usage des majuscules en français

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Usage des majuscules en français L'usage des majuscules en français est encadré par des conventions orthographiques et typographiques . Il en découle que le non-respect de celles-ci, par l'usage incorrect d'une minuscule ou d'une majuscule, peut être une faute d'orthographe. Pour certains auteurs qui font la différence entre majuscule et capitale , celle-ci n'est pas régie par ces conventions. En français , une majuscule est un repère visuel qui facilite la lecture d'un texte. Règles générales Traditionnellement, la majuscule ne peut être que la première lettre d'un mot 1 , sauf dans le cas de noms composés (Pays-Bas, le Très-Haut). En outre, si la première lettre est ligaturée, alors toute la ligature est en capitale (Œuvre). Le fait que la première lettre d'un mot soit une majuscule ou une minuscule dépend de la nature du mot et de sa place dans la phrase ou dans le texte. Accentuation des majuscules et des capitales En français, « l'accent a pleine valeur orthographique » 2 . L'Académie française recommande donc l'usage d'accent ou tréma sur une majuscule, tout comme l'utilisation de la cédille. Ainsi les publications de qualité écrivent les majuscules (tout comme les capitales) avec les accents et autres diacritiques, au même titre que les minuscules. En effet, les signes diacritiques ont un rôle important dans les langues qui les utilisent. Cependant, dans une grande partie du monde francophone (Suisse romande notamment 3 , mais pas au Québec 4 ), seuls les minuscules et les mots entièrement écrits en capitales sont accentués dans les textes courants 5 . Les signes diacritiques restent toutefois reproduits par les éditeurs de publications académiques, dictionnaires 6 , encyclopédies, certains livres de poche. On trouve donc écrit en règle générale État, mais Etat dans les publications les moins soignées. La pratique de l'accentuation a connu une évolution dans la langue française. Elle existe à la fin du Moyen Âge et se normalise tardivement. Dès les débuts de l'imprimerie, les imprimeurs s'efforcent de graver et reproduire les signes diacritiques tels qu'ils apparaissent dans les manuscrits. La bible de Gutenberg les reproduit déjà, et la question est réglée dès les années 1470 pour les alphabets plus compliqués comme l'alphabet grec.

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Page 1: Usage des majuscules en français

Usage des majuscules en français

L'usage des majuscules en français est encadré par des conventions orthographiques et typographiques. Il en découle que le non-respect de celles-ci, par l'usage incorrect d'une minuscule ou d'une majuscule, peut être une faute d'orthographe. Pour certains auteurs qui font la différence entre majuscule et capitale, celle-ci n'est pas régie par ces conventions. En français, une majuscule est un repère visuel qui facilite la lecture d'un texte.

Règles générales

Traditionnellement, la majuscule ne peut être que la première lettre d'un mot1, sauf dans le cas de noms composés (Pays-

Bas, le Très-Haut).

En outre, si la première lettre est ligaturée, alors toute la ligature est en capitale (Œuvre).

Le fait que la première lettre d'un mot soit une majuscule ou une minuscule dépend de la nature du mot et de sa place dans

la phrase ou dans le texte.

Accentuation des majuscules et des capitales 

En français, « l'accent a pleine valeur orthographique »2. L'Académie française recommande donc l'usage d'accent

ou tréma sur une majuscule, tout comme l'utilisation de la cédille. Ainsi les publications de qualité écrivent les majuscules

(tout comme les capitales) avec les accents et autres diacritiques, au même titre que les minuscules. En effet, les signes

diacritiques ont un rôle important dans les langues qui les utilisent.

Cependant, dans une grande partie du monde francophone (Suisse romande notamment3, mais pas au Québec4), seuls les

minuscules et les mots entièrement écrits en capitales sont accentués dans les textes courants 5. Les signes diacritiques

restent toutefois reproduits par les éditeurs de publications académiques, dictionnaires6, encyclopédies, certains livres de

poche. On trouve donc écrit en règle générale État, mais Etat dans les publications les moins soignées.

La pratique de l'accentuation a connu une évolution dans la langue française. Elle existe à la fin du Moyen Âge et se

normalise tardivement. Dès les débuts de l'imprimerie, les imprimeurs s'efforcent de graver et reproduire les signes

diacritiques tels qu'ils apparaissent dans les manuscrits. La bible de Gutenberg les reproduit déjà, et la question est réglée

dès les années 1470 pour les alphabets plus compliqués comme l'alphabet grec.

La pratique tendant à ne pas indiquer les accents sur les majuscules et les capitales trouve sa source dans l'utilisation de

caractères de plomb à taille fixe en imprimerie. La hauteur d'une capitale accentuée étant supérieure, la solution était alors

soit de graver des caractères spéciaux pour les capitales accentuées en diminuant la hauteur de la lettre, soit de mettre

l'accent après la lettre, soit simplement de ne pas mettre l'accent7.

Les systèmes informatiques et les claviers nationaux laissent subsister des problèmes : sous Microsoft Windows, sur les

claviers français AZERTY, où l'accent grave et l'accent aigu sont systématiquement associés à des lettres minuscules

(é, è, à, ù), la pose de ces accents sur des majuscules ne peut se faire directement à partir du clavier. Il faut utiliser le pavé

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de caractères spéciaux, ou, dans les logiciels de traitement de texte, utiliser la fonction « insérer caractères spéciaux » ou,

plus simplement, définir ses propres raccourcis claviers. Ces derniers permettent d'utiliser les capitales accentuées dans la

frappe courante : par exemple, on peut choisir la combinaison Ctrl+à pour insérer le caractère À, etc. L'opération est plus

facile quand les accents disposent de « touches mortes » : c'est le cas de l'accent circonflexe, du tréma, de l'accent grave

(en AltGr+7) ou du tilde (en AltGr+2) sur le clavier français, ou avec un clavier utilisé avec  GNU/Linux, ou encore avec un

clavier Macintosh. Il n’y a pas de touche morte pour l’accent aigu, car seul le e l'emploie. Sur Mac OS et GNU/Linux,

taper é alors que Verrouiller Maj est actif donne É. Bien sûr, l'emploi d'une disposition de clavier autre que l'AZERTY et

ergonomique, comme la disposition Dvorak ou la disposition bépo, résout le problème puisque les lettres accentuées ne

sont pas considérées différemment des autres lettres de l'alphabet.

