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Découvrez dans cet extrait de la publication "Un jour, un territoire" toutes les propositions 2013-2014 des groupes Passerelle du Conseil de développement de Loire-Atlantique. Cette publication offre un survol des activités et des thèmes de débat couverts cette année 2013-2014. Elle permet également de dévoiler les propositions des groupes de réflexion Passerelle. Les diffuser le plus largement possible sur le territoire est l’affaire de toutes et tous. cdla.loire-atlantique.fr

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Ce document est un EXTRAIT de la publication 2014 du CDLA. Pour obtenir la version complète, commandez votre exem-plaire sur notre blog.

6Un jour, un territoire

CARNET DEVOYAGE

Après trois années de survol de l’ave-nir de la Loire-Atlantique en 2030, nombreuses étaient les destinations qui s’offraient à nous. Nous avons ainsi décidé de faire un vol piqué sur la jeunesse et l’innovation.

La jeunesse, car elle est rassembleuse, c’est la seule tranche d’âge commune à toutes les générations, que l’on soit parent, grand-parent ou jeune, sur le papier ou dans la tête. Nous sommes tous passés par là et tout citoyen aura le privilège d’expérimenter cette jeu-nesse.

D’une part, s’intéresser à la jeunesse donne cet espace-temps nécessaire aux jeunes générations pour s’interro-ger, rêver leur avenir, découvrir les possibilités existantes et surtout imagi-ner celles à construire. Inviter à la réflexion prospective les jeunes leur permet de déposer leurs bagages durant quelques moments privilégiés ; pour expérimenter un temps-long en résonance avec l’embouteillage des temps-courts qui jalonnent la vie, telles les valses imprévisibles des scooters, vélos et autres tuk-tuk dans les rues d’Hanoi ou de Mumbai. Et de facto, s’intéresser à la jeunesse, c’est s’inté-resser à demain.

D’autre part, inviter les générations qui les ont précédés les jeunes d’au-jourd’hui à s’interroger sur les enjeux

de notre avenir collectif permet cette mise en perspective temporelle, néces-saire à une réflexion éclairée. Regarder d’où l’on vient nous évite sûrement de nous engouffrer tête baissée dans quelques ruelles sans issue. Cette occasion permet aussi d’embarquer les participants vers un exercice d’ouver-ture, d’imagination, en tentant d’envi-sager quel jeune nous aurions été, si, par un coup d’accélérateur spatio-tem-porel, nous nous étions retrouvés pro-jetés à quelques décennies d’ici, dans une vidéo de fiction design.

Cet aller-retour intergénérationnel contribue à la construction d’une vision prospective, partagée, à 360 degrés.

Et c’est ainsi, intuitivement, naturelle-ment, que l’innovation s’est imposée comme second thème complémentaire à celui de la jeunesse… En effet, une fois la distribution des rôles arrêtée, il ne nous restait qu’à imaginer l’histoire et les décors. En cela, l’innovation sus-cite le prototypage, autorise l’explora-tion nécessaire pour se projeter ensemble dans l’avenir. L’innovation au sens large : l’innovation technologique, l’innovation sociale concourant à l’inno-vation sociétale. S’intéresser aux avan-cées d’aujourd’hui permet de dessiner une ébauche de la réalité de demain, tout au moins de pister quelques signaux faibles, qui se révèleront être pour certains des éclaireurs des modi-fications de fonds de notre société, telle qu’on la connaît aujourd’hui.

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2Un jour, un territoire

LE SOMMAIRE

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R e s t e z g r o u p é s !

EXCURSIONS HORS-PISTE•Circuit Découverte:Innovationetdéveloppementdurable

•Circuit Panoramique :Expérimen-tationsocialeenLoire-Atlantique

• Itinéraire Exploratoire :Compé-tences:levierpouruneintelligencecollectivedeterritoire?

•Évasion aérienne : Quellepriseencompteduregardducitoyendansl’aménagementdesonterritoire,particulièrementenmilieurural?

•Régate :toutes voiles dehors !Lesjeunesenvulnérabilité

•Le Rallye des entrepreneurs : Parenthèsematinale

•Le Québec, en visite !

Sortez des sent iers battus !

ÇA VALAIT LE DÉTOUR•L'innovation est dans le pré•Ancenis, terre de liens•Symbiose, incubateur de talents•Le bonheur est au Sablier

RÉSERVEZ VOS BILLETSP o u r l ’ a n n é e p r o c h a i n e

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60Un jour, un territoire

EXCURSIONSHORS-PISTES

Restez groupés !

Comment ne pas céder à la tentation de s’aventurer sur des voies hors-pistes qui nous conduisent à l’avenir que l’on souhaite pour la Loire-Atlantique ? À la croisée des chemins citoyens et au fil des mois, une compétence collective a émergé de ces ren-contres entre designers, médecins, professionnels de l’insertion professionnelle, prési-dents d’association, chefs d’entreprise, référents jeunesse ou autres acteurs de notre territoire. Les participants aux groupes de réflexion 2013-2014 vous dévoilent désor-mais leurs travaux. Choisissez, dans ce chapitre, parmi sept circuits ou parcourez-les tous ! Franchissez tour à tour les passerelles qui vous mèneront aux expérimentations sociales de demain, aux compétences collectives, à un aménagement partagé de terri-toire ou encore à une jeunesse outillée sur la voie de l’autonomie. Et des propositions, les participants des groupes n’en manquent pas ! Sur terre, en mer ou en vol, il y en a pour tous types d'aventuriers. • CircuitDécouverte - innovation et développement durable : paradoxe ou opportu-

nités pour la cohésion du territoire ?• Circuitpanoramique - expérimentation sociale en Loire-Atlantique• Itinéraireexploratoire - compétences, levier d’une intelligence collective de ter-

ritoire• Évasionaérienne - urbanisme collaboratif : quelle prise en compte du regard du

citoyen dans l’aménagement de son territoire, particulièrement en milieu rural ?• Régate,toutesvoilesdehors – comment favoriser l’autonomie de la jeunesse en

Loire-Atlantique ?• Rallyedesentrepreneurs – sur la voie du financement participatif• LeQuébec,envisite – un vol direct entre Québec et Nantes pour découvrir une

expérimentation sociale en pédiatrie

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Ce premier groupe Passerelle s’est donné une mission : baliser un chemin de randonnée pour le grand public, sur un terrain déjà défriché par la plupart des professionnels. Les participants se sont rencontrés au camp de base pour y définir en détail leur mission et choisir l’équipement nécessaire. Ils ont alors établi le manuel du parfait guide accompagnateur de l’itinéraire du GR-IDD (Grande Randonnée de l’Inno-vation et du Développement Durable).

La philosophie qu’ils ont adoptée est simple. Elle s’inspire de la vocation même d’un développement intégré de territoire durable : mieux-être et vivre ensemble, plutôt qu’avoir toujours plus au détriment des liens sociaux et de l’environnement. Et pour y parvenir, l’innovation, quelle qu’elle soit, est pen-sée comme un équipement incontour-nable pour favoriser l’ancrage des pratiques. Munis de cet équipement, les participants ont tracé, le temps de

cinq demi-journées d’échanges, l’itiné-raire en y plantant des balises du scé-nario d’un avenir « merveilleux ». Ils se sont alors projetés dans une Loire-Atlantique, repartant de principes ins-pirés d’une économie bleue ou encore d’une économie circulaire (voir enca-dré : Une économie qui annonce la couleur). Le scénario propose ainsi différentes pistes pour bâtir la Loire-Atlantique rêvée de demain.

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CIRCUITDÉCOUVERTE

La prise en compte de l’environnement dans les sphères économique et sociétale s’opère maintenant depuis plusieurs années. Les démarches pour prévenir les conflits d’usages, qu’ils soient spatiaux, sociaux ou politiques entraînent pourtant des incompréhensions. En parallèle, technologie et progrès qui en découlent (biomatériaux, nanotechnologies, énergies renouvelables… ) rendent possible la mise en œuvre de nouvelles solutions en faveur d’une économie intégrant le bien-être des populations (sobriété énergétique, décarbonation, bioéconomie, solidarités…). Le poids accordé à l’innovation pour favoriser, à long terme, le développement durable du territoire s’en trouve renforcé. Et c’est cette idée-là qu’a souhaité explorer le groupe Passerelle. Demain, l’attractivité de notre terri-toire ne dépendrait-elle pas de la manière dont les acteurs auront su déployer une démarche intégrée ? Celle-ci fait appel à une plus large appropriation collective des enjeux environnementaux, ainsi qu’à des arbitrages en matière de politiques publiques. Innovation et développement durable sont deux termes qui reflètent des réalités, des acteurs, des projets et des sensibilités parfois très différentes selon les territoires. L’articulation entre les deux notions est-elle, à ce point, paradoxale sur notre territoire, ou, au contraire, source d’opportunités ? C'est ce que vous propose de découvrir le groupe.

Innovation et développement durable : paradoxe ou opportunités pour la cohésion du territoire ?

E N D I R E C T D U G R O U P E

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L’innovation induit une évolution plus ou moins importante dans les pra-tiques et les relations entre territoires. À ce titre, elle peut se révéler utile pour ancrer les pratiques de développement durable dans le quotidien des acteurs et apporter de la plus-value sociétale. La notion de progrès est essentielle, mais encore faut-il ne plus la réduire uniquement à l’innovation technolo-gique. L’équilibre entre différentes formes d’innovation vient renforcer les possibilités de changement en répon-dant à des besoins de société (loge-ment, santé, pauvreté…). Si le dévelop-pement durable peut être un levier pour favoriser l’innovation sur les ter-ritoires, la réciproque est également vraie. C’est sous ce second angle que le groupe a choisi de définir son ordre de mission pour baliser le sentier.

Le manuel du guide accompagnateur, telle une boussole, s’appuie sur quatre règles essentielles :

1. Mettre en confiance les randon-neurs, ou comment déployer un pro-cessus ouvert et transversal d’innova-tion pour un territoire équitable et éco-conçu.2. Assurer le mieux-être du randon-neur, ou comment satisfaire les besoins en innovation pour parvenir à déployer ce processus. 3. Découvrir le parcours du GR-IDD et ses balises, ou comment illustrer l’idée d’espaces de fertilisations croisées.4. Éclairer le GR-IDD ou comment accroitre la visibilité des innovations pour en favoriser l’appropriation et l’essaimage.

// Si l’environnement constitue la racine du développement durable, le social en est le pivot //

Bleue!Grise, rouge, verte…puis bleue, dernière couleur à la mode pour désigner une économie s’inspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels pour parvenir notamment à une gestion des déchets évitant des pollutions irréversibles.

Circulaire!Découpler la croissance économique de l’épuisement des ressources naturelles, c’est ce que cherche à faire l’économie circulaire. Par quels moyens ? La décar-bonation, la dématérialisation, l’optimisa-tion des flux d’énergie et de matière, de nouvelles logiques de coopération et de consommation…

Collaborative!Et puis, enfin l’économie collaborative, c’est celle qui repose sur des principes de production de valeurs en commun et de nouvelles formes d’organisation des relations entre acteurs. En savoir plus dans le Tendances n°29 sur la consommation collaborative p. 22.

