lments : des articlesde presse, des attitudes observes dans le groupe pendant lamise au vert, ou chez l'adversaire

    Faire passer ces messages ncessite de bien choisirses mots. quel moment prparez-vous ce que vousallez dire pendant la causerie ?.B. : Pour ce qui relve des rappe ls de stratgie de jeu, cela seprpare toute la semaine. Sur qui on va faire le pressing ? Est-cequ'on va tirer les corners deux pour faire sortir des joueurs ? Va-t-on laisser volontairement l'adversaire jouer long depuis sesbases ? Allons-nous l'obliger jouer court pour exercer un meil-leur pressing, etc ? Pour ce qui est maintenant de l'aspectmotivationnel, ce n'est pas quelque chose qui est prpar. Jeconsidre qu'il faut laisser une part de spontanit adapte lasituation.

    Quel est le plan de votre causerie,son droulement ?.B. :Je par le d'abord de la st ratgie, puisj'aborde ensuite l'aspect motivat ionnel.Vous adressez-vous toujours augroupe ou parfois des individua-lits ?.B. : Il n'y a pas de rgle si ce n'est que la causerie doit dbuteret se finir en s'adressant au collectif. Au mileu, on peut trs bieninsiste r sur un point avec un joueur en particulier.

    Vous arr ive-t -il la fin de la causerie de prendre unjoueur part ?.B. : Non, jamais. Ca on le fai t avant, dans la semaine ou pendantla mise au vert. Car au moment de la causerie, il faut bien faire res-sentir que l'quipe est au-dessus de tout.

    Est-ce que vous percevez dj ce moment-l sil'quipe est dans un bon soir ou pas ?.B. :Avec l'exprience, il y a des choses qu'on ressent effective-ment. Mais ce que je perois surtout dans la causerie, c'est si jeperds un joueur.

    Que voulez-vous dire ?.B. : Je vois si un gars dcroche parce qu'il est remplaant, ou siun autre est interrogatif sur la stratgie par exemple. l'inverse, jeperois aussi lorsque le joueur ou l'quipe adhre. C'est force devivre avec son groupe et d'en ctoyer les individus qu'on est mme de percevoir ce genre de chose. Sans oublier le staff quipeut me faire remonter des infos sur ce qu' il a entendu, vu ou res-senti dans le vestiaire ou lors de l'chauffement.Pour en terminer avec la causerie, cherchez-vousparfois surprendre vos joueurs ?.B. : Il m'est arriv de ne pas faire de causerie justement, d'atten-dre le retour de l'chauffement pour m'adresser aux joueurs quelques minutes du coup d'envoi. Le problme, c'est qu' cemoment-l, ils sont dans leur match. Leur donner un f lot d'informa-tions risque de leur faire perdre leurs repres. vouloir trop sur-prendre, on peut obtenir l'e ffet inverse.

    Avant un match enjeu, veillez-vous ne pas propager votre stress augroupe avant la rencontre ?.B. : C'est sr que si on fait la gueule ou sion est angoiss, cela va influer sur l'quipe.L'exprience aidant, il faut donc prendre sursoi. Quel que soit le niveau, l'entraneur doitpartir du postulat suivant : le joueur a besoin

    d'tre en confiance, d'avoir des repres sur le plan tac tique etphysique, bien sr, mais aussi sur le plan mental et motionnel. Pourcela, il faut essayer de toujours maintenir un cadre le plus positifpossible, qu'on joue la monte ou le maintien. Cela passe souventpar la ddramatisation de l'vnement.

    L'entraneur a un rle de guide.B. : Oui, mme s'il ne s'en rend pas compte, il est toujoursobserv par ses joueurs dans les heures et les minutes qui prc-dent un match. Ces dernier s regardent comment leur coach vit la

    Suite page suivante

    lie BAUP

    Dans la prparation du

    match, il faut maintenir une

    attention trs particulire

    envers celui qui ne joue pas.

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    lie BAUP

    situation. Et cela peut avoir un impact sur eux, positif ou ngatif.Soit vous apaisez et donnez confiance, soit vous amplifiez le stresset donc les difficults.

    Et qui donne confiance et rassure le coach ?.B. : Personne. Il est seul. On doit aider les autres et s'aider soi-

    mme (rires). C'est ce qui est difficile dansce mtier. Et c'est l que les proches sontimportants. Ils permettent l'entraneurde se raccrocher des valeurs, de se res-sourcer.

