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1 Université Hassiba Ben Bouali Chlef Faculté des sciences de la nature et de la vie Département Eau Environnement et Développement Durable Cours L 3 Aquaculture et pisciculture Préparé par : Ladjama imene Crédits : 3 Coefficient : 2 Module Pathologie des organismes aquatiques La physiologie du poisson est conditionnée d'une part, par le milieu aquatique et d'autre part, par sa constitution d'animal poïkilotherme incapable de régler sa propre température. Ces deux facteurs principaux dominent la pathologie, c'est-à-dire la chaîne d'événements qui suit toutes les agressions qu'il subit, qu'elles soient d'origine infectieuse, traumatique ou nutritionnelle. La pathologie est le facteur limitant principal des productions animales. Généralité et notion de base I. LA NOTION DE MALADIE CHEZ LES POISSONS 1. Définitions 1.1. Limites de la pathologie des poissons On appelle maladies chez les poissons des troubles dus à l'action nocive de virus, de bactéries ou de parasites et parfois en pisciculture à la nutrition. D'autres troubles peuvent être dus à des agressions physiques ou chimiques (pollutions thermiques ou toxiques). Tous ces troubles engendrent un état de stress chez l'animal.

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Université Hassiba Ben Bouali Chlef

Faculté des sciences de la nature et de la vie

Département Eau Environnement et Développement Durable

Cours L 3 Aquaculture et pisciculture

Préparé par : Ladjama imene

Crédits : 3 Coefficient : 2

Module

Pathologie des organismes aquatiques

La physiologie du poisson est conditionnée d'une part, par le milieu aquatique et d'autre part,

par sa constitution d'animal poïkilotherme incapable de régler sa propre température. Ces

deux facteurs principaux dominent la pathologie, c'est-à-dire la chaîne d'événements qui suit

toutes les agressions qu'il subit, qu'elles soient d'origine infectieuse, traumatique ou

nutritionnelle.

La pathologie est le facteur limitant principal des productions animales.

Généralité et notion de base

I. LA NOTION DE MALADIE CHEZ LES POISSONS

1. Définitions

1.1. Limites de la pathologie des poissons

On appelle maladies chez les poissons des troubles dus à l'action nocive de virus, de bactéries

ou de parasites et parfois en pisciculture à la nutrition.

D'autres troubles peuvent être dus à des agressions physiques ou chimiques (pollutions

thermiques ou toxiques). Tous ces troubles engendrent un état de stress chez l'animal.

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Notion de stress

Ces troubles se manifestent par des anomalies du comportement et (ou) de l'intégrité

corporelle qui se répètent dans une population et aboutissent généralement à une

mortalité plus ou moins rapide, en l'absence de toute pollution ayant un effet toxique

sur l'animal.

Le facteur "stress" intervient dans toutes les maladies du poisson beaucoup plus

visiblement que dans celles des animaux domestiques.

Défini par Seyle (1950), le stress est "la somme des réactions physiologiques par

lesquelles un animal essaie de maintenir ou de restaurer son métabolisme normal

quand il doit faire face à une force extérieure physique ou chimique".

La définition de Brett (1958) convient sans doute mieux aux états physiologiques du

poisson : "Le stress est un état engendré par un facteur lié ou non à l'environnement et

qui force les réactions d'adaptation de l'animal à s'étendre au-delà de leurs limites de

variations normales ou qui trouble ses fonctions normales dans une mesure telle que

ses chances de survie sont dangereusement amenuisées".

Les changements qui surviennent par réaction au stress d'environnement sont

classiquement englobés sous l'appellation de syndrome général d'adaptation (SGA).

Indépendants de l'espèce considérée, ils sont physiologiques aussi bien que

biochimiques et se déroulent en trois phases :

◦ 1. la réaction d'alarme,

◦ 2. la phase de résistance pendant laquelle les capacités d'adaptation

parviennent à maintenir l'homéostase malgré le changement des circonstances,

◦ 3. la phase d'épuisement où l'adaptation n'est plus suffisante et où l'homéostase

ne peut plus se maintenir.

Le SGA est déclenché par une réaction à la fois hormonale et nerveuse.

Le tableau ci-dessous résume les effets des stress sur l'organisme et sur l'écosystème

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Quand le stade d'épuisement est atteint au cours du SGA, les microorganismes de

l'intestin et de l'environnement sont susceptibles d'envahir l'organisme tout entier,

alors qu'ils sont inoffensifs chez le poisson en bonne santé.

La température de l'environnement est sans doute le principal facteur de stress pour

le poisson.

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Chaque espèce s'accommode d'une certaine gamme de température mais ne peut

survivre quand les limites sont dépassées.

C'est à l'approche de ces limites que l'invasion pathogène a le plus de chances de se

produire.

Le cycle sexuel joue un grand rôle dans les phénomènes de stress. C'est autour de la

période de fraye que la mortalité est la plus lourde parmi beaucoup d'espèces de

téléostéens surtout chez les Salmonidés.

Les facteurs essentiels qui se manifestent au seuil de la maturité sexuelle sont

hormonaux et s'ajoutent aux effets du jeûne et de l'épuisement chez les espèces

migratrices.

L'approche de la maturité sexuelle provoque une élévation du taux sanguin des 17-

hydroxy corticostéroïdes et des gonadotrophines, rendant le poisson plus sensible

(activité accrue de l'hypophyse et de la surrénale alors qu'en pleine maturité sexuelle,

l'hypophyse montre des signes de dégénérescence et la surrénale des signes

d'hyperplasie, Robertson & Wexler, 1962).

1.2. La réaction inflammatoire

Quelle qu'en soit la cause, la réaction inflammatoire est une réponse fondamentale et

uniforme chez tous les vertébrés. C'est la séquence des événements qui se déroulent après la

traumatisation, à condition qu'elle ne soit pas grave au point de détruire le tissu attaqué.

Cette séquence est la même chez tous les vertébrés mais elle est pondérée en fonction de la

température du corps. L'inflammation se caractérise par son manque de spécificité, sa réponse

étant toujours la même quel qu'en soit l'agent : traumatisme, irradiation, agression

microbienne ou virale, agression chimique ou intoxication.

Elle constitue avant tout un mécanisme de protection qui tente d'amener aux endroits menacés

les cellules ou les fluides aptes à préserver l'homéostase. Elle vise un double but : assurer

l'intégrité des structures attaquées et leur assurer un apport suffisant de sang.

L'inflammation est la conséquence d'une libération d'amines pharmacodynamiques :

histamine et 5-hydroxytryptamine normalement en réserve dans les mastocytes.

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Elle se manifeste par une dilatation des capillaires qui augmente la circulation

sanguine (rougeur locale), accroît la perméabilité des capillaires, donnant issue à une

exsudation locale de protéines volumineuses, fibrinogène et immunoglobulines

(tuméfaction). Les leucocytes par diapédèse s'infiltrent dans la région endommagée,

migration d'autant intense que le stimulus déclenchant est intense. Les anticorps et leur

complément s'activent à la réaction immunitaire sur les antigènes éventuels et le

fibrinogène, activé par la prothrombine libérée par les thrombocytes se polymérise en

fibrine pour former un caillot.

1.3. Remarque sur la notion de maladie

Le terme "maladie" a deux significations selon qu'on considère :

- la cause qui la provoque,

- ou l'effet résultant de cette cause : les symptômes de la maladie (par exemple une destruction

des nageoires, des ulcères, des hémorragies, des destructions d'organes internes).

Dans le cas d'un sujet présentant des anomalies dont on ignore la cause, on a tendance à

appeler "maladie" les symptômes ainsi manifestés.

