vendredi 25 novembre 2016 farid chéhab, · pratiques, les pièces de viande ou de poisson qui...

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la cuisine du terroir. Puis il suit des cours dans l’Atelier des chefs, spécialisé dans des formations professionnelles culinaires. Retour au hommos, mais à la carotte « Les années ont passé. J’ai voulu rentrer au Liban parce que les êtres et les choses qu’on aime ne sont pas éternels. Et parce que je savais ce que je voulais faire. » L’appel du palais, dont il aime dire qu’il « a des humeurs » et du cœur. Pour plus de légitimité, il rejoint, cerise sur son macaron, les ateliers du grand Alain Ducasse pour une formation intensive suivie de stages. Armé de sa détermination, de son instinct et de ses presque trente ans, il se lance alors, avec ses partenaires, sa sœur Mayssa, ainsi que Zein Rachidi et sa femme, dans le projet : « Un service catering de luxe, parce que ouvrir un restaurant imposait des frais opérationnels trop lourds dans une situation régionale confuse. » En trois ans, Farid Chéhab a imposé sa signature dans des plats créés ou revisités, des hommos à la carotte ou des moutabbal de koussa. « J’abandonne souvent ma feuille de route. Je n’ai jamais suivi une recette ou acheté un livre de cuisine », avoue-t-il. Sa cuisine méditerranéenne est « orien- tée sur le produit et la modernisation de certaines recettes », toujours soulignée d’un beau dressage. Il a animé plusieurs émissions télévisées à la LBC et la Future TV et a décroché en 2015 une médaille d’or au concours du meilleur plat libanais à Horeca pour son « riz au poulet façon risotto ». Il y a un mois, il était invité à Porto Rico pour faire partie du premier festival libano-portoricain, un événement organisé par la communauté libanaise, comprenant des cours et ateliers de cuisine. Même la télévision nationale El Nuovo Dia s’est fait un plaisir de le recevoir ! « J’aime quand le plat parle de lui-même », dit-il en résumant ainsi sa passion et ses objectifs. Et il en parle dél- icieusement bien… Au premier contact, il évoque la fraîcheur d’une « salade aux brocolis frais et edamame ». En découvrant son parcours, on a la saveur d’un « risotto aux langoustines et au safran ». Une heure de discussion plus tard, saupoudrée de mots sucrés- salés, c’est d’un « grand macaron avec crème lime, menthe, yuzu et tartare de fruits rouges » dont on rêve, relevé d’un café ristretto. Ce menu est inspiré de celui qu’il propose à ses clients pour des événements, des dîners ou des mariages, sous son label Kitchen Central. Depuis 2013, Farid Chéhab officie dans sa cuisine comme un (grand) chef de gare (1 mètre 90). Le mot Central a été choisi pour évoquer ce lieu de rencontre et de passage, en veste de chef immaculée, mais sans la toque, « c’est dépassé », dit-il, tranchant avec sa barbe rebelle de quelques jours. Ce jeune homme a troqué la finance pour la gastronomie, animé par une gourmandise des choses et une curiosité de nouvelles saveurs et d’émotions. Il aurait pu choisir les lettres, la famille de sa mère a fondé la Librairie Antoine. Il a d’abord préféré les chiffres. « Ce n’est pas par désamour que j’ai shifté, confie-t-il. Arrivé à Paris, j’ai commencé à tomber amoureux de la cuisine. » Lorsqu’il choisit de prendre la tangente, le pari est difficile et le choix courageux, de quitter un métier qui marche bien. L’analyste qui a occupé un poste managérial dans différentes grandes banques d’investissement en France s’essaye alors timidement derrière les fourneaux. « J’avais une cuisine très sympa dans mon appartement. J’ai trouvé que c’était un bon argument pour charmer les filles ! Je me souviens de ma première expérience culinaire. Elle a eu lieu en 2005. J’ai roulé des wara’ enab à ma mère ! » confie-t-il en souriant. « J’ai profité de la multitude d’expériences culinaires que Paris propose… Et puis, chaque dimanche, avec mon ami Karim Hermès, nous avions pris l’habitude de préparer des brunchs, auxquels étaient conviées des personnes qu’on ne connaissait pas, via l’application Small world. On choisissait un thème et on inventait de nouvelles recettes. » En