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Refuser l’esclavage à l’île Bourbon au XVIII e siècle EXPOSITION Espace culturel Sudel Fuma Longère de l’Hôtel de Ville SAINT-PAUL entrée libre du mardi au samedi de 10h à 17h jusqu’au 29 avril 2017 Renseignements : 0262 92 47 41 0262 45 76 41 Bélouve Ravine des Échelles Banahane Piton Bémassoune Cap des Sorciers SAINT-DENIS SAINT-PAUL Bèlemène Bezava Ravine Bibirane (Bibérane) Bras Massine Matarum Bras Rouge Ilet Bélou Piton Bérane Ambranle Maido Îlet Béloni Îlet Nate Bécabot Source Songes Tévélave Cilaos Mahavel Takamaka Sarabé Madirane Moufia Bemaho Takamaka Grand Bénare Piton des Songes Côteau de Sipek Piton Bétoune Bémale Coteau des Calumets Bélouse Ravine Betay Ravine Patate Ravine Béloune Bras d’Oussy Bras d’Amales Bras d’Amales Chemin Tabur Longose Ravine Patate Madirane (Durand) Toune Vasa R iviè r e d e s P l u i e s Rivière S a i n t - D e n i s Îlet Cimandal Îlet Maron Matouta La plaine d'Afouches Plaine des Cafres Caverne à Manzak Pic de Cimandef Piton Mavouse Trou Malais Le Cap Noir Piton de Feux à Manzak Crête Marianne Piton Sartave Piton d’Anchain Ravine à Constantin Ravine à Jacques Vèl Ravine Kivy (Quivi) Ravine Laverdure Trou Noir Îlet du Noir Mort Ravine Lahémol Ravine Farala Berceau de Pitsana (Pitre) Marla Bras de Jeanne Ravine Creuse Caverne Mussard Ran Mafack Le Bloc Îlet à Malheur Le Bloc Le Bloc Ravine Jupiter Le Bloc Trou Caron Piton Le Bloc Cap Champagne Piton Grelle Piton d’Ambouèlam Camp de Bloc Bras Caron Le Tapage Piton Dejean Ravine Athanase Bras de la Plaine Les Salazes Piton Benoune Le Maniron Lilatra Le Tampon Bérive Plateau de Brûlé Contour Manery Taïbit Piton Sahales Tayepoule Piton Tanane Piton Papangue Plateau Sahale Piton Maremite Ravine Renoune Ravine Noune Piton de Tangues Piton Dugain Dimitile Repos Laleu Ilet Lataniers Bébour Piton des Neiges Kelval Maving Ilet Marron Piton de Villers Ilet à Malheur Ilet Haute La Fenêtre Caverne à Koute (Cotte) Ilet du Commandeur Ilet Maron Piton de la Fournaise Dimitile Deux Issues Pays Brulé Rivière des Roches Salazie Ilet des Salazes Tapcal Ilet à Cordes Camp de Pitsana (Puces) Caverne du roi Faonce Piton Rouge Ilet Apère Bonnêt de Prêtre La Plateforme Brûlé-Maron Lavedane Piton de Marovalavou Morne de la Rivière de l'Est Le Grand Pays Gros Morne Piton Bronchard (Bronsare) Mafate Cimandef La Fenêtre Orère Le Brûlé Rivière Saint-Denis Ravine Afène (Affine) SAINT-PIERRE SAINT-JOSEPH SAINT-BENOIT SAINTE-SUZANNE Rivière S a i n t - É t i e n n e Bras d e l a P l a i n e R i v i è re d e s R e m p a r t s R i v i è r e d u M â t Rivi è r e d e s G al e ts R avine Sai n t - G i l les R ivièr e de s M a r s o u i n s R iv i è r e de lEst kilomètres 0 10 Ravitaillement et vie quotidienne des marons BÉMAHO aux nombreux mahos [arbres] Il n’y a pas moins de 7 toponymes comprenant « maho ». Il faut dire que ses multiples usages rendaient cet arbre indispensable partout où il poussait mais surtout dans les hauts. Les jeunes pousses sont comestibles. Le bois servait à la construction et à la cuisine. L’écorce souple et résistante devenait cordes et cordages à volonté. Les fleurs roses ou blanches séchées devaient décorer délicatement coiffes et autres accessoires lors des occasions festives. On peut citer le toponyme guadeloupéen Baie Mahault qui semble être de la même origine. PITON SONGES « Songe » se passe de commentaires quant à son rôle alimentaire. Mais à remarquer aussi sa valeur symbolique dans toute offrande végétale religieuse. C’est le « ravage » le tubercule par excellence dans le « vélas », rituel de présentation de mets pour les services des ancêtres. BÉBOUR Aux nombreuses plantes « bora » Contre les désordres digestifs. Relatifs au sacré ou à vocation spirituelle BRAS MASSINE lieu sacré Sanctuaire. ILET BÉLOU lieu de carnage, massacre qui laisse des rancunes L’expression « qui laisse des rancunes » est importante. On va éviter ces lieux dans un premier temps et plus tard ils peuvent accueillir des cérémonies à visée « réparatrice » selon l’événement qui s’y est produit. BÉMASSOUNE emplie de soleil Dans son sens littéral, et le lieu l’est certainement. Mais il s’agit surtout de caractériser un sanctuaire dédié aux « Vazimba », représentant les forces telluriques, chtoniennes. MATARUM aux rochers, à la falaise des morts Marque le respect ultime. Où que l’on se fasse assassiner, quelqu’en soient les circonstances, il y a un lieu consacré aux âmes. Relatifs au système de défense des marons Ils informent de dangers potentiels et/ou participent au système défensif BÉLOUVE aux nombreux pièges Il s’agit, entre autre, de ces pieux à la pointe durcie au feu, enterrés à moitié, pour arrêter les chasseurs de marons dans les environs des camps. AFÈNE (AFFINE) lieu à cacher Pour raison stratégique, de défense ? APÈRE laissé Déjà sûr, défendu ? Ces deux derniers lieux fonctionnent en opposition, de même que l’autre ensemble : Mafate (qui tue) / Mahavel (qui fait vivre). ILET À CORDES il s’agit d’un lieu accessible au moyen d’une corde qu’on remonte après son passage, et que la sentinelle jette à celui qui doit monter après un signal convenu. Cette pratique fut longtemps vivace dans les villages exposés aux négriers à Madagascar. UNE EXPOSITION du Service Régional de l’In- ventaire du patrimoine culturel (SRI) - service du patrimoine culturel sous la direction de Sophie Jasmin, directrice de la culture et du patrimoine culturel (DCPC), Région Réunion. Commissariat scientifique Gilles Pignon, Jean-François Rebey- rotte & Éric Alendroit (SRI). Laurent Hoarau, Char- lotte Rabesahala. Textes et notices archéologiques Anne-Laure Dijoux. Cartographie Jean-Cyrille Not- ter. Recherches bibliographiques. Élisabeth Ponama (DCPC). Scénographie & design graphique Kam- boo. Volumes des « montagnes » Jean-Sébastien Clain. Illustrations Denis Vierge © Des Bulles dans l’Océan. Photographies. Hervé Douris. Prises de son Laurent Pantaléon. Impressions & fabrications Labopix. Suivi administratif Line-Rose Salaï, Maëva le Vay (SRI). Remerciements. Archives départemen- tales de La Réunion Sudel Fuma et plus particuliè- rement Lise di Pietro, Raymond Barthes et Damien Vaisse ; Bibliothèque nationale (Paris) ; musée historique de Villèle, Bibliothèque départemen- tales de La Réunion et plus particulièrement Érick Lauret ; Iconothèque historique de l’océan Indien et plus particulièrement David Gagneur ; Ville de Saint-Paul et plus particulièrement Sébastien Guil- tat ; Archives Nationales de Madagascar ; Archives privées Fonds IADANA (Madagascar) ; Association Miaro ; Service régional de l’archéologie DAC-OI et plus particulièrement Edouard Jacquot ; Nawar Production ; Office national des forêts et plus par- ticulièrement Patrick Pégoud ; Konpani Soul city et plus particulièrement Didier Boutiana ; Fabien Brial. Ainsi que toutes les personnes qui ont contri- bué à la réalisation de l’exposition : Albert Jauze, Robert Bousquet, Sylvain Dumont Ah-Line, Lau- ren Ransan, Jean-Claude Legros, Bruno Fruteau, Claude Nosy Rabejaona. Toponymes commémoratifs de noms de chefs marons Ces noms sont programmatiques, des noms de combat. CAVERNE À KOUTE (COTTE) Grand chef maron. FEUX À MANZAK « Le roi » qui se servait de signaux pour rallier ses troupes, avec Reine Fouche « la reine blanche » [de teint ?]. DIMITILE Dimy-le-guetteur Capitaine sous le commandement du roi Laverdure et de la reine Sarlave, responsable du renseignement et de la sécurité. ILET CIMANDAL celui qui ne respecte pas, qui n’obéit pas Toponyme proche de Cimandef. Ce dernier nom est le début d’une expression malgache « tsy mandefitra manana ny rariny » (celui qui ne plie pas, qui ne cède pas quand il est dans son bon droit). Toponymes donnés par les chasseurs de marons BLOC lieu de rétention des esclaves après leur capture Référencé quatre fois. Celui de L’Entre-Deux est emblématique de ce toponyme : donné à une ravine très encaissée, large d’à peine dix mètres, bordée de remparts vertigineux. CAVERNE CARON Du nom d’un célèbre chasseur de marons. PITON AMBOUÈLAM chien-cochon sauvage Sobriquet injurieux et raciste donné au départ par le négrier arabe aux esclaves rebelles ressortissants des Hautes-Terres centrales malgaches, surtout aux Merina et accessoirement aux Betsileo. CHAPITRE 4 INTERPRÉTATION SCIENTIFIQUE ET PATRIMONIALE GÉOGRAPHIE HUMAINE DU MARONAGE La vie des marons les pousse à une domestication et à une organisation de l’espace propices à une vie souvent itinérante, même si certains lieux comme l’Ilet à Cordes semble avoir pu regrouper trois générations de marons de manière pérenne d’après un rapport de détachement de 1752. La toponymie doit répondre à certains impératifs à forte valeur informative. ORGANISATION DES MARONS Camps marons Aire de grand maronage Repère géographique ÉTUDE SUR LE MARONAGE Région Réunion, Service du Patrimoine Culturel Fond cartographique : Courbes de niveau équidistance 20m issues du MNTR © IGN 2011 Réalisation : Charlotte Rabesahala / Jean-Cyrille Notter Design graphique : Kamboo - septembre 2016 Cette carte regroupe les toponymes liés au maronage rencontrés dans les documents, toutes périodes confondues. La plupart sont d’origine malgache, ceux donnés par les marons. S’y ajoutent, en français, ceux donnés par les chasseurs de marons. Fruit d’une étude pluridisciplinaire sur la fuite des esclaves dans l’intérieur de l’île, cette exposition aborde le maronage à travers les dernières avancées de la recherche scientifique. En présentant une nouvelle approche du maronage du XVIII e siècle à La Réunion, elle permet d’aborder les formes de résistance à l’esclavage sur notre territoire. kilomètres 0 10 Refuser l’esclavage à l’île Bourbon au XVIII e siècle EXPOSITION À SAINT-PAUL jusqu’au 29 avril 2017 Design Kamboo. Impression : ColorPrint

