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UMR 5602 CNRS
PRESERVATION ET VALORISATION
DU BOCAGE DU PAYS DE THIERACHE
Sous la direction de :
Maître de stage : Julie BAUDUIN
Enseignants-tuteurs : Gérard BRIANE & Hugues BARCET
FOSTIER Alexia
Soutenue le 14 Septembre 2016
Université de Toulouse
MASTER 2
Mention : Géographie et Aménagement
Spécialité : Géographie de l’Environnement et du Paysage
Parcours : Dynamiques et enjeux contemporains
Rapport de stage
2
RESUME
Le projet d’observatoire du bocage s’inscrit dans le cadre d’un enjeu important sur le Pays de
Thiérache. Le bocage étant une des fortes identités paysagères de ce territoire, l’étude a pour
finalité de présenter le travail accompli, mais également de sensibiliser les acteurs locaux à la
préservation et à la valorisation du bocage, en mettant en avant les services écosystémiques
rendus par les haies bocagères, soit les avantages que l’Homme peut puiser de cet écosystème.
L’échelle communale a été prise en compte. Ce qui a fait émerger, en concertation avec les
acteurs locaux, l’importance du système bocager et le rôle de chaque haie bocagère, sur huit
communes sélectionnées. Un dialogue est engagé avec ces acteurs dans le cadre de diverses
réunions. Ces dernières ont permis d’aboutir à la hiérarchisation de chacun des rôles de la
haie, et de la priorisation de certains de ces rôles, considérés comme les plus importants du
point de vue des acteurs du territoire. C’est en fonction de cette priorisation que les souhaits
de chacun sur la mise en place d’actions concrètes de la préservation et de la valorisation du
bocage seront réalisés. Au préalable à la mise en place de ces actions, un travail d’inventaire
des haies bocagères a été effectué ainsi que la mise en œuvre d’outils diverses, dans l’optique
d’une réutilisation par les acteurs territoriaux. Un dossier écrit et un atlas cartographique
seront remis pour chaque commune afin de faciliter ensuite leur engagement dans la
préservation du bocage, en intégrant ce travail dans un document d’urbanisme. L’élaboration
de ce travail n’est pas sans induire plusieurs limites que soit au niveau des inventaires ou des
réunions de concertation. La valorisation de l’étude auprès des acteurs fait entièrement partie
de la démarche de concertation, démarche qui s’inclut sur la durée.
ABSTRACT
The bocage observatory project, register as part of major challenge of the “Pays de
Thiérache”. As the bocage is a strong landscaped of this territory, the present study purpose to
present working realized and make local stakeholders sensitive in its conservation by
promoting the ecosystems services, which are the benefits people could obtain from this
ecosystem. The municipal level was considered. What did emerge, in consultation with local
stakeholders, the importance of bocage system and the role of each hedge, eight selected
municipalities. A dialogue is initiated with these actors in the various meetings. These have
led to the prioritization of each of the roles of the hedge, and prioritization of some of these
roles, considered the most important from the perspective of local actors. It is based on this
prioritization that the wishes of everyone on the implementation of concrete actions for the
preservation and enhancement of the bocage will be realized. Prior to the implementation of
these actions, an inventory job hedgerows was made and the implementation of various tools,
with a view to reuse by local players. A written record and a cartographic atlas will be given
to each municipality in order to facilitate their final commitment in the preservation of
bocage, integrating this work into a planning document. The development of this work is not
without inducing several limitations either in inventory or consultation meetings. The
valuation of the study to stakeholders is an integral part of the consultation process, which
includes approach over time.
3
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d’abord, à remercier l’équipe du PETR du Pays de Thiérache, présidée
par M.Thierry Verdavaine et dirigée par Mme Virginie Fleury, pour leur bonne humeur, leur
accueil, la disposition de matériel et pour leur confiance accordée dans la réalisation de mon
travail.
Je souhaite également remercier, Julie Bauduin, ma maître de stage et chargée de
mission Environnement et Paysage, pour m’avoir donné l’occasion de travailler sur ce projet,
de m’avoir orientée et conseillée lors de ces six mois de stage et surtout de m’avoir soutenue,
sur toute la durée de mon travail.
Merci également, à M. Guenaël Hallard, responsable pédagogique du CPIE du Pays
de l’Aisne, Mme Françoise Gion, directrice et animatrice de l’association agriculture
Avesnois-Thiérache et Sophie Tabary, conseillère municipale de la commune de Lerzy et
agricultrice biologique, de m’avoir guidée mais aussi accompagnée lors des phases de
terrain.
Je tiens également à gratifier les personnes qui ont su répondre à mes questions et à
partager leurs connaissances ainsi que leurs documentations. Je pense particulièrement aux
acteurs du territoire présents lors de la réunion du comité technique de la charte paysagère.
Un grand merci aux acteurs locaux, particulièrement aux agriculteurs (trices) et aux
habitants qui n’ont pas hésité à m’aider et à m’accueillir chez eux. Merci aux maires des
communes concernées par ce projet ainsi que les acteurs ayant participé à la démarche de
concertation.
Merci à tous ceux, qui ont contribué à la bonne réalisation de cette étude.
Enfin, je remercie mes tuteurs-enseignants de l’Université Toulouse Jean Jaurès, M.
Gérard Briane et M. Hugues Barcet pour leur encadrement lors de mon stage.
4
SOMMAIRE
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 7
PARTIE 1 : CONTEXTE ET PRESENTATION DU BOCAGE .............................................. 8
CHAPITRE 1 : LE CADRE DE L’ETUDE DANS LE CONTEXTE DU PAYS DE
THIERACHE ......................................................................................................................... 8
CHAPITRE 2 : LES INTERETS DU BOCAGE ET DE LA HAIE .................................... 21
CHAPITRE 3 : LE PAYSAGE BOCAGER, UNE FORTE IDENTITE AU SEIN DU
PAYS DE THIERACHE ...................................................................................................... 33
PARTIE 2 : UN PROJET TERRITORIAL REALISE A L’ECHELLE COMMUNALE ...... 39
CHAPITRE 1 : ETAPES PREALABLES A L’ETUDE DE TERRAIN ............................. 39
I. SELECTION DE HUIT COMMUNES D’ETUDE .................................................. 39
II. ELABORATION DE LA BASE DE DONNEES ET DE LA FICHE
INVENTAIRE .................................................................................................................. 51
III. PROCESSUS D’INFORMATION ET DE CONCERTATION AUPRES DES
HABITANTS ................................................................................................................... 57
CHAPITRE 2 : L’INVENTAIRE DES HAIES BOCAGERES .......................................... 60
I. METHODE DE TERRAIN ....................................................................................... 60
II. PRIORISATION DES TYPES DE HAIES ........................................................... 62
PARTIE 3 PROPOSITIONS DE GESTION ET DE VALORISATION DU BOCAGE ........ 66
CHAPITRE 1 : PROPOSITIONS DE GESTION ET DE VALORISATION DU BOCAGE
.............................................................................................................................................. 66
CHAPITRE 2 : FINALISATION DANS LA VALORISATION DES HAIES DANS UN
PLAN LOCAL D’URBANISME ........................................................................................ 73
CHAPITRE 3 : REGARD CRITIQUE ................................................................................ 74
CONCLUSION ........................................................................................................................ 76
5
LISTE DES SIGLES
APPB
Arrêté de Préfectoral de Protection Biotope
BCAE Bonnes Conditions Agricoles et
Environnementales
BD Base de Données
DDT
Direction Départementale du Territoire
DP Demande Préalable
EBC Espace Classé Boisé
ENS
Espaces Naturels Sensibles
EPCI
Etablissement Public de Coopération
Intercommunale
LEADER Liaisons Entre les Actions de l’Economie Rurale
MAEC
Mesures Agro-environnementales et Climatiques
MAE Mesures Agro-environnementales
MAPTAM Modernisation de l’Action Publique Territoriale
et d’Affirmation des Métropoles
PAC Politique Agricole Commune
PETR Pôle d’Equilibre Territorial et Rural
PLU Plan Local d’Urbanisme
PLUI Plan Local d’Urbanisme Intercommunal
POS
Plan d’Occupation des Sols
RNU
Règlement National de l’Urbanisme
SCoT
Schéma de Cohérence Territorial
SIE
Surface d’Intérêt Ecologique
SRCE
Schémas Régionaux de Cohérence Ecologique
SRU
Solidarité et au Renouvellement Urbain
TDENS
Taxe Départementale des Espaces Naturels
Sensibles
TVB Trame Verte et Bleue
6
ZNIEFF
Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique
et Floristique
ZPPAUP
Zone de Protection du Patrimoine Architectural
Urbain et Paysager
7
INTRODUCTION
Le patrimoine naturel et culturel étant de plus en plus menacé de destruction par
l’évolution de la vie économique et sociale, il apparaît important de protéger et valoriser ce
patrimoine, dans l’optique d’une transmission aux générations futures. Devant l’évolution
rapide du paysage, les priorités doivent être fixées pour préserver et améliorer les services
rendus par l’environnement. Il paraît donc primordial de faire prendre conscience aux acteurs
du territoire des impacts que peuvent entraîner certains choix. Les sites et monuments naturels
du territoire français présentant un intérêt général du point de vue scientifique,
pittoresque, artistique, historique ou légendaire, sont protégés d’après la loi du 2 mai
1930 relative à la protection des sites et monuments naturels, intégrée dans les articles L. 341-
1 et suivants du code de l’environnement. Le maillage bocager, caractéristique du patrimoine
et des traditions d’une région, peut faire partie d’un site pittoresque dont la protection est
d’intérêt général. (Pôle Bocage et Faune Sauvage)
Le territoire du Pays de Thiérache reste un des terroirs du département de l’Aisne où le
bocage représente encore une forte identité au sein des paysages agricoles mais aussi un
savoir-faire. C’est en effet l’agriculture qui façonne les paysages bocagers de la Thiérache.
Dans ce contexte, la conservation et la valorisation de ce paysage sont des priorités du PETR1
du Pays de Thiérache. Le PETR cherche donc à valoriser les dimensions paysagères,
environnementales et économiques des haies bocagères. En effet, les haies assurent plusieurs
fonctions et fournissent des services écosystémiques dans lesquels l’Homme peut puiser. La
caractérisation des divers rôles de la haie, grâce à l’utilisation d’une palette d’outils, en
concertation directe avec les acteurs du territoire contribue à la conservation de ce paysage et
à sa valorisation.
Cette étude vise à définir les différents rôles des haies bocagères, et à mettre en avant
des propositions de valorisation du paysage bocager, adéquates à chaque situation
géographique. Comment préserver et valoriser les haies bocagères grâce à la réalisation d’un
inventaire ? Pour tenter de répondre à cette problématique, les acteurs des territoires
concernés ont été associés aux différentes étapes du projet afin d’engager un dialogue
territorial et participatif avec eux.
Dans un premier temps, le contexte de l’étude ainsi que les services rendus par le
bocage seront présentés (partie 1). Puis, dans un second temps, le projet à l’échelle
communale, en concertation avec les acteurs du territoire sera exposé (partie 2). Pour finir,
dans la dernière partie (partie 3) seront développées les différentes propositions de gestion et
de valorisation du bocage. Ainsi, il sera possible, à la suite de cette étude et en concertation
avec les acteurs, de mettre en avant des propositions d’actions concrètes en faveur de la
préservation du bocage sur le territoire du Pays de Thiérache.
1 Cf : Liste des sigles
8
PARTIE 1 : CONTEXTE ET PRESENTATION DU BOCAGE
Le bocage est un paysage rural créé par l’Homme, constitué de haies et d’arbres hors
forêt, entourant des prairies, des parcelles cultivées ou des habitations. Ce paysage est
constitué de divers éléments, chacun important pour la richesse faunistique et floristique. Le
bocage joue notamment de nombreux rôles positifs en termes de protection, de production et
de paysage, et offre ainsi de nombreux services à l’homme. Il permet donc un certain niveau
de bien-être. La préservation et la valorisation peuvent donc avoir des retombées positives, à
long terme, au niveau économique comme au niveau social.
CHAPITRE 1 : LE CADRE DE L’ETUDE DANS LE CONTEXTE DU PAYS DE
THIERACHE
Le Pays de Thiérache est un territoire lié aux paysages qui l’entourent tel que le paysage
de l’Avesnois, le paysage Ardennais ou encore, le paysage des plateaux et de plaines
cultivées du Saint Quentinois et du Laonnois. Le pays est donc marqué par une diversité
faunistique et floristique ainsi que d’une diversité de milieux, qu’il est primordial de
préserver. (Charte paysagère, 2013)2
I. LE CONTEXTE ADMINISTRATIF DU POLE D’EQUILIBRE TERRITORIAL RURAL
DU PAYS DE THIERACHE
1.1 Implantation géographique
Figure 1 Réseau des parcs naturels régionaux en France,
Parc naturel régional d'Opale
Figure 2 La Thiérache, entre entité naturelle et administrative,
Charte paysagère 2013
2 Saumur, I. Helixio. (2013), Charte Paysagère du Pays de Thiérache. 125p.
9
Figure 3 Communes du Pays de Thiérache, Charte paysagère 2013
Située à l’extrême nord-est du département de l’Aisne, la Thiérache est un territoire dont
le bocage est préservé. C’est ce qui la différencie des grandes plaines céréalières du Laonnois
et du Saint Quentinois. (fig.2)
La Thiérache est le prolongement de l’Avesnois, territoire bocager du sud du département
voisin qu’est le Nord. Elle est localisée entre deux Parcs Naturels Régionaux, celui de
l’Avesnois et celui des Ardennes. (fig.1)
Le Pays de Thiérache a fait le choix de s’implanter à Vervins, sous-préfecture. Il s’agit
d’une commune centrale sur le territoire. Le territoire couvert par le Pays de Thiérache
représente 160 communes, soit environ 75 000 habitants. C’est un territoire rural de 1 672
km². (fig.3)
1.2 Statut juridique
Le Pays de Thiérache est le regroupement des 5 Communautés de communes de la
Thiérache de l’Aisne. Il s’agit d’un Pôle d’Equilibre Territorial et Rural (loi du 27 janvier
2014 pour la Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles
10
/ MAPTAM3). Les PETR ont vocation à être un outil de coopération entre établissements
publics de coopération intercommunale.
C’est un établissement public sans fiscalité propre, qui ne lève pas d’impôt. Il se finance
par les cotisations accordées par ses membres, les Communautés de communes.
Les missions assurées par le Pays de Thiérache sont confiées par les Communautés de
communes dans un but de mutualisation des services.
La mission principale du Pays de Thiérache est de « soutenir et coordonner le
développement du territoire notamment en matière de développement économique, transport,
habitat, tourisme et environnement ». Cela se traduit par un accompagnement technique des
Communautés de communes dans leur projet, ainsi que par la mise en place d’actions pour le
compte des 5 collectivités à l’échelle de toute la Thiérache.
A ce titre, le Pays de Thiérache porte par exemple un programme d’aide à l’amélioration
de l’habitat, un ensemble d’actions de sensibilisation au patrimoine naturel ou encore, est
animateur d’une charte paysagère.
1.3 Historique
Depuis 2001, une coopération interterritoriale est impulsée par le Conseil régional de
Picardie. Les 5 Communautés de communes sont amenées à travailler en collaboration.
Chacune assure une mission pour le compte des quatre autres. La mission bocage est gérée
par la Communauté de communes de la Région de Guise. La 1ère étape fût la réalisation
d’une étude bocage en 2003.
En 2004, la loi Voynet permet la création du Syndicat Mixte du Pays de Thiérache, validé
par arrêté préfectoral le 13 janvier 2005. La structure regroupe les chargés de mission qui
étaient localisés dans les 5 Communautés de communes. Progressivement, le Pays s’est
structuré avec l’arrivée d’un directeur, et la prise de locaux à Vervins.
En 2014, la loi MAPTAM transforme les syndicats mixtes de Pays en pôle d’équilibre
territorial et rural. Le Pays de Thiérache devient PETR par arrêté préfectoral en octobre 2014.
1.4 Moyens de la structure
Moyens humains :
Le Pays de Thiérache se compose d’une équipe de 8 personnes.
La directrice, Virginie Fleury, suit certains dossiers ayant attrait au volet économique.
Elle gère les relations humaines et chapote l’ensemble des missions. Son rôle est de veiller à
la bonne mise en œuvre de l’ensemble des missions du Pays de Thiérache.
Elle est assistée par Agathe Kuswik, la comptable et Alice Gravet, l’assistante
administrative.
Le Pays est ensuite composé de trois pôles; un pôle Habitat, un pôle LEADER4 et un
pôle Environnement et Paysage.
3 Cf : Liste des sigles
11
La Mission Habitat se compose d’un chargé de mission et d’une assistante. Ensemble,
ils gèrent un fonds d’aide à la rénovation énergétique, la réhabilitation en cas d’insalubrité et
l’adaptation des logements à la perte d’autonomie.
La Mission LEADER se compose également d’un animateur et d’une assistante.
Ensemble, ils gèrent un fonds européen, le FEADER (le Fonds Européen Agricole pour le
DEveloppement Rural).
La Mission Environnement et Paysage se compose d’une chargée de mission, Julie
Bauduin. Sa mission principale est la mise en œuvre de la politique locale de
l’environnement. Plus précisément, ses activités concernent la préservation et la valorisation
des paysages de Thiérache, dont l’atout principal est le bocage. Il s’agit de la mission pour
laquelle il y a le moins de moyens humains. Pour exercer correctement ses missions, il fût très
important dès son arrivée de prendre contact avec les chargés de mission « eau » des
Communautés de communes et les partenaires associatifs intervenants sur le territoire.
Depuis le 14 Mars 2016, je travaille au sein du PETR du Pays de Thiérache, en qualité
d’étudiante mais également de stagiaire, auprès de Julie Bauduin. Ma mission porte sur le
développement de l’observatoire du bocage au sein du Pays de Thiérache. L’objectif de cette
mission consiste à réaliser des inventaires de haies bocagères dans une perspective de
valorisation et de préservation du paysage bocager en Pays de Thiérache.
Pour cela, mon stage s’articule autour de 4 axes :
Le premier consiste à faire une sélection de 8 communes réparties sur 4 unités paysagères,
composantes de la Thiérache, selon différents critères :
L’inscription de la commune dans un document d’urbanisme,
Les aides accordées dans le cadre de la PAC ou celui des MAEC5,
En fonction de critères géographiques.
Sur cette base, 8 communes seront sélectionnées. Pour l’ensemble des municipalités,
l’inventaire va permettre d’acquérir de meilleurs connaissances sur le patrimoine naturel de la
Thiérache, d’anticiper les projets communaux, de valoriser ce patrimoine notamment dans des
documents d’urbanisme.
Le deuxième axe consiste à mettre en place une base de données de l’inventaire du
maillage bocager, en fonction de critères sélectionnés.
Le troisième axe, sera la réalisation de l’inventaire de haies bocagères, suite à la création
de la fiche inventaire, qui reprendra l’ensemble des critères de la haie. Préalablement à la
phase de terrain, une pré-localisation du linéaire bocager sera réalisée grâce aux
photographies aériennes. Des réunions publiques auprès des acteurs du territoire seront
également prévues.
La dernière étape consistera à analyser, dans la mesure de l’existant, les mesures de
préservation du bocage, et de proposer des préconisations pour chaque commune
sélectionnée, en se basant sur des projets conçus dans d’autres régions comme la Bretagne,
par exemple. En complément de ce travail, la commune disposera d’un rendu écrit et d’un
atlas cartographique du travail d’inventaire.
4 Cf : Liste des sigles 5 Cf : Liste des sigles
12
Prises de décisions :
Le Pays de Thiérache se compose de deux instances :
- Une instance délibérante, composée d’un Président, de 4 vice-présidents et des
représentants des Communautés de communes. En tout, il se compose de 15 membres
titulaires et autant de suppléants. Les projets sont préparés lors des commissions
thématiques, puis présentés au comité syndical.
- Une instance consultative, le Conseil de Développement du Pays de Thiérache
représentant la société civile du territoire (principalement des représentants d’associations,
de personnalités représentatives du territoire). Il donne son avis sur les actions menées par
le Pays de Thiérache.
1.5 Un enjeu bocager important
Le territoire de la Thiérache de l’Aisne est reconnu en Picardie pour son patrimoine
bocager préservé. L’agriculture y façonne les paysages depuis le 14ème siècle. De la forêt, à la
Direction
Virginie Fleury
Mission habitat
Loïc Degueldre / Chargé de mission
Delphine Kuswik / Assistante
Mission environnement
Julie Bauduin /
Chargée de mission
Alexia Fostier / Stagiaire
Mission LEADER
Fabien Thurette / Animateur
Sophie Lévêque / Assistante
Comptabilité
Agathe Kuswik
Assistante administrative
Alice Gravet
13
culture vivrière puis au bocage, le paysage bocager façonne l’identité du territoire et de ses
habitants. (fig.4)
Bien que le Pays de Thiérache mette en place des politiques incitatives pour la
replantation de haies bocagères, pour l’entretien des haies et de mares (au travers les MAE6),
le bocage continue de diminuer. (fig.5)
L’élevage, producteur de paysage bocager, connaît une crise qui pousse les
agriculteurs à se tourner vers d’autres pratiques, notamment vers les cultures céréalières.
Chaque année, sous l’influence des marchés européens et mondiaux, des prairies sont
retournées et des haies arrachées. Ce sont à chaque fois, des pertes pour la biodiversité du
territoire et son identité.
6 Cf : Liste des sigles
Figure 4 Présentation des espaces bocagers et
de cultures selon l'occupation des sols de
2006, Charte paysagère 2013
Figure 5 Schéma des influences des
grandes cultures sur le bocage, Charte
paysagère 2013
14
L’enjeu principal de la politique environnementale du Pays de Thiérache est le maintien de
ce paysage bocager au travers différents leviers :
- La valorisation des produits locaux issus de l’élevage,
- Le maintien de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et de la
biodiversité,
- Le classement dans le cadre des documents d’urbanisme du maillage bocager,
- La sensibilisation de la population, des enfants, des élus et du monde agricole à
l’intérêt de la préservation de ce paysage.
Les missions et activités de la mission environnement du Pays de Thiérache découlent de
ces enjeux.
II. LE CONTEXTE NATUREL DU PAYS DE THIERACHE
Le bocage de Thiérache, probablement le mieux conservé de Picardie, est l’un des
éléments essentiels du patrimoine naturel axonais. Au sein des prairies ponctuées de
nombreuses mares, un maillage de haies et de vieux arbres est à l’origine de la richesse
écologique du bocage.
Cette richesse est illustrée par le maintien de populations d’oiseaux remarquables comme
la huppe fasciée, la pie-grièche grise et la pie-grièche écorcheur. De nombreux amphibiens,
comme le triton crêté, fréquentent le réseau de mares.
La Thiérache est également reconnue pour ses cours d’eau exceptionnels. La vallée de
l’Oise présente une fonctionnalité de grande valeur offrant aux nombreuses espèces animales
et végétales locales, un milieu de vie diversifié.
