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1 Utiliser les données pour comprendre et agir 26 mars 2015 V. Tellier [email protected] Anne-catherine guio iweps A. Billiet [email protected] Congrès ORS 2008

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Utiliser les données pour comprendre et agir26 mars 2015

V. Tellier [email protected] guio iwepsA. Billiet [email protected]

Con

grè

s O

RS 2

008

Plan de la présentation

� Les inégalités sociales de santé (ISS)

� L’utilisation des chiffres pour comprendre

� L’utilisation des chiffres pour choisir

� L’utilisation des chiffres pour évaluer

2

La santé des enfants : un équilibre entre facteurs protecteurs et délétères qui commence tôt3

Distributions sociales des déterminants de santé

Les chiffres pour comprendre

� Modèle de référence: modèle écologique, modèle causal

� Indicateurs de santé: mesure de l’ampleur du problème: le qui et le quoi

� Intelligence collective : identification des hypothèses à vérifier interprétation des résultats, le combien et le pourquoi

4

Les déterminants de la santé ne sont pas dans le champ de la médecine

Modèle

de Dahlgren et

Whitehead : variété

et complexité des

déterminants de la

santé

ISS et lien avec la

justice sociale

5

Les inégalités commencent tôt

Figure 10 : Distribution des naissances vivantes prématurées (N=91 738) et des

petits poids de naissances (N=91 702) selon le niveau d’instruction de la

mère Wallonie, 2008-2010

Petit truc data: Notion de proxy

À l’encontre des clichés….☺!

Figure 8 : Distribution des naissances vivantes prématurées (N=114 440) et des

petits poids de naissance (N=114 391) selon la nationalité de la mère à

l’accouchement Wallonie, 2008-2010

Accueil en milieu subventionné

44,2

42,4

39,9

36,2

35,4

35

34,7

34,5

32,4

32,1

30,2

29,9

25,1

24,6

24,6

22,1

21,8

21,6

19,7

0 10 20 30 40 50

Nivelles

Arlon

Virton

Marche

Tournai

Namur

Waremme

Neuchateau

Mouscron

Huy

Dinant

Ath

Soignies

Verviers

Liège

Thuin

Mons

Charleroi

Philippeville

taux de couverture en places d'accueil 2010

(nb places d'accueil/nb enfant 3m à 2ans 1/2Source: synergie en santé, cahier de l’enfance

Les facteurs de risques se cumulent à un moment donné

1

2,08

1

1,00

1,27

1

1,24

1,46

1,69

1,20

1

1,27

1,53

1,55

1

1,74

3,78

1

1,19

0 1 2 3 4

TransitionQualification

LibreOfficiel

Communal

Employée qualifiée ou cadreEmployée peu ou moyennement qualifiée

Ouvrière qualifiéeOuvrière peu ou pas qualifiée

Inactive,femme au foyer, étudiante

Employé qualifié ou cadreEmployé peu ou moyennement qualifié

Ouvrier qualifiéOuvrier peu ou pas qualifié

11 ans13 ans16 ans

GarçonsFilles

Filiè

red'e

nsei

gn

emen

t

Typ

ed'e

nsei

gn

emen

t

Ca

tégor

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pro

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ère

Ca

tégor

ieso

cio-

pro

fess

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du

pèr

eG

roup

ed'â

ge

Sex e

Odds ratio

N = 1012

Association entre le fait d’avoir un indice CAOF > 0 (bouche atteinte) et le sexe, la catégorie d’âge, la catégorie socio-professionnelle du père, la catégorie socio-professionnelle de la mère, le réseau d’enseignement et le type d’enseignement (N=1231) Province de luxembourg

Cumul au cours de la vie10

Harper, 2002; Park 2013; Chen et Hongbin, 2009; Mckee,2010; Graham 2011; …

u2

Diapositive 10

u2 concernant l'enfant la problématique devient un peu plus complxe pour deux raisons: il y a d'une part 'leffet cumulatif: le fait que les difficultés rencontrées dans l'enfance vont influencer tout le reste de la vie,

et il y a aussi la grande vulnérabilité à l'environnement, la perméabilité à ces facteurs positifs ou négatifs poru la santé .u36263; 16-04-14

