un = une - agroparistech.frune_no8-9.pdf · diplômés/es de l’esa en s’intéressant ......

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Numéros 8 / 9 Novembre 2008 La lettre du réseau «Egalité des chances entre les femmes et les hommes dans l’enseignement supérieur agricole» un = une Le projet professionnel des étudiants/es à mi - parcours de leur formation d’ingénieurs/es ou de vétérinaires du ministère de l’Agriculture L adéquation formation/emploi est une des orientations fondamentales de la politique du Ministère de l’Agriculture. À la Direction Générale de l’En- seignement et de la Recherche, le Bureau de la vie scolaire étu- diante et de l’insertion, en étroi- te relation avec le Bureau des formations de l’enseignement supérieur, est chargé de coor- donner les actions de l’enseigne- ment supérieur agricole en ma- tière d’insertion professionnelle et d’égalité des chances entre les femmes et les hommes. Les enjeux de cette politique sont : Permettre à tous les étudiants de développer des compétences selon leur projet professionnel personnel futur, Favoriser leur insertion sco- laire, sociale et professionnelle par un accompagnement tout au long de leur cursus, en pre- nant en compte leur projet per- sonnel, Les sensibiliser à l’égalité et à la mixité professionnelles, par des actions éducatives. Depuis 2005, la mission du ré- seau «Égalité des chances entre les femmes et les hommes dans l’enseignement supérieur agri- cole» est essentielle pour mieux comprendre les mécanismes de l’insertion professionnelle de nos jeunes diplômés/es et déve- lopper l’égalité des chances en- tre les femmes et les hommes du- rant toute leur formation mais aussi dans leur futur métier. Nathalie Prudon-Desgouttes, Chef du Bureau de la vie scolaire, étudiante et de l’insertion E d i t o Rappel des objectifs généraux et de la démarche de l’étude L’objectif général de cette étude con- siste à mieux comprendre les mécanis- mes de l’insertion professionnelle des diplômés/es de l’ESA en s’intéressant notamment à la construction progres- sive, pendant leurs études supérieu- res, de leur identité professionnelle. Le premier questionnaire distribué lors de l’entrée en formation des étudiants/es s’intéressait particulièrement aux re- présentations du métier d’ingénieur/e - vétérinaire des étudiants/es, ainsi qu’à leurs motivations et souhaits d’orienta- tion professionnelle. Le second rempli en début de deuxième année visait à analyser l’évolution de leurs représen- tations du métier d’ingénieur /e - vété- rinaire et à appréhender de nouvelles thématiques peu présentes dans la première enquête. Cette seconde en- quête avait deux objectifs : Observer la construction de leur projet professionnel, notamment au travers des domaines d’activités où ils envisagent de travailler à la sortie de l’école en comparant leurs réponses à celles de l’année précédente, Prendre en compte leurs opinions vis-à-vis des égalités/inégalités hom- mes/femmes dans l’accès au 1 er em- ploi ( salarié ou activité libérale) et dans l’accès aux différents domaines d’activités (quel que soit le statut). Ce deuxième objectif n’existait pas dans la première enquête. Le réseau « Egalité des Chances entre les femmes et les hommes de l’enseigne- ment supérieur agricole» a démarré, en 2005, dans un contexte de féminisa- tion croissante de ses effectifs, une réflexion sur l’insertion professionnelle de ses diplômé/es. Le numéro 6 de Un=Une analysait les résultats de la première phase de ce travail à partir d’une enquête réalisée auprès des étudiants/es inté- grant en 2005 une école d’ingénieur/e ou une école vétérinaire. Pour approfondir cette étude exploratoire, une seconde enquête a été propo- sée à la même promotion en 2006 en deuxième année de cursus. Ce sont les résultats de cette enquête qui vous sont présentés dans ce nouveau numéro. Méthode et limites de l’enquête 2006 C ontr airement au questionnaire 2005 distribué aux étudiants/es les pre- miers jours de leur entrée à l’école en amphithéâtre, celui de 2006 a été publié sur Internet et un lien a été envoyé par courrier électronique aux étudiants/es. La date de publication de l’enquête et les relances ont été variables suivant les écoles : elles s’échelonnent de la mi-octobre à la fin du 1er trimestre 2007. Le nombre d’écoles d’ingénieurs ayant participé à cette enquête a éga- lement baissé (9 écoles l’ont diffusée contre 14 pour la première). Le nombre de réponses est de 378 pour 1158 lors de la première enquê- te pour les écoles d’ingénieur/e. Il est de 136 réponses pour 217 réponses à la première enquête pour les 4 écoles vétérinaires. Par conséquent, l’échantillon des ré- pondants à cette seconde enquête présente un biais par rapport à celle de 2005. De plus, le pourcentage de répondants/es par école est très va- riable et représente de 30% à 65% de la population étudiante selon les écoles d’ingénieur/e, et de 35% à 90% de la population étudiante pour les écoles vétérinaires. Au final, pour les écoles d’ingénieur/e, l’échantillon montre une sur-repré- sentation des femmes dans les écoles où elles sont nombreuses, une sous- représentation là où elles sont mino- ritaires. Pour les écoles vétérinaires, la sur-représentation des femmes dans cette deuxième enquête est beaucoup moins marquée. De ce fait, la comparaison globale entre les deux enquêtes est difficile et les analyses sont à prendre avec précaution.