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Page 1: UNE EXPOSITION INTERPRÉTATION SCIENTIFIQUE ET …

Refuser l’esclavage à l’île Bourbon au XVIIIe siècle

EXPOSITIONEspace culturel Sudel Fuma Longère de l’Hôtel de Ville

SAINT-PAUL

entrée libredu mardi au samedi de 10h à 17hjusqu’au 29 avril 2017

Renseignements : 0262 92 47 41 0262 45 76 41

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Bélouve

Ravine des Échelles

Banahane

Piton Bémassoune

Cap des Sorciers

SAINT-DENIS

SAINT-PAUL

Bèlemène

Bezava

Ravine Bibirane (Bibérane)

Bras Massine

Matarum

Bras Rouge

Ilet Bélou

Piton Bérane

Ambranle

Maido

Îlet Béloni

Îlet Nate

Bécabot

Source Songes

Tévélave

Cilaos

Mahavel

Takamaka

Sarabé

Madirane

Moufia

Bemaho

Takamaka

Grand Bénare

Piton des Songes

Côteau de Sipek

Piton Bétoune

Bémale

Coteau des Calumets

Bélouse

Ravine Betay

Ravine PatateRavine Béloune

Bras d’Oussy

Bras d’Amales

Bras d’Amales

Chemin Tabur

Longose

Ravine Patate Madirane

(Durand)