    Aim Jacquet effectuait souventun footing le matin du match pour l'aider faire lesbons choix et lutter contre le stress. C'est utile selonvous ?.B. : Oui, compltement. Pour prendre une dcision, il convientd'avoir toute sa lucidit, toute sa force, toute sa fracheur men-tale. Certains courent, d'autres font du vlo Moi, je suis surtoutadepte de prendre le temps de m'isoler pour me reposer et menerune rf lexion, tranquillement.

    La prparation du match, aprs la causerie, c'est aussil ' chauffement . Inter -venez-vous parfois sur lerituel de l'chauffementpour casser les habitudes ?.B. : L'chauffement n'est pasun rituel, mais une mthode qui afait ses preuve s. Une mthodeque l'on peut modifier partirdu moment o elle est le fruitd'une rf lexion avec le staff, entenant compte de l ' av i s desjoueurs. Comme pour la cause -rie, il ne faut pas mon sens sejeter dans un truc qu'on n 'ajamais fait. Le jour J, ce n'est pas lemoment d'expr imenter, de ten-ter des choses improbables. C'esten tout cas comme a que je voisles choses.

    Mais pour instaurer unenouvelle mthode, il fautbien l'exprimenter u njour.B. : Oui, dans la semaine.Ontente, on recueille l'impressiondes joueurs, et on valide ou onne valide pas. Pour l'utilisationde la barre de musculation l'chauffement, nous avons pro-cd ainsi. Rien n'a t imposdu jour au lendemain, et encoremoins le jour du match.

    Aprs l'chauffement , quel es t le rle de l' entrneur pendant les trois ou quatre minutes qui prcdent la sortie du vestiaire ?.B. : Le joueur est dans le match, il finit de rgler ses chasures, ses strapping... Le coach peut faire un peti t rappel, ddeux ou trois mots concernant un marquage sur coup de p

    arrt, par exemple, mais c'est tout. A instant, ce sont surtout les joueurs se parlent entre eux. Le match est lan

    Quelle place tient la superstitiavant une comptition, en ce qvous concerne ?

    .B. : J' ai eu de s pet it es manies , com me bon n ombre d 'traneur s, parce qu'il y a une telle forme d'angoisse, de stred'interrogation, qu'on finit par se raccrocher ce genrechose. Mais avec les annes, on se rend vite compte que tocela ne sert rien

    Didier Deschamps dit que l'entraneur est toujouhabit par le doute.B. : Il a raison. Un technicien a beau avoir des convict ioil aura toujours une part d'in terrogation . Et c'est peut-

    mieux a ins i . Le fa i t d 'habit par ce doute nous pmet de rester vigilen t. Quaon est trop en confiancen'est gnralement pas bsigne On perd un peulucidit , d'atte ntion, etract iv i t face aux vments.

    De ractivit ?.B. : Oui, l'entraneur trconfiant ne va pas prendrpeine d'tudier tous les snarios possibles du matC'est--dire passer en revchaque sort ie prmaturd'un jou eur, sur blessu re pexemple, en essayant de vquelle rponse on pourrapporter . Idem s i l ' on amen jouer en infriorou en supriorit numriqLe fait d'avoir effectu ce tvail en amont permet de rgir plus vite en match usituation donne. La prpation du match ne s'improvpas.

    Propos recue

    par Julien Gourbe

    6

    Tout le travail effectu le jour du

    match, sur le terrain ou en vido,

    est individualis.

    Lentretien

    Dans les heures et les minutes qui

    prcdent un match, l'entraneur

    est toujours observ par ses

    joueurs

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    DFINITIONQu'est-ce qu'un leader ? C'est une personnalit forte quijouit dune grande autorit, qui scur ise ses proches et ins-pire confiance. Populaire, il a souvent du char isme et sa itdonner du sens aux dcisions et aux actions. Il sait crer dela valeur collective. Il possde une aptitude relle influen-cer un groupe et le transformer. Cest un guide qui peut-t re v i s io nnaire . Voi l l a df in i t ion la p lus ad mise.Cependant, cest lentourage qui va juger dans la dure et enfonction de lavancement des proje ts et des rsultats, si lapersonnalit potentiel de leadership a laura ncessaire et"lpaisseur" suffisante pour tenir le cap et mener le groupe la russite : on ne peut tre leader quaux yeux dautruiet avec un certain succs dans la dure. Pour expliquer lescauses ou les origines du leadership trois groupes dexplica-tion sopposent :

    1/La thse du "leader n"

    Le leader serait un tre suprieur dot de dispositionaturelles pour montrervoie. Ds la naissance, le leder possderait un certanombre dattributs non mofiables : haute taille, intelgence suprieure, forte psonnalit, humour, charism

    vision, "grande gueule", courage. Bref, cest la thorie du "granhomme" ou "syndrome superman". Cette explication relve Darwinisme des annes 1930. Elle est heureusement condre aujourdhui comme simpliste et errone.