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Numéros 8 / 9Novembre 2008

La lettre du réseau «Egalité des chances entre les femmes et les hommes dans l’enseignement supérieur agricole»

un = uneLe projet professionnel des étudiants/es à mi - parcours de leur formation d’ingénieurs/es ou de vétérinaires du ministère de l’AgricultureL’adéquation

formation/emploi est une des orientations

fondamentales de la politique du Ministère de l’Agriculture. À la Direction Générale de l’En-seignement et de la Recherche, le Bureau de la vie scolaire étu-diante et de l’insertion, en étroi-te relation avec le Bureau des formations de l’enseignement supérieur, est chargé de coor-donner les actions de l’enseigne-ment supérieur agricole en ma-tière d’insertion professionnelle et d’égalité des chances entre les femmes et les hommes.

Les enjeux de cette politique sont : Permettre à tous les étudiants de développer des compétences selon leur projet professionnel personnel futur, Favoriser leur insertion sco-laire, sociale et professionnelle par un accompagnement tout au long de leur cursus, en pre-nant en compte leur projet per-sonnel, Les sensibiliser à l’égalité et à la mixité professionnelles, par des actions éducatives.

Depuis 2005, la mission du ré-seau «Égalité des chances entre les femmes et les hommes dans l’enseignement supérieur agri-cole» est essentielle pour mieux comprendre les mécanismes de l’insertion professionnelle de nos jeunes diplômés/es et déve-lopper l’égalité des chances en-tre les femmes et les hommes du-rant toute leur formation mais aussi dans leur futur métier.

Nathalie Prudon-Desgouttes,Chef du Bureau de la vie scolaire,

étudiante et de l’insertion

E d i t o

Rappel des objectifs généraux et de la démarche de l’étude

L’objectif général de cette étude con-siste à mieux comprendre les mécanis-mes de l’insertion professionnelle des diplômés/es de l’ESA en s’intéressant notamment à la construction progres-sive, pendant leurs études supérieu-res, de leur identité professionnelle. Le premier questionnaire distribué lors de l’entrée en formation des étudiants/es s’intéressait particulièrement aux re-présentations du métier d’ingénieur/e - vétérinaire des étudiants/es, ainsi qu’à leurs motivations et souhaits d’orienta-tion professionnelle. Le second rempli en début de deuxième année visait à analyser l’évolution de leurs représen-

tations du métier d’ingénieur /e - vété-rinaire et à appréhender de nouvelles thématiques peu présentes dans la première enquête. Cette seconde en-quête avait deux objectifs :

Observer la construction de leur projet professionnel, notamment au travers des domaines d’activités où ils envisagent de travailler à la sortie de l’école en comparant leurs réponses à celles de l’année précédente, Prendre en compte leurs opinions vis-à-vis des égalités/inégalités hom-mes/femmes dans l’accès au 1er em-ploi ( salarié ou activité libérale) et dans l’accès aux diff érents domaines d’activités (quel que soit le statut). Ce deuxième objectif n’existait pas dans la première enquête.

Le réseau « Egalité des Chances entre les femmes et les hommes de l’enseigne-ment supérieur agricole» a démarré, en 2005, dans un contexte de féminisa-tion croissante de ses eff ectifs, une réfl exion sur l’insertion professionnelle de ses diplômé/es. Le numéro 6 de Un=Une analysait les résultats de la première phase de ce travail à partir d’une enquête réalisée auprès des étudiants/es inté-grant en 2005 une école d’ingénieur/e ou une école vétérinaire. Pour approfondir cette étude exploratoire, une seconde enquête a été propo-sée à la même promotion en 2006 en deuxième année de cursus. Ce sont les résultats de cette enquête qui vous sont présentés dans ce nouveau numéro.