Toune Vasa

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Îlet Cimandal

Îlet Maron

Matouta

La plaine d'Afouches

Plaine des Cafres

Caverne à Manzak

Pic deCimandef

Piton Mavouse

Trou Malais

Le Cap Noir

Piton de Feux à Manzak

Crête Marianne

Piton Sartave

Piton d’Anchain

Ravine à Constantin

Ravine à Jacques Vèl

Ravine Kivy (Quivi)

Ravine LaverdureTrou Noir

Îlet du Noir Mort

Ravine Lahémol

Ravine Farala

Berceau de Pitsana(Pitre)

Marla

Bras de Jeanne

Ravine Creuse

Caverne Mussard

Ran Mafack

Le Bloc

Îlet à Malheur

Le Bloc

Le Bloc

Ravine Jupiter

Le Bloc

Trou Caron

Piton Le Bloc

Cap Champagne

PitonGrelle

Piton d’Ambouèlam

Camp de Bloc

Bras Caron

Le Tapage

Piton Dejean

Ravine Athanase

Bras de la Plaine

Les Salazes

Piton Benoune

Le Maniron

Lilatra

Le Tampon

Bérive

Plateau de Brûlé

Contour Manery

Taïbit

Piton Sahales

Tayepoule

Piton Tanane

Piton Papangue

Plateau Sahale

Piton Maremite

Ravine Renoune

Ravine Noune

Piton de Tangues

Piton Dugain

Dimitile

Repos Laleu

Ilet Lataniers

BébourPiton des Neiges

Kelval

Maving

Ilet Marron

Piton de Villers

Ilet à Malheur

Ilet HauteLa Fenêtre

Caverne à Koute (Cotte)

Ilet du Commandeur

Ilet Maron

Piton de la Fournaise

Dimitile

Deux Issues

Pays Brulé

Rivièredes Roches

Salazie

Ilet des Salazes

Tapcal

Ilet à Cordes

Camp de Pitsana

(Puces)

Caverne du roi Faonce

Piton Rouge

Ilet Apère

Bonnêt de Prêtre

La Plateforme

Brûlé-Maron

Lavedane

Piton de MarovalavouMorne de la

Rivière de l'Est

Le Grand Pays

Gros Morne

Piton Bronchard(Bronsare)

Mafate

Cimandef

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Orère

Le Brûlé

Rivière Saint-Denis

Ravine Afène (Affine)

SAINT-PIERRE

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0 10

Ravitaillement et vie quotidienne des marons

BÉMAHOaux nombreux mahos [arbres]Il n’y a pas moins de 7 toponymes comprenant « maho ». Il faut dire que ses multiples usages rendaient cet arbre indispensable partout où il poussait mais surtout dans les hauts. Les jeunes pousses sont comestibles. Le bois servait à la construction et à la cuisine. L’écorce souple et résistante devenait cordes et cordages à volonté. Les fleurs roses ou blanches séchées devaient décorer délicatement coiffes et autres accessoires lors des occasions festives. On peut citer le toponyme guadeloupéen Baie Mahault qui semble être de la même origine.

PITON SONGES« Songe » se passe de commentaires quant à son rôle alimentaire. Mais à remarquer aussi sa valeur symbolique dans toute offrande végétale religieuse. C’est le « ravage » le tubercule par excellence dans le « vélas », rituel de présentation de mets pour les services des ancêtres.

BÉBOURAux nombreuses plantes « bora »Contre les désordres digestifs.

Relatifs au sacré ou à vocation spirituelle

BRAS MASSINElieu sacréSanctuaire.

ILET BÉLOUlieu de carnage, massacre qui laisse des rancunesL’expression « qui laisse des rancunes » est importante. On va éviter ces lieux dans un premier temps et plus tard ils peuvent accueillir des cérémonies à visée « réparatrice » selon l’événement qui s’y est produit.

BÉMASSOUNEemplie de soleilDans son sens littéral, et le lieu l’est certainement. Mais il s’agit surtout de caractériser un sanctuaire dédié aux « Vazimba », représentant les forces telluriques, chtoniennes.

MATARUMaux rochers, à la falaise des mortsMarque le respect ultime. Où que l’on se fasse assassiner, quelqu’en soient les circonstances, il y a un lieu consacré aux âmes.

Relatifs au système de défense des maronsIls informent de dangers potentiels et/ou participent au système défensif

BÉLOUVEaux nombreux piègesIl s’agit, entre autre, de ces pieux à la pointe durcie au feu, enterrés à moitié, pour arrêter les chasseurs de marons dans les environs des camps.

AFÈNE (AFFINE)lieu à cacherPour raison stratégique, de défense ?

APÈRElaisséDéjà sûr, défendu ?

Ces deux derniers lieux fonctionnent en opposition, de même que l’autre ensemble : Mafate (qui tue) / Mahavel (qui fait vivre).

ILET À CORDESil s’agit d’un lieu accessible au moyen d’une corde qu’on remonte après son passage, et que la sentinelle jette à celui qui doit monter après un signal convenu. Cette pratique fut longtemps vivace dans les villages exposés aux négriers à Madagascar.

UNE EXPOSITION du Service Régional de l’In-ventaire du patrimoine culturel (SRI) - service du patrimoine culturel sous la direction de Sophie Jasmin, directrice de la culture et du patrimoine culturel (DCPC), Région Réunion. Commissariat scientifique Gilles Pignon, Jean-François Rebey-rotte & Éric Alendroit (SRI). Laurent Hoarau, Char-lotte Rabesahala. Textes et notices archéologiques Anne-Laure Dijoux. Cartographie Jean-Cyrille Not-ter. Recherches bibliographiques. Élisabeth Ponama (DCPC). Scénographie & design graphique Kam-boo. Volumes des « montagnes » Jean-Sébastien Clain. Illustrations Denis Vierge © Des Bulles dans l’Océan. Photographies. Hervé Douris. Prises de son Laurent Pantaléon. Impressions & fabrications Labopix. Suivi administratif Line-Rose Salaï, Maëva le Vay (SRI). Remerciements. Archives départemen-tales de La Réunion Sudel Fuma et plus particuliè-rement Lise di Pietro, Raymond Barthes et Damien Vaisse ; Bibliothèque nationale (Paris) ; musée historique de Villèle, Bibliothèque départemen-tales de La Réunion et plus particulièrement Érick Lauret ; Iconothèque historique de l’océan Indien et plus particulièrement David Gagneur ; Ville de Saint-Paul et plus particulièrement Sébastien Guil-tat ; Archives Nationales de Madagascar ; Archives privées Fonds IADANA (Madagascar) ; Association Miaro ; Service régional de l’archéologie DAC-OI et plus particulièrement Edouard Jacquot ; Nawar Production ; Office national des forêts et plus par-ticulièrement Patrick Pégoud ; Konpani Soul city et plus particulièrement Didier Boutiana ; Fabien Brial. Ainsi que toutes les personnes qui ont contri-bué à la réalisation de l’exposition : Albert Jauze, Robert Bousquet, Sylvain Dumont Ah-Line, Lau-ren Ransan, Jean-Claude Legros, Bruno Fruteau, Claude Nosy Rabejaona.