Toutefois, la possibilité de plus en plus grande offerte par les systèmes d'exploitation – ajoutées au développement

d'Unicode désormais présent dans tous les systèmes – pour changer à sa guise de clavier estompe actuellement ces

difficultés.

Pour pallier les insuffisances du clavier Azerty français, Microsoft propose un logiciel nommé MSKLC (Microsoft Keyboard

Layout Creator)8permettant de créer ses propres pilotes de clavier9. Par ailleurs, le seul clavier fourni avec Windows qui

permet d’écrire directement en français (y compris ligatures), sans faire appel à des programmes extérieurs qui modifient le

registre, et qui peuvent être soumis à des droits d’administrateur, est le clavier canadien multilingue standard, de type

Qwerty10. Toutefois, il existe désormais un logiciel, Portable Keyboard Layout (PKL), basé sur plusieurs scripts

AutoHotkey 11 permettant de changer de disposition de clavier sans avoir à installer les pilotes Windows 12, et donc sans

droits d’administrateur.

Attribution de la majuscule en fonction de la place du mot

Les majuscules s'utilisent :

au premier mot d'un texte ;

au premier mot d'un alinéa : c'est notamment traditionnellement le cas en poésie au début de chaque vers ; dans le

cas d'une phrase divisée en alinéa, cette règle n'est plus toujours respectée aujourd'hui ;

au premier mot suivant un point (également après le point d'interrogation, le point d'exclamation et les points de

suspension uniquement quand ils équivalent à un point) ;

au premier mot d'une phrase citée.

Quand la majuscule est due à la place du mot, elle ne se place qu'à la première lettre d'un nom composé dont les éléments

sont reliés par des traits d'union. Exemple : « Avant-hier, je me suis couché tard. »

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Attribution de la majuscule en fonction de la nature du mot

Règles générales d'attribution 

Les majuscules s'utilisent :

pour les noms propres ;

pour indiquer le sens particulier d'un mot (état et État) ;

pour certains mots comme marque de déférence (ainsi, certains auteurs mettent la majuscule aux possessifs et aux

pronoms personnels se rapportant à Dieu14) ;

pour les noms des objets étudiés dans la terminologie scientifique ;

pour distinguer des unités lexicales constituées d'une seule lettre15.

Quand la majuscule est due à la nature du mot, elle se place à la première lettre d'un nom composé dont les éléments sont

reliés par des traits d'union, ainsi qu'aux premières lettres de tous les substantifs, adjectifs et verbes formant ce nom

composé. Exemples : le Très-Haut, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, Saint-Jacques-de-Compostelle ou la rue du

Cherche-Midi.

Règles particulières d'attribution

Antonomases

De nom propre 

Certains noms propres sont devenus des noms communs. Dans ce cas, ils perdent la majuscule, sauf si le rapport avec la

valeur primitive est toujours perceptible. Ainsi, les appellations génériques de certains vins ou fromages sont des noms

communs, alors qu'elles viennent de noms de région ou de ville. Par exemple, on écrit un bordeaux pour désigner un vin

de Bordeaux et un cantal pour désigner un fromage du Cantal. Des noms de personnes sont également touchés par le

phénomène de l'antonomase : un browning désigne une arme inventée par Browning. Par contre, on écrira un Van

Dyck pour un tableau peint par Van Dyck16.

De nom commun 

Le procédé d’antonomase inverse consiste à transformer un nom commun en un nom propre pour désigner une réalité ou

une personne en particulier, et non plus seulement la chose générale définie par le nom commun. Ce nom propre,   mis à la

place   de ce qu'il désigne dans la phrase, peut être composé, il faut voir les règles s'y rapportant. [pas clair] Le mot prend alors la

valeur d’un nom propre, y compris pour l'usage de la majuscule. C’est, par exemple, le cas de « État » et « Homme ».

Un « état » est une manière d’être. En revanche l’autorité qui gouverne un territoire est l’« État ». Par contre, le mot

« états » au sens d'« assemblée provinciale chargée de voter l'impôt en dehors des pays d'élection » garde une minuscule

(les états de Bourgogne, les états du Languedoc):

Page 4: Usage des majuscules en français

l'État français ;

un coup d'État;

une voiture en bon état.

En science, on met une majuscule à « homme18 » lorsque celui-ci désigne l’ensemble de la catégorie Homo, le mammifère

de l’ordre des Primates :

l’homme de Cro-Magnon ;

les droits de l’homme ne concerne qu’une partie de l’ensemble Homo ;

les origines de l’Homme concerne les origines de l'ensemble Homo19.

Autres exemples :

le Général (désignant le général Charles de Gaulle ou le général de Gaulle) ;

la Pucelle (désignant Jeanne d'Arc) ;

l'Empereur (désignant Napoléon Bonaparte) ;

l'Élysée (désignant la résidence du président de la République française).

