un living lab dans un centre de sciences
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Réflexions suite à un an d’expérimentations au sein de Science Animation.TRANSCRIPT
Science Animation Midi-Pyrénées Centre de Sciences, labellisé Science et Culture, Innovation
Observatoire de Jolimont - 1 avenue Camille Flammarion , 31 500 TOULOUSE – France Février 2014
La démarche Living Lab pour un
centre de science
Réflexions suite à un an d’expérimentations
au sein de Science Animation*
*Ce document n’est ni un manifeste, ni une définition exhaustive de ce que devrait être un Living Lab.
Il s’agit d’un bilan d’une année d’expérimentations.
Avec le soutien de :
Malvina ARTHEAU
Responsable Pôle Numérique
@MalvinaArtheau
Audrey BARDON
Chargée de projets innovation et communautés
@Audrey_Bardon
Science Animation Midi-Pyrénées Centre de Sciences, labellisé Science et Culture, Innovation
Observatoire de Jolimont - 1 avenue Camille Flammarion , 31 500 TOULOUSE – France Février 2014
#expérimentation #usage #test
#créativité #prototype #évaluation
Science Animation Midi-Pyrénées Centre de Sciences, labellisé Science et Culture, Innovation
Observatoire de Jolimont - 1 avenue Camille Flammarion , 31 500 TOULOUSE – France Février 2014
Sommaire
I. Contexte ........................................................................................... 1
II. Les différentes composantes de la démarche Living Lab ............ 3
A. Tester un prototype ..................................................................................................... 3
B. Contribuer ................................................................................................................... 6
C. Fournir des données .................................................................................................. 8
D. Co-construire .............................................................................................................. 9
E. Développer ................................................................................................................10
F. Evaluation scientifique ...............................................................................................11
G. Récapitulatif ...............................................................................................................13
III. Matérialiser la démarche ............................................................... 14
A. Constat ......................................................................................................................14
B. Un accompagnement dédié .......................................................................................15
1. Signalétique ...........................................................................................................15
2. Accompagnement humain ......................................................................................18
3. Mise en scène ........................................................................................................18
4. Une communication en ligne cohérente ..................................................................19
IV. Les lieux d’expression de la démarche ....................................... 20
V. Conclusion ..................................................................................... 20
1
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
I. Contexte
L’anglicisme Living Lab aurait émergé durant la première décennie des années 20001
dans le contexte de recherches sur l’expérience utilisateur et l’intelligente ambiante2. Un
nouveau mot pour définir l’évolution de pratiques existantes, les identifier, les regrouper, les
partager. Dans le même temps, le réseau européen des Living Labs (ENoLL : European
Network of Living Labs) est lancé3. La démarche, centrée sur une innovation ouverte par les
usagers, est dirigée dans un premier temps vers les acteurs du monde économique (i.e
entrepreneurs, PME, entreprises innovantes, etc.) en lien avec la recherche appliquée et les
citoyens. Mais progressivement, le concept Living Lab s’étend à d’autres secteurs et la
définition devient plus générale :
« Un Living Lab regroupe des acteurs publics, privés, des entreprises, des
associations, des acteurs individuels, dans l’objectif de tester « grandeur nature » des
services, des outils ou des usages nouveaux. Il s’agit de sortir la recherche des laboratoires
pour la faire descendre dans la vie de tous les jours, en ayant souvent une vue stratégique
sur les usages potentiels de ces technologies. Tout cela se passe en coopération entre des
collectivités locales, des entreprises, des laboratoires de recherche, ainsi que des utilisateurs
potentiels. Il s'agit de favoriser l’innovation ouverte, partager les réseaux et impliquer les
utilisateurs dès le début de la conception. »4
C’est dans ce contexte que 6 centres de science en France5 décident de monter le
projet Inmédiats6 (Innovation Médiation Territoires). A travers le projet Inmédiats, ces 6
partenaires se proposent de : « (…) formaliser le passage de la diffusion de la culture
scientifique, technique et de l’innovation à l’ère numérique. Ceci en exploitant mieux les
technologies numériques et en s’inspirant des schémas de pensée à l’œuvre dans les
communautés du logiciel libre et de l’innovation ouverte, pour renouveler et optimiser leurs
pratiques de création et de médiation (…) »7
La démarche Living Lab trouve tout naturellement sa place en tant qu’axe fort de ce
projet :
« Au-delà des situations expérimentales qu’il induit, le Living Lab permet des points
de rencontre entre des entreprises, des spécialistes et le public qui peuvent, tour à tour, être
en position de testeurs, d’utilisateurs, d’expérimentateurs, de créateurs ou de découvreurs
d’outils technologiques. Intégrer un Living Lab dans une démarche de médiation répond
à l’objectif de placer l’innovation ouverte au cœur de la démarche des centres de
sciences. (…) La particularité des Living Labs mis en place par les centres de science est
d’être des lieux d’innovation de nouveaux processus de médiation entre sciences,
techniques et publics. »8
1 http://en.wikipedia.org/wiki/Living_lab
2 http://en.wikipedia.org/wiki/Ambient_intelligence
3 Living Labs for user-driven open innovation – an overview of activities. European Commission, Information Society and
Media. Office for Official Publications of the European Communities. 4 http://fr.wikipedia.org/wiki/Living_lab
5 Cap Science, Espace des Sciences, La Casemate, Relais d’Sciences, Science Animation Midi-Pyrénées, Universcience.
6 http://inmediats.fr/
7 Inmédiats : Réponse à l’appel à projets « Développement de la culture scientifique et technique et Egalité des chances ».p3
8 Ibid. p19
2
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
A Science Animation, la démarche s’est progressivement étendue à d’autres projets
que ceux menés strictement dans le cadre d’Inmédiats. L’année 2013 a été l’occasion de
mener plusieurs tests, dans différents contextes, avec différents publics pour dégager les
axes forts de la démarche Living Lab dans un centre de science, ainsi que des
préconisations pour l’optimiser. C’est le fruit de ces réflexions que nous avons tenté de
synthétiser dans le présent document9.
En résumé, nous qualifions de Living Lab la démarche qui vise à associer des
publics dans la conception de dispositifs de médiation scientifique. Cette implication
peut prendre différentes formes et se déployer dans diverses actions et lieux. C’est cette
diversité que nous nous sommes attachés à tester durant toute l’année 2013 afin d’en tirer
des enseignements nous permettant aujourd’hui de :
- Formaliser et hiérarchiser les différentes modalités d’une démarche Living Lab pour
un centre de science.
- Préciser les moyens et stratégies opérationnels à mettre en œuvre pour appliquer la
démarche dans les meilleures conditions.
9 Ce document n’est ni un manifeste, ni une définition exhaustive de ce que devrait être un Living Lab. Il s’agit d’un compte-
rendu d’un an d’expérimentations menées par Science Animation avec ses partenaires.
Living Lab
Expérimentation
Hypothèse
Itération
Test
Laboratoire Vivant
En évolution
Dynamique
En mouvement
Interactions
Figure 1: Représentation des champs sémantiques liés à l’appellation Living Lab
3
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
II. Les différentes composantes de la démarche Living Lab
Si l’on considère le Living Lab comme une démarche de conception d’un dispositif
impliquant les publics cibles à un moment ou un autre, on peut considérer différentes
dimensions à cette démarche selon le niveau d’implication du public et le nombre de
personnes ainsi impliquées. L’un étant négativement corrélé avec l’autre (plus les personnes
sont impliquées dans la démarche en temps/humain, moins nombreuses elles sont).
Les expérimentations menées en 2013 nous ont permis de définir cinq aspects de la
démarche, auxquels il convient d’ajouter la dimension d’évaluation inhérente. Ces cinq
aspects vont ainsi d’une faible implication du public en terme de temps consacré au(x)
projet(s) mais touchant un grand nombre de participants, tels le test de prototype et la
contribution, à une implication beaucoup plus importante dans les cas de co-construction et
de développement de projets. Une situation intermédiaire, pouvant être très variable selon
les cas, étant la participation active à un protocole de recherche.
Selon le niveau d’investissement et la situation, les publics touchés pourront être qualifiés de
« publics », « utilisateurs » ou « end users », « acteurs » et « partenaires ».
Dans le présent chapitre, nous proposons une définition de chacune de ces
composantes avec ses spécificités ainsi qu’un tableau récapitulatif en dernière partie.
Chacune des composantes est intitulée en se plaçant du point de vue de l’action réalisée par
les publics cibles.
Une attention particulière (mais non exclusive) est portée sur les jeunes de 15 à 25
ans, enjeu fort de la diffusion de la culture scientifique aujourd’hui.
A. Tester un prototype
1. Définition
Bénéficier d’accès VIP, découvrir des nouveautés en avant-première, voir son avis
pris en compte … constituent une offre qui peut susciter l’intérêt des jeunes10,11. Par ailleurs,
faire ses choix en fonction des prescriptions d’un cercle d’amis ou être soi-même
prescripteur sont des comportements très fréquents.
La mise en œuvre de tests de prototypes de produits et services numériques pour la culture
scientifique et technique correspond à ces besoins. Il s’agit, certes, d’évaluer l’impact, la
pertinence et la prise en main de ces prototypes auprès des publics cibles le plus en amont
possible, mais également de mettre les publics dans une situation privilégiée d’accès à des
dispositifs innovants, d’améliorer ces dispositifs à partir de leurs retours, de créer une
implication/un engagement vis-à-vis du produit ou service et de mobiliser ainsi un premier
cercle de prescripteurs.
Afin de remplir les objectifs fixés par ce type de démarche, un protocole est établi :
Construction d’un espace « Living lab » avec signalétique appropriée.
Explication de la démarche au public, si possible par l’équipe projet.
10 Rapport d’étude qualitative « Les 15-25ans, connaissance du public et test » réalisé par le cabinet Phoebus pour le compte
d’Inmédiats. Oct 2012. 11
Stenger et Coutant, 2009. La prescription ordinaire sur les réseaux socionumériques. Médias 09, entre communautés et
mobilité.
4
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
Mise en présence du public cible avec le prototype à tester.
Observation du comportement de l’utilisateur.
Questionnaire visant à établir si les objectifs (dont cognitifs) afférents au dispositif ont
été atteints.
Discussion orientée autour du dispositif.
Mise en place d’un outil de contact (mail, compte sur les réseaux sociaux) pour
prolonger les discussions.
Bilan et préconisation d’améliorations du dispositif.
Retour vers les testeurs (compte-rendu, remerciements, invitation à expérimenter de
nouveau le dispositif amélioré).
Selon le dispositif (manip’ interactive, pilote d’émission, site web...) à tester, une ou
plusieurs phases itératives du protocole peuvent être mises en place.
Ces tests permettent une prise en compte réfléchie et structurée des retours des publics,
de confirmer ou infirmer la première évaluation réalisée par les concepteurs, d’envisager de
nouvelles pistes de réflexion ou des usages alternatifs, notamment à partir d’éventuels
détournements du produit ou services proposés.
L’implication du public peut être renforcée grâce des séances de créativité qui viennent
s’ajouter au protocole sus-cité. Ces séances permettent d’accompagner les publics dans la
structuration d’idées d’amélioration du dispositif ou service et de contribuer à l’émergence de
propositions innovantes.
2. Exemples
Chez Simone : un pilote d’émission testé auprès de lycéens
http://science-animation.tumblr.com/post/59682078184/
« Chez Simone » : une série de courts métrages d’animation sur l’économie à destination
des jeunes
ANOKI, Xbo Films et la Toulouse School of Economics : trois partenaires qui souhaitent
évaluer le pilote de « Chez Simone » auprès de leur public cible.