Le cumul, parfois irréversible

21% 24%35% 36%

43%50%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

10-12 ans 13-15 ans 16 ans et plus 10-12 ans 13-15 ans 16 ans et plus

lepère travaille lepère ne travaille pas

CAOF>=5

1<=CAOF<5

CAOF=0

11

Répartition des jeunes selon l’âge et l’indice CAOF quand le père travaille et quand il ne travaille pas

Source: OSH, CSSV, 2005

Notion de gradient social:

� Tout le monde est concerné

� On veut réduire la pente, la taille des marches, la complexité de l’escalier: on veut plus de cohésion sociale

� Justifie l’intervention en promotion de la santé: il ne s’agit pas de liberté individuelle de choix car les déterminants sous-jacents sont inéquitablement distribués:

On n’est pas des pigeons ?

� Quels modèles de société derrière nos choix « de ne pas culpabliser »

� De financer les activités culturelles de l’école

13

Petit truc data:• D’où viennent les chiffres, • Qui paie l’étude,• Quel protocole, • questionnaire, échantillon

Le niveau individuel se conjugue aux situations de vie

14

Marmot Review, www.instituteofhealthequity.org

Toujours bien regarder l’axe des y

Taux de mortinatalité et de mortalité infantile selon le nombre de revenus dans le ménage, Région bruxelloise 2009-2010

15

Gradient et milieu familial

Gradient dans le milieu de vie16

Niv. socio-éco élevé

Niv. socio-éco faible

(niveau de chômage, d’instruction et revenu)

D’où part l’axe des y?

OSH - CSSV 2000-2001

Gradient social17

Proportion de jeunes ayant déjà consommé du cannabis

19,6

35,734,5

38,7 39,6

22,6

31,332,4 33,1

35,2

12,1

20,3

24,7

20,519,3

15,4

25,828

26,725

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

1994 1998 2002 2006 2010

%

Secondaire technique etartistique

Secondaire professionnel

Secondaire général

Total Secondaire

Evolution de la proportion d’expérimentateurs du cannabis en Wallonie

La moyenne / le gradient

Indicateurs de santé en Wallonie, d’après les données HBSC 2010

18

Quand on parle d’inégalités, on n’utilise pas les moyennes

Problèmes de santé signalés par les enfants: l’importance des écarts19

Bilan Innocenti 9, Enquête 2005-2006, Unicef, 2010

� Distribution : éviter les moyennes

� Distribution par rapport à un seuil significatif: ex: niveau de pauvreté

� Distribution significative de la population: ex 20% les plus pauvres

� Coefficient de variation

� Un territoire où il y a beaucoup d’inégalités, d’hétérogénéité : à la fois un handicap et une richesse

� Attention à ce qu’on compare:

� Gommer les effets de la structure de la population

� Vérifier que les seuils sont bien au même endroit !

Faire les bonnes analyses

La pauvreté des enfants et l’intensité de

l’emploi

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Income poor AND high WI ]0,55-1]Income poor AND intermediate WI ]0,2-0,55]Income poor AND very low WI [0-0,2]

21

Source: EU-SILC 2011

Familles monoparentales: impact sur le lien entre

intensité du travail et déprivation des enfants

Le risque de déprivation des enfants décline avec l’intensité au travilmais moins lorsqu’ils’agit d’une famillemonoparentale

Dans les famillesmonoparentales, le risque de pauvretéreste élevé même si le parent travaille

22

Source: EU-SILC 2009

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Ch

ild

-sp

eci

fic

MD

3+

ris

k (

%)

Hhd work intensity (3 groups)

Singleparents

Otherhouseholdswithchildren

Parents’ country of birth and child deprivation risk

Le risque de déprivation des enfants est plus élevé en Blegique lorsque les parents ne sont pas issus d’un pays européen, à intensité de travail égal

Notons qu’en Belgique, le risqued’être en faible intensité de travail est beaucoup plus élevépour ces familles non européennes que la moyenneeuropéenne (40% vs 18%)

23

Source: EU-SILC 2009

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Ch

ild

-sp

eci

fic

MD

3+

ris

k (

%)