Noms composés

La majuscule est utilisée pour le premier mot d'un nom composé tel que le requiert la règle générale et pour les mots qui, à

l’intérieur d’un nom composé, requièrent en eux-mêmes la majuscule :

Afrique du Sud ;

Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), parce que l’expression Internationale ouvrière employée

seule requiert une majuscule.

L'adjectif d'un nom composé ne prend de majuscule que dans les cas suivants :

s’il est placé devant le mot qu’il détermine et que ce dernier porte une majuscule :

le Nouveau Testament ,

Le Vilain Petit Canard  ;

s’il est lié par un trait d’union au mot qu’il qualifie, auquel cas il constitue en réalité une seule unité lexicale, et que ce

mot porte une majuscule :

le massif du Mont-Blanc ;

s’il est le seul élément de caractérisation d’un nom de lieu unique (éléments géographiques, hydrographiques,

monuments, etc.) :

aiguille (mont) : l’aiguille Verte ;

autoroute : l’autoroute Blanche20 ;

cap : le cap Corse, le cap Vert ;

champs : les champs Catalauniques ;

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chapelle : la chapelle Sixtine ;

causse : le causse Noir ;

colonne : la colonne Trajane ;

cordillère : la cordillère Cantabrique ;

désert : le désert Libyque ;

fleuve : le fleuve Jaune, le fleuve Rouge ;

golfe : le golfe Arabo-Persique ;

île : l’île Longue, les îles Britanniques ;

lac : le lac Majeur, le lac Supérieur ;

mer : la mer Cantabrique, la mer Morte ;

mont, montagne : le mont Blanc, les monts Cantabriques, la montagne Pelée, les montagnes Rocheuses ;

océan : l’océan Indien ;

ordre (de chevalerie) : l’ordre Teutonique ;

péninsule : la péninsule Ibérique21,22,23 ;

pertuis : le pertuis Breton ;

pont : le pont Neuf ;

place : la place Ducale, la place Rouge ;

rivière : la rivière Rouge, la rivière Salée ;

roche, rocher : la roche Tarpéienne ; le rocher Percé ;

rue : la rue Blanche, la rue Haute ;

tour : la tour Initiale ;

vallée : la vallée Blanche ; voie : la voie Appienne.

Cette convention souffre des exceptions :

massif  : le Massif armoricain et le Massif central.

Elle suit les différences entre les conventions sur les noms composés. Par exemple, en Suisse romande, l’usage est de lier

par un trait d’union l'adjectif aux mots « mont, aiguille, bec, cime, dent, pierre, pointe, rocher, tête, tour » alors qu'en France,

l'usage est de ne pas utiliser le trait d'union. Ces usages donnent, par exemple :

le Mont-Blanc, en français de Suisse romande24 ;

le mont Blanc, en français de France.

Institutions et organismes d'État [modifier]

Il existe plusieurs conventions d'usage des majuscules pour les noms des institutions françaises.

Dans la plupart des ouvrages scientifiques, ces noms s’écrivent sans majuscule pour les institutions qui ne sont pas

uniques mais avec une majuscule au premier mot de l’entité pour les institutions qui ont un caractère unique :

le conseil régional de Bretagne, parce qu'il existe un conseil par région ;

la cour d’appel de Paris, parce qu'il existe plusieurs cours d’appel ;

la Cour de cassation, parce qu'il n’en existe qu’une ;

le Conseil d’État, le Sénat ou la Bourse, quand il s’agit de celui, unique, propre à un pays.

Les publications officielles, en particulier celles du Journal officiel de la République française, utilisent peu de majuscules,

notamment pour les désignations des ministères, par exemple : « ministre/ministère des affaires étrangères » et non

Page 6: Usage des majuscules en français

« Ministre/Ministère des Affaires Étrangères », « directeur » et non « Directeur » (mais « Direction », « Président de la

République » et « Premier ministre »).

Un moyen couramment utilisé dans la presse est de faire suivre de telles appellations par leur sigle entre parenthèses afin

d’en marquer la fin : « le Parti socialiste (PS), la Banque centrale européenne (BCE), la Société nationale des chemins de

fer français (SNCF), l’Union européenne (UE) ».

Ces conventions ne sont cependant pas suivies par tous les éditeurs. L’usage commercial25 consiste à mettre une

majuscule sur chaque mot autre qu'un mot de liaison.

Marques commerciales [modifier]

L'usage des majuscules pour les noms de marques commerciales qui ne sont pas utilisées comme noms communs est

celui des noms propres.

Pour les marques utilisées comme nom commun, cet usage n'est pas une règle. C'est par exemple le cas de Kleenex,

Klaxon, Frigidaire, Frigo, Scotch ou Rimmel lorsqu'ils font référence à « mouchoir en papier », « avertisseur »,

« réfrigérateur », « ruban adhésif » et « fard à cils ». En effet, l'usage de la majuscule se retrouve dans les dictionnaires

Larousse et Universalis, le Ramat de la typographie (québécois)26et le Lexique des règles typographiques en usage à

l'Imprimerie nationale alors qu'il ne se retrouve pas dans des ouvrages tels que Le Petit Robert, le TLFi, et le Guide du

Typographe romand.