Science Animation : une association qui connait des établissements scolaires et qui a
l’habitude de tester des dispositifs de médiation.
Des séances de tests : menées par des médiateurs de Science Animation avec 130
élèves qui se sont pris au jeu et se sont réellement impliqués.
Un compte-rendu : les retours compilés et des préconisations.
Implication des jeunes en amont du projet
= Un moyen pour tester un dispositif et l’améliorer
Un moyen de sensibilisation à la culture scientifique en soi
Responsabiliser les testeurs, surtout lorsque leur participation leur a été
imposée (dans un cadre scolaire par exemple).
La question de la protection des idées doit également être abordée.
5
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
Les dispositifs interactifs de l’exposition « Et si la plante idéale existait … »
http://science-animation.tumblr.com/post/45919077913/il-etait-une-fois-des-plantes-numeriques
« Et si la plante idéale existait… » : une exposition itinérante
interactive pour découvrir ou approfondir la notion de biodiversité.
3 installations interactives numériques : utiliser des ressorts
esthétiques et sensoriels pour transmettre implicitement des
messages scientifiques.
Des dispositifs « en test », non figés : pour pouvoir être
améliorés au fur et à mesure de l’itinérance.
L’itinérance permet d’appuyer et d’approfondir la
démarche LivingLab
Signaler très explicitement les zones « LivingLab »
dans l’exposition
La version alpha du serious game Termitia
http://inmediats.fr/termitia-un-serious-game-en-innovation-ouverte/
Un serious game de type jeu d’action : une expérimentation de l’usage d’un jeu
vidéo d’action pour faire passer du contenu scientifique à destination des 15-25 ans.
Le CRCA, Science Animation, iTolosa et Universcience : des partenaires qui
travaillent en collaboration étroite.
Des tests de la version alpha en évènementiels « grand public » : pour vérifier la
pertinence des choix et inclure le public cible dans la création du jeu.
Une démarche extrêmement pertinente pour ré-interroger les choix effectués et obliger à
clarifier au maximum les objectifs initiaux.
La constitution d’un premier cercle de prescripteurs et d’une communauté autour du projet.
La disponibilité des membres de l’équipe lors des sessions de tests est un précieux atout.
Selon le contexte et le niveau de médiation apporté, des malentendus peuvent
émerger : la version présentée pouvant être prise comme une version finale.
Une grande vigilance doit être apportée à l’explication du process, à son
accompagnement, à la signalétique mise en place ainsi qu’aux lieux où il se déploie.
6
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
B. Contribuer
1. Définition
Les publics peuvent être intégrés dans la production de contenus de dispositif. Ils
ne le sont pas au titre d’experts, mais plutôt parce qu’ils représentent, collectivement, une
sensibilité, un savoir, une culture … C’est la somme des contributions, mise en scène en tant
que telle, qui fait sens dans le contexte du dispositif.
Les étapes de la démarche peuvent être résumées ainsi (et adaptées en fonction) :
Définition précise de la contribution : type, forme, fond, modération.
Validation par toutes les parties prenantes, et plus particulièrement par le comité
scientifique.
Construction d’un cahier des charges sur le dispositif de contributions : quoi, ou,
quand, comment, avec quoi...
Rédaction et publication d’une charte éditoriale comprenant la dimension juridique.
Appel à contributions, donnant aux publics toutes les modalités de la contribution et
de son utilisation
Tri, modération, exploitation et conservation des contributions.
Valorisation des contributeurs (citations, remerciements...)
Travail de capitalisation, de réexploitation et de mises en scène des contributions.
2. Exemples
Contribution photo pour l’exposition « Et si la plante idéale existait … »
http://www.science-animation.fr/concours-photo/plante/
Un site pour poster ses photos : pour inviter les internautes à poster une
photo de leur « plante idéale » assortie d’un commentaire.
Une installation : pour visualiser les contributions dans l’exposition qui
s’enrichit tout au long de sa présentation.
Une ligne éditoriale claire : pour encourager les contributions et faciliter la
modération.
Une modération à postériori : pour éviter les contributions non-
appropriées.
Les contributeurs se sont montrés soucieux, collectivement,
de révéler la diversité des points de vue
Intégrer des contenus de type « crowdsourcing » dans une exposition scientifique peut
provoquer de vives réactions sur la non-validité scientifique de l’information
7
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
Contribution twitter pour l’exposition-atelier « Innovez ! »
http://science-animation.tumblr.com/post/42346370296/
Un hashtag dédié #innover : un mot clef choisi sur Twitter pour reccueillir
des contributions en lien avec l’exposition.
Un évènementiel : une exposition présentée durant des évènements.
Une communication en ligne en amont : pour solliciter les contributions
auprès des communautés professionnelles.
Un tweetwall : pour encourager et valoriser les contributions sur place.
Une compilation des contributions : pour conserver une trace et la
diffuser au sein de l’exposition lors de son itinérance.
Du public, présent pendant l’évènement, encouragé à participer.
Des regards complémentaires sur un concept flou
Droit de citation : a-t-on le droit de citer des tweets dans une exposition, dans la mesure où
ces tweets touchent ainsi un public plus large que celui auquel ils sont destinés (la
communauté Twitter) ?
Contribution audio via une appli tablettes et smartphones pour « Sonotown »
http://inmediats.fr/ecouter-la-ville-avec-sonotown/
Enregistrer des sons et les localiser via une application : pour les voir
apparaitre sur une carte.
Des contributions anonymes : pour favoriser la participation. Enregistrer
sa propre voix étant une démarche perçue comme plus « personnelle » que
poster un commentaire ou une photo.
Une table multitouch sonorisée : pour naviguer sur la carte et écouter les
sons enregistrés.
Un dispositif complet : présenté en évènementiel.
L’association entre un dispositif physique sur site et une application en ligne permet
de créer du lien et de valoriser les contributions
Une application en ligne très ouverte (contributions anonymes, public touché très
large et non ciblé) demande d’avoir un système de modération à postériori bien
développé et très réactif
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La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
C. Fournir des données
1. Définition
Le contexte de LivingLab permet également de mettre en place des protocoles de
recherche spécifiques visant à récolter des données grâce à la participation des publics. Il
s’agit de renforcer l’implication des citoyens à travers leur contribution directe et volontaire à
la récolte des masses de données nécessaire à l’analyse scientifique. A travers des
programmes qui peuvent être qualifiés de « sciences participatives12 » comme il en existe de
nombreux, notamment en biologie13 mais également en Science Humaines et Sociales
(SHS). Les programmes concernés sont initiés par les chercheurs qui, s’ils définissent leur
problématique et le type de données qui leur sont nécessaires, ne sont pas toujours en
mesure de mobiliser, par eux-mêmes, les publics. Ainsi un partenariat entre Science
Animation et le réseau ComUniTIC14 de chercheurs en SHS a été monté en 2013 et
consolidé en 2014. Ce partenariat a permis aux chercheurs d’être présents avec un dispositif
de récolte de données sur les comportements des utilisateurs de smartphones pour
communiquer et se connecter lors de la Foire de Toulouse en avril 201315.
2. Exemple
12 « Un programme de science participative est un programme conduit en partenariat entre des observateurs (citoyens) et un
laboratoire ou une structure à vocation scientifique, visant à observer ou étudier un phénomène dans le cadre d’un protocole bien défini. » Source : http://www.tela-botanica.org/page:sciences_participatives?langue=en 13
« Ces programmes sont particulièrement utiles pour suivre le milieu naturel sur de grandes échelles géographiques ou sur de
longues périodes comme le suivi de la biodiversité ou de l’impact des changements climatiques sur l’environnement. » Source : ibid 14
ComUniTIC (Communauté d’Universitaires autour des usages des TIC) est un projet inscrit dans le LabEx SMS « Structuration des Mondes Sociaux » qui associe des chercheurs de 10 Unités de Recherche en sciences humaines et sociales de Toulouse. 15
http://science-animation.tumblr.com/post/48842213870/mais-oui-mais-oui-jai-bien-vu-un-labo-a-la-foire-de
Le réseau ComUniTIC de chercheurs en SHS mène des expériences pendant un évènement
http://science-animation.tumblr.com/post/48842213870/
Récolter des données scientifiques sur les comportements de connexion
des utilisateurs de smartphones.
Bénéficier d’un évènement : pour toucher un large échantillon.
Proposer aux visiteurs de fournir des données : pour faire avancer la
science et mieux comprendre la recherche.
Un dispositif complet : présenté en évènementiel.
Pour les chercheurs et le public, un tel dispositif permet d’entrer dans une relation
qui suscite un autre regard sur les chercheurs et la recherche
Pour un fonctionnement optimal, un travail important de mise en scène et de
médiation reste nécessaire
9
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
D. Co-construire
1. Définition
Pour aller plus loin dans la démarche et être en mesure de prendre en compte la
perception du public cible sur un dispositif le plus en amont possible, certaines offres
peuvent être réalisées en incluant, dès le départ, des représentants des futurs utilisateurs.
Dans cette configuration, ces personnes sont considérées comme partie prenante du projet.
Leur avis et leurs productions sont pris en compte au même titre (ni plus, ni moins) que ceux
des autres participants (chercheurs, médiateurs...), le chef de projet restant décisionnaire.
Les personnes impliquées dans ce type de projet peuvent être amenées à participer à
différents aspects du projet :
- Choix des dispositifs techniques
- Elaboration des contenus en lien avec le comité scientifique
- Choix des contenus graphiques
- Elaboration de scénario
- Choix des outils, médias et formats de communication
- …
Si la co-construction implique un effort important en début de projet, notamment le
temps humain nécessaire à une bonne connaissance réciproque des acteurs impliqués, sur
le long terme elle permet une plus forte implication des acteurs dans le projet. Une réelle
appropriation partagée qui est une force supplémentaire au bénéfice de la qualité du
projet. Pour un tel degré de participation, il est par ailleurs essentiel de valoriser le
contributeur.
2. Exemples
Ces acteurs du projet représentent un regard, une façon d’aborder les choses à
prendre en compte, sans toutefois perdre de vue que leur avis reste subjectif et soumis à
une critique réflexive comme tout autre avis de participant au comité de pilotage. Ainsi, les
jeunes impliqués ne bénéficient d’aucun statut particulier, ils sont considérés pour leur
compétence et leur esprit critique au même titre que les autres participants.
Un jeu transmédia imaginé par des étudiants pour des étudiants
http://science-animation.tumblr.com/post/49843959508/
Une formation sur le transmédia : pour donner des outils à des étudiants
en communication.
Deux stagiaires issues de cette formation : pour imaginer un scénario
visant à inciter des jeunes à visiter une exposition scientifique
Un jeu transmédia en ligne et dans toute la ville réalisé par Science
Animation
L’implication de deux étudiantes dans la conception du jeu permet d’identifier les bons
ressorts ludiques à activer pour toucher des jeunes. Dans ce cas, les concepteurs
jouent également un rôle de prescripteurs très important
Il est important de bien cerner identifier les compétences du public cible impliqué, afin
de lui permettre de s’investir au mieux sans être mis dans une situation délicate
10
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
E. Développer
1. Définition
La démarche Living Lab s’exprime également dans l’accompagnement et la
valorisation de projets initiés par divers acteurs (artistes, designers, développeurs,
chercheurs, étudiants etc.). Science Animation intervient en faisant bénéficier ces
partenaires de son expertise en médiation et de son réseau. Ceci permet à des dispositifs
d’intégrer une réelle approche de culture scientifique.
Si la méthode d’accompagnement de projet a fait ses preuves il convient de mettre
en place ou de consolider des canaux de diffusion permettant de toucher un plus grand
nombre de partenaires potentiels et de repérer ceux qui sont les plus susceptibles d’entrer
dans une telle démarche. Une réelle approche prospective auprès des écoles d’audiovisuel,
de design, d’architecture, de multimédia par exemple, ainsi que des acteurs indépendants
doit être mise en œuvre.
Le Bac à Sable @ScienceAnim : améliorer et transformer l’existant
http://inmediats.fr/quand-pedagogie-et-numerique-se-rencontrent-autour-dun-bac-a-sable/
Reproduction d’un dispositif open source : pour façonner des paysages
avec du sable et voir la topographie d’un paysage
Des scénarios de médiation à imaginer : pour transmettre des savoirs
Intégrer de nouveaux partenaires : pour concevoir ensemble ces
scénarios et les développer
Dispositif physique existant : donne un cadre, facilite l’appropriation
Technologie numérique adaptable : permet un grand degré de liberté dans
l’imagination de nouveaux usages
Un dispositif idéal pour initier une démarche de co-construction avec des partenaires peu
familiers de cette approche
Une telle démarche de co-construction implique de clarifier dès le départ avec les
participants les questions de propriété intellectuelle des nouveaux produits ainsi réalisés
11
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
2. Exemple
F. Evaluation scientifique
1. Définition
En parallèle de ces différentes actions, la démarche Living Lab implique un regard
critique permanent et une mise en perspective des actions menées. C’est pourquoi des
partenariats avec des laboratoires de recherche en science de l’éducation, information et
communication, et études des publics ont été initiés en 2013.
Ainsi, des chercheurs sont amenés à « utiliser » les dispositifs proposés pour mener des
études sur les problématiques qui leur importent. Si un dialogue constant et une mise à
disposition de l’ensemble des ressources du projet sont mis en œuvre pour faciliter le travail
des chercheurs, la démarche implique également une totale liberté du chercheur dans le
choix du sujet à traiter et la mise en œuvre de l’évaluation.
La démarche Living Lab a tout à gagner à devenir, elle-même, un sujet d’étude et
d’analyse. Comme tout process innovant, il est en effet important d’entreprendre des
analyses critiques dès le démarrage afin de bénéficier de retours réflexifs qui viendront
eux-mêmes alimenter les évolutions à venir de cette démarche. Ils garantissent le maintien
d’un haut niveau d’exigence au regard des objectifs fixés.
Cependant, pour que les chercheurs puissent s’approprier les nouvelles offres, il est
important de communiquer sur les projets le plus en amont possible (i.e. dès « l’idée » de
projet) notamment pour laisser la plus grande marge de manœuvre possible quant à la
définition du contour du sujet. Mais également pour permettre au « temps de la recherche »
« Plante et lumière » : un projet développé dans un FabLab qui intègre une exposition
http://science-animation.tumblr.com/post/45919077913/
Le projet d’un étudiant au FabLab : développer une plante numérique.
Une rencontre avec Science Animation : au moment où l’association
souhaitait travailler sur la biodiversité.
Un accompagnement : pour finaliser le dispositif et le mettre en valeur.
L’intégration du dispositif dans une exposition plus globale.
Le croisement de plusieurs acteurs, couplé à la présence d’un FabLab, a permis
l’émergence d’un projet d’envergure bénéfique à tous
Ce projet s’est monté grâce à une convergence d’intérêts. Il convient de communiquer
très en amont des projets afin d’identifier ces convergences suffisamment tôt.
Par ailleurs, il est important de mettre en place d’une convention garantissant les
droits et rôles de chacun.
12
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
(définition de sujet, recherche de financements, recrutement de collaborateurs, doctorants,
post-doctorants, étudiants) de se déployer tout en trouvant un terrain de croisement avec le
« temps de la médiation » (idée du projet, recherche de partenaires, de financements,
échéances et contraintes de rendu).
Se positionner comme « terrain de recherche » permet également de contribuer à
l’accroissement et au partage des connaissances sur les moyens et process liés à la
démarche Living Lab : partage des connaissances et des compétences, processus d’auto-
apprentissage, phénomènes d’implication et d’inclusion, développement et appropriation des
technologies liées au numérique, mutation des centres de sciences, captation de nouveaux
publics, etc.
2. Exemple
Un mémoire de master sur une exposition
http://science-animation.tumblr.com/post/55250032054/
Une exposition interactive sur la biodiversité alliant panneaux,
manip’ interactives et dispositifs numériques.
Un étudiant en master 1 Information-Communication désireux
de travailler sur des dispositifs de médiation
Un travail de recherche : « L’exposition scientifique – enjeux des
dispositifs de médiation : du panneau au numérique interactif »
L’exposition devient un objet d’étude. Un travail de recherche indépendant
apporte un regard critique et complète efficacement l’évaluation interne
Les résultats issus de ce genre de travaux peuvent parfois être très critiques ; Il
convient de s’y préparer pour les accepter, et ne pas être tenté d’interférer avec
les choix des chercheurs
13
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
G. Récapitulatif
Investissement
Type de participation
Expertise demandée au public
Durée Récurrence Nbre de
personnes impliquées
Motivation public Statut du visiteur
Tester un prototype
non De 1h à 3h 1 fois Nouveauté
Privilège (être le premier à) Donner son avis
End user - utilisateur
Contribuer non 5min à … 1 fois
Donner son avis Faire partie de
Contributeur
Fournir des données
Plutôt non (dépendant du protocole de recherche)
1h 1 fois ou plus selon le protocole
Aider la recherche Apprendre en faisant
Contributeur - partenaire
Co-construire oui 2h à 6h élevée
Etre traité en « professionnel » Découvrir un environnement professionnel Participer à un projet pro
Acteur -partenaire
Développer oui 6h élevée Mener son projet – être soutenu et
accompagné
Acteur - partenaire
Evaluation
Tableau 1 : Catégorisation des différentes dimensions de la démarche Living Lab. En relation avec l’expertise attendue des publics cibles, leur investissement et leur motivation, ainsi qu’avec le nombre de publics mobilisables sur une action donnée.