    8

    es principes

    du leadership

    Dossier

    On ne nait pas leader, on le devient. Dans la littrature managriale on relve pas moinsde trois cents dfinitions diffrentes du leadership. Cest dire si le concept est volatile et prte de

    multiples interprtations. Dans la presse sportive, les journalistes reprennent volontiers les notions

    de "leader technique", "leader de vestiaire", "leader de terrain ou dquipe", souvent utilises par

    les entraneurs en fonction. Pas simple donc de sy retrouver.

    Par Lionel BELLENGER, matre de confrence HEC, intervenant au DEPF

    et auteur de plusieurs ouvrages sur la communication et le management (www.lionelbellenger.fr).

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    2/Le leader contextuel

    Cette explication part duprincipe inverse : nul nenait leader. Chacun peut ledevenir condition de setrouver au bon endroit etau bon moment af in dervler des qualits et descomptences relles ou

    potentielles. Cest une approche apparue dans les annes 70.Ce point de vue dbouche sur lide quon peut tre leaderdans des situations bien prcises, et pas dans dautres. Tel lea-der sest rvl parce quil a pu redresser une cause mal enga-ge (club en perdition au classement) ou relever un dfi (fairerussir un club sans gros budget). Cette approche psychosocio-logique se veut relativiste : elle pose que le leadership estavant tout une question dadquation et de compatibilitentre une personne et une situation.

    3/ Le leader qui sest construit sur un vcu

    Cest lapproche dite "pro-cessuel le" . P lus rcente(1990), elle se focalise surlexprience accumule parla personne. Elle sintresseau parcours plus ou moinschaotique de la personnalitet ses volutions et trans-format ions success ives .Comme facteurs cls du par-cours on retrouve souvent :

    Un sjour ltranger qui a stimul les facults dadaptation(un championnat relev comme lAngleterre, par exemple).

    L'implication dans des projets complexes qui a permis dedvelopper la capacit rsoudre (des clubs rputs diffi-ciles comme lOM ou le PSG).

    Lexposition des situations extrmes (crises, russites ouchecs exceptionnels) qui a permis au futur leader de seconsolider sur le plan motionnel.

    Les changements qui ont ncessit de relles remises encause et encourag une attitude porte sur la volont dexp-rimenter pour sen sortir et aller de lavant.

    Ainsi, cette troisime approche dbouche sur lide dun lea-

    dership qui se constr uirait dans le temps sur un vcu, lacondition quil y ait eu chaque tape un vrai travail ou unevraie chance de "feedbacks" posit ifs , encourageants et inci-tatifs. Bref, tout seul on n'y arriverait pas ou alors dif ficile-ment. Le leader, ainsi "const ruit", a bnfici de constantsretours qui lui ont permis de tirer des enseignements et davan-cer.

    SYNTHSEAu l ieu d opposer ces trois e xpl icat ions, la tendanceaujourdhui est considrer que le leadership pourrait tre lefruit de ces trois explications : certaines dispositions innes,la rencontre avec des vnements, et les consquences dunvcu en construction.Mais il manquait une dimension : celle du dsir inconscient. Ondoit aux travaux du chercheur Kets de Vries auprs des diri -geants, une approche des ressorts inconscients du leader-ship. Il faut une envie, un dsir pour tre leader. Il faut consen-tir les sacrifices ncessaires et laisser sexprimer un dsir depuissance, la volont de prouver quelque chose. Cest avecces forces intrieures pas toujours contrles que le leaderentrane les autres (pour le meilleur et pour le pire !) et russit surmonter les obstacles. Il satisfait ainsi un besoin de jouis-sance trs fort travers le pouvoir quil est amen exercer.Pour Kets de Vries, c est carrment l inconscient quiaiguillonne le leadership. Les succs et les ratages sexpli-quent mieux ainsi et confirment la dimension profondmenthumaine du leadership. Chaque leader est singulier et s'ap-parente comme le rsultat particulier de sa propre histoire(le cas de Raymond Domenech est difiant ce titre).Enfin, pour complter cette dernire explication plus large duleadership, il faut ajouter une dimension dj anticipe dans lesannes 90 par le sociologue Pierre Bourdieu : le leader estaussi de plus en plus le rsultat dun tissage de rseaux : les rela-tions dun individu comptent aujourdhui (et on en mesure lesdangers) presque plus que ses comptences ou ses ven-tuelles qualits potentielles de leader. Do lobservation quelune des cls du leadership actuel, cest le maillage dunrseau de relations. Il en faut lenvie, la volont et le tempscar cest un investissement . Un rseau se "tricote" dans ladure, sactualise, sentretient (l'exemple de Grard Houllierillustre cette importance du "capital relationnel").Vivre en rseau acclre le partage d'exprience, habitue laconfrontation, dveloppe la pense latrale (aller voir ail-leurs ce qui se passe, sortir de son milieu). Le leader a besoinde se nourr ir pour enrichir les autres (sortir, aller au cinma,au thtre, lire, etc); pas seulement sous l'angles du diver-tissement mais pour progresser dans la comprhension del'humain.