Langues [modifier]

Les noms et adjectifs désignant une langue ou le locuteur d'une langue ne prennent pas de majuscule. Le locuteur d'une

langue (un francophone par exemple) ne doit pas être confondu avec le gentilé (un Français par exemple). Cela permet

dans certains cas une meilleure compréhension : Le Français (un gentilé) est compliqué, ne veut pas dire la même chose

que le français (la langue) est compliqué.

on y perd son latin, c'est du chinois ;

la langue chinoise et les écrits tibétains ;

le latin a donné les langues romanes ;

un anglophone, un francophone ;

certains Français ne sont pas francophones, notamment outre-mer ;

certains Belges ou Canadiens sont francophones ;

les Anglais ne parlent pas le même anglais que les Américains ;

certains Yougoslaves parlent le serbo-croate ;

Pays [modifier]

Les dénominations désignant le régime politique d’un pays ou d’une zone géographique tel que : empire, fédération, pays,

principauté, province, république, royaume, etc (termes génériques) prennent une majuscule initiale s'ils

sont immédiatement suivis d'un nom commun (terme spécifique, complément du nom générique) ou encore d'un ou de

plusieurs adjectifs (eux aussi termes spécifiques) :

l'Empire romain ;

Page 7: Usage des majuscules en français

la Confédération suisse ;

la Fédération russe

le Pays gallois ;

la Principauté andorrane ;

la Province romaine ;

la République française ;

la République arabe unie ;

la République démocratique du Vietnam ;

l'Union des républiques socialistes soviétiques ;

le Royaume franc.

Par contre, le même type de dénomination conserve la minuscule au terme générique lorsqu'il est immédiatement suivi d'un

nom propre complément (du générique) :

l'empire de Charlemagne ;

la fédération de Russie ;

le pays de Galles ;

la principauté de Monaco ;

la province de Narbonne dite Narbonnaise (en Gaule romaine) ;

la république d'Italie ;

le royaume des Francs.

Le terme générique garde sa minuscule si le nom composé ne représente pas une entité unique, plus facile à définir avec

un article indéfini surtout au pluriel :

les empires d'Orient et d'Occident ;

les pays européens ;

des provinces romaines;

des royaumes francs ;

Jules César dirige l'Empire ;

un empire est dirigé par un empereur.

Dans les dénominations utilisant un trait d'union, les noms et/ou adjectifs faisant partie du spécifique, prennent une

majuscule :

le Royaume-Uni est appelé officiellement Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord;

la Haute-Volta ;

les États-Unis en Amérique du Nord.

Utilisés seuls les différents génériques se voient appliquer la règle de l’antonomase inverse suivant le sens :

Page 8: Usage des majuscules en français

la République nous appelle ;

une république n'est pas dirigée par un roi ;

allons enfants de la Patrie ;

tout homme aime sa patrie.

Périodes importantes [modifier]

Dans une dénomination désignant un événement historique, on met une minuscule au nom générique et une majuscule au

nom spécifique :

la bataille d'Angleterre ;

le traité de Paris ;

la guerre de 1914 ;

la monarchie de Juillet ;

la croisade des Albigeois ;

la guerre du Golfe ;

la guerre de Cent Ans.

Lorsqu’il n’y a pas de nom spécifique dans la dénomination historique, le générique prend la majuscule (ainsi que le ou les

adjectif(s) qui le précède éventuellement, mais pas le ou les adjectifs qui le suit) :

la Renaissance ;

le Moyen Âge ;

le Haut Moyen Âge ;

le Très Haut Moyen Âge ;

le Moyen Âge occidental ;

la Belle Époque ;

l’Ancien Régime ;

la Première Guerre mondiale ;

la Troisième République.

Les termes relatifs aux grandes divisions de la préhistoire ne sont pas considérés comme des événements historiques et ils

conservent la minuscule initiale.

le néolithique ;

le quaternaire ;

le paléolithique ;

l’âge de la pierre ;

l’âge du bronze.

De même, les mouvements littéraires (ou philosophiques) et des courants artistiques prennent la minuscule, car ils ne sont

pas considérés comme des événements historiques :

Page 9: Usage des majuscules en français

Mouvements littéraires :

le classicisme ;

le romantisme ;

le surréalisme.

Mouvements philosophiques :

le pythagorisme ;

le stoïcisme.

Courants artistiques :

le baroque ;

le cubisme ;

le rococo ;

l’impressionnisme.

On emploie une majuscule au premier substantif de la dénomination des grandes manifestations d'ordre artistique,

commercial, sportif, etc., ainsi qu’à l'adjectif qui le précède, mais pas à celui qui le suit.

le Carnaval de Rio ;

le Salon du livre de Paris ;

le Grand Prix de Paris ;

les Jeux olympiques.

Gentilés, membres de dynastie [modifier]

Article détaillé : Gentilé.

L'usage général considère que les gentilés (noms des habitants d’un lieu, d’une région, d’une province, d’un pays, d’un

continent, ou une identité nationale ou ethnique) et les membres de dynastie constituent des noms propres, qui prennent

une majuscule :

les Toulousains et les Palois d'origine gasconne sont majoritaires ;

les Anglais et les Américains ;

à Cayenne, vivent des Français américains, qui sont aussi des Américains français ;

les Juifs (en tant que peuple mais les juifs en tant qu'adepte de la religion juive) et les Arabes qui ne sont pas

forcément musulmans ;

les Carolingiens succèdent aux Mérovingiens ;

un Maasaï ;

un Celte ou un Franc.

Les noms de gentilés, membres de dynastie employées comme adjectifs prennent toujours une minuscule. Il en va de

même pour les fidèles d'une idéologie, d'une philosophie :

la cuisine française est réputée ;

Page 10: Usage des majuscules en français

les communistes ;

les stoïciens ;

les platoniciens ;

la dynastie capétienne ;

Le peuple maasaï ;

un roi franc ;

l'art celte.

Les mots composés ayant un rapport avec un gentilé, un membres de dynastie, ne sont pas reliés par un trait d'union

quand ils sont formés à la fois d'un nom (substantif prenant une majuscule) et d'un adjectif placé après (prenant une

minuscule) :

les Basques français ;

les Canadiens français ;

les Suisses alémaniques ;

les Belges flamands et Belges wallons ;

les Capétiens directs ;

un Franc salien ;

le Celte breton ;

un Maasaï sédentaire.