L’innovation devrait-elle à tout prix se concentrer sur des besoins physiologiques ou de sécurité plutôt que proposer des solutions améliorant l’épanouissement personnel des individus ? Maslow a hiérarchisé les besoins des individus sur une pyramide de cinq niveaux (de la survie à l’accomplissement) en précisant que les niveaux supérieurs ne seraient ressentis que lorsque ceux d’ordre inférieur seront satisfaits. Une socialisation et une estime de soi renforcée, ou encore un sentiment d’accomplissement plus important des individus pourraient participer au mieux-être de tous en Loire-Atlantique. Face à la diversité des citoyens de notre territoire, faut-il n’encourager l’innovation que pour des besoins de base ?

Endirectdesdébats:l’innovationfaceàunepyramideterritorialedesbesoins

Uneéconomiequiannoncelacouleur

62Un jour, un territoire

Innovation et développement durable : paradoxe ou opportunités pour la cohésion du territoire ?

BIENVENUE AU CAMP DE BASE

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Repères:

Le citoyen, activateur des principes d’innovation et de développement durable

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Le fait d’élargir l’innovation à un ensemble de progrès ou de ruptures de natures différentes et en provenance d’acteurs variés n’est pas neutre. Cela sous-entend que le phénomène de concentration spatiale des activités innovantes sur un territoire plutôt urbain, particulièrement observé dans le cadre de l’innovation technologique, ne se vérifiera pas systématiquement dans le cas d’innovations sociales. Après tout, l’innovation se trouve là où est le citoyen donc sur l’ensemble des 221 communes de Loire-Atlantique.Le groupe écarte ainsi l’idée qu’innova-tion et développement durable soient deux notions paradoxales pour la cohé-sion de la Loire-Atlantique et préfère aborder l’interaction entre ces deux concepts comme une source d’opportu-nités, de fertilisations croisées pour notre territoire.

SoutenabilitéC’est tout faire pour léguer aux généra-tions suivantes suffisamment de res-sources pour leur assurer un niveau de bien-être au moins équivalent au nôtre.

DécarbonationC’est l’ensemble des techniques et mesures permettant de réduire la teneur en carbone du système économique, particulièrement du côté des énergies. On y recherche des alternatives moins émet-trices de dioxyde de carbone CO

2 (énergie

CO2 renouvelable, nucléaire, gaz naturel),

des processus moins énergivores, des modes de production plus sobres (télétra-vail, services).

BioéconomieNéologisme qui désigne les relations entre économie et écologie. En 2013, la Commission européenne a mis en place un « observatoire de la bioéconomie ».

Innovation Développement durable

Besoin, Nécessité

Envie

AnticipationVolonté

Invention et ruptures Progrès

Incrémentation d’idées

Diffusion et transfert Mutualisation et synergies

RéseauGommage des frontières

de la confidentialité

Activités métropolisées

Bon sensCycle de vie des produits

EssaimageSoutenabilité

Solidarité / Cohésion / Social / Pensée globale /

Transversalité

Mailliage cohérent

Espace de fertilisations croisées

Consommateur Usager

Citoyen acteur

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METTRE EN CONfIANCE LE GROUPE DE RANDONNEURSOu comment déployer un processus d’innovation, ouvert et transversal ?

Repères:

64Un jour, un territoire

Co-opétitionLa co-opétition entre acteurs d’un

territoire se traduit par la mutualisation des besoins, des compétences et le

partage d’actions et d’outils entre acteurs différents ou concurrents.

DiversitéCe terme est employé à diverses reprises

dans les propos du groupe dans l’idée d’encourager une diversité à tout point de vue comme valeur sûre de la Loire-Atlantique 2040 : biodiversité, diversité

culturelle, sociale, alimentaire…

En général, quand on parle d’innova-tion technologique, l’objectif premier est celui de la performance écono-mique ou de la rentabilité plutôt que du bien-être commun. Selon le groupe, pour conduire une innovation, qui serait un levier de territoire durable, deux éléments globaux sont à instaurer pour mettre en confiance les porteurs de projets : • l’innovation doit être issue, le plus

souvent, d’une combinaison d’in-novations de différentes natures : innovation des usages, technolo-gique ou encore organisationnelle

• Le processus doit être ouvert à la co-opétition : son efficacité dépen-dra de la diversité des acteurs qui mettront leurs compétences en commun autour de l’usager, qui lui-même sera plus acteur de son territoire.

En découvrir davantage sur l’innovation sociale en Loire-Atlantique : RDV au Circuit panoramique p. 71.

À ces principes, s’ajoute le souhait d’un processus ouvert d’innovation, décom-posé en six étapes :• identification des besoins de terri-

toires, • émergence des idées,• création,• expérimentation,• mise en œuvre,• appropriation et essaimage (de la

proximité à une diffusion plus large).

Dans les pratiques, deux voies incitent à l’émergence d’idées :- en analysant les besoins spécifiques du territoire,- en créant un produit ou un service en rupture et déconnecté de ses besoins,Durant les dernières années, nous avons pu constater que de nombreuses innovations technologiques emprun-taient cette 2e voie, qui a le bénéfice de libérer la créativité. Est-il souhaitable pour la Loire-Atlantique 2040 de ne soutenir que les innovations issues du premier procédé, comme cela est recommandé par le groupe ?

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Endirectdesdébats:

Le terme « attractivité de territoire » doit-il être perpétué dans le modèle de Loire-Atlantique durable ? Fortement utilisé en marketing territorial, il sous-entend que notre territoire fait tout pour être le meilleur… au détriment des voisins. Le mieux-vivre ensemble, c’est aussi faire progresser notre territoire sans malmener les autres

DuPIBauBIB*.CommentdétrônerlePIB,indicateurderichesseparexcellence?

Des démarches sont en cours un peu partout pour basculer d’une évaluation basée sur une valeur ajoutée purement économique à une plus-value englobant ce qui a trait au bien-être de la population, son niveau de satisfac-tion, son équilibre émotionnel…

Lesaviez-vous?En Loire-Atlantique, la chaire développement durable humain et territoire, dirigée par Hélène Combes (École des Mines de Nantes) propose une recherche action « Nouveaux indicateurs de richesse » pour développer un cadre collaboratif d’évaluation et d’usage

En savoir plus : http://www.chaire-dhd-territoires.org/

ConseildegroupeAttention à ne pas évaluer ni trop vite, ni trop souvent.

* PIB : Produit Intérieur Brut ; BIB : Bonheur Intérieur brut

Question de tempsLe temps contraint ne cesse d’augmen-ter. Faut-il freiner la course à la rapidité et adopter les modes de fonctionne-ment des Cittaslow ? L’équilibre entre temps passé au travail, vie privée et temps public est en pleine mutation, et demande de plus en plus de flexibilité au citoyen. Mais, une flexibilité totale des individus contribue-t-elle à leur bien-être ? Jusqu’à quel point doit-on pousser l’idée de flexibilité comme valeur de la Loire-Atlantique 2040 ?Certains pays, notamment scandinaves, proposent plus de souplesse en repen-sant les temps sociaux. Le temps civique a été institué, par exemple en Suède, pour expérimenter des projets personnels en faveur de l’intérêt géné-ral.

éléments de réflexion supplémen-taires dans le Tendance n°31 sur l’école 2.0.

Organisation décloisonnéeLa soutenabilité du territoire sera tra-duite par une organisation territoriale renouvelée propice à la libération de l’innovation sous toutes ses formes grâce à un décloisonnement de ses composantes. Elle aura été repensée dans sa globalité pour tenir compte de chacune et en comprendre les évolu-tions. De nouveaux modes d’habiter les bassins de vie de notre territoire auront émergé en Loire-Atlantique, condui-sant à la multiplication et le maillage de plus petits pôles de proximité concentrant services, commerces, espaces de travail et habitat. L’organisation sera aussi liée à des déplacements multimodaux et une nouvelle économie plus performante : fonctionnelle, collaborative, circulaire… Alors exit le « chacun chez soi », la voiture et la compétition, et place à l’innovation comme fondement d’une Loire-Atlantique en mode durable.

Cette deuxième règle du guide permet d’identifier de nouveaux critères d’attractivité pour la Loire-Atlantique de demain, considérés et reconnus par ses usagers. Pour illustrer pleinement les principes de développement durable, que doit-on attendre de la notion de valeur ajoutée et de richesse de territoire ? Comment l’imagine-t-on ? Elle reposerait sur la manière dont les usagers satisferont, au nom de l’intérêt général, leurs besoins sans malmener leurs voisins et de fait vivront mieux ensemble. Le groupe propose de s’appuyer sur un précis de développement territorial tel qu’il sera enseigné en 2040. Comme une grille de lecture faite par l’usager, vous y découvrirez les valeurs fondamentales véhiculées par la société grâce à des clés de cette « attrac-tivité » revisitée qui pourront être traduites en indicateurs de mesure.

ASSURER LE MIEUX-êTRE DU RANDONNEURComment satisfaire les besoins en innovation pour parvenir à déployer ce processus ?

// Levez le pied avec Cittaslow !Cittaslow est un réseau international de villes qui s’engagent à ralentir le rythme de vie de leurs habitants //

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66Un jour, un territoire

PRÉCIS DE DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL, ÉDITION 2040Ancrer les principes de développement durable dans la réalité des relations sociales, des organisations et des territoires

• Simplicité • Diversité • Autonomie • Proximité • Solidarité • Mobilité • Flexibilité • Évolutivité • Transversalité • Décloisonnement • Collaboratif • Expérimentation

• Souplesse et décloisonne-ment des temps

• Transition énergétique réussie• Place élargie à l’expression

citoyenne• Co-opétition entre acteurs• Système d’apprentissage :

vitrine de territoire• Compétences individuelles et

collectives valorisées• Identité numérique maîtrisée• Montages financiers diversifiés• Identité culturelle partagée

basée sur des valeurs

permise pardes clés

d’attractivité

traduite parune organisation

territoriale renouvelée et décloisonnée

Formesurbainesévolutivesetadaptées aux spécificités de terri-toire :findurègnedu« chacunchezsoi»• Équilibre des espaces : collectif renforcé• Mixité fonctionnelle adaptée aux besoins• Habitat évolutif : diversité des formes d’habitat et bâtiments

positifs• Equipements et services minimum pour chaque bassin de vie• Villes intelligentes / réseaux

Déplacementsmultimodaux:findurègnedel’automobile• Structures et réseaux intégrés• Offres de transports en commun optimisant au maximum

l’utilisation des voies existantes• Pratiques de mobilité collaborative adoptées• Services dédiés aux modes doux

Économiecirculaireperformante:findelasuprématiecarbone• Troisième révolution industrielle et agricole• Economie ancrée dans les bassins de vie• Achats et consommation responsables de proximité• Épargne solidaire pour des actions locales• Entrepreneuriat aux multiples facettes : économie tradition-

nelle, ESS…• Modèles hybrides et complémentaires

Mieux vivre ensemble pour les usagers : une forte soutenabilité de territoire favorisée par l’innovation

Nouvelleapprochedel’organisationterritorialeenimages

SouhaitéeActuelle

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ConsommationPlutôt mieux que plus et ancrée dans les

lieux de vie, fin de l’obsolescence program-mée, produits éco-conçus

ÉnergieÉnergies propres, boucles énergétiques, stockage de

l’électricité, villes intelligentes

FinanceLien humain plus fort dans ces circuits : finance-

ments complémentaires, épargne solidaire, inves-

tissements de proximité, financement participatif

MobilitéPlan intégré multimodal, logistique optimi-

sée du dernier kilomètre, cabotage sur la

Loire, offre de transport collectif élargie,

sortie des centres-villes facilitée

DÉCOUVRIR L’ITINÉRAIRE DU GR-IDD ET SES BALISES

67

Pour que cet itinéraire de GR-IDD ne reste pas à l’état d’esquisse, le groupe a souhaité concentrer ce parcours de découverte sur quelques repères d’avenir et illustrer les espaces de fertilisations croisées émergents. Pour guider les futurs accompagnateurs de cette randonnée, des idées ou expériences possibles ont ainsi été mises en lumière pour passer d’un modèle de réduction d’impact à un modèle de création de valeur positive sociale, économique et environnementale. Retrouvez sur le sentier les différents thèmes au croisement des chemins pour une transition réussie.