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    Dossier

    0

    Une fois les principes poss du leadership, il convient den sui-

    vre lexercice. Le leadership se manifeste travers un ensem-ble composite de qualits diversement doses dont les multi-ples combinaisons possibles expliquent la varit des leader-ships exercs. Ce sont les comportements des leaders qui vontpermettre de caractriser les styles de leadership au quoti-dien.En prambule, il convient d'tablir que tout leadership reposesur une expertise plutt gnraliste, mme si certains "sp-cialistes" deviennent de bons leaders. Les comptences tech-niques donnent une lgitimit via la crdibilit au regard desquipes. Cest une condition ncessaire et utile mais videm-ment pas suffisante (cest pourquoi la notion de "leader tech-nique" repre dans le football semble plutt incongrue).

    Certains joueurs sont dexcellents techniciens et tacticiens sansjouer un rle de leader, mme sil s influencent le jeu et indi-rectement leurs coquipiers. On retiendra huit caractristiquescomportementales qui participent lexercice du leadership.

    1 - UN FORT NIVEAU DENGAGEMENT PERSONNELCela se manifeste tra-vers :L e x p r e s s i o n d u n e

    vision moyen ou longterme des projets.

    Leffort pour donner dusens aux dcisions.

    Lexemplarit (sappli-q u e r s o i - m m e c eq u o n a t t e n d d e sautres).

    La consistance (mettre en rapport ce qui est dit et ce qui estfait).

    La fermet (maintenir le cap, faire vivre ses ides et ses dci-sions).

    La responsabilit (exprimer des valeurs, poser des rgles, pr-ner une certaine discipline).

    Le respect et lestime des autres (quipiers et adversaires).

    2 - LA CAPACIT SADAPTERLe leader t ient compte desautres, des situations, du milieuet de tous les changements quisoprent. Il cherche de nou-velles rponses appropries.Il fait preuve de souplesse, deplasticit, nest pas pig dansdes certitudes et de la rigidit.Il ne cde pas aux habitudes, auxcroyances limitantes.

    3 - LE DEGR DOUVERTURECest une des caractristiqufortement diffrenciantentre les leaders : la qualidcoute. Les grands leadefo n d e n t l e u r a u to r i t slcoute (autorictas - au setymologique - cest "faire crtre les potentiels" ). Le degdouverture se traduit par :Etre lcoute, faire preu

    dempathie.Etre disponible et accessibl

    Faire preuve de curiosit.Fonctionner comme un rad

    entendre les "signaux fables".

    Avoir le sens de lobservation.Avoir le rflexe de questionner, approfondir, valider, recoup

    Souvrir est un combat de tous les instants. De nombreusrsistances conscientes (la peur) ou inconscientes (estime de sdgrade) freinent louverture aux autres. Cest un gisement progrs considrable dont il convient de prendre consciencede soccuper.

    4 - TRE UN FACTEUR DE COHSIONLes leaders sont des rassebleurs. Ils se font une hauide du collectif, du groupIls sont mobilisateurs, prduisent des messages unicateurs, sont capables detraner, stimuler, rameutIls prennent des risques poprotger le groupe, tgarant des rgles, de la dcipline, des engagemenpris. Ils savent pactiser ce

    -dire exercer une autorit transversale (alors que les chequi ont souvent plus de pouvoir que dautorit procdent veticalement par contrat et non par pacte).Les leaders consacrent une grosse nergie produire decohsion (ils encouragent, insistent, relancent, rassembledans un style plus ou moins lgant, parfois "aboyeurs"Ils sont convaincus que lunion fait la force et quon est plfort ensemble que seul. Ce sont des bons intgrateurs pour nouveaux. Ils savent sentourer et se construire un staff (notide noyau).