2.1 Une entité naturelle
«La Thiérache est un pays de plateaux, faiblement ondulés, entrecoupés de vallons étroits,
drainés par l’Oise et ses affluents [...] adossé au massif schisteux de l’Ardenne» «les bois, les
prairies, les vergers, qui laissent peu de place aux grandes cultures, révèlent un sol humide et
donnent au paysage une variété d’aspects, une fraîcheur de végétation qui contrastent avec
les amples ondulations sèches et plus dénudées des campagnes du Porcien, du Vermandois et
du Cambrésis, couvertes de cultures». 1901, Emile Chantriot.7
La Thiérache du Nord et la Thiérache de l’Aisne présentent aujourd’hui deux dynamiques
différentes:
La Thiérache du Nord plus tournée vers le tertiaire, avec l’influence de Maubeuge,
ville dynamique.
7 Chantriot Emile. La Thiérache. In: Annales de Géographie, t. 10, n°51, 1901. pp. 216-224.
DOI : 10.3406/geo.1901.4937
15
La Thiérache de l’Aisne, plus tournée vers l’industrie et rattachée à Saint-Quentin,
avec qui, elle a du mal à créer des liens. Hirson et Fourmies sont deux villes proches
qui peuvent potentiellement être moteurs pour l’ensemble de la Thiérache.
Ce qui fait l’unité de la Grande Thiérache c’est son caractère agricole, et son
particularisme tourné vers l’élevage : c’est une zone à l’écart des grands axes de déplacement.
2.2 Approche géologique et géographique
La Thiérache est un « assemblage » de micro-paysages constituant une entité. En effet, la
Thiérache est au carrefour de plusieurs mouvements géologiques, plusieurs régions, pays,
climats, ce qui lui confère son originalité. Le territoire se situe à cheval sur le bassin parisien
et l’extrémité du massif ardennais.
Si la formation des sols et sous-sol du territoire reste un phénomène complexe, il est
important de connaître la nature du substrat sur lequel se sont construits les paysages. On
s’aperçoit alors que des « régions » se dessinent selon la nature des sols (argile, calcaires,
craie, limons...). Le nord du pays plus haut en altitude (290m au niveau du massif ardennais)
présente un sous-sol plus imperméable (marnes, argiles) alors que la partie sud, sera plus
perméable, constituée d’un sous-sol crayeux. Au sein de chaque entité géologique, des
qualités de sols différentes s’expriment selon la topographie et le niveau d’érosion. Hirson est
à la jonction de ces régions géologiques. » (fig.6) (Charte Paysagère, 2013)8
8 Saumur, I. Helixio. (2013), Charte Paysagère du Pays de Thiérache. 125p.
16
Figure 6 Carte et coupe géologique de la Thiérache, Charte paysagère 2013
17
« La Thiérache correspond à l’émergence de couches géologiques plus anciennes qu’un
pendage accentué a laissé accessible à l’érosion. La césure se fait donc de façon progressive
en termes tant géologiques que topographiques. L’altitude augmente cependant de manière
suffisamment significative pour atteindre 290 mètres au niveau de la faible incursion du
massif ardennais dans le département. Le relief prend davantage d’ampleur, disséqué par des
vallées tantôt humides tantôt sèches (lorsque la baisse du niveau de la nappe phréatique a fait
se tarir les sources à leur origine). Les sols encore limoneux mais plus argileux sont humides
et justifient une agriculture principalement axée sur l’élevage. Le paysage, très marqué par le
bocage dans sa partie Nord, s’ouvre en arrivant sur la plaine ». 2004, Inventaire des
paysages de l’Aisne9
Figure 7 Carte topographique, Charte paysagère 2013
9 CAUE de l’Aisne., (2004), L’inventaire des paysages de l’Aisne. Pinon : Technimages, 536p.
Marnes imperméables et recouvertes
de limons. Les sols sont
principalement occupés de bocage et
de prairies permanentes, de nombreux
bois et forêts. L’exploitation du sol
par les cultures et les labours est peu
développée mais elle est en
progression (cultures fourragères et
céréales).
Sous-sol crayeux
couvert de limons
éoliens. Plateaux aux
sols limoneux frais,
vallées aux sols
limoneux frais à
humides et les versants
des sols limoneux sur
craie ou argile. Grandes
cultures de plus en plus
présentes.
Plateau recouvert de limons
qui reposent sur des argiles
et calcaires du Secondaire.
Les sols sont très
hétérogènes : limons frais,
limons caillouteux calcaires
et sols argileux frais à
humides. Blé, maïs,
betterave, prairies.
Massif de roches dures du
Primaire, recouvert de
limons moyennement
humides à frais. Les
versants sont constitués de
sols limono caillouteux. Les
bois et forêts occupent une
grande partie de cette entité
(forêt de Saint Michel, forêt
d’Hirson).
18
III. UNE POLITIQUE EN FAVEUR DE LA PRESERVATION DU BOCAGE
3.1 Prélude à la Charte Paysagère
L’identité bocagère représente aujourd’hui le premier levier de développement de cette
région verte.
Le bocage en Thiérache est à la fois un capital culturel, écologique et économique à
valoriser :
– Capital culturel : le bocage est l’un des fondements de l’identité Thiérachienne et
témoigne de son histoire
– Capital écologique : de nombreuses espèces se développent grâce aux haies, aux
prairies et aux diverses mares
– Capital économique : le bois des haies bocagères est un capital économique à valoriser
par l’installation de chaudières à bois. Les prairies sont également une ressource
alimentaire importante pour le bétail.
Le bocage est une valeur prise en compte par les politiques locales notamment en matière
de tourisme et de promotion.
3.2 L’origine du projet
Le Pays de Thiérache s’est engagé depuis 2003, dans la préservation et la valorisation du
paysage bocager. Cependant, l’homogénéisation des paysages ruraux demeure une tendance
forte.
Pour lutter contre cela, le Pôle d’Equilibre Territorial et Rural du Pays de Thiérache a
décidé d’élaborer une charte paysagère. Cette charte est un outil d’aide à la décision, de
sensibilisation et d’information sur la gestion raisonnée du territoire, en intégrant des objectifs
de développement durable.
La charte paysagère n’a pas de valeur réglementaire opposable mais constitue un
engagement de l’ensemble des signataires à œuvrer pour la réussite des actions qui seront
mises en œuvre pour la préservation et la valorisation des paysages.
Cette démarche volontaire est un moyen de mieux connaître les paysages d’un territoire et
d’en faire le diagnostic dans le cadre d’un projet de protection, de valorisation et de
restauration du patrimoine paysager.
Cette charte paysagère détermine des orientations générales concernant le paysage, une
stratégie, un programme d’actions et la mise en œuvre du projet paysager sur un territoire qui
peut dépasser les découpages administratifs.
19
3.3 Présentation de la démarche mise en place par le Pays de Thiérache entre 2012 et 2014
Pour aboutir à un ensemble cohérent d’actions et d’outils, les acteurs concernés par le
paysage ont été réunis, dans l’optique d’échanger, de partager les points de vue divergeants,
jusqu’à faire émerger une vision partageable.
La Charte paysagère de Thiérache est l’aboutissement d’un travail partenarial en plusieurs
phases.
La première phase a permis de dresser un diagnostic du territoire et de définir des unités
paysagères homogènes de la Thiérache. La méthodologie retenue en comité de pilotage pour
réaliser cet état des lieux, était basée sur l’écriture d’une synthèse des documents existants et
sur la réalisation d’entretiens avec une vingtaine de personnes.
Portrait paysager du territoire : la paysagiste Ingrid Saumur s’est imprégnée des
composantes du territoire à travers des immersions dans le territoire, accompagnée
parfois d’acteurs de la Thiérache, connaissant bien ces paysages. Ce travail a permis
de réaliser la cartographie de la charte.
Bibliographie : l’analyse des documents a permis à la fois de cadrer l’analyse d’Ingrid
Saumur dans son contexte géographique, administratif et réglementaire, et de veiller à
la cohérence de la charte paysagère avec les politiques, stratégies et dispositifs portés
par les collectivités en termes de paysages.
Analyse de la perception du territoire : le cabinet d’étude Hélixeo a identifié les
caractéristiques communes aux différentes perceptions des paysages de Thiérache.
Cette méthodologie a permis de renouveler le regard porté sur le territoire de la Thiérache.
Il ressort que la Thiérache est un pays singulier, composé de paysages contrastés. C’est à la
fois une entité administrative et une entité naturelle dont les paysages sont façonnés par les
vallées et l’érosion.
Lors d’une seconde phase, un processus de co-construction a fait émerger les grandes
orientations de la charte paysagère.
L’organisation d’ateliers par « familles » d’intérêt proche invitait les forces vives du
territoire à se réunir afin de formaliser leur projet, d’identifier les thèmes d’action en commun
et leurs conditions d’engagement aux côtés des autres acteurs. Ces acteurs se sont ensuite
réunis autour de ces thèmes communs à chaque atelier. Ils ont défini les grandes orientations
de la charte et proposé les actions et les outils utiles à sa mise en œuvre.
Ces participants à la démarche ont validé, lors du comité de pilotage, 4 orientations
stratégiques structurant l’action qu’ils souhaitent mener en commun dans le cadre de la charte
paysagère, nécessaires à un changement effectif de la situation sur le territoire du Pays :
Orientation 1 : développer la filière bois pour une gestion pérenne et adaptative
des massifs forestiers, bosquets et haies en Thiérache, qui prenne en compte les
enjeux agricoles, environnementaux et paysagers.
Orientation 2 : Prendre en compte les évolutions agricoles pour permettre au
territoire de s’adapter progressivement à ses évolutions paysagères.
Orientation 3 : Identifier et valoriser les caractéristiques du bâti Thiérachien
pour renforcer et promouvoir l’identité paysagère et culturelle du Pays de
Thiérache.
20
Orientation 4 : Valoriser les richesses naturelles des paysages du Pays de
Thiérache.
Le territoire du PETR10 présente un intérêt écologique, en particulier du fait d’un maillage
« bleu et vert » encore riche. Pourtant, il existe de fortes disparités sur ce territoire : au nord,
où le maillage est plus dense, la biodiversité est plutôt riche et mérite une attention toute
particulière. C’est l’exemple des mares avec des espèces rares comme le triton crêté. Ailleurs,
la problématique pourra être différente et on s’attachera plus, par exemple, à préserver la
nappe d’eau souterraine encore relativement de bonne qualité.
Cette richesse, et plus particulièrement les espaces bocagers, est un atout certain pour le
territoire et il faut donc la préserver des pressions qui la dégradent. Sur cette thématique de
valorisation des richesses naturelles, il semble important que des actions concourent à la
préserver et mieux la connaître.
Outil 4.1 : Renforcer les actions de recensement pour améliorer les connaissances sur les
habitats, la faune et la flore de Thiérache. L’observatoire du bocage sur lequel j’ai travaillé
se place dans l’outil 4.1.
Outil 4.2 : Renforcer et structurer une politique d’animation, éducation à l’environnement à
l’échelle du Pays.
Outil 4.3 : Prendre en compte la biodiversité dans l’action locale.
Le Pays de Thiérache ainsi que les partenaires ayant participé à la réalisation de la
charte, travaillent ensemble à la réalisation d’outils et à la mise en place d’actions de
préservation des paysages en conservant l’objectif de la co-construction des projets.
En effet, la bonne gestion des évolutions paysagères passe par une action assise sur les
principes de la concertation.
Le Pays de Thiérache se place en coordinateur de la mise en œuvre de la charte
paysagère dont la réussite passera par une action commune et une implication de chaque
acteur dans la construction et la réalisation des projets.
10 Cf : Liste des sigles
21
CHAPITRE 2 : LES INTERETS DU BOCAGE ET DE LA HAIE
L’une des définitions acceptées par l’ensemble des géographes et des écologues, est celle
qu’en donne Meynier (1976)11 : « Un paysage d’enclos verdoyants ». « Un bocage,
comporte donc des clôtures qui doivent former un réseau de mailles plus ou moins grandes,
plus ou moins géométriques, et être constituées ou bordées d’une bande de végétation : haies
vives, le plus souvent, mais pas uniquement. » (Flatres, 1976 et 1993 –Mondolfo et Lorfeuvre,
1986, inter alia)12. Ainsi la haie est un élément qui permet de clôturer les parcelles agricoles.
L’ensemble de ces haies forment un maillage plus ou moins serré, appelé aussi bocage.
I. LES DIFFERENTS ROLES DE LA HAIE
Les intérêts de la haie et des talus sont bien connus, et les grandes fonctions sont ainsi
identifiées : régulation du climat ; régulation hydraulique ; conservation des sols ; maintien
d’équilibres interspécifiques ; fonction de production ; amélioration du cadre de vie.
En fonction des régions, leurs rôles principaux ne sont pas perçus de la même façon : par
exemple, la protection contre le vent en Bretagne, alors que c’est la production de bois dans
l’Avesnois (Coutel, 1992)13.
Pour mon travail, les différents rôles de la haie bocagère ont servi à la classification des
haies. En effet, c’est cette classification qui est au cœur du projet et qui va permettre de voir
quelles sont les haies reconnues comme les plus importantes, d’après les acteurs présents lors
des réunions de concertation.
1.1 Rôle Brise vent
La succession des haies et talus, des bois et d’arbres isolés, dans le paysage contribue à
diminuer de 30 à 50 % la vitesse du vent par rapport à la plaine. (fig.8) Au niveau des
parcelles agricoles, les haies permettent de protéger le bétail et les cultures, des dégâts du
vent : verse des céréales, trouble de la pollinisation, chute et lacération des fruits dans les
vergers. Dans les régions côtières, les haies réduisent la portée des vents chargés en sel,
pouvant provoquer la brûlure de certaines cultures. 14
En période de chaleur, l’effet brise vent limite l’assèchement des sols et, l’ombrage des
haies ainsi que des arbres protège le bétail du soleil. Les haies peuvent également améliorer
les rendements des cultures en créant des conditions microclimatiques favorables à la
production agricole (évapotranspiration réduite, limitation des écarts de température,…).15
11 Meynier, A. (1976) Atlas et Géographie de la Bretagne. Paris : Flammarion, 293 p., rééd. 1994 12 Flatrès, P. (1979) L'évolution des bocages : la région Bretagne. In: Norois, n°103, J pp. 303-320. 13 Coutel, J-P. (1992) Contribution à l’analyse de la biomasse arborescente du bocage de l’Avesnois (59), UFR
Sciences de la Vie et de l’Environnement, Université Rennes 1, 162p. 14 Roulleau, D. La haie bocagère [http://didier.virion.free.fr/rouldeni/role.html, consulté le 18 Juillet 2016] 15 SAGE Rance-Frémur (2015) Guide d’inventaire du maillage bocager, 40p
22
L’évapotranspiration, soit la perte d’eau de la plante et du sol est accrue par temps chaud et
par grand vent. Pendant la période sèche la plante ralentit naturellement son activité pour
limiter les pertes d'eau par transpiration : cette plante va donc moins pousser. Mais si une haie
protège de l'évapotranspiration, cette même plante pourra maintenir son activité.
Ralentissant la vitesse du vent, l'humidité nocturne ainsi que la rosée, sont plus importantes.
L’effet brise-vent augmente notamment le rendement des productions végétales et
animales. Les éleveurs de bovins ou autres animaux peuvent laisser leurs bêtes dehors car les
haies abritent correctement ces derniers, leurs dépenses énergétiques se trouvent diminuer ce
qui favorise la prise de poids, leur qualité ou encore leur production de lait. Il semblerait
également que les maladies soient moindres. En effet, la disparition de certaines maladies,
serait liée à la densité du bocage, ceci est dû à la diminution des écarts de température qui
limite la contamination d'une prairie à une autre.
L’effet brise vent d’une haie protège également les habitations ainsi que les bâtiments
agricoles, lorsque celles-ci sont localisées à proximité.
Figure 8 Effet Brise-vent, schéma issu de l'ouvrage "L'arbre et la haie" de D.Soltner
En résumé la haie permet :
moins d’évaporescence (desséchement),
une hausse des températures diurnes,
une hausse du bien être du bétail,
la protection des bâtiments d’exploitation ainsi que des habitations
23
1.2 Régulateur hydraulique
Le processus d’érosion des sols correspond au décapage des particules du sol en surface.
L’eau et le vent constituent des agents érosifs importants. Un maillage bocager bien structuré
et continu, joue un rôle tampon. Ainsi, les haies et les arbres diminuent la vitesse de l’eau en
surface et favorisent l’infiltration de l’eau vers les nappes. (fig.9) Au contraire, la
discontinuité des structures bocagères telles que des entrées de champs ou bien des trouées
diminuent ces services rendus.
Figure 9 Processus d’érosion avec et sans l’élément bocager, Caubel, 2001, Pointereau et al.,2000
Un bocage bien positionné et continu provoque la sédimentation d’une partie des
matières solides présentes dans l’eau de ruissellement ; les couches superficielles les plus
fertiles sont donc conservées. De plus, la présence d’un talus permet de limiter le caractère
érosif de l’eau.
24
Figure 10 La régulation des écoulements, Guide Bocage-
Eau & Rivières de Bretagne - A. Houdart
Le bocage participe au fonctionnement
hydraulique des bassins versants. En effet, le
maillage ralentit le débit de l’eau, redirige et
allonge les chemins de l’eau de la surface
vers la profondeur. Le bocage en amont,
réduit donc les forts débits dans les cours
d’eau en aval.
Les arbres favorisent également l’infiltration
de l’eau. (fig.10) Ainsi, lors de périodes
pluvieuses, l’eau est accumulée, et restituée
lors de périodes sèches.
Le bocage régule donc les flux et permet de
limiter les événements extrêmes, comme les
crues.
Les haies et les talus constituent des purificateurs naturels de l’eau. En effet, ces
éléments permettent de freiner, stocker et recycler l’eau ruisselée et parfois polluée. Des
phénomènes d’épuration de l’eau vont se mettre en place : absorption par les végétaux pour se
nourrir, dégradation par la microfaune du sol, rétention par le sol. La concentration en
polluants dans l’eau en aval des haies et talus sera de plus en plus faible permettant ainsi de
préserver la qualité des cours d’eau.
Ainsi, le bocage situé en ceinture de bas fond, en ceinture de zone humide ou au bord
des cours d’eau est le plus essentiel d’un point de vue hydraulique car il constitue la dernière
possibilité de dépolluer l’eau avant de se jeter dans le cours d’eau. 16
Ce critère a été retenu lors des réunions de concertation sur les communes de Lerzy et
d’Origny-en-Thiérache, comme le plus important à considérer. En effet, la commune de Lerzy
a été dernièrement touchée par des coulées de boues considérables.
16 SAGE Rance-Frémur (2015) Guide d’inventaire du maillage bocager, 40p
En résumé, l’arbre et la haie :
Régulent le régime des eaux (baisse de la vitesse de circulation des eaux de surface
et favorisation de l’infiltration),
Augmentent la protection des sols et des pentes car les haies diminuent le
ruissellement et limitent physiquement les écoulements,
Améliorent la qualité de l’eau.
25
1.3 Réservoir de biodiversité
Le maillage bocager a de multiples fonctionnalités dont celui de réservoir de biodiversité.
(fig.11) En effet, le bocage sert de refuge, de lieu d’habitat et de reproduction pour de
nombreuses espèces. Lorsque le maillage est continu et connecté, il sert également de corridor
écologique pour les espèces, en facilitant leurs déplacements au sein du réseau.
La diversité des espèces au sein des haies est un atout pour les agriculteurs. Les arbres à
fleurs facilitent la vie des insectes pollinisateurs et les arbres à baies nourrissent les oiseaux,
qui régulent les populations d’insectes. Sont également localisés dans les haies, des oiseaux
nocturnes, des rapaces diurnes, des serpents et des petits carnassiers de l’ordre de
mammifères. Ces espèces protègent les cultures puisque ce sont des carnivores, et qu’ils
mangent les nuisibles. Quant aux passereaux, ils limitent la population d’insectes dans les
grandes cultures. Les haies buissonnantes leur offrent un lieu de vie idéale en leur procurant
baies, graines, insectes et larves. Des espèces comme les coléoptères peuvent être utilisées
pour lutter contre les ravageurs et limiter ainsi l’usage de pesticides. Tous les insectes dans
une haie ne sont pas obligatoirement nuisibles pour les cultures, puisque certains pondent
leurs œufs dans les larves d’insectes nuisibles. De plus, les hyménoptères pollinisateurs
favorisent la pollinisation et augmentent ainsi le rendement en graine. Ces insectes sont
appelés auxiliaires de culture. Les haies constituent donc des ressources en nourritures pour
de nombreuses espèces, et sont également mellifères.
La présence de talus et de fossés à proximité de la haie peuvent favoriser la diversité des
espèces. De nombreuses espèces de gibier peuvent y loger. Les haies multi-espèces se
présentent donc comme un équilibre écologique, permettant d’agir sur leur environnement,
comme sur les récoltes, mais aussi le bien-être de l’Homme. 17
Figure 11 Le bocage : Réservoir de biodiversité,
Guide technique Bocage - Eau & Rivières de
Bretagne - Michel Riou
17 SAGE Rance-Frémur (2015) Guide d’inventaire du maillage bocager, 40p
En résumé le bocage :
Offre une richesse faunistique
et floristique,
Les éléments arborés facilitent
la lutte biologique, car ils
permettent la présence de
nombreux auxiliaires de
production.
26
1.4 La production
Face aux énergies fossiles, le bois est une énergie renouvelable écologique qui peut être
compétitive et durable si la ressource est bien gérée. Le bois issu de la taille des haies peut
notamment être exploité pour le chauffage, sous forme de bûches ou de plaquettes.
Le bois issu du bocage peut être également utilisé comme bois d’oeuvre (menuiserie,
ébénisterie…), et devenir ainsi un complément de revenu pour le propriétaire.18
1.5 Paysage et cadre de vie
Le bocage offre un paysage varié et une ambiance apaisante. C’est un paysage rassurant,
car il est à l’échelle humaine. Le paysage bocager est un atout dans l’optique de développer le
tourisme, puisque beaucoup de touristes recherchent cette ambiance lors de leurs vacances ou
loisirs. Le développement local et le tourisme, dans le cadre du paysage bocager, peuvent
apporter une qualité de vie à la région. Dans des régions bocagères, la toponymie peut donc
en faire référence. Les haies permettent ainsi une identification territoriale.
Les haies permettent également d’intégrer les constructions dans le paysage, notamment
les bâtiments agricoles et industriels.
Ce critère est notamment considéré comme important pour les acteurs du territoire,
concernant la commune de Lerzy. Beaucoup d’habitants se sont en effet installés, dans ce
milieu, pour la beauté du paysage.
18 SAGE Rance-Frémur (2015) Guide d’inventaire du maillage bocager, 40p
En résumé :
Le bocage est riche en ressources comme les baies, les fruits et les plantes médicinales.
Mais c’est surtout une source de bois de chauffage et de bois d’œuvre importante. Le
territoire développe donc la filière bois/énergie.