Un sujet dit "malade" peut donc :

Soit héberger un agent infectieux ou en avoir souffert (virus, bactérie, parasite,

nutrition) : son cas est du ressort de la pathologie des poissons,

Soit être atteint ou mourir de divers troubles dus à l'âge, à des variations de milieu ou à

des pollutions (effet toxique),

Soit héberger réellement un agent infectieux dont l'activité nocive est stimulée par une

modification naturelle ou induite du milieu.

Ainsi reconnaître l'origine d'une mortalité est loin d'être aisé et il est bon de faire appel à un

examen de laboratoire spécialisé capable de mettre en œuvre un ensemble de techniques et de

raisonnements susceptible de découvrir la cause et de parvenir ainsi à la solution des troubles.

1.4. Les indices alarmants :

Le comportement général : le poisson se cache, s'effraie facilement : il est stressé,

La nage est désordonnée ou inhabituelle, le poisson se frotte sur le décor ou sur le sol,

La respiration est saccadée, reste en surface pour aspirer de l'air,

Le poisson ne s'alimente pas,

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Le poisson repose sur le fond,

Un poisson habituellement en banc s'isole du groupe et reste à l'écart,

Le poisson présente des points blancs, des marques blanchâtres, un gonflement du

corps, d'un œil ou des deux, des écailles hérissées, des plaies diverses, une perte de

couleur, des nageoires collées...

2. Transmission des maladies

2.1. Maladie contagieuse, maladie non contagieuse

Il y a maladie contagieuse quand l'agent pathogène est transmis directement ou indirectement

(mais sans transformation) du sujet porteur au sujet sain.

Ainsi la Septicémie Hémorragique Virale (SHV), la Nécrose Pancréatique (NPI), la

Furonculose, la Costiose sont des maladies contagieuses. En revanche, une maladie

nutritionnelle ou des parasitoses dues à des cycles (Ligulose, Bothriocéphalose, Bucéphalose)

ne sont pas contagieuses.

2.2. Maladie infectieuse, maladie non infectieuse

Une maladie est dite "infectieuse" quand son agent se reproduit sur (ou dans) l'hôte. C'est le

cas des viroses, de la plupart des bactérioses et d'une partie des parasitoses comme la Costiose

ou la Gyrodactylose. En revanche, les parasites ayant un cycle de développement hors de

l'hôte, ne provoquent pas de maladies infectieuses. Donc une maladie peut être à la fois

infectieuse et contagieuse.

2.3. Infection - Infestation - Affection

Le terme "infection" indique une cause virale ou bactérienne alors qu'une "infestation" sous-

entend une maladie parasitaire. Les deux mots se rapportent à la cause.

Au contraire "affection" indique l'organe ou la fonction atteinte, sans préjuger de la cause (ex.

affection branchiale, digestive, nerveuse : ainsi une infection bactérienne à Myxobactéries

provoque des affections branchiales).

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2.4. Syndromes

C'est l'ensemble clinique (symptômes et lésions) dont les causes peuvent être diverses,

mais qui de l'extérieur se manifestent de la même façon.

II. LES CAUSES DES MALADIES DES POISSONS :

ÉTIOLOGIE ET SYMPTOMES

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III. COMPLEXITÉ DE LA NOTION DE MALADIE

Il est très important de relier les troubles à leur cause réelle car :

- un même effet apparent peut être dû à diverses causes.

- une même cause peut s'exprimer par différents effets pour l'observateur (polymorphisme des

maladies).

1. Multiplicité des causes et unicité des effets

Dans le domaine piscicole, on ne s'intéresse qu'à la pathologie de populations (et non pas à la

pathologie d'un individu qu'il s'agit de soigner). Il s'agit ici d'utiliser l'individu malade pour

soigner le groupe. Les poissons malades manifestent leur état en mourant après des troubles

du comportement (symptômes) ou des lésions corporelles.

Principales causes de maladie en pisciculture

Il existe différentes causes de maladie susceptible d'affecter les poissons directement

ou de continuer à provoquer des problèmes de santé. Tout facteur qui soumet les poissons à

un stress ou à une contrainte diminue sa résistance aux maladies et accroît les risques

d'apparition de problèmes sanitaires.

Les trois principales causes de maladie sont :

une alimentation inadéquate ;

le stress en présence de substances toxiques ;

une attaque d'organismes pathogènes

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Pathologie non infectieuse

1-Les causes d’ordre physique : sont principalement constituées des propriétés

physiques de l’eau : température, concentration en matière en suspension (MES),

rayonnement.

La température, par exemple, peut-être, en fonction des espèces de poisson, un des

facteurs importants pour leur santé. En effet, elle agit sur la physiologie du poisson, la

concentration en éléments essentiels de l’eau (pour une même salinité, plus l’eau est

froide et plus elle est riche en oxygène) ou la virulence des organismes pathogènes.

2-Les causes d’ordre chimique : sont formées des propriétés et de la

composition de l’eau : pH, gaz dissous, toxines ou polluant.

Par exemple, la présence plus ou moins importante d’ammoniac dans l’eau peut être

toxique. Cette toxicité varie en fonction du pH, de la température, de la salinité, de

la concentration de l’oxygène, de l’espèce et de l’état physiologique du poisson. A

noter, que les qualités chimiques de l’eau peuvent aussi être altérées par l’alimentation

des poissons. De plus la description des composants de l’eau, comme l’oxygène, est

un élément majeur pour expliquer l’apparition d’une maladie et donc pour tenter de

déterminer la cause de la pathologie.

évolution du pH vers des valeurs extrêmes ;

teneur en oxygène dissous insuffisante ;

évolution du pH vers des valeurs extrêmes ;

présence de gaz toxiques tels qu'ammoniac ou hydrogène sulfuré ;

substances toxiques présentes dans les aliments de complément, tels que produits

chimiques particuliers dans certains aliments d'origine végétale (saponine, gossypol,

etc.), toxines fongiques dans des aliments stockés et résidus de pesticides ;

pollution de l'eau due à des produits chimiques agricoles ou industriels, à des eaux

usées et à de fortes charges de sédiments.

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3-Alimentation inadéquate des poissons : les maladies nutritionnelles deviennent

d'autant plus courantes que le système d'élevage devient plus intensif et que les poissons

satisfont moins leurs besoins nutritifs à partir d'organismes naturels.

3.1. Troubles de la carence en protéines :

CARENCE EN ACIDES AMINÉS ESSENTIELS DANS LES ALIMENTS

Bien que tous les poissons examinés à ce jour accusent un ralentissement de la croissance

quand ils reçoivent un régime carencé en acides aminés essentiels (AAE), le tableau l indique

les signes anatomiques additionnels avérés qui ont été observés dans des conditions

expérimentales chez des juvéniles recevant des rations déficientes en un ou plusieurs AAE.

-Une mauvaise formulation de la nourriture due à l'emploi de quantités disproportionnées de

protéines alimentaires présentant des carences naturelles en AAE.