    L'exercice du leadership

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    5 - LA PRISE DINITIATIVELa plupart des leaders font preuve dau-dace. Et l audace se traduit de deuxmanires :

    Le refus, savoir dire non aux vne-ments, lchec, certains pouvoirs. Les leaders sont capablesdtre transgressifs, de sopposer (De Gaulle, Churchill,Mandela). Une part de leur lgitimit vient dactes fonda-teurs forts et symboliques. Refuser lchec et renverser unetendance dfavorable en fait partie.

    La prise de risque, cest oser : les leaders sont aventuriers et

    entrepreneurs. Ils prennent linitiative, se lancent, avancent,construisent et forcment traversent des preuves qui engnral les font souffrir mais aussi grandir.

    6 - LA COMBATIVITCest une des qualits fortes desleaders : ne rien lcher (voir lesmessages dAim Jacquet lors dela Coupe du Monde 98, relayspar son capitaine de lpoqueDidier Deschamps). Tnacit,persvrance, abngation carac-

    trisent les leaders bien suivis. Leur dpense dnergie estcontagieuse : quand la "mayonnaise" prend, lquipe fait desexploits.La propension au dpassement est srement lie la force desmobiles inconscients, lintensit du dsir, au plaisir de la jouis-sance. Cest pourquoi il peut y avoir des rats dans la transmis-sion : le groupe ne suit pas toujours sil ne partage pas le mmedsir. Car qui dit effort dit sacrifice. Et la question se pose : aunom de quoi ?

    7 - LA REMISE EN CAUSELes leaders qui durent, qui fontprogresser leurs quipes, proc-dent par remises en cause. Ils sonthabitus :Analyser, dcrypter, diagnosti-

    quer.Tirer des enseignements.Proposer de nouvelles options,

    transformer.Faciliter les changements en crant des phases de transition.

    Les leaders bonifient, cest--dire quils cherchent amlio-rer : simplifier, faciliter, varier, innover. Ils sont inscri ts dans

    une forte pulsion de vie qui les porte au dsir de grandir, de

    faire bien, de faire mieux, de senrichir. Cest pourquoi on parlede "leaders positifs". Ils laborent des compromis traverslesquels ce qui est meilleur lemporte sur le ngatif, le mau-vais, le nuisible.Ils sont exigeants et optimistes sur le long terme mme si lsreconnaissent douter ou tre pessimistes sur le court terme.Ils ne sont ni suffisants, ni nafs, plutt ralistes. Ils ne se sures-timent pas.Le vcu des leaders est une partie de leur atout. Ils assument etacceptent ce vcu pour sappuyer dessus et rebondir, pas pours'y rfugier.

    8 - LA COMMUNICATIONSi le leader existe travers ce quil dcide,ce quil fait et les rsultats quil obtient, ilest aujourdhui de plus en plus jug,attendu et observ sur sa communica-tion. Ce quon dit nest pas neutre et onne peut pas ne pas interprter ce qui estdit par le leader. Dautant plus que cequil dit parle de lui, notamment dans la

    dimension motionnelle (voir les effets de "ptages de plomb"rpts). Le silence aussi peut-tre assourdissant quand onattend les ractions dun leader, qui n'arrivent pas (raction un chec, un drame, un dpart, un dlit, une accusation, etc...).Laisance et lhabilet dans la communication se travaillent,se faonnent. Cest devenu une obligation vu limportance dela caisse de rsonnance mdiatique pour tous les entraneurs etles dirigeants. Lart de communiquer participe maintenant delexercice de lautorit, donc de lascendant, donc de linfluencequon exerce, donc du leadership. Chacun son style. Gare auxeffets pervers du formatage et gare aussi limpulsivit commeau retrait, leffacement. Gare la langue de bois, faux recoursqui conduit souvent vers lambigut et les ennuis : perte decrdibilit et dgradation des relations. Bref, gare aux excs :la communication est lart du dosage entre ralit, sincrit,authenticit, matrise de soi, sens de la mesure et responsabi-lit.

    CONCLUSIONLexercice du leadership se traduit par la mise en uvre plus oumoins consciente des comportements constitutifs de lascen-dant quon exerce. Cest pourquoi le leadership est un ensem-ble composite, singulier, plus ou moins marqu (leader auto-ritaire, tenace, distant) ou nuanc (leader soucieux dqui-libre, constructif, gnreux). Le socle des comptences tech-niques et la force du dsir s'ajoutent pour apporter leurempreinte et colorer le leadership dune tonalit encore pluspersonnelle.