Méthode et limites de l’enquête 2006Contrairement au questionnaire 2005 distribué aux étudiants/es les pre-miers jours de leur entrée à l’école en amphithéâtre, celui de 2006 a été publié sur Internet et un lien a été envoyé par courrier électronique aux étudiants/es. La date de publication de l’enquête et les relances ont été variables suivant les écoles : elles s’échelonnent de la mi-octobre à la fi n du 1er trimestre 2007. Le nombre d’écoles d’ingénieurs ayant participé à cette enquête a éga-lement baissé (9 écoles l’ont diff usée contre 14 pour la première). Le nombre de réponses est de 378 pour 1158 lors de la première enquê-te pour les écoles d’ingénieur/e. Il est de 136 réponses pour 217 réponses à la première enquête pour les 4 écoles vétérinaires.

Par conséquent, l’échantillon des ré-pondants à cette seconde enquête présente un biais par rapport à celle de 2005. De plus, le pourcentage de répondants/es par école est très va-riable et représente de 30% à 65% de la population étudiante selon les écoles d’ingénieur/e, et de 35% à 90% de la population étudiante pour les écoles vétérinaires.

Au fi nal, pour les écoles d’ingénieur/e, l’échantillon montre une sur-repré-sentation des femmes dans les écoles où elles sont nombreuses, une sous-représentation là où elles sont mino-ritaires. Pour les écoles vétérinaires, la sur-représentation des femmes dans cette deuxième enquête est beaucoup moins marquée. De ce fait, la comparaison globale entre les deux enquêtes est diffi cile et les analyses sont à prendre avec précaution.

Pour les écoles d’ingénieur/ePour les écoles d’ingénieur/eLes domaines d’activités envisagés : des évolutions visibles pour les étudiants/es des écoles qui ont répondu aux deux enquêtes

un = une numéros 8 / 9 Novembre 20082

En deuxième année, dans les limites citées au paragraphe précédent, l’ordre des domai-

nes plébiscités est modifi é. Si dé-veloppement, aménagement, en-vironnement reste toujours le plus souvent cité, industries agroali-mentaires vient au 2e rang (4e lors de la première enquête), suivi par productions végétales (5e), ensei-gnement, recherche (3e en 2005). Organisations internationales et humanitaires, le 2e choix en pre-mière année, régresse au 9e rang en deuxième année.

En première année, le domaine intitulé « développement, aménage-ment, environnement » était le premier envisagé, suivi par ordre dé-ment, environnement » était le premier envisagé, suivi par ordre dé-ment, environnement »croissant par : organisations internationales et humanitaires, re-cherche enseignement , industries agroalimentaires.

Les services aux entreprises (ban-que, études...) passent du 11e au 6e

rang, les activités connexes à l’in-dustrie très peu citées lors de l’en-quête précédente sont 13e sur 19. La restauration collective, le le le ma-chinisme agricole , chinisme agricole , chinisme agricole l’industrie de l’alimentation animale, le com-merce de gros des produits agrico-les et l’agrofourniture restent les secteurs les moins envisagés par les étudiants/es en deuxième an-née. 1. Comme la première fois, les réponses des étu-diants/es ont été pondérées de la façon suivante: trois points ont été aff ectés au premier secteur cité, deux au deuxième et un au troisième.

Homme*%

Femme*%

Total Rang2006

Rang2005

Développement, aménagement, environnement, paysage 39,30 39,30 39,30 1 1

Industries agroalimentaires 21,30 33,50 28,80 2 4

Productions végétales et services annexes 34,70 20,20 25,80 3 5

Enseignement, recherche 22,00 26,40 24,70 4 3

Administration publique (Ewwtats, collectivités...) 17,30 21,90 20,20 5 12

Organisations professionnelles agricoles 19,30 17,40 18,10 6 11

Services aux entreprises (banque, études, NTIC, presse...) 16,00 17,80 17,10 7 8

Productions animales et services annexes 20,00 14,00 16,30 8 10

Biotechnologie (végétale, animale,...) 13,30 16,10 15,10 9 2

Organisations internationales humanitaires 11,30 17,40 15,10 10 6

Pharmacie, cosmétique 7,30 19,40 17,80 11 7

Forêt et productions forestières 16,00 14,00 14,80 12 9

Activités connexes aux industries 10,00 8,30 8,90 13 -

Pisciculture, aquaculture, pêche 7,30 4,50 5,60 14 14

Agrofourniture (engrais, phyto, produits de santé animale..) 8,70 2,90 5,10 15 17

Industrie de l’alimentation animale 4,00 5,80 5,10 16 13

Commerce de gros et de détail produits agricoles et alimentaires 4,00 5,40 4,80 17 15

Machinisme agricole et équipements industriels 7,30 0,40 3,10 18 16

Restauration collective 2,70 2,50 2,60 19 18

Domaines et comparaison de leur rang entre l’enquête 2006 et 2005

La diff érence d’orientation professionnelle envisagée en première année entre les hommes et les femmes semble se confi rmer : les hommes pré-fèrent toujours, en deuxième année, les domaines liés à la production (productions vé-gétales, animales, forestières, aquaculture, agrofourniture et machinisme agricole) alors que les femmes choisissent plus souvent l’agroalimentaire, l’enseignement et la recherche, l’administration, les biotechno-logies et la pharmacie/cosmé-tique

Tableau n°1

* Résultats en pourcentage de la somme des réponses citées et pondérées.