même temps, Farid Chéhab s’offre des week-ends culinaires dans toutes les régions de France, à la découverte de Farid Chéhab, CHEF CUISINIER, 32 ANS Ce qu’il Déteste UN ACTEUR/UNE ACTRICE DÉTESTÉ(E) ? Adam Sandler /Drew Barrymore. UN CHANTEUR/UNE CHANTEUSE DÉTESTÉ(E) ? Bieber/Spears. UN ÉCRIVAIN DÉTESTÉ ? Boulgakov. UN PEINTRE DÉTESTÉ ? Juan Romano Chucalescu (inspiré d’un sketch des Inconnus). UNE COULEUR DÉTESTÉE ? Jaune et fuchsia. UN PLAT DÉTESTÉ ? La moujaddara. UN TRAIT DE CARACTÈRE DÉTESTÉ ? L’avarice. UNE VILLE DÉTESTÉE ? Le Caire. UN ANIMAL DÉTESTÉ ? La chauve-souris. UN ÉMOTICONE DÉTESTÉ ? La nourriture (jamais appétissante). UN ALCOOL DÉTESTÉ ? La tequila. UNE TÂCHE MÉNAGÈRE DÉTESTÉE ? Le repassage. UN COMPLIMENT DÉTESTÉ ? Jamais J. UNE PARTIE DE VOTRE ANATOMIE DÉTESTÉE ? Mes oreilles. UN OUTIL TECHNOLOGIQUE DÉTESTÉ ? Le iPhone. Maryse Naufal SA MÈRE Du plus loin que je me souvienne, pas plus haut que trois pommes, Farid réclamait à grands cris : « Pâte à modeler ! » Installé à la cuisine à côté de moi qui mijotais avec amour son plat préféré, il transformait sa pâte à modeler en tartes appétissantes mul- ticolores et de vagues formes vertes censées être des feuilles de vigne farcies... C’était sa passion. Petit, Farid devenu grand a suivi de brillantes études à l’AUB en gestion, puis en France à l’Essec. Tout le destinait aux finances. Mais tout finance qu’il était, et sociable, il invitait à dîner ses copains et s’ingéniait à inventer des recettes riches en épices et en goûts contrastés. Six ans plus tard, le voilà revenu à ses premières amours : Kitchen Central est né, non sans avoir trimé d’abord à l’école d’Alain Ducasse et dans ses restaurants. Mayssa Chéhab SA SŒUR Aussitôt débarqué au Liban, après avoir passé toutes ces années à Paris, Farid m’a fait part de ses plans, et j’ai directement vu sa motivation et sa détermination. Connaissant Farid et sa ténacité, j’étais automatiquement convain- cue qu’il ferait tout pour que son projet voie le jour. Farid a toujours été passionné par le monde Dans le cadre de Généra- tion Orient, et en par- tenariat avec la Société Générale de Banque au Liban (SGBL), L’Orient-Le Jour va braquer chaque mois tous les projecteurs (papier et web) sur un artiste (âgé de maximum 35 ans), toutes disciplines confondues (cinéma, mu- siques, peinture, sculpture, photo, illustration, street art, danse, mode, design, architecture, cuisine, etc.), et lui faire sa campagne sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, YouTube, Snap- chat…) pendant 30 jours, jusqu’à la date de publica- tion du prochain artiste. Chaque mois de novembre, douze artistes (cette année, juste six, puisque nous avons commencé en mai) seront en lice pour le prix L’OLJ-SGBL (5000 USD le 1er, 2000 USD le 2e et 1000 USD le 3e). Les lecteurs de L’OLJ voteront à 50%, et le vote d’un jury (L’OLJ, SGBL et grands noms/experts du monde artistique) compt- era pour les 50% restants. Ce qu’en dit le professeur - CHEF XAVIER BOURIOT J’ai eu Farid comme élève lors de son passage au centre de formation d’Alain Ducasse, dans le cadre du programme de reconver- sion de huit semaines. Il a travaillé avec moi durant deux semaines, traitant pour l’une de « viandes et volailles » et pour l’autre de « poissons et crustacés ». Ce n’était probablement pas l’élève le plus doué dans le maniement d’un couteau ! Il a fallu lui ensei- gner les gestes techniques de base afin de l’amener le plus possible vers l’autonomie, et surtout la réalisation de son projet. Mais c’est très plaisant, pour un chef comme moi, d’avoir des personnes telles que lui avec cette soif d’apprendre qui donne envie de lui donner encore plus. J’ai probablement été quelquefois très exigeant… Farid étant débutant, je me souviens que lors des exercices pratiques, les pièces de viande ou de poisson qui devaient être traitées pour les recettes étaient pour lui une découverte quotidi- enne. Il a toujours fait de son mieux pour arriver au résultat final, en étant, souvent, très exigeant avec lui-même. Je tire une cer- taine fierté de l’avoir eu comme élève lorsque je vois ce qu’il