Toponymes commémoratifs de noms de chefs maronsCes noms sont programmatiques, des noms de combat.

CAVERNE À KOUTE (COTTE)Grand chef maron.

FEUX À MANZAK« Le roi » qui se servait de signaux pour rallier ses troupes, avec Reine Fouche « la reine blanche » [de teint ?].

DIMITILEDimy-le-guetteur Capitaine sous le commandement du roi Laverdure et de la reine Sarlave, responsable du renseignement et de la sécurité.

ILET CIMANDAL celui qui ne respecte pas, qui n’obéit pasToponyme proche de Cimandef. Ce dernier nom est le début d’une expression malgache « tsy mandefitra manana ny rariny » (celui qui ne plie pas, qui ne cède pas quand il est dans son bon droit).

Toponymes donnés par les chasseurs de marons

BLOClieu de rétention des esclaves après leur captureRéférencé quatre fois. Celui de L’Entre-Deux est emblématique de ce toponyme : donné à une ravine très encaissée, large d’à peine dix mètres, bordée de remparts vertigineux.

CAVERNE CARONDu nom d’un célèbre chasseur de marons.

PITON AMBOUÈLAMchien-cochon sauvage Sobriquet injurieux et raciste donné au départ par le négrier arabe aux esclaves rebelles ressortissants des Hautes-Terres centrales malgaches, surtout aux Merina et accessoirement aux Betsileo.

CHAPITRE 4INTERPRÉTATION SCIENTIFIQUE ET PATRIMONIALE

GÉOGRAPHIE HUMAINE DU MARONAGE

La vie des marons les pousse à une domestication et à une organisation de l’espace propices à une vie souvent itinérante, même si certains lieux comme l’Ilet à Cordes semble avoir pu regrouper trois générations de marons de manière pérenne d’après un rapport de détachement de 1752. La toponymie doit répondre à certains impératifs à forte valeur informative.

ORGANISATION DES MARONS

Camps marons

Bélouve

Banahane

Ravine des Échelles

Bras Massine

Maido

Piton Bérane

Ambranle (Branle)

Ravine Afène (Affine)

Piton Bémassoune

Cap des Sorciers

SAINT-DENIS

SAINT-PAUL

Bèlemène

Bezava

Ravine Bibirane (Bibérane)

Matarum

Bras Rouge

Ilet Bélou

Îlet Béloni

Îlet Nate

Bécabot

Source Songes

Tévélave

Cilaos

Mahavel

Takamaka

Sarabé

Madirane

Moufia

Bemaho

Takamaka

Grand Bénare

Piton des Songes

Côteau de Sipek

Piton Bétoune

Les Salazes

Bémale

Coteau des Calumets

Bélouse

Ravine Betay

Ravine Patate

Ravine Béloune

Bras d’Oussy

Bras d’Amales

Bras d’Amales

Chemin Tabur

Longose

Ravine Patate Madirane

(Durand)

Toune Vasa

Rivière des Pluies

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Îlet Cimandal

Îlet Maron

Camp de Pitsana

(Puces)

Brûlé-Maron

Matouta

La plaine d'Afouches

Îlet du Noir Mort

Plaine des Cafres

Caverne à Manzak

Pic deCimandef

Piton Mavouse

Trou Malais

Le Cap Noir

Piton de Feux à Manzak

Crête Marianne

Piton Sartave

Piton d’Anchain

Ravine à Constantin

Ravine à Jacques Vèl

Ravine Kivy (Quivi)

Ravine Laverdure

Trou Noir

Ravine Lahémol

Ravine Farala(Farla)

Berceau de Pitsana(Pitre)

Marla

Bras de Jeanne

Ravine Creuse

Caverne Mussard

Ran Mafack

MafateLe Bloc

Îlet à Malheur

Le Bloc

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Ravine Jupiter

Le Bloc

Trou Caron

Piton Le Bloc

Cap Champagne

PitonGrelle

Piton d’Ambouèlam

Camp de Bloc

Bras Caron

Le Tapage

Piton Dejean

Ravine Athanase

Bras de la Plaine

Piton Benoune

Le Maniron

Lilatra

Le Tampon

Bérive

Plateau de Brûlé

Contour Manery

Taïbit

Piton Sahales

Tayepoule

Piton Tanane

Piton Papangue

Plateau Sahale

Piton Maremite

Ravine Renoune

Ravine Noune

Piton de Tangues

Piton Dugain

Tapcal

Caverne du roi Faonce

Dimitile

Repos Laleu

Cimandef

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Orère

Ilet Lataniers

Gros Morne

BébourPiton des Neiges

Kelval

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Maving

Piton de Marovalavou

Ilet Marron

Bonnêt de Prêtre Lavedane

Rivière Saint-Denis

Piton Rouge

Piton de Villers

Ilet à Malheur

Ilet Haute

Ilet Apère

Ilet à Cordes

La Plateforme

La Fenêtre

Caverne à Koute (Cotte)

Ilet du Commandeur

Ilet Maron

Piton de la Fournaise

Dimitile

Le Brûlé

Morne de la Rivière de l'Est

Deux Issues

Pays Brulé

Rivièredes Roches

Piton Bronchard(Bronsare)

Le Grand Pays

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Aire de grand maronage

Repère géographique

ÉTUDE SUR LE MARONAGE Région Réunion, Service du Patrimoine CulturelFond cartographique : Courbes de niveau équidistance 20m issues du MNTR © IGN 2011Réalisation : Charlotte Rabesahala / Jean-Cyrille Notter Design graphique : Kamboo - septembre 2016

Cette carte regroupe les toponymes liés au maronage rencontrés dans les documents, toutes périodes confondues. La plupart sont d’origine malgache, ceux donnés par les marons. S’y ajoutent, en français, ceux donnés par les chasseurs de marons.