Leurs représentations du métier d’ingénieur/e en deuxième année du cursus

Lors de la première enquête de 2005 (cf. Un=Une n°6 mai 2007), il était demandé aux

étudiants/es de noter au maxi-mum 8 mots représentant selon eux « être ingénieur/e diplômé/e de leur école » .Sur la base des réponses un cor-pus de mots et expressions a été constitué pour qualifi er le métier d’ingénieur. Son analyse avait permis alors de rendre compte de l’attrait des étudiants/es pour la biologie et les secteurs de l’agronomie, l’agroalimentaire,

et de l’environnement d’une part et de leur intérêt porté à certains attributs renvoyant selon eux au « métier d’ingénieur/e ». C’est sur la base de ces attributs cités par les étudiants/es que nous avons établi la liste des items du tableau numéro 2.Dans le questionnaire de 2006, les étudiants/es devaient en choisir trois en les classant par ordre de préférence. Le même traitement de pondération que pour la question précédente a été appliqué à ces réponses.

un = une numéros 8 / 9 - Novembre 2008 3

Globalement, on observe un report des citations liées à la position d’ingénieur/e dans le monde du travail (diversité des tâches, salaire, responsabilité, carrière) et peu d’intérêt porté à la fi nalité de celui-ci dans et pour l’entreprise (expertise, développement économique, créativité, et reconnaissance sociale). La comparaison des réponses à cette question selon le sexe ne permet pas de faire ressortir de diff érences mar-quées entre les femmes et les hommes.

Etre ingénieur/e diplômé/e de votre école c’est pour vous la possibilité

Score %ensemble

%hommes

%femmes

D’assumer une diversité des tâches de travail 346 15,1 14,4 15,5

D’obtenir un salaire 321 14,0 14,6 13,6D’accéder à des responsabilités 303 13,2 12,3 13,8

De développer des perspectives de carrière 234 10,2 10,3 10,1De vous engager dans l’action 192 8,4 9,4 7,3

D’être autonome dans le travail 187 8,1 8,7 8,2D’assouvir votre passion pour les sciences 163 7,1 7,0 7,2

D’assurer une sécurité de l’emploi 151 6,6 6,2 6,8De développer votre créativité 140 6,1 5,7 6,3

De faire valoir votre système d’expert 127 5,5 5,3 5,7De participer au développement économique 71 3,1 3,4 2,9

D’accéder à une reconnaissance sociale 62 2,7 2,7 2,7

Perception du métier d’ingénieur/e par les étudiants/es en pourcentage des items cités

L’évolution de leur projet professionnelentre la première et la seconde année de leur formation

En 2e année, sept étudiants/es sur dix disent avoir une idée approximative (54,5%) ou

précise (14,7%) du métier qu’ils souhaitent exercer. De même, près de sept sur dix ont précisé leur projet initial ou commencé à en construire un. Les autres, soit n’ont plus de projet bien clair, soit en ont changé. Seuls/es un peu plus de

5% des étudiants/es n’ont toujours pas de projet professionnel.A la question exploratoire qu’est -ce- qui vous aide, dans la formation, pour avancer dans votre réfl exion sur votre projet professionnel ? les sur votre projet professionnel ? les sur votre projet professionnel ?étudiants/es ont donné des répon-ses très diverses liées à la diversité des modules de formations et ac-tivités proposés propres aux éco-

les d’ingénieur/e et de la variété des moyens mis en œuvre par les écoles pour les accompagner dans l’élaboration de leur projet profes-sionnel : intervenants/es externes et internes, liens avec les anciens/nes élèves, les associations, les pro-fessionnels… Les réponses ont été réparties en quatre groupes, plu-sieurs réponses étaient possibles.