Les mots composés ayant un rapport avec un gentilé sont reliés par un trait d'union quand ils sont formés soit de deux

noms ou de deux adjectifs, soit d’un nom ou d’un adjectif précédés d'un nom de point cardinal (nord, sud, est, ouest).

les Franco-Italiens ;

les Gallo-Romains ;

la frontière franco-allemande ;

une Nord-Coréenne ;

une ville nord-africaine.

Points cardinaux [modifier]

Quelle que soit leur place dans le texte, les points cardinaux prennent une majuscule :

s'ils font partie d'un toponyme :

l’Amérique du Sud 27  (mais le sud de l'Amérique27 ou le Sud de l'Amérique28),

le Sud-Est asiatique 27 ,

le pôle Nord 27 ,29,

s'ils indiquent une région :

« Le climat du Midi est plus agréable que celui du nord de la France27 »,

« Le Nord et le Sud de la France offrent de grands contrastes28 »,

Page 11: Usage des majuscules en français

« Les envahisseurs venaient du sud tandis que les armées de l'Est attaquaient par le nord27 »,

le dialogue Nord-Sud29.

Cependant, les points cardinaux prennent une minuscule s'ils sont employés adjectivement ou s'ils désignent une direction,

une exposition, une orientation, une situation relative 28,30 :

« Le soleil se lève à l'est et se couche à l'ouest27 » ;

« Ce jardin est exposé au nord27 » ;

« Les oiseaux se dirigent vers le sud27 » ;

« À l'est de l'Allemagne27 » ;

l'hémisphère nord28,30 ;

l’ouest de la France30.

Madame, Mademoiselle et Monsieur [modifier]

Historique [modifier]

Les règles pour les mots madame, mademoiselle et monsieur sont complexes. Historiquement, l'usage de la majuscule était

destiné à marquer dans le discours direct la déférence vis-à-vis de son interlocuteur. Jean-Charles de Laveaux indique en

1846 dans son Dictionnaire raisonné des difficultés grammaticales et littéraires de la langue française :

« Quand on adresse la parole à une personne ou à un être quelconque, le nom qui désigne cette personne ou cet être, fut-il

appellatif, doit avoir une majuscule. C'est par la même raison qu'on écrit avec une majuscule Monseigneur, Monsieur, Madame,

Mademoiselle en adressant la parole aux personnes. Hors ce cas, on n'emploie point la majuscule et on écrit « j'ai remis votre lettre

à monsieur, à madame, à sa majesté. » […] Nous convenons que, quand les majuscules sont nécessaires pour prévenir une

équivoque, on fait fort bien de les employer ; mais nous pensons qu'excepté ces cas, qui n'ont lieu que dans un très petit nombre de

mots et ceux où les lettres sont prescrites par un usage uniforme et constant, on fait fort bien de les supprimer, et qu'il n'y a rien

dans cette suppression qui puisse révolter la raison »31.

De même pour Caspar Hirzel dans sa Grammaire pratique française (1869) :

« On écrit avec une lettre majuscule les mots Monseigneur, Monsieur, Madame, Mademoiselle quand on les adresse à une

personne. Par exemple : « Je vous prie, Monsieur, de communiquer cela à vos amis. » On traite de même les titres de Majesté,

Altesse, Excellence, Grandeur et autres semblants. Mais on écrira : « Remettez cette lettre à monsieur R. ». »32

Ces principes sont repris par Émile Littré dans son dictionnaire33.

Cet usage s'est peu à peu perdu dans le temps, tant du fait de l'expansion éditoriale que de la généralisation des formes

abrégéesM., Mlleet Mme, toujours pourvues d'une majuscule. Ainsi, Grevisse écrit dans Le Bon Usage :

« Quand on s'adresse à une personne par écrit, on met ordinairement la majuscule à Monsieur, Madame, Mademoiselle,

Monseigneur, Maître, Docteur, Sire et aux noms des dignités, titres, fonctions. Lorsqu'on reproduit par écrit des paroles prononcées,

l'usage est assez flottant, mais la minuscule l'emporte. Monsieur, Madame, Mademoiselle, Monseigneur s'écrivent souvent avec une

majuscule à propos de personnes dont on parle, surtout si on croit leur devoir de la déférence et quand les mots ne sont pas suivis

du nom propre. »34

Albert Doppagne reste tout aussi prudent :

Page 12: Usage des majuscules en français

« Quand il s'agit d'un supérieur ou d'une personne que l’on désire honorer, l'usage recommande d'user de la majuscule pour le

terme qui exprime la qualité de cette personne dans les textes qui lui sont adressés. Pour certains termes (monsieur, madame,

docteur, maître) la question se double du problème de l'abréviation. Vous choisirez d'écrire « Cher Monsieur » ou « Cher

monsieur » selon que vous voulez honorer plus ou moins votre correspondant. Signalons cependant que l'usage de la majuscule se

généralise pour éviter que la minuscule ne soit interprétée comme une marque de mépris. Quand on parle d'un tiers, on reste

parfaitement libre : « J'ai vu monsieur Dubois » ou « J'ai vu Monsieur Dubois ». Une troisième possibilité s'offre à nous et elle réunit

la majorité des suffrages : « J'ai vu M. Dubois ». »35

Tout en reconnaissant qu'« il ne s'agit pas toujours d'une règle figée et son usage, comme celui de la langue en général,