TABLEAU 1 :

Signes de carence en acides aminés essentiels (AAE) observés chez les poissons

AAE

limitants

Espèces de

poissons Signes de carence

Lysine Oncorhynchus

mykiss Erosion dorsale/caudale, mortalité accrue

Cyprinus carpio Mortalité accrue

Méthionine O. mykiss Cataracte

Salmo salar Cataracte

Tryptophane O. mykiss Scoliose1, lordose1 , calcinose rénale, cataracte, érosion de la

nageoire caudale, diminution de la teneur de la carcasse en

lipides, forte concentration de Ca, Mg, Na et K dans la

carcasse

O. nerka Scoliose

O. keta Scoliose, cataracte

O. kisutch Scoliose

Divers C.carpio Mortalité accrue et forte incidence de lordose dans les cas de

carences en leucine, isoleucine, lysine, arginine et histidine

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- La plupart des sources de protéines examinées présentent des déséquilibres d'acides aminés

qui les rendent impropres en tant que seules sources de protéines alimentaires pour les

poissons. Parmi ces déséquilibres, on citera, par exemple, la carence de méthionine dans les

protéines végétales, la levure, la farine de viande et d'os, la farine de sang et la farine de

plumes hydrolysées; la carence en lysine des graines oléagineuses, de la farine de plumes

hydrolysées et des algues; la carence en thréonine de quelques graines oléagineuses et

légumineuses; et la carence en tryptophane de l'ensilage de poisson. Il est donc évident que,

durant la formulation des aliments pour poissons, on doit prêter une attention particulière au

choix des produits utilisés afin d'obtenir le profil global souhaité en matière d'AAE

alimentaires.

-Des carences alimentaires en AAE peuvent aussi provenir d'un traitement thermique excessif

des protéines pendant la fabrication des aliments pour poissons.

ACIDES AMINÉS TOXIQUES

Des pathologies nutritionnelles peuvent provenir de la consommation de protéines

alimentaires contenant des acides aminés toxiques ou leurs dérivés.

3.2. Troubles de la carence en lipides

CARENCE EN ACIDES GRAS ESSENTIELS DANS LES ALIMENTS

Tous les poissons examinés à ce jour ont une croissance ralentie et un mauvais coefficient

de transformation des aliments quand ils consomment des régimes pauvres en acides gras

essentiels(AGE). Le tableau 2 indique les signes anatomiques visibles à l'œil nu observés

chez de jeunes poissons recevant une nourriture carencée en AGE. En général, les

carences alimentaires en AGE proviennent d'une mauvaise formulation de l'alimentation ou

de l'emploi d'organismes alimentaires vivants pauvres en AGE.

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TABLEAU 2 : Signes de carence en acides gras essentiels (AGE) observés,chez les

poissons

Espèces de

poissons Signes de carence

Oncorhynchus

mykiss

Mortalité accrue, teneur élevée en eau de la chair, vulnérabilité accrue à

l'érosion de la nageoire caudale par Flexebacterium sp, syndrome de

défaillance ou de choc, diminution de l'hémoglobine et du volume des

érythrocytes, infiltration graisseuse et dégénérescence du foie, foie pâle

hypertrophié, abaissement du frai (éclosions réduites et faible taux de

survie des larves

Cyprinus carpio Mortalité accrue, lipoidose hépatique

Anguilla japonica Mortalité accrue

Oreochromis

niloticus Foie pále hypertrophié, lipoidose hépatique

Pagrus major Abaissement de l'efficacité du frai (éclosions réduites et faible taux de

survie des larves diminution de l'appétit et de la croissance,

accroissement de la teneur du foie en lipides, mortalité élevée

Lates calcanfer Diminution de la croissance et du coefficient de transformation de la

nourriture, rougissement des nageoires

Scophthalmus

maximus

Mortalité accrue, réduction de la croissance, dégénérescence de

l'épithélium des branchies

Ctenopharyngodon

idella

Diminution de la croissance et du coefficient de transformation de la

nourriture, foie pâele hypertrophié, mortalité accrue, lordose, syndrome

de choc

Pseudocaranx

dentex

Diminution de l'appétit et de l'activité natatoire, diminution de la

croissance et du coefficient de transformation de la nourriture, mortalité

élevée

Coregonus

lavaretus

Diminution de la croissance, du coefficient de transformation de la

nourriture et du taux de survie, foie pâle hypertrophié

Page 15: Université Hassiba Ben Bouali Chlef Faculté des sciences

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OXYDATION DES LIPIDES D'ORIGINE ALIMENTAIRE

Faute d'une protection antioxydante convenable, les lipides riches en acides gras polyinsaturés

(AGPI), y compris les AGE, sont très vulnérables à l'auto-oxydation quand ils sont exposés à

l'oxygène de l'atmosphère. De ce fait, les avantages nutritionnels des AGE deviennent

délétères pour les poissons.

3.3. Troubles de la carence en sels minéraux

CARENCE EN SELS MINÉRAUX ESSENTIELS DANS LES ALIMENTS

Le tableau 3 indique les principaux signes anatomiques de carence observés chez les poissons

recevant des rations pauvres en un ou plusieurs sels minéraux essentiels. Malgré la présence

de macro et micro (oligo) éléments dans presque tous les ingrédients crus couramment utilisés

pour nourrir les poissons (Tacon et De Silva, 1983) et la capacité qu'ont les poissons

d'absorber certains oligo-éléments à partir de l'eau dans laquelle ils vivent, des carences en

sels minéraux peuvent survenir dans les conditions d'élevage intensif sous l'effet des facteurs

suivants:

Réduction de la biodisponibilité des sels minéraux par suite de déséquilibres

alimentaires. L'assimilabilité et l'utilisation des oligoéléments alimentaires chez les

poissons dépendent de l'origine alimentaire et de la forme de l'élément ingéré, de

l'adéquation des réserves corporelles, des interactions avec d'autres sels minéraux

présents dans le tractus gastro-intestinal et dans les tissus du corps (antagonismes) et,

enfin, des interactions avec d'autres ingrédients de l'alimentation ou leurs métabolites

(à savoir vitamines, fibres et acide pythique).

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TABLEAU 3 : Signes de carence en sels minéraux essentiels observé

chez les poissons

Eléments/espèces

de poissons

Signes de carence

Phosphore(P)

Cyprinus carpio Croissance relentie, faible coefficient de transformation des aliments,

déminéralisation des os, anomalies du squelette, calcification anomale

des côtes et des rayons mous des nageoires pectorales, déformation du

crâne, augmentation de la teneur en graisse des viscères.

Oncorthynchus

mykiss

Croissance ralentie, faible coefficient de transformation des aliments,

déminéralisation des os.

Salmo salar Croissance ralentie, faible coefficient de transformation des aliments,

déminéralisation des os.

Calcium(Ca)

O.mykiss Anorexie, croissance ralentie et faible coefficient de transformation des

aliments.

Potassium(K)

O.Ishawytscha Croissance ralentie et faible coefficient de transformation des aliments,

anorexie, convulsions, tétanie, mort

Magnésium(Mg)

C.carpio Croissance ralentie, paresse, anorexie, mortalité élevée, abaissement de

la teneur des os en Mg, cataracte.

O.mykiss Croissance ralentie, anorexie, cataracte, paresse, calcinose rénale,

mortalité accrue, dégérescence des fibres musculaires et des cellules

épithéliales du caecum pylorique et des filaments branchiaux,

abaissement de la teneur des os en cendres et en Mg et augmentation de

la teneur en Ca

Fer(Fe)

Généralité Anémie microcytaire

Zinc(Zn

C.carpio Croissance realentie, cataracte, perte d'appétit, mortalité élevée, érosion

des nageoires et de la peau, concentration tissulaire élevée de Fe et Cu

dans l’intestin.

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O.mykiss Croissance realentie, mortalité accrue, cataracte, nanisme, érosion des

nageoires

Manganèse(Mn)

C.carpio Croissance ralentie, nanisme, cataracte.

O.mykiss Cataracte,croissance ralentie, namisme, croissance anormale de la queue

Sélénium (Se)

S.salar Mortalité accrue, dystrophie musculaire : croissance ralentie.