14
La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
III. Matérialiser la démarche
A. Constat
L’ensemble des composantes de la démarche Living Lab (qu’on la nomme Living
Lab, MédiaLab, CityLab, HackLab …)16 si elle est partagée par les professionnels,
notamment du numérique et de l’innovation ouverte, est encore méconnue d’un « grand
public » plus habitué à une attitude de « consommateur de dispositifs culturels aboutis » qu’à
une démarche de « collaborateur de dispositifs en devenir ».
Il convient, dans toute offre « Living Lab », de prendre en compte les habitudes
ancrées du public vis-à-vis de dispositifs (produits, services) culturels scientifiques :
- Se voir proposer des dispositifs qui fonctionnent techniquement en toute circonstance,
qui délivrent un contenu rigoureux et explicité.
- Ne pas être sollicité pour donner son opinion.
- Ne pas voir son opinion, quand elle est exprimée (livre d’or, plainte auprès des
personnels présent ou par voie électronique...), prise en compte, ou alors dans des
délais non perceptibles.
- Etre sollicité uniquement comme artifice didactique (par exemple : « que pensez-vous
de... » dans le cadre d’un discours de médiation pour rendre le public actif, cependant
l’avis ou la connaissance exprimés n’ont pas de valeur en soi).
Ainsi, ce référentiel des publics va conditionner un certain nombre de réactions vis-à-
vis d’une proposition de type Living Lab si elle n’est pas suffisamment explicitée.
16 « L’Europe des media labs », Magasine mcd (Musiques et Cultures Digitales), n°62, mars-avril-mail 2011
‘‘Ça ne marche pas, viens, on s’en va !
‘‘ Non, je ne vous laisse pas mes coordonnées, je ne veux pas recevoir d’offre commerciale.
‘‘ Pourquoi vous me
demandez ça ? Qu’est
ce que vous allez en
faire ?
‘‘ Qu’est-ce que j’imagine comme autre usage pour ce dispositif ?... Ben… j’en sais rien.
‘‘ C’est quoi ce truc ? Ça sert à rien.
‘‘ On n’apprend rien avec
ce dispositif
‘‘ C’est moche.
‘‘ Comment améliorer
ce dispositif ? Il
faudrait faire un
mapping interactif 3D
holographique sur le Capitole
avec aussi un spectacle avec
30 000 danseurs et un concert de
Daft Punk, et une appli pour tablette et
smarphone qui permettrait aux utilisateurs de
se connecter en temps réel et comme ça leur déplacements pourraient s’afficher en temps
réel. Et puis des lapi ns r ose s qui gam bader aient dans toute la ville
‘‘ Oui, oui bien sûr, mais je n’ai
pas le temps, je repasserai plus
tard…. Ou pas
‘‘ Non, je ne vous
donne pas mon âge.
‘‘ J’y comprend rien, c’est pas pour moi.
Figure 2 : Exemples de réactions négatives des publics vis-à-vis de dispositifs « Living Lab »
Réactions observées à différentes reprises lors de test Living Lab menés en 2013 par Science Animation. Pour plus de détails :
http://inmediats.fr/on-a-teste-le-living-lab-dans-un-festival-des-sciences/ et http://science-
animation.tumblr.com/post/65611682883/
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La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
Les publics acquis17 des offres de culture scientifique notamment peuvent s’avérer
extrêmement critiques vis-à-vis d’une offre qui diffère trop des standards auxquels ils sont
habitués (expositions, animations, visites...). Nous avons constaté à plusieurs reprises leur
difficulté à comprendre que ce qui leur était présenté était en cours de réalisation (non
finalisé), et ce malgré un discours rodé et répété de médiateurs présents. Ce constat s’est
avéré particulièrement frappant dans les situations où l’ensemble du contexte environnant
était du domaine de la culture scientifique. Ainsi, lors d’un évènement identifié comme de
culture scientifique (festivals de science), avec des dispositifs matériels et techniques
professionnels, une grande partie du public n’arrive pas à concevoir que le contenu des
dispositifs puisse ne pas être abouti, et qu’il s’agit là de tester par exemple le graphisme ou
l’ergonomie, avant une intégration de contenus scientifiques prévue plus tard dans le projet.
En revanche, certains évènementiels se sont avérés beaucoup plus propices à la
démarche. C’est le cas quand le contexte est celui de l’innovation, de la découverte ou du
jeu. En effet, le référentiel est ici différent, et les publics sont davantage prédisposés à entrer
dans une démarche contributive. Il en va de même pour tout dispositif touchant les publics
dans leur espace privé/personnel (contribution en ligne par exemple).
B. Un accompagnement dédié
Un certain nombre de réponses peuvent être apportées pour favoriser une
appropriation du concept de Living Lab par les publics. Cette appropriation réalisée, il
s’avère en effet que la démarche remporte un réel succès auprès des publics et que les
objectifs fixés puissent ainsi être atteints.
Il s’agit de donner des clefs de compréhension de la démarche aux publics cibles de façon
explicite et conviviale tout au long de leur participation. Ces réponses peuvent être
organisées en trois catégories complémentaires :
- La signalétique
- L’accompagnement humain
- La mise en scène
1. Signalétique
L’enjeu est de permettre une compréhension lors de la première rencontre avec un
dispositif Living Lab et une reconnaissance immédiate lors de prochaines occurrences. Et
ce, quelque soit le dispositif présenté (jeu vidéo, manip interactive, table tactile, clip, site web
etc.).
La signalétique mise en place doit répondre à un certain nombre de critères :
- Immédiatement identifiable
- Lisible à différentes échelles ou tailles
- Utilisable dans des contextes graphiques différents
- Utilisable aussi bien en ligne que sur site
17 Public acquis : habitués qui sont satisfait des produits proposés. Source :
http://fr.slideshare.net/educationpyreneesvivantes/museum-publics
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La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
- Renvoyer à certaines notions propre au Living Lab : prototyper / tester / réajuster /
critiquer / faire évoluer / work in progress.
- Rendre compte de l’état d’avancement du dispositif
Nous avons imaginé un pictogramme pour signaler les dispositifs. C’est un symbole de
cocotte-minute qui renvoie à la fois à un objet quotidien connu, et à deux métaphores : la
recette de cuisine en cours d’élaboration et l’ébullition des idées. Pour renforcer le message,
un texte « work in progress » a été ajouté et le pictogramme décliné en plusieurs couleurs
(reprenant le code couleur des feux de signalisation) pour signifier les différentes étapes de
finalisation d’un dispositif.
En complément, un panneau explicatif reprend les éléments de signalétique en les
explicitant. Ce panneau a été conçu en prenant en compte les retours des publics sur les
premiers tests pour y apporter des réponses.
Remarque participant Réponse apportée
« Ça ne marche pas » « C’est moche » « Ça manque de contenus »
- Insister sur la notion de prototype (« sortent tout juste de l’atelier », « prototype », « début de réalisation », « test », « recette en cours », « work in progress »). - Utiliser de nombreux synonymes, ne pas hésiter à répéter les mots clefs. - Prévenir, expliquer pourquoi, et annoncer les améliorations à venir.
« Je n’ai pas d’idée pour améliorer le dispositif »
Inciter, solliciter, montrer comment participer (« dire ce qui ne va pas », « donner son avis » etc.).
« Je ne veux pas donner d’informations personnelles »
Mettre en avant l’aspect recherche et ainsi la caution de la déontologie scientifique (« labo ouvert », « évaluation », « chercheurs »).
« Ça ne s’adresse pas à moi » - Un pictogramme qui rappelle un objet quotidien. - Un vocabulaire accessible pour tous. - Ne pas utiliser le terme Living Lab (peu connu du public, qui peut avoir un effet « excluant »)
« On s’en va » « Je reviendrais plus tard »
- Design attractif, coloré. - Utiliser des verbes à l’impératif qui impliquent. - Jouer sur la responsabilité (« on compte sur vous »).
- Encourager la contribution à distance à travers un maximum d’outils (mail, réseaux sociaux).
Figure 3 : Pictogrammes réalisés par Science Animation pour signaliser les dispositifs conçus dans une démarche Living
Lab et leur état d’avancement.
Tableau 2 : Eléments de réflexion, issus des retours des publics vis-à-vis de dispositifs de type Living Lab.
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La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
La démarche Living Lab s’exprime dans des contextes parfois très différents :
exposition, évènement culturel (scientifique ou non), établissement scolaire, université, en
ligne (vidéo, jeu, site web). Elle revêt aussi, du point de vue des participants, de nombreux
aspects : tester, contribuer, fournir des données, co-construire, développer. Sans oublier
l’évaluation inhérente. Le panneau explicatif doit donc aborder tous ces aspects, de façon
lisible, pour être utilisé dans les différents contextes.
Attention c’est encore chaud !
Les dispositifs sortent tout juste de l’atelier.
Une idée, un début de réalisation… et voici un prototype qui demande encore un peu de mijotage, de
tests, de critiques, de corrections…
La recette est en cours d’élaboration : certains prototypes peuvent ne pas fonctionner correctement.
Mais tous les bugs seront vite corrigés ;-)
Devenez testeur et lâchez votre esprit critique !
On compte sur vous : expérimentez, critiquez, donnez-nous votre avis
… en direct auprès d’un médiateur
… par mail : [email protected]
… ou via les réseaux sociaux @scienceanim ou ScienceAnimation
Un labo ouvert
Certains dispositifs sont évalués par des chercheurs : si vous avez quelques toutes petites minutes, ils
seront ravis de vous poser des questions !
WORK IN PROGRESS
REAJUSTER
DISPOSITIF EN COURS FAIRE EVOLUER
Figure 4 : Contenu du panneau de description de la démarche Living Lab pour les publics.
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La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
2. Accompagnement humain
A l’exception des dispositifs exclusivement en ligne, la mise en présence d’un
dispositif de type Living Lab avec des participants ne peut se passer de médiation. Cela
implique que tout participant doit, à un moment ou un autre du process, bénéficier d’une
discussion avec le(s) porteur(s) du projet, son(ses) concepteur(s), évaluateur(s) ou un
médiateur dédié ayant une parfaite connaissance à la fois du projet concerné et de la
démarche Living Lab.
Selon les types d’offres proposées et les objectifs à atteindre (recueillir des propositions, des
critiques...), ces personnes devront en outre être en mesure de favoriser au maximum les
retours du public en mettant en œuvre des méthodes d’entretien semi-dirigé ou de
créativité selon les cas.
3. Mise en scène
Outre la nécessité de prévoir la présence d’une ou plusieurs personnes en continu tout au
long de la présentation du dispositif, cela implique d’autres contraintes, notamment en
termes d’organisation d’espace autour du dispositif. Un participant donné ne devrait pas
pouvoir accéder au prototype sans accompagnement et explications. Cependant, les
participants doivent également comprendre qu’ils sont les bienvenus, et avoir envie de
participer. Ainsi l’organisation de l’espace doit répondre aux critères suivants :
- Ne pas donner à voir le dispositif dans son intégralité, en particulier l’interface
interactive quand elle existe, sans accompagnement et explications.