évolue. Cet usage est même parfois flottant, et les codes typographiques eux-mêmes divergent sur bien des points »36 ; de

nombreux grammairiens préconisent l'usage modéré de la majuscule afin de préserver cette notion de déférence37, ce que

Doppagne résume ainsi :

« Que la publicité abuse de la majuscule, rien de plus facile à comprendre : le procédé est vraiment peu coûteux. En outre, il est

insidieux. C'est une publicité indirecte, excellente. Dans les rapports entre les hommes, on devine ce que la majuscule peut

apporter : d'un homme, elle fera un seigneur ! Le simple monsieur devient de plus en plus Monsieur, titre, à l'origine, réservé au

frère du roi ! […] De détail graphique qu'elle était au départ, la majuscule devient un élément important dont on note les

répercussions tant dans le domaine économique que dans les relations sociales. Mais on peut voir aussi où conduit l'abus de la

majuscule : multipliée sans raison, elle perd fatalement de son pouvoir ; elle voulait apporter de la clarté, elle risque de provoquer la

confusion ; son emploi était rationnel, il devient ridicule. Mettre la majuscule à tous les mots équivaut à se passer de ses services :

autant vaudrait la supprimer, ce que font certains. Et il ne faut pas chercher très loin pour trouver des illustrations de ces deux

tendances. La majuscule apparaît donc comme une aide précieuse dont il ne faut pas abuser et qu'il ne faut pas négliger. La

prodiguer émousse sa valeur ; l'ignorer paralyse l'expression. De là l'importance de son emploi judicieux. »38

Règle générale [modifier]

Dans le texte courant, les mots madame, mademoiselle et monsieur s’abrègent généralement lorsqu'ils sont suivis d'un

nom de personne ou de qualité39 en Mme, Mlleet M., et au pluriel en Mmes, Mlles et MM.

Albert Doppagne précise que « l'abréviation est permise et tout à fait courante quand on parle d'un tiers, mais elle est absolument

proscrite pour désigner le destinataire du message : « Cher M. Dubois » pourrait être ressenti comme grossier ou tout au moins

impoli. Une tradition de politesse estime que, dans un texte suivi, madame ou mademoiselle ne s'abrègent pas »40. Les

abréviations Mr et Mrs pour monsieur et messieurs41, utilisées jusqu'au milieu du XIX e   siècle , sont généralement considérées

aujourd'hui comme fautives42.

Lorsqu'ils sont écrits au long (c'est-à-dire en entier), le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie

nationale préconise lamajuscule lorsque :

ils constituent un titre honorifique consacré par l'Histoire :

« Madame Mère » ;

« Monsieur, frère du roi ».

ils constituent le premier mot d'un titre d'ouvrage :

Page 13: Usage des majuscules en français

« En 1857, paraissait Madame Bovary. ». On écrira toutefois « La Soirée avec M. Edmond Teste de Paul

Valéry ».

Il préconise la minuscule lorsque :

les mots sont inclus « dans le corps d'une lettre, d'une circulaire, de faire-part divers ou d'autres formules de

correspondance » :

« Veuillez agréer, monsieur, l'expression… ».

on emploie la forme de politesse à la troisième personne (et plus généralement quand on s'adresse à la personne) :

« Non madame, monsieur n'est pas encore rentré. » ;

« Je vous écoute, madame. »

En revanche, le Guide du typographe romand préconise la majuscule dans ces mêmes cas :

« Veuillez agréer, Madame, l'assurance… » ;

« J'ai l'honneur d'annoncer à Monsieur que le carrosse de Monsieur est avancé. »

Dans les autres cas, ces mots prennent une minuscule, notamment lorsque :

ils sont utilisés comme noms communs :

« C'est un vilain monsieur. »43

on s'adresse à la personne dans un dialogue :

« D'ailleurs, mademoiselle Marie, je prescris à Mme Richard quelques jours de repos complet à la

montagne. »44 (où l'on peut noter l'abréviation dans le texte s'agissant de Mme Richard à qui le dialogue ne

s'adresse pas).

Fonctions et titres civils [modifier]

Les mots caractérisant une fonction ou un titre civil ou administratif prennent une minuscule :

le président-directeur général de la société Untel ;

le gérant du magasin ;

le secrétaire général de l'association ;

le président de la République45.

Si les publications non officielles, utilisent souvent une majuscule pour les mots caractérisant la fonction d'un

ministre car c'est là sa caractéristique et en quelque sorte son nom propre, elles conservent la minuscule pour

le titre lui-même (ministre) :

le ministre de la Santé ;

le ministre des Transports ;

le secrétaire d'État au Commerce.

Page 14: Usage des majuscules en français

Quand plusieurs éléments différents ont fusionné en un seul titre, la règle du parallélisme implique que l'on

mette alors une majuscule à tous ces éléments :

le ministre délégué à la Sécurité sociale, aux Personnes âgées, aux Personnes handicapées et à la

Famille ;

le ministre délégué à la Cohésion sociale et à la Parité.

Cas particulier [modifier]

le Premier ministre 45  ;

Au Canada le terme s’écrit tout en minuscules, sauf lorsqu'on s'adresse directement à la personne auquel cas il

prend deux majuscules46. Exemples :

le premier ministre du Québec ;

Monsieur le Premier Ministre.

le Président de la République dans les textes officiels (décrets, lois, etc.)45 ;

les titres ou fonctions lorsqu'ils désignent dans un ouvrage une personne précise en se substituant

au nom propre45.

Exemples : l'Empereur (Napoléon), le Pape (Jean XXIII), le Régent (Philippe d'Orléans), le Duce (Benito

Mussolini), etc.