    (BEPF 2012-2014)

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    Dossier

    2

    Progresser sur le leadership passe par un diagnostic et uneprise de conscience, puis par des choix faire.

    Rflchir sur son propre leadership :- Son dsir.- Son motivation.- Ses origines.- Ses influences, ses modles.- Son vcu.- Ses effets (ce quen disent et en ressentent les autres).

    Faire une diagnostic avec la grille ci-jointe.

    Identifier les zones dexcs ou de carence, les zones errnes (maladresses).

    Se donner des objectifs de progrs cibls avec actioconcrtes exprimenter.

    Ecouter son propre dsir et ses mobiles pour exercer ce ledership (partant du principe que le mtier dentraneuhaut niveau ncessite une bonne dose de leadership).

    Lexercice du leadership/ Application pratique

    "Comment managent les grands coachs sportifs". Par Lionel Bellenger/ESF diteur"La confiance en soi". Par Lionel Bellenger/ESF diteur"Leaders, fous et imposteurs". Par Manfred Kets de Vries/ESKA"Quest-ce que les chefs ont de plus que nous ?". Par Ren Delamaire/Eyrolles"Le leadership partag". Par Edith Luc/presses Universitaires de Montral"Manager avec humour". Par Lionel Bellenger/Guide Management"Favoriser le travail en quipe par la coo pration". Par M.J. Couchaere/ESF diteur

    Conseils de lecture pour approfondir :

    TP P F TF

    0 EXPERTISE TECHNIQUE

    1 ENGAGEMENT

    2 ADAPTATION

    3 OUVERTURE

    4 COHESION / STAFF

    5 COMBATIVITE

    6 INITIATIVE / AUDACE

    7 REMISE EN CAUSE8 COMMUNICATION

    PROFIL DE LEADER

    Rfrence bibliographique:"Comment managent les grandcoachs sportifs", ESF diteur.www.lionelbellenger.fr

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    LE CAHIERDU COACH

    ENTRAINEMENTp. 36

    GARDIENp. 45

    SANTp. 46

    PRPARATIONPHYSIQUEp. 40

    JURIDIQUEp. 47STRATGIEp. 44

    FEMININEp. 42

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    ENTRAINEMENT

    Lappui-soutien-appel (du 3e joueur) estlune des combinaisons privilgiespour une animation offensive de qua-

    lit. Cest aussi la base du jeu en progres-

    sion, et ce en complment des conduites,des techniques dlimination, ou des drib-bles. Si on y ajoute les grands principes delanimation offensive que sont le jeu verslavant, le "voir et tre vu", le jeu dans lin-tervalle, lutilisation de la largeur et de laprofondeur, les dplacements coordonns,alternance "jeu court-jeu long", on obtientles ingrdients majeurs dune animationoffensive riche et diversifie.

    Pourquoi le porteursollicite-t-il un appui ?

    Pour permettre cet appui "demmenerson adversaire" (en direction du porteur)et ainsi librer un espace derrire lui quiprofitera un troisime joueur qui y fera unappel.

    Pour donner la possibilit au joueur enappui, sil est dans la zone de finition, detenter dliminer son adversaire (dans sondos) par une feinte ou un contrle orient,avant denchaner par un tir, une passe, ouune conduite visant aller au duel avec legardien.

    Pour faire bouger les lignes ou crer desintervalles dans la dfense adverse grceaux dplacements coordonns de ses qui-piers au moment de la passe.

    Quels choix pour lappui ?

    Il peut rendre le ballon au passeur. Cestlenchanement classique du "dos au jeupour face au jeu".

    Il peut liminer le joueur qui le marquegrce une feinte ou un contrle orientpour enchaner en se retrouvant "face au

    jeu".

    Il peut transmettre le ballon grce unedviation, par exemple, un 3me quipierqui propose un soutien ou qui effectue unappel dans un espace libre.

    Il peut rendre le ballon au passeur et pro-poser lui-mme une solution en faisant unappel dans la profondeur aprs avoir effec-tu une course "en banane" pour viter lehors-jeu et proposer un angle de passe plussimple effec tuer.

    Quels appels possiblespour les quipiers ?

    Lappel dans les couloirs qui permettra

    qui plus est dcarter le jeu et ainsi de pmettre une progression vers lavant, facilipar une densit de joueurs moindre.

    Les appels dans le dos de la dfense.