Fruit d’une étude pluridisciplinaire sur la fuite des esclaves dans l’intérieur de l’île, cette exposition aborde le maronage à travers les dernières avancées de la recherche scientifique.

En présentant une nouvelle approche du maronage du XVIIIe siècle à La Réunion, elle permet d’aborder les formes de résistance à l’esclavage sur notre territoire.

Bélouve

Ravine des Échelles

Banahane

Piton Bémassoune

Cap des Sorciers

SAINT-DENIS

SAINT-PAUL

Bèlemène

Bezava

Ravine Bibirane (Bibérane)

Bras Massine

Matarum

Bras Rouge

Ilet Bélou

Piton Bérane

Ambranle

Maido

Îlet Béloni

Îlet Nate

Bécabot

Source Songes

Tévélave

Cilaos

Mahavel

Takamaka

Sarabé

Madirane

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Takamaka

Grand Bénare

Piton des Songes

Côteau de Sipek

Piton Bétoune

Bémale

Coteau des Calumets

Bélouse

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Ravine PatateRavine Béloune

Bras d’Oussy

Bras d’Amales

Bras d’Amales

Chemin Tabur

Longose

Ravine Patate Madirane

(Durand)

Toune Vasa

Rivière des Pluies

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Îlet Cimandal

Îlet Maron

Matouta

La plaine d'Afouches

Plaine des Cafres

Caverne à Manzak

Pic deCimandef

Piton Mavouse

Trou Malais

Le Cap Noir

Piton de Feux à Manzak

Crête Marianne

Piton Sartave

Piton d’Anchain

Ravine à Constantin

Ravine à Jacques Vèl

Ravine Kivy (Quivi)

Ravine LaverdureTrou Noir

Îlet du Noir Mort

Ravine Lahémol

Ravine Farala

Berceau de Pitsana(Pitre)

Marla

Bras de Jeanne

Ravine Creuse

Caverne Mussard

Ran Mafack

Le Bloc

Îlet à Malheur

Le Bloc

Le Bloc

Ravine Jupiter

Le Bloc

Trou Caron

Piton Le Bloc

Cap Champagne

PitonGrelle

Piton d’Ambouèlam

Camp de Bloc

Bras Caron

Le Tapage

Piton Dejean

Ravine Athanase

Bras de la Plaine

Les Salazes

Piton Benoune

Le Maniron

Lilatra

Le Tampon

Bérive

Plateau de Brûlé

Contour Manery

Taïbit

Piton Sahales

Tayepoule

Piton Tanane

Piton Papangue

Plateau Sahale

Piton Maremite

Ravine Renoune

Ravine Noune

Piton de Tangues

Piton Dugain

Dimitile

Repos Laleu

Ilet Lataniers

BébourPiton des Neiges

Kelval

Maving

Ilet Marron

Piton de Villers

Ilet à Malheur

Ilet HauteLa Fenêtre

Caverne à Koute (Cotte)

Ilet du Commandeur

Ilet Maron

Piton de la Fournaise

Dimitile

Deux Issues

Pays Brulé

Rivièredes Roches

Salazie

Ilet des Salazes

Tapcal

Ilet à Cordes

Camp de Pitsana

(Puces)

Caverne du roi Faonce

Piton Rouge

Ilet Apère

Bonnêt de Prêtre

La Plateforme

Brûlé-Maron

Lavedane

Piton de MarovalavouMorne de la

Rivière de l'Est

Le Grand Pays

Gros Morne

Piton Bronchard(Bronsare)

Mafate

Cimandef

La Fenêtre

Orère

Le Brûlé

Rivière Saint-Denis

Ravine Afène (Affine)

SAINT-PIERRE

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Ravine Saint-Gilles

Rivière des Marsouins

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Refuser l’esclavage à l’île Bourbon au XVIIIe siècle

EXPOSITIONÀ SAINT-PAULjusqu’au 29 avril 2017

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Le maronage tel qu’il nous parvient aujourd’hui corres-pond à quelques traces indirectes issues de noms de lieux et de personnes sans aucune image connue ni référencée. Les hauts de l’île sont réputés pour avoir abrité les anciens esclaves en fuite, mais plus rien n’arrive à nous relier direc-tement à eux…

LE MOT « MARON »

CHAPITRE 2ÉTAT DES CONNAISSANCES ET REPÈRES HISTORIQUES

CHAPITRE 1IMMERSION

CHAPITRE 3RECHERCHE PLURIDISCIPLINAIRE

CHAPITRE 3RECHERCHE PLURIDISCIPLINAIRE

CHAPITRE 3RECHERCHE PLURIDISCIPLINAIRE

CHAPITRE 5HÉRITAGES

CHAPITRE 3RECHERCHE PLURIDISCIPLINAIRE

CHAPITRE 3RECHERCHE PLURI-DISCIPLINAIRE

CHAPITRE 3RECHERCHE PLURI-DISCIPLINAIRE

CHAPITRE 3RECHERCHE PLURI-DISCIPLINAIRE

DOCUMENTATIONET REPÈRES HISTORIQUES

TRACES INDIRECTES

FRANÇOIS MUSSARD[1718-1784]