27
Figure 12 Multifonctionnalité de la haie, Réseau agriculture durable, D.Falaise, 2000
Multifonctionnalité de la haie
Frein à l'érosion éolienne et
hydrique
Régulateur climatique et
hydrique
Maintien de la biodiversité animale et végétale
Elémént du paysage
Source de revenus
- Bois d'oeuvre
- Bois de chauffage, Baisse de la
consommation des énergies non renouvelables
Source d'épuration naturelle
Abri pour les bêtes
Source occasionnelle de
nourriture pour les bêtes
28
II. LES TYPOLOGIES DE LA HAIE EN THIERACHE
L’organisation du bocage du Pays de Thiérache n’est pas homogène sur l’ensemble du
territoire. Ainsi les grands types retrouvés au sein du Pays de Thiérache sont les suivants.
La typologie de la haie est un facteur considérable dans ce projet. En effet, en fonction
d’un certain type de haie, le rôle sera différent et la méthode de gestion et de valorisation
sera également distincte.
2.1 Haie basse taillée
(Photo 1)
Caractéristiques : Taille stricte et fréquente pour maintenir sa hauteur (moins de 2 mètres) et
sa largeur (moins de 1 m). Elle prend généralement peu de place.
Essences : Espèces supportant bien les coupes fréquentes comme l’aubépine, charme
commun, chêne pédonculé, cognassier fruit, cornouiller sanguin, églantier, érable champêtre
et sycomore, frêne commun, groseillier à maquereau, houx, noisetier sauvage, prunelier,
troène d’europe et bien d’autres.
Utilisation : Délimitation de propriété et servant de clôture, ce type de haie étant souvent
dense et impénétrable, surtout si des arbustes épineux sont utilisés.
Avantages : Fondamentales pour la découverte du paysage car elles guident le regard
notamment le long des voix de circulation. Elles participent également à la régulation de
l’écoulement des eaux et à la limitation de l’érosion.
Photo 1 Haie basse arbustive, taillée, A.Fostier
29
2.2 Haie libre
(Photo 2)
Caractéristiques : Alignement d’arbres et d’arbustes dont la croissance est limitée par un
entretien occasionnel. Largeur de 2 à 3 mètres. Les premières années, les tailles sont
rapprochées afin de guider la haie, puis l’entretien est plus espacé vers une taille souple. On
obtient ainsi une haie plus volumineuse et dense.
Essences : Espèces donnant des fleurs et au feuillage changeant : aubépine, bourdaine, charme
commun, cornouiller mâle et sanguin, églantier, fusain d’europe, groseillier à maquereau,
viornes obier et lantane, noisetier, prunelier, saules, sureau noir, troène d’europe etc.
Utilisation : Décorative, à planter autour des habitations, des zones artisanales ou des
bâtiments pour une meilleure intégration paysagère. Egalement en délimitation de propriété.
Avantages : Au milieu des cultures, elles rompent la monotonie et ont une vocation
cynégétique. Elles sont un refuge pour la faune sauvage et sont une source d’alimentation.
Brise vent et régulation des eaux ainsi que limitation de l’érosion.
Photo 2 Haie libre, A.Fostier
2.3 Haie haute, brise-vent
(Photo 3)
Caractéristiques : A l’état naturel, ces haies résultent soit de l’abandon de l’exploitation du
bois, soit d’une période assez longue entre deux coupes. En plantant, il est possible de créer ce
type de haie (pour en exploiter le bois pour le chauffage ou le bois d’œuvre). Les tailles des
30
premières années sont capitales pour structurer les arbres choisis. Ces haies peuvent devenir
assez épaisses avec les années.
Essences : Les haies hautes arbustives (3 à 15m) sont constituées d’épineux laissés poussant :
aubépine, églantiers, prunelliers, troène, houx etc. Les haies hautes arborées (15 à 30m) sont
constituées de hauts jets accompagnés au pied d’arbustes : charme commun, saule blanc,
frêne, le sorbier des oiseleurs et bien d’autres.
Utilisation : Délimitation de la propriété mais aussi brise-vent (protection des bâtiments,
cultures et des bêtes contre le vent, la pluie et le soleil). Ces haies sont aussi sources de
combustibles non négligeables et de bois d’œuvre.
Avantages : Ces haies marquent le paysage bocager, identité de la Thiérache, et lui donne son
caractère grâce à leur ampleur. Elles constituent également des abris et des sources de
nourriture pour bon nombre d’insectes et d’animaux. Elles jouent également un rôle de
corridor écologique et ont un rôle important dans la régulation des eaux et limitation de
l’érosion.
Photo 3 : La haie brise-vent, CAUE 76
3.4 L’arbre têtard
(Photo 4 et 5)
Caractéristiques : Le têtard est une forme particulière d’arbres qui ne se trouve pas
naturellement, ils sont façonnés par l’Homme. Ils sont caractéristiques du bocage de
Thiérache.
Essences : Toutes les espèces d’arbres ne supportent pas cette taille. Ici, nous retrouvons
particulièrement le charme, mais aussi le saule, le frêne ainsi que le chêne pédonculé.
Utilisation : Les branches sont régulièrement coupées au ras du tronc. Ils résultent des baux
ruraux, qui stipulent que le tronc appartenait au propriétaire de la parcelle et les branches à
l’exploitant. Le premier conservait le bois d’œuvre et laissait au deuxième, le bois de
31
chauffage. Les saules servaient plus particulièrement à la vannerie. La taille se fait
approximativement tous les 15 ans.
Avantages : Les têtards sont un élément majeur du paysage bocager. Ils régulent le régime des
eaux, sur les saules têtards puisque leurs racines ont besoin d’une grande quantité d’eau,
qu’ils rejettent ensuite par évapotranspiration via le feuillage. En vieillissant, ils deviennent
creux à cause de l’infiltration de l’eau, qui provoque la pourriture du bois. Ils deviennent alors
de très bons abris pour les chauves-souris, les chouettes, les fouines, et pour de nombreux
insectes.
Photo 4 L'arbre têtard, PETR Pays de Thiérache
Photo 5 Etêtage d'arbres têtards, PETR Pays de Thiérache
3.5 Alignement d’arbres
(Photo 6)
Caractéristiques : Les arbres en alignement sont des infrastructures écologiques qui
permettent d’assurer le maintien de nombreuses espèces. L’entretien de ces linéaires ou des
arbres remarquables isolés est de ce point de vue essentiel pour préserver la haute valeur
naturelle et paysagère des territoires ruraux et des sites Natura 2000. Il est possible de
différencier un alignement d’arbres d’une haie par la distance entre les arbres. En effet,
chaque arbre est séparé d’une distance de 5 mètres, alors c’est un alignement. Au contraire, si
chaque arbre est séparé par une distance de moins de 5 mètres, alors c’est une haie.
Essences : En pays de Thiérache, l’alignement d’arbres est généralement constitué d’arbres
têtards, principalement de charmes. Cependant, d’autres essences peuvent également être
retrouvés tels que les saules, frênes, chênes, érables, aulnes, hêtres, cerisiers, merisiers et bien
d’autres.
32
Utilisation : Le plan de gestion peut être varié, en fonction des essences d’arbres. L’arbre peut
être taillé en émondage ou en élagage19. La taille doit être au minimum réalisée 1 fois en 5
ans. Concernant les arbres de hauts jets, une taille annuelle pour les arbres dont la bille est
inférieure à 5 mètres, une seule taille sur 5 ans pour ceux dont la bille est supérieure à 5
mètres. La période d’intervention se déroule en automne et/ou en hiver entre 1er octobre et le
1er mars et de préférence entre le 1er décembre et mi-février. La période d’intervention doit
être définie en fonction de la nidification des oiseaux et de la présence de fleurs/fruits dans les
arbres. La taille des alignements d’arbres, doit respecter des obligations en matière de
maintien de bois morts et de présentation d’arbres remarquables sur le plan du paysage et de
la biodiversité, tout en prenant en compte le risque de chute.
Avantages : L’alignement d’arbres est nécessaire pour le paysage bocager, puisqu’il permet
de sauvegarder une diversité faunistiques et floristique. L’entretien des alignements d’arbres
doit être réfléchi afin de pérenniser le milieu.
Photo 6 L'alignement d'arbres, A.Fostier
La densité du bocage a également été définie (Ecobio, 2004)20. Pour cela, le critère de
base est le linéaire de haie en m/ha. Celui-ci permet de distinguer les zones de bocage très
denses (plus de 150 m/ha) et denses (de 100 m à 150 m/ha) des zones de bocage
moyennement denses (de 50 m à 100 m/ha) ou lâches (moins de 50 m/ha).
19 L’élagage consiste à orienter ou limiter le développement de l’arbre.
L'émondage est une forme de taille consistant à supprimer les branches latérales et parfois la cime
d’un arbre pour favoriser la croissance de rejets ou du feuillage. 20 Ecobio (laboratoire CNRS – Université de Rennes : responsable Burel F.), (2004) : analyse de la structure
paysagère du Parc naturel régional de l’Avesnois, identification d’entités paysagères - caractérisation des types
de bocage – mise en place d’un suivi temporel, 143 pages.
33
CHAPITRE 3 : LE PAYSAGE BOCAGER, UNE FORTE IDENTITE AU SEIN DU PAYS DE THIERACHE
« Le bocage offre à la vue un paysage très varié, où toutes les impressions reçues par les
sens se superposent pour offrir une ambiance apaisante. La Thiérache, avec ses vallonnements
laisse à l’observateur une impression de plénitude. Malgré son aspect sauvage grâce aux
divers boisements, l’empreinte de l’Homme y est pourtant décelée. Les haies rompent la
monotonie du paysage agricole par leur diversité. » (Guide du bocage de la Thiérache, 2008)
Par cette perception sensible du bocage, le paysage Thiérachien devient donc un paysage
perçu, mais notamment vécu par ses habitants. En effet, vivant quotidiennement ce paysage,
ses habitants se reconnaissent à travers ce dernier. Suite aux diverses mutations de ce paysage
vécu, il est apparu une volonté de vouloir préserver le bocage, grâce à la création de divers
outils.
I. L’HISTOIRE DU BOCAGE EN THIERACHE
Le territoire de la Thiérache reste aujourd’hui un territoire rural mais qui a subi de grandes
mutations liées à l’industrialisation, l’implantation de l’Homme, et aux politiques agricoles et
d’aménagement.
Trois grandes périodes ressortent et constituent ce qui a créé les paysages que nous
voyons aujourd’hui : (fig.13)
Avant le 19ème siècle
Durant le 19ème siècle, avec la fin de l’activité agricole autarcique
Depuis les années 60, avec un déclin de l’élevage.
Si le caractère rural et agricole de la Thiérache a perduré durant le Moyen-âge, ses
paysages ont tout de même subi des perturbations, puisque le territoire est passé d’une terre de
forêt, à une terre de bocage en 7 siècles. Avant le 18ème et 19ème siècle, les labours étaient
intégrés au bocage, et faisaient parti du paysage bocager. Le système bocager et ses haies, au
sens où nous l’entendons aujourd’hui sont apparus qu’au 19eme siècle, liés à une mutation de
l’activité agricole vers l’herbage plutôt que les cultures. Ceci est dû au désenclavement de la
région lié au passage du chemin de fer et à la hausse du prix du bétail. On passe d’une
ancienne polyculture autarcique à des paysages tournés vers l’élevage. Au milieu du 19ème,
on assiste à un rapprochement entre industrie et agriculture.
Aujourd’hui, les surfaces herbagères sont globalement équivalentes (en superficie) à ce
qu’elles étaient au début du XIXème, n’occupant plus que les terres «impropres » à la culture
à l’extrême nord du département. La généralisation de la mécanisation a fait disparaître la
plupart des haies, bosquets et arbres isolés disséminés sur les terres de grandes cultures, ne
préservant que les petits boisements situés sur les ruptures de terrain ou sur les terres très
pauvres. Aujourd’hui, la haie semble incompatible avec la dimension des engins agricoles et
des parcelles.
Les cultures ont tendance à remonter vers le nord, entraînant la disparition des pâtures, et
des haies. Au sud, les vallées sont, pour le moment, garantes d’espaces pâturés. En 2000
34
(d’après les données de la chambre d’agriculture de l’Aisne), il y a plus de terres labourables
que de surfaces toujours en herbe en Thiérache (60% pour 40%). Pourtant, « l’herbe »
constitue une grande partie de l’identité du pays et est associée au trio haie-alignements
d’arbre-cours d’eau.
Le parcellaire de la Thiérache est particulièrement caractéristique : de formes allongées,
les parcelles s’organisent en tracés d’arêtes de poisson qui révèlent d’anciens défrichements
forestiers.
Même si le bocage Thiérachien n’est pas un patrimoine très ancien, l’originalité de cette
trame végétale a fortement marqué le paysage et a renforcé l’identité Thiérachienne.
Figure 13 Historique du paysage bocager en Thiérache, Charte paysagère 2013
35
II. VOLONTE DE PRESERVER LE PATRIMOINE NATUREL BOCAGER
La haie étant un élément essentiel et indispensable au sein du paysage bocager, il est donc
important de la préserver. Afin de protéger cet élément, divers outils sont mis en place dans
l’optique d’éviter tout arrachage ou dégradation, sans déclaration préalable.
3.1 Protection par la collectivité
Classement en Espace Boisé Classé (EBC) dans le cadre d’un PLU21
D’après l’article L130-1 du Code de l’Urbanisme : « Les PLU peuvent classer comme
espaces boisés, les bois, forêts, parcs à conserver, à protéger ou à créer […]. Ce classement
peut s’appliquer également à des arbres isolés, des haies ou réseaux de haies, des plantations
d’alignement. Le classement interdit tout changement d’affectation ou tout mode
d’occupation du sol de nature à compromettre la conservation, la protection ou la création des
boisements ».
L’article R130-1, précise que, pour l’exploitation courante d’un EBC (sans dessouchage,
ni changement d’affectation du sol) une demande d’autorisation doit être faite, via une
déclaration préalable. En revanche, la suppression d’un EBC implique nécessairement une
révision du POS ou du PLU.
La déclaration préalable (DP) est une demande d’autorisation d’occupation des sols à
effectuer en mairie. Le Maire a alors la possibilité d’émettre un avis sur le dossier avant de le
transmettre au service instructeur (le plus souvent la Direction Départementale des Territoires
= DDT). Ce dernier dispose d’un délai d’un mois pour signaler son opposition éventuelle.
Ce classement est aussi possible en l’absence de PLU dans les départements qui
perçoivent la Taxe Départementale des Espaces Naturels Sensibles (TDENS). Il s’effectue
par arrêté du Président du Conseil général (articles L142-1 et suivants du Code de
l’Urbanisme).
Classement en éléments du paysage à protéger dans le cadre d’un PLU
Il permet d’identifier des îlots boisés, des parcs, des haies remarquables ou des arbres
isolés et de soumettre leur évolution à l’obtention d’une autorisation et au respect de
conditions particulières précisées par le règlement. Cette classification est plus souple en
terme de gestion administrative que le classement en EBC et la protection plus légère. Ce
classement n’interdit pas les coupes d’arbres, ni les défrichements.
« Le PLU peut identifier et localiser les éléments de paysage et délimiter quartiers, îlots,
immeubles, espaces publics, monuments, sites et secteurs à protéger, à mettre en valeur ou à
requalifier pour des motifs d’ordre culturel, historique ou écologique et définir, le cas échéant,
les prescriptions de nature à assurer leur protection »
21 Cf : Liste des sigles
36
Protection par délibération du Conseil Municipal
L’article R421-23 du Code de l’Urbanisme signale que : « Doivent être précédés d’une
déclaration préalable les travaux, installations et aménagements suivants : […] Les travaux
ayant pour effet, dans une commune non couverte par un PLU, de modifier ou de supprimer
un élément, qu’une délibération du conseil municipal, prise après enquête publique, a
identifié comme présentant un intérêt patrimonial ou paysager ; […] ». En prenant une
délibération, et après enquête publique, le Conseil Municipal a donc la possibilité de protéger
des éléments du paysage.
Les propriétaires des éléments ainsi protégés devront effectuer une déclaration
préalable (DP) avant de réaliser tous gros travaux (entretien exclus). L’article R421-28 du
même code précise, quant à lui, que toute démolition (arrachage …) doit être précédée d’un
permis de démolir.
Cette procédure de protection par délibération du Conseil Municipal peut être menée à
l’occasion d’une carte communale. L’enquête publique de la démarche de protection et celle
de la carte communale peuvent alors être menées simultanément, mais ce n’est pas une
obligation.
Les arbres et les haies peuvent également être protégés par le biais de dispositifs
ponctuels délimitant un périmètre de protection : Sites Inscrits et Classés, Zone de Protection
du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager (ZPPAUP), Arrêté de Préfectoral de
Protection Biotope (APPB), etc.
3.2 Protection d’une haie par son propriétaire
Selon l’article L126-3 du Code Rural, le propriétaire d’un boisement linéaire, d’une haie
ou d’une plantation d’alignement – existant ou à créer – peut faire une demande de
protection, auprès du Préfet : « Le Préfet peut prononcer la protection de boisements
linéaires, haies et plantations d’alignement, existants ou à créer, soit lorsque les emprises
foncières correspondantes ont été identifiées en application du paragraphe 6 de l’article L123-
8 du présent code [aménagement foncier], soit lorsque le propriétaire en fait la demande.
Dans ce dernier cas, lorsque ces boisements, haies et plantations séparent ou morcellent des
parcelles attenantes données à bail, la demande est présentée conjointement par le bailleur et
le preneur ». Cette procédure permet de bénéficier d’aides publiques et d’exonération fiscale.
L’article R126-34 précise que « Tout travail ou toute utilisation du sol de nature à
détruire un élément protégé au titre de l’article L126-3 doit, préalablement à toute exécution,
être autorisé par le Préfet. La demande d’autorisation qui précise l’implantation, la nature et
les caractéristiques des végétaux concernés est accompagnée des pièces définies par arrêté du
ministre de l’agriculture ». Dans tous les cas, aucun élément arboré ne peut être détruit sans
l’accord de son propriétaire.22
22 PROM’HAIES Poitou-Charente, Les haies et les arbres hors boisements, quelques aspects réglementaires
37
3.3 Préservation grâce à la BCAE 723
Les éléments topographiques sont des éléments structurants du paysage tels que les haies,
mares, bosquets...Ils sont concernés par la PAC soit au titre du paiement vert (critère SIE24),
soit au titre de la conditionnalité et notamment de la BCAE 7 « maintien des particularités
topographiques ». Sont ainsi concernées par la BCAE 7 :
les haies dont la largeur maximale ne dépasse pas 10 mètres,
des bosquets dont la surface est strictement supérieure à 10 ares et inférieure ou égale
à 50 ares,
des mares dont la surface est strictement supérieure à 10 ares et inférieure ou égale à
50 ares.
Ainsi, l’agriculteur a l’obligation de déclarer dans son dossier PAC, toutes les
particularités topographiques dont il a le contrôle. Ces éléments, y compris ceux situés en
bordure d'îlot comme notamment les haies, sont à intégrer dans la parcelle et seront
comptabilisés dans la surface admissible. Toutes les interventions sur les haies admissibles
doivent être préalablement autorisées par la DDT.
La préservation des haies bocagères peut également se faire grâce aux mesures agro-
environnementales (MAE). Le principe de déclaration des haies bocagères dans le cadre des
MAE est défini plus bas.
3.4 Trame verte et bleue
La trame verte et bleue (TVB) a été créée dans le cadre du Grenelle de l’Environnement.
La loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant un engagement national pour l’environnement,
l’a donc instituée. La TVB est un objectif (n° 5) de la “stratégie nationale pour la biodiversité
2011-2020”. Elle a pour but d’enrayer la perte de biodiversité en participant à la préservation,
à la gestion, et à la remise en bon état des milieux nécessaires aux continuités écologiques,
tout en prenant en compte les activités humaines, et notamment agricoles, en milieu rural ou
périurbain.
Il existe deux composantes, la trame verte et la trame bleue. Un réseau bocager est
considéré comme une continuité écologique de la trame verte, puisqu’il constitue un corridor
écologique pour de nombreuses espèces. Une haie peut donc être adhérente à une trame verte.
Ces corridors sont des axes de déplacements nécessaires à la faune pour atteindre leurs
différents réservoirs de biodiversité. Ils servent de conduit aux espèces TVB, mais peuvent
avoir d’autres fonctions pour d’autres espèces. Les zones vitales peuvent être proches ou
éloignées. Des arbres isolés peuvent également former un corridor entrant dans la rubrique 2
de la trame verte. Certains espaces insuffisamment intéressants au niveau écologique, pour
être identifiés en tant que réservoirs de biodiversité mais qui, comme les plans d’eau pour la
halte migratoire d’oiseaux, font office de refuges temporaires, constituent des corridors en
“pas japonais”.
23Cf : Liste des sigles 24 Cf : Liste des sigles
38
La réalisation d’une TVB peut être ensuite mise en valeur dans le Schéma de Cohérence
Territorial (SCoT). En effet, au sein du rapport de présentation, l’état initial de
l’environnement doit présenter un état des lieux des réseaux écologiques, les documents et la
cartographie qui s’imposent au SCoT, les enjeux environnementaux liés aux corridors
écologiques et sa propre analyse de ces enjeux.25
25 EAU ET RIVIERES DE BRETAGNE, 2012, La trame verte et bleue, pour une contribution bretonne, [en
ligne] <http://www.trameverteetbleue.fr/sites/default/files/references_bibliographiques/guidetk-
trameverteetbleue-1.pdf> (consulté le 16.08.2016)
39
PARTIE 2 : UN PROJET TERRITORIAL REALISE A L’ECHELLE COMMUNALE
L’inventaire de haie bocagère est un projet insufflé à l’échelle communale, et permet
de sensibiliser les acteurs du territoire pour la préservation du bocage. Ce projet instaure un
dialogue entre les habitants et exploitants, sur une problématique commune et introduit les
problématiques concernant la ressource eau, la biodiversité et le paysage. C’est un projet test
pour l’ensemble de la Thiérache. L’inventaire sera suivi d’une carte recensant les différentes
haies et un document écrit, sur les diverses propositions de préconisations et de valorisation
du maillage bocager.
CHAPITRE 1 : ETAPES PREALABLES A L’ETUDE DE TERRAIN
Afin de répondre aux différents objectifs établis, mon stage se déroule en plusieurs
étapes. Dans l’optique de réaliser convenablement la phase de terrain, il existe des étapes
préalables. La première consiste à sélectionner des communes selon la Charte Paysagère.
Cette sélection se fera selon plusieurs critères. La deuxième étape, est d’établir la base de
données et la fiche inventaire, qui serviront par la suite.
I. SELECTION DE HUIT COMMUNES D’ETUDE
L’étape préalable à la réalisation du recensement des haies bocagères, consiste à
sélectionner des communes, sur lesquelles seront réalisés les inventaires. 8 municipalités
devront être choisies sur un total de 160, composantes de la Thiérache.
Prélude : Afin de sélectionner ces communes, j’ai choisi différents critères. Ils sont les
suivants : paysager, inscription de la commune dans un document d’urbanisme, les aides
accordées dans le cadre de la PAC et des MAEC et les caractéristiques géographiques. Ces
critères ont ensuite été validés par le comité technique de la Charte Paysagère. Ensuite,
grâce à la superposition des diverses cartes caractérisant chacun des critères, et la carte des
communes de Thiérache, 6 communes ont été choisies. En effet, il était déjà certain que 2
communes allaient participer au projet. (Lery et Origny-en-Thiérache)
Ma première mission consiste à déterminer ces communes sur la base de la charte
paysagère, puisque chacune doit être représentative des unités paysagères présentes au sein du
territoire. La Thiérache étant définie par 4 unités paysagères, 2 communes devront donc être
choisies par unité. Cependant la sélection par unité paysagère n’est pas le seul critère pris en
compte. En effet, ma mission consiste à choisir d’autres caractéristiques afin d’orienter mon
choix. Après réflexion, l’inscription ou la non-inscription de la commune dans un document
d’urbanisme (PLU, carte communale …) ainsi que les aides accordées dans le cadre de la
PAC et des MAE, m’ont paru être deux critères de sélection importants à considérer. Pour
finir, les caractéristiques géographiques doivent également être apparentes dans la sélection
des communes.
Le but étant d’obtenir une palette de communes très diverses du point de vue des
différents facteurs, afin d’observer les principales disparités dans le paysage bocager.
40
1.1 Unités paysagères
«Une unité paysagère correspond à un ensemble de composants spatiaux, de perceptions
sociales et de dynamiques paysagères qui, par leurs caractères, procurent une singularité à la
partie de territoire concernée. Elle se distingue des unités voisines par une différence de
présence, d’organisation ou de formes de ces caractères.» Définition donnée par le ministère
de l’écologie
La Thiérache a un territoire relativement homogène : terre de forêts, puis terre de bocages.
Elle est constituée aujourd’hui de plusieurs micro-paysages, notamment grâce aux
nombreuses vallées, créant pour chacune une singularité.
Le découpage
paysager qui est
généralement donné
est celui défini par
une ligne Nord-Ouest
/ Sud-Est, qui sépare
la Basse Thiérache de
la Thiérache
Bocagère.
Suite à l’analyse des perceptions des différents acteurs du territoire, et du
regroupement des diverses entités géologiques, agricoles, architecturales et naturelles, une
vision du territoire apparaît. Elle distingue 4 unités paysagères différentes.
41
Figure 14 Les unités paysagères de Thiérache, Charte Paysagère 2013
Unité 1 : le plateau crayeux de la Vallée de l’Oise (Fig.15)
Cette unité paysagère est
constituée de plateaux autour de la
vallée de l’Oise. Les sols étant
constitués de craie blanche et le
relief étant peu mouvementé, de
grandes cultures peuvent ainsi être
cultivées. Les influences du Saint
Quentinois et du Marlois sont très
présentes. La forêt d’Andigny est
un espace remarquable, aménagée
avec un parcours de santé, très
pratiqué. Le Canal de la Sambre,
ouvre à une ambiance totalement
différente ; un paysage plus ouvert,
linéaire avec un horizon. Le
contour des villages est constitué
par un double parcellaire, celui de
petites parcelles rappelant ainsi le
paysage bocager (1 à 3 ha) et des
parcelles de grandes cultures (30
ha). Cette unité paysagère est
marquée par l’homogénéité des
matériaux utilisés dans la
construction des bâtiments
(principalement de la brique). 26
Figure 15 Unité paysagère n° 1, Charte paysagère 2013
26 Saumur, I. Helixio. (2013), Charte Paysagère du Pays de Thiérache. 125p.
Unité 1 : les
plateaux crayeux de
la vallée de l’Oise
Unité 2 : le bassin
versant de la Serre
Unité 3 : le tunnel
vert, entre l’Oise et
le Thon
Unité 4 : la Thiérache des
sources et des forêts- le
nord de l’Oise
42
Unité 2 : le bassin versant de la Serre (fig.16)
Cette unité paysagère est à cheval
sur les contreforts du massif
ardennais. Au nord, le bassin
versant de la Serre est délimité par
la haie d’Aubenton et, est marqué
par les affluents de la Serre. Le sol
est marneux avec des dépôts
importants de limons. En dessous
du Hurtaut (affluent de la Serre),
nous sommes à la limite de la
Thiérache. Au nord, se trouve des
villages linéaires comme en
Thiérache bocagère. De
nombreuses églises fortifiées se
localisent dans cette unité. Il ne
reste que de la structure bocagère,
les ceintures autour des villages et
les fonds de vallées, ce qui créé un
double parcellaire.
Il existe notamment une grande
diversité des sols et de reliefs.
L’urbanisation est tantôt dispersée,
linéaire, ou groupée. La trame
bocagère a disparu. Les vallées
permettent de complexifier le
paysage, sans elles le paysage
serait homogène. Le paysage est
également marqué par la
disparition du bâti agricole ancien
suite au manque d’espaces
agricoles utilisables. En périphérie,
il y a peu de constructions.27
Figure 16 Unité paysagère n°2, Charte paysagère 2013
27 Saumur, I. Helixio. (2013), Charte Paysagère du Pays de Thiérache. 125p.
43
Unité 3 : Le tunnel vert entre l’Oise et le Thon (fig.17)
L’Oise forme une entité en
soi car elle englobe une
large vallée, avec un
fonctionnement et un
paysage spécifique. L’axe
vert en est l’artère
principale. Les sols de cet
ensemble paysager sont
principalement humides et
peu propices à la culture.
Ce qui peut être un moyen
de préservation, puisque
ces sols ne sont donc pas
retournés. 28 Figure 17 Unité paysagère n°3, Charte paysagère 2013
28 Saumur, I. Helixio. (2013), Charte Paysagère du Pays de Thiérache. 125p.
44
Unité 4 La Thiérache des sources et des forêts – le nord de l’Oise (fig.18)
Grand plateau entrecoupé de
ruisseaux et de sources connectés
aux paysages du Nord et de la
Belgique. Terres de grandes forêts
médiévales où l’urbanisation y est
dispersée. Le maillage bocager est
dense et serré. Les parcelles de
prairies ont une superficie de 1 à 3
ha. Cependant par l’apparition de
parcelles cultivées, l’agrandissement
du maillage est en cours. Les
habitations sont intégrées dans le
paysage, avec les haies et les
bosquets. Le paysage est fermé.
Hormis les agglomérations à la
croisée des routes, les autres bourgs
ont une structure linéaire autour
d’une voie ou une vallée. Cette unité
est marquée par une mixité des
matériaux. C’est une entité fragile
soumise à des pressions de
remembrement, d’extension des
villes.29
Figure 18 Unité paysagère n°4, Charte paysagère 2013
Rappel : La première étape dans la sélection des communes est donc de choisir 2
communes par unités paysagères. Ainsi deux communes devront appartenir à l’unité
paysagère n°1, deux communes à l’unité paysagère n°2 et ainsi de suite.
La deuxième étape consiste à désigner des communes inscrites dans des documents
d’urbanisme ou alors soumises aux règles nationales de l’urbanisme. De ce point de vue, il
est possible que la gestion du bocage soit différente entre une commune inscrite dans un PLU,
PLUI30, carte communale et celles qui ne sont pas inscrites dans un de ces documents
1.2 Documents d’urbanisme
Plan local d’urbanisme (intercommunal)
Anciennement le Plan d’Occupation des Sols, le PLU est élaboré à l’initiative et sous la
responsabilité de la commune. Il induit, après sa mise en place, un transfert de compétences
de l’Etat vers la commune, qui peut ainsi délivrer des permis de construire au nom de ce
dernier, par exemple. Il organise le développement d’une commune en fixant les règles
d’urbanismes, c’est à dire en délimitant les zones urbaines, à urbaniser, agricoles, naturelles et
forestières, les espaces boisés et les emplacements réservés, en tenant compte des exigences
environnementales.
Le Plan Local d’Urbanisme a été élaboré par la loi relative à la Solidarité et au
Renouvellement Urbains (SRU) du 13 Décembre 2000, et remplace peu à peu le POS. Son but
29 Saumur, I. Helixio. (2013), Charte Paysagère du Pays de Thiérache. 125p. 30 Cf : Liste des sigles
45
est de rechercher un équilibre entre le développement urbain et la préservation des espaces
naturels, dans une perspective de développement durable. De plus, le PLU doit tenir compte
des nouvelles préoccupations telles que le renouvellement urbain, l’habitat, la mixité sociale,
la diversité des fonctions urbaines, le transport et les déplacements.31
La prise en compte de la préservation du bocage dans les PLU contribue à la mise en
œuvre de la trame verte et bleue, l’un des engagements phare du Grenelle de
l’Environnement. Elle doit permettre aux espèces animales et végétales, de communiquer,
circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer, en d’autres termes assurer leur survie. Elle
contribue ainsi au maintien des services que nous rend la biodiversité : qualité des eaux,
pollinisation, prévention des inondations, amélioration du cadre de vie, etc…
Le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal est également un document d’urbanisme qui
organise le développement d’un territoire mais à l’échelle intercommunale, soit à l’échelle
d’un EPCI.32
Rappel : dans le cadre d’un PLU, la classification d’une haie et de plusieurs haies
bocagères peuvent se faire grâce à l’instauration d’un EBC ou par le classement « Eléments
de paysage à protéger et mettre en valeur », suite à une demande préalable auprès de la
mairie.
Carte Communale
Elle a été régie en document d’urbanisme par la loi du SRU et surtout élaborée dans les
communes rurales. Elle est instaurée dans les communes non dotées d’un PLU, sur toute
partie du territoire. La carte communale délimite les secteurs où les permis de construire
peuvent être accordés. Elle peut élargir le périmètre constructible au-delà des parties déjà
urbanisées où créer de nouveaux secteurs constructibles. Elle peut aussi réserver des secteurs
destinés à l’implantation d’activités industrielles ou artisanales.
Contrairement au PLU, elle ne peut pas réglementer de façon détaillée les modalités
d’implantation sur les parcelles et ne peut contenir des orientations d’aménagement. Ce sont
les dispositions du règlement national d’urbanisme qui s’y appliquent.33
Rappel : Toute commune non couverte par un PLU, est soumise à une demande préalable
en mairie avant de modifier ou supprimer un élément présentant un intérêt paysager. En
prenant une délibération, et après enquête publique, le Conseil Municipal a donc la
possibilité de protéger des éléments du paysage.
Application du Règlement national de l’urbanisme (RNU)
Le RNU ou le Code de l’urbanisme s’applique dans les communes non dotées d’un PLU
ou d’un document d’urbanisme en tenant lieu. Si les règles applicables en matière
d’urbanisme ne sont pas prévues par la commune, le code de l’urbanisme prévoit alors un
ensemble de prescriptions minimales à respecter sur le territoire. Les communes où
s’applique le RNU sont notamment soumises au principe de constructibilité limitée qui
restreint les possibilités de construire en dehors des parties déjà urbanisées, à défaut de
31 Ministère du logement et de l’habitat durable, <http://www.logement.gouv.fr/plan-local-d-urbanisme-
intercommunal-plui-et-plan-local-d-urbanisme-plu> (consulté le 12.08.2016) 32 Cf : Liste des sigles 33 Ministère du logement et de l’habitat durable, <http://www.logement.gouv.fr/carte-communale> (consulté le
12.08.2016)
46
traduction du projet d’urbanisme de la commune dans un document de planification. De plus,
en l’absence de document d’urbanisme, la compétence de délivrance des autorisations
d’urbanisme reste à l’État.
Figure 19 Inscription des communes dans un document d'urbanisme, Charte Paysagère 2013
Pour finir, voici une carte (fig.19) localisant les différents documents d’urbanisme à
l’échelle de la Thiérache. Nous remarquons que trop peu de documents sont présents sur le
territoire et qu’il existe une dynamique de « co » construction des PLU par Communauté de
communes. (Thiérache du Centre et Portes de Thiérache). 34
La Charte datant de 2013, de nombreuses évolutions se sont effectuées. Ces évolutions, je
les ai prises en considération lors de la sélection des communes.
Rappel : Le but étant de sélectionner des communes disparates, notamment dans
l’inscription au sein d’un document d’urbanisme.
La troisième étape comprend la sélection des communes grâce aux aides accordées dans
le cadre de la PAC et des MAE, et surtout de l’entretien et plantation de haies dans le cadre
des MAEC.
34 A partir du 01/01/17, toutes les communes hors SCoT ne pourront ouvrir de zones à urbaniser, ce qui peut
encourager à la mise en place d’un Scot et de l’intégration de la Trame Verte et Bleue dans ce document
d’urbanisme.
47
1.3 Aides accordées
Les haies bocagères représentant des zones à enjeux, le second pilier de la PAC propose
aux agriculteurs de déclarer leurs haies dans le cadre des MAEC. Ainsi pour les haies basses,
hautes, les arbres isolés, alignements et ripisylves, différentes mesures peuvent être
proposées telles que :
- MAE, entretien d’arbres isolés ou en alignements,
- MAE, entretien de haies localisées de manière pertinente d’un ou 2 côtés,
- MAE, entretien des ripisylves.
La déclaration des haies bocagères éligibles se réalise sous forme de contrat entre
l’agriculteur et la PAC qui dure 5 ans. Par exemple, pour l’entretien de haies localisées de
manière pertinente, l’objectif de la mesure est d’assurer l’entretien des haies, localisées de
manière favorable au regard de l’enjeu environnemental visé, compatible avec la présence
d’une richesse faunistique. Cet entretien doit être réfléchi et pertinent en fonction du type
de haie présente afin d’assurer le renouvellement et la pérennité des haies.
Dans le cadre de la sélection des communes, le critère entretien et plantation de haies
a été pris en compte. L’objectif étant de sélectionner des communes où la replantation des
haies a été réalisée et d’autres communes, non concernées par ces replantations.
La quatrième étape consiste à sélectionner des communes totalement divergentes du point
de vue des différents critères géographiques suivants. En choisissant des communes
disparates, il sera possible d’observer les effets de ces critères sur les haies bocagères.
1.4 Critères géographiques
Géologie-pédologie
Rappel : L’aspect géologique et pédologie de la Thiérache a été défini précédemment. Le but
étant, dans la sélection des communes, de choisir des critères géologiques et pédologiques
totalement différents d’une commune à une autre.
Hydrographie
Le réseau hydrographique est très présent sur le territoire, et les vallées dessinent ce paysage.
« L’Oise constitue réellement la colonne vertébrale du Pays. Venant de Belgique, elle draîne
Hirson, avant de recevoir le Ton à Etréaupont. Elle creuse une large vallée «verte», pâturée,
qui crée un «tunnel» naturel jusqu’à Guise. Elle entame ensuite un virage où elle reçoit le
Noirrieu à Vadencourt : ici se greffe le canal de Sambre à l’Oise. Elle s’oriente ensuite vers
le sud pour aller creuser les plateaux crayeux à l’extrémité sud Ouest du pays. » (Charte
Paysagère, 2013)
Entre Etréaupont et Vadencourt, l’Oise recueille les eaux d’un certain nombre
d’affluents, qui prennent leur source plus au nord (la Librette, le Lerzy, la Marnoise). Au sud
du Pays, se localisent la Serre et ses nombreux affluents (la Brune, le Hurtaut, le Vilpion, etc).
48
Dans cette zone très marquée par l’ouverture des paysages, les vallées sont des refuges pour la
biodiversité. Le canal de Sambre à l’Oise est une voie d’eau «artificielle», contrairement au
reste du réseau hydrographique du pays. L’eau, sous toutes ses formes, est un réel atout pour
le pays. Les rivières préservent des paysages pâturés, elles représentent un fil directeur pour la
découverte du pays. (fig.20)
Figure 20 Réseau hydrographique de la Thiérache, Charte Paysagère 2013
Cependant, ce milieu est aujourd’hui contraint par de nombreuses pressions telles que la
pollution, la fermeture des milieux humides, la mise en culture des prairies inondables et
l’appauvrissement du milieu.
Nous pouvons ainsi observer que le réseau hydrographique est plus dense sur les unités
paysagères n°2, 3 et 4, ce qui peut influencer sur le paysage bocager. Des communes avec un
réseau hydrographique dense devront donc apparaitre dans la sélection.
Précipitations/Topographie
Les précipitations ainsi que la topographie sont à mettre en relation. En effet, la
pluviométrie sera d’autant plus abondante dans un milieu au relief important. Ainsi, sur le
Massif Ardennais, où l’altitude se localise entre 240 et 290 mètres, la pluviométrie est plus
abondante, puisqu’elle peut atteindre 900 à 950 mm/an de précipitations. Cependant, c’est au
niveau de la Vallée de l’Oise que les précipitations atteignent leur maximum avec jusqu’à
1050 mm/an. De l’Est vers l’Ouest, le gradient pluviométrique diminue, en corrélation avec
l’altitude. Le minimum se trouvant donc à l’Ouest avec une altitude 76 à 116 mètres d’altitude
et donc une pluviométrie de 800 à 850 mm/an.
49
ENS / ZNIEFF /NATURA 2000 35
Le territoire de la Thiérache est marqué par la présence d’ENS, ZNIEFF, et de sites classés
Natura 2000. 3 site classés Natura 2000 se situent sur le territoire (fig.21) :
- Massif forestier d’Hirson
- Vallons du massif forestier du Regnaval
- Bocage du franc bertin
Les ZNIEFF concernent :
– Forêt du Nouvion
– Bocage de la Flamengrie
– Forêts d’Hirson et de Saint Michel
– Bois de Noyales
– Etc…
Figure 21 ZNIEFF et sites Natura 2000 en Thiérache, Charte Paysgère 2013
Un certain nombre d’Espaces Naturels Sensibles sont identifiés sur le territoire. 16
fiches de sites ont été établies : seules les falaises et pelouse de Tupigny font l’objet d’une
mise en valeur par le conservatoire d’Espaces Naturels de Picardie. Une biodiversité
remarquable est identifiée en termes de faune et de flore.
(fig.22)
35 Cf : Liste des sigles
50
Figure 22 Les ENS en Thiérache, Charte Paysagère 2013
Dans ce cas, l’objectif est de choisir des communes présentant des sites remarquables
et des communes sans sites.
La dernière étape consiste en la superposition des différentes données et cartes. Après
réflexion, 4 à 5 communes ont d’abord été sélectionnées (fig.23) par unité paysagère, puis il a
fallu ne garder que 2 communes avec une troisième en réserve. (Tableau des communes
sélectionnées, Annexe 1)
Pour certaines données, il a été difficile de les récupérer, puisque certains acteurs du
territoire voulaient les garder confidentielles. De ce fait, par exemple, concernant les aides
accordées, il a fallu récupérer les données auprès d’autres acteurs tels que l’Association
Agriculture Avesnois-Thiérache.
Les données concernant l’inscription de la commune ou les aides accordées, ont été
utilisées durant la sélection des communes, et seront réutilisées lors de la phase de
propositions de valorisation et de conservation du bocage. Cependant, elles n’ont pas servi
lors de la phase de terrain.
Au final, chaque donnée aura servi au minimum à une étape dans la réalisation de
l’observatoire. Avec le recul, je choisirai exactement les mêmes données que celles
sélectionnées dans ce cas.
51
II. ELABORATION DE LA BASE DE DONNEES ET DE LA FICHE INVENTAIRE
2.1 Elaboration de la fiche inventaire
Après la sélection des communes, mon travail est de créer une fiche inventaire (Annexe 2)
afin de réaliser la phase de terrain. Pour créer cette fiche, j’y ai donc introduit les différents
critères caractérisant chacun des rôles sélectionnés, pour répertorier les haies bocagères :
critère écologique, paysager, protection du sol, protection contre le vent et exploitation de la
haie. Ainsi, par exemple, pour repérer si une haie a un caractère écologique, je vais observer
les différents facteurs favorisant la biodiversité.
Facteurs favorisant la biodiversité : (fig.11)
- Support d’implantation, une haie peut se trouver sur un talus haut, un talus bas
(billon), à plat ou bien à nu.
- Structure de la haie engendre une diversité spécifique. Une grande diversité de
strates (arborée, arbustive et herbacée) offre une grande hétérogénéité de ressources, et par
conséquent, offre une plus grande biodiversité.
- La largeur de la haie, doit être supérieure à 1.5 mètre pour favoriser la biodiversité.
En effet, plus elle sera large, plus grande sera la diversité en habitat et en nourriture pour
les différentes espèces.
- La hauteur de la haie, permet notamment de définir les différents rôles de haie (haie
brise-vent)
- La diversité des essences. - La présence d’arbres morts, facilitent la présence d’espèces faunistiques spécifiques.
- La présence d’une bande enherbée au pied de la haie, permet d’abriter une flore
spécifique et, est l’un des derniers refuges pour les plantes messicoles. Pour la faune, la
bande enherbée sert d’habitat, de lieu de nourriture, d’abri et de lieu de reproduction. Sa
largeur doit être supérieure à 50 cm.
- La connectivité et la continuité des éléments bocagers créent des corridors
écologiques et permettent ainsi aux différentes espèces de circuler. Les haies bocagères
doivent être connectées entre elles, mais également avec d’autres éléments.
- Occupation des parcelles avoisinantes, influence directement la richesse biologique
de la haie, ainsi que l’entretien de ces parcelles. 36
Facteurs favorisant l’aspect paysager :
- La perception, l’intérêt paysager d’une haie peut être lié à son impact visuel dans le
paysage communal ; celui-ci dépend de la position de la haie, de sa structure, etc... Par
extension, ce critère peut être assimilé au critère de situation de la haie dans le territoire par
rapport :
- au village (centre, périphérie de village ou plein champ),
- aux constructions (habitations, bâtiments agricoles, bâtiments publics...),
- aux équipements (route, chemin, terrain de sport).
36 MAISON DE LA NATURE ET DE L’ENVIRONNEMENT ARBRES ET PAYSAGES, Diagnostic du
Maillage Bocager [en ligne]
<http://maisondelanature65.com/images/ArbresetPaysages65/Etudesetdiagnostiques/DiagPROBIOR.pdf>
(consulté le 28.03.2016)
52
- Etat physiologique de la haie : une haie dégradée ne va pas avoir un intérêt paysager,
par contre elle va présenter un intérêt écologique.
- Le caractère exceptionnel, une espèce peu présente ou rare dans le paysage, une
morphologie atypique, un mode de gestion particulier, des arbres très âgés sont autant de
facteurs permettant d’évaluer le caractère remarquable ou exceptionnel d’un alignement.37
Facteurs favorisant la protection du sol : (fig.9)
- Inclinaison de la pente,
- Orientation par rapport la pente : la haie peut être oblique, perpendiculaire et
parallèle à la pente. Pour une haie parallèle à la pente, son caractère érosif est moindre.
Concernant une haie oblique, son rôle anti-érosif est moyen. Pour une haie perpendiculaire
à la pente, son rôle anti-érosif est important, puisqu’elle lutte contre l’érosion en stabilisant
les sols en zone de pente.
- La localisation dans la pente : une haie se situant au sommet sur le bassin versant, a
un rôle anti-érosif moindre car les pentes sont généralement faibles. Une haie localisée sur
le versant, aura un rôle anti-érosif important puisque les pentes seront d’autant plus
importantes. Une haie située en ceinture de bas fond, constitue la dernière barrière que
l’eau et les solutés vont franchir avant de rejoindre la zone humide et le cours d’eau. Son
rôle anti-érosif est très important. Pour finir, une haie en bordure de zone humide, protège
la zone humide et permet la diffusion des flux d’eau dans toute la zone humide et pas
uniquement en un point. La haie aura donc un rôle anti-érosif très important.
- La présence d’un fossé, dit « aveugle », en bas de parcelle généralement derrière un
talus et non connecté au réseau hydrographique peut avoir un rôle anti–érosif important en
gardant la terre et les éléments issus des parcelles en amont. Au contraire, les fossés qui
joignent le réseau hydrographique peuvent participer au transfert des éléments polluants
aggraver la qualité des cours d’eau
- Présence d’un talus : Une haie sur talus retiendra globalement mieux les eaux qu’une
haie à plat. En effet, la présence d’un talus forcera les eaux à s’infiltrer en profondeur alors
qu’une haie sans talus freinera les eaux de ruissellements de par « l’effet peigne » des
végétaux, mais ne les stoppera pas.
Facteurs favorisant l’effet brise-vent : (fig.8)
- La porosité : la porosité est définie comme le pourcentage de vide. La protection
contre le vent est optimale pour des porosités moyennes (entre 1/3 et 2/3), les haies dont la
porosité est forte (soit plus de 2/3 de vide) ne sont pas considérées comme des bons brise-
vent.
- La hauteur : la zone de protection d’un brise-vent est proportionnelle à sa hauteur.
Les haies basses ne sont pas considérées comme des brise-vent.
- La continuité : une haie comprenant de nombreuses trouées est discontinue, elle n’est
donc pas considérée comme un brise-vent.
- L’homogénéité verticale : pour une protection optimale, il est préférable que la haie
soit constituée de plusieurs strates.
Exploitation de la haie :
- Taille annuelle ou occasionnelle
- Présence de bûches et de copeaux de bois
37 CAUE 76, Préservation des éléments naturels bâtis, méthodologie pour le recensement des haies [en ligne]
<http://www.caue76.org/IMG/pdf_Methodologie_Haies_BD.pdf> (consulté le 28.03.2016)
53
L’exploitation de la haie ne servira qu’à titre d’information et ne sera pas indiquée
lors de la restitution du dossier et de l’atlas cartographique.
Des coordonnées GPS de la localisation de la haie bocagère, devront également être
renseignées sur la fiche inventaire, lors de la phase de terrain.
J’ai sélectionné ces facteurs puisqu’ils sont reconnus au niveau national dans la
définition de chaque rôle de la haie bocagère. Le facteur inclinaison de la pente, l’un des
critères déterminant le rôle hydraulique d’une haie, n’a pas été défini lors de la période
de terrain. Cependant, pour pallier à cela, j’ai décidé d’utiliser les courbes de niveau des
cartes, afin de déterminer l’importance de l’inclinaison. La porosité d’une haie a
notamment été difficile à décrire. Cependant, grâce aux nombreuses recherches sur le
sujet, j’ai pu donner approximativement les pourcentages de trous présents au sein de la
haie.
2.2 Elaboration de la base de données
Suite à l’élaboration de ma fiche inventaire, mon travail est de réaliser une base de
données, qui sera ensuite complétée lors du traitement des données récoltées sur le terrain.
Le but étant la possibilité pour chaque acteur du territoire, de pouvoir utiliser cette base de
données. Ainsi, pour une haie caractérisée par un tracé linéaire sur le logiciel QGIS, la BD
sera ainsi renseignée dans la table attributaire.
Cette base reprend les critères préalablement sélectionnés afin de créer la fiche inventaire.
(Annexe 3) Globalement, la BD38 se présente sous la forme suivante :
- Nom Commune
- Date de l’inventaire
- Classement de la haie dans un document d’urbanisme
- Engagement de la haie dans les MAEC
Typologie de la haie (haie épineuse/basse, haie haute/vive, alignement de charmes/têtards,
autres)
Critères écologiques :
- POS_SOL = Type d’implantation de la structure bocagère (Plat, Billon, Talus Haut,
Talus nu)
- HAIE_HAU (structure) = Hauteur de la structure bocagère (Strate arborée, arbustive,
herbacée)
- PIED_LAR = largeur de structure bocagère au pied de la haie (en mètres)
- HAIE_LON = Longueur de la structure bocagère (en mètres)
- ORI_HAIE = Orientation du linéaire bocager (Nord, Sud, Est, Ouest)
- CLC = Occupation du sol des parcelles avoisinantes (prairies, cultures, routes,
chemins, espace artificialisé, autres)
- CONNEXIONS = Nombre de connexions avec le réseau bocager (0 : pas de
connexions, 1 : une connexion, 2 : deux connexions ou plus)
38 Cf : Liste des sigles
54
- DIVERSITE = Diversité des essences (nom des principales espèces, abondance,
recouvrement, sociabilité)
- MARES = Présence de mares (oui, non) (coordonnées GPS)
- PRAIRIES = Présence de prairies (oui, non) (coordonnées GPS)
Critères paysagers :
- TYP_HAB = Typologie par rapport à l’habitat (Bord de voirie, de bâti, de bois, de
parcelle culturale, d’eau, de lande « nat » climacique)
- VISIBILITE = Visibilité du linéaire bocager depuis la route (très visible, visible, peu
visible, pas visible)
- ETAT_PHYSIO = Etat physiologique de la Haie (Arbres Morts) (Abondance)
- AGE = Estimation de l’âge moyen de la haie (-10 ans, entre 10 et 50 ans, + 50 ans)
(espèces remarquables, morphologie)
Critères protection du sol :
- INCLINAISON_PENTE = Inclinaison de la pente (pourcentage)
- ORI_PENTE = Orientation moyenne du linéaire bocager par rapport à la pente
principale (Perpendiculaire à la pente, Oblique par rapport au sens de la pente,
Parallèle à la pente, sans objet/pas de pente)
- POS_TOPO = Position du linéaire bocager sur le Bassin Versant (sommet, mi-
versant, ceinture de bas fond, bordure de zone humide, bordure de cours d’eau)
- FOSSE_TALUS = Présence de fossé et de talus à proximité de la structure bocagère
(oui, non)
- FOSSE_RESEAU = Fossé connecté au réseau hydrographique (Oui, Non)
- BANDE-ENHERBEE = Présence de bandes enherbées à proximité de la structure
bocagère (oui, non)
Critères protection contre le vent :
- COUVERT = Présence et continuité du couvert ligneux de la strate arborescente et/ou
arbustive le long de du linéaire bocager (Nu, Epars, Discontinu, Continu)
- POROSITE = Porosité du couvert ligneux de la strate arborescente et/ou arbustive le
long du linéaire bocager (Nul, faible, moyenne, forte)
Exploitation de la haie :
- EXPLOITATION = Traces de productions variées (haie taillée annuellement ou
occasionnellement, traces de copeaux, présence station de stockage bûches)
55
2.3 Présentation des communes sélectionnées, de la fiche inventaire et de la basse de données au comité technique
Après avoir réalisé la fiche inventaire ainsi que la base de données, ces derniers et la pré-
sélection des communes (fig.23) ont été soumis au comité technique de la charte paysagère.
(Annexe 4, compte rendu du comité technique)
Figure 23 Pré-sélection des communes, pour la réalisation de l'inventaire de haies bocagères, réalisée par A.Fostier,
d’après les données du PETR du Pays de Thiérache
Après discussion, la méthode de sélection des différentes communes ainsi que la base
de données et la fiche d’inventaire ont dû être retravaillées. Durant cette réunion, il a été
souligné l’importance de réaliser l’inventaire de haies bocagères en concertation avec les
divers acteurs du territoire, et d’organiser des réunions publiques ainsi que des comités
techniques, dans le but d’informer les habitants ainsi que les agriculteurs du projet. La
volonté des communes à participer au projet, a été l’un des critères préalables dans la
détermination finale des communes.
D’après le compte rendu de la réunion, (Annexe 4) concernant la sélection des
communes, il semblait plus pertinent de prendre en compte le facteur pluviométrique que le
facteur géologique. Les différents acteurs présents étaient tous d’accord pour remplacer
quelques communes :
Pour l’unité paysagère n°3, la sélection de la commune d’Etréaupont n’est pas
appropriée puisqu’elle est jumelle avec celle d’Origny-en-Thiérache.
56
Concernant l’unité paysagère n°4, le choix porté sur la commune de Saint Michel n’est
pas adéquat, car l’essentiel du maillage bocager se localise sur la partie sud-est du
territoire, soit sur l’unité paysagère n°3.
Pour l’unité paysagère n°2, il semble important de garder une commune située vers les
Ardennes. La commune Les Autels serait donc adéquate.
De plus, l’inventaire de haies bocagères est alimenté par un observatoire photographique.
Concernant la base de données et la fiche inventaire, il paraît primordial d’uniformiser la
BD, dans l’optique d’une réutilisation par les différents acteurs du territoire. De plus, une
notice d’utilisation de la fiche d’inventaire devrait être créée, pour permettre aux habitants de
réaliser leur propre inventaire de haies bocagères. Après discussion, la fiche d’inventaire a été
modifiée afin de proposer une typologie simple de la haie.
Après avoir retravaillé la sélection, voici la liste des communes retenues afin de réaliser
l’inventaire de haies bocagères : (fig.24)
Communes Unité paysagère
Lerzy 4
Barzy-en-Thiérache 4
Martigny 3
Origny-en-Thiérache 3
Wiège Faty (en réserve) 3
Les Autels 2
La Vallée au Blé 2
Archon (en réserve) 2
Landifay-et-Bertaignemont 1
Ribeauville 1
Monceau sur Oise (en réserve) 1
57
Figure 24 8 communes finales, pour la réalisation de l'inventaire de haies bocagères, réalisée par A.Fostier, d’après les
données du PETR du Pays de Thiérache
Des communes ont donc été gardées en réserve en supplément des deux municipalités
sélectionnées, en cas de complications. Après sélection, le processus d’information et de
concertation auprès des communes a pu débuter.
III. PROCESSUS D’INFORMATION ET DE CONCERTATION AUPRES DES
HABITANTS
Rappel : Suite à la sélection des communes, et à la réalisation de la fiche inventaire et de
la base de données, validées lors du comité technique de la charte, le processus d’information
et de concertation a donc débuté auprès des communes et des habitants, premiers acteurs de
ce territoire mais également de ce projet.
3.1 Concertation avec les maires des municipalités sélectionnées
Avant d’organiser les différentes réunions d’informations et les comités communaux, la
phase de concertation avec les acteurs du territoire a débuté par un entretien téléphonique
avec les maires des communes choisies. Ces appels avaient pour objectif de me présenter, de
définir les objectifs de mon stage, et ensuite de savoir si chaque élu était d’accord pour
réaliser l’inventaire au sein de sa commune.
58
Pour l’ensemble des communes, les maires ont accepté le projet. Cependant, n’obtenant
pas de réponse de la part d’une municipalité, j’ai donc décidé d’accomplir l’inventaire sur la
commune choisie en réserve, soit la commune d’Archon.
Les communes ont donc eu le choix d’organiser des réunions publiques. Certaines, ont
préféré informer leurs habitants par courrier, d’autres de laisser la possibilité aux habitants de
me contacter si besoin.
Communes Réunion d’information (publique)
Lerzy 18 Mars
Barzy-en-Thiérache 17 Mai
Martigny 16 Juin
Origny-en-Thiérache 18 Février
Les Autels Envoi d’un courrier afin d’informer la population
Archon Envoi d’un courrier afin d’informer la population
Landifay-et-Bertaignemont 31 Mai
Ribeauville Envoi d’un courrier afin d’informer la population
3.2 Réunions d’information
Les réunions d’informations ont été organisées dans la plupart des communes, afin
d’informer les habitants du projet d’inventaire de haies bocagères sur ces communes
préalablement sélectionnées. L’objectif était de me présenter, et d’exposer les différentes
étapes du projet d’inventaire. Lors de ces réunions, les principes de la charte paysagère étaient
également rappelés par mon encadrante, Julie Bauduin.
Ces réunions ont ainsi permis de réunir les acteurs du territoire, et de converser autour de
questions intéressantes concernant le paysage bocager. Les premiers principes de la charte
paysagère sont l’écoute et la co-construction, grâce à la concertation. Via ces réunions
d’information, j’ai pu remarquer que la plupart des communes étaient touchées par diverses
problématiques.
Pour l’ensemble des communes, les objectifs des inventaires de haies bocagères sont :
Améliorer les connaissances sur le patrimoine naturel,
Anticiper les projets communaux et des habitants,
Mettre en place un plan de gestion et de valorisation de ce patrimoine.
Pour les communes de Lerzy et d’Origny-en-Thiérache, les inventaires de haies bocagères
auront également pour but de valoriser le bocage dans des documents d’urbanisme, soit le
PLU, concernant la commune de Lerzy et le PLUI39, pour la commune d’Origny-en-
Thiérache. La réalisation de ces documents d’urbanisme n’étant qu’à l’étape de « projet »
pour le moment.
Lors des réunions publiques concernant les communes de Lerzy et d’Origny-en-
Thiérache, un comité communal a été créé, dans l’optique de m’accompagner dans la
réalisation de l’inventaire de haies bocagères. (Annexe 5) Et pour conclure, d’accepter ou de
refuser le projet final avant sa mise en place au sein d’un document d’urbanisme.
39 Cf : Liste des sigles
59
De plus, pour les autres communes concernées, certains acteurs ont accepté de
m’accompagner sur le terrain afin d’observer ma méthode de travail.
3.3 Comités communaux
Pour réaliser les inventaires bocagers, il est essentiel d’instaurer une démarche de
concertation au plus près du terrain pour sensibiliser les acteurs locaux. Pour cela, un comité
communal a été constitué. Il permet de faciliter l’appropriation collective des inventaires en
intégrant des acteurs locaux à la démarche et de mobiliser ainsi le plus de connaissances
possibles.
Les différentes réunions qui concernent l’inventaire peuvent être plus ou moins élargies à
tous les habitants selon les dynamiques en place sur la commune. L’essentiel étant de
constituer un socle de base comprenant au minimum le groupe de travail communal en lien
avec le technicien bocage du territoire.
Deux comités communaux ont donc été instaurés pour les communes de Lerzy et Origny-
en-Thiérache. (Annexe 6) Lors de ces comités, les différentes étapes de la réalisation de
l’inventaire furent rappelées, ainsi que les divers facteurs permettant de déterminer le rôle de
chaque haie. Lors de ces comités, le système de notation a pu être présenté, en fonction du
critère retenu comme prioritaire. L’évaluation se fait selon les critères : écologiques,
paysagers, hydrauliques et protection contre le vent. Chaque critère a ainsi fait l’objet d’une
note variant de 1 à 3 :
1 pour un faible intérêt ;
2 pour un intérêt moyen ;
3 pour un intérêt important.
D’après l’Annexe 6, pour la commune de Lerzy, ce sont les critères hydraulique et
paysager, qui ont été retenus comme prioritaires. Ces deux critères devront donc faire l’objet
d’un intérêt plus important. Concernant Origny-en-Thiérache, c’est le critère hydraulique qui
a été retenu.
A la suite de ces différentes réunions, les habitants ont été mis au courant des dates
prévues sur chaque commune.
Durant ces réunions, il a été compliqué de mettre l’ensemble des acteurs du territoire en
accord. En effet, chacun avait sa propre opinion et ne voulait en découdre. Cependant après
discussion et la révision de certaines étapes du projet, j’ai pu entamer la phase de terrain.
60
CHAPITRE 2 : L’INVENTAIRE DES HAIES BOCAGERES
L’ensemble du territoire est concerné par le paysage bocager et par ses nombreuses
problématiques, telles que l’arrachage des haies. Il est donc important de travailler en
concertation, et de pouvoir faire participer les acteurs du territoire aux inventaires de haies
bocagères. L’étape préalable au travail de terrain a donc été la phase de concertation et de
discussion avec les acteurs.
Après ces phases, peut débuter l’inventaire qui consiste à relever toutes les haies
bocagères présentes sur la commune, à remplir la fiche inventaire, et à localiser les haies
grâce au GPS mais aussi aux photos aériennes.
I. METHODE DE TERRAIN
La méthode de terrain s’est déroulée en deux étapes :
Pré-localisation des haies bocagères
Phase de terrain
1ère étape : Pré localisation du bocage40
o Inventaire de l’ensemble des haies bocagères de la commune
L’ensemble du bocage a été pré localisé et inventorié par cartographie. Les structures
bocagères ont été matérialisées par cartographie numérique grâce au logiciel QGIS. Des
données comportant les différents tracés du linéaire bocager ont été récupérées. Ces données
ont été traitées (outil découpage sur QGIS) et harmonisées à l’échelle communale.
o Identification des rôles de chaque haie
Certains rôles de la haie bocagère pourront être identifiés, notamment ceux à caractère
érosif par leur localisation sur le bassin versant mais aussi leur orientation. Pour le reste, la
phase de terrain sera primordiale, notamment pour la détermination écologique et protection
contre le vent de la haie bocagère.
2ème étape : La phase de terrain (photo 7)
Cette étape de vérification terrain permet de confirmer la pré-localisation
cartographique quant à l’existence de la haie et à son rôle, mais aussi de vérifier sur le terrain
l’ensemble des éléments déjà analysés sur cartographie. En complément, les haies manquantes
pourront être rajoutées et les haies supprimées, retirées de la carte.
La fiche terrain élaborée sera complétée pour chaque critère. Aucune haie ne devra
être ciblée, l’ensemble des haies bocagères devront être inventoriées. Cependant, il a été
décidé que pour les haies situées au cœur du village, le critère paysager sera priorisé d’office.
40 SAGE Rance-Frémur (2015) Guide d’inventaire du maillage bocager, 40p
61
Ainsi par exemple :
Les critères pris en compte pour juger du rôle anti-érosif de la structure bocagère sont :
Position sur le bassin versant
Orientation par rapport à la pente
Les informations complémentaires à renseigner sur le rôle anti-érosif sont :
Support d’implantation
Continuité du couvert ligneux
Présence de fossé (connexion au réseau hydrographique)
Présence de bande enherbée
Bien sûr l’inventaire des haies bocagères sera étendu aux autres fonctions spécifiées
précédemment.
Pour chaque type de haie, des photographies numériques seront prises afin de visualiser
les différents milieux. Elles illustreront le rapport de présentation et appuieront les réunions
de concertation, d’information et de sensibilisation.
L’exploitant et le propriétaire de la parcelle ont été informés de ce travail de terrain, et ont pu
participer aux relevés de terrain.
Photo 7 Phase de terrain à Origny-en-Thiérache, Le journal l’Union
La phase de terrain n’a pas toujours été très facile. En effet, malgré l’envoi de courriers
afin d’informer les habitants, tous n’étaient pas prévenus de ma venue. Ce qui a donc été
embarrassant dans la réalisation d’inventaires des haies bocagères.
62
II. PRIORISATION DES TYPES DE HAIES
Suite à la réalisation des inventaires de haies bocagères sur les communes sélectionnées
préalablement, le traitement des données et la réalisation des cartes ont pu débuter.
Cette priorisation des types de haies bocagères s’est déroulée en plusieurs étapes :
La première étape consiste à reprendre l’ensemble des fiches réalisées lors de la phase de
terrain, commune par commune et de noter chaque critère de haies bocagères (écologique,
paysager, hydraulique et brise vent), grâce à la conception d’une méthode de notation.
(Annexe 7)
D’après l’Annexe 7 où nous pouvons remarquer que ces critères ont fait l’objet d’une
note variant de :
0 à 4, pour le critère écologique,
1 à 3, pour le critère paysager,
0 à 4, pour le critère brise vent,
1 à 3, pour le critère hydraulique.
Le total de ces notes est donc de 14, remis ensuite à un niveau sur 3.
Pour finir, les haies notées entre :
0 à 1 représenteront un faible intérêt,
1 à 2, représenteront un intérêt moyen,
2 à 3, représenteront un fort intérêt.
La deuxième étape consiste à trier les fiches d’inventaire en fonction des critères
retenus comme les plus importants pour la commune. Ces derniers faisant l’objet d’une note
plus élevée que les autres.
L’étape suivante consiste à remplir avec l’aide des fiches inventaires les différentes
données composant la base. (Annexe 7) Lors de cette étape, un premier problème est survenu :
celui du manque de temps. En effet, pour chaque commune, devoir remplir la base de données
pour chaque haie allait être trop long. Nous avons donc décidé, ma maître de stage et moi-
même de constituer deux colonnes en plus de celles déjà créées. Ces colonnes concernent les
critères retenus comme importants et la notation finale (sur 3) de chaque haie bocagère. Ce
que nous pouvons voir dans l’exemple de la base de données, en Annexe 7.
La dernière étape consiste à créer les cartes de la priorisation des haies bocagères. (fig.
25.26.27et Annexe 8) Sachant que pour les communes de Lerzy et Origny-en-Thiérache, ce
sont les haies bocagères à un intérêt hydraulique et paysager, qui devront être prioritairement
protégées. Pour ces communes, deux cartes seront remises : une concernant les rôles
principaux des haies et l’autre, concernant la notation. En effet, pour ces deux communes, la
réalisation de cet inventaire sera intégrée, après validation, dans un document d’urbanisme. Il
est donc important d’y intégrer également la notation, dans l’établissement des conditions à
arrachage de haies.
D’après les fig. 25, 26, 27 et annexe 8, ces cartes ne sont que des ébauches, puisque le
stage n’est pas encore terminé. Elles seront améliorées avant le rendu aux communes.
63
Figure 25 Exemple de carte pour la priorisation des haies bocagères sur la commune de Barzy-en-Thiérache, réalisation
personnelle d'après des informations personnelles et du SRCE
64
Figure 26 Exemple de carte de priorisation des haies bocagères sur la commune de Lerzy, réalisation personnelle d'après
des informations personnelles et du SRCE
65
Figure 27 Exemple de carte caractérisant la notation des haies bocagères sur la commune de Lerzy, réalisation
personnelle d'après des informations personnelles et du SRCE
66
PARTIE 3 PROPOSITIONS DE GESTION ET DE VALORISATION DU BOCAGE
Suite à l’élaboration des différentes cartes, mon travail est de réaliser un dossier avec les
différentes propositions de conservation et de valorisation du paysage bocager. Les dossiers
n’étant pas encore finalisés à la date de rendu du mémoire, cette partie ne sera développée
que sous forme de perspectives.
CHAPITRE 1 : PROPOSITIONS DE GESTION ET DE VALORISATION DU BOCAGE
Il existe différentes formes de propositions de gestion et de valorisation du bocage.
Ces propositions peuvent aller de l’entretien du bocage à la valorisation de l’atout patrimonial
que peut avoir le paysage bocager. Ces propositions seront déterminées en fonction de chaque
type de bocage.
I. ENTRETENIR LE BOCAGE
Au cours du temps et avec la mécanisation, les méthodes d’entretien du bocage ont
changé. Les outils de travail évoluant, les agriculteurs ont abandonné les techniques
d’entretien manuel pour passer à des techniques plus rapides mais souvent mal adaptées. Ces
nouveaux modes d’entretien ont fragilisé le maillage bocager, entraînant l’apparition de
maladies, de mort précoce ou encore de perte de la valeur des arbres. (Photo 8)
Photo 8 Mécanisation des méthodes d’entretien, A.Fostier
67
L’entretien sélectif pour les haies à multi-strates ou à haut jet a de multiples avantages.
L’intervention à la tronçonneuse permet une coupe franche à hauteur du bourrelet de
cicatrisation et évite ainsi des blessures. A l’inverse de l’épareuse qui broie le végétal. De
plus, un entretien à la tronçonneuse ne demande qu’un seul entretien tous les 6 à 8 ans selon le
type d’essence, alors que l’utilisation de l’épareuse ou du lamier demande un passage tous les
2/3 ans. Ce type d’entretien permet notamment une valorisation du bois.
Voici quelques techniques d’entretien :
Le recépage et le balivage s’appliquent aux taillis :
Le recépage est une méthode de rajeunissement de la souche. Elle consiste à couper
l’ensemble des brins qu’elle comprend au plus près de la souche. Les repousses
vigoureuses constituent une cépée.
Le balivage (fig.25) consiste à choisir quelques-uns des plus beaux brins pour en faire
des brins dits « d’avenir ». Ils peuvent être par la suite valorisés en bois bûche ou bois
d’œuvre. Les autres brins de la cépée sont supprimés.
Figure 28 Technique de Balivage Source : Guide technique d'inventaire du maillage bocager (2015)
La taille de formation, (fig.26) concerne les jeunes haies et consiste à former les jeunes
arbres de manière à les guider et supprimer leurs défauts.
Figure 29 Technique de la taille de formation avec outil manuel,
Source : Guide technique d’inventaire du maillage bocager (2015)
68
L’élagage, (fig.27) est une méthode utilisée pour les futaies. Elle consiste à supprimer
les branches latérales de l’arbre à la tronçonneuse afin de relever le houppier.
Figure 30 Technique de l'Elagage,
Source : Guide technique d’inventaire du maillage bocager (2015)
L’émondage consiste à couper toutes les branches à la tronçonneuse pour laisser le
tronc nu. Cette pratique doit être réalisée régulièrement et correctement, afin de garder
l’arbre en bonne santé.
La régénération naturelle consiste à laisser la haie se reconstituer spontanément. Les
semis se développent à partir de graines provenant d’arbres semenciers présents à
proximité. Ce phénomène permet de renouveler naturellement et efficacement une
haie ou de densifier son linéaire. Il est souvent nécessaire d’intervenir en taille de
formation afin de guider les jeunes arbres.41
Perspectives pour les communes inventoriées :
Pour les communes soucieuses de préserver le bocage, nous les encouragerons
à utiliser des techniques adaptées pour les haies leur appartenant. Des fiches outils
pourront également être mises à disposition. A terme, nous proposerons des
formations aux employés municipaux, et également aux agriculteurs, pour ceux qui le
souhaitent, en collaboration avec la chambre d’agriculture de l’Aisne. Nous pourrons
également les inciter à inscrire leurs haies bocagères au sein des MAE.42
41 SAGE Rance-Frémur (2015) Guide d’inventaire du maillage bocager, 40p 42 Cf : Liste des sigles
69
II. RESTAURATION DU BOCAGE
La restauration du bocage a pour objectif de retrouver un maillage cohérent et fonctionnel,
en agissant sur les éléments bocagers déjà présents, et en rétablissant la continuité du
maillage.
La restauration du bocage demande une gestion cohérente dans les actions à mener, ainsi
qu’une démarche concertée, impliquant l’ensemble des acteurs du territoire. L’opération ne
peut se faire sans la présence des agriculteurs, par exemple. C’est en partant de leurs besoins
et des apports du bocage sur leur production, que la plantation pourra être pérennisée et que le
travail d’information et de sensibilisation pourra se faire.
L’observation du bocage est une étape importante dans la restauration du bocage. En effet,
elle montre l’intérêt de maintenir et de recréer un maillage bocager cohérent. La connexion
des différents éléments est indispensable au bon fonctionnement du système, notamment d’un
point de vue hydraulique et biologique. Pour les plantations, le choix des essences doit se faire
en tenant compte des conditions physiques locales (climat local, pédologie, géologie,
végétation environnante) et éventuellement des objectifs recherchés. Des essences locales,
naturelles et adaptées renforcent l’intérêt de la haie sur talus pour la biodiversité et le
patrimoine local. Il convient d’éviter les plantations monospécifiques et uniformes qui sont
plus sensibles aux aléas climatiques et aux maladies et moins appréciées de la faune.
Afin de rétablir un maillage bocage cohérent, il est nécessaire d’avoir une approche
multifonctionnelle et non pas sectorielle de la haie. Par exemple, considérer le talus par son
rôle anti-érosif ou hydraulique n’est pas suffisant car il faut prendre en compte toutes les
autres fonctions du talus. Plus ce talus sera perçu comme multifonctionnel, plus le propriétaire
verra de l’intérêt à préserver et entretenir son talus et sa végétation.
La connaissance du bocage traditionnel de sa région est intéressante pour essayer de
respecter ce patrimoine. Une haie à plat remplit bien son rôle de brise-vent mais s’avère être
moins efficace pour la conservation des sols et la régulation hydrique, qu’un talus bien
positionné. Un talus planté permet de remplir plus de fonctions qu’une haie à plat ou un talus
nu : biodiversité, brise-vent, corridor biologique, hydrologique, épuration… De plus, la
végétation permet de stabiliser le talus et assure une production diversifiée.
Pour la pérennisation des ouvrages, il est incontournable de se concerter avec les
agriculteurs. Par exemple, pour les brise-vents, certains emplacements sont à privilégier : les
bordures de chemins, le pourtour des habitations, les lignes de crêtes. L’implantation
perpendiculaire aux vents dominants est à privilégier. Planter un seul brise-vent aura peu
d’effet, c’est un maillage qu’il faut prévoir. Pour les talus, il existe également des
emplacements stratégiques : en rupture de pente et en ceinture de bas-fond, notamment. La
justification des plantations et constructions de talus est essentielle pour assurer la pérennité
des nouveaux éléments.43
43 EAU ET RIVIERES DE BRETAGNE, 2012, Protection, entretien et valorisation du bocage, [en ligne] <
http://www.eau-et-rivieres.asso.fr/media/user/File/Guides%20techniques/guidetk-bocage.pdf > (consulté le
16.08.2016)
70
Perspectives pour les communes inventoriées :
Ainsi des techniques de plantation seront conseillées aux acteurs du territoire, grâce au
guide du bocage de la Thiérache. Les sols devront être préparés avant la plantation de
nouvelles haies. Les dates ainsi que le choix des essences seront alors respectés, et les jeunes
haies pourront également être protégées.
Nous proposerons aussi aux communes de planter certains types de haies en fonction de la
typologie de la municipalité. (Photo 8)
Photo 8 : Jeunes plantations à Barzy-en-Thiérache, A.Fostier
III. VALORISATION DU BOCAGE
La valorisation du bocage peut se faire grâce à la production de bois d’œuvre, de bois
énergie et par l’intérêt patrimonial et paysager de la haie.
3.1 La valorisation du bois d’énergie
Le bois de bocage représente une source d’énergie renouvelable et contribue à
l’autonomie énergétique des territoires, dans le cadre d’une gestion raisonnée et durable de la
haie. Le bois de bocage peut être utilisé sous la forme de bois de bûche ou sous forme de
plaquettes. La filière « bois déchiqueté » permet de valoriser de manière efficace le bois issu
de l’entretien des haies bocagères ainsi que le travail de l’exploitant : les rémanents44 sont
déchiquetés en plaquettes (copeaux en vrac de quelques centimètres), qui après séchage par
fermentation de 4 à 6 mois, pourront être utilisés comme combustible, comme paillage ou
comme litière. (Photos 10 et 11)
44 Rémanents : Restes de branches ou de branchages.
71
Photos 10 et 11 Valorisation du bois d’œuvre, le bois déchiqueté Source : Guide du Bocage 2008
La filière bois énergie présente différents avantages : elle a un impact environnemental
positif puisqu’elle encourage l’entretien du bocage et lutte contre l‘effet de serre. Elle créée
aussi des dynamiques locales pour l’approvisionnement de chaudières domestiques,
collectives, ou industrielles en plaquettes. Le déchiquetage du bois permet d’améliorer
l’entretien des haies bocagères et des boisements en valorisant l’ensemble du bois disponible
et en produisant un combustible facile d’emploi.
La productivité en bois dépend de l’âge de la haie, du type, des essences et de la fertilité
des sols. Même si cette filière présente de nombreux avantages, il faut cependant veiller à ce
que la fabrication de bois de plaquette ne s’accompagne pas d’un excès en prélèvement. En
effet, ceci pourrait conduire à la détérioration du bocage pour assurer sa pérennité, la haie doit
être considérée dans sa multifonctionnalité, la production de bois de chauffage n’étant qu’une
fonction parmi d’autres. La mise en place de labels et de cahiers des charges permet de
garantir la qualité environnementale de la plaquette (origine du bois et conditions
d’exploitation) et de sa qualité physique (taux d’humidité, dimensions de la plaquette).
En Pays de Thiérache, la valorisation du bois d’énergie s’est établie par la collaboration
avec l’Association Agriculture Avesnois-Thiérache. Le travail s’effectue par l’installation de
chaudière mais aussi la valorisation de bois déchiqueté transformé en plaquettes.
3.2 L’intérêt patrimonial
Le bocage, paysage traditionnel de la Thiérache, représente un atout indéniable pour le
tourisme rural et le tourisme vert en créant un paysage intime apprécié des habitants et des
promeneurs. (Photo 11) Le bocage peut être considéré comme un facteur de développement
économique et durable : tourisme vert, maintien d’une population attachée à son pays,
reconnaissance qualitative des produits agricoles, attraction de néoruraux dans les campagnes.
Il est donc important de préserver cet héritage à la fois culturel, naturel et rural, témoignage
vivant de nos traditions. 45
45 EAU ET RIVIERES DE BRETAGNE, 2012, Protection, entretien et valorisation du bocage, [en ligne] <
http://www.eau-et-rivieres.asso.fr/media/user/File/Guides%20techniques/guidetk-bocage.pdf > (consulté le
16.08.2016)
72
Photo 12 Vue sur le bocage du Pays de Thiérache, Source : A.Fostier
Au final, les dossiers de propositions de conservation et de valorisation du patrimoine
bocager seront remis lors de réunions. Ces dossiers se présentent sous la forme suivante :
Rappel du projet et des différentes étapes de la réalisation de l’observatoire du
bocage.
Rappel des objectifs du projet d’observatoire : la réalisation d’inventaires de haies
bocagère a pour objectif d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel (faune,
flore), de valoriser le patrimoine dans des documents d’urbanisme (Lerzy et Origny-
en-Thiérache) et de mettre en œuvre des actions concrètes de conservation et de
valorisation du maillage bocager.
Rappel des critères de sélection et présentation de la commune d’après ces facteurs.
Par exemple pour la municipalité de Barzy-en-Thiérache : cette commune appartient
à l’unité paysagère n°4, définie par un maillage bocager dense et la présence
innombrable de sources et de forêts. C’est une commune qui est soumise au Règlement
National d’Urbanisme, et dont le sol est caractérisé par de la craie marneuse datant
du Turonien, Crétacé supérieur et Secondaire, recouvert de limons du Quaternaire.
Barzy-en-Thiérache fait partie du Bassin Versant de l’Oise, et ses cours d’eau
principaux sont présents de manière permanente. L’altitude de la commune s’élève de
156 à 196 mètres et la pluviométrie de 850 mm/an à 950 mm/an. La commune est
concernée par la présence de ZNIEFF de type 2 et d’ENS grands territoires. Selon
l’engagement de haies d’exploitants dans des MAEC (Mesures agro-
environnementales et climatiques), au sein de la commune, 0 à 20 km de ripisylves et
de haies sont entretenues pour l’année 2015.
Après la présentation de la commune, d’après les critères de sélection, sont rappelées
les dates de réunion ainsi que les journées de terrain.
Présentation de la méthode de terrain et de la carte finale, puis exposition de
l’analyse cartographique.
Après cette étape, sont conseillées différentes propositions de conservation et de
valorisation du maillage bocager, en fonction du type de commune. Pour la commune
de Barzy-en-Thiérache, sachant que le maillage bocager est encore dense, je ne vais
pas préconiser la replantation de haies mais plutôt proposer des outils pour améliorer
leur entretien. Je vais également conseiller d’engager des haies dans des MAEC ou
73
bien, d’installer des chaudières dans l’optique de valoriser le bois d’énergie. De plus,
sachant qu’il existe sur la commune de nombreux chemins ruraux, je vais proposer de
les valoriser. Ceci va permettre d’attirer des touristes et donc de leur faire découvrir
le terroir de la Thiérache. Il est également important pour cette municipalité de se
doter d’outils de conservation de son bocage, afin d’éviter un trop grand nombre
d’arrachages de haies, qui enlèverai à cette commune son charme bucolique.
CHAPITRE 2 : FINALISATION DANS LA VALORISATION DES HAIES DANS UN
PLAN LOCAL D’URBANISME
La finalisation de la valorisation des haies dans un document d’urbanisme a été proposée à
l’ensemble des communes sélectionnées pour le projet. Cependant, uniquement deux
communes ont accepté d’instaurer un Plan Local d’Urbanisme et d’y intégrer la protection des
haies bocagères.
I. SUR LA COMMUNE DE LERZY
A la suite du rendu de la carte caractérisant les différents rôles des haies bocagères
présentes sur la commune et le dossier comportant les différentes propositions de gestion et de
valorisation du bocage, une nouvelle réunion de validation du projet, tel qu’il est proposé, sera
organisée. Ainsi, la mise en œuvre de ce projet sera suivie d’une démarche d’autorisation
d’arrachage. Si ce dernier est refusé, il sera donc retravaillé avec les différents acteurs du
territoire durant une réunion de concertation. L’ensemble des acteurs doivent être du même
avis pour que les actions mises en œuvre soient pérennes. Si le projet est accepté, il sera alors
pris en compte dans l’élaboration du PLU, et sa protection sera alors assurée, adaptée, réelle
et souple.
Intégrer le bocage dans un PLU, permet ainsi de dépasser l’échelle de la parcelle. La
démarche est intéressante car l’élaboration de ce document d’urbanisme suppose la définition
du Projet d’Aménagement et de Développement Durable. (PADD) Celui-ci permet aux élus
d’inscrire la protection du bocage parmi les objectifs visant à préserver la qualité et l’identité
de leur paysage et de maîtriser son évolution. L’échelle communale permet également
d’intégrer les problématiques environnementales et paysagères et de raisonner au niveau
« macro ».46
Dans ce cas, l’échelle de la protection dépasse celle des parcelles d’exploitation, comme
c’est le cas dans le cadre des MAEC. De plus, l’élaboration d’un PLU favorise la démarche
collective et l’intérêt général. Ce projet va notamment permettre à la commune d’intégrer les
principes du développement durable et de prendre en compte la préservation de la qualité des
paysages ainsi que la maîtrise de leur évolution, d’après la Loi Paysage.
La protection du bocage fait alors l’objet d’une concertation. La démarche repose en effet,
sur la volonté des élus de protéger des éléments remarquables de leurs paysages mais, aussi,
46 ESPACES NATURELS, Intégrer le bocage dans les documents d’urbanisme, [http://www.espaces-
naturels.info/integrer-bocage-dans-plans-locaux-urbanisme, consulté le 25.08.2016]
74
d’y associer l’ensemble des acteurs, en particulier ceux du monde agricole.
L’engagement des élus dans cette voie se fait par délibération du conseil municipal. Les
communes sont donc libres d’engager cette démarche, de la finaliser ou de l’arrêter.
La méthode de concertation offre des résultats encourageants. En effet, par exemple, dans
l’Avesnois, terroir avoisinant le Pays de Thiérache, depuis 1998, sur vingt-huit communes
ayant mis en œuvre l’élaboration ou la révision de leur PLU, vingt-sept se sont engagées dans
une démarche de protection concertée du bocage. Douze ont aujourd’hui un PLU opposable
aux tiers, qui soumet à autorisation d’arrachage près de 700 km de haies sur leur territoire.
Ainsi, durant les mois de Septembre et Octobre, des réunions de présentation et discussion
seront organisées, afin de valider par les acteurs du territoire, l’inscription de l’inventaire dans
le PLU. Ce qui devra ensuite être validé en conseil municipal.
II. SUR LA COMMUNE D’ORIGNY-EN-THIERACHE
Pour la commune d’Origny-en-Thiérache, le procédé sera le même que pour celui
concernant la commune de Lerzy. Cependant, l’inscription du projet, après validation, ne se
fera pas au niveau communal mais au niveau intercommunal.
Nous pouvons ainsi supposer, que la commune d’Origny-en-Thiérache sera un exemple de
commune à avoir intégré le projet de conservation et de valorisation du maillage bocager. Ce
qui pourra susciter un engouement de la part des autres communes inscrites au sein du PLUI.
La mise en place d’un PLUI, permettra d’appréhender les problématiques du bocage.
D’autant plus, que l’intégralité des communes membres du PLUI, sont également liées à ce
paysage et donc à ces problématiques. Traiter du paysage bocager est le signe d’une volonté
des élus à conserver et valoriser leur patrimoine naturel et culturel.
Aujourd’hui les premières réunions de concertation sur la commune sont encourageantes,
des réunions seront également organisées afin de valider le projet.
CHAPITRE 3 : REGARD CRITIQUE
Ce stage à propos de la conception d’un observatoire du bocage a répondu à l’ensemble de
mes attentes. En effet, j’ai postulé à celui-ci, dans l’optique de pouvoir participer à la
valorisation mais surtout à la conservation du patrimoine bocager, paysage forgeant
également l’identité de ma région, l’Avesnois, territoire voisin du Pays de Thiérache. Mon
travail s’est avéré être très intéressant car il m’a permis d’acquérir un enrichissement
personnel mais également de nouvelles compétences et connaissances. Des connaissances sur
le territoire, grâce aux différentes personnes qui m’ont accompagnée sur le terrain et, qui ont
tout de suite apporté leur soutien mais aussi un savoir-faire, comme la prise de parole devant
un public, la création d’outils tels que la fiche inventaire, la base de données, qui permettront
ensuite aux acteurs du territoire de participer activement aux inventaires de haies bocagères.
Mon travail m’a aussi permis de réaliser et concevoir les inventaires de haies, de proposer des
préconisations, d’émettre mes propres idées, mais aussi de renforcer mes compétences en
SIG. Comme souvent pour un stage, il est frustrant de ne pas pouvoir poursuivre les missions
75
confiées. Pour pallier au manque de temps imparti, j’ai dû faire des choix et adapter mes
méthodes. Par exemple, concernant la base de données, deux colonnes ont été remplies sur
l’entièreté de la base.
Lors des réunions de concertation, je me suis confrontée à certaines difficultés. En effet,
n’ayant pas le même état d’esprit, il existe une certaine tension entre les différents acteurs du
territoire. L’activité agricole et notamment l’élevage, est aujourd’hui soumis à des pressions
économiques. C’est pourquoi la question du rôle de la haie d’un point de vue économique a
souvent été de mise. Cependant son rôle agit à long terme et non pas à court terme. D’un autre
côté, subsiste également un manque de compréhension de la part des habitants, qui ne sont pas
forcément confrontés aux problématiques économiques de l’activité d’élevage. Il existe donc
globalement un manque d’écoute de la part de l’ensemble des acteurs du territoire. De plus,
afin de rassurer les agriculteurs nous avons également expliqué que nous ne mettions pas
« sous cloche » le paysage, cependant l’arrachage des haies, par exemple, serait soumis à des
conditions. Malgré ces désaccords, nous avons tout de même réussi à converser et trouver un
bon équilibre entre les parties.
Durant ces mêmes réunions, un manque d’affirmation de certains élus s’est fait ressentir,
laissant ainsi l’impression que le projet n’était pas totalement soutenu par l’ensemble des
acteurs du territoire, et que l’implication de certains acteurs n’y était pas entièrement. Les
actions proposées lors de ce stage, ne seront peut être pas instaurées, puisque nous laissons le
libre arbitre aux acteurs du territoire. Cependant, mon rôle sera de motiver les élus à mettre en
place ces actions.
Le choix de mettre en place un projet de valorisation et préservation du maillage bocager,
arrive tardivement en Pays de Thiérache. Aujourd’hui, les problématiques liées au bocage ne
seront pas les mêmes que dans quelques années. La conception de ce projet, sera peut être
remis en cause suite à l’évolution des méthodes mais aussi du paysage.
76
CONCLUSION
Le bocage forge l’identité paysagère du territoire de la Thiérache, et représente un
patrimoine naturel et culturel important à valoriser et à conserver, au sein du territoire. C’est
un milieu qui rend de nombreux services écosystémiques, d’un point de vue écologique,
hydraulique, paysager et économique, dont l’Homme ne peut qu’en tirer avantage. Cependant,
ces dernières années le bocage a vu ses linéaires reculer, suite aux nombreux changements de
pratiques agricoles, et évolutions de la pensée du monde agricole.
L’objectif de cette étude est de participer à la conception d’un observatoire du bocage,
grâce la réalisation d’inventaires de haies bocagères sur des communes sélectionnées, selon
divers critères. Ces inventaires, auront pour finalité la réalisation de dossiers de préconisations
pour la valorisation et la conservation du maillage bocager, mais également leur inscription
dans des documents d’urbanisme. Cette démarche s’est réalisée en informant les différents
acteurs du territoire par des réunions d’information et de concertation.
Dans un premier temps, des communes ont été sélectionnées selon plusieurs critères.
L’objectif étant de choisir huit communes, soit deux par unités paysagère, aux caractéristiques
bien distinctes, afin d’observer la diversité du maillage bocager, au sein de la Thiérache. La
sélection des communes ainsi que les critères de sélection, ont été soumis au comité technique
de la charte, puis validés.
Dans un deuxième temps, une fiche inventaire et une base de données ont été créés
afin de réaliser l’inventaire des haies bocagères sur les communes et de pouvoir traiter les
données, dans l’optique d’obtenir des résultats par cartographie. Ces deux outils pourront être
réutilisés par les acteurs du territoire, par volonté de réaliser des inventaires. Ils sont
constitués des critères composants chaque rôle d’une haie bocagère.
Dans un troisième temps, l’étape préalable à la réalisation des inventaires a été
d’appeler les différentes municipalités, afin d’obtenir leur accord par rapport aux inventaires
des haies. La majorité des communes ont été consentantes dans la mis œuvre de ce projet. Des
réunions d’information, de concertation avec les acteurs du territoire ont ensuite été
organisées, dans l’optique de me présenter et de présenter le projet. L’ensemble des acteurs du
territoire était d’accord sur les services des haies considérés pour ce projet. De plus, ces
réunions de concertation ont permis d’engager la discussion entre le Pays de Thiérache avec
les acteurs du territoire mais aussi entre les acteurs eux-mêmes. S’ensuit de l’étape de pré-
localisation des haies bocagères situées sur chaque commune, grâce aux photographies
aériennes et aux données récupérées via le SRCE.
Après la localisation des haies bocagères, l’étape de terrain a pu commencer, à l’aide
des cartes de pré-localisation, de la fiche inventaire et d’un GPS. Durant cette période,
l’ensemble des facteurs caractérisant chaque rôle d’une haie bocagère a été recensé. Certaines
personnes ont également accepté de m’accompagner sur le terrain, et m’ont ainsi permis
d’acquérir plus encore de connaissances sur le territoire.
La prochaine étape consiste à traiter les données, en les rentrant dans la base de
données et en fournissant un travail cartographique. Ce travail sera rendu aux communes ainsi
qu’un dossier écrit, sur la proposition de préconisations pour la conservation et la valorisation
des haies bocagères, adéquate à la situation de chaque commune.
77
Dans une perspective future, les communes de Lerzy et Origny-en-Thiérache devront
décider d’intégrer ce travail dans un document d’urbanisme. Cependant, est ce que les actions
proposées seront mises en œuvre ? Les acteurs du territoire sont-ils prêts à s’invertir dans un
projet de conservation et de préservation globale du bocage en Pays de Thiérache ? Ou bien à
intégrer la préservation du bocage dans des documents d’urbanisme ? Concernant les
potentiels projets liés au bocage, les groupes formés lors des réunions de concertation,
accepteront-ils à nouveau de se regrouper ?
78
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Thiérache, le Pays Nature, [en ligne] <http://pays-thierache.fr/> (consulté le 18.07.2016)
80
TABLE DES MATIERES
RESUME .................................................................................................................................... 2
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 3
SOMMAIRE ................................................................................................................................ 4
LISTE DES SIGLES .................................................................................................................. 5
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 7
PARTIE 1 : CONTEXTE ET PRESENTATION DU BOCAGE .............................................. 8
CHAPITRE 1 : LE CADRE DE L’ETUDE DANS LE CONTEXTE DU PAYS DE
THIERACHE ......................................................................................................................... 8
I. LE CONTEXTE ADMINISTRATIF DU POLE D’EQUILIBRE TERRITORIAL
RURAL DU PAYS DE THIERACHE .............................................................................. 8
II. LE CONTEXTE NATUREL DU PAYS DE THIERACHE ................................. 14
III. UNE POLITIQUE EN FAVEUR DE LA PRESERVATION DU BOCAGE ...... 18
CHAPITRE 2 : LES INTERETS DU BOCAGE ET DE LA HAIE .................................... 21
I. LES DIFFERENTS ROLES DE LA HAIE .............................................................. 21
II. LES TYPOLOGIES DE LA HAIE EN THIERACHE .......................................... 28
CHAPITRE 3 : LE PAYSAGE BOCAGER, UNE FORTE IDENTITE AU SEIN DU
PAYS DE THIERACHE ...................................................................................................... 33
I. L’HISTOIRE DU BOCAGE EN THIERACHE ....................................................... 33
II. VOLONTE DE PRESERVER LE PATRIMOINE NATUREL BOCAGER ....... 35
PARTIE 2 : UN PROJET TERRITORIAL REALISE A L’ECHELLE COMMUNALE ...... 39
CHAPITRE 1 : ETAPES PREALABLES A L’ETUDE DE TERRAIN ............................. 39
I. SELECTION DE HUIT COMMUNES D’ETUDE .................................................. 39
II. ELABORATION DE LA BASE DE DONNEES ET DE LA FICHE
INVENTAIRE .................................................................................................................. 51
III. PROCESSUS D’INFORMATION ET DE CONCERTATION AUPRES DES
HABITANTS ................................................................................................................... 57
CHAPITRE 2 : L’INVENTAIRE DES HAIES BOCAGERES .......................................... 60
I. METHODE DE TERRAIN ....................................................................................... 60
II. PRIORISATION DES TYPES DE HAIES ........................................................... 62
PARTIE 3 PROPOSITIONS DE GESTION ET DE VALORISATION DU BOCAGE ........ 66
CHAPITRE 1 : PROPOSITIONS DE GESTION ET DE VALORISATION DU BOCAGE
.............................................................................................................................................. 66
81
I. ENTRETENIR LE BOCAGE ................................................................................... 66
II. RESTAURATION DU BOCAGE ......................................................................... 69
III. VALORISATION DU BOCAGE .......................................................................... 70
CHAPITRE 2 : FINALISATION DANS LA VALORISATION DES HAIES DANS UN
PLAN LOCAL D’URBANISME ........................................................................................ 73
I. SUR LA COMMUNE DE LERZY ........................................................................... 73
II. SUR LA COMMUNE D’ORIGNY-EN-THIERACHE ........................................ 74
CHAPITRE 3 : REGARD CRITIQUE ................................................................................ 74
CONCLUSION ........................................................................................................................ 76
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 78
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... 80
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................. 82
LISTE DES PHOTOGRAPHIES ............................................................................................. 83
LISTE DES ANNEXES ........................................................................................................... 84
ANNEXES ............................................................................................................................... 85
82
LISTE DES FIGURES
Figure 1 Réseau des parcs naturels régionaux en France, ........................................................ 8
Figure 2 La Thiérache, entre entité naturelle et administrative ................................................ 8
Figure 3 Communes du Pays de Thiérache ............................................................................... 9
Figure 4 Présentation des espaces bocagers et de cultures selon l'occupation des sols de 2006
.................................................................................................................................................. 13
Figure 5 Schéma des influences des grandes cultures sur le bocage ...................................... 13
Figure 6 Carte et coupe géologique de la Thiérache ............................................................... 16
Figure 7 Carte topographique ................................................................................................. 17
Figure 8 Effet Brise-vent .......................................................................................................... 22
Figure 9 Processus d’érosion avec et sans l’élément bocager ................................................ 23
Figure 10 La régulation des écoulements ................................................................................ 24
Figure 11 Le bocage : Réservoir de biodiversité ..................................................................... 25
Figure 12 Multifonctionnalité de la haie ................................................................................. 27
Figure 13 Historique du paysage bocager en Thiérache ......................................................... 34
Figure 14 Les unités paysagères de Thiérache ........................................................................ 41
Figure 15 Unité paysagère n° 1 ............................................................................................... 41
Figure 16 Unité paysagère n°2 ................................................................................................ 42
Figure 17 Unité paysagère n°3 ................................................................................................ 43
Figure 18 Unité paysagère n°4 ................................................................................................ 44
Figure 19 Inscription des communes dans un document d'urbanisme .................................... 46
Figure 20 Réseau hydrographique de la Thiérache ................................................................. 48
Figure 21 ZNIEFF et sites Natura 2000 en Thiérache ............................................................ 49
Figure 22 Les ENS en Thiérache ............................................................................................. 50
Figure 23 Pré-sélection des communes, pour la réalisation de l'inventaire de haies bocagères,
.................................................................................................................................................. 55
Figure 24 8 communes finales, pour la réalisation de l'inventaire de haies bocagères .......... 57
Figure 25 Exemple de carte pour la priorisation des haies bocagères sur la commune de
Barzy-en-Thiérache .................................................................................................................. 63
Figure 26 Exemple de carte de priorisation des haies bocagères sur la commune de Lerzy .. 64
Figure 27 Exemple de carte caractérisant la notation des haies bocagères sur la commune de
Lerzy ......................................................................................................................................... 65
Figure 28 Technique de Balivage ............................................................................................ 67
Figure 29 Technique de la taille de formation avec outil manuel ........................................... 67
Figure 30 Technique de l'Elagage ........................................................................................... 68
83
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
Photo 1 Haie basse arbustive, taillée
Photo 2 Haie libre
Photo 3 : La haie brise-vent
Photo 4 L'arbre têtard
Photo 5 Etêtage d'arbres têtards
Photo 6 L'alignement d'arbres
Photo 7 Phase de terrain à Origny-en-Thiérache
Photo 8 Mécanisation des méthodes d’entretien
Photo 9 : Jeunes plantations à Barzy-en-Thiérache
Photos 10 et 11 Valorisation du bois d’œuvre, le bois déchiqueté
Photo 12 Vue sur le bocage du Pays de Thiérache
84
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Sélection des communes
Annexe 2 : Type de fiche inventaire de haies
Annexe 3 : La Base de données
Annexe 4 : Compte rendu de la réunion du comité technique de la Charte Paysagère
Annexe 5 : Réunion publique à Lerzy
Annexe 6 : Comité communal à Lerzy
Annexe 7 : Fiche de notation des haies bocagères / Aperçu de la base de données
Annexe 8 : Exemple de carte de priorisation des haies bocagères
85
ANNEXES
Annexe 1
Nom commune INSEE Unité paysagère Aides (MAEC, PAC) Document d'urbanisme Hydrographie Précipitations Topographie/Orographie ENS/ZNIEFF/NATURA 2000 Corine land cover
Rare "Ordinaire"
Saint Michel O2684
4 (Dominant),
déborde sur la 3
0-20 Km de haies et
ripisylves entretenus POS (CC3R)
Schiste, quartzites, grès
(Dévonien, Primaire), Calcaires,
marnes et argiles (Jurassique,
Secondaire) Sables, argiles et
marnes (Aptien-Albien, Crétacé,
Secondaire) Colluvions, Alluvions, Limons
(Quaternaire)
Superficie COM : 42,2 Km²
Principaux cours d'eau : Le Petit
Gland, Le Gland (Permanent)
BV : BV de l'Oise
Densité : 1,23 Km² Pm : 900 à 1000 mm/an 156 à 296 m (altitude)
ENS Grands territoires,
Sites Naturels, Znieff type 1
Natura 2000 (zone de protection
spéciale, zone spéciale de
conservation)
Forêts de feuillus, Prairies,
Forêts de conifères, Forêts et
végétations arbustives en
mutation, Tissu urbain discontinu,
surfaces essentiellement agricoles
interrompus par des espaces
naturels importants, Zones
industrielles et commerciales,
Forêts mélangées, Terres arables
hors périmètre d'irrigation
Barzy-en-Thiérache O2050 4
0-20 Km de haies et
ripisylves entretenus RNU (CCTC)
Craie marneuse (Turonien,
Crétacé supérieur, Secondaire)
Limons (Quaternaire), Colluvions
indifférenciés (Quaternaire),
Alluvions anciennes et récentes
(Quaternaire)
Superficie COM : 7,63 Km²
Principal cours d'eau : Ruisseau
du Vivier Baré (Permanent), La
Sambre (Permanent) BV : BV de
l'Oise
Densité : 1,04 km² Pm: 850 à 950 mm/an 156 à 196 m (altitude)
Znieff type 2, ENS Grands
Territoires
Prairies, Terres arables hors
périmétres d'irrigation, Tissu
urbain discontinu
La Neuville lès Dorengt O2548
4 (déborde
sur la 1)
21-40 Km de haies et
de ripisylves entretenus
11-20 Arbres isolés ou en
alignement entretenus PLU (en cours)
Limons (Quaternaire), Colluvions
indifférenciés (Quaternaire),
Alluvions anciennes et récentes
(Quaternaire) RIEN
Superficie COM : 10,88 Km²
Principal cours d'eau : Le
Noirrieu (Permanent), Canal de
la Sambre (Permanent), BV de
l'Oise, Densité : 0,6 Km² Pm: 800 à 900 mm/an 116 à 196 m (altitude)
Znieff type 1 et 2, ENS Grands
territoires
Prairies, Forêts de feuillus, Tissu
urbain discontinu, Forêt et
végétation arbustive en mutation,
Terres arables hors périmétres
d'irrigation
Lerzy O2418 4
21-40 Km de haies et de
ripisylves entretenus
RNU (CCTC)
Craie marneuse (Turonien,
Crétacé supérieur, Secondaire)
Alluvions anciennes et récentes,
tourbes, Limons (Quaternaire)
Superficie COM : 11,61 km²
Principal Cours d'eau : LE LERZY
(Permanent)
BV : BV de l'Oise
Densité : 1,13 Km² Pm : 900 à 1000 mm/an 116 à 246 m (altitude)
ENS grands territoires Znieff
type 1 et 2
Prairies,
Terres arables hors périmétre
d'irrigation, Forêts de feuillus
Origny-en-Thiérache O2574 3 (débordant sur la 2)
0-20 Km de haies
et ripisylves entretenus
21-30 Arbres isolés ou en
alignement entretenus PLU (CC3R)
Calcaires, marnes et argiles
(Jurassique, Secondaire),
Marnes, argiles et craie
(Cénonien, Crétacé sup,
Secondaire)
Colluvions indifférenciés, éboulis
remblais (Quaternaire), Alluvions
anciennes et récentes
(Quaternaire), Limons
(Quaternaire)
Superficie COM : 16,38 km²
Principal cours d'eau : Le Ton,
(Permanent)
BV : BV du Thon
Densité : 1,38 Km² Pm : 900 à 1000 mm/an 116 à 246 m (altitude)
Znieff type 1,
ENS Sites naturels, ENS Grands
Territoires
Prairies, Terres arables hors
périmétres d'irrigation, Tissu
urbain discontinu, surfaces
essentiellement agricoles,
interrompus par des espaces
naturels importants, Forêts de
feuillus,
Etréaupont O2295 3 (débordant sur la 2)
0-20 Km de haies et
ripisylves entretenus
4-10 arbres isolés ou en
alignement entretenus PLU (en cours)
Craie marneuse (Turonien,
Crétacé supérieur, Secondaire) ,
Marnes, Argiles et Craies
(Cénomanien), Sables Argiles et
Marnes (Aptien-Albien)
Limons (Quaternaire), Colluvions
indifférenciés (Quaternaire)
Alluvions anciennes et récentes
(Quaternaire)
Superficie COM : 17,59 Km²
Principal cours d'eau : L'Oise et
le Ton (Permanent) BV de
L'Oise et du Thon Densité : 0,89
Km² Pm : 900 à 950 mm/an 116 à 246 m (altitude)
Natura 2000: Rien
Znieff type 2, Znieff type 1
ENS : Grands territoires, sites
naturels
Tissu urbain discontinu, Prairies,
Terres arables hors périmétres
d'irrigation, Surfaces
essentiellement agricoles,
interrompus par des espaces
naturels importants, Forêts de
feuillus
Aubenton O2031 3 RIEN PLU (CC3R)
Calcaires, marnes et argiles
(Jurassique), Sables, Argiles et
marnes, (Aptien-Albien), Marnes,
Argiles et Craies (Cénomanien),
Craie Marneuse ( Turonien,
Crétacé sup, secondaire)
Colluvions indifférenciés
(Quaternaire), Alluvions
anciennes et réçentes
(Quaternaire), Limons
(Quaternaire)
Superficie COM : 23,7 Km²
Principal Cours d'eau : Le
ruisseau de beaumé
(Permanent) BV du Thon
Densité : 0,95 Km² Pm : 950 à 1050 mm/an 156 à 296 m (altitude)
Znieff TYPE 1, ENS Sites naturels,
ENS Grands Territoires
Prairies, Terres arables hors
périmétres d'irrigation, Systèmes
culturaux et parcellaires
complexes, Tissu urbain
discontinu, Forêts de feuillus,
Forêts de conifères, Forêts
mélangées,
Wiège-Faty O2832 3 (débordant sur 1 et 2) RIEN PLU en cours (CCTC)
Craie marneuse (Turonien,
Crétacé supérieur, Secondaire),
Alluvions anciennes et récentes,
tourbes, Limons, Colluvions
(Quaternaire)
Superficie COM : 7,47 Km²
Principal cours d'eau : L'Oise
(Permanent) BV : BV de l'Oise
Densité : 1,03 Km² Pm : 800 à 850 mm/an 76 à 196 m (altitude)
ENS Sites Naturels,
ENS Grands territoires, ZNIEFF
type 1 et 2
Prairies, Terres arables hors
périmétres d'irrigation, surfaces
essentiellement agricoles,
interrompus par des espaces
naturels importants, Forêts de
feuillus, Tissu urbain discontinu
Géologie/Pédologie
Martigny O2470 3
1602 mètres de
plantation de haies
0-20 Km de haies et de
ripisylves entretenus RNU (CC3R)
Calcaires, marnes et argiles
(Jurassique)
Sables, Argiles et Marnes
(Aptien, Albien) Marnes, Argiles
et Craies (Cénomanien)
Limons (Quaternaire) Colluvions
indifférenciés (Quaternaire),
Alluvions récentes et anciennes
(Quaternaire)
Superficie COM : 16,96 Km²
BV de l'Oise, et du Thon
Principal cours d'eau : le Ton et
le Goujon (Permanent) Densité :
1,05 Km² Pm : 950 à 1000 mm/an 156 à 246 m (altitude)
Natura 2000 : Rien
Znieff type 1 ENS : Sites naturels
et Grands territoires
Tissu urbain discontinu,
Terres arables hors périmétres
d'irrigation, Prairies, Forêts de
feuillus
Archon O2021 2
0-20 Km de haies et
de ripisylves entretenus
336 mètres de plantation
de haies PLUI (CCPT)
Craie marneuse (Turonien,
Crétacé supérieur, Secondaire)
Limons (Quaternaire) Alluvions
récentes et anciennes
(Quaternaire)
Colluvions indifférenciés
(Quaternaire)
Superficie COM : 6,4 Km²
BV de la Serre
Principal cours d'eau : NR
(Permanent)
Densité : 1,07 Km² 950 à 1000 mm/an 116 à 246 m (altitude) RIEN
Tissu urbain discontinu,
Terres arables hors périmétres
d'irrigation, Prairies
Les Autels O2038 2 RIEN PLUI (CCPT)
Craie Marneuse (Turonien,
Crétacé supérieur, Secondaire) ,
Marnes, Argiles et Craies
(Cénomanien)
Alluvions anciennes et récentes
(Quaternaire) Colluvions
indifférenciés (Quaternaire),
Limons (Quaternaire)
Superficie COM : 5,99 Km²
Principal cours d'eau : NR BV de
la Serre Densité : 1,21 Km² Pm : 1000 à 1050 mm/an 156 à 296 m (altitude)
Natura 2000 (Zones spéciales de
conservation)
Znieff type 1 , ENS Grands
Territoires, ENS Sites Naturels
Prairies, Forêts de feuillus,
Surfaces essentiellement
agricoles, interrompues par des
espaces naturels importants,
Forêts de conifères
La Vallée au Blé O2759 2 RIEN RNU (CCTC) RIEN
Limons (Quaternaire), Colluvions
indifférenciés (Quaternaire)
Superficie COM : 5,17 Km²
Principal cours d'eau : NR
(Permanent) BV de l'Oise
Densité : 0,35 Km² Pm : 800 à 850 mm/an 156 à 196 m (altitude) RIEN
Terres arables hors périmétres
d'irrigation, Prairies, Tissu urbain
discontinu, Forêts mélangées,
Forêts de feuillus
Landouzy-La-Cour O2404 2 RIEN RNU (CCTC)
Craie Marneuse (Turonien,
Crétacé Supérieur, Secondaire),
Sables, tuffeaux et argiles (
Paléocène supérieur)
Colluvions indifférenciés
(Quaternaire) Alluvions anciennes
et récentes (Quaternaire) Limons
(Quaternaire)
Superficie COM : 10,12 Km²
Principal cours d'eau : NR BV
de la Serre Densité : 0,93 Km² Pm : 950 à 1000 mm/an 116 à 246 m (altitude)
Znieff type 1, ENS Grands
Territoires
Prairies, Terres arables hors
périmétres d'irrigation, Forêts de
feuillus
Chaourse O2160 2 RIEN PLUI (CCPT)
Craie Marneuse ( Turonien,
Crétacé supérieur, Secondaire),
Craie du Coniacien ( Sénonien
inférieur, Crétacé supérieur,
Secondaire)
Alluvions anciennes et récentes
(Quaternaire), Colluvions
indifférenciés (Quaternaire),
Limons (Quaternaire)
Superficie COM : 18,6 Km²
Principal cours d'eau : La Serre
(Permanent), Le Jeune Vat (
Permanent), BV : BV de la Serre
Densité : 0,66 Km² Pm : 800 à 900 mm/an 76 à 196 m (altitude) RIEN
Terres arables hors périmétres
d'irrigation, Prairies, Tissu urbain
discontinu, Forêts de feuillus
Landifay-et-Bertaignemont O2403 1 RIEN RNU (CCTC)
Craie du Sénonien (Crétacé,
Secondaire)
Limons (Quaternaire), Colluvions
indifférenciés (Quaternaire)
Superficie COM : 16,56 Km²
Principal cours d'eau : RIEN
BV : BV de la Serre, BV de l’Oise Pm: 750 à 850 mm/an 76 à 156 m (altitude) Znieff type 1, ENS sites naturels
Terres arables hors périmétres
d'irrigation,
Forêts de feuillus, surfaces
essentiellement agricoles,
interrompus par des espaces
naturels importants, Prairies,
Tissu urbain discontinu
Aisonville-et-Bernoville O2006 1 RIEN RNU/PLUI (CCRG)
Sables, tuffeaux et argiles
(Paléocène supérieur), Craie du
Coniacien (Sénonien inférieur)
Limons, Colluvions indifférenciés
(Quaternaire)
Superficie COM : 8,73 Km²
Principal cours d'eau : Rigole
d'alimentation (Permanent) BV
: BV de la Somme (dominant),
BV de l'Oise, BV de l'Escaut
Densité : 0,42 Km² Pm : 800 à 850 mm/an 116 à 196 m (altitude) RIEN
Terres arables hors
périmètres d'irrigation, Forêts de
feuillus, Prairies, Tissu urbain
discontinu,
Mennevret O2476 1 RIEN PLUI (CCTA)
Craie du Conacien (Sénonien
inférieur,
Crétacé, Secondaire), Sables,
tuffeaux et argiles
(Paléocène supérieur)
Limons (Quaternaire), Colluvions
indifférenciés (Quaternaire)
Superficie COM : 12,13 Km²
Principal Cours d'eau : Sans
nom (Permanent)
BV : BV de l'Escaut
Densité : 0,02 Km² Pm : 800 à 850 mm/an 116 à 196 m (altitude)
Znieff type 1,
ENS Grands Territoires
Terres arables hors
périmètres d'irrigation, Forêts de
feuillus, Forêts de conifères,
Systèmes parcellaires et culturaux
complexes, Forêts mélangées,
Tissu urbain discontinu, Prairies
Monceau sur Oise O2494 1 (débordant sur la 3)
124-200 Mètres de
plantation
de haies RNU (CCRG)
Craie marneuse (Turonien,
Crétacé supérieur, Secondaire)
Limons (Quaternaire),
Colluvions indifférenciés
(Quaternaire), Alluvions
anciennes et récentes
(Quaternaire)
Superficie COM : 5,86 Km²
Principal Cours d'eau : L'Oise
(Permanent) BV : BV de l'Oise
Densité : 0,57 Km² Pm : 800 à 850 mm/an 76 à 196 m (altitude)
Znieff type 1 et 2,
ENS Grands territoires
Tissu urbain discontinu, Terres
arables hors
périmètres d'irrigation, Prairies,
Forêts de feuillus
Ribeauville O2647 1 RIEN PLUI (CCTA) Sables et Argiles (Oligocène)
Limons (Quaternaire),
Colluvions indifférenciés
(Quaternaire),
Superficie COM : 3,58 Km² BV
de l'Escaut
Principal cours d'eau : NR
Densité : 0,33 Km² Pm : 800 à 850 mm/an 116 à 196 m (altitude) RIEN
Prairies,
Terres arables hors périmétres
d'irrigation, systèmes culturaux et
parcellaires complexes
Etreux O2298 1 (Débordant sur la 4)
0-20 Km de haies
et de ripisylves
entretenus PLUI (CCTA) RIEN
Limons (Quaternaire) ,
Colluvions indifférenciés
(Quaternaire), Alluvions récentes
et anciennes
Superficie COM : 10,36 Km²
BV de l'Oise
Principal cours d'eau : Canal de
la Sambre (Permanent)
Densité : 1,2 Km² Pm : 800 à 850 mm/an 116 à 156 m (altitude)
Natura 2000 : Rien
Znieff type 2
ENS : Rien
Tissu urbain discontinu,
Zones industrielles et
commerciales, Terres arables hors
périmétres d'irrigation, Prairies
Dorengt O2269 1 (déborde sur la 4)
3328 Mètres de
plantation de haies PLU (élaboration) (CCTC) RIEN
Limons (Quaternaire)
Colluvions indifférenciés
(Quaternaire)
Alluvions récentes et anciennes
(Quaternaire)
Superficie COM : 10,5 Km²
Principal cours d'eau : Le
Noirrieu
(Permanent) BV de l'Oise
Densité : 0,57 Km² Pm : 800 à 900 mm/an 116 à 196 m (altitude)
Znieff type 1, Znieff type 2
Natura 2000 : Rien
ENS Grands Territoires
Tissu urbain discontinu,
Terres arables hors périmétres
d'irrigation, Prairies, Forêts de
feuillus
86
Annexe 2
Type de fiche Inventaire Haie CARTE DE PRE-LOCALISATION
Observateur : Date : Commune :
Identité haie (coordonnées GPS) : Positionnement haie :
Typologie de la haie
Haie basse Haie libre
Alignement de têtards Autres :
Haie Haute
Critères écologiques
Support d’implantation :
Talus Haut Talus Bas=Billon Haie à Plat Talus nu
Hauteur :
Strate arborée Strate arbustive Strate herbacée
Largeur au pied de la haie :_____mètres
Hauteur de la haie :_______mètres
Orientation de la Haie (N-S / E-O) (Orientation N/S ou N/O – S/E, protection contre le vent) :
________
Occupation du sol des parcelles avoisinantes
Prairies Cultures Route Chemin Espace artificialisé
Cours d’eau Autres :
Nombre de connexion au réseau bocager : 0 1 2 et +
Nom d’espèces principales Abondance Recouvrement
Mares (Coordonnées GPS) :
Critères paysagers
Typologie par rapport à l’habitat :
Bords de bâti Bords de voirie Bords de bois
Bords de parcelles culturales Bords d’eau Bords de lande climacique
Autres : ___________________________________________________________
Visibilité : +++ ++ + -
Etat physiologique de la haie :_____________________________________
Présence arbres morts : oui non Abondance :
87
Caractère exceptionnel, patrimoniale (Age)
-10 ans entre 10 et 50 ans + 50 ans
Espèces remarquables :
Critères pour la protection du sol
La pente (inclinaison de la pente)
Entre 0 et 2 % Entre 2 et 5 % Entre 5 et 10 % Sup à 10 %
Orientation par rapport à la pente
Oblique Perpendiculaire Parallèle
La localisation dans la pente
Sommet Mi- Versant Ceinture de bas fond Bordure de zone
humide
Bordure de cours d’eau
Présence du complexe fossé-talus Si présence de fossé, connexion au réseau
hydrographique Présence de bandes enherbées
Critères de protection contre le vent
Présence de trouées : Oui Non Taux de recouvrement :
Epars (1/3) Discontinu (2/3) Continu (3/3)
Exploitation de la Haie (Volume de bois produit, entretien de la haie : période, périodicité,
type) Traces
Haie taillée (annuel) Traces de copeaux de bois Présence de bûches
Haie taillée (occasionnellement
88
CR
ITE
RE
S E
CO
LO
GIQ
UE
S
NOM CHAMP
DESCIPTION
VALEUR
ID_COM NOM COM
POS_SOL Structure d’implantation de la structure
bocagère
P : Plat
B : Billon
H : Talus Haut
N : Talus Nu
HAIE_HAU STRUCTURE Hauteur de la structure bocagère
(différentes strates)
A : Arborée
AA : Arbustive
H : Herbacée
PIED_LAR Largeur de la structure bocagère au
pied de la haie
En mètre
HAIE_LON Longueur de la structure bocagère En mètre
ORI_HAIE Orientation du linéaire bocager N : Nord
S : Sud
E : Est
O : Ouest
CLC Occupation du Sol des parcelles
avoisinantes
P : Prairies
C : Cultures
R : Routes
Ch : Chemins
EA : Espaces Artificialisés
CE : Cours d’eau
A : Autres
CONNEXIONS Nombre de connexions avec le réseau
bocager
0 : Pas de connexions
1 : une connexion
2 : deux connexions ou +
DIVERSITE Diversité des essences
Annexe 3
89
MARES_PRAIRIES Présence de mares et de prairies O : Oui
N : Non
CR
ITE
RE
S P
AY
SA
GE
RS
TYP_HABITAT Typologie par rapport à l’habitat BV : Bords de voirie
BBA : Bords de bâti
BBO : Bords de bois
BP : Bords de parcelle
BEAU : Bords de l’eau
BL : Bords de lande « nat »
climacique
BANDE_ENHERBEE Présence de bande enherbée à
proximité de la structure bocagère
O : Oui
N : Non
VISIBILITE Visibilité du linéaire bocager depuis la
route
+++ : Très visible
++ : Visible
+ : Peu visible
- : Pas visible
ETAT_PHYSIO Etat physiologique de la haie/
Proportion d’arbres morts
B : Bon état
M : Moyen état
MA : Mauvais état
+++ : Beaucoup d’arbres morts
++ : Présence moyenne d’arbres
morts
+ : Peu d’arbres morts
- : Pas d’arbres morts
90
AGE Estimation de l’âge moyen de la haie J : Jeune
M : Moyen
V : Vieux
CR
ITE
RE
S P
RO
TE
CT
ION
DU
SO
L/
HY
DR
AU
LIQ
UE
INCLINAISON_PENTE Inclinaison de la pente 0 à 2%
2 à 5 %
5 à 10 %
>10%
ORI_PENTE Orientation du linéaire bocager par
rapport à la pente principale
PER : Perpendiculaire à la pente
OB : Oblique à la pente
PAR : Parallèle à la pente
SO : Sans objet, pas de pente
POS_TOPO Position du linéaire bocager sur le
bassin versant
S : Sommet
MV : Mi-versant
CBF : Ceinture de bas fond
BZH : Bordure de zone humide
BCE : Bordure de cours d’eau
FOSSE_TALUS Présence de fossé et de talus à
proximité de la structure bocagère
O : Oui
N : Non
FOSSE_RESEAUX Fossé connecté au réseau
hydrographique
O : Oui
N : Non
91
CR
ITE
RE
S P
RO
CT
EC
TIO
N
CO
NT
RE
LE
VE
NT
COUVERT Présence et continuité du couvert
ligneux de la strate arborescente et/ou
arbustive le long du linéaire bocager
0 : Nu (talus)
1 : Epars (<1/3)
2 : Discontinu (de 1/3 à 2/3)
3 : Continu (de 2/3 à 3/3)
POROSITE Porosité du couvert ligneux de la strate
arborescente et/ou arbustive le long du
linéaire bocager
0 : Porosité nul
1 : Porosité faible
2 : Porosité moyenne
3 : Porosité forte
EX
PL
OIT
AT
ION
EXPLOITATION Traces de productions variées TA : Taillée annuellement
TO : Taillée occasionnellement
TC : Traces de copeaux
SB : Présence de station/stockage de
bûches
La base de données
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Annexe 4
CHARTE PAYSAGERE DU PAYS DE THIERACHE
COMITE DE TECHNIQUE DU 12 AVRIL 2016
Etaient présents :
Nom Prénom Structure
BAUDUIN Julie PETR du Pays de Thiérache chargée de mission environnement
FOSTIER Alexia PETR du Pays de Thiérache, Stagiaire
BRAULT Hélène CRP / Direction de l’environnement
SIRON Anne CRP / Direction de l’environnement
GIRARDOT Luc Animateur contrat global, CCPT
HALLART Guénael Responsable pédagogique CPIE / Administrateur SEProNat
VARLET Hélène Picardie Nature
ESPIE Margaux CCTC, responsable service urbanisme
LARZILLIERE Laurent Président SEProNat
RAFFIN Vanessa CCTC, animatrice contrat global
REVE Mathilde CENP, chargée de mission
GION Françoise AAAT, Directrice
DOUGADOS Aude CCP3R, animatrice contrat global
HERY Florence CA02, chargée études
POINSOT Laurent CA02, responsable pôle aménagement rural
GUYOT Romain CRP, chargé de mission territoire
Objet de la rencontre : Le Pays de Thiérache, depuis quelques années, travaille à la mise en place d’un observatoire
du bocage de Thiérache.
93
En parallèle, nous accompagnons les communes qui le souhaitent dans la mise en place d’une
concertation avec les habitants, agriculteurs et propriétaires pour une valorisation du maillage
bocager dans les documents d’urbanisme.
Pour cette année 2016, le Pays de Thiérache a fait appel à Alexia Fostier, stagiaire en
master 2 Géographie Environnement et Paysages pour réaliser une étude sur les leviers
pouvant intervenir dans la préservation du bocage.
Ses missions sont :
- Proposer et mettre en place une base de données de l’inventaire du maillage bocager (quelles
données disponibles et utilisables ? quels critères de recensement des haies retenir ?...)
- Sur la base de la charte paysagère validée en 2014, faire une sélection de communes
représentatives des unités paysagères (proposer des critères de sélection de ces
communes).
- Sur les communes sélectionnées, réaliser l’inventaire et l’analyse du maillage bocager.
Sur les communes sélectionnées, réaliser l’inventaire des mesures de préservation du
bocage et éventuellement faire des propositions de préservation du bocage
(notamment à partir d'un retour d'expériences dans d'autres régions et pays).
L’objet de ce comité est :
- de présenter l’avancement du travail réalisé par Alexia Fostier,
- valider la sélection de communes sur lesquelles un inventaire sera réalisé,
- valider la méthodologie proposée pour la réalisation de ces inventaires (bade de
données).
Après un tour de table des participants, Julie Bauduin rappelle les bases de la charte paysagère
et remercia les participants de leur venue.
Suite à cette introduction, Alexia Fostier présente son cursus universitaire ainsi que la mission
qui lui est confiée dans le cadre de son stage, sur l’étude et la préservation du maillage
bocager. Durant la présentation du contenu de son stage, Alexia Fostier retraçe les diverses
étapes de la démarche, dans la réalisation d’un inventaire de haies bocagères, puis présente les
différentes communes sélectionnées.
Compte rendu :
Sélection des communes :
Ces communes sont sélectionnées grâce à diverses caractéristiques telles que :
- l’inscription de la commune dans un document d’urbanisme,
- les entités paysagères de la charte,
- l’engagement dans les MAEC,
- et en fonction de critères géographiques.
-
94
-
Pour ce comité, une pré-selection de 21 communes a été réalisée (cf carte en annexe 1).
L’inventaire pourra raisonnablement être réalisé sur environ 8 communes, soit 2 par unités
paysagères de la charte.
Les échanges portent sur la sélection de ces 8 communes et sur la mise en place d’une
concertation en parallèle.
D’un commun accord, il est acté que pour chaque commune inventorié, il sera proposé à la
mairie de les accompagner dans la concertation avec les habitants. A minima, des réunions
publiques d’information seront mises en place.
La volonté des communes de mettre en place une concertation sur la valorisation des haies
sera un préalable à leur sélection.
Concernant la sélection des communes pour la réalisation de l’inventaire des haies, le facteur
« précipitations » semble plus pertinent que le facteur « géologique ».
Pour l’unité paysagère n°3, la sélection de la commune d’Etréaupont n’est pas appropriée
puisqu’elle est jumelle avec celle d’Origny-en-Thiérache.
Concernant l’unité paysagère n°4, le choix porté sur la commune de Saint Michel n’est pas
adéquate, car l’essentiel du maillage bocager se localise sur la partie sud-est du territoire, soit
sur l’unité paysagère n°3.
Pour l’unité paysagère n°2, il semble important de garder une commune située vers les
Ardennes. La commune Les Autels serait donc adéquate.
L’inventaire de haies bocagères devra être alimenté par un observatoire
paysager/photographique.
Base de données et fiche inventaire :
Puis dans la continuité, la fiche d’inventaire ainsi que les prémices de la grille d’analyse ont
été présentés. Ils sont joints en annexe, dans leurs versions en date du 28/04/2016.
Pour permettre au public de participer et de réaliser les inventaires de haies, il semble
important de joindre une notice à la fiche d’inventaire.
Il parait primordial d’uniformiser la base de données, afin de faciliter l’utilisation des données
par l’ensemble des acteurs du territoire.
Concernant la base de données ainsi que la fiche d’inventaire, une typologie simple de la haie
devra être indiquée. Les mares ainsi que les prairies devront être dissociées, et pointées grâce
au GPS. A propos de la diversité des essences, un pourcentage devrait être accordé aux
principales essences ainsi qu’aux arbres morts.
95
La fiche d’inventaire devra être testée préalablement à l’ouverture au large public.
Autres propositions :
Les données de l’observatoire pourront ensuite être croisées avec celle du CBNBL et de
Clicnat.
Dans le cadre de l’accompagnement des communes, l’exposition sur le bocage du Pays de
Thiérache pourra être installée dans les mairies comme support de sensibilisation.
Suites de la réunion Suite à la réunion, la liste des communes sélectionnées, sera retravaillée.
Les mairies seront informées de la réalisation de l’inventaire de haies, et celles-ci devront être
partantes dans la mise en place du projet.
La fiche d’inventaire ainsi que la base de données devront être modifiées.
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Annexe 5
Réunion publique Lerzy
Objet de la rencontre :
Le Pays de Thiérache, depuis quelques années, travaille à la mise en place d’un
observatoire du bocage de Thiérache.
En parallèle, nous accompagnons les communes qui le souhaitent dans la mise en place d’une
concertation avec les habitants, agriculteurs et propriétaires pour une valorisation du maillage
bocager dans les documents d’urbanisme.
La commune de Lerzy fait partie de cette sélection dans l’optique de valoriser le maillage
bocager dans un Plan Local d’Urbanisme.
Pour cette année 2016, le Pays de Thiérache a fait appel à Alexia Fostier, stagiaire en master 2
Géographie de l’Environnement et du Paysage, pour réaliser une étude sur les leviers pouvant
intervenir dans la préservation du bocage.
Ses missions sont :
Proposer et mettre en place une base de données de l’inventaire du maillage bocager
(quelles données disponibles et utilisables, quels critères de recensement des haies
retenir ...)
Sur la base de la charte paysagère validée en 2014, faire une sélection de communes
représentatives des unités paysagères (proposer des critères de sélection de ces
communes).
Sur les communes sélectionnées, réaliser l’inventaire et l’analyse du maillage bocager.
Sur les communes sélectionnées, réaliser l’inventaire des mesures de préservation du
bocage et éventuellement faire des propositions de préservation du bocage
(notamment à partir d'un retour d'expériences dans d'autres régions et pays).
L’objet de cette réunion publique est :
- de présenter les différentes étapes de la démarche,
- de rappeler les principes de la charte paysagère,
- de rappeler les différents rôles de la haie,
- de créer un comité communal, afin d’accompagner Alexia Fostier dans la réalisation
d’inventaires de haies bocagères.
Après un tour de table des participants, Julie Bauduin rappelle les bases de la charte paysagère
et remercia les participants de leur venue.
Suite à cette introduction, Alexia Fostier présente son cursus universitaire ainsi que la mission
qui lui est confiée dans le cadre de son stage, sur l’étude et la préservation du maillage
bocager. Durant la présentation du contenu de son stage, Alexia Fostier retraçe les diverses
étapes de la démarche, dans la réalisation d’un inventaire de haies bocagères.
97
Compte rendu :
Après la présentation du contenu du stage et des principes de la charte paysagère, il est
rappelé le fort potentiel du bocage, ainsi que de la valeur économique de la haie bocagère,
grâce au bois déchiqueté.
Il est également rappelé l’importance de mettre en place des conditions souples dans la
réalisation des inventaires de haies bocagères, et de ne pas mettre d’enjeux trop importants,
soit de ne pas trop contraindre les agriculteurs. Il est primordial de réaliser l’inventaire dans la
concertation et ainsi de demander l’avis aux acteurs du territoire après la réalisation des
différentes cartes.
Après discussion, un comité communal a été créé, avec comme participants les différentes
personnes présentes lors de cette réunion publique
Suites de la réunion :
Suite à la réunion, la date d’une réunion du comité communal a été prévue. La mairie sera
également prévue de la phase de terrain convenue.
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Annexe 6
Comité Communal Lerzy
Compte rendu
Après un tour de table, Julie Bauduin rappelle les principes de la Charte Paysagère et
Alexia Fostier, les différentes étapes de son stage, ainsi que les divers critères caractérisant le
rôle de chacune des haies bocagères.
Un nouveau tour de table est établi afin de permettre à chacun de donner son point du vue sur
la priorisation d’un des critères mais aussi sur la notation. Il est rappelé qu’après la réalisation
des inventaires cartographiques, une nouvelle réunion sera prévue sur l’établissement ou le
refus de la priorisation des critères de haies bocagères, telle qu’elle est proposée.
A la fin de la réunion, deux critères ont été retenu comme prioritaire : le critère
hydraulique et le critère paysager, patrimonial. Le critère hydraulique a été retenu, puisque
Lerzy a déjà été touchée par d’importantes coulées de boue.
Joindre les articles de presse
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Annexe 7
Critère Brise vent
0 1 2 3
Haie basse en général
inférieur à 2/3 mètres
Haie entre 3/5 mètres, 2
strates, porosité moyenne,
discontinu/ trouées + ou ++
Si haie supérieur à 6 mètres,
2 strates, porosité ++ ou
discontinu ou trouées +
Haie supérieur à 6 mètres, 2
ou 3 strates, continu, 0
trouées
Haie entre 3/5 mètres, 2
strates, porosité forte/épars
Si haie entre 3/5 mètres, 1
seule strate, porosité
moyenne/ discontinu ou
trouées +
Haie entre 3/5 mètres, 2
strates, continu, pas trouées
Si haie entre 3/5 mètres, 1
seule strate, porosité
forte/épars
Si haie supérieur à 6 mètres/
1 seule strate/ porosité ++/
discontinu/ trouées +
Si haie entre 3/5 mètres, 1
seule strate, continu, porosité
-
si haie supérieur à 6 mètres,
1 seule strate, porosité +++
(épars)
Si haie supérieur à 6 mètres,
2 strates, porosité +++/ épars
Si haie supérieur à 6 mètres,
1 seule strate, 0 trouées/
continu
Critère Ecologique
0 1 2 3
Haie basse entre 0 à 3
mètres, entretenue, trouées+ /
discontinu, continu ou épars/
Bâti
Alignement d’arbres/ 2
strates/ trouées +++/épars
Alignement
têtards/discontinu ou trouées
++/ prairies, cultures/ Bords
de voirie et de bâti
Alignement têtard/continu ou
trouées +/ prairies, cultures/
Bords de voirie, bâti
Haie basse non entretenue/
épars/discontinu/ ++ ou +++
trouées / prairies, cultures
Alignement d’arbres/1 seule
strate/continu/sans trouées ou
+
Haie pluristrate/ discontinu,
trouées ++/ prairies, cultures,
bâti, supérieur à 4 mètres
Haies pluristrates (2 ou 3)
supérieur à 4 mètres/continu,
sans trouées ou +/ prairies,
cultures
Haie/ 1 seule strate/ trouées
++ ou +++/discontinu, épars/
prairies, cultures, bâti/
supérieur à 4 mètres
Haie basse de 0 à 3 mètres/
non entretenue/ continu sans
trouées/ prairies, cultures
Alignement d’arbres et Haie
libre / 2 strates/ trouées ++
ou discontinu/ prairies,
cultures bâti
Alignement d’arbres et haie
libre, 2 strates/ continu/ sans
trouées ou +/ prairies,
cultures, bâti
Alignement d’arbre et Haie
libre/ 1 seule strate/ trouées
Haies pluristrates/ trouées
+++ ou épars/ bâti, cultures,
Alignement d’arbres/ 2
strates/ discontinu/ trouées
Alignement d’arbres/ 2
strates/ continu/sans trouées
100
++ ou +++/ discontinu,
épars/ prairies, cultures, bâti
prairies/ supérieur à 4 mètres ++
Alignement d’arbres/ 1 seule
strate/ trouées ++ ou
+++/discontinu, épars.
Haie/ 1 strate/ trouées non ou
+/continu/prairies, cultures/
supérieur à 4 mètres
Alignement d’arbres et haie
libre/ 2 strates/ épars/trouées
+++
Alignement d’arbres et Haie
libre / 1 strate/ trouées + ou
non/continu/prairies,
cultures, bâti
Critère hydraulique
1 2 3
Si parallèle (connexion 0, 1,2) Si perpendiculaire, sommet (2
connexions ou 1)
Si perpendiculaire, mi- versant, ceinture
de bas fond, bordure de zone humide, et
cours d’eau. Connexion 2 ou 1
Si oblique, sommet (connexion 0, 1,2) Si oblique, mi- versant, ceinture de bas
fond, bordure de zone humide et cours
d’eau, (2 connexions ou 1)
Si oblique, mi- versant, ceinture de bas
fond, bordure de zone humide (0
connexion)
Si perpendiculaire, mi- versant, ceinture
de bas fond, bordure de zone humide, 0
connexion
Si perpendiculaire, sommet (0
connexion)
101
Critère Paysager
1 2 3
Si jeune haie, mauvais ou bon état,
visible ou non
Si âge moyen, visibilité + ou -, Bords
de parcelles, Parcelles, Bords de
voiries, Bords de Bâti (espèces
remarquables), bon état
Si âge moyen, visibilité ++ ou +++,
Bords de parcelles, parcelles, bords de
voirie, bords de bâti (espèces
remarquables) Bon état
Si âge moyen, mauvais état, moyen
état, sans visibilité ou avec, Bords de
parcelles, dans la parcelle, bords de
voirie, bords de bâti
Si âge exceptionnel, visibilité + ou -,
espèces remarquables/ Bon état, Bords
de parcelles, parcelles, bords de
voiries, Bords de bâti
Age exceptionnel, Bords de parcelles,
parcelles, bords de voiries, bords de
bâti (espèces remarquables) visibilité
++ ou +++/ Bon état
Si âge exceptionnel, visibilité + ou –
espèces remarquables, mauvais état,
Bords de parcelles, dans la parcelle,
bords de voirie, bords de bâti
Fiche de notation des haies bocagères
102
Exemple de notation de la haie 125 sur la commune de Barzy-en-Thiérache
103
Exemple de notation de la haie 125 sur la commune de Barzy-en-Thiérache
104
105
Aperçu de la base de données, dans la réalisation des cartes
106
Annexe 8
Exemple de carte de priorisation des haies bocagères sur la commune d'Archon, réalisation personnelle d'après des
informations personnelles et du SRCE
107
Exemple de carte de priorisation des haies bocagères sur la commune de Landifay-et-Bertaignemont, réalisation
personnelle d'après des informations personnelles et du SRCE