est, aujourd’hui, capable de réaliser dans sa société Kitchen Central. XAVIER BOURIOT EST CHEF EXÉCUTIF ET CONSULTANT, MEMBRE DES DISCIPLES D’ESCOFFIER. Ce qu’en dit le maître - CHEF RUI MARTINS J’ai rencontré Farid au centre de formation pour professionnels du groupe Alain Ducasse, lors de la formation intensive en huit semaines qui permet d’obtenir des bases solides et les fondamentaux de la cuisine. Il est arrivé avec une énergie débordante et une envie de comprendre et maîtriser la cuisine vue par Alain Ducasse. Mon but était de lui faire comprendre que la cuisine, ce n’était pas simplement de cuisiner comme à la maison, mais d’avoir une technicité et une méthodologie permettant de planifier et d’organiser sa journée de travail, de maîtriser les coûts et de confectionner des cartes cohérentes avec l’environnement dans lequel la cuisine est délivrée. Farid avait déjà un projet bien précis post-formation, réelle source d’inspiration au quotidien pour lui. Il est ce que l’on appelle dans le langage familier un « bourreau de travail », têtu et obstiné, ce qui dans ce métier est un atout majeur pour réussir. Au bout de ces quelques semaines de formation j’ai constaté qu’il était devenu un leader et tirait le groupe vers le haut. Il a su prendre la majorité des initiatives pour la création du menu final qui a été un réel succès, reconnu par les membres du jury lors du déjeuner de clôture de la formation. RUI MARTINS EST CHEF EXÉCUTIF ET CONSULTANT, ET GÉRANT DE « COOK AVEC MOI ». culinaire. C’est de cette passion qu’il puise sa force. Lorsqu’il se fixe un objectif, il s’obstine à ras- sembler toutes les informations nécessaires, et va jusqu’à suivre les formations requises pour créer un plan d’action professionnel et concis afin de mener ses idées à terme. Son expérience profession- nelle, son savoir, son intelligence émotionnelle et surtout son cour- age font de lui un entrepreneur exceptionnel, et une personne que je suis fière d’avoir pour frère. Karim Hermès SON AMI D’ENFANCE Je connais Farid depuis ma plus tendre enfance et j’ai toujours été fasciné par son savoir et sa grande sensibilité. Farid a beaucoup voyagé et s’est imprégné des cul- tures et des gens qu’il a connus. Lorsque nous étions étudiants à Paris, j’ai découvert sa vocation pour la cuisine. Nous allions tous les dimanches matin faire le marché et nous nous affairions à préparer le déjeuner pour les amis que nous recevions dans la plus grande tradition libanaise. Tout dans sa cuisine est l’expression de l’impact de ses rencontres, de ses voyages et de sa personnalité. J’ai vraiment hâte de retourner der- rière les fourneaux à ses côtés. Malek Bou Habib SON AMI ET COMPLICE J’ai connu Farid à l’école. Nous avions trois ans. Depuis, nous avons grandi, mûri, mais nous n’avons pas vraiment changé. Farid est toujours le même : aventureux, passionné, gé- néreux. Pourquoi avoir quitté la France pour revenir dans un Liban en crise ? L’aventure ! Pourquoi avoir laissé une carrière en finance pour une vie derrière les fourneaux ? La passion ! Pour- quoi tant de couleurs, tant de goût et d’inspiration (et de calories !) dans ses plats ? La générosité ! Mais ce n’est pas tout. Parce que Farid est aussi (et même surtout) un bûcheur. Un travailleur acha- rné. Chaque visite que je fais chez lui est rémunérée en nature : une douzaine de macarons. Goûtez à ses macarons caramel-beurre salé, et vous comprendrez...  Zein Rachidi AMI ET PARTENAIRE DANS KITCHEN CENTRAL Farid et moi sommes amis depuis plus de 20 ans, camarades de classe au Collège Louise Wegmann et partenaires dans le travail depuis 3 ans. J’ai découvert à Paris un Farid financier non seulement bosseur et déterminé, mais aussi bon vivant et profondé- ment passionné de cuisine. Il avait déjà la capacité de préparer des déjeuners pour plus de 40 person- nes, en passant du risotto au plat traditionnel libanais. J’admirais ce talent ! Peu de personnes de notre génération sont capables de cela. 15 vendredi 25 novembre 2016 « LA CUISINE DE MON APPARTEMENT ÉTAIT UN BON ARGUMENT POUR CHARMER LES FILLES. » Ce qu’en dit lA famille Page réalisée par Carla HENOUD