C.carpio Croissance ralentie, cataracte, anémie.

l.punctatus Croissance ralentie

iode(I)

Salmonidés Hyperplasie thyroïdienne (goitre)

3.4. Troubles de la carence en vitamines

CARENCE EN VITAMINES DANS LES ALIMENTS

La Vitamine C.Vitamine B12 Inositol. .Choline. Vitamine A. Vitamine D3 Vitamine E.

Vitamine K3. Lixiviation des vitamines hydrosolubles et Riboflavine sont des protéines

nécessaires à la croissance du poisson.

Le tableau 4 indique les principaux signes anatomiques de carence observés chez les

poissons recevant une nourriture pauvre en vitamines. Dans les conditions d'élevage intensif

et en l'absence d'organismes alimentaires naturels.

vitamines/espèces de

poissons Signes de carence

Acide ascorbique (vitamine C)

Salmonidés Croissance ralentie, altération de la formation du collagène, scoliose,

lordose, hémorragie interne et des nageoires, coloration foncée, torsion

des filaments des branchies, mauvaise cicatrisation, mortalité accrue,

éclosion réduite des œufs .

C.major Croissance ralentie, mortalité élevée.

A.japonica Croissance ralentie, érosion des nageoires et de la tête, érosion de la

mâchoire inférieure.

Tilapia Scoliose, lordose, croissance ralentie, mauvaise cicatrisation, hémorragies

internes et externes, érosion de la nageoire caudale, exophtalmie, anémie,

éclosion réduite des œufs.

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Cirrhina mrigala Croissance ralentie, mortalité accrue, scoliose, lordose, anémie

hypochrome macrocytaire.

Pleuronectes platessa Croissance ralentie, faible taux de survie.

Dicentrarchus labrax Perte d'écailles, coloration foncée, émaciation, cécité, nage en surface,

ulcération de la lèvre inférieure, mortalité accrue, scoliose (fractures de la

colonne vertébrale.

4-Stress causé aux poissons par l'exposition à un facteur ambiant extrême ou à une

substance toxique- ou lors du stockage ou du transport ; manutention brutale ou excessive,

par exemple lors de la récolte ou des opérations de triage.

5- pathologie congénitale du poisson (génétique) ex congenital ecthyosis.

6-Traumatisme.

Pathologie infectieuse :

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-Attaque des poissons par des organismes pathogènes efficaces, soit externes et affectant la

peau, les branchies ou les nageoires, soit internes et présents dans le sang, le tube digestif, le

système nerveux, etc.

1. Mode de développement de maladies dues à des organismes vivants

Le développement de maladies dues à des organismes vivants est favorisé par tout

facteur de nature à stresser les poisons.

Les risques de maladie deviennent encore plus importants lorsque les poissons sont

exposés à plusieurs causes de stress simultanées, par exemple à des manipulations

lorsque la température de l'eau est inférieure à la normale ou à un surpeuplement en

présence d'une teneur insuffisante en oxygène dissous,

D'autres facteurs présents à la ferme piscicole peuvent aussi être à l'origine de la

survie et de la propagation d'organismes pathogènes, ce qui rend la lutte contre la

maladie encore plus difficile. Il s'agit notamment des facteurs suivants :

Présence de poissons sauvages malades ;

Présence d'hôtes intermédiaires tels que mollusques et oiseaux ichthyophages,

nécessaires à l'accomplissement du cycle de vie de l'organisme pathogène ;

Introduction d'organismes pathogènes par l'intermédiaire de facteurs de production

contaminés tels que des aliments (par exemple poissons de rebut ou déchets de

transformation), des œufs, juvéniles ou géniteurs importés, et de l'eau provenant par

exemple d'un étang ou d'une exploitation située en amont.

Les principaux symptômes concernent la respiration, la locomotion, l'appétit.

Les lésions majeures sont l'hypersécrétion du mucus, les hémorragies, les ulcères et les

nécroses (mort des tissus) plus connues sous le nom de pourritures.

Mais une pourriture des nageoires qui semble identique à l'observateur peut avoir différentes

causes :

- infection bactérienne (érythrodermatite).

- atteinte parasitaire par Gyrodactylus ou par Bucephalus.

- mauvaise cadence d'alimentation entraînant le cannibalisme.

Page 20: Université Hassiba Ben Bouali Chlef Faculté des sciences

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De même, quelle valeur accorder à la description de lésions rénales chez une truite quand on

sait que la plupart des virus (SHV, NPI) et des bactéries (Aeromonas) s'y retrouvent et

peuvent y produire des destructions importantes ?

Il est donc nécessaire d'identifier la cause pour traiter efficacement.

2. Formes des maladies

Un même parasite, par exemple Henneguya peut occasionner des troubles respiratoires quand

ses kystes sont nombreux ou demeurer sous la forme d'un parasite discret à l'état de quelques

kystes qui passent inaperçus. Pourquoi la maladie apparente peut-elle se déclencher

subitement ?

Dans la SHV de la Truite, les hémorragies sont présentes ou absentes. Les manifestations d'un

agent pathogène peuvent être différentes sans qu'on sache pourquoi. Trois groupes de facteurs

sont en jeu dans la manifestation de la maladie.

2.1. Facteurs tenant à l'hôte

L'espèce. Ex. : la Carpe n'est pas sensible au virus de la SHV. La Truite Fario est plus

sensible à la furonculose que la Truite Arc en Ciel.

La lignée. Ex Lignée de Saumon de Fontaine insensible à la furonculose au-dessus de 8°C.

L'âge. Ex. La Truite n'est plus réceptive à la NPI après 12-15 semaines. La taille (souvent liée

à l'âge sauf pour les petites espèces (Goujon, Bouvière, Able, Ablette). Ex. Les petits sujets

sont plus gravement atteints par les parasites (Costia, Ichtyophtirius, Gyrodactylus).

2.2. Facteurs tenant à l'agent pathogène

La NPI peut causer des mortalités très importantes (60-80 %) ou très faibles (10 %) suivant le

virus en cause. Ceci peut se vérifier sur le même lot d'alevins.

2.3. Facteurs exogènes

- Température : agit à la fois sur l'agent pathogène et sur l'animal. En dehors de son optimum

thermique, le poisson est beaucoup plus sensible aux maladies. Ex. : les basses températures

favorisent le développement des champignons sur les plaies. Au-dessous de 14°C, la SHV se

déclare.

Page 21: Université Hassiba Ben Bouali Chlef Faculté des sciences

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- Matières en suspension et matières organiques : favorisent les maladies bactériennes

branchiales (Myxobactérioses).

- Stress de manipulation

- Élevage intensif qui multiplie les risques de contagion.

2.4. Conséquences

Tous ces facteurs agissent simultanément sur le poisson et peuvent avoir un effet synergique

entre eux. Ainsi l'état de maladie est un phénomène complexe dont l'origine réelle est parfois

difficile à appréhender surtout dans le milieu naturel où les paramètres sont délicats à

apprécier.

3. Conclusions

Les maladies des poissons conduisent souvent à des mortalités mais toutes les mortalités ne

sont pas dues à des maladies. L'observateur qui décèle une situation anormale doit essayer de

faire un diagnostic de la population en fonction des causes.

I. AFFECTIONS TUMORALES ET VIRALES DES POISSONS :

A) Les tumeurs : sont plus rares chez les poissons que chez les mammifères. Ce sont des

néoplasmes où la production des cellules est excessive, voire anarchique et à tendance

persistante.

1. Tumeurs épithéliales

• Papillomes : tumeurs bénignes colorées en rouge, en rose ou en noir.