Liens Internes [modifier]

Madame ; Protocole épistolaire

Religion [modifier]

Noms de religions et leurs membres [modifier]

Les noms de religions ainsi que leurs membres prennent toujours la minuscule :

l'islam, le bouddhisme, le catholicisme, le judaïsme ;

les catholiques, les musulmans, les protestants, les bouddhistes, les juifs (juif s'écrit en minuscule quand on parle de la

religion, mais avec une majuscule quand on parle du peuple juif : les Juifs)

Les dirigeants et leurs hiérarchies [modifier]

Le titre de fonction des dirigeants et de leurs hiérarchies, lorsqu'il désigne une personne précise en se substituant à son

nom propre prend une majuscule, mais utilisé au sens généraliste, le titre de la fonction prend toujours la minuscule :

au Moyen Âge le pape sacre les rois ;

en 800, le Pape couronne Charlemagne ;

les cardinaux élisent le pape ;

le Cardinal est soutenu par Marie de Médicis ;

l’archevêque est un titre honorifique, en 2010 l'Archevêque de Paris ;

Page 15: Usage des majuscules en français

le rabbin, l’imam ;

le dalaï-lama et les dalaï-lamas.

Si on s'adresse à ces mêmes personnes oralement (transcrit), ou par écrit, le titre de fonction prend une majuscule :

(pour un abbé crossé et mitré), Mon Révérendissime Père ;

(pour un archevêque), Monseigneur, Votre Excellence ;

(pour un aumônier), Monsieur l'Aumônier ;

(pour un cardinal), Votre Éminence ;

(pour un chanoine), Monsieur le Chanoine ;

(pour un curé), Monsieur le Curé ;

(pour un évêque), Monseigneur ;

(pour un général des jésuites), Mon Très Révérend Père ;

(pour un imam), Monsieur l'Imam ;

(pour un pape), Très Saint Père, Votre Sainteté ;

(pour un pasteur), Monsieur le Pasteur ;

(pour un rabbin), Monsieur le Rabbin ;

(pour une religieuse), Ma Mère, Ma Sœur ;

(pour un supérieur de couvent ou de Maison provinciale), Mon Révérend Père ;

(pour une supérieure de couvent ou de Maison provinciale), Ma Révérende Mère ;

(pour une supérieur général de l'ordre des bénédictins), Révérendissime Père Abbé ;

(pour une supérieur général de l'ordre des dominicains), Mon Très Révérend Père.

De plus en plus de religieux, se font appeler plus simplement, Père, Mère ou Mon Père, Ma Mère. Ces formules sont à

employées seulement pour les personnes qui vous en ont fait personnellement la demande.

Textes sacrés [modifier]

Les noms des textes sacrés prennent une majuscule :

la Bible ;

les Évangiles ;

la Genèse ;

les Écritures saintes, les Écritures (dans le même sens) ;

Le Coran ;

la Tora ou la Torah, Thora.

Église [modifier]

Le mot « église » prend une minuscule pour désigner un bâtiment mais une majuscule pour désigner une institution. Cette

règle s’applique au pluriel :

Page 16: Usage des majuscules en français

l’Église catholique 47 ;

les Églises du monde ;

l’église du village ;

les églises de Paris .

Dans les toponymes (noms de lieu) et les odonymes (voies de circulation), seul le terme spécifique prend la majuscule

initiale, le terme générique, pour sa part, conservant la minuscule :

la rue de l'Église ;

la place de l'Église ;

le village de Colombey-les-Deux-Églises.

Fêtes religieuses [modifier]

Les noms de fêtes religieuses prennent une majuscule. S’il est suivi d'un adjectif, celui-ci prend une minuscule.Mais celui

qui le précède prend une majuscule :

le Noël (désigne la fête de la nativité du Christ) ;

la Noël, (désigne la forme de la fête qui en découle) ;

le Noël orthodoxe ;

le Vendredi saint ;

la Saint Valentin.

Les noms de fêtes religieuses composés de deux nom, prennent une minuscule au générique et une majuscule au

spécifique :

le lundi de Pâques ;

l'Épiphanie appelé aussi le jour des Rois ;

le mercredi des Cendres.

Par contre, les noms des temps liturgiques prennent minuscule :

le carême ;

l’avent ;

le ramadan.

Dieu [modifier]

Dans les religions monothéistes, le terme dieu est devenu un nom propre (antonomase inverse) puisqu’il ne désigne plus

qu’une seule entité unique (ainsi que tous les autres termes qui le désignent) ; il prend donc une majuscule.

Zeus  est le roi des dieux dans la mythologie grecque ;

la Bible nous parle de Dieu ;

Yahvé  ;

Page 17: Usage des majuscules en français

Jehovah  ;

Allah  ;

Saint-Esprit  ;

le Grand Architecte de l'Univers.

Dans le même esprit, pour certains termes désignant une entité ayant un rapport avec Dieu, la règle s'applique :

le Christ (désignant Jésus mis en croix) ;

la Vierge (désignant Marie mère de Jésus) ou la Sainte Vierge ;

le Diable (désignant l'ange déchu) ;

la Terre sainte ou Terre Sainte, désigne les pays où Jésus vécut. En revanche, dans un expression comme « refuser

d'enterrer les excommuniés en terre sainte », il y a lieu d'utiliser une minuscule.

Saints [modifier]

Quand on parle de la personne, le mot saint est un adjectif, qui suit donc les règles pour les adjectifs. Il ne prend pas de

majuscule. La même règle est valable pour les dénominations, moins fréquentes, de « vénérable » et « bienheureux ». Par

ailleurs, on ne met pas de trait d'union48. On peut éventuellement abréger « saint » en « St »49 (auquel cas le S est en

majuscule) toujours sans trait d'union :

l'apôtre saint Paul ;

St Paul.