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la cuisine du terroir. Puis il suit des cours dans l’Atelier des chefs, spécialisé dans des formations professionnelles culinaires.

Retour au hommos, mais à la carotte« Les années ont passé. J’ai voulu rentrer au Liban parce que les êtres et les choses qu’on aime ne sont pas éternels. Et parce que je savais ce que je voulais faire. » L’appel du palais, dont il aime dire qu’il « a des humeurs » et du cœur. Pour plus de légitimité, il rejoint, cerise sur son macaron, les ateliers du grand Alain Ducasse pour une formation intensive suivie de stages.Armé de sa détermination, de son instinct et de ses presque trente ans, il se lance alors, avec ses partenaires, sa sœur Mayssa, ainsi que Zein Rachidi et sa femme, dans le projet : « Un service catering de luxe, parce que ouvrir un restaurant imposait des frais opérationnels trop lourds dans une situation

régionale confuse. » En trois ans, Farid Chéhab a imposé sa signature dans des plats créés ou revisités, des hommos à la carotte

ou des moutabbal de koussa. « J’abandonne souvent ma feuille de route. Je n’ai jamais suivi une recette ou acheté un livre de cuisine », avoue-t-il. Sa cuisine méditerranéenne est « orien-tée sur le produit et la modernisation de certaines recettes », toujours soulignée d’un beau dressage. Il a animé plusieurs émissions télévisées à la LBC et la Future TV et a décroché en 2015 une médaille d’or au concours du meilleur plat libanais à Horeca pour son « riz au poulet façon risotto ». Il y a un mois, il était invité à Porto Rico pour faire partie du premier festival libano-portoricain, un événement organisé par la communauté libanaise, comprenant des cours et ateliers de cuisine. Même la télévision nationale El Nuovo Dia s’est fait un plaisir de le recevoir ! « J’aime quand le plat parle de lui-même », dit-il en résumant ainsi sa passion et ses objectifs. Et il en parle dél-icieusement bien…

Au premier contact, il évoque la fraîcheur d’une « salade aux brocolis frais et edamame ». En découvrant son parcours, on a la saveur d’un « risotto aux langoustines et au safran ». Une heure de discussion plus tard, saupoudrée de mots sucrés- salés, c’est d’un « grand macaron avec crème lime, menthe, yuzu et tartare de fruits rouges » dont on rêve, relevé d’un café ristretto. Ce menu est inspiré de celui qu’il propose à ses clients pour des événements, des dîners ou des mariages, sous son label Kitchen Central.Depuis 2013, Farid Chéhab officie dans sa cuisine comme un (grand) chef de gare (1 mètre 90). Le mot Central a été choisi pour évoquer ce lieu de rencontre et de passage, en veste de chef immaculée, mais sans la toque, « c’est dépassé », dit-il, tranchant avec sa barbe rebelle de quelques jours. Ce jeune homme a troqué la finance pour la gastronomie, animé par une gourmandise des choses et une curiosité de nouvelles saveurs et d’émotions. Il aurait pu choisir les lettres, la famille de sa mère a fondé la Librairie Antoine. Il a d’abord préféré les chiffres. « Ce n’est pas par désamour que j’ai shifté, confie-t-il. Arrivé à Paris, j’ai commencé à tomber amoureux de la cuisine. »Lorsqu’il choisit de prendre la tangente, le pari est difficile et le choix courageux, de quitter un métier qui marche bien. L’analyste qui a occupé un poste managérial dans différentes grandes banques d’investissement en France s’essaye alors timidement derrière les fourneaux. « J’avais une cuisine très sympa dans mon appartement. J’ai trouvé que c’était un bon argument pour charmer les filles ! Je me souviens de ma première expérience culinaire. Elle a eu lieu en 2005. J’ai roulé des wara’ enab à ma mère ! » confie-t-il en souriant. « J’ai profité de la multitude d’expériences culinaires que Paris propose… Et puis, chaque dimanche, avec mon ami Karim Hermès, nous avions pris l’habitude de préparer des brunchs, auxquels étaient conviées des personnes qu’on ne connaissait pas, via l’application Small world. On choisissait un thème et on inventait de nouvelles recettes. » En même temps, Farid Chéhab s’offre des week-ends culinaires dans toutes les régions de France, à la découverte de

Farid Chéhab,CHEF CUISINIER, 32 ANS

Ce qu’ilDétesteUN ACTEUR/UNE ACTRICE DÉTESTÉ(E) ? Adam Sandler /Drew Barrymore.

UN CHANTEUR/UNE CHANTEUSEDÉTESTÉ(E) ?Bieber/Spears.

UN ÉCRIVAIN DÉTESTÉ ? Boulgakov.

UN PEINTRE DÉTESTÉ ? Juan Romano Chucalescu (inspiré d’un sketch des Inconnus).

UNE COULEUR DÉTESTÉE ?Jaune et fuchsia.

UN PLAT DÉTESTÉ ? La moujaddara.

UN TRAIT DE CARACTÈRE DÉTESTÉ ?  L’avarice.

UNE VILLE DÉTESTÉE ?Le Caire. 

UN ANIMAL DÉTESTÉ ?La chauve-souris.

UN ÉMOTICONE DÉTESTÉ ?La nourriture (jamais appétissante).

UN ALCOOL DÉTESTÉ ? La tequila.

UNE TÂCHE MÉNAGÈRE DÉTESTÉE ? Le repassage.

UN COMPLIMENT DÉTESTÉ ? Jamais J.

UNE PARTIE DE VOTRE ANATOMIE DÉTESTÉE ?Mes oreilles.

UN OUTIL TECHNOLOGIQUE DÉTESTÉ ?Le iPhone.