Causes : virus ou parasites externes.

Ex : mal en chou-fleur des anguilles.

• Carcinomes : tumeurs cancéreuses.

2. Tumeurs internes

• Tumeurs organiques. Des tumeurs peuvent se rencontrer dans les divers organes des

poissons, notamment au niveau des branchies, du pharynx, de la vessie natatoire, du tube

digestif, des organes uro-génitaux, de la thyroïde et du foie.

• Tumeurs d'origine mésenchymateuse. Fibromes (tumeurs à fibroblastes faisant saillie) et

fibrosarcomes (tumeurs à fibroblastes allongés), lipomes (tumeurs à cellules graisseuses dans

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tissus sous-cutanés, foie et mésentère), léiomyomes (tumeurs molles du muscle ou du

testicule), rhabdomyomes (tumeurs du muscle strié), ostéomes (tumeurs du tissu osseux).

• Tumeurs d'origine hématopoiétique. Ex : lymphomes et lymphosarcomes du brochet.

• Tumeurs d'origine nerveuse rares chez le poisson.

• Autres tumeurs : ex. : mélanomes (tumeurs des mélanophores).

B).Les affections virales : ont une organisation beaucoup plus sommaire qui peut se

schématiser en une coque protéique entourant le matériel génétique. Les virus sont des agents

pathogènes de très faibles dimensions (1/5000e à 1/10.000e de millimètre) qui ne sont

capables de se développer qu'à l'intérieur des cellules des êtres vivants qui les hébergent. Leur

isolement exige donc la mise en œuvre de cultures cellulaires (dans notre cas, avec des

cellules de poissons) et leur observation nécessite un microscope électronique.

-Etiologie des Maladies virales des poissons :

Birnaviridae, Aquabirnavirinae Nécrose pancréatique infectieuse (NPI ; IPN)

Rhabdoviridae, Novirhabdovirus Septicémie hémorragique virale (SHV ; HSV)

Nécrose hématopoïétique infectieuse (NHI ; IHN)

Virémie printanière de la carpe (VPC ; SVC)

Orthomyxoviridae, Isavirus Anémie infectieuse du saumon (AIS ; ISA)

Ordre des Herpesvirales Herpèsvirose du poisson-chat (CCHV)

Herpèsvirose du saumon masou (OMV)

Herpèsvirose de la carpe (koï)

Reoviridae Nécrose hématopoïétique épizootique (NHE ; EHN)

Retroviridae Sarcome dermique du sandre

Snakehead fish retrovirus

Iridoviridae Maladie lymphokystique

Autres iridovirus émergents

Nodaviridae Nécrose nerveuse virale

Togaviridae Maladie du pancréas ; la maladie du sommeil

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II. PARASITOSES DES POISSONS

1. Parasitoses du tégument et des branchies

Protozoaires.

• Sarcodines : Thecamoeba sp. est ectoparasite des branchies de la Truite arc-en-ciel.

• Phytoflagellés Péridiniens : Amyloodinium spp. Responsable de la maladie du velours des

poissons d'aquarium exotiques. Oodinium spp. Provoque des épizooties explosives chez les

poissons tropicaux.

• Zooflagellés : Ichtyobodo necator est l'agent cosmopolite de la costiase qui pose des

problèmes dans les élevages de Salmonidés.

• Ciliés holotriches : Ichthyophtirius multifiliis est l'agent de la maladie des taches blanches

des téguments. .

• Ciliés péritriches : Ambiphyra, Glossatella, Epistylis, Vorticella, Trichodina,

Trichophyra sont ectoparasites ou ectocommensaux.

• Cnidosporidies Myxosporidies : Myxoboluscyprini, agent de l'anémie pernicieuse de la

carpe, Nosema, Glugea, Myxidium.

Monogènes

Gyrodactylidae : Gyrodactylus et Gyrodactylides

Dactylogyridae : Dactylogyrus vastator, parasite des alevins de carpe, Benedenia.

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Polyopisthocotylae : Discocotyle sagittata parasite les branchies des Salmonidés.

Digènes

Se rencontrent sous forme de métacercaires enkystés. Posthodiplostoumum cuticola est

courant dans la peau des Cyprinidés (1er hôte intermédiaire : un planorbe ; hôte définitif : un

héron Ardea).

Nématodes

Philometra est un réel problème pour les élevages de carpes. Le ver adulte femelle est un ver

rouge très long (16 cm) qui végète sous les écailles et expulse des larves avalées par un

copépode hôte intermédiaire. Si celui-ci est avalé par un poisson qui leur convient, les larves

envahissent la cavité générale deviennent adultes et fécondes et migrent sous les écailles où

elles provoquent la formation d'ulcères.

Hirudinées

Piscicola geometra est un danger pour les Cyprinidés et les truites arc-en-ciel élevées en

étang naturel.

Mollusques bivalves

Les larves glochidium des Unionidés portent deux valves triangulaires et un long filament

visqueux. Si celui-ci vient au contact des branchies ou des nageoires d'un poisson, le

glochidium s'y fixe, s'y installe dans une petite tumeur et n'en sort qu'après deux ou trois mois

sous forme d'un jeune Unionidé.

Crustacés

Les Branchioures (Argulus) sont appelés "pous des poissons". Ils portent une paire de

crochets face ventrale et la tête porte un rostre qui s'implante dans le tégument Ils ont un cycle

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direct. Les oeufs sont déchargés dans l'eau, éclosent et les larves doivent infester un poisson.

Les infestations massives provoquent une grande mortalité parmi les poissons jeunes.

Les Copépodes Lernaeidae sont de dangereux parasites des poissons d'eau douce et d'eau de

mer. La femelle de Lernaea elegans a la tête modifiée en harpon qui s'enfonce dans le corps

de l'hôte, provoquant un ulcère parfois mortel. Parmi les Copépodes Ergasilidae, Ergasilus

sieboldi attaque la tanche et E. briani la brême, provoquant des infestations massives en été et

broûtant les branchies, anémient et exposent les poissons à des infections mortelles.

Cyclostomes

Les lamproies se fixent à la peau des poissons par leur bouche circulaire qui sert de ventouse

et se servent de leurs dents acérées pour s'y ancrer, provoquant des ulcères circulaires

caractéristiques.

2. Parasitoses de l'appareil circulatoire

Protozoaires Hématozoaires

Trypanosomatincae (1 flagelle) de la tanche transmis par une sangsue Hemiclepsis

marginata. Cryptobia (2 flagelles), combiné avec Piscicola, peut être dangereux pour les

élevages de carpes.

Digènes

Sanguinicola dont l'hôte intermédiaire est un gastéropode affecte les élevages de carpes et de

truite, les miracidiums déchiquetant les branchies au moment de leur éclosion.

3. Parasitoses de l'œil

Protozoaires

Myxosporidies. Rares Myxosoma de l'iris de l'œil de perches ou de centrarchidés.

Digènes

Strigéidés. Métacercaires de Diplostomum spathaceum (douve de l'oeil de la truite) dont le

premier hôte intermédiaire est une limnée et l'hôte définitif la mouette. Entraîne la cécité du

poisson.

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4. Parasitoses du système nerveux

Protozoaires

Myxosporidies. Myxobolus est rencontré dans les axones des Salmonidés ou dans le cerveau

de la carpe.

Digènes

Des métacercaires de Strigéidae et de Bucéphalidae enkystés dans le système nerveux sont

fréquentes chez les poissons d'eau de mer.