Technologies et sciencesIdentité numérique protégée, plateformes

collaboratives, centralisation des services

sur un minimum d’outils par foyer

Page 13: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

Habitat /équipements / infrastructuresEspaces publics multifonctionnels, des lieux construits en fonction et en concertation avec les usagers, favoriser les espaces collectifs comme relais à la multiplication de certains espaces privatisés, immeuble à énergie positive

SantéMeilleure qualité d’alimentation et baisse

des maladies, pollution limitée

SécuritéGestion des risques

CultureAccessible à toutes et à tous,

transmission des traditions (ex : jeux traditionnels),

nouvelles formes de participation artistique

EducationEnjeu central pour tous

AgricultureAgriculture raisonnée, périurbaine, de

précision… Circuits de proximité,

rémunération plus juste des agriculteurs

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Pistes à creuser

IdéesdefertilisationscroiséesetsignauxfaiblesrepéréssurleGR-IDD

• Davantage de « territoires de com-merces équitables 2030 »

• Écoquartier maritime à Nantes ?• Des espaces de coworking en milieu

rural• Du photovoltaïque sur les immeubles

collectifs• Conception de projets urbains adap-

tée à la hauteur des enfants• Voies réservées aux bus et taxis,

ouvertes aux véhicules de covoitu-rage

• Transport de marchandises à bord de navires à voile, autoconstruction associative de bateaux de voile aviron

• Transport LILA avec vélos embar-qués

" Il faut intégrer quatre espoirs tech-nologiques ou grandes bifurcations qui subsistent :

• La « technologie au service de la morale»

• le stockage de l’électricité• la séquestration du carbone• le vecteur hydrogène "

Pierre Radanne Président de l’association 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable). Ancien président de l’ADEME1. Septembre 2012. Extrait –CGDD2 2013, Études et documents n°93, Territoire durable 2030, septembre 2013

Repères

1ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie 2CGDD : Commission Générale au développement durable

Page 14: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

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ÉCLAIRER LE GR-IDDComment accroître la visibilité des innovations pour en favoriser l’appropriation et l’essaimage ?

Laissons un peu d’autonomie aux randonneurs innovateurs ! Facilitons la tâche du guide accompagnateur et concentrons-nous sur l’appropriation des initiatives pour le territoire.

Le groupe s’est finalement penché sur la manière d’accroitre la visibilité des expériences innovantes. Que l’on en parle pour susciter l’envie d’innover ou pour s’approprier des pratiques issues des expérimentations précédentes, parlons-en ! Une réflexion sur la manière d’aborder la communication pour conduire des changements tan-gibles est nécessaire.

Peu importe les choix qui seront faits, le randonneur devra observer deux règles d’or :

• transmettre le plus simplement possible les connaissances et les bonnes pratiques

• inclure les usagers du territoire au cœur des solutions

Les objectifs de communication pour-ront être les suivants :

• Décloisonner les modes de pen-sées

• Agir ensemble pour une transfor-mation sociale et solidaire de notre territoire

• Valoriser plus que culpabiliser• Diffuser les connaissances et

bonnes pratiques

Page 15: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

Insuffler• Mettre en place une cellule de veille et réflexion pour détecter

des besoins spécifiques au territoire• Aller voir ailleurs pour mieux cerner sur ce qui donne la volonté

de créer• Interroger les territoires voisins, éviter de débattre des mêmes

sujets• Apporter des idées nouvelles et les essaimer en Loire-Atlantique• Mettre à jour une banque de données, d’idées, de bonnes

pratiques• Avoir des ambassadeurs de proximité, des relais sur les terri-

toires

Inciter• Casser les idées reçues• Proposer au citoyen des principes de trocs non financiers pour

récompenser après des bonnes actions. Par exemple, des travaux d’économies d’énergies pour son logement contre des titres de transport en commun

• Puiser dans les méthodes d’éducation populaire pour traduire les valeurs en comportements individuels

• Proposer aux citoyens une grille de lecture et d’évaluation du territoire en fonction d’indicateurs présents sur leurs lieux de vie en fonction du niveau de service, équipements de proximité, employabilité… une grille évidemment évolutive

Accompagner• Mettre en place un guichet pour centraliser les multiples sources

de financement sur les territoires pour guider les porteurs de projet dans leurs recherches de financement

• Faire circuler l’information entre les porteurs de projets• Développer des activités de réseautage• Proposer un kit d’implantation d’espaces collectifs de travail

dans les espaces ruraux, incluant des conseils sur les conditions favorables d’implantation, notamment géographique

Mesurer et valoriser les changements• Déployer le baromètre du développement durable des communes

des Pays de la Loire (CIVAM* Pays de la Loire) ou tout autre outil de mesure du changement en traduisant les clés d’attractivité en indicateurs

*CIVAM : Centre d’Initiative et de Valorisation de l’Agriculture et du Milieu rural

70Un jour, un territoire

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Page 16: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

DESIGN fICTION

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La fiction design est un moyen de se projeter dans un futur proche en utilisant comme support des posters, des articles ou des affiches. Ils permettent ainsi de visualiser concrètement les enjeux captés. La présentation de ces artefacts fictifs sert de point de départ à la réflexion. C’est une provocation qui permet de générer de la discussion au cours d’ateliers. Les participants disposent également d'une fiche explica-tive reprenant de manière factuelle les principaux points ou signaux faibles qui ont permis la construction de ces posters, articles ou autres affiches.

72Un jour, un territoire

Page 18: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

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CIRCUITPANORAMIQUELes innovations sociales font référence aux initiatives répondant à un besoin de société pour lequel aucune solu-tion n’a été proposée par les collectivités ou l’économie traditionnelle de marché. C’est en apportant de nouvelles idées que les innovations sociales participent à la soutenabilité de notre territoire. Bon nombre de ces solutions font appel au bon sens et à la créativité, elles replacent l’usager au cœur de son territoire, mais aussi le salarié au cœur de l’entreprise. L’innovation sociale n’est donc pas en soi un nouvel eldorado. Des initiatives instaurant de nouvelles pratiques existent depuis longtemps et fort heureusement ! Il y a encore quelques années, elles étaient pour la plupart éparpillées et méconnues, puisque les innovations de rupture, celles qui bénéficient du plus de visibilité, restent marginales. L’innovation sociale connaît un nouvel élan lui permettant ainsi de se structurer pour être plus visible et soutenir le territoire dans sa volonté d’être plus « durable ». Mais il semble que pour pouvoir sortir de l’anecdote, certains modes de fonctionnement de notre système actuel ne soient pas compatibles avec une innovation sociale libérée. Avant de découvrir leur carnet de voyage, un éclaircissement s’impose : le groupe préfère parler d’expérimentation sociale. Découvrez sans plus attendre pourquoi !

Expérimentation sociale en Loire-Atlantique

Des idées reçues, l’innovation sociale en regorge ! Pour faire connaissance et s’approprier les concepts, les partici-pants à ce groupe Passerelle ont choisi d’en casser certaines. Puis, ils ont organisé, au fil des ateliers, un circuit panoramique d’initiatives de Loire-Atlantique répondant à différents besoins de notre territoire. Pourquoi ce parcours ? Un projet de groupe : celui d’éclairer un chemin dédié à notre ter-ritoire et y proposer collectivement des jalons pour faciliter le déploiement des innovations sociales en Loire-Atlantique. Principal étonnement du groupe : la manière dont ils y sont arri-vés. Dès leur première rencontre, les participants ont eu le réflexe de poser trois axes de réflexion.• Comment sortir définitivement

l’ESS de l’anecdote ? • Comment accroître et valoriser la

participation des jeunes en milieu associatif ?

• Comment prévenir les effets néga-tifs des initiatives difficiles à antici-per ?

À mi-parcours, leur démarche en trois points leur a semblé se profiler comme un chemin balisé et cloisonné. Or, le décloisonnement entre les idées, les acteurs et les territoires est de mise lorsque l’on parle d’innovation sociale. Changement de cap : pour repartir vers une aventure hors-piste comme envi-sagé au départ ; sans pour autant faire table rase des étapes précédentes. Les exemples d’initiatives détectées et les discussions déjà amorcées ont permis d’établir une vision globale. Le groupe Passerelle revient de son voyage avec des propositions pour pérenniser les innovations sociales, démultiplier le nombre d’innovateurs et les aider à changer d’échelle en Loire-Atlantique et ailleurs pour passer de micro-actions à un effet de grappe.

Nos objectifs partagésLes échanges au sein du groupe Passerelle ont été l’occasion de pous-ser plus loin nos réflexions individuelles et de dépasser collectivement certaines contradictions dans nos discours res-pectifs. Cela nous a amenés, à l’image de notre sujet, à décloisonner certaines thématiques pour mieux les redéfinir. Concernant la définition d’« expéri-mentation sociale », nous nous accor-dons sur les grandes idées suivantes :• L’humain au centre, et considéré

dans sa globalité• La recherche d’un bien-être indivi-

duel et collectif• Une société intégrative, où chacun

trouve sa place• Un épanouissement possible dans

tous les domaines de la vie• Une société qui repose sur un

modèle de développement plus soutenable et auquel chacun peut contribuer

• Une société qui donne le droit à l’expérimentation

E N D I R E C T D U G R O U P E

Page 19: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

74Un jour, un territoire

Expérimentation sociale en Loire-Atlantique

// L’innovation sociale : une étiquette différente pour désigner des choses qui se faisaient déjà ? //

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Expérimentation sociale en Loire-Atlantique

UTILITéSOCIALE

ENGAGEMENT

MOBILISATIONDES RESSOURCES

Diversité

Créativité

Recherche / Action

Partage

Ouverture

Cheminement

Transferts de savoirs

le territoire de Loire Atlantique, un terrain favorableà l'expérimentation pour plus de « soutenabilité »

porosité avec d’autres territoires Anne GIRAUD, designerpour le groupe Passerelle

2014

COLLECTIF

Page 20: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

Voici quelques exemples d’expérimentations sociales en Loire-Atlantique dé-tectées par le groupe. Présentées ensemble, elles contribuent à illustrer les types de changement souhaités par le groupe de travail :

75

La définition proposée par le Conseil Supérieur de l'Économie Sociale et Solidaire fait écho à nos échanges, mais préférons néanmoins parler d’expérimentation sociale. Pour mémoire, rappe-lons cette définition :

« L’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers. Ces innovations concernent aussi bien le produit ou service, que le mode d’organisation, de distribution, dans des domaines comme le vieillissement, la petite enfance, le logement, la santé, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion, les discriminations… »

L’innovationsocialeendéfinition

PRêTS POUR UNE CHASSE AUX TRÉSORS ?

Circuits de proximité• En direct des éleveurs, microlaite-

rie (Montbert)• Accueil Paysan 44 • Les Ekovores • Association Ecos • Éoliennes citoyennes en Pays

d’Ancenis• AMAP alimentaires • Laboratoires culturels APO33 • Librairie l’Embarcadère (Saint-

Nazaire)• Service Libellule (expérimenta-

tion en cours) : transport solidaire à la demande (Nantes métropole, SEMITAN, CCAS d’Orvault)

• Titifloris, transport de personnes à mobilité réduite en petits véhi-cules de 4 à 9 places

Des lieux de vie renouvelés• Quartier intégré – projet immobi-

lier de l’Île-Pad (Nantes)• Cité radieuse (Rezé)• Habitat partagé Les Petits Moulins

(Rezé)• Le Potager associatif (Saint-

Julien-de-Concelles)• Maison d’accueil des Fontenelles

(Saint-Vincent-des-Landes). Construction BBC, isolation exté-rieure, géothermie, solaire…

• Jardin partagé : le collectif Idéelles, quartier de Malakoff à Nantes

Une place pour chacun !• Association Stop Routine• Collectif « Tout en attente »

• Tiers-lieu « la Nizanerie » (collectif Fil)

• la Plateforme C, 1er FabLab de Nantes, par l’association Ping

• Talentroc « le savoir de tous à la disposition de chacun »

• Clisson Passion (transfert et échange de savoirs)

• Du design de services dans les centres médico-sociaux au service PMI (Protection Maternelle et Infantile)

• L’Écocyclerie de la Mée, Asso ADAPEI44 (Châteaubriant)

Soutien à l’émergence des expérimentations sociales• Ouvre-Boîtes44, Coopérative

d’activités et d’emploi• Les Écossolies, Association• Les Cigales (Pays de la Loire)

D’autres initiatives à repérer sur Social Planet, réseau social pour les initiatives sociales et solidaires.

Pasforcémentinitiéesparlecitoyen…… les initiatives sont avant tout portées par un niveau d’engagement élevé de ce dernier. Le citoyen, usager du territoire et de ses services peut revêtir différents visages (habitants, salariés, agents de la fonction publique, entreprises et entrepreneurs, institutions, élus, associations…)Unentrepreneursocialest-ilforcémentvert?Il y aurait probablement un décalage si on y asso-ciait des structures peu attentives aux questions environnementales. Après tout, l’entrepreneur social n’est-il pas l’icône de l’entrepreneur dans une économie de développement durable ?En savoir plus : Tendances n°32 sur l’entrepre-neuriat social.Uneinnovationn’estpasnécessairementtechnologique.L’innovation sociale s’inscrit dans une volonté de progrès. La technologie n’est pas une finalité, mais est plutôt perçue comme un facilitateur. Il n’y a qu’à observer le nombre de plateformes collaboratives qui émergent sur le web pour s’en convaincre. Uneinnovationsocialen’estpasportéeunique-mentpardesstructuresdel’ÉconomieSocialeetSolidaireL’IS n’est pas liée uniquement à des démarches économiques, puisque de nombreux bénévoles y contribuent.

Casserlesidéesreçues

Expérimentation sociale : l’humain pris dans sa globalité

Page 21: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

76Un jour, un territoire

PRêTS POUR UNE CHASSE AUX TRÉSORS ?

Expérimentation sociale : l’humain pris dans sa globalité

À LA BIfURCATION…PRENEZ LE CHEMIN DE L’EXPÉRIMENTATION SOCIALE

Le terme d’innovation sociale :• A une forte connotation technolo-

gique et économique qui peut faus-ser les interprétations

• Sous-entend trop souvent une « garantie de résultat » et un « retour sur investissement » obli-gatoires

• N’est pas suffisamment lié à la notion d’utilité sociale et environne-mentale, qui est l’un des piliers de nos débats

• Peut conduire à vouloir « faire de l’innovation pour le simple plaisir d’innover », et faire oublier les fina-lités ultimes visées, voire générer des effets pervers

Priorité n°1 : l’humain au centre ! L’expérimentation sociale est associée pour le groupe aux critères suivants :

• Le collectif - L’union fait la force : que ce soit plusieurs porteurs de projets réunis autour d’une même préoccupation, ou un porteur princi-pal qui fédère une multiplicité d’ac-teurs autour de son action, la confiance et l’empathie sont de mise pour mettre en œuvre collective-ment ces expérimentations

• L’utilité sociale - Contribuer au bien-être individuel et collectif, et à une soutenabilité forte, au sein d’un territoire. Cela concerne tous les grands thèmes de société (éduca-tion, santé, environnement, habitat, culture…)

• L’engagement - Chacun, s’il le sou-haite, a la possibilité d’expérimenter à son échelle de nouvelles solutions qui contribuent à améliorer la société dans laquelle il évolue (exer-cice démocratique)

• La mobilisation des ressources liées à un territoire – Ressources humaines, naturelles, culturelles, techniques, technologiques, finan-cières…

On retrouve également, en plus ou moins grande proportion, les valeurs suivantes :

• Diversité des acteurs• Créativité• Principe de recherche/action (droit

à l’essai)• Partage• Logique d’ouverture aux citoyens• Transfert des savoirs• Cheminement (le parcours est au

moins aussi important que la desti-nation)

Le sujet initial du groupe Passerelle portait sur « L’innovation sociale en Loire-Atlantique ». Au fur et à mesure des échanges revenait souvent l’idée que le titre ne reflétait pas suffisamment les propos tenus. Après quelques tâtonnements, le consensus s’est établi sur un titre « Expérimentation so-ciale en Loire-Atlantique ». Voici leurs explications…

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Page 22: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

77

AU DÉTOUR D’UN SENTIER, UN POINT DE VUE…ENfIN, PLUSIEURS !

Quels enjeux pour demain entre expérimentation sociale et statut associatif ?Une des réponses juridiques au portage collectif de projet est le statut associa-tif. Le terme et le statut recoupent des réalités très différentes. Comment dissocier les associations totalement bénévoles des collectifs utilisant ce statut pour être reconnus et expéri-menter leurs idées et créer des emplois ? Le modèle associatif fonc-tionne pour mettre en œuvre une expé-rimentation sociale. Mais s’il présente l’avantage d’être facile à mettre en œuvre à la création, il connaît dans la pratique quelques difficultés ou limites.

Un porteur d’association est difficile-ment reconnu parmi certains acteurs de territoire comme pourvoyeur d’em-ploi - ni de son propre emploi, ni de celui des autres. Il doit alors justifier d’une recherche d’emploi auprès de Pôle emploi s’il veut continuer de béné-ficier des allocations, limitant son temps pour expérimenter ses idées.Dans certains cas, la bonne volonté des membres de l’association atteint ses limites et ne remplace pas tout le temps les compétences requises pour mener le projet à bien.Certaines idées ne rentrent pas dans les cases prévues des appels à projets. Par principe, elles sont novatrices et en rupture avec les modèles existants. N’ayant pas d’éléments de comparai-

son, les acteurs susceptibles d’encou-rager le projet et d’en subventionner le démarrage encouragent par là même, plus difficilement ces collectifs à tester leur idée.L’association n’acquiert de légitimité sur le territoire qu’au bout de quelques années d’existence.Comment assurer, dans ces conditions, la pérennité des initiatives, le passage de l’émergence de l’idée à l’expérimen-tation, cette période où le temps paraît improductif aux yeux de nombreux acteurs ? Faut-il inventer un modèle hybride, une forme plus adaptée aux évolutions de la société ? Ne manque-rait-il pas une carte à la collection des statuts ? Est-il judicieux de songer à en créer un ?

Table d’orientation

Page 23: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

78Un jour, un territoire

Suivrelesentierjusqu’aubelvédère

Comment prévenir les effets pervers des expérimentations sociales ?Le lien entre initiatives d’utilité sociale et financement de l’innovation techno-logique est une exploration, parmi d’autres, à mener pour prévenir des effets non désirés dans la société d’expérimentation sociale. La lucrativité des associations ou des entrepreneurs sociaux qui portent les innovations sociales est limitée. L’innovation a pourtant besoin de marges pour financer le droit à l’expé-rimentation, mais aussi la recherche et le développement d’innovations tech-nologiques.Pérenniser l’expérimentation sociale, c’est aussi lui donner les moyens dans

le temps d’innover technologiquement. Dans la logique de mobilisation des ressources du territoire, les labora-toires de recherche et de développe-ment figureraient parmi les premiers partenaires à associer à l’échelle de la Loire-Atlantique.Pour mener certaines actions sociale-ment indispensables, supprimer les marges dans la distribution de certains produits, pour atteindre les populations ciblées, est indispensable. Si l’on prend l’exemple de la santé, plusieurs ques-tions sont posées autour :• des brevets,• du financement des technologies

pour la santé de demain,• du financement plus important de

produits non standardisés (réser-vés à des maladies rares).

Quelleestl’ampleurdeschangementssouhaitéspourdemainenLoire-Atlan-tique?

Durant son exploration, le groupe a fait émerger certains dénominateurs communs autour de l’idée d’expérimentation sociale sur notre territoire. La question de l’ampleur des changements visés par la société civile et les institutions reste malgré tout un débat ouvert.

Jusqu’où bouge-t-on le curseur concernant l’évolution :• Du modèle économique ?• Du système de solidarité ?• Du mode de gouvernance (place de

la société civile dans les politiques publiques) ?

• De la prise en compte de la rareté des ressources naturelles ?

• De la place accordée aux richesses des ressources des territoires ?

• Des liens intergénérationnels ?

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Après la clairière, une cave souterraine

// Une innovation, ça bouscule ! //

Page 24: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

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Organiser sur le territoire une tournée de débats dédiés aux changements rêvés par le citoyen : « Ampleur des changements souhaités pour les terri-toires »

Organiser les « journées de l’expéri-mentation sociale »• Déployer, mettre en lien, irriguer

les jeunes pousses de l’expéri-mentation sociale en Loire-Atlantique.

• Proposer un événement en deux temps :

• Un circuit de repérage des expérimentations sociales dans tout le département.

• Un « temps fort » d’une journée pour valoriser des porteurs de projet sur plusieurs lieux d’accueil répartis sur le territoire.

Ce temps d’échange permettrait de découvrir les initiatives porteuses de transformation sur le territoire et de faire connaissance avec les relais de notre territoire.

Mettre en place un système de parrai-nage sur le territoire : inciter à l’expé-rimentation par l’accompagnement individualisé et personnalisé. Le parrain mettra en confiance le por-teur de projet. Il contribuera à transfor-mer l’idée de ce dernier en expérimen-tation. Le parrain peut être un professionnel, un particulier, un retraité, une association, une institu-tion… Chacun peut être potentiellement parrain et/ou parrainé (expertise d’usage, expertise professionnelle, bonne connaissance d’un territoire ou d’un sujet spécifique…)Ce parrainage et ces échanges de savoirs pourront être valorisés par la mise en place d’une « bourse » sous

forme de crédit temps dédié au porteur de projet ou une allocation « temps à vocation d’utilité sociale ».

D’autres pistes sont proposées par le groupe :• Soutenir le pouvoir d’agir de tous,

y compris des plus vulnérables : Rencontre entre un engagement personnel et un terrain favorable et des collectivités facilitatrices de l’expérimentation sociale et de l’engagement citoyen.

• Conforter et développer l’écono-mie sociale et solidaire pour appuyer les activités à forte utilité sociale.

• Mettre en lien, en lumière et en mouvement les ressources (humaines, naturelles, culturelles, techniques, technologiques, finan-cières…), richesses de notre terri-toire.

• Mener une campagne de sensibi-lisation auprès des acteurs insti-tutionnels : écoles, maison des jeunes, associations, Pôle emploi, missions locales, CCI, collectivités (communes, EPCI, département, Région).

Comment faire pour passer des micro-actions en faveur du mieux-vivre ensemble à des effets de grappe ? C’est ce que vous propose de découvrir le groupe, par des préconisations concrètes qui permettront à la fois de démystifier le concept et les pratiques d’expérimentation sociale et d'en favoriser l’appropriation par tous les acteurs de Loire-Atlantique.

fIN DU PARCOURS : BIENVENUE EN LOIRE-ATLANTIQUE 2040Territoire d’expérimentation sociale

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10ÈME TOURNÉE DE L’EXPÉRIMENTATION SOCIALEEN JUIN 2025, NE MANQUEZ PAS NOTRE PASSAGE SUR LE TERRITOIRE : LE 2 À LA FABRIQUE SOCIALE, PÉPINIÈRE D’ENTREPRISES SOCIALES, REZÉ LE 3 AU FESTI’SHARE, TRIGNAC (CO-TRANSPORT PROPOSÉ PAR OTTO PARTAGE) LE 4 À L’ESPACE QUO-WORKING, CHÂTEAUBRIANT LE 5 POUR L’INAUGURATION DU MICRO-LAB DE L’INNOVATION PUBLIQUE, CLISSON

ACCOMPAGNER CONFÉRENCE / 15H - 16H

INCUBATEUR D’INNOVATION TERRITORIALERetour d’expérience sur un an passé au seinde l’incubateur d’innovation territoriale. Avec Marie Carré - Les Rurbanistes, start-up dédiée à l’urbanisme participatif rural

TOUTE LA SEMAINE RECENSEZ AVEC NOUS LES EXPÉRIMENTATIONS

SOCIALES SUR VOTRE TERRITOIRE

PROFITEZ DES PORTES OUVERTES DES STRUCTURES D’EXPÉRIMENTATION LOCALES

RÉFLÉCHIR TABLE RONDE / 16H - 17H

EMPOWERMENT À LA FRANÇAISE Adapter les logiques d’empowerment anglo-saxonnes à la culture française. Animée par Jean Bonin, professeur d’innovation publique à l’Université de Nantes

Plus d’informations sur www.experimentons.44.frUne initiative du collectif expérimentons44 Avec le soutien du Conseil général

SE LANCER ATELIER / 15H - 17H

KIT DE DÉTECTION DE L’INNOVATION Identifier les opportunités d’expérimentation sociale au sein de son organisation. Avec Nathalie Mirand et Benoît Fréré - La boîte à savoir, excubateur d’innovation sociale

L’INNOVATION SOCIALE À L’ABORDAGE DE L’INDUSTRIE !

L’HABITAT COLLABORATIF FLOTTANT PAR SDX : UN LOGEMENT VERT ET SOLIDAIRE

LES PROCÉDÉS D’INNOVATION SOCIALE AU SEIN D’UN GRAND GROUPE › PATRICE DUCARD, PDG DE SDX GRAND OUEST › HAMID BOUHARAM, DIRECTION DU LOGEMENT COLLABORATIF, MAIRIE DE COUËRON › JULIETTE BOCÉ, RIVERAINE DU CLOS BLEU-VERT, HABITAT PARTAGÉ FLOTTANT

TABLE RONDE / 14H - 15H

Page 25: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

80Un jour, un territoire

10ÈME TOURNÉE DE L’EXPÉRIMENTATION SOCIALEEN JUIN 2025, NE MANQUEZ PAS NOTRE PASSAGE SUR LE TERRITOIRE : LE 2 À LA FABRIQUE SOCIALE, PÉPINIÈRE D’ENTREPRISES SOCIALES, REZÉ LE 3 AU FESTI’SHARE, TRIGNAC (CO-TRANSPORT PROPOSÉ PAR OTTO PARTAGE) LE 4 À L’ESPACE QUO-WORKING, CHÂTEAUBRIANT LE 5 POUR L’INAUGURATION DU MICRO-LAB DE L’INNOVATION PUBLIQUE, CLISSON

ACCOMPAGNER CONFÉRENCE / 15H - 16H

INCUBATEUR D’INNOVATION TERRITORIALERetour d’expérience sur un an passé au seinde l’incubateur d’innovation territoriale. Avec Marie Carré - Les Rurbanistes, start-up dédiée à l’urbanisme participatif rural

TOUTE LA SEMAINE RECENSEZ AVEC NOUS LES EXPÉRIMENTATIONS

SOCIALES SUR VOTRE TERRITOIRE

PROFITEZ DES PORTES OUVERTES DES STRUCTURES D’EXPÉRIMENTATION LOCALES

RÉFLÉCHIR TABLE RONDE / 16H - 17H

EMPOWERMENT À LA FRANÇAISE Adapter les logiques d’empowerment anglo-saxonnes à la culture française. Animée par Jean Bonin, professeur d’innovation publique à l’Université de Nantes

Plus d’informations sur www.experimentons.44.frUne initiative du collectif expérimentons44 Avec le soutien du Conseil général

SE LANCER ATELIER / 15H - 17H

KIT DE DÉTECTION DE L’INNOVATION Identifier les opportunités d’expérimentation sociale au sein de son organisation. Avec Nathalie Mirand et Benoît Fréré - La boîte à savoir, excubateur d’innovation sociale

L’INNOVATION SOCIALE À L’ABORDAGE DE L’INDUSTRIE !

L’HABITAT COLLABORATIF FLOTTANT PAR SDX : UN LOGEMENT VERT ET SOLIDAIRE

LES PROCÉDÉS D’INNOVATION SOCIALE AU SEIN D’UN GRAND GROUPE › PATRICE DUCARD, PDG DE SDX GRAND OUEST › HAMID BOUHARAM, DIRECTION DU LOGEMENT COLLABORATIF, MAIRIE DE COUËRON › JULIETTE BOCÉ, RIVERAINE DU CLOS BLEU-VERT, HABITAT PARTAGÉ FLOTTANT

TABLE RONDE / 14H - 15H

DESIGN fICTIONLa fiction design est un moyen de se projeter dans un futur proche en utilisant comme support des posters, des articles ou des affiches. Ils permettent ainsi de visualiser concrètement les enjeux captés. La présentation de ces artefacts fictifs sert de point de départ à la réflexion. C’est une provocation qui permet de générer de la discussion au cours d’ateliers. Les participants disposent également d'une fiche explicative reprenant de manière factuelle les principaux points ou signaux faibles qui ont permis la construction de ces posters, articles ou autres affiches.

Page 26: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

// Faire émerger les com-pétences collectives d’un territoire, c’est un peu comme apprendre à lire //

81

Pour mieux comprendre les méca-nismes liés à la compétence collective du territoire, les participants ont mis le doigt dans l’engrenage. Se plaçant eux-mêmes en situation d’apprentissage collectif, ils ont adopté une démarche exploratoire pour construire une vision partagée de transversalité des acteurs. Une fois la problématique et les concepts appropriés, le groupe a préparé ses bagages en rédigeant collectivement une grille d’entretien, petit mémo de voyage. Les participants ont alterné entre témoignages et ateliers de discus-sion, prise de recul, leur permettant de construire une vision d’avenir et plu-sieurs préconisations. Trois ateliers ont ainsi été consacrés à des rencontres avec six porteurs de projets au cœur de l’innovation et du développement durable du département. Un atelier a permis, le temps d’une séance de créa-tivité, de dégager les grands principes d’une solution répondant à l’ensemble des critères qu’ils jugeaient incontour-nables. En souvenir de cette expédition, ils nous reviennent avec des préconisa-tions et une idée inspirante, celle d’un incubateur d’innovations territoriales. L’émergence de la compétence collec-tive est à l’image d’une boîte noire. Le groupe s’est donné comme objectif d’en percer les mystères.

ITINÉRAIRE EXPLORATOIRE

// Il ne suffit pas de réunir un groupe d’individualités pour faire naître l’intelli-gence collective //

Le niveau global d’information de la population a largement augmenté dans les dernières années. Les pratiques des citoyens changent beaucoup, ils osent interpeller les professionnels sur leurs terrains de prédilection en revendiquant de nouvelles connaissances. Deuxième constat : d’ici à 2040, nous serons 334 000 habitants de plus qu’aujourd’hui en Loire-Atlantique1. L’attractivité de notre territoire et sa capacité à faire face rapidement aux enjeux de société seront liées, demain plus encore qu’aujourd’hui, à sa capacité à mobiliser les compétences. Or, si nous en avons toutes et tous, diplômés ou non, que se cache-t-il vraiment derrière ce terme clé de compétences ? Comprendre les dynamiques de compétences sur un territoire est essentiel pour miser sur les forces vives de ce dernier et relever les défis qui jusque-là n’étaient pas ou mal pris en compte. La problématique se vérifie un peu plus chaque jour, dans un contexte de transition sociétale plus urgente, qui se heurte à des difficultés d’élaboration et de mise en œuvre de politiques publiques en faveur du développement durable. Comment révéler les talents et valoriser des compétences acquises sur le terrain par les citoyens ? Quid de l’expertise d’usage ? Quelles pistes d’avenir permettraient de consolider l’intelligence collective autour du développement durable ? Ce sont les questions qui ont guidé l’exploration de ce groupe.

Silescompétencesindividuellesétaientdesmots,alors…Les organisations et les conditions… seraient des règlesdegrammaireLes combinaisons de compétences indivi-duelles… seraient desphrasesLes compétences collectives dans l’organisa-tion… seraient lesensdesphrasesLa combinaison des compétences collec-tives… serait letexteLes compétences collectives replacées dans l’organisation… seraientlesensdutexteAinsi, que seraient les compétences collec-tives pour la Loire-Atlantique ? Un roman ? Comment et où ? Il faut commencer par avoir une lecture partagée de notre territoire à dix ans. Mais qui est en capacité de lire ? L’intelligence collective s’apparente àunstyled’écritureouencoreunevéritablesignaturedeterritoire ; le sens du texte que l’on écrit pour notre territoire. Mais, qui écrit ? Le réseau : l’écriture collaborative revient à monter un projet collectif. Petite mise en garde toutefois : attention auxrèglesdegrammaireetàl’autocensure. Nul n’est tenu de tout connaître pour exprimer son point de vue sur l’avenir de son territoire.

Faisonsunpeudegrammaire!

Compétences, levier pour une intelligence collective de territoire ?