Tableau n°2

Homme Femme Total

Modules d’enseignement (cours, modules professionnels, TP...)28,0 %

(59)29,9 %(103)

29,2 %(162)

Stages, mises en situation, visites26,1 %

(55)27,0 %

(93)26,7 %(148)

Ressources internes et externes (forums, anciens élèves, professionnels, con-férences, activités extra scolaires, cellule emploi, documentation, réseaux école)

25,6 %(54)

21,2 %(73)

22,9 %(127)

Discussions avec enseignants4,3 %

(9)9,3 %(32)

7,4 %41)

Non réponse 16,1 % (34)

12,5 % (43)

13,9 % (77)

TOTAL100 %

(211)100 %

(344)100 %

(555)

un = une numéros 8 / 9 - Novembre 20084

Les différentes aides apportées par les écoles dans l’élaboration Les différentes aides apportées par les écoles dans l’élaboration du projet professionnel en % de réponses citées par les élèves-ingénieurs/es

Ces réponses montrent la diversité des appuis apportés dans le cursus de « formations professionnali-santes » et la diversité des ressources internes et externes mobilisées par les écoles. Aussi, à la suite de cette phase d’étude, le réseau a entrepris de recenser cette diversité des modalités d’accompagnement au projet professionnel personnel des étudiants/es dans les diff érentes écoles du MAP, en relation avec la mission « Insertions » de l’ESA. La fi nalité de ce nouveau travail mené en 2007/2008 était d’approfondir auprès des étudiants/es la connaissance des ressources utilisées afi n d’analyser et expliquer les écarts constatés des réponses entre les deux sexes. Il donnera lieu à un prochain numéro de Un=Une.

Perception de l’(in-)égalité professionnelle pour les ingénieurs/es sur le marché du travail

L’analyse des mots que les étudiants/es avaient cités pour présenter leur futur

métier d’ingénieur/e dans la pre-mière enquête n’avait pas permis de mesurer une diff érence signi-fi cative entre les hommes et les femmes.

En deuxième année, il leur a été demandé de donner sur une échelle allant de pas d’accord du tout (1) à tout à fait d’accord (4), leur opinion sur des affi rmations telles que les hommes et les fem-mes ont : les mêmes chances de trouver un premier emploi, les mêmes conditions d’emploi (salaire, type de contrat, statut), les mêmes situations de travail (fonction, responsabilités),

les mêmes perspectives d’évo-lution de carrière.

Le tableau page suivante donne les réponses des étudiants/es aux quatre affi rmations proposées. Plus de 75% d’entre eux/elles, tout sexe confondu, sont d’ac-cord avec la première affi rma-tion même chance de trouver un emploi.

Concernant les trois autres af-fi rmations, les hommes répon-dent tout à fait d’accord signifi -cativement plus souvent que les femmes (60 à 70%). Cependant, même si les femmes semblent être plus sensibilisées à ces iné-galités réelles d’emploi, il en reste 30% à 50% (selon les affi r-mations) qui considèrent qu’il y a égalité professionnelle.

Tableau n°3

Enquête 1 - septembre 2005Ecoles participantes

Agronomie 13Vétérinaire 4

Nombre d’étudiants/es ayant répondu pour les écoles d’agronomie

1158(40, 5 % hommes / 59, 5 % femmes)

Nombre d’étudiants/es ayant répondu pour les écoles vétérinaires

217(29 % hommes / 71 % femmes)

Enquête 2 - septembre 2006Ecoles participantes

Agronomie 9 Vétérinaire 4

Nombre d’étudiants/es ayant répondu pour les écoles d’agronomie :

378 (38, 9 % hommes / 61, 1 % femmes)

Nombre d’étudiants/es ayant répondu pour les écoles vétérinaires

136 (27, 9 % hommes / 72, 1 % femmes)

un = une numéros 8 / 9 - Novembre 2008 5

Ils/elles considèrent que le fait d’avoir des enfants, de prendre des congés maternité, de fonder une famille est un handicap pour les femmes.Ils/elles parlent d’inégalités sala-riales pour les femmes et disent que certains secteurs d’activités privilégient les hommes.

Certains/es confi rment que les employeurs confi ent moins sou-vent des responsabilités aux fem-mes et qu’elles auront des carriè-res moins rapides.Cependant, ils/elles sont nom-breux/ses à considérer qu’il y a équité ou qu’il devrait y avoir équité.

Selon ces étudiants/es, l’égalité existe : l’évolution de carrière se fait en fonction du travail fourniet la sélection avant tout sur les compétences recherchées des ingénieurs/es. Certains/es affi rment que si des diff érences subsistent elles vien-nent de la volonté des femmes el-les-mêmes, les mêmes postes leur sont accessibles.Pourtant quelques uns/unes doutent quand ils/elles se réfè-rent à leur expérience de stage ou aux études sur le sujet : les professionnels que j’ai rencontrés ne semblent pas faire la diff érence , je serai sûrement surprise et déçue , les statistiques le disent . les statistiques le disent . les statistiques le disent

Ils/elles n’ont pas encore été con-frontés/es à la réalité du marché de l’emploi.Ces arguments cités par les étudiants/es et leurs avis sur la question des égalités/inégalités professionnelles nous invite à poursuivre le travail de recueil des données en fi n de cursus afi n d’appréhender les facteurs d’évo-lution de leurs opinions sur cette thématique. Cela nous permettra ensuite de proposer des actions pertinentes à mettre en place pour promouvoir les nécessaires égalité et mixité professionnel-les auprès des étudiants/es mais aussi auprès des jeunes diplô-més/es.

Les étudiants/es argumentent leur choix

Tableau n°4

Opinions des éléves-ingénieurs/es en 2e année du cursus sur l’(in-)égalité professionnelle pour les femmes et les hommessur le marché du travail

Les mêmes chances de trouver un premier emploi

Les mêmes situations de travail Les mêmes perspectives d’évolution de carrière

Les mêmes conditions d’ emploi

QuestionUne fois diplômés/es, vous pensez que les femmes et les hommes ont : fois diplômés/es, vous pensez que les femmes et les hommes ont : fois diplômés/es, vous pensez que les femmes et les hommes ont

5

7

27

74

93

128

24

20

0% 20% 40% 60% 80% 100%

hommes

femmes

7

30

65

132

61

66

15

3

0% 20% 40% 60% 80% 100%

hommes

femmes

5

20

47

111

78

98

19

1

0% 20% 40% 60% 80% 100%

hommes

femmes

9

21

44

118

78

90

18

2

0% 20% 40% 60% 80% 100%

hommes

femmes

pas du toutd’accord

plutôt pas d’accord

plutôtd’accord

tout à faitd’accord

Pour les écoles vétérinairesPour les écoles vétérinaires

Les objectifs et les modalités d’enquête sont les mêmes que celles pour les écoles d’ingénieurs.La 1ère enquête comprenait 217 réponses et la 2e 136 pour l’ensemble des 4 écoles vétérinaires .L’échantillon de cette seconde enquête, par rapport à la première, souff re d’une très légère sur-représentation des femmes.

un = une numéros 8 / 9 - Novembre 20086

Les domaines d’activités envisagés Les domaines d’activités envisagés Les domaines d’activités envisagés par les étudiants/es vétérinaires

L’enquête de 2005 n’avait ’enquête de 2005 n’avait ’montré aucune diff érence entre les quatre écoles vé-

térinaires concernant les choix d’activités. Compte tenu de ce résultat et des modalités de choix d’une ENV par les étudiants/es (dépendant du classement), nous considére-rons les quatre ENV comme « une seule école » et présenterons les résultats agrégés.

La hiérarchie des activités ap-paraît assez stable dans le haut du tableau 5 c’est-à-dire pour les cinq activités recueillant la grande majorité des suff rages. Tout au plus peut-on noter quel-ques inversions de rang : la faune sauvage passe du deuxième au troisième rang (en raison d’un recul marqué des citations en 1er choix avec déplacement vers le deuxième ou troisième choix) ;

l’activité animaux de compagnie remonte en deuxième position. Le même phénomène se produit pour l’équine et les productions animales. On observe des modifi cations plus importantes dans l’ordre des autres activités mais l’interpréta-tion est délicate compte tenu du faible nombre d’observations en-registrées.

w,

Domaines intéressant les étudiants/es des ENV % H % F totalrang2006

rang2005

Mixte (animaux de compagnie, productions animales, équine non spécialisée) 29,1 36,5 34,3 1 1

Animaux de compagnie (chien, chat, NAC) 28,6 22,5 24,3 2 3

Faune sauvage 13,2 9,6 10,7 3 2

Productions animales (rurale bovins, ovins, caprins) 13,2 8,9 10,7 3 2

Equine 2,6 11,6 9,0 5 4

Organisation Non Gouvernementale et Coopération internationale 2,2 4,4 4,0 6 6

Recherche 0,9 1,8 1,5 7 7

Enseignement 2,2 0,7 1,2 8 8

Santé publique vétérinaire (administration des services vétérinaires, collectivité territoriale)

2,2 0,7 1,2 9 9

Industrie pharmaceutique 2,2 0,4 0,9 10 10

Industrie agro-alimentaire 0,4 0,9 0,8 11 15

Organismes de production agricole (bovin et ovins ou porcs ou volailles) 0,4 0,7 0,6 12 13

Laboratoire d’analyses vétérinaires 0,0 0,7 0,5 13 14

Elevages hors sol (porcs, volailles) 1,3 0,0 0,4 14 12

Autres 0,9 0,2 0,3 15 16

Services aux entreprises (expertise, consultance...) 0,4 0,2 0,2 16 11

Hiérarchie des secteurs d’activités auxquels aspirent les étudiants/es vétérinaires

La seule diff érence signifi cative entre genre quant au niveau des choix d’activités concerne, comme en 1ère

année, l’équine spécialisée. Elle recueille 11,6% des points pour les fi lles contre seulement 2,6% pour les garçons.Enfi n, l’analyse des activités non souhaitées confi rme la hiérarchie établie lors de la première enquête : les sec-teurs fi gurant en fi n de classement du tableau 5 sont fortement rejetés ou suscitent peu d’intérêt.

Tableau n°5

50550 %

un = une numéros 8 / 9 - Novembre 2008 7

Perception de l’(in-)égalité entre les hommeset les femmes vétérinaires sur le marché du travail

Il s’agissait d’évaluer les éventuelles inégalités à la sortie des ENV, d’une part en termes d’accès à un emploi salarié qui est généralement le premier type d’emploi occupé par des jeunes vétérinaires dans des structures libérales (tableau 6) ; d’autre part de façon plus globale en termes d’opportunité

d’exercer dans les différents domaines d’activité (quel que soit le statut).

Question Diriez-vous que les fi lles et les gar-çons ont les mêmes conditions d’accès aux emplois salariés à la sortie de l’Ecole (rémunération, type de contrat, statut…) ?

Pas d’acord du tout

Plutôt pas d’accord

Plutôt d’accord

Tout à fait d’accord

Tableau 6Perception des conditions d’accès au premier emploi salarié.

Femmes

Les réponses Plutôt d’accord et Plutôt d’accord et Plutôt d’accordTout à fait d’accord sont majoritai-Tout à fait d’accord sont majoritai-Tout à fait d’accordres (65,3% des réponses). Elles recueillent des scores légère-ment supérieurs chez les femmes. Les commentaires libres complétant

cette question font apparaître com-me principales inégalités perçues le salaire à l’embauche et les réticences de certains employeurs à embau-cher des femmes en raison de la ma-ternité.

Notons cependant des réponses très optimistes (ou catégoriques), émanant de fi lles comme des gar-çons, du type : les fi lles sont de plus en plus nombreuses, les em-ployeurs n’ont pas le choix.

Les réponses à la question des conditions d’accès aux différents domaines d’activités sont plus con-trastées (tableau 7) : les réponses Plutôt d’accord et Plutôt d’accord et Plutôt d’accord Tout à fait d’accord sont majoritaires mais Tout à fait d’accord sont majoritaires mais Tout à fait d’accorddans une moindre proportion que pour la question précédente (57,1% des réponses contre 65,3%). Les différences entre hommes et femmes sont assez peu marquées et non signifi catives, sauf pour la proposition Pas d’accord du tout signifi cativement plus utilisée par les hommesPas d’accord du tout signifi cativement plus utilisée par les hommesPas d’accord du tout

Tableau 7Perception des conditions d’accès aux domaines vétérinaires. Question

Diriez-vous que les fi lles et les gar-çons ont les mêmes conditions d’accès à tous les domaines d’acti-vités vétérinaires ?

Pas d’accord du tout

Plutôt pas d’accord

Plutôt d’accord

Tout à fait d’accord

50550 %

Femmes

Hommes

négative des éleveurs, d’autre part la diffi culté à concilier les rythmes imposés par l’exercice professionnel et la vie de famille. Ces propos sont le refl et de dis-cours fréquemment tenus au sein de la profession (presse pro-fessionnelle, organisations pro-fessionnelles…).

Notons cependant que nombre d’étudiant/es expriment le sen-timent que la situation est en train de changer, notamment en ce qui concerne la perception des femmes vétérinaires par les éleveurs en activité productions animales libérale.

Les commentaires libres associés à cette question soulignent com-me principales diffi cultés pour les femmes, d’une part l’exercice d’une activité auprès d’animaux de rente (activité productions animales en libéral) en raison de la force et résistance physiques nécessaires et de la perception

Hommes

Directrice de la publication : Chantal Véleine. Rédactrice en chef, mise en page : Elisabeth Leroy - Photos : E Leroy - Jérôme PalléCo-rédaction : Béatrice Degrange/Michèle Bargeot (ENESAD) ; Pierre Sans (ENVT).Le groupe de travail : François Badinand (ENVL), Monique Bories (ENITA Bordeaux) ; Aurélie Chassagne (Montpellier Le groupe de travail : François Badinand (ENVL), Monique Bories (ENITA Bordeaux) ; Aurélie Chassagne (Montpellier Le groupe de travailSupAgro) ; Blaise Forest (DGER) ; Sandrine Lagarrigue/Elizabeth Rat (Agrocampus Ouest) ; Annie Lambert (ENITIAA) ; Marianne Lebail (AgtoParisTech) ; Béatrice Lijour (ENVN) ; Philippe Sahuc (ENFA).Impression : Colorteam (Clermont-Fd) - Dépôt légal : 4e trimestre 2008- ISSN :1773-2395Contact : Chantal Véleine, chargée de mission nationale Montpellier SupAgro 2 place Viala - 34060 MontpellierTél 04 99 61 27 39 - courriel : [email protected]

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Les principales évolutions du choix de domaines profes-sionnels plébiscités par les étu-diants/es indiquent qu’ils/elles ont affi né la connaissance des secteurs d’activités qui leur est accessible à la sortie de l’école. Cela se traduit par un meilleur accueil des domaines profes-sionnels correspondant à ceux dans lesquels s’insèrent les diplô-més/es à la sortie des écoles. On peut à cet égard noter un recul marqué des organisations inter-nationales humanitaires pour les étudiants/es en agronomie et un retrait non négligeable de la faune sauvage pour les étu-diants/es vétérinaires alors qu’ils étaient très largement cités en entrée en formation. Pour autant, certains secteurs professionnels sont considérés comme toujours aussi peu attrayants même s’ils sont pourvoyeurs d’emplois à la sortir de l’école.

Cette deuxième enquête a également permis de vérifi er les diff érences existant entre les femmes et les hommes quant aux domaines professionnels

Perspectives Les résultats de cette deuxième enquête nous ont invité à pour-suivre cette investigation dans trois directions, lors d’une der-nière enquête réalisée en fi n de formation et qui fera l’objet d’un prochain numéro de un=une. La première visera à préciser les secteurs d’activités pro-fessionnels et fonctions qui intéressent fi nalement les étu-diants/es une fois arrivés/ées en fi n de parcours (ou au moment de lleur choix de domaine d’ap-lleur choix de domaine d’ap-lprofondissement pour les vétéri-naires) et de mesurer les écarts entre les vœux formulés à l’en-trée en formation et l’insertion professionnelle réelle des fem-mes et des hommes. Cette dernière enquête s’in-téressera aussi aux moyens et démarches proposés par les écoles pour la construction de leur projet professionnel et personnel La dernière direction consiste ra à faire expliciter les opinions des étudiants/es en dernière an-née de formation sur l’(in-)éga-née de formation sur l’(in-)éga-née de formation surlité professionnelle entre les femmes et les hommes.A l’issue de ce travail, le réseau « Égalité des chances entre les Égalité des chances entre les Éfemmes et les hommes de l’en-seignement supérieur agricolle » engagera une phase de resti-tution des résultats obtenus avec comme principal objectif d’accompagner la réfl exion des étudiants/es sur la construction de leur projet professionnel, no-tamment pour contribuer à une plus grande égalité profession-nelle entre les femmes et les hommes.

Cette deuxième enquête réalisée auprès d’une population d’élè-ves ingénieurs et vétérinaires a permis de préciser certains traits d’évolution des représentations des étudiants/es en

cours de formation. Malgré les limites imposées par la variation de l’échantillon de l’étude, l’analyse des résultats des étudiants/es entre les deux enquêtes montre plusieurs points d’intérêt.

choisis. Ces écarts se sont en eff et renforcés entre les deux en-quêtes.

Pour les agronomes, il reste à vérifi er qu’ils correspondraient à des diff érences dans le choix de fonctions, un plus grand nom-bre d’hommes serait intéressé par des fonctions de production et de direction et un plus grand nombre de femmes par celles de conseil, d’études et de gestion. Par ailleurs, cette enquête a été l’occasion d’initier une nouvelle thématique visant à interpeller plus directement les étudiants/es sur la question de l’égalité/iné-galité professionnelle entre les femmes et les hommes. Il s’agis-sait de les inviter à s’exprimer sur le sujet et à susciter progressive-ment leur intérêt pour cette thé-matique à diff érentes occasions (stages, données sexuées sur l’insertion professionnelle des diplômés…). L’introduction de ces questions a permis de faire ressortir la grande diversité des avis sur l’égalité professionnel-le des femmes et des hommes et sur les causes d’inégalités re-pérées mais aussi les avancées vers l’égalité professionnelle.

En conclusionUne meilleure connaissance des secteurs d’activités en 2e année de formation