    Les appels coordonns des attaquants

    Les appels dans les intervalles

    Lappel du joueur lanc, venant de lrire et qui pourra ainsi crer le surnombNotez que la qualit des fausses pistappels ou appels/contre-appels dclencpar le joueur en appui seront des outils auimportants que la bonne ralisation dgestes techniques. Lintelligence du jouse traduit, quant elle, au moment du chqui doit tre laiss tous les acteurs decombinaison. Cette notion de choix doit cultive par le coach en vitant notammde limiter ses joueurs quelques schm"tlphons".

    A la base du jeu collectif ? Dans tous les matches et sans mme en

    tre conscients parfois, les joueurs utilisent cette combinaison de basequest la recherche, par le porteur, dun "appui" positionn devant lui(dos au jeu) avant de proposer le "soutien" face au jeu. Si on ajoute, cbinme, un troisime joueur qui dclenche un appel dans un espacelibre, on obtient le triptyque le plus rpandu dans le paysage dufootball moderne : lappui soutien appel. Reste savoir comment letravailler lentranement.

    Par Ali HELAL

    Conseiller Technique

    Dpartemental du district Flandre.

    Travailler lappui

    Avec des enfants, on privilgiera une pdagogie utilisant la dmonstration et lerespect des critres de ralisation. On leur laissera ensuite le choix des solutionsqui soffrent eux. Avec des adultes, la pdago gie sera active et base sur un ques-tionnement collectif. La vrit sortira de la concertation. Il faudra seulement insis-ter sur lidentification des starters.

    QUELLE PDAGOGIE SELON LA CATGORIE ?

    Ordonner le jeu collectif en possesion de balle. Prparer le jeu vers lavant Rechercher le jeu dans les couloirs Alterner jeu court/jeu long Acclrer le jeu (temps forts, tempfaibles), changements de rythme. Provoquer des dsquilibres dans bloc adverse en zone de progressio(intervalles) Dsquilibrer et finir une action ezone de finition Lecture collective du jeu

    LES OBJECTIFS DELAPPUI-SOUTIEN- APPE

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    Coordonner les dplacements (timing) des app uis, des soutiens, de lappel Etre distance de passe Prise dinfos par chacun des joueurs avant chaque raction. Avoir une matrise technique de qualit (contrles, passes) Dfinir des starters. Ils doivent tre assimils par tous les quipiers. Obligation de se dmarquer pour chacun des joueurs

    CRITRES DE RALISATION

    U13 / FOOTBALL DANIMATION

    Exercice 1- 2 X 3 joueurs + 2 gardiens

    - Lappui vient solliciter le ballon dans la zone centrale neutre

    - Remise au passeur

    - Simultanment appel du 3me quipier dans lespace pour aller au duelavec le GB

    - Le ballon part dans lautre sens

    - Rotation = sens inverse des aiguilles dune montre

    Exercice 2- 6 contre 6 + 2 gardiens (3 joueurs par zone et par quipe)

    - Le joueur qui propose un appui dans la zone neutre est inattaquable

    - But valable uniquement si enchainement appui-soutien-appel

    Evolution : Enlever la zone neutre et les appui-soutien-appel peuvent treraliss dans toutes les zone

    EN PRATIQUE

    soutien

    Retrouvez la sance du moisde ALI HELAL

    sur le mme thme

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    ENTRAINEMENT

    FOOT A 11

    Exercice 3Principe : enchainement de tches / 3 actions tires du match soenchanes

    - 8 joueurs (ou +) + 1 gardien

    - Rotation : Passe et suit ( lintrieur des carrs A et B, puis changment de carr ou travail aux postes

    Exigences : Qualit technique des passes + timing des appels

    Exercice 4 (forme joue)- 8 contre 8 + 2 gardiens

    - 1 point par appui-soutien-appel russi. But = 2 points si suite appui-soutien-appel

    Evolution 1 : appui-soutien-appel, jeu court, jeu long

    - 1 point par appui-soutien-appel avec changement dorientatiodu jeu (fixation dans un couloir et renversement de l'autre). But = 2 psi suite 1 c hangement dorientation du jeu avec appui-soutieappel.