1Source : INSEE

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Page 27: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

82Un jour, un territoire

La première, une fois détectée et alliée à d’autres, permet de faire émerger la seconde au sein d’une organisation ou d’un territoire. Le groupe adhère pleinement à l’idée d’une compétence, combinant plusieurs éléments allant au-delà des seules connaissances académiques, validées par un diplôme, plus qu’à une seule progres-sion linéaire reliant la potentialité à la performance. Le groupe retient les éléments suivants :• les connaissances académiques, • les compétences techniques, • les habiletés relationnelles, • les aptitudes physiques, • et les « savoir y faire ».

Autres caractéristiques fondamentales, la compétence ne se révèle que dans le cadre d’un projet d’intérêt général, porteur de sens et qui ne peut émerger que dans l’action.

Connaissez-vousladifférenceentrecompétenceindividuelleetcollective?

Comment un territoire peut-il puiser dans ses ressources pour les transfor-mer en intelligence collective ? De nombreux écrits ont été publiés dans les dernières années, mais ces notions évoluent en fonction des besoins de la société. Dans le cadre précis des com-pétences, les mécanismes permettant de révéler aux acteurs les compé-tences propres à leur territoire semblent encore enfermés dans une boîte noire. À l’écoute des six témoi-gnages, le groupe a eu l’occasion de découvrir un large spectre d’expé-riences en faveur d’un développement de la Loire-Atlantique, recoupant d’ail-leurs les valeurs énoncées dans le Précis de développement territorial 2040 du groupe Innovation et Développement durable.

Les méthodes pour baliser ces sentiers sont multiples. De la même façon, la découverte des initiatives sur un terri-toire peut provenir de différentes ori-gines :• soit, les idées sont en train de ger-

mer, et le territoire doit veiller à créer les conditions propices à l’innovation ouverte ;

• soit elles existent déjà sur notre territoire et celui-ci doit être en mesure de les détecter et les accompagner ;

• soit elles existent ailleurs, mais il faut être en capacité d’adapter le projet aux spécificités et aux besoins propres à la Loire-Atlantique pour que le transfert soit réussi.

Compétences & intelligence

feuille de route collaborativeLes participants Passerelle ont élaboré collectivement une grille d’entretien. Voici quelques balises pour débuter l’exploration :• Quelles ont été les étapes clés

depuis l’idée jusqu’à l’expérimenta-tion du projet ?

• Quel a été l’élément déclencheur de la mise en route du projet ?

• Sur quels éléments la vision collec-tive s’est-elle construite ?

• Avez-vous eu recours à des compé-tences particulières pour franchir chacune de ces étapes ?

• Quelles sont les compétences clés pour mettre en route un projet ?

• Quelles sont les compétences nécessaires pour envisager un transfert, un essaimage du projet ?

• L’expérience est-elle transférable, si oui, sous quelles conditions ? Est-elle elle-même issue d’expériences existantes ?

• Comment se fait la prise de décision dans le groupe ?

• Quels sont les prérequis en termes de partenariat et de réseau, selon vous, pour des projets de territoire ?

// L’intelligence collective : on ne la recherche pas, on la trouve !Elle naît des compétences collectives qui se fédèrent dans l’action. Soit, mais que peut-elle changer sur nos territoires pour que l’on s’y intéresse tant ? Elle pourrait permettre de décloisonner les politiques trop sectorisées, à moins que ce ne soient les politiques elles-mêmes qui soient une condition pour libérer l’intelligence collective sur les territoires. Il y a d’emblée une remise en question du fonctionnement actuel pour accroître le collectif et la transversalité //

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Page 28: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

83

• Comment capitaliser et valoriser cette intelligence collective sur les territoires ?

Lever de rideau : le mystère de la boîte noireL’exploration par les retours d’expé-rience a permis au groupe d’extraire, malgré les échelles variées de terri-toire, plusieurs éléments communs, des facteurs invariants. Si aucun projet entendu ne réunit l’ensemble de ces conditions, les participants soulignent

l’importance de les réunir pour aug-menter les chances de changements significatifs sur le territoire. Les témoignages ont également per-mis de soulever quelques enjeux autour de l’émergence même de l’intelligence collective sur les territoires et des caractéristiques de projet à accompa-gner. Il retient enfin qu’en matière de compétences, il n’est pas toujours évident de percer les secrets de la boite noire. Elle enregistre les progrès d’un territoire apprenant en continu et per-

REPORTAGE : AU CœUR DE LA BOITE NOIRE

En direct des éleveurs…Fabrice Hégron est un producteur passionné à la tête d’un collectif de compétences que vous pourrez rencontrer dans le sud de la Loire-Atlantique. Ce groupe est constitué de trois

GAEC, soit six personnes. Extrêmement convaincant, Fabrice Hégron a présenté les tenants et les aboutissants du projet collectif de laiterie nouvelle génération. Un nouveau souffle étroitement lié à la survie des producteurs laitiers et de leur profession, la microlaiterie devrait voir le jour d’ici à la fin de l’année 2014.

Quel a été le point de départ de votre projet ? Être libre de choisir sur quoi et avec qui l’on souhaite travailler. Faire en sorte que tous les acteurs au projet s’y retrouvent. Mieux maîtriser la chaîne de production de l’élevage à la transfor-mation des produits, c’est notre solu-tion pour sortir d’un système qui n’est ni voulu par le producteur ni par le consommateur. Si ça continue ainsi, nous n’existerons plus d’ici quelques

années. Nous n’avons rien à perdre, nous avons donc pris le pari de nous lancer. Dès le départ, un climat de confiance entre les six partenaires exis-tait. Il s’est forgé avant même le démar-rage du projet sur une même vision de l’avenir de notre métier et une même éthique environnementale.

De l’idée au projet, comment cela s’est-il passé ? Notre projet s’est construit en partant d’une vision parta-gée et d’une connaissance solide du marché. Mais comme l’innovation appelle l’innovation, pour sortir notre gamme de produits, il y a eu de mul-tiples rebondissements. Nous avons mis en commun les spécialités de cha-cun pour compléter nos acquis d’éle-veurs. Parmi celles-ci, on retrouve les techniques commerciales, la nutrition animale, la mécanique agricole, les ressources humaines. Puis nous avons frappé aux portes pour compléter l’éventail de compétences par le réseau. De nombreuses personnes se sont mobilisées autour de nous, ce qui nous a permis de passer d’une idée à un véritable projet d’entreprise.

L’économie collaborative au service de la montée en com-pétences et du lien social

Diplômé de l’école Audencia, Alexandre Heuzé, participant au groupe Passerelle, a dévoilé au reste du groupe le fonction-

nement de sa plateforme collaborative. Initialement pour le grand public, cet outil de troc de savoirs citoyens est aujourd’hui en cours de test avec un modèle dédié aux organisations.

Quel est le principe de Talentroc ? C’est dans les microsujets qu’une structure devient plus intelligente. Grâce à cette plateforme, l’usage de l’échange de savoirs dans une organi-sation est dévoilé au grand jour et peut ainsi être reconnu grâce à un système de crédit temps. La formation en interne se voit accélérée avec une for-mation adaptée et en Juste-à-Temps. Autre bénéfice connu de la démarche : créer du lien social et apprendre à connaître ses collègues sous un nou-

// En savoir plus sur le projet : http://conseil-developpement.loire-atlantique.fr/categorie/excursions-de-linnovation //

met d’en comprendre les fonctionne-ments une fois le vol terminé. Pour autant, essayer de le faire a posteriori accroît la prise de conscience de la part des acteurs des compétences qu’ils ont développées : révélation par la réappro-priation rétrospective du projet.

Voir aussi Tendances n°32 - Entrepreneuriat social

Page 29: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

Desréférentielsdecompétencespourbaliserlechemin.

Différents outils ont été développés pour repérer et valo-riser les compétences des individus dans les organisa-tions et les territoires. Selon l’idéologie dominante de la société dans laquelle ils ont émergé, les logiques d’uti-lisation sont différentes. Sont-ils là pour que l’individu repère ses compétences pour s’adapter au système en place ou l’inverse ? En Europe, l’outil des « compétences clés » du programme DeSeCo de l’OCDE est celui qui est le plus reconnu.

En savoir plus : www.oecd.org/

84Un jour, un territoire

veau jour. La latitude laissée au sys-tème permet de découvrir des usages que l’on n’avait pas imaginés à l’ori-gine !

Quelle est la principale condition d’appropriation d’un tel outil dans une organisation ? Sans aucun doute, une forte volonté de la direction… et du temps pour casser les idées reçues. L’outil bouscule les modes de manage-ment traditionnel à la française. Il faut que salariés et managers acceptent d’être surpris.

Vous souhaiteriez rendre les échanges de savoir éligibles au CPF1. Y a-t-il un risque de perdre la philosophie initiale du projet ? Le risque est là, mais quand on a des doutes, notre devise est de tester. Notre système est agile et flexible. Le risque, en positionnant Talentroc sur le créneau de la forma-tion réglementée, c’est la reprise en main par les ressources humaines d’un système à la base très ouvert.

Du Pays de Vilaine (35) au Pays d’Ancenis (44) : un trans-fert réussi de compétences citoyennes au service de la transition énergétique

Née en 2010, l’asso-ciation « éoliennes en Pays d’Ance-nis », présidée par Jean Rabian, compte douze bénévoles avec comme but de développer trois ou

quatre parcs éoliens citoyens. L’objectif est de couvrir les besoins des 60 000 habitants du Pays d’Ancenis. Le pre-mier projet est celui du parc Éolandes à Teillé.

Comment avez-vous pu bénéficier de l’expérience des Éoliennes en Pays de Vilaine ? L’équipe de Redon nous a beaucoup aidés. Elle est plus avancée que nous, puisque leurs éoliennes sont sorties de terre à Béganne en avril der-nier. Nous sommes de plus épaulés par le bureau d’études Site à Watts, créé pour valoriser les compétences collec-tives nées de l’aventure de Béganne (35).

Quel est dans votre cas l’intérêt d’une SAS (Société par Actions Simplifiées) ?La SAS Eola Développement a été créée pour porter et financer le développe-ment des projets de l’association. Avec une SAS, nous avons opté pour une plus grande latitude dans la gouver-nance du projet. Elle n’empêche en aucun cas le mode collaboratif. Actuellement, nous avons 150 sous-cripteurs pour financer le développe-ment, ce qui va au-delà de nos besoins.

Si vous deviez retenir une seule com-pétence collective pour qu’un tel pro-jet réussisse ? La force de conviction pour mobiliser le citoyen. C’est l’affaire de tous ! C’est la première fois sur notre territoire que des habitants financent directement leurs propres besoins en électricité. Pour y parvenir, c’est un travail de longue haleine, celui de la sensibilisation pour réduire les réti-cences et convaincre autant les habi-tants, les exploitants agricoles que les élus locaux, qui ont l’autorité concé-dante en matière de distribution d’énergie.

// En savoir plus sur l’implication citoyenne pour la transi-tion énergétique : www.energie-partagee.org //

1CPF : Compte Personnel de Formation, ancien DIF (Droit Individuel à la Formation)

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Page 30: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

85

Un réseau de proximité pour les entreprises en Pays d’An-cenis : ETAP

ETAP propose une mutualisation des compétences des demandeurs d’emploi en insertion profes-sionnelle sur le Pays

d’Ancenis. Présentation par Guy Guérin, président d’ELI (Erdre et Loire Initiatives).