Hhd work intensity (3 groups)

EU

Non-EU

Retrouver du travail permet de sortir de la pauvretédans (seulement) un cas sur 2 (6/10 en Belgique)

Source: Thévenot (2014)

Les chiffres pour choisir

� Quelles actions

� Quelles caractéristiques pour notre action

� Sur quelles bases peut-on démarrer (ressources individuelles, collectives, sociales)

25

La décision

� Initiateur; question de base vs objectif de base

� Stake holders

26

financeurs

techniciens

Pouvoirs publics

politiques

bénéficiaires

� Numérateur: exemples et questions

� Distinction entre obésité et excès de poids par ex

� Age de la mère pour les grossesses précoces

� Que fait-on des non réponses

� Dénominateur

� Ex:% d’obèses parmi les wallons: bien définir ce qu’est un wallon! (a-t-on ôté des personnes de l’échantillon, qui, comment, pourquoi)

Choisir les bonnes variables et les bons seuils

Littéracie en santé et empowerment

� Capacité de mobiliser ses ressources pour optimiser sa situation de santé

� Dépend du niveau d’instruction mais encore plus du niveau socio-économique

� Ne se résout pas en une génération

� Fortement affecté par les émotions

28

OSH - CSSV 2000-2001

L’importance des différents lieux de vie d’après les jeunes

29

79%69% 68%

30%

17%

1%

5% 6%

30%

24%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

Amis Loisirs Famille Ecole Reste dumonde

Groupe 16 ans (n=508)

Obstacle au quotidien

Appui au quotidien

OSH - CSSV 2000-2001

Pour être bien dans ma famille, je trouve important …

30

Les chiffres pour agir

� Quels sont mes objectifs (ils sont rarement de modifier l’indicateur) généraux, intermédiaires, opérationnels

� Quelles caractéristiques sont souhaitables pour mes actions:

Participation

Long terme

Réduction des ISS

Soutien à l’empowerment, aux compétences émotionnelles

Non stigmatisation: détection des risques et non des effets

Satisfaction au travail pour durabilité

31

Les chiffres pour monitorer-évaluer

� Ai-je atteint mes objectifs: faisceaux d’évidences convergentes

� Ai-je respecté mes critères d’action ?

� Ai-je bien dépensé mes ressources

Participation

Long terme

Réduction des ISS

Soutien à l’empowerment, aux compétences émotionnelles

Non stigmatisation

Satisfaction au travail pour durabilité

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Ce qu’on sait

1. La santé est bien plus large que l’absence de maladie.

2. Les inégalités sociales de santé montrent leurs effets très précocement, se cumulent souvent à un moment donné et s’accumulent dans le temps.

3. Elles ont parfois des conséquences définitives mais la résilience est possible.

4. Elles touchent tout le monde, on parle de gradient social.

5. L’action doit porter sur les facteurs de risques avant de porter sur des problèmes établis.

6. La responsabilité est collective et multisectorielle.

33

Les ISS, une grille de lecture systématique

� La science n’est pas neutre: choix des indicateurs

� Les questions qu’on se pose ne sont pas neutres non plus:

� Ex: couverture des besoins ou accessibilité prioritaire aux personnes qui ont moins de moyens ?

� Etude de l’IAA : le caractère individuel ou structurel ou collectif des déterminants de l’obésité ;

� La manière dont on y répond encore moins:

� moyenne vs distribution

� Stigmatisation

� Le diplôme, un proxy de quoi ? Fonction du contexte, de l’histoire, de ce qu’on veut en faire

34

Sachant cela,35

Politiques intégrées

Service universel, proportionné

Soutien à la parentalité

Empowerment- Health litteracy

Agir tôt! Compétences sociales et émotionnelles

Marmot 2010; Graham 2011; Lopez 2011,

Merci! 36

Animation pédagogique du ‘Réseau de recherche en santé des populations du QuébecEurohealthnet: Together for Health Equity from the StartM Despiegelaere, Journée dialogue politique Euquity from the start, 2013An Equal Start. UCL Institut of Health Equity

www.inegalitesdesante.be

Références: