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Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture Conseil exécutif ex Cent soixante-douzième session 172 EX/23 PARIS, le 19 août 2005 Original français Point 59 de l'ordre du jour provisoire BILAN DE L’ANNÉE INTERNATIONALE DE COMMÉMORATION DE LA LUTTE CONTRE L’ESCLAVAGE ET DE SON ABOLITION ET PROJET DE STATUTS DU COMITÉ SCIENTIFIQUE INTERNATIONAL DU PROJET LA ROUTE DE L’ESCLAVE RÉSUMÉ Par la résolution 32 C/35, la Conférence générale invite le Directeur général à faire rapport au Conseil exécutif à sa 171 e session sur l’organisation et le déroulement de cette commémoration. Les délais très courts n’ayant pas permis de recueillir et d’analyser l’ensemble des informations sur les activités réalisées tout au long de l’Année au sein des États membres par les bureaux hors Siège et les partenaires extérieurs, ce rapport est soumis à la 172 e session du Conseil exécutif. Le présent document fait le bilan de l’Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition. Il passe en revue les différents événements initiés et/ou organisés par l’UNESCO dans les États membres, au Siège, par les bureaux hors Siège et par les divers partenaires nationaux, régionaux et internationaux impliqués dans cette importante commémoration. Il expose les nouvelles perspectives du projet La Route de l’esclave, dont la mise en oeuvre de la recommandation sur la restructuration du Comité scientifique international du projet formulée par l’évaluation externe (172 EX/22), après dix ans d’existence du projet La Route de l’esclave (1994-2004). Le présent document soumet également à l’approbation du Conseil exécutif le projet de statuts du Comité scientifique international du projet La Route de l’esclave (annexe II), conformément à la recommandation de l’évaluation. Décision proposée : paragraphe 50.

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Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture Conseil exécutif ex

Cent soixante-douzième session

172 EX/23 PARIS, le 19 août 2005 Original français

Point 59 de l'ordre du jour provisoire

BILAN DE L’ANNÉE INTERNATIONALE DE COMMÉMORATION DE LA LUTTE CONTRE L’ESCLAVAGE ET DE SON ABOLITION

ET

PROJET DE STATUTS DU COMITÉ SCIENTIFIQUE INTERNATIONAL DU PROJET LA ROUTE DE L’ESCLAVE

RÉSUMÉ

Par la résolution 32 C/35, la Conférence générale invite le Directeur général à faire rapport au Conseil exécutif à sa 171e session sur l’organisation et le déroulement de cette commémoration. Les délais très courts n’ayant pas permis de recueillir et d’analyser l’ensemble des informations sur les activités réalisées tout au long de l’Année au sein des États membres par les bureaux hors Siège et les partenaires extérieurs, ce rapport est soumis à la 172e session du Conseil exécutif.

Le présent document fait le bilan de l’Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition. Il passe en revue les différents événements initiés et/ou organisés par l’UNESCO dans les États membres, au Siège, par les bureaux hors Siège et par les divers partenaires nationaux, régionaux et internationaux impliqués dans cette importante commémoration. Il expose les nouvelles perspectives du projet La Route de l’esclave, dont la mise en œuvre de la recommandation sur la restructuration du Comité scientifique international du projet formulée par l’évaluation externe (172 EX/22), après dix ans d’existence du projet La Route de l’esclave (1994-2004). Le présent document soumet également à l’approbation du Conseil exécutif le projet de statuts du Comité scientifique international du projet La Route de l’esclave (annexe II), conformément à la recommandation de l’évaluation.

Décision proposée : paragraphe 50.

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I. Contexte

1. C’est à la demande de la Conférence générale de l’UNESCO (résolution 31 C/28) que l’Assemblée générale des Nations Unies, lors de sa 57e session en décembre 2002, a proclamé 2004 Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition.

2. Désignée comme le chef de file de cette Année au sein du système des Nations Unies, l’UNESCO visait les objectifs suivants :

(i) renforcer la prise de conscience dans les États membres des horreurs de la traite négrière et de l’esclavage et de la portée universelle de cette tragédie ;

(ii) faire mieux connaître les luttes et combats menés par les esclaves eux-mêmes et célébrer le bicentenaire de la Révolution haïtienne qui a eu un impact considérable sur l’émancipation des peuples des Caraïbes et d’Amérique du Sud ;

(iii) faire mieux comprendre les séquelles de cette tragédie que sont les préjugés raciaux, le racisme et les discriminations et mobiliser la communauté internationale autour du Programme d’action de Durban ;

(iv) rétablir les liens rompus et élargir la solidarité entre le continent africain et ses diasporas, en particulier par la constitution de réseaux entre les membres de sa communauté intellectuelle ;

(v) identifier et promouvoir les lieux et sites de mémoire liés à cette tragédie et encourager la célébration de dates importantes rappelant des moments cruciaux de cette histoire ;

(vi) étudier et promouvoir les modalités d’un dialogue paradoxal entre les cultures générées par la traite négrière et l’esclavage, et favoriser la coexistence pacifique entre les peuples à travers le partage et la promotion d’héritages communs.

3. Pour mener à bien cette mission, l’UNESCO a lancé une série de consultations effectuées auprès des États membres et notamment des commissions nationales, des membres du Comité scientifique international du projet La Route de l’esclave et des organisations de la société civile. Un « brainstorming » a été également organisé entre les membres de l’Équipe spéciale sur les activités de l’UNESCO relatives à l’étude de la traite négrière et de ses implications et les représentants des délégations permanentes auprès de l’UNESCO, les 20 et 21 janvier 2003, pour partager les premiers résultats de ces consultations.

4. Les différentes propositions reçues ont permis de définir les trois axes prioritaires de l’action de l’UNESCO pour cette commémoration : (i) Recherche scientifique ; (ii) Mémoire vivante ; (iii) Rencontres et dialogue, et d’élaborer un programme d’activités qui a été présenté aux États membres par le Directeur général et explicité aux délégués permanents auprès de l’UNESCO par le Sous-Directeur général pour la culture et la Directrice de la Division des politiques culturelles et du dialogue interculturel lors d’une réunion d’information le 24 février 2004.

5. Afin de donner à cet événement la visibilité qu’il mérite, une stratégie de communication a été élaborée. Les matériaux suivants ont été mis à la disposition des États membres (délégations permanentes et commissions nationales), des organisations non gouvernementales et de tous ceux qui, à des titres divers, ont manifesté un vif intérêt pour l’Année :

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(i) Le logo de l’Année : Après un appel lancé auprès de plusieurs partenaires pour la création d’un logo, la version retenue a été celle créée par un groupe de jeunes. Par sa symbolique, les maillons d’une chaîne qui se brise en donnant naissance à des colombes qui s’envolent, ce logo traduit le message du passage de l’esclavage à la liberté.

(ii) Une brochure de 63 pages (français/anglais et espagnol/portugais) intitulée « Luttes contre l’esclavage ». Cette brochure contient entre autres le message du Directeur général à l’occasion du lancement de l’Année.

(iii) Des affiches « De l’esclavage à la liberté » en deux langues français/anglais.

(iv) Un clip vidéo d’une durée de quatre minutes en français/anglais/espagnol/portugais. Il a été envoyé à tous les bureaux hors Siège de l’UNESCO pour reproduction et diffusion auprès des États membres. Il a également été projeté lors des événements qui ont jalonné l’Année 2004.

(v) Un panneau d’exposition pliant en deux langues français/anglais.

(vi) Une exposition virtuelle qui peut être visitée sur le site http://www.digital.nypl.org/ lwf/flash.html.

(vii) Le site Web de l’Année 2004 créé dans le portail du Secteur de la culture.

(viii) Une exposition itinérante « Devoir de mémoire : le triomphe sur l’esclavage ».

(ix) Un poster-calendrier 2004 a été envoyé par l’Unité des Écoles associées à 7.500 écoles dans 172 pays.

6. Les activités organisées au Siège de l’UNESCO et dans les pays avec la collaboration des bureaux hors Siège de l’Organisation ont fait l’objet d’une ample couverture médiatique de la presse nationale et internationale. Pour la presse écrite, on peut citer à titre indicatif Le Soleil de Dakar au Sénégal, Cameroon Tribune au Cameroun, Le Mauricien à Maurice, Le Monde, Cité Black, Amina, Libération, Le Figaro en France, de même que El País en Espagne, O Globo, Jornal do Rio au Brésil, etc. Les radios (RFI, Africa N° 1, Média Tropical, RFO, etc.) et la télévision (FR3, journaux télévisés, etc.), ainsi que les pages Web des réseaux Internet dont celle de l’Organisation (www.unesco.org) ont reflété les journées de clôture, sans parler de la presse locale, repérée par les bureaux hors Siège.

7. Le Bureau de l’information du public de l’UNESCO a très largement contribué à faire de la commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition un événement spécial de l’Année 2004 : publication de communiqués de presse et soutien logistique aux activités de clôture de l’Année. Un numéro spécial du Nouveau Courrier de l’UNESCO sur le dialogue entre les civilisations a en outre consacré un cahier d’une dizaine de pages à la traite négrière.

8. La coordination de la commémoration de cette Année a été assurée au sein du Secteur de la culture par la Division des politiques culturelles et du dialogue interculturel et plus particulièrement par la Section histoire et culture, chargée du projet La Route de l’esclave.

9. Sur le budget de 600.000 dollars des État-Unis alloué au titre du programme régulier pour cette commémoration, la moitié a été décentralisée dans les différents bureaux hors Siège. L’autre moitié a servi à financer les activités organisées au Siège et à répondre aux nombreuses sollicitations reçues des États membres et des organisations de la société civile. À ce budget, il faut ajouter les fonds prévus pour la mise en œuvre du projet La Route de l’esclave, « projet phare »

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pour l’exercice biennal 2004-2005. La synergie établie entre les deux programmes doit être soulignée.

II. Activités et événements

10. Lancement de l’Année : C’est le 10 janvier 2004, à Cape Coast, l’une des anciennes plaques tournantes de la traite négrière, aujourd’hui site du Patrimoine mondial, que le Directeur général a procédé au lancement officiel de l’Année. Simultanément, le Sous-Directeur général pour la culture et le Chef du Bureau de l’UNESCO à Haïti ont lancé l’Année respectivement à La Havane (Cuba) et à Port-au-Prince (Haïti). Deux autres lancements régionaux ont également eu lieu à Maurice (17 février) et aux Bahamas (21 mai) à l’occasion de la visite officielle du Directeur général dans ces deux pays. Nos collègues du Bureau de l’information du public ont été particulièrement actifs en couvrant ces événements et en publiant des communiqués de presse.

11. Suite au lancement de l’Année qui eut un grand écho dans les différentes régions du monde, de nombreuses activités et divers événements de grande portée ont été organisés aux niveaux national et sous-régional (une liste de ces activités est présentée en annexe I). Outre l’UNESCO, des initiatives ont été également réalisées par les autorités nationales, des institutions régionales ou sous-régionales et enfin par des organisations de la société civile et par les milieux académiques. L’importante mobilisation et la collaboration entre ces différents partenaires méritent d’être soulignées ici, en particulier à l’aide des 16 comités scientifiques nationaux. Les événements présentés ci-après selon les trois axes prioritaires définis dans la stratégie de commémoration donnent un aperçu de la variété des initiatives réalisées durant cette Année.

Recherche scientifique et échanges

12. L’Année fut l’occasion pour des chercheurs qui travaillaient souvent de manière isolée de se rencontrer et de débattre avec d’autres spécialistes de l’état d’avancement des recherches sur l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage. Des travaux éclairant des aspects méconnus de la traite négrière et de l’esclavage ou approfondissant des connaissances sur les transformations globales provoquées par cette première forme de mondialisation ont pu être partagés entre spécialistes, mais aussi avec le grand public, à l’occasion des nombreux échanges. À titre d’exemple, nous pouvons citer les rencontres suivantes qui ont contribué à une meilleure connaissance de cette histoire tragique et de ses conséquences :

- La Conférence internationale sur « La traite négrière transatlantique et l’esclavage » du 5-9 juillet 2004 au Ghana a fait le point sur l’état d’avancement des recherches.

- La Table ronde sur « L’humanisme des droits de l’homme et la barbarie de la traite négrière », organisée le 17 mai dans le cadre du Forum mondial des droits de l’homme (Nantes, 16-19 mai 2004), a discuté des contradictions qui ont marqué la naissance des théories humanistes et la construction de l’universalisme des droits de l’homme. Ce Forum, qui a réuni plus de 1.000 participants de 76 pays, a été dédié à l’Année.

- Le troisième Atelier sous-régional sur « L’enseignement de la traite négrière dans l’océan Indien », le 8 mars 2004 à Maputo (Mozambique), ayant pour thème : « Enseigner notre passé commun, construire ensemble un avenir de paix », a été organisé par le Projet éducatif sur la traite transatlantique, avec les Écoles associées de l’UNESCO.

- La rencontre sur « L’enseignement et les luttes pour la liberté dans le Sud des États-Unis d’Amérique », Université de Pennsylvanie, 25-28 juin 2004.

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- Le Symposium international sur « La Route des esclaves dans la région du Rio de la Plata : histoire et conséquences », organisé par le Bureau de l’UNESCO à Montevideo, avec l’étroite collaboration du Bureau de l’UNESCO à Brasilia, le 18 octobre 2004 à Montevideo (Uruguay), a permis de comprendre les routes méconnues de l’esclavage dans certaines régions de l’Amérique latine.

- Le Symposium sur le thème « 2007 : vers une stratégie pour le souvenir », organisé par la mairie de Londres le 26 octobre 2004 dans le cadre de la préparation par le Royaume-Uni de la commémoration en 2007, Année du bicentenaire de l’acte d’émancipation de 1807 dans les pays anglophones.

- Le Séminaire « Quel enseignement de la traite négrière, de l’esclavage et des abolitions ? », Marly-le-Roi, France, 4-6 novembre 2004, a permis à des enseignants d’échanger leurs expériences et de faire le point sur les défis de cet enseignement en France, notamment depuis l’adoption en 2001 de la loi Taubira.

- Le Forum international des jeunes des cinq continents, des enseignants et des coordonnateurs d’écoles associées a été organisé à Trinité-et-Tobago les 12-16 novembre 2004 par les Écoles associées et la commission nationale du pays afin de définir une stratégie internationale sur l’enseignement de cette tragédie.

- Le Colloque international sur « Les enjeux de la mémoire face à la tragédie de la traite négrière et de l’esclavage » a eu lieu au Siège les 4 et 5 décembre 2004.

- La conférence de presse du 23 avril sur un nouveau programme de recherche et d’information sur « Les esclaves oubliés » du naufrage du bâtiment négrier L’Utile à Tromelin en 1761. À travers l’aventure dramatique de ces 90 esclaves abandonnés sur une île déserte et dont sept femmes et un enfant ont pu survivre pendant quinze années, ce programme vise à sensibiliser les jeunes sur l’histoire des esclaves qui ont peuplé et développé les îles de l’océan Indien.

Mémoire vivante

13. Perpétuer la mémoire, c’est aussi conserver les vestiges de cette histoire pour la transmettre aux jeunes générations. L’Année a permis de faire mieux connaître le programme de l’UNESCO sur l’inventaire, la préservation des lieux et sites de mémoire liés à la traite négrière et à l’esclavage et leur intégration dans des politiques de tourisme culturel. L’Année fut également l’occasion de rappeler l’importance du recueil, de la préservation de la tradition orale et de l’accès aux archives écrites sur cet épisode douloureux de l’histoire. Plusieurs pays ont initié durant cette Année des actions en vue de sauvegarder cette mémoire et afin de mieux la transmettre aux générations futures.

14. Dans le cadre du programme conjoint UNESCO-OMT de tourisme culturel sur La Route de l’esclave, l’UNESCO a présenté les inventaires des sites et lieux de mémoire liés à la traite négrière et à l’esclavage et l’état d’avancement du programme conjoint de tourisme culturel sur La Route de l’esclave à Mahé, aux Seychelles, lors de la 41e réunion de la Commission de l’OMT pour l’Afrique en mai 2004. Cette « route de la mémoire » s’appuie sur la collecte des données de la tradition orale. C’est dans ce sens que la collecte des légendes, des anecdotes, des proverbes, des contes auprès des personnes âgées s’est poursuivie et a abouti à la publication d’ouvrages sur la tradition orale liée à la traite négrière et à l’esclavage en Sénégambie, en Guinée, en Afrique centrale, au Bénin, au Ghana et au Nigéria.

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15. Dans le cadre de son projet sur les archives du commerce des esclaves, le Secteur de la communication a organisé, conjointement avec les Archives nationales de Cuba, du 22 au 24 novembre 2004 à La Havane, une réunion internationale sur la préservation et l’utilisation des archives de la traite négrière.

16. Le Séminaire international « Esclavage, résistance, abolitions, mémoire », tenu à Maurice le 17 février 2004, a porté sur l’évaluation du programme de l’UNESCO « Mémoire orale dans l’océan Indien » et l’inscription des lieux de mémoire sur la Liste du patrimoine mondial.

17. Le Séminaire sur « L’esclavage dans les Caraïbes et les luttes pour son abolition » (Bahamas, 20 mai 2004) a contribué à faire le point sur les inventaires des sites et lieux de mémoire dans les Caraïbes.

18. Le premier bilan de la recherche sur la mémoire orale dans l’océan Indien a fait l’objet du Colloque international « Mémoire orale et esclavage dans les îles du Sud-Ouest de l’océan Indien », organisé conjointement par l’Association HISTORUN et le Centre de recherches sur les sociétés de l’océan Indien (CRESOI) à la Réunion du 25 au 27 mai 2004.

19. Avec le soutien de l’UNESCO, le Congo a organisé à Pointe-Noire, du 9 au 11 août 2004, un Séminaire international sur « La traite négrière et l’esclavage : le devoir de mémoire ». Loango est un des hauts lieux de mémoire de la côte atlantique, aboutissement des routes caravanières qui servaient au transport des esclaves de l’arrière-pays vers l’océan Atlantique et le lieu où ces derniers embarquaient vers le Nouveau monde. Loango pourrait, dans le cadre du tourisme de mémoire, être relié à Gorée, à Elmina Castle, à Ouidah. Suite à ce Séminaire, l’Ambassade des États-Unis d’Amérique au Congo a décidé d’octroyer 25.000 dollars des États-Unis au Congo pour la reconstruction de la stèle du port de Loango.

20. L’UNESCO s’est associée au Sénégal le 15 mars 2004 pour rendre hommage à M. Boubacar Joseph Ndiaye, conservateur de la Maison des esclaves de l’île de Gorée, en reconnaissance de sa remarquable contribution à la dénonciation de l’esclavage. La médaille « Haïti » lui a été décernée par le Directeur général à cette occasion.

21. De nombreux sites et lieux de mémoire sont, pour la plupart, dans un état de délabrement avancé. C’est le sens de la contribution de l’Organisation à l’effort de restauration du site négrier de Farinya par le Ministère du tourisme de la Guinée et de la réhabilitation de la « Brazil House » à Accra (Ghana). Bâtisse du XIXe siècle située dans la vieille ville d’Accra et liée à l’histoire des Tabons, anciens esclaves et descendants d’esclaves du Brésil rentrés au Ghana, la « Brazil House » deviendra, une fois réhabilitée, un centre de documentation historique et un espace de manifestations culturelles. Le Centre du patrimoine mondial a organisé avec le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) et le Centre de recherche de l’école d’architecture de Grenoble à Porto-Novo (Bénin), du 14 au 19 novembre 2004, un Séminaire international sur la conservation et la gestion du patrimoine culturel immobilier africain qui a réuni des directeurs d’institutions s’occupant du patrimoine culturel.

Rencontres et dialogue

22. L’Année fut l’occasion pour l’UNESCO de mettre l’accent sur une autre conséquence importante de la traite négrière et de l’esclavage : les multiples interactions culturelles ainsi que le dialogue interculturel générés par la rencontre forcée entre les peuples et les cultures. À travers les diverses manifestations organisées, une place importante fut donnée aux apports de l’Afrique dans le domaine des expressions artistiques et spirituelles, mais aussi dans le transfert des connaissances et de savoir-faire.

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23. L’influence africaine sur la culture américaine fut au centre de la Conférence internationale « Culture africaine et afro-américaine » (Santiago de Cuba, 6-10 avril 2004), organisée par la chaire UNESCO sur les études afro-ibéro-américaines, avec la coopération du Centro Cultural Africano « Fernando Ortiz » et du Festival « Haïti : liberté et créativité », organisé par le Smithsonian Folklife en juin et juillet 2004 à Washington.

24. L’exposition itinérante « Devoir de mémoire : le triomphe sur l’esclavage » fut une des activités phares de cette commémoration de par son succès et par le regard nouveau sur les esclaves qu’elle a permis de transmettre. Conçue en trois versions (français/anglais ; anglais/espagnol ; anglais/portugais) par le Schomburg Center for Research in Black Culture et la Bibliothèque nationale de New York, en étroite coopération avec le projet La Route de l’esclave de l’UNESCO, l’exposition itinérante présente les pratiques culturelles, politiques, économiques et sociales des esclaves africains, acquises pendant la période déshumanisante de l’esclavage.

25. L’exposition est unique en ce sens qu’elle met moins l’accent sur la « victimisation » des esclaves africains que sur les moyens qu’ils mirent en œuvre pour réorganiser leur destinée et leur place dans l’Histoire. De ces rencontres forcées sont nées de nouvelles expressions culturelles, religieuses, linguistiques et sociales, dont il reste aujourd’hui de nombreux éléments dans les cultures des pays concernés. En outre, l’exposition constitue à la fois une preuve éclatante de l’énorme impact économique de la traite négrière sur le développement de l’Europe et des Amériques et la démonstration des conséquences désastreuses de ce trafic sur la vie économique, politique et sociale de l’Afrique. Itinérante, cette exposition a circulé en 2004 dans différentes régions du monde et notamment dans les villes suivantes : Saint-Domingue (République dominicaine) en avril ; Nassau (Bahamas), Maputo (Mozambique) en mai ; Brasilia (Brésil) en juillet ; Dakar (Sénégal) en août ; Genève (Suisse), Sainte-Lucie, Stockholm (Suède) en octobre ; Paris (France), Helsinki (Finlande), New York (États-Unis) en décembre.

26. Compte tenu de son succès et en réponse aux demandes reçues, l’exposition a continué à circuler en 2005 dans les pays suivants : Maurice, Norvège, Afrique du Sud et Cameroun en janvier ; Mali en mai ; Panama en février. Elle sera également présentée au prochain Sommet de l’Union africaine à Khartoum (janvier 2006).

27. Afin de permettre à cette exposition d’être disponible et utilisable par les pays des différentes régions, cinq exemplaires de celle-ci en français, anglais, espagnol et portugais ont été offerts et déposés au Bureau de l’UNESCO à Dakar, Sénégal (pour l’Afrique de l’Ouest), au Bureau de l’UNESCO à Brasilia au Brésil (pour l’Amérique du Sud), au Centre afro-américain d’Esmeraldas en Équateur (pour l’Amérique latine), au Bureau de l’UNESCO de Kingston à la Jamaïque (pour les Caraïbes) et enfin à l’Union africaine à Addis-Abeba. Une copie est gardée au Siège.

28. D’autres expositions ont été réalisées par des associations et des municipalités sur le thème de l’esclavage :

- à Houilles, en France, du 22 juillet au 10 octobre 2004, sur « Victor Schœlcher : ses voyages, ses combats, ses passions » ;

- au Siège de l’UNESCO, réalisée en juillet-août 2005, le sculpteur nantais Gérard Voisin, la mairie de Nantes et l’Association « Les anneaux de la mémoire » en collaboration avec le Département Afrique ;

- à Andorre, sur le thème « Briser le silence », du 17 octobre au 19 novembre 2004.

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29. Avec pour objectif d’explorer les différentes visions du monde nées de la traite transatlantique et de comprendre son impact sociopolitique, philosophique, esthétique et artistique dans les régions de chaque côté de l’Atlantique, la Maison des cultures de Berlin a lancé le 16 septembre 2004 le projet « Black Atlantic: Travelling Cultures, Counter-Memories, Networked Identities » auquel elle a invité l’UNESCO à participer. Ce projet, qui a été inscrit dans le cadre de l’Année, comporte les activités suivantes : spectacles, débats, expositions, rencontres littéraires, chorégraphie, films, création visuelle.

30. Le spectacle « Le chevalier de Saint-George, un Africain à la cour », organisé par Bartabas à Versailles (France) du 28 au 29 août et les 2, 4, 9, 11 septembre 2004, a été largement médiatisé. Né fils d’esclave, homme de cheval et d’épée, le chevalier de Saint-George figure parmi les musiciens les plus célèbres d’Europe au XVIIIe siècle et illustre l’apport des esclaves dans des domaines d’activités peu signalés tels que la musique classique, la science et la technologie.

31. Les différentes journées internationales sur l’esclavage et son abolition et sur le racisme ont également été des occasions de mobilisation de la communauté internationale sur le thème de la traite négrière. Pour honorer la mémoire des victimes de la traite négrière et de l’esclavage mais aussi le combat des esclaves pour la liberté, l’égalité et la dignité, le Secteur des sciences sociales et humaines a organisé, en partenariat avec la Commission nationale française pour l’UNESCO, au Siège, à l’occasion du 21 mars 2004, Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, un concert et des ateliers thématiques avec les jeunes (Bonnes pratiques et nouvelles idées dans la lutte contre le racisme dans la ville ; Réflexion sur l’esclavage et son lien avec le racisme ; Routes des Blues ; Préjugé, quand tu nous tiens ! ; L’art contre les discriminations). Les jeunes ont ainsi contribué à la définition d’un plan d’action en dix points pour combattre le racisme à travers la Coalition internationale des villes contre le racisme. Cette Journée a été placée sous l’égide de l’Année.

32. La commémoration du 23 août, Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, a été marquée par des événements au Siège mais aussi dans des pays comme le Sénégal, le Panama et Haïti. L’exposition « Textures », mise à notre disposition par la ville de Schœlcher en Martinique, représentant l’histoire de la traite transatlantique à travers des tentures peintes selon les techniques traditionnelles du royaume d’Abomey au Bénin, a été ouverte au public du 9 au 23 août 2004. Le spectacle qui a été coorganisé avec des ONG à cette occasion a été une des manifestations les plus réussies au Siège durant l’Année.

33. Au Panama, le Sous-Directeur général pour la culture a participé, le 23 août 2004, aux journées de sensibilisation contre l’esclavage et son impact dans la société actuelle et rappelé aux populations de l’Amérique centrale les enjeux du projet La Route de l’esclave et ceux de l’Année 2004. La mise en lumière du processus de marginalisation des personnes d’ascendance africaine et de leurs communautés a été l’un des objectifs de cette rencontre.

34. À Haïti, c’est le Président de la Conférence générale, S. E. l’Ambassadeur Omolewa qui, sur invitation du Ministre haïtien de la culture, a représenté l’UNESCO le 23 août 2004 à Port-au-Prince à l’occasion du rallumage de la flamme éternelle au monument du « Neg Mawon », esclave marron disparu, œuvre de l’artiste et architecte haïtien Albert Mangonès (symbole de la liberté et de l’indépendance à travers tous les pays des Caraïbes).

35. La Commission nationale de la République démocratique du Congo pour l’UNESCO a consacré deux semaines, du 20 août au 2 septembre 2004, à la commémoration de la Journée du souvenir, en organisant une exposition et des conférences-débats dans les écoles et établissements d’enseignement supérieur de Kinshasa.

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36. Le Bureau de l’UNESCO à Dakar, la mairie de Gorée et le Comité d’organisation de la commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition ont été particulièrement actifs dans la commémoration du 23 août, d’abord par la diversité des activités (concert, musique, randonnée du souvenir, pèlerinage à la Maison des esclaves, vernissage d’exposition, projection de film) et par la mobilisation de la population ainsi que des partenaires. Des activités ont également été organisées en Allemagne (lancement du projet « Black Atlantic: Travelling Cultures, Counter-Memories, Networked Identities »), en Suède et aux Nations Unies à New York (accueil de l’exposition itinérante « Devoir de mémoire »).

III. Clôture de l’Année

37. Si l’Année a été lancée simultanément au Ghana, à Haïti et à Cuba, l’UNESCO a tenu à organiser la clôture au Siège de l’Organisation. C’est ainsi que les 3, 4 et 5 décembre 2004 a eu lieu à Paris la clôture de l’Année de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition. Une série d’activités présidées par M. Marcio Barbosa, directeur général adjoint de l’UNESCO, ont été présentées par le journaliste de FR3, Michel Reinette :

- inauguration de l’exposition « Devoir de mémoire : le triomphe sur l’esclavage » ; - cérémonie de remise du Prix UNESCO Toussaint-Louverture ; - concert exceptionnel de Gilberto Gil ; - colloque international sur « Les enjeux de la mémoire face à la tragédie de la traite négrière

et de l’esclavage ».

38. Le Prix UNESCO Toussaint-Louverture a été remis par le Directeur général adjoint, M. Marcio Barbosa, à deux lauréats : M. Abdias do Nascimento, présent dans la salle I de l’UNESCO, et M. Aimé Césaire qui, représenté par le sénateur de la Martinique Claude Lise, a pu, par visioconférence et en duplex de son bureau à la Martinique, discuter avec son compagnon de lutte. Ils ne s’étaient pas revus depuis 15 ans et la cérémonie du Prix leur a permis de se revoir à des milliers de kilomètres de distance. Cette séquence a été particulièrement émouvante et pour les deux lauréats et pour le public.

39. Le concert exceptionnel du Ministre brésilien de la culture, M. Gilberto Gil , dans la salle I de l’UNESCO, qui a réuni plus de 1.200 personnes, a été une brillante illustration des interactions générées par la traite négrière et l’esclavage dans le domaine de la musique. La performance du Ministre et de ses cinq musiciens eut un succès retentissant, offrant un des moments les plus inoubliables de cette clôture. Ovationnés par une salle tout entière, les musiciens ont joué un répertoire illustrant la complexité et la variété des influences africaines sur la musique. La présence de la chanteuse, autre grande figure de la musique afro-amérindienne, Mme Susana Baca (Pérou), a été saluée par Gilberto Gil et le public.

40. Le Colloque international sur « Les enjeux de la mémoire face à la tragédie de la traite négrière et de l’esclavage » (4-5 décembre) a constitué un autre événement majeur de la clôture de l’Année 2004 d’une part, par la qualité des communications, et d’autre part, par la très forte participation. Une vingtaine d’intervenants : philosophes, sociologues, psychiatres, psychologues, journalistes, linguistes venus des différentes régions du monde ont présenté des papiers contribuant au débat sur la gestion des mémoires douloureuses, sur les réponses éthiques et politiques à apporter et les stratégies à mettre en place pour se souvenir et mieux prévenir (pour plus d’informations, voir le site Web de l’Année).

172 EX/23 - page 9

IV. Analyse des actions et nouvelles perspectives

41. Au lendemain de la clôture de l’Année et à la lumière des premiers enseignements, il est réconfortant de constater que le choix des Nations Unies, sur l’initiative de l’UNESCO, d’avoir consacré une année entière au souvenir de la traite négrière et de l’esclavage n’a pas été sans effet. La forte mobilisation dans les différents pays, la diversité des activités réalisées et la teneur des débats suscités ont montré l’ampleur des attentes et des aspirations pour mieux comprendre ce passé. Il est évident que les résultats de l’Année ne se mesureront pas dans l’immédiat car leurs effets s’inscrivent dans la durée. Néanmoins, nous pouvons affirmer sans aucun doute qu’elle a donné une occasion unique de faire prendre conscience de cette triste histoire de l’humanité.

42. L’Année a permis à la communauté internationale de se pencher sur une des pages les plus tragiques de l’histoire de l’humanité, tout en prenant la mesure des transformations globales et profondes provoquées par la traite négrière - une forme de mondialisation avant la lettre - et de réfléchir sur les interactions culturelles qu’elle a générées. Marquant le bicentenaire de la première République noire, proclamée en 1804 à la suite de l’insurrection de Saint-Domingue (Haïti), l’Année 2004 nous a offert une occasion exceptionnelle de rappeler non seulement cette tragédie mais également les temps forts de la lutte contre l’esclavage qui ont conduit à son abolition. Enfin, l’analyse des conséquences de l’esclavage nous a permis d’approfondir la réflexion sur la résistance des stéréotypes raciaux comme sur les chances offertes au dialogue interculturel dans nos sociétés modernes, le plus souvent multiculturelles et multiethniques, dans un souci de devoir de mémoire et d’obligation éthique de vigilance.

43. Au cours des nombreuses conférences, expositions, projections et des spectacles organisés dans ce cadre, l’occasion a été offerte à un public diversifié de comprendre l’importance de l’impact de cette tragédie non seulement sur la transformation du monde mais aussi et surtout sur l’histoire de leurs pays et leur propre vie. La pertinence des manifestations proposées et l’écho donné à ces événements par les médias et les leaders d’opinion ont insufflé une nouvelle dynamique aux efforts pour la reconnaissance de la contribution des esclaves à l’histoire de l’humanité.

44. On peut noter avec satisfaction que les activités et événements organisés à travers le monde ont eu une force mobilisatrice et ont suscité l’intérêt des populations. Cette Année a également permis la collaboration avec de nouveaux partenaires (les autorités locales, entre autres) et révélé la nécessité de renforcer l’intersectorialité. Les organisations non gouvernementales ont été particulièrement actives aussi bien en Afrique que dans les Caraïbes, en Europe et dans les Amériques. L’engagement de certaines municipalités et institutions scolaires mérite d’être souligné.

45. Les États membres et les ONG attendaient beaucoup de l’UNESCO, comme en témoignent les nombreuses propositions d’activités reçues mais il n’y a pas eu de mobilisation de fonds extrabudgétaires. Aussi les activités ont-elles été financées par le budget ordinaire. La coopération interinstitutionnelle, interagences a été faible. L’intersectorialité s’est révélée comme un axe à approfondir dans la définition de la nouvelle stratégie du projet La Route de l’esclave.

46. Au lendemain de la clôture de l’Année, le plus difficile commence pour les responsables et les partenaires du projet La Route de l’esclave : gérer les espoirs et les attentes soulevés, répondre aux demandes formulées, canaliser la dynamique suscitée par cette commémoration. Cette mission coïncide avec le 10e anniversaire du projet lancé à Ouidah, au Bénin, et avec son évaluation externe (document 172 EX/22).

172 EX/23 - page 10

47. À la lumière des enseignements tirés de cette commémoration, quelques nouvelles perspectives peuvent d’ores et déjà être dégagées :

(i) il y a un très fort consensus sur le fait que l’UNESCO, à travers son projet La Route de l’esclave, a pleinement joué de son avantage comparatif en contribuant largement à la prise de conscience de l’une des plus grandes tragédies de l’humanité. Il faudrait donc mettre à profit la dynamique créée par l’Année 2004 et les recommandations de l’évaluation du projet pour redynamiser cette activité ;

(ii) il faudrait renforcer l’intersectorialité à l’intérieur de l’UNESCO pour donner au projet une meilleure cohérence et articulation avec ses différents volets : éducation, préservation des archives, protection et promotion du patrimoine culturel matériel et immatériel, lutte contre le racisme et la discrimination ;

(iii) il faudrait revoir le mécanisme de consultation et d’orientation du projet La Route de l’esclave et procéder notamment à la restructuration du Comité scientifique international afin de le rendre plus opérationnel ;

(iv) les inventaires des sites et lieux de mémoire constituent des activités majeures du projet auxquels les pays accordent un grand intérêt. Ils doivent aboutir à une véritable stratégie de tourisme de mémoire et à la définition avec l’OMT des itinéraires et circuits touristiques. Le projet devrait, dans ce sens, aider davantage les pays à proposer l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de sites et itinéraires communs reconstituant certaines « routes de l’esclavage » dont l’humanité doit se souvenir ;

(v) développer des nouvelles thématiques qui ont été au cœur des préoccupations lors de l’Année 2004 telles que les conséquences psychologiques de la traite négrière sur les héritiers de ce passé traumatique, le problème de construction d’identité et de nouvelles citoyennetés dans des sociétés marquées par l’esclavage, les apports moins connus de l’Afrique et de la diaspora africaine à l’humanité (science et technologie, gastronomie, pharmacopée, etc.) ;

(vi) il s’avère indispensable de renforcer la coopération à trois niveaux : sur le plan national avec les commissions nationales, les bureaux hors Siège et les comités nationaux du projet La Route de l’esclave, sur le plan sous-régional avec les organisations sous- régionales, et sur le plan international en impliquant davantage les autres agences et institutions ;

(vii) à travers l’attribution du label « Projet associé à La Route de l’esclave », encourager et accompagner les publications, les productions audiovisuelles, l’utilisation des nouvelles technologies qui contribuent aux objectifs du projet et leur donnent une plus grande visibilité.

V. Suivi des recommandations formulées durant l’Année

48. Durant cette célébration, des recommandations pertinentes ont été formulées par les partenaires de l’UNESCO pour renforcer le projet La Route de l’esclave. Certaines de ces recommandations concernent notamment l’amélioration des instances de consultation et d’orientation du projet afin de mieux répondre aux nouvelles attentes des États membres.

172 EX/23 - page 11

49. Après dix ans d’existence (1994-2004), le projet La Route de l’esclave a fait l’objet d’une évaluation externe demandée par les États membres et présentée dans le document 172 EX/22 portant sur les commentaires du Directeur général sur les rapports des évaluations externes soumis en 2004-2005. Cette évaluation a notamment pris en compte une des recommandations de nos partenaires concernant le fonctionnement du Comité scientifique international du projet. Composé de 44 membres, ce Comité, qui ne disposait pas de statuts, a montré ses limites pour jouer le rôle de consultation et d’orientation qui lui a été assigné. Il s’est donc avéré urgent de procéder à sa restructuration afin de le rendre plus opérationnel en vue de participer au plus tôt à la définition de nouvelles orientations pour le projet La Route de l‘esclave, et notamment pour le suivi de l’Année. À cette fin, il semble donc nécessaire de doter le Comité de statuts, élaborés sur le modèle défini pour les organes de catégorie V, qui lui permettraient de mieux fonctionner. À cet effet, le Secrétariat soumet à l’approbation du Conseil exécutif le projet de statuts du Comité scientifique international du projet La Route de l’esclave contenu dans l’annexe II.

50. Compte tenu de ce qui précède, le Conseil exécutif souhaiterait peut-être envisager d’adopter le projet de décision suivant, en vue d’adopter ces statuts, conformément à l’article 47 du Règlement relatif à la classification d’ensemble des diverses catégories de réunions convoquées par l’UNESCO :

Le Conseil exécutif,

1. Rappelant la résolution 32 C/35,

2. Ayant examiné le document 172 EX/23,

3. Ayant pris note des commentaires du Directeur général sur l’évaluation externe du projet La Route de l’esclave (annexe I) figurant dans le document 172 EX/22 ainsi que du document 172 EX/4 Partie I,

4. Considérant les recommandations formulées par les partenaires de l’UNESCO durant la célébration de l’Année et par l’évaluation externe du projet La Route de l’esclave sur la nécessité de restructurer le Comité scientifique international du projet en vue de le rendre plus opérationnel,

5. Félicite le Directeur général pour les efforts accomplis dans le cadre de la célébration de l’Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition et l’invite à assurer le suivi de celle-ci. ;

6. Approuve les statuts du Comité scientifique international du projet La Route de l’esclave figurant en annexe II du document 172 EX/23.

172 EX/23 Annexe I

ANNEXE I

Chronologie des activités et événements organisés durant l’Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition (2004)

Janvier

1er janvier Manifestation culturelle : Bicentenaire d’Haïti, Année 2004 (Bureau de l’UNESCO, Port-au-Prince, Haïti)

10 janvier Lancement officiel de l’Année 2004 par M. Koïchiro Matsuura, directeur général de l’UNESCO (Accra, Ghana) (Bureau de l’UNESCO à Accra)

10 janvier Lancement simultané de l’Année 2004 par M. Mounir Bouchenaki, sous-directeur général pour la culture, La Havane, Cuba (Bureau de l’UNESCO à La Havane)

23 janvier Conférence sur « L’influence des musiques africaines en dehors de l’Afrique » et concert du « Free Spirits » avec Jean-Jacques Quesada, organisés par Soho Music (Libourne, France)

Février

17 février Lancement régional de l’Année 2004 dans l’océan Indien par M. Koïchiro Matsuura, directeur général de l’UNESCO (Port-Louis, Maurice)

17 février Séminaire international sur le thème « Esclavage, résistance, abolitions, mémoire » (Port-Louis, Maurice), organisé par l’Institut Mahatma Gandhi, le Centre culturel mauricien et le Centre Nelson Mandela

26-27 février Exposition « Les liens avec la Jamaïque », organisée par le Département Afrique de l’UNESCO (Siège de l’UNESCO, Paris)

Mars

8-12 mars 2004 Atelier sous-régional sur l’enseignement de la traite négrière dans l’océan Indien : « Enseigner notre passé commun, construire ensemble un avenir de paix » (Maputo, Mozambique - Écoles associées, UNESCO)

15 mars Hommage à M. Boubacar Joseph Ndiaye, conservateur de la Maison des esclaves de l’île de Gorée, en reconnaissance de sa remarquable contribution à la dénonciation de l’esclavage. La médaille « Haïti » lui a été décernée par le Directeur général (Bureau de l’UNESCO, Dakar, Sénégal)

20 mars Conférence sur « Résistances féminines et abolitions. La femme dans l’océan Indien » (Siège de l’UNESCO, Paris - Association réunionnaise communication et culture (ARCC)

21 mars Célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. Lancement de l’exposition virtuelle « Devoir de mémoire, triomphe sur l’esclavage » (Siège de l’UNESCO, Paris)

172 EX/23 Annexe I - page 2 21 mars Lancement du projet « Coalition internationale des villes unies contre le

racisme », par le Secteur des sciences sociales et humaines de l’UNESCO (Siège de l’UNESCO, Paris)

24-27 mars Conférence sur l’esclavage, par le Comité national de La Route de l’esclave de la République dominicaine (Saint-Domingue, République dominicaine)

Avril

7 avril Commémoration de la mort de Toussaint-Louverture - Projection du film de Sarah Maldoror sur Toussaint-Louverture (Maison de l’UNESCO, Paris)

6-10 avril Conférence internationale sur « Culture africaine et afro-américaine » (Santiago de Cuba), Bureau de l’UNESCO à La Havane

23 avril Conférence de presse sur le nouveau programme de recherche et d’information « Esclaves oubliés », naufrage du bâtiment négrier L’utile à Tromelin en 1761 (Groupe de recherche en archéologie navale, Maison de l’UNESCO, Paris)

29 avril Projet « Mémoire de l’esclavage/Mémoire du fleuve ». Conférence sur « Image du Noir dans la littérature occidentale » et concert de Jean-Jacques Quesada, organisés par Soho Music (Ste-Foy, France)

avril-juin Exposition itinérante « Devoir de mémoire : le triomphe sur l’esclavage », du Schomburg Center (Saint-Domingue, République dominicaine)

Mai

3 mai Conférence sur « Histoire et commémoration. Lutter contre l’esclavage. Espoirs et désillusions, XVIIe-XXe siècle (Paris) », organisée par la ville de Schœlcher en Martinique

16-22 mai 36e Conférence annuelle de l’Association des historiens des Caraïbes (Barbade), ACH de la Barbade

16-19 mai Forum mondial des droits de l’homme - Atelier sur « Humanisme des droits de l’homme et barbarie de la traite négrière », Secteur des sciences sociales et humaines (Nantes, France)

19-21 mai Création du Centre afro-américain à Esmeraldas (Bureau de l’UNESCO, Quito, Équateur)

20 mai Séminaire sur « L’esclavage dans les Caraïbes et les luttes pour son abolition » (Nassau, Bahamas), Bureau de l’UNESCO à Kingston

21 mai Lancement régional de l’Année 2004 dans les Caraïbes par M. Koïchiro Matsuura, directeur général, (Nassau, Bahamas), Bureau de l’UNESCO à Kingston

24-25 mai Journées d’études sur le poète Auguste Lacaussade (1815-1897), fils d’une affranchie d’avant 1848 (Université de la Réunion)

172 EX/23 Annexe I - page 3

24-27 mai Réunion internationale préparatoire au Forum des jeunes, Séminaire

international sur la traite négrière transatlantique (Oslo, Norvège), Écoles associées-UNESCO

25-27 mai Colloque international « Mémoire orale et esclavage dans les îles du sud-ouest de l’océan Indien », Association HISTORUN et Centre de recherches sur les sociétés de l’océan Indien (CRESOI) (Réunion)

mai-juin Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center (Maputo, Mozambique)

mai-juillet Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center (Nassau, Bahamas)

Juin

1er-17 juin Projet « The Black Book » - Rencontres-débats avec des écrivains et cinéastes, organisées par Soho Music (Bordeaux et Bègles, France)

4 juin Visioconférence sur l’interculturalité, la liberté et l’égalité entre les peuples, entre les élèves d’Aquitaine, de Libreville, de Fort-de-France et de New York, en présence d’Édouard Glissant, organisée par Soho Music

25-28 juin Rencontre sur « L’enseignement et les luttes pour la liberté dans le sud des États-Unis » (Université de Pennsylvanie, États-Unis)

29 juin Concert du Free Spirits Special Septet, organisé par Soho Music (Eysines, France)

Juillet

5-9 juillet Conférence internationale sur la traite négrière transatlantique et l’esclavage (Accra, Ghana)

22 juillet-10 octobre Exposition « Victor Schœlcher : ses voyages, ses combats, ses passions » (Houilles, France)

juillet-septembre Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center (Brasilia, Brésil)

Août

9-11 août Séminaire international sur « La traite négrière et l’esclavage : le devoir de mémoire » (Pointe-Noire, Congo), Bureau de l’UNESCO à Brazzaville

23 août Commémoration de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, exposition « Textures » ; débat sur la Révolution haïtienne ; spectacle de poèmes, chansons, danse (Siège de l’UNESCO, Paris)

Rallumage de la flamme éternelle au monument du « Neg Mawon », Bureau de l’UNESCO à Port-au-Prince, Haïti

172 EX/23 Annexe I - page 4

Conférences-débats, expositions dans les écoles et établissements d’enseignement supérieur de Kinshasa (République démocratique du Congo), Commission nationale

Concert, randonnée du souvenir, pèlerinage à la Maison des esclaves de Gorée, exposition, film (Bureau de l’UNESCO à Dakar, Sénégal)

23-25 août Journées de sensibilisation contre l’esclavage et son impact dans la société actuelle, Panama City (Bureau de l’UNESCO, Costa Rica)

28-29 août et Spectacle « Le chevalier de Saint-George, un Africain à la cour » les 2, 4, 9, (château de Versailles, France) 11 septembre

juillet-août Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center (Dakar, Sénégal)

Septembre

4 septembre Conférence sur « Luttes et victoires contre l’esclavage », Bureau de l’UNESCO à Kingston, Jamaïque

10 septembre - Exposition « La longue marche », avec programmation de soirées de concerts 10 novembre consacrés aux chants d'esclaves, par Musiques de la Terre (musées des Baux-de-Provence, France)

16-17 septembre Lancement du projet « Black Atlantic : Travelling Cultures, Counter-Memories, Networked Identities » (Berlin, Allemagne)

25-26 septembre Organisation de trois concerts à Taninges (Haute-Savoie), à Annecy (Haute-Savoie) et Miribel (Haute-Savoie) par l’Association du Carillon Rhonalpin, en coopération avec l'Association philosophique Victor Schœlcher (Genève, Suisse)

Octobre

1er-20 octobre Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center (Genève, Suisse)

18 octobre Symposium international sur « La Route des esclaves dans la région du Rio de la Plata : histoire et conséquences », organisé par le Bureau de l’UNESCO à Montevideo, Uruguay, en étroite collaboration avec le Bureau de l’UNESCO à Brasilia et des chercheurs de la région

1er-25 octobre Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center (Sainte-Lucie)

19 octobre - Exposition itinérante « Rompre le silence » (Andorre), Commission nationale 19 novembre

21 octobre Conférence des ethnologues et écrivains cubains (Andorre)

172 EX/23 Annexe I - page 5

26 octobre - Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center 19 novembre (Stockholm, Suède)

27-28 octobre Séminaire international sur l’Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition (Bureau des Nations Unies, Lisbonne, Portugal)

Novembre

1er-19 novembre La Suède a organisé une série d’événements de clôture de l’Année 2004, à savoir : une exposition, un séminaire des enseignants, un concert, la projection du film « Sankofa », une discussion publique sur le rapport entre l’esclavage et le racisme actuel en Europe, une messe spéciale à la mémoire des victimes de l’esclavage, un séminaire sur « Le genre et l’esclavage », une soirée spéciale dédiée aux combattants de l’abolition de l’esclavage, une journée de chants et de prières (Stockholm, Suède)

4 novembre Conférence sur « La persistance de l’esclavage : une vue sur le trafic humain » (PNUD, New York, États-Unis)

4-6 novembre Séminaire sur « Quel enseignement de la traite négrière, de l’esclavage et des abolitions » (Marly-le-Roi, France), Commission nationale française

8-13 novembre La ville d’Evry, en partenariat avec l’UNESCO et des associations qui militent contre l’esclavage, a consacré six jours de sensibilisation à la commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition (Evry, France)