Qu’est-ce qui fait l’originalité d’ETAP ? Sa composition ! Il n’existe aucun autre collectif en France qui implique des associations et une mission locale. Sa participation permet d’inclure les jeunes de moins de 26 ans. Les quatre associations sont ELI et APTE (Association Portage Travail Emploi), deux associations intermédiaires qui sont des structures d’insertion par l’activité économique, l’écocyclerie Trocantons et l’association maraîchère Vital.

Quel est actuellement le principal frein à la démarche ? Le collectif ETAP est très sollicité, notamment par Terrena (acteur déclencheur du parte-nariat) et la Laiterie du Val d’Ancenis. Malgré cela, le fait qu’il ne rentre pas dans les cases juridiques pose question chaque année quant à sa pérennité face à l’octroi de subventions (COMPA1 et Conseil général).

À quoi tient un tel partenariat ? Pourquoi le Pays d’Ancenis ?Il existe depuis de nombreuses années une coutume de solidarité dans le milieu agricole, renforcée par la pré-sence de Terrena, coopérative dont le siège est à Ancenis. De là est né un maillage fort entre les acteurs, peu importe leur taille et leur statut, à l’échelle de ce bassin de 60 000 habi-tants. Les élus font le lien et renforcent l’identité et l’unité du territoire.

Un réseau dédié au service de l’écoconstruction depuis 2010

Retour d’expérience avec Laurent Bouyer, directeur d’ÉchobatQuel a été l’élément déclencheur de cette initiative ?

Dans le cadre de sa mission de veille, le Comité du Bassin d’Emploi d’Ancenis a réalisé une étude sur le bâtiment et sur le positionnement que le territoire pourrait avoir sur la niche de l’éco-

Pour mobiliser des compétences issues de projets fédérateurs pour la Loire-Atlantique, le groupe a pris le parti de s’interroger sur la manière de faire, et non sur ce qu’il serait souhaitable de développer en termes de projets. Voici quelques ingrédients du mécanisme élaboré par le groupe. L’intelligence d’un territoire est renforcée dès lors qu’une idée répondant à un besoin spécifique du territoire est développée par les compétences d’un collectif dans le cadre d’un projet d’intérêt général. De cette idée naît une expérimentation qui fera émerger la compétence collective. D’après le groupe, ce processus est caractéristique des territoires apprenants. Chaque composante évolue dans le temps. Cela concerne aussi bien les relations sur le territoire et les besoins et oppor-tunités (émergeant du croisement ou de la contradiction entre intérêt général, enjeux globaux de territoires et caractéristiques locales du territoire en question), que les compétences des individus et des collectifs qui com-posent ce processus. L’implantation du projet aura réussi lorsque des compétences collectives auront émergé et pourront être valorisées, puis adaptées dans le temps aux évolutions du territoire.

émergencedelacompétencecollectivesurunterritoire:l’engrenagedécrypté

1COMPA : Communauté de communes du Pays d’Ancenis 2SIAE : Structures d’Insertion par l’Activité Economique

construction. La rencontre entre une fine connaissance des spécificités du territoire et ce marché émergent a donné naissance à une opportunité. À partir de là, deux options : la sensibili-sation ou la professionnalisation des artisans. C’est la seconde qui a été retenue.

Quel est l’atout majeur de ce réseau économique ?Sa dynamique partenariale et solidaire : le maillage pluridisciplinaire des adhé-rents (artisans et SIAE2), un tuilage avec d’autres entités implantées en Loire-Atlantique, telles que Novabuild, la Plateforme régionale d’innovation (PRI), dédiée à la construction durable, ou encore l’association interprofession-nelle de la filière bois, Atlanbois.

Quels marchés visez-vous plus préci-sément ?Nous souhaitons accompagner la mon-tée en compétences dans l’éco-construction pour des offres en loge-ment social (Ex : Barbechat) et aux primo-accédants, et apporter notre soutien au développement de l’habitat partagé.

Écologie industrielleStéphanie Romanet, fondatrice du bureau d'études Innovaterre.Quelle est la condition m a j e u re p o u r d é p l o y e r d e s

démarches d'écologie industrielle sur toute la Loire-Atlantique ?Au-delà de l'identification des intérêts communs et des contraintes, l’écologie industrielle aborde l’organisation de zones d’activités de manière systé-mique. Ainsi, fédérer les acteurs autour de projets de mutualisation de res-sources reste complexe, mais indispen-sable. Un animateur pourrait mettre en réseau les compétences du territoire, entre établissements de formation, de recherche et développement et les entreprises. Il susciterait plus de dis-cussions pour développer des modèles adaptés à la Loire-Atlantique en s'ins-pirant de modèles de cogénération comme celui de Kalundborg (Danemark).

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Page 31: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

86Un jour, un territoire

Les six témoignages ont permis au groupe de dresser une liste de problématiques propres au développement de projets en développement durable des territoires. Les réponses per-mettront d’accroître à l’avenir l’articulation entre, d'une part, l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques publiques et, d'autre part, l'émergence d'initiatives citoyennes.

Comment favorise-t-on une bonne lecture du territoire et de ses besoins et opportunités? Comment la retraduit-on dans un appel à projets qui permettra de faire émerger des projets innovants ? Comment définit-on l’ancrage territorial d’un projet ? Qu’est-ce qui prévaut :• le soutien du réseau local• la pérennité du financement• la place que l’on fait aux usagers dans la création du projet ? Si l’évaluation par des processus qualité permet d’appréhender statistiquement l’appropria-tion d’un outil sur un territoire, comment mettre en place une traçabilité qui permettrait de démontrer comment les liens sociaux ont évolué dans le temps ?

Un porteur de projet permet d’accélérer l’acceptabilité sociale de l’idée auprès des riverains lorsqu’il en est proche. Malgré cela, le projet est susceptible de rencontrer quelques difficul-tés lors de son implantation « physique » sur le territoire. Comment prévenir cette réticence ? (Éoliennes)

Comment accroit-on une solidarité forte entre les acteurs sur les territoires de Loire-Atlan-tique (à l’image du Pays d’Ancenis, Presqu’île guérandaise ou encore Cœur Pays de Retz) ?

Comment tisse-t-on des liens entre ceux qui ont le pouvoir de rendre possible et ceux qui demandent à participer davantage à la vie du territoire ?

QUESTIONSOUVERTES

Une idée qui fait sens pour tous !

Le projet doit être le fruit d’une convergence et répondre à une vision

partagée dans la finalité comme dans la gouvernance imaginée.

Des connaissances de fond poussées du marché visé ou à développer.

Une capacité à innover : créer, expérimenter et apprendre de ses essais et erreurs sont des valeurs à partager par les membres du groupe.

Des compétences incontournables : capacités de persuasion, persévérance et adaptation de la part des principaux porteurs de projet

Besoins de territoire et intérêt général : une bonne connaissance des spécificités du territoire pour répondre à l’intérêt général et au mieux vivre ensemble.

Parties prenantes et solidarité : un tissu de partenariats déjà établis sur le territoire et une bonne aptitude de gestion des acteurs. Le milieu d’incubation du projet a son importance.

Soutien politique et organisationnel : les pouvoirs poli-tiques ont aussi un droit à l’expérimentation et ne reprodui-sant pas d’avance des outils trop cadrés de développement local. Ils proposent des appels à projets cohérents avec le développement durable.

Compétences collectives

Intelligence territoriale renforcée

Intelligence territoriale

à un instant TCompétences du

collectif (portage partagé)

Conception & réalisation : CDLA

Page 32: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

87

Parmi les leviers à actionner pour répondre aux défis de demain en Loire-Atlantique et accroître ainsi l’intelli-gence collective, le groupe pense à la démocratie délibérative (plus poussée que la démocratie participative), à l’in-novation sociale et à la croissance des compétences individuelles et collec-tives sur le territoire. Savoir identifier les compétences, les valoriser, déceler les facteurs indépendants des projets et tout contexte pour faciliter l’émer-gence des compétences collectives et les transférer sera un atout majeur dans l’attractivité de la Loire-Atlantique demain. Aussi, deux grandes pistes d’avenir ont été évoquées pour baliser le chemin vers cette vision. Les partici-pants proposent à l’ensemble des acteurs des territoires, qu’ils soient citoyens, acteurs publics ou privés, une course d’orientation pour réunir les conditions favorables à l’innovation par les compétences collectives sur notre territoire, cela vous mènera aux portes d’un dispositif d’incubation des compé-tences collectives !

Course d’orientation : réunis-sons les conditions favorables

Première étape : le repérage des compétences du groupe de projet• Promouvoir la notion de compé-

tences collectives sur le territoire.

• Savoir évaluer individuellement ses propres compétences. Être en capacité de les repérer, se les approprier et les valoriser auprès des autres en fonction du moment et du lieu où le groupe se trouvera.

• Être en mesure de les combiner avec les compétences des autres membres du groupe, ensemble, dans l’intérêt général du territoire pour franchir les balises.

Deuxième étape : le choix de l’iti-néraire. Pour rejoindre le poste de contrôle n° 1• Mettre en place un outil de pré-

diagnostic pour mettre en valeur les opportunités de développe-ment de nouveaux services selon les spécificités des bassins de vie.

• Révéler les besoins des territoires de Loire-Atlantique en capitalisant sur les expériences des usagers du territoire et en valorisant l’ex-pertise d’usage existante.

• Encourager l’engagement sur le territoire.

Pour rejoindre le poste de contrôle n° 2• Modifier la posture de l’action

publique face à ces expérimenta-tions.

• Déployer les compétences des services publics concourant au

MARCHONSGROUPÉS

bénéfice des porteurs de projet (et non l’inverse).

• Diminuer la lourdeur administra-tive et juridique, notamment les statuts qui freinent les capacités d’innovation.

Pour rejoindre le poste de contrôle n° 3Rédiger des appels à projets cohérents avec une vision de l’innovation au ser-vice du développement durable en Loire-Atlantique. Les projets devront être montés dans une dynamique col-lective. Ils devront impliquer un déca-lage important par rapport au fonction-nement actuel et avoir des répercussions positives pour le terri-toire, l’intérêt général et le bien com-mun.

Troisième étape : la réalisation de l’itinéraire choisi collectivementDiffuser une démarche globale de société permettant de développer les idées, les tester à petite échelle, accompagner le changement d’échelle. Le test permettra de confronter les initiatives aux besoins du terrain.

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Page 33: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

88Un jour, un territoire

RAID TERMINÉ : fÉLICITATIONS ! Découvrez l’incubateur d’innovation territoriale

Poussez la porte de ce lieu ! Cet espace d’innovation publique et citoyenne rejoint dans sa philosophie de fonc-tionnement les principes acquis durant votre course d’orientation. Nouvelle méthode d’accompagnement et d’ani-mation des territoires apprenants, cet outil de développement local est bien plus qu’un outil économique. Il permet l’émergence de compétences collec-tives autour de projets répondant aux enjeux de demain. Les projets y sont forcément collectifs et menés dans l’intérêt général du territoire. L’incu-bateur n’a pas pour vocation à peser dans le débat politique. Ses missions, à la croisée de l’innovation publique et de l’initiative citoyenne, sont elles-mêmes d’intérêt général :• Valoriser la transversalité pour

accroître la solidarité sur le terri-toire ;

• Renouveler les interactions entre les parties prenantes sur des modes d’organisation plus adap-tés à l’innovation ouverte, pour permettre une montée collective en compétences ;

• Ancrer l’expertise d’usage appro-priée au territoire.