Maryse NaufalSA MÈREDu plus loin que je me souvienne, pas plus haut que trois pommes, Farid réclamait à grands cris : « Pâte à modeler ! » Installé à la cuisine à côté de moi qui mijotais avec amour son plat préféré, il transformait sa pâte à modeler en tartes appétissantes mul-ticolores et de vagues formes vertes censées être des feuilles de vigne farcies... C’était sa passion. Petit, Farid devenu grand a suivi de brillantes études à l’AUB en gestion, puis en France à l’Essec. Tout le destinait aux finances. Mais tout finance qu’il était, et sociable, il invitait à dîner ses copains et s’ingéniait à inventer des recettes riches en épices et en goûts contrastés. Six ans plus tard, le voilà revenu à ses premières amours : Kitchen Central est né, non sans avoir trimé d’abord à l’école d’Alain Ducasse et dans ses restaurants. 

Mayssa ChéhabSA SŒURAussitôt débarqué au Liban, après avoir passé toutes ces années à Paris, Farid m’a fait part de ses plans, et j’ai directement vu sa motivation et sa détermination. Connaissant Farid et sa ténacité, j’étais automatiquement convain-cue qu’il ferait tout pour que son projet voie le jour. Farid a toujours été passionné par le monde

Dans le cadre de Généra-tion Orient, et en par-tenariat avec la Société Générale de Banque au Liban (SGBL), L’Orient-Le

Jour va braquer chaque mois tous les projecteurs (papier et web) sur un artiste (âgé de maximum 35 ans), toutes disciplines

confondues (cinéma, mu-siques, peinture, sculpture, photo, illustration, street art, danse, mode, design, architecture, cuisine, etc.),

et lui faire sa campagne sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, YouTube, Snap-chat…) pendant 30 jours,

jusqu’à la date de publica-tion du prochain artiste. Chaque mois de novembre, douze artistes (cette année, juste six, puisque nous

avons commencé en mai) seront en lice pour le prix L’OLJ-SGBL (5000 USD le 1er, 2000 USD le 2e et 1000 USD le 3e). Les lecteurs de

L’OLJ voteront à 50%, et le vote d’un jury (L’OLJ, SGBL et grands noms/experts du monde artistique) compt-era pour les 50% restants.

Ce qu’en dit le professeur - CHEF XAVIER BOURIOTJ’ai eu Farid comme élève lors de son passage au centre de formation d’Alain Ducasse, dans le cadre du programme de reconver-sion de huit semaines. Il a travaillé avec moi durant deux semaines, traitant pour l’une de « viandes et volailles » et pour l’autre de « poissons et crustacés ». Ce n’était probablement pas l’élève le plus doué dans le maniement d’un couteau ! Il a fallu lui ensei-gner les gestes techniques de base afin de l’amener le plus possible vers l’autonomie, et surtout la réalisation de son projet. Mais c’est très plaisant, pour un chef comme moi, d’avoir des personnes telles que lui avec cette soif d’apprendre qui donne envie de lui donner encore plus. J’ai probablement été quelquefois très exigeant… Farid étant débutant, je me souviens que lors des exercices pratiques, les pièces de viande ou de poisson qui devaient être traitées pour les recettes étaient pour lui une découverte quotidi-enne. Il a toujours fait de son mieux pour arriver au résultat final, en étant, souvent, très exigeant avec lui-même. Je tire une cer-taine fierté de l’avoir eu comme élève lorsque je vois ce qu’il est, aujourd’hui, capable de réaliser dans sa société Kitchen Central.

XAVIER BOURIOT EST CHEF EXÉCUTIF ET CONSULTANT, MEMBRE DES DISCIPLES D’ESCOFFIER.