ARCHÉOLOGIE DU MARONAGE

LE ROYAUME DE L’INTÉRIEUR

EXPRIMER NOS HÉRITAGESPOUR MIEUX NOUS VOIR DANS NOTRE MIROIR ET MIEUX NOUS DÉFINIR

PREMIÈRES EXPLORATIONS

L’ÉTUDE SUR LE MARONAGE

LES CAMPS MARRONS

Dans son édition de 1971, le Larousse étymologique donne l’adjectif « marron » ou « maron » comme une altération de l’espagnol américain cimarrón, qui au xvie siècle désigne un animal domestique échappé « réfugié dans un fourré, un bosquet, un buisson ». L’ancien espagnol cimarra désigne un fourré. En espagnol moderne, hacer la cimarra, c’est faire l’école buissonnière, et le cimarrón désigne aujourd’hui un animal domestique enfui. Le terme espa-gnol cimarra a aussi donné en français « chamarré » qui en ancien français désigne les animaux à fourrure mouchetée qui sont quasiment invisibles dans une forêt (cf. Diction-naire étymologique de la Langue Française de Bloch et V. Wartubuch). Plus tard, cimarra signifie « élevé, monta-gnard ».Par extension, au xvie siècle, les colons français ins-tallés au Antilles proches des colonies hispano-amé-ricaines empruntent le terme cimarron qui se créolise en maron pour désigner un animal domestique échappé et redevenu sauvage après s’être enfui dans la montagne. Le terme est rapidement appliqué aux esclaves amérindiens ou noirs de la Caraïbe qui fuyaient leur condition servile et partaient vivre libre, cachés dans les montagnes et les denses forêts tropicales.Aujourd’hui, cimarron a toujours une connotation péjo-rative en hispano-américain et désigne une boisson amère, un individu paresseux et fainéant, un marin indolent, une plante sauvage, une mauvaise herbe. Cimar-ronnada, est un troupeau d’animaux enfuis redevenus sauvages et cimarronear est un verbe qui toujours signifie s’échapper, s’enfuir.

PETITS ET GRANDS MARONSLa législation du maronage est régulièrement reprise et amendée. L’ordon-nance de 1819 nous donne la somme la plus complète pour définir ce qu’est un maron :— « tout esclave sorti de l’habitation de son maître ou de la ville doit être muni d’un billet de passage signé du maître […] faute de quoi, il pourra être conduit aux dépôts de marrons ». (Art. 1)— « […] n’est réputé marron que le noir absent depuis plus de trois jours de l’habitation du propriétaire, fermier, dépositaire ou séquestre. » (Art. 12)— « Sont réputés petits marrons les esclaves qui auront été absents plus de trois jours et moins d’un mois. » (Art. 15)— « Sont réputés grands marrons les esclaves qui auront été absents au-dessus d’un mois. » (Art. 16)

Une étude débute toujours par un état de la connais-sance, un tour d’horizon qui amène le chercheur à essayer d’embrasser au mieux le sujet qu’il traite, au moment où il le traite. Les sources qu’il mobilise alors sont autant conservées dans des lieux publics tels que les archives, les bibliothèques, les centres de documentation spécialisée que dans des espaces privés, chez des collectionneurs par exemple ou des amateurs, qui

ont réussi à constituer une véritable banque de données documentaires, ou encore dans des librairies spécialisées, sans oublier l’apport de la mémoire collective des généra-tions qui nous entourent. Cette recherche passe aussi par la connaissance de l’ensemble des travaux de recherche scien-tifique diffusés à travers les réseaux universitaires.Le thème du maronage s’inscrit dans celui de l’esclavage, du fait de son refus de la condition servile. À La Réunion, les lieux accumulant et conservant les connaissances docu-mentaires a c tu e l l e s re c e ns e nt e nv i ron 6 0 0 t i t re s d’ouvrages, articles scientifiques, actes de colloques, thèses, mémoires, enregistrements sonores et vidéographiques. Seulement 15 % d’entre eux traitent directement du maro-nage.Cela veut-il signifier que le maronage n’est qu’un épiphéno-mène de l’esclavage, ou que les chercheurs n’ont pas trouvé suffisamment de matériel historique pour forger leurs ana-lyses. Le sujet comporterait toujours quelques tabous qu’il conviendrait de ne pas bousculer ?Produire des connaissances, et les actualiser régulière-ment, est un acte citoyen permettant à la société de mieux se définir collectivement par rapport à son histoire et son territoire. Pour autant, ces connaissances ne sont pas d’une grande utilité si elles restent confinées dans la confidentia-lité.Une des missions du Service Régional de l’Inventaire du patrimoine culturel de la Région Réunion est de porter à la connaissance du plus grand nombre la richesse de notre histoire et de notre patrimoine culturel.

La vie de François Mussard est intimement liée à l’his-toire du maronage. Il forme des détachements pour la chasse des marons. Ces détachements sont compo-sés de primo-arrivants mais également d’habitants de première, deuxième ou troi-sième génération réunis sous la conduite d’un chef de détachement et armés pour la répression de ce phénomène. Dans les rapports de retour de détachements (1739-1767),

disponibles aux Archives départementales de La Réu-nion, il apparaît comme « chef de détachement » en 1744 puis comme « officier de la milice bourgeoise » ou « officier de la bourgeoisie » en 1751. À côté des troupes de la Com-pagnie des Indes existait, en effet, une milice bourgeoise dont les chefs à partir de 1727 devaient être choisis exclusi-vement parmi les Créoles.Les rapports qu’il nous laisse sont très détaillés et repré-sentent un volume important si on les compare celles laissées par les autres détachements. Le Conseil supérieur promet en 1740 d’accorder un esclave « pièce d’Inde » pour chaque fugitif ramené mort ou vif. Cette disposition « génère » un niveau de précision important (identification des esclaves, connaissances de leurs maîtres) pour justifier la réclamation de la récompense. Le rapport renvoie la Compagnie à un décompte d’esclaves. Ce phénomène pro-voque ainsi de la traite négrière où l’on amènera essentiel-lement des esclaves d’Afrique de l’Est jugés plus « dociles » que les Malgaches pour récompenser les membres des détachements.Les détachements de François Mussard comptent entre 6 et 14 membres avec un groupe d’esclaves les assistant. Il intègre assez régulièrement de nouveaux membres, géné-ralement issus des alliances matrimoniales de ses frères et sœurs. Il y intègre également des jeunes Bourbonnais, comme l’y oblige la réglementation « pour les faire aux bois », c’est à dire pour les former à la chasse aux marons. Les membres de ses détachements ont par ailleurs une expérience militaire ou des connaissances cartographiques spécifiques mises au service de la recherche des marons.

LA « VALLÉE SECRÈTE » un refuge extrême pour les esclaves marronsÀ plus de 2 200 m d’altitude, inconnue des documents d’archives et des traditions orales, la « vallée secrète » de Cilaos abrite un site archéolo-gique exceptionnel.Les sondages ont livré plu-sieurs couches témoignant d’occupations humaines. Dans chaque abri, un foyer a été mis au jour, auquel sont associés des restes de faune majori-tairement aviaire et plus fai-blement de faune terrestre.