12-16 novembre Forum international des jeunes (Commission nationale, Trinidad-et-Tobago), ASPnet, UNESCO

15-19 novembre Séminaire international sur la conservation et la gestion du patrimoine culturel immobilier africain, organisé par le Centre du patrimoine mondial, le Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) et le Centre de recherche de l’école d’architecture de Grenoble (Porto Novo, Bénin)

15 novembre 2004 - Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center 31 janvier 2005 (Yaoundé, Cameroun)

22-24 novembre Réunion internationale sur le projet des archives du commerce des esclaves, organisée conjointement par le Secteur de la communication de l’UNESCO et les Archives nationales de Cuba (La Havane, Cuba), Bureau de l’UNESCO à La Havane

24 novembre Symposium 2007 : vers une stratégie des commémorations, (mairie de Londres, Royaume-Uni)

25 novembre - Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center 17 décembre (Helsinki, Finlande)

172 EX/23 Annexe I - page 6 25 novembre - Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center 15 décembre (Maison de l’UNESCO, Paris)

25 novembre - Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center 20 février 2005 (Johannesburg, Afrique du Sud)

novembre Publication dans la 24e édition de Nuntium « L’esclavage, les peuples indigènes hier et aujourd’hui » (Vatican)

Décembre

1er décembre Séminaire international sur « L’esclavage d’hier et d’aujourd’hui » (Commission nationale, Helsinki, Finlande)

2-7 décembre Lancement de la commémoration de la Journée nationale de la lutte contre l’esclavage et de son abolition (Libreville, Gabon), Bureau de l’UNESCO à Libreville

3-5 décembre Clôture de l’Année au Siège de l’UNESCO (Paris)

9-10 décembre Adoption de la Coalition européenne des villes contre le racisme par la 4e Conférence européenne des villes pour les droits de l’homme (Nuremberg, Allemagne)

10-24 décembre Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center (New York, États-Unis), Bureau de l’UNESCO à New York

17 décembre Manifestation en mémoire des esclaves et des engagés (Fort-Dauphin, Madagascar)

23 décembre - Exposition itinérante « Devoir de mémoire » du Schomburg Center 7 février 2005 (Port-Louis, Maurice)

29 décembre Lancement du Réseau « Africains des sites de la traite atlantique (RASTA) » (Bureau de l’UNESCO, Dakar, Sénégal)

172 EX/23 Annexe II

ANNEXE II

Projet de statuts du Comité scientifique international du projet La Route de l’esclave

Article premier

Il est constitué un Comité scientifique international du projet La Route de l’esclave, ci-après dénommé « le Comité » à vocation consultative telle que définie par les règlements relatifs aux organes de catégories V.

Article 2 : MANDAT

Le Comité est chargé de conseiller l’UNESCO dans la conduite du projet La Route de l’esclave et plus particulièrement :

- dans la réalisation de recherches pluridisciplinaires sur les causes, les modalités et les conséquences de la traite négrière et de l’esclavage ainsi que sur les interactions culturelles générées ;

- dans l’établissement des partenariats fructueux avec le milieu académique, les institutions culturelles et les organisations de la société civile intéressées par les activités du projet La Route de l’esclave ;

- dans la promotion des activités du projet La Route de l’esclave à tous les niveaux et auprès des différents publics et la mobilisation de fonds ;

- l’élaboration des programmes et matériels éducatifs sur la traite négrière et l’esclavage en coopération avec le projet des Écoles associées.

Article 3 : COMPOSITION

1. Le Comité se compose de 20 membres nommés par le Directeur général, après consultation des commissions nationales des États membres concernés et des institutions scientifiques compétentes, et siégeant à titre personnel.

2. Les membres du Comité sont choisis sur la base de leur autorité dans le domaine des études concernant la traite négrière et l’esclavage, en tenant compte de l’équilibre géographique reflétant les lieux et parcours de la traite négrière, des projets de recherche en cours et de la stratégie à moyen terme.

3. Le mandat des membres du Comité est de quatre ans. Il est renouvelable une fois. En cas de démission ou de décès d’un membre du Comité, le Directeur général nomme un remplaçant pour la fin du mandat en cours.

4. La composition du Comité est renouvelée par moitié tous les deux ans. Nonobstant les dispositions du paragraphe 3 ci-dessus, lorsqu’il nommera les 20 premiers membres du Comité, le Directeur général désignera les 10 dont le mandat viendra à expiration le 30 décembre 2007, étant entendu que le mandat des 10 autres membres expirera le 30 décembre 2009.

5. Chaque membre du Comité dispose d’une voix.

172 EX/23 Annexe II - page 2 Article 4 : CONVOCATION

- Le Directeur général convoque le Comité en session ordinaire une fois tous les deux ans. - Le Directeur général peut convoquer des sessions extraordinaires.

Article 5 : BUREAU

1. À chacune de ses sessions ordinaires, le Comité élit un président, un vice-président et un rapporteur qui forment le Bureau du Comité et qui demeurent en exercice jusqu’à la session ordinaire suivante.

2. Le Directeur général convoque le Bureau et se fait représenter aux réunions de celui-ci.

Article 6 : SECRÉTARIAT

1. Le Directeur général désigne des membres du Secrétariat de l’UNESCO pour le représenter auprès du Comité, sans droit de vote.

2. Le secrétariat du Comité est assuré par le Secteur de la culture, Division des politiques culturelles et du dialogue culturel, étant entendu que le projet de La Route de l’esclave est coordonné par la Section histoire et culture.

Article 7 : INDEMNITÉS

Les indemnités de déplacement et de séjour des 20 membres du Comité sont normalement pris en charge par l’UNESCO, conformément aux dispositions réglementaires de l’UNESCO applicables aux voyages.

Article 8 : PARTICIPANTS

1. Les États membres et les membres associés de l’UNESCO peuvent envoyer des observateurs aux réunions du Comité.

2. L’Organisation des Nations Unies et les autres organisations du système des Nations Unies avec lesquelles l’UNESCO a conclu des accords de représentation réciproque peuvent, si elles le souhaitent, se faire représenter aux réunions du Comité.

3. Le Directeur général peut inviter à envoyer des observateurs aux réunions du Comité :

(a) les organisations du système des Nations Unies avec lesquelles l’UNESCO n’a pas conclu d’accord de représentation réciproque ;

(b) des organisations intergouvernementales ;

(c) des organisations internationales non gouvernementales, conformément aux directives concernant les relations de l’UNESCO avec les organisations internationales non gouvernementales.

Article 9 : RÈGLEMENT INTÉRIEUR

Le Comité établit un règlement intérieur au cours de sa première session. Il est soumis à l’approbation du Directeur général. Les dispositions du règlement intérieur ne doivent pas contrevenir aux dispositions des présents statuts.

172 EX/23 Annexe II - page 3

Article 10 : ORDRE DU JOUR

Le Directeur général établit l’ordre du jour des sessions du Comité, après consultation avec le Président du Comité.

Article 11 : RAPPORT

Après chaque session, le Comité adresse au Directeur général un rapport sur ses travaux et ses recommandations. Le Directeur général porte les résultats des délibérations du Comité à la connaissance du Conseil exécutif.

Article 12 : MODIFICATION

Les présents statuts peuvent être modifiés par le Conseil exécutif de sa propre initiative ou sur proposition du Directeur général.