On écrit toutefois Sainte Vierge. Certains grammairiens comme Adolphe Victor Thomas font aussi une exception de Saint

Louis (Louis IX), probablement par imitation des autres surnoms de souverain, qui prennent la majuscule : Philippe le

Bel, Charles le Chauve 50 .

Par contre, dans les noms de lieux, de fêtes (sauf les fêtes fictives qui prennent le trait d'union, mais pas la majuscule),

d'églises, d'institutions, il est intégré au nom du saint. Il prend donc une majuscule et est lié avec un trait d'union à ce nom :

le col du Grand-Saint-Bernard ;

la Saint-Valentin, mais la saint-glinglin ou la sainte-paye ;

l'église Saint-Pierre ;

la ville de Saint-Étienne 51 .

Enfin, en cas d'antonomase, surtout pour les vins (saint-émilion) et les fromages (saint-paulin), ainsi que quelques autres

noms (saint-bernard [chien], saint-honoré [pâtisserie], saint-pierre [poisson], etc.), le nom obtenu est un nom commun et ne

doit donc plus prendre de majuscule52.

Titres d’œuvres ou de périodiques [modifier]

La règle générale dit que, pour un titre d'œuvre ou de périodique, les règles applicables aux noms propres s'appliquent et

que les mots autres que les noms propres ne prennent une majuscule que s'ils sont le premier mot du titre. On écrira, par

exemple, Mon oncle, Une saison en enfer ou Voyage au centre de la Terre. Grevisse est à cet égard le plus radical : il

Page 18: Usage des majuscules en français

indique dans Le Bon Usage que « pour éviter l'arbitraire et les discordances, l'usage le plus simple et le plus clair est de

mettre la majuscule au premier mot seulement, quel qu'il soit. » (p. 123).

Cependant les conventions d'usage des majuscules pour les titres d'œuvres restent mal établies. Par exemple, les règles

typographiques édictées par le Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale sont contredites dans

certains cas par l'usage flottant et parfois excessif de la capitalisation parmi les éditeurs. L'Université Laval (Québec)

indique à ce sujet que : « sur la couverture d’un livre, par exemple, le graphiste peut décider de n'employer que des bas de

casse (minuscules d’imprimerie), même dans les noms propres ; il peut mettre des majuscules à tous les mots ou même

utiliser systématiquement les capitales sur toute la page. […] Il ne convient pas, dans un texte, de restituer l’effet visuel,

esthétique ou calligraphique, car il faut demeurer fonctionnel et neutre. Pour cette raison, on ne doit jamais se fier à la façon

dont on a orthographié ou présenté le titre d'un livre ou d'une revue sur la page de couverture, voire le titre d’un film sur le

générique. Il est préférable d'appliquer intégralement les règles de la majuscule, qui régissent l’emploi des titres dans un

texte. »53.

Il en découle de multiples cas de figure.

Si le titre forme une phrase, alors seul le premier mot prend une majuscule :

Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages

La guerre de Troie n'aura pas lieu

Le soleil se lève aussi

Le train sifflera trois fois

Si le titre est composé seulement d'un adjectif suivi d'un substantif, alors le substantif prend également une majuscule :

Tendre Voyou

Tristes Tropiques

Si le titre est composé seulement de deux substantifs successifs, alors chaque substantif prend une

majuscule :

Paris-Presse

France Soir

Si le titre commence par un article défini (le, la, les) et qu'il ne constitue pas une phrase verbale,

alors le premier substantif prend une majuscule :

Les Liaisons dangereuses

L'Homme qui rit

La Liberté éclairant le monde

Le Beau Danube bleu

Tout adjectif ou adverbe précédant le premier substantif prend alors

une majuscule :

Le Grand Meaulnes

Page 19: Usage des majuscules en français

Les Très Riches Heures du duc de Berry

Les Cinq Dernières Minutes

Si le titre est constitué de substantifs énumérés ou mis en opposition (et, ou, ni), chaque substantif prend une

majuscule :

La Belle et la Bête

Le Renard, le Loup et le Cheval

Guerre et Paix

Néanmoins, on écrira : Être et avoir, « avoir » étant un verbe et non un substantif.

En cas de sous-titre, les principes précédents s'appliquent à chaque partie :

Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile

Candide ou l’Optimisme

Émile, ou De l'éducation

Les titres professionnels (« professeur », « docteur », « avocat », etc.), officiels (« ministre », « député », « président »,

etc.), religieux (« abbé », « rabbin », etc.) ainsi que les grades militaires (« général », « capitaine », etc.) ou

honorifiques (« chevalier », « commandeur », etc.) prennent une minuscule sauf lorsqu'ils sont placés en début de

titre54.

Les Quatre Filles du docteur March

La Faute de l'abbé Mouret

Quand l'auteur a clairement choisi une typographie originale, il est préférable de la respecter si cette graphie est

justifiée. Exemple :eXistenZ de David Cronenberg.

L'Université Laval précise cependant : « Au cinéma, on peut même non seulement privilégier la couleur, mais

surtout le mouvement et toutes sortes d’effets visuels laissés à l’imagination de l’artiste. On comprendra que le

graphiste ou l’artiste a tout avantage à jouer sur les formes graphiques, notamment les majuscules, les capitales,

les bas de casse, l'esperluette (&), etc. Il s'agit là de procédés strictement calligraphiques qui ne tiennent pas

nécessairement compte des règles relatives aux titres. »55.

Sigle [modifier]

Qu'il soit écrit en minuscule ou en capitale, le sigle suit les règles d'usage des majuscules applicables aux noms propres.