Les hommes n’ont laissé que quelques rares restes d’objets (clou, silex provenant de pierres à fusil, pipe à fumer, éclats de fer). Le dernier chauffage du fragment de pipe a été daté en 1822 A.D. ± 13 ans, soit entre 1809 et 1835 en pleine période de l’esclavage.

LE SITE « HBC13 » un campement temporaire dans la zone du volcanCe site culmine également à plus de 2 200 m d’altitude, à l’aplomb du secteur du Bras Caron, dans le haut de la rivière des Remparts. L’occupation humaine prend place à l’intérieur d’un abri sous roche d’une largeur de 6,80 m et haut d’1,70 m et formé par un large porche ouvert sur la végétation.Les sondages archéologiques ont mis en évidence une succession d’occupations temporaires représentée par de multiples foyers. Des amas de faune totalisant 274 osse-ments ont été mis au jour.L’abri a été sommairement protégé par un petit muret de pierres sèches de 2,80 m de longueur et de 50 cm de hau-teur. Les données archéologiques issues des sondages cou-plées à l’environnement topographique du site permettent d’orienter la fonction de l’abri en campement temporaire en vue de l’exploitation des ressources carnées environnantes. La chronologie des occupations, circonscrite dans une fourchette comprise entre le xviiie et le xixe siècle, reste

Révélés par les rapports de détachement de chasseurs, les chemins de maronage placent les esclaves en fuite comme pre-miers explorateurs de l’intérieur de l’île. Les chasseurs d’esclaves construisent aussi leur propre schéma d’exploration au fur et à mesure des chasses mais en s’appuyant également sur les connaissances d’esclaves rattra-pés qui deviennent des guides.

L’analyse et l’interprétation des résultats de la recherche pluridisciplinaire permettent aujourd’hui de mieux iden-tifier et mieux localiser les termes provenant du maro-nage, qu’ils soient issus autant du langage des chas-seurs blancs que de celui des marons eux-mêmes.Un espace apparaît, à l’inté-rieur de l’île, dont les entrées connues, essentiellement le lit des rivières, nous par-viennent à partir des rapports des chasseurs et nous amènent vers les îlets, où les marons vivent dans des camps.En parallèle, les termes utilisés par les marons, essentielle-ment d’origine malgache, dans

leur langue maternelle désignent non seulement les accès aux camps, mais aussi les lieux de ravitaillement, les lieux sacrés ou relatifs à des systèmes de défense ou encore rela-tifs à la commémoration de grands chefs marons.L’intérieur de l’île de La Réunion se révèle alors comme un véritable royaume, accessible aux seuls initiés (les marons) pour pouvoir s’orienter, se regrouper, se protéger des chas-seurs et s’organiser dans une autre vie.Le grand maronage n’est pas seulement une forme de résis-tance. C’est aussi le projet de recréer une société autonome et indépendante, en marge de la colonie et en s’appuyant sur des modèles ancestraux. À Bourbon, c’est un projet de révolution politique et sociale qui s’organise pour établir un État libre : le Royaume de l’Intérieur par opposition au pouvoir officiel du littoral.Mais la fin du grand maronage se profile dès lors que ce ter-ritoire se rétrécit proportionnellement avec l’extension des colons qui occupent de plus en plus les hauteurs de l’île. La contestation noire est étouffée sans disparaître.Même si les documents communiquent peu sur le sujet, des groupes de marons persistent dans cette action jusqu’en 1848, représentés par des émissaires en face de Sarda Garriga annonçant l’abolition de l’esclavage dans le tableau d’Alphonse Garreau.

Aujourd’hui, les traces encore perceptibles du maronage à La Réunion se concentrent essen-tiellement dans des noms de lieux occupés par les grands marons. Certains désignent aussi des noms de chefs qui ont défendu le projet d’une société marone libre.Parmi les traces immatérielles, celles du maloya résonnent comme un lien associant plus d’une dizaine de générations de Réunionnais entre les xviiie et xxie siècles. Elles affichent les origines malgaches et afri-caines des anciens esclaves à travers des rites sacrés, une musique, un chant et une danse.Pratiqué tour à tour dans les cercles familiaux et de voisinage,

dans les espaces sociaux des plantations sucrières, et plus récemment sur les scènes artistiques, le cadre d’expres-sion du maloya évolue constamment et son impact auprès des publics transcende l’acte de résistance culturelle en emblème de l’identité réunionnaise. Pour autant sa média-tisation et sa mise en spectacle entraînent une certaine dilution de ses fondements et fragilise l’origine même des formes les plus anciennes.La recherche pluridisciplinaire sur le maronage ouvre des champs croisés. La transmission de ces nouvelles connais-sances dépend alors de celles et ceux qui se l’approprient aujourd’hui et des intentions qu’ils affichent dans les actes et les discours symboliques, didactiques et artis-tiques qu’ils construisent pour les générations futures.L’expression des héritages, tout comme la connaissance, est sans doute un des moyens les plus efficaces pour permettre au passé de traverser le temps au-delà des limites humaines et de rejoindre celles et ceux qui nous succéderont, en évi-tant les écueils de l’oubli et de l’enfouissement.Quelles traces délivreront-nous à nos enfants pour qu’ils puissent prendre en compte ce qu’ils n’ont pas vécu et l’inté-grer à leur propre projet de vie ?

1998 est marquée par la commémoration du 150e anniversaire de l’Abolition de l’esclavage en France. Une exposition d’importance « Regards croisés sur l’esclavage : La Réunion 1792-1848 » présentée au musée Léon-Dierx de Saint-Denis permet de dresser un état des savoirs de l’époque et de partager l’ensemble des sources disponibles pour l’histoire de l’esclavage.Essentiellement composées d’écrits conservés dans les fonds d’archives et bibliothèques publiques et/ou privées, ces sources mettent l’accent sur un aspect essentiel de leur provenance : des écrits ou des images faits par des représentants de l’ordre public de l’époque. Rien n’émane directement des esclaves…En 2007, le cyclone Gamède balaye la baie de Saint-Paul et détruit une partie du mur d’enceinte du cimetière marin, mettant au jour des restes humains que l’analyse archéologique identifie comme étant ceux d’esclaves. Cette découverte confirme alors la nécessité de recourir à des sources croisées pour compléter les connaissances et appréhender l’histoire et les traces patrimoniales de l’esclavage d’une manière plus globale.Les auteurs de l’étude sur le maronage commandée et coordonnée par le service régional de l’Inventaire de la Région Réunion, mettent l’accent sur le croisement de l’approche ethno-historique des sources écrites et orales, de l’approche ethno-linguistique des noms des lieux et des personnes, de l’approche généalogique et des traces matérielles révélées par l’approche archéologique.Étalée sur plusieurs années (2013-2016), la recherche engagée permet aujourd’hui de nous apporter des réponses à des questions non encore résolues, comme celle des conditions de vie quotidienne des marons, de leurs

Bien organisés, les camps sont situés dans des lieux dif-ficiles d’accès, parfois défendus par des palissades et des pieux en bois. Les marons possèdent des chiens qui les alertent de toute présence suspecte. Certains camps pos-sèdent jusqu’à une trentaine de cases construites en bois rond de bonne qualité.