Ce qu’en dit le maître- CHEF RUI MARTINSJ’ai rencontré Farid au centre de formation pour professionnels du groupe Alain Ducasse, lors de la formation intensive en huit semaines qui permet d’obtenir des bases solides et les fondamentaux de la cuisine. Il est arrivé avec une énergie débordante et une envie de comprendre et maîtriser la cuisine vue par Alain Ducasse. Mon but était de lui faire comprendre que la cuisine, ce n’était pas simplement de cuisiner comme à la maison, mais d’avoir une technicité et une méthodologie permettant de planifier et d’organiser sa journée de travail, de maîtriser les coûts et de confectionner des cartes cohérentes avec l’environnement dans lequel la cuisine est délivrée. Farid avait déjà un projet bien précis post-formation, réelle source d’inspiration au quotidien pour lui. Il est ce que l’on appelle dans le langage familier un « bourreau de travail », têtu et obstiné, ce qui dans ce métier est un atout majeur pour réussir. Au bout de ces quelques semaines de formation j’ai constaté qu’il était devenu un leader et tirait le groupe vers le haut.Il a su prendre la majorité des initiatives pour la création du menu final qui a été un réel succès, reconnu par les membres du jury lors du déjeuner de clôture de la formation.

RUI MARTINS EST CHEF EXÉCUTIF ET CONSULTANT, ET GÉRANT DE « COOK AVEC MOI ».

culinaire. C’est de cette passion qu’il puise sa force. Lorsqu’il se fixe un objectif, il s’obstine à ras-sembler toutes les informations nécessaires, et va jusqu’à suivre les formations requises pour créer un plan d’action professionnel et concis afin de mener ses idées à terme. Son expérience profession-nelle, son savoir, son intelligence émotionnelle et surtout son cour-age font de lui un entrepreneur exceptionnel, et une personne que je suis fière d’avoir pour frère.

Karim HermèsSON AMI D’ENFANCEJe connais Farid depuis ma plus tendre enfance et j’ai toujours été fasciné par son savoir et sa grande sensibilité. Farid a beaucoup voyagé et s’est imprégné des cul-tures et des gens qu’il a connus. Lorsque nous étions étudiants à Paris, j’ai découvert sa vocation pour la cuisine. Nous allions tous les dimanches matin faire le marché et nous nous affairions à préparer le déjeuner pour les amis que nous recevions dans la plus grande tradition libanaise. Tout dans sa cuisine est l’expression de l’impact de ses rencontres, de ses voyages et de sa personnalité. J’ai vraiment hâte de retourner der-rière les fourneaux à ses côtés.

Malek Bou HabibSON AMI ET COMPLICEJ’ai connu Farid à l’école. Nous avions trois ans. Depuis, nous

avons grandi, mûri, mais nous n’avons pas vraiment changé. Farid est toujours le même : aventureux, passionné, gé-néreux. Pourquoi avoir quitté la France pour revenir dans un Liban en crise ? L’aventure ! Pourquoi avoir laissé une carrière en finance pour une vie derrière les fourneaux ? La passion ! Pour-quoi tant de couleurs, tant de goût et d’inspiration (et de calories !) dans ses plats ? La générosité ! Mais ce n’est pas tout. Parce que Farid est aussi (et même surtout) un bûcheur. Un travailleur acha-rné. Chaque visite que je fais chez lui est rémunérée en nature : une douzaine de macarons. Goûtez à ses macarons caramel-beurre salé, et vous comprendrez...  

Zein RachidiAMI ET PARTENAIRE DANS KITCHEN CENTRALFarid et moi sommes amis depuis plus de 20 ans, camarades de classe au Collège Louise Wegmann et partenaires dans le travail depuis 3 ans. J’ai découvert à Paris un Farid financier non seulement bosseur et déterminé, mais aussi bon vivant et profondé-ment passionné de cuisine. Il avait déjà la capacité de préparer des déjeuners pour plus de 40 person-nes, en passant du risotto au plat traditionnel libanais. J’admirais ce talent ! Peu de personnes de notre génération sont capables de cela.

15vendredi 25 novembre 2016

« LA CUISINE DE MON APPARTEMENT ÉTAIT UN BON ARGUMENT POUR

CHARMER LES FILLES. »

Ce qu’en dit lA famille

Page réalisée par Carla HENOUD