- Etre suffisamment convivial et attractif pour donner envie d’en savoir plus.
- Avoir un espace relativement intimiste pour que les participants se sentent libres de
s’exprimer sans être jugés par d’autres publics (personnes de passage par exemple).
- Eviter de renvoyer à des situations connues de « consommation de culture
scientifique ».
Une scénographie spécifique doit donc être prévue, en particulier pour les situations de
test de prototype (§A) et de participation à un protocole de recherche (§C).
C’est en ce sens que nous avons conçue l’exposition « Innovez ! », en prenant en compte
cet ensemble de critères : un design intime et accueillant, un graphisme inspiré de la
culture geek. Itinérante et très modulable elle s’adapte à de nombreux espaces : hall
d’accueil, parc d’exposition, cafétéria, bibliothèque, espace de convivialité en les
transformant du jour au lendemain en espaces de test, d’expérimentation, de créativité et
d’innovation.
Figure 5 : Représentation des modules « Innovation » et « Créativité » de l’exposition « Innovez ! ».
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La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
Dans les situations où l’exposition n’est pas installée, il convient tout de même de
respecter les critères d’un espace Living Lab :
- En utilisant par exemple des écrans de petite dimension et en les orientant de façon
à ce que seul l’usager-testeur y accède.
- En matérialisant différentes zones (test, entretien/discussion, espace de
brainstorming) à partir de mobilier existant.
- En scénographiant l’espace avec des chevalets, paperboards et les panneaux
explicatifs « cocotte minute », en disposant post-it, feutres, questionnaires et
collations sur les tables.
Pour les situations de co-création et de développement, c’est le contexte professionnel
(bureau, atelier, salle de réunion) qui joue ce rôle. Même si, parfois, au cours du projet, et
selon les opportunités, l’exposition « Innovez ! » pourra être utilisée comme salle de réunion
et de brainstorming par l’équipe projet.
4. Une communication en ligne cohérente
L’ensemble de ces éléments (signalétique, médiation humaine ou mise en scène) doit
être cohérent avec la communication, notamment en ligne, de la structure qui porte la
démarche Living Lab. Il ne s’agit plus d’inciter un « grand public » vague et indifférencié à se
rendre à une exposition ou une conférence. Au contraire, chacun, individuellement, doit
pouvoir rapidement entrer en relation avec des membres de la structure pour participer à un
projet, bénéficier d’un accompagnement, être au courant des projets qui l’intéressent, etc.
La communication doit se faire personnelle, différenciée et bilatérale. Ceci implique
un changement dans les modes de communication des structures vers leurs publics. Ainsi,
une communication institutionnelle (si elle doit continuer d’exister pour satisfaire d’autres
besoins) doit être accompagnée de nouveaux modes de relations aux publics, centrés sur
l’individu et la discussion. Chaque membre de la structure portant le projet est ainsi incité
à participer à la communication en lien avec le projet Living Lab, en son nom propre :
répondre à des questions, accompagner des projets, animer sa propre communauté devient
une partie des missions de chacun. Il est également important d’impliquer les différents
Figure 6 : Présentation du « Bac à sable », de « Sonotown » et de « Termitia » durant le festival Novela.
(Tréteau, tableau noir, écriture cursive à la main, stickers).
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La démarche Living Lab dans un centre de sciences – Science Animation – Février 2014
acteurs de la communication du centre de science (chargé de communication, community
manager...) afin qu’ils puissent répondre aux questions et solliciter les communautés.
IV. Les lieux d’expression de la démarche
Plus qu’un lieu, le Living Lab est à envisager comme une démarche. Cette démarche,
se doit cependant d’être en partie matérialisée par des lieux identifiés (et identifiables par les
publics) pour permettre un meilleur ancrage dans les usages et les mentalités. Ce(s)
lieu(x) doivent permettre de mettre en œuvre tout ou partie de la démarche : rencontres des
acteurs impliqués, lieux d’émergence et de réalisation de projets, atelier, etc… Ce ne sont
pas des lieux de consommation culturelle. Les visiteurs de ces lieux y viennent en tant
qu’acteurs d’un projet donné, en situation de responsabilité. Les conditions d’accès,
l’organisation de l’espace et du fonctionnement, l’accueil… tout doit être pensé selon les
axes d’implication et de responsabilisation tout en gardant une certaine convivialité et une
ouverture pour favoriser l’implication de nouveaux acteurs.
Ces lieux dédiés viennent s’ajouter aux universités, établissements scolaires et
d’enseignement supérieur, laboratoire de recherche, entreprises, FabLabs et ateliers... qui
sont d’autres lieux de travail en mode « Living Lab ».
Enfin, en ce qui concerne la région Midi-Pyrénées, l’ensemble des projets et
initiatives, quel que soit leur lieu de conception, réalisation ou diffusion, seront rassemblés
au sein d’une même plateforme web en cours de construction, dont la vocation est
d’ajouter une lisibilité supplémentaire et de favoriser les croisements entre les différents
acteurs concernés.
V. Conclusion
La démarche de Living Lab est multiforme et l’année 2013 nous a permis de formaliser
une méthodologie commune pour chaque approche :
Démonstrations, tests d'ergonomie et d'usage de technologies et services,
Contribution aux contenus de dispositifs,
Participation numérique du public à un protocole de recherche ou d'étude prospective,
Participation à des ateliers-projets et créations,
Appui au développement d'outils numériques culturels et éducatifs.
Nous avons adopté une démarche, une signalétique et une méthodologie commune
d’évaluation des dispositifs.