LES RAZZIAS

Redoutée par les colons , la «descente» des grands marons sur les habitations est un raid rapide, brutal, des-tructeur et sanglant. Elle se déroule de la même manière que le souvouc ou razzia mal-gache. En avril 1742, la des-cente de 70 marons sur l’habi-tation Dutrevoux, à la Rivière des Marsouins, est des plus spectaculaires. Après avoir mis le feu à la case, ils volent et enlèvent dans la maison principale comme dans celle de Pierre Pezé dit Coutance, commandeur de Dutrevoux : « neuf cochons châtrés dont

quatre gras [...] et six autres moyens [...] , faisant en tout le nombre de quinze, quarante deux chapons, trente-deux poules et environ trente poulets et deux coqs, neuf marmites de fer dont trois grandes et six moyennes, six cent livres de riz en paille, neuf grandes haches dont six neuves, seize grattes (houes) et seize pioches, dix serpes, trois scies à main, une herminette plate et une à gouge, un virrebrequin [sic], deux rabots, deux guillaumes, cinq ciseaux à charpentier, un com-pas de fer, deux tarières, une truelle et deux marteaux têtus, un gril, une poêle à frire, cinquante livres de sel du pays, quatre livres de cire jaune, une jarre pleine de graisse, huit assiettes, quatre plats et six cuillères d’étain fin, six fourchettes d’acier, six gobelets façon de cristal et six gobelets et leurs soucoupes de porcelaine, deux nappes et douze serviettes toile de France ; [...] douze chemises blanches de toile de coton dont six jaunies, quatre habits : quatre vestes et six culottes de différents guingans, six chemises et six culottes longues de toile bleue fine, six paires de bas de coton, quinze piastres en argent, une paire de boucles de souliers et de jarretières d’argent, trois chapeaux de castor dont deux neufs, l’un bordé en argent, dix-huit carottes de tabac, une épée de cuivre à poignée d’argent au nommé Plusquelet, et un fusil demi-boucanier à Jean Briand ».— 28 mai 1742. Déclaration du sieur Dutrévoux de plusieurs noirs qui ont été sur son habitation à la Rivière des Marsouins, au greffe du Conseil Supérieur. ADR C°963.

Parler du maronage aujourd’hui revient à connaître l’ensemble des savoirs et connaissances sur ce thème. Fonctionnant comme un sas entre le chapitre de l’immersion des visiteur et celui des résultats de la recherche pluri-disciplinaire, ce chapitre présente sous forme de bibliothèque l’ensemble des écrits sur l’esclavage et le maronage à La Réunion référencés à ce jour.

approche généalogique

L’étude de la descendance des personnes et des familles est une activité particulièrement développée dans l’île. Ce n’est que tout récemment que les premiers travaux généalogiques appliqués aux détachements de chasseurs de marons sont engagés sous l’action de Loran Hoarau, facilités par la mise en ligne des archives de l’état-civil par les Archives nationales d’outre-mer.

approche archéologique

Un programme de recherche archéologique scientifique sur le marronnage est en cours depuis fin 2007. Conduit par Anne-Laure Dijoux (Université Paris-1), il est appuyé par le service de l’archéologie de DAC-OI -effectif depuis fin 2010- et le Parc national de La Réunion. Depuis, plusieurs orations ont été réalisées dans les Hauts. Les résultats ont permis de caractériser, pour la première fois, des sites occupés par des esclaves marrons.

approche cartographique

Associée à l’approche ethno-linguistique, la cartographie permet de mieux représenter et de mieux rendre compte de l’espace géographique concerné par le maronage.

approche ethno-linguistique

L’étude des noms des personnes et des lieux (l’onomastique) appliquée au maronage s’est développée à La Réunion depuis 2005 avec les travaux de Charlotte Rabesahala. Elle permet de retrouver des « paroles » d’esclaves à travers les toponymes (noms des lieux) et anthroponymes (noms des personnes) qui se trouvent encore aujourd’hui sur les cartes de l’île, mais dont l’orthographe et la prononciation ont été transformés par le temps, jusqu’à en perdre le sens originel.

a p p r o c h e h i sto r i q u e

Essentiellement conservées aux Archives départementales de La Réunion, les sources historiques liées au maronage et à sa répression se révèlent à travers une série de comptes-rendus, de procès-verbaux, de statistiques et d’articles de réglementation. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, ils sont le plus souvent manuscrits. Ces documents doivent être retranscrits pour pouvoir être lus et compris aujourd’hui.

1742

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1755

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AIRE DE MARONAGE

1752

Chasses de François Mussard

Chasses de Jean Dugain1755 Date du premier trajet

TRAJETS DE CHASSEURS

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AIRE DE MARONAGE

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Chasses de François Mussard

Chasses de Jean Dugain1755 Date du premier trajet

TRAJETS DE CHASSEURS

— Le dit Sieur Mussard sachant par une longue expérience que les marons cachent dans les cavernes et dans la terre ce qu’ils peuvent avoir de butin aurait fait chercher dans le dit camp et aux environs par les noirs suivant le détachement. Ils auraient trouvé dans une petite caverne deux fusils bien en état et chargés à balle et dans un trou d’un arbre un fusil à deux coups avec des balles et de la poudre environ trois quarterons dans une forme et onze marmite de fer de différentes grandeurs, plusieurs haches, serpes, pioches et lances de fer qu’ils ont emportés avec eux en fuite.—31 octobre 1751. Rapport de françois mussard, officier de la milice bourgeoise et chef du détachement de chasseurs de marrons, au greffe du quartier Saint-Paul. ADR, fonds Compagnie des Indes.

SITE HBC13, VUE DE L’ABRI CLICHÉ A.-L. DIJOUX 2012

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