    EN PRATIQUE

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    PRPARATION PHYSIQUE

    10 exercices avec

    Le "medecine ball" est un ballon lourdpouvant peser jusqu huit kilos. Trsutilis par les kinsithrapeutes pour

    rduquer un groupe musculaire, il per-met, dans le cadre dune pratique plus

    courante, de travailler le renforcementmusculaire, notamment celui de la cein-ture abdominale, si importante pour lefootballeur. Un travail ludique (les joueursapprcient) qui change des exercices tra-ditionniels dabdominaux. Il sagit ga-

    lement dun bon moyen damliorer lacoordination du footballeur puisque tousles groupes musculaires sont travaillsen synergie. Lutilisation de "medecineball" lentranement (avec un poids

    adapts leffort demand) peut inter-venir partir des U17, bien que certainsexercices basiques peuvent tre abordsen U15. Notez dans tous les cas que l erenforcement musculaire effectu avecce type de matriel savre coteux pour

    lorganisme. Aussi, outre le fait de rpecter la charge de travail (poids du blon et rptitions) ainsi que les tempsrcupration, il est conseill la fi n exercices ou de la sance deffect

    quelques tirements passifs des chamusculaires sollicites. Voil pour la thrie. En ce qui concerne la pr atique, vomaintenant dix exercices permettantfai re t ravai l ler vos joueurs avec d"medecine ball".

    Par Thierry PELLICIA

    Prparateur physique du FC Bourgoin-

    Jallieu (DH).

    Sous utilis. Quel local matriel ne renferme pas des "medecine baprenant la poussire ? Utiliss lors de la prparation physique estivaleils sont ensuite le plus souvent abandonns, nayant plus aucune utilitEt pourtant ! Voici quelques exercices permettant doptimiser le travde renforcement musculaire tout au long de la saison.

    EXERCICE 12 joueurs face face. La distance entre euxest dterminer en fonction du poids duMB (exemple en sniors : 5 mtres pour unMB de 2kg). Le lanc seffectue hauteur dela poitrine (passe "baslet") avec rceptionen position de gainage (un pied en avant).Variantes : lanc de bas en haut, de hauten bas comme sur des touches, de ctcomme au rugby, droite puis gauche.

    EXERCICE 2Travail en isomtrie des quadriceps, desabdos en gainage, et des triceps. Position dedpart : debout, jambes lgrement fl-chies, MB derrire la tte. Pousser vers lehaut avec les bras. Travail des triceps. Faire20 rptitions ( varier selon le poids duMB).

    EXERCICE 3La position de dpart est identique lexecice prcdent, mais on descend en squ(travail des quadriceps), les pieds plaAttention lcartement des appuis, potion stable, pieds lgrement carts, ddroit. Variante : ballon devant soit (brtendus) ou ct droit ou ct gauche.

    Quon se le dise : le "mdecine ball" nest pas un ballon comme les autres. Pas question de frapper dedans ou de jouer avec au pie(risques de lsions musculaires). Il doit tre manipul avec prcaution et sous le contrle dune personne comptente. Les mouvements raliss ne doivent pas tre trop brusq ues, mais prcis. Autres conseils : varier les exercices de m anire travailler difrentes parties du corps, et ne pas en abuser (charge de travail) afin dviter les douleurs musculaires, no tamment dorsaleNoubliez pas que les "medecine ball" permettent de faire travailler des muscles que les footballeurs (surtout en amateunont pas lhabitude de solliciter. Bref, si son efficacit savre indniable sur le plan du renforcement, le "mdecine ball" restun outil utiliser avec modration.

    A UTILISER AVEC MODRATION

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    EXERCICE 4Travail des ischios-jambiers et du gai-nage de la ceinture pelvienne. Positionde dpart genoux, "medecine ball"(lourd) maintenu entre les pieds serrs.Avancer le corps vers lavant jusquaudsquilibre et maintenir la position (dosdroit). Si le MB nest pas assez lourd, fairetenir les pieds par un autre joueur.

    EXERCICE 5Travail des adducteurs et des quadriceps.Position debout, jambes lgrement fl-chies. Le MB est maintenu entre lesjambes serres . Maintenir la position 1minute.

    EXERCICE 6Position allonge. Le MB est maintenuentre les jambes serres. Remonter 45.Maintenir la position 1 minute. Travaildes adducteurs et des abdominaux.

    EXERCICE 8Pos i t ion as s i se , MB la po i t r ine .Descendre et remonter en crunch.Travail des abdos droits. Contracter lesabdos sur le mouvement ascendant etles relcher sur le mouvement descen-dant. Travail des abdos droits. Si un par-tenaire tient les pieds, on travaille aussile psoas illiaque.

    EXERCICE 9Travail quadriceps-ischios en stato-dynamique. Dpart position statiqued e b o u t . M B d e r r i r e l a n u q u e .Descendre sur un angle de 45 60 .Maintenir la positio