5. Parasitoses du squelette

Protozoaires

Des Myxosporidies sont parfois très nuisibles. Les minuscules larves de Myxosoma

cerebralis envahissent le cartilage crânien des Salmonidés et sont responsables du tournis des

truites arc-en-ciel en s'attaquant à la capsule auditive.

6. Parasitoses des viscères et de la musculature

Protozoaires

Myxosporidies et Microsporidies sont des parasites importants des viscères (parois du tube

digestif, foie, rein, rate, gonades) et des muscles du poisson, entraînant une distension typique

de l'abdomen gonflé par un liquide où fourmillent les spores. Myxobolus pfeifferi est

responsable de la maladie à bubons du barbeau.

Des Coccidies (Sporozoaires) sont parfois trouvées dans le foie, dans le rein et dans les

gonades.

Cestodes

Les plérocercoïdes des Ligulidae sont parmi les plus grands et les plus dangereux des

parasites des poissons d'eau douce vivant dans des lacs ou des réservoirs, parce que tout y

favorise la pullulation des Copépodes qui sont les premiers hôtes intermédiaires et celles des

oiseaux qui sont les hôtes définitifs. Ce sont de grands vers charnus qui peuvent atteindre 20

cm de long et dont le poids peut dépasser celui du poisson adulte. La présence d'une telle

masse parasitaire dans la cavité générale a des effets désastreux sur l'hôte : compression des

viscères, arrêt de la maturation des gonades, troubles du comportement. Reconnaissable à son

abdomen fortement gonflé, le poisson infecté reste stérile, nage avec maladresse et devient

une proie facile pour les prédateurs.

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Le Bothriocéphale, Diphyllobothrium spp. suit chez le poisson un cycle semblable à celui des

Ligulidae. Ses plérocercoïdes passent par les Salmonidés et les Corégonidés. Ils s'enkystent

dans les viscères et la musculature, provoquant des adhérences, la stérilité et éventuellement

la mort du poisson. L'intestin du Brochet d'Europe héberge Triaenophorus spp. à l'état adulte

dont les plérocercoïdes s'enkystent dans les viscères et la musculature d'autres poissons

(truite, corégone).

Nématodes

Des larves d'Ascaridae se rencontrent invariablement dans la cavité générale des poissons

d'eau de mer. Elles provoquent un granulome dangereux chez l'homme qui consomme du

poisson mal cuit. Comme elles passent d'un poisson à l'autre, elles peuvent contaminer un

élevage élevé aux issues de poissons si l'on n'a pas pris la précaution de les congeler à - 20°C.

Les larves d'Eustrongyloides spp. S’enkystent également dans la cavité générale des poissons

d'eau douce. Installés dans la gonade, elles entraînent la stérilité de l'hôte.

Leur aspect est celui de vers rouge sang atteignant 20 cm de long. Leur premier hôte

intermédiaire est un Oligochète, l'hôte définitif étant un oiseau piscivore. Les stades larvaire

et adulte de Philonema spp. provoquent les mêmes dégats chez les Salmonidés. Le poisson

s'infeste en avalant l'hôte intermédiaire qui est un copépode. Les larves de Philometra sp.

peuvent infester les carpillons, les tuer en détériorant leurs viscères ou les déséquilibrer en

s'attaquant à la vessie natatoire. La vessie natatoire de la truite arc-en-ciel héberge souvent des

adultes de Cysticicola farionis, responsable de troubles congestifs et hémorragique et dont

l'hôte intermédiaire est une larve d'insecte.

7. Parasitoses de l'appareil digestif

Protozoaires

Presque tous les groupes de Protozoaires sont représentés dans le tube digestif des poissons,

souvent sans conséquence grave. Parmi les Coccidies (Sporozoaires) parasites de l'épithélium

intestinal, Eimeria subepithelialis est responsable de la coccidiose nodulaire de la

carpe. Eimeria carpelli provoque l'entériTe à coccidies de la carpe, affection souvent fatale.

Cestodes

Les élevages de carpes sont affectés par deux espèces de Caryophyllidae . La carpe s'infeste

en dévorant des Tubificidae ayant avalé les oeufs du ver adulte et qui ont hébergé 2 à 3 mois

le ver destiné à infester le poisson hôte définitif.

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Parmi les Pseudophyllidae, Bothriocephalus gowkongensis d'une vingtaine de cm parasite la

carpe et le vairon. Son cycle comporte un seul hôte intermédiaire, un Cyclopoïde.

L'infestation survient chez la jeune carpe encore planctonophage. Eubothrium infeste

couramment les Salmonidae d'élevage. Tantôt leur cycle passe par un seul copépode hôte

intermédiaire, tantôt il comporte en plus un poisson tel l'épinoche. C'est un parasite des

poissons de lacs. Il peut atteindre 50 cm.

Digènes

Crepidostomum spp. parasite l'intestin des Salmonidés. Le premier hôte intermédiaire est un

Sphaeriidae ou Lymnaeaperegra, le 2eme hôte intermédiaire est une nymphe

d'Ephéméroptère ou un Gammare. Après quoi, il peut envahir massivement la truite.

Nématodes

Capillaria est souvent rencontré dans l'intestin de poissons d'aquarium.

Acanthocéphales

Malgré leur rostre apparemment redoutable, les Acanthocéphales ne sont pas sérieusement

nuisibles au poisson porteur.

Pomphorhynchusl aevis est commun chez les poissons d'eau douce (chabot et ombre). Son

cycle passe par un Gammaridae.

Acanthocephalus jacksoni est nuisible aux truites, provoquant de nombreux points

d'hémorragie intestinale.

Neoechinorhynchus rutili, parasite de la truite a un cycle passant par un ostracode.

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III.MALADIES INFECTIEUSES BACTÉRIENNES

1:La furonculose

C’est une infection bactérienne de la peau des poissons. Elle est principalement due à des

bactéries des genres Pseudomonas et Aeromoas.

Elle se déclare chez des animaux blessés ou élevés dans de mauvaises conditions. On

remarque des rougeurs de la peau (en particulier à la base des nageoires et dans les muscles).

L’infection est souvent accompagnée de pourriture des nageoires, d’exophtalmie (œil sorti de

l’orbite) ou parfois d’atteinte des organes internes comme le foie (souvent fatale). Elle peut

également se manifester par des ulcères (trous dans la peau) qui apparaissent lorsque les

furoncles (boutons de pus) éclatent. Ces ulcères sont parfois sur-infectés par des

champignons, ce qui donne un aspect filamenteux blanchâtre à la lésion.

Le traitement consiste encore une fois à corriger les déséquilibres du milieu, à isoler et traiter

les animaux malades.

Eventuellement, on traitera en prévention le bassin principal pour limiter le nombre de germes

dans le bassin.

2:La myxobactériose

• C’est une maladie bactérienne fréquente chez les poissons tropicaux d’eau douce. Elle

est due à Flexibacter columnaris, une bactérie peu dangereuse chez les poissons vivant

dans de bonnes conditions. C’est un mauvais environnement, en particulier une

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température trop élevée, qui favorise cette maladie.

Elle se manifeste par une surélévation blanchâtre au niveau des lèvres ou de la tête des

poissons. L’infection peut ensuite s’étendre sur le corps, entraînant la mort des tissus.

L’atteinte des organes internes est également possible. La maladie est très contagieuse

car les poissons atteints éliminent beaucoup de bactéries. Il faut donc isoler au plus

vite les animaux atteints et les traiter à l’aide d’antiseptiques. L’aquarium doit être

vidangé et désinfecté afin d’éliminer le germe présent, et de rééquilibrer les

paramètres écologiques.

• En cas de récidive, il est important de contrôler régulièrement les différents paramètres

de l’eau et de les rendre optimaux.

La température doit être la plus basse possible, tout en restant supportable pour les

poissons présents dans l’aquarium, afin de limiter la multiplication de la bactérie.

3 : La « pourriture des nageoires »

C’est très souvent un des premiers signes d’une infection bactérienne: c’est la sonnette

d’alarme qui signale un dérèglement de l’équilibre écologique du bassin. Ces infections sont

dues à des bactéries du genre Pseudomonas, Aeromonas ou Vibrio. La maladie débute par

l’apparition d’une ligne blanchâtre sur les nageoires, puis celles-ci se creusent et les rayons se

cassent. La nageoire est comme rongée, effilochée. L’infection peut atteindre la base des

nageoires puis les muscles et le sang à un stade avancé. Les chances de survie sont alors

faibles.

Il faut tout d’abord chercher la cause de l’apparition de la maladie (stress, mauvaise hygiène,

dérèglement d’un des paramètres de l’aquarium…) et la corriger si possible. Les poissons très

atteints doivent être séparés et traités à part, dans un bac de quarantaine. L’ajout

d’antiseptiques dans les bassins permet de réguler la prolifération de ces germes et de traiter

les animaux malades.

La prévention de cette maladie repose essentiellement sur les conditions d’hygiène du bassin.

4 : Mycobactériose (tuberculose piscicole)

Symptôme principal : amaigrissement très progressif du poisson, dont la tête peut alors paraître

exagérément grosse par rapport au reste du corps (aspect emacié).

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Symptômes secondaires : décoloration, ventre creusé, dos déformé, nage erratique, selles

anormales, régression des nageoires et ulcères parfois. Parfois associée à l'exophtalmie ou

la pourriture des nageoires.

Causes directes : Mycobacterium / Nocardia

Facteurs favorisants : mauvaise hygiène de l'eau; contamination verticale (de la mère aux

alevins).Contagieux .

Gravité : critique. Isoler le poisson atteint.

IV.MALADIES FONGIQUES

• Des champignons microscopiques sont à l'origine de ces maladies. Les facteurs

déclencheurs sont souvent la montée de la température de l'eau, le manque d'oxygène, les

milieux confinés.

• Saprolégniose : appelée mousse, cette maladie est due aux champignons saprolegnia. Les

signes extérieurs : une couche cotonneuse grise sur la peau. Les poissons exposés sont

ceux qui sont affaiblis ou manquant de mucus à certains endroits.

• Branchyomycose : cette maladie est dûe aux champignons branchyomyce. Les signes

extérieurs se traduisent par les branchies qui deviennent rouges et ulcéreuse.

LE DIAGNOSTIC DES MALADIES DES POISSONS

I. GÉNÉRALITÉS

Le diagnostic consiste à trouver la cause de la mortalité et se fait en laboratoire. Il se

décompose de la façon suivante :

1. Réponse à une question posée : Recherche de virus, de bactéries, confirmation d'un

diagnostic de présomption. Ex. S'agit-il d'une costiose ? Mise en œuvre de la technique

appropriée pour répondre à la question.

2. Cause à rechercher non précisée :

- s'agit-il d'une cause déjà décrite et qu'un laboratoire est susceptible de reconnaître ?

- s'agit-il d'un cas nouveau ? Dans ces deux cas, la réponse n'est possible que si l'on dispose de

poissons vivants, de prélèvements d'eau et de renseignements précis.

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Mais dans le 2e cas, le diagnostic est le départ d'une recherche nouvelle. Ainsi la rapidité de la

réponse est fonction de la question et des connaissances existant à propos de l'affection.

II. RECONNAISSANCE DES CAUSES DE MORTALITÉ

Il faut distinguer au départ :

- les mortalités individuelles : sans intérêt

- les mortalités dues à une altération naturelle du milieu ;

- les mortalités dues à une altération induite (pollution) du milieu ;

- les maladies infectieuses.

Après examen des sujets malades, on peut distinguer deux types de maladies :

- celles que l'on peut reconnaître directement car la cause en est visible ou les symptômes ou

lésions caractéristiques.

- celles dont on ignore la cause et qui doivent entraîner les opérations suivantes : enquête -

prélèvements (poissons et eau) - renseignements - expédition au labo - surveillance des

secteurs atteints.

1. Protocole d'examen d'un poisson malade

L'examen se fait toujours par comparaison entre un poisson sain et un poisson malade capturé

vivant. Dans le milieu, il faut observer les variations du comportement (locomotion,

alimentation, respiration, lésions externes).

1.1. Examen externe. Noter sur le tégument et les branchies :

• - ce qui est étranger au poisson (parasites) ;

• - les lésions en relief (tumeurs, gonflements) ;

• - les lésions à niveau (changement de couleur, hémorragie, mucus) ;

• - les lésions en creux (destructions cutanées : ulcères, nécroses des nageoires).

1.2. Examen interne. Ouvrir la cavité abdominale puis le tube digestif et observer ce qui

est anormal (parasites, hémorragies).

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2. Maladies dont le diagnostic est possible pour l'observateur

2.1. Causes visibles à l'œil nu

a) Mycoses externes :

Proliférations cotonneuses sur le corps des poissons : Saprolegniaceae (Saprolegnia, Achlya,

Aphanomyces) après rupture de la surface cutanée occasionnée par les manipulations, d'autres

atteintes parasitaires (Argulose, Géométrose), des infections bactériennes, etc.

Branchies congestionnées. Axe branchial souligné par un liséré blanc. Eau chaude (20°C)

: Branchiomyces.

b) Helminthiases :

A l'extérieur du poisson, les Géomètres provoquent des ulcères et sont vecteurs du

trypanoplasme agent de la maladie du sommeil des Carpes.

Les Philometra sont enroulés dans une loge creusée dans les opercules. Les kystes parasitaires

que l'on voit par transparence dans les nageoires ou dans l'oeil : kystes

de Bucephalus, Diplostomum).

Après une autopsie sommaire, on peut trouver :

- dans la cavité abdominale, des Ligules : larves d'un ver dont la forme adulte est portée par

un oiseau ichtyophage.

- dans la vessie natatoire, des Cystidicola.

- dans la chair, des kystes jaunes de 3 mm de diamètre de Clinostomum dont la forme adulte

est portée par un héron.

- dans le tube digestif, des Acanthocéphales parfois très nombreux chez les poissons

consommant des Gammares (hôtes intermédiaires).

c) Crustacés parasites

Se déplaçant librement sur le corps, on reconnaît facilement les Argulus appelés aussi "poux"

du poisson. Fixés dans la peau, on peut identifier :

- les Tracheliastes ;

- les Lernées ("parasites-ancres" qui ressemblent à de petits morceaux de bois de 5-10 mm

fixés dans la peau) ;

- les Sphyrions (40 mm) piqués dans les masses musculaires ;

- les Caligus (3-20 mm) ;

- les Ergasilus (2 mm) fixés sur les branchies.

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L'identification exacte des Crustacés (sauf pour les Argulus) n'est pas indispensable puis qu'ils

sont tous justiciables du même traitement.

d) Protozoaires

Des petits points blancs (0,5-1 mm) sur le corps des poissons signalent l'ichtyophtiriose. Les

parasites sont en réalité logés sous l'épiderme.

2.2. Symptômes et lésions permettant une sérieuse présomption de maladie

a) Lésions en relief

- Proliférations blanchâtres (gouttes de bougie) sur le corps des Cyprinidés : hyperplasie

épidermique à virus appelée variole.

- Bourgeonnements cutanés (framboises) sur le corps des Centrarchidés, des Pleuronectidés et

des Sparidés : virose appelée Lymphocystis.

- Kystes blancs sur branchies et nageoires : sporozoose (henneguyose ?).

b) Lésions à niveau : Coloration noire de la peau (mélanose)

- Chez les alevins et les truitelles, une pigmentation noire du pédoncule caudal associé à un

"tournis" fait penser à Myxosomacerebralis. D'autres individus rescapés sont atteints de

déformations corporelles (scoliose, atrophie de l'opercule, du maxillaire inférieur).

- Mélanose disséminée en points de quelques mm de diamètre : implantation de larves de

Trématodes (Uvulifer, Noescus) dont les adultes sont portés par des oiseaux aquatiques.

- Mélanose généralisée associée à de l'exophtalmie et à la nage en vrille en salmoniculture :

SHV. Demander examen viral.

- Abondante sécrétion de mucus sur tout le corps avec reflets gris-bleu du corps : irritation

épidermique due aux micro-parasites (Costia, Trichodina, Gyrodactylus).

c) Lésions en creux

- Ulcères sanguinolents sur le corps des truites : Furonculose (lésions voisines de la SHV).

Demander examen viral.

- Dilatation des opercules et affection branchiale (hémorragies) : myxobactéries provoquant

l'obturation des espaces respiratoires et la soudure des feuillets branchiaux.

2.3. Maladies dont le diagnostic n'est pas possible par l'examen à l'œil nu

Dans ces conditions, il faut recueillir le maximum de renseignements exploitables, effectuer et

expédier au laboratoire des prélèvements.

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EXEMPLE : il existe essentiellement deux approches pour identifier la bactérie responsable

de la maladie du poisson : directe et indirecte, résumées comme suit:

Directe: Elle se fait sans culture d'organismes et nécessite un examen microscopique ou des

tests directs sur les tissus malades.

Frottis frais: Racler ou casser de petits morceaux du tissu atteint, mélanger à une goutte d'eau

et examiner au microscope; technique utilisée en particulier, pour les infections de la peau et

des branchies.

Frottis colorés : Le tissu malade est pressé (empreinte) ou étalé sur une lame porte-objet et

coloré (coloration de Gram) pour révéler les bactéries, voir si elles sont Gram positives ou

Gram négatives et observer leur morphologie (coque, bacille, vibrio, etc anticorps marqués à

la fluoresceine (Fluorescent Antibody Test, FAT), peuvent être utilisées pour apporter une

meilleure identification définitive.

Indirecte: C’est l'approche la plus largement utilisée pour le diagnostic des maladies

bactériennes; elle vise à isoler (séparer) et amplifier le nombre de bactéries présent dans les

tissus malades, par la croissance des bactéries en milieux de culture artificiels dans le

laboratoire.

TRAITEMENTS PR2VENTIF ET CURATIF EN PISCICULTURE

GÉNÉRALITÉS

Il est évident que les traitements ne peuvent être entrepris qu'en milieu confiné. En

pisciculture, on peut détruire les germes pathogènes au niveau de l'animal par des

médicaments (traitement) et au niveau du milieu extérieur par des agents germicides

(désinfection). Traitement et désinfection peuvent être utilisés à titre préventif (formol pour la

costiose) ou à titre curatif.

I.PREVENTION:

Fournir une bonne production veut dire fournir un contrôle de l'environnement et de la

nutrition des poissons.

ENVIRONNEMENT

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39

Qualité de l'eau

Température

Examen bactériologique, sédiment

Conditions hygiéniques des installations

La culture des poissons peut causer différents problèmes d'environnement qui mènent à des

problèmes pathologiques et peuvent être le principal facteur de l'irruption d'une maladie.

Les programmes de contrôle doivent être réalisés avant le commencement de la production et

doivent être suivis et notés régulièrement.

NUTRITION

Contrôle de la qualité de l'aliment

Détermination de la quantité de l'aliment.

POISSON

- Contrôle régulier

Contrôler régulièrement la santé du poisson afin d'avoir plus d'information sur son état, en

général. Certaines pathologies du poisson existent seulement dans certaines régions ou ont un

caractère saisonnier.

Noter toutes les apparitions des maladies des poissons. Les nouveaux “stocks” doivent être

examinés, mis en quarantaine et traités si nécessaire (Prévention ou thérapeutique).

- Contrôle de l'irruption d'une maladie

Les échantillons -symptomatiques ou non-symptomatiques- doivent être collectés à partir de

chaque unité atteinte de la maladie (réservoir - étang - cage). Les échantillons doivent être pris

avant le traitement si on désire établir le diagnostic.

II. MODALITÉS DES TRAITEMENTS

1. Injection après contention dans une épuisette hors ou dans l'eau

- par voie intramusculaire dans les muscles situés juste au-dessous de la nageoire dorsale,

- par voie intrapéritonéale à 3 cm en avant de l'anus.

2. Administration orale, technique la plus répandue. Médicament incorporé dans

l'alimentation.

3. Administration par bain (balnéation) Technique utilisée pour le traitement des œufs,

des ectoparasitoses et des affections branchiales.

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Ce n'est que récemment que plusieurs travaux de recherche ont été consacrés à l'étude

de la vaccination et ceci pour plusieurs raisons :

a. Il n'existe aucun traitement chimiothérapeutique contre les maladies virales.

b. Les résultats obtenus avec l'utilisation des antibiotiques et des désinfectants contre les

maladies bactériennes sont temporaires et ces traitements doivent être répétés

régulièrement si l'on n'a pas réussi à éliminer la maladie.

c. L'efficacité des traitements antiparasitaires est souvent incertaine et, sur une longue

période, son succès n'est pas garanti.

La vaccination est alors placée dans le cycle productif comme un coût quantifiable en

priorité, ce qui permet d'éliminer ou au moins de réduire les coûts de la thérapie de la maladie

et donne aux éleveurs la possibilité de produire en réduisant les risques de gestion.

METHODES D'ADMINISTRATION DES VACCINS

Ils peuvent être administrés par la pénétration forcée du vaccin ou par l'absorption naturelle.

Les principales méthodes d'administration des vaccins sont les suivantes :

déshydratante dans l'eau saiée (4 – 8 ‰) dans le but d'obtenir une absorption plus intensive de

la solution du vaccin qui va suivre.

Néanmoins le bain hyper-osmotique est très stressant, surtout pour les alevins et donc, la

vaccination par un bain normo-osmotique est préférable. L'immunité qui résulte de cette

technique est très bonne, l'opération est simple, rapide (Durée du bain : 5" à 30"), et n'exige

pas d'équipement particulier, mais permet la vaccination de moins de poissons par litre de

vaccin qu'avec la technique de vaporisation. La technique de vaccination par bain n'est pas

valable pour les espèces qui sont abondamment couvertes de mucus (ex. anguilles, poissons-

chats)

III. DÉSINFECTION Pour désinfecter on peut utiliser :

• des agents physiques : à sec (UV solaires), lance-flamme

• des agents chimiques : eau de javel, ammoniums tertiaires, iodophores, soude, chaux vive,

cyanamide calcique.

Formol, chlorure de sodium, bronopol, chloramin T pour la lutte contre les parasites.

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IV. CONCLUSION

Le succès thérapeutique dépend de la façon dont le médicament est employé. Il faut respecter

les doses, la précocité du traitement, la fréquence. Afin de permettre l'établissement d'un

diagnostic basé sur l'étiologie, il faut toujours laisser un lot d'une cinquantaine de sujets sans

traitement de façon à constater l'efficacité du traitement et conserver des poissons pour un

examen complémentaire.