Autres pistes à mettre en débat pour la mise en place d’un tel dispositif :• Adopter un mode délibératif dès la

définition opérationnelle, c’est la première étape d’appropriation de l’outil par les parties prenantes du territoire

• Choisir un lieu différent selon les besoins des territoires (un lieu mobile ?). Est-ce un bureau d’ac-cueil dans les collectivités, une association ou simplement et uni-quement une plateforme numé-rique ?

Échan

ges Communication

Partage de veille et de connaissances

FABRIQUE DE COMPÉTENCES COLLECTIVES• Accompagner les porteurs de projets• Repérer les qualifications et les compé-

tences• Faire prendre conscience de ses besoins

pour se donner les chances de réussir• Proposer un référentiel de formation

(gestion de projet, animation de réu-nions…)

• Stabiliser les compétences collectives développées

• Mettre en place une traçabilité tout au long des projets

• Orienter les porteurs de projets sur la « carte » de territoire

Élus

Usagers

Experts«officiels»

Professionnels reconnus

Collectif

Riverains

Collectivités

Citoyens en action

• Créer un dispositif/outil pour valo-riser la compétence collective acquise durant les projets

• Proposer un outil, type plateforme collaborative d’échanges de savoirs, pour faciliter les échanges et les retours d’expérience.

Incubateur d'innovation territorialePour y parvenir, ce lieu possède deux principales fonctions :

une fabrique de compétences collectives et une montée en compétences des acteurs par la mise en réseau et en

commun de leurs compétences.

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Page 34: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

LE GRAND PORTRAIT

LE GRAND PORTRAIT : MARIE CARRÉ

L’ENTREPRENEUSE / N°298 – Mai 2024 L’ENTREPRENEUSE / N°298 – Mai 202442 43

“ L’important pour moi, c’était de ne pasconstruire dans mon coin, mais bien de partager mes compétences et mon aventure ! „

NOTRE ENTRETIEN AVEC MARIE CARRÉ ›

LE PARCOURS DE MARIE CARRÉ AU SEIN DE L’INCUBATEUR EN 5 ÉTAPES

L’ENTREPRISE DE MARIE CARRÉ fait partie de ces entreprises atypiques que l’on a pu voir naître sur nos territoires verts au cours de ces dernières années.

Les Rurbanistes, structure fondée en 2023 par Marie Carré et Paul Rubi, est une entreprise qui adapte les méthodes

et les outils de l’urbanisme participatif au contexte et aux enjeux du milieu rural. Cette entreprise n’aurait pas pu voir le jour sans les apports ni le soutien de l’incubateur d’innovation territoriale.

Retour sur cette success-story qui fleure bon l’intelligence collective.

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L’impuLsion poLitique

Marie a bénéficié d’une prise de risque des élus locaux.

Elle a su s’inscrire dans la vision des politiques quant au développement durable de la Loire-Atlantique.

Son projet validé, Marie a pu entrer dans la phase de fabrication de compétences collectives.

Elle a alors construit son équipegrâce au réseau local, incluant des associations de riverains

Marie a aidé les membres de l’incubateur à documenter sa démarche et à communiquer les bénéfices de son innovation afin que d’autres porteurs de projet s’en emparent et essaiment sur leur territoire.

Marie a commencé par évaluer la portée de son idée pour l’intérêt général.

Son idée une fois structurée en projet, l’incubateur de nouveau a évalué la pertinence de son projet.

Marie a pu profiter d’un droit à l’essai pour expérimenter son projet sur le territoire sans peur de l’échec.

Les ressources disponibles en juste à temps lui ont permis d’ajuster le déploiement de son projet.

Le projet

Les compétences

La transmission

L’expérimentation

Marie Carré Rurbaniste

Le point de vue de Patrick DianProfesseur ès expérimentations sociales

“ Ces incubateurs sont des lieux d’assistance à maitrise d’ouvrage pour des projets et des initiatives citoyennes. Ils sont devenus indispensables pour partager, fédérer, et capitaliser sur les expériences de chacun. „

© bst2012 - Fotolia.com © Sylvie Bouch

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DESIGN fICTION

Page 35: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

LE GRAND PORTRAIT

LE GRAND PORTRAIT : MARIE CARRÉ

L’ENTREPRENEUSE / N°298 – Mai 2024 L’ENTREPRENEUSE / N°298 – Mai 202442 43

“ L’important pour moi, c’était de ne pasconstruire dans mon coin, mais bien de partager mes compétences et mon aventure ! „

NOTRE ENTRETIEN AVEC MARIE CARRÉ ›

LE PARCOURS DE MARIE CARRÉ AU SEIN DE L’INCUBATEUR EN 5 ÉTAPES

L’ENTREPRISE DE MARIE CARRÉ fait partie de ces entreprises atypiques que l’on a pu voir naître sur nos territoires verts au cours de ces dernières années.

Les Rurbanistes, structure fondée en 2023 par Marie Carré et Paul Rubi, est une entreprise qui adapte les méthodes

et les outils de l’urbanisme participatif au contexte et aux enjeux du milieu rural. Cette entreprise n’aurait pas pu voir le jour sans les apports ni le soutien de l’incubateur d’innovation territoriale.

Retour sur cette success-story qui fleure bon l’intelligence collective.

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L’impuLsion poLitique

Marie a bénéficié d’une prise de risque des élus locaux.

Elle a su s’inscrire dans la vision des politiques quant au développement durable de la Loire-Atlantique.

Son projet validé, Marie a pu entrer dans la phase de fabrication de compétences collectives.

Elle a alors construit son équipegrâce au réseau local, incluant des associations de riverains

Marie a aidé les membres de l’incubateur à documenter sa démarche et à communiquer les bénéfices de son innovation afin que d’autres porteurs de projet s’en emparent et essaiment sur leur territoire.

Marie a commencé par évaluer la portée de son idée pour l’intérêt général.

Son idée une fois structurée en projet, l’incubateur de nouveau a évalué la pertinence de son projet.

Marie a pu profiter d’un droit à l’essai pour expérimenter son projet sur le territoire sans peur de l’échec.

Les ressources disponibles en juste à temps lui ont permis d’ajuster le déploiement de son projet.

Le projet

Les compétences

La transmission

L’expérimentation

Marie Carré Rurbaniste

Le point de vue de Patrick DianProfesseur ès expérimentations sociales

“ Ces incubateurs sont des lieux d’assistance à maitrise d’ouvrage pour des projets et des initiatives citoyennes. Ils sont devenus indispensables pour partager, fédérer, et capitaliser sur les expériences de chacun. „

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90Un jour, un territoire

La fiction design est un moyen de se projeter dans un futur proche en utilisant comme support des posters, des articles ou des affiches. Ils permettent ainsi de visualiser concrètement les enjeux captés. La présentation de ces artefacts fictifs sert de point de départ à la réflexion. C’est une provoca-tion qui permet de générer de la discussion au cours d’ateliers. Les participants disposent également d'une fiche explicative reprenant de manière factuelle les principaux points ou signaux faibles qui ont permis la construction de ces posters, articles ou autres affiches.

Page 36: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

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Plus de 330 000 habitants devraient rejoindre notre territoire d’ici 2040. Leur arrivée, les mouvements de population à l’intérieur même du département, le vieillissement de la population ou encore la tendance croissante à la décohabi-tation sont des facteurs qui modifient la demande en logements et en équipements. Ils conduisent aussi à un dévelop-pement inégal entre les espaces variés de Loire-Atlantique et à un clivage social parfois important. Avec 167 habitants en moyenne au km² (densité supérieure à la moyenne nationale) et une surface artificialisée occupée à seulement 1,7 % par du bâti, comment maintenir la qualité de vie qui fait le renom de la Loire-Atlantique ?

La consommation d’espace est un enjeu de taille qu’il nous faut apprendre à maîtriser collectivement et différemment. Le citoyen a un rôle central à jouer dans ce débat. Quelle place lui céder pour qu'il puisse prendre la parole ? Comment faire en sorte que les pouvoirs publics s'ouvrent à son expertise d'usage ? Entre élus et bureaux d’études experts, le citoyen se perd et perd confiance. Il se recentre sur sa vie quotidienne en perdant de vue l’intérêt général. Ces ques-tions recoupent les réflexions des autres groupes Passerelle, mais sont appliquées ici à l’aménagement des espaces. L’actualisation des pratiques de développement local semble un incontournable. Urbanisme collaboratif, quelle prise en compte du regard du citoyen dans l'aménagement de son territoire, en particulier en milieu rural ? Embarquement immédiat pour une vue du ciel de la démocratie participative dédiée à l’aménagement des espaces ruraux en Loire-Atlantique.

ÉVASION AÉRIENNEUrbanisme collaboratif

Le sujet de l’urbanisme collaboratif a suscité un large engouement se tra-duisant par l’ouverture de deux groupes. Les participants ont souhaité apporter un éclairage à la question de l’aménagement durable de demain, particulièrement dans les espaces ruraux de Loire-Atlantique. Deux points de départ identiques animent les deux groupes : • Les projets de territoire arrivent

peu à fédérer les multiples usa-gers, alors qu’ils devraient per-mettre de renforcer la solidarité et le « mieux-vivre ensemble »

• La participation citoyenne est bal-butiante dans l’aménagement de notre territoire

À partir de là, les membres ont emprunté deux lignes aériennes diffé-rentes et se sont rejoints pour un der-nier atelier dans l’idée de vous propo-ser collectivement une trame de pistes

d’avenir en faveur d’une association étroite du citoyen à la construction de son territoire. Préparez votre évasion aérienne grâce au plan de vol que ces préparateurs de bord ont déposé. Prenez de l’altitude en toute confiance : conditions (tendances et constats) et manuel de vol (enjeux principaux), ainsi que carnet de vol avec escales sont à votre disposition.

Ligne Nantes-Sud-Loire : vol intérieurPlusieurs documents de planification territoriale vont être révisés en Loire-Atlantique dans les prochaines années. Les membres souhaitent porter plu-sieurs messages afin de relancer les débats en amont des démarches et établir des projets de territoire sous le signe du vivre ensemble. Ils ont construit ces propositions en explorant plusieurs expériences de Loire-

Atlantique (SCOT du Vignoble) ou d’ail-leurs. Leur philosophie : donner un sens partagé aux projets de territoire !

Ligne Nord-Loire : vol long-courrierPour pouvoir « mieux vivre ensemble » sur un territoire, il faut être en capacité de se l’approprier. Pour cela, le citoyen a besoin de pouvoir s’y projeter en l’imaginant par lui-même et avec les autres. Mais dans une société où l’on change plusieurs fois d’habitat, cela complique les choses. Ce second groupe ne conçoit l’urbanisme de projet et la construction même des lieux de vie qu’en y impliquant les riverains. Les participants ont exploré les différents visages de la durabilité, de la tempora-lité et de la propriété, ainsi que quelques exemples de formes d’habi-tat.

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// Le saviez-vous ? Sept habitants de Loire-Atlantique sur dix résident sur moins d'un tiers du territoire //

Page 37: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

Un citoyen porte-parole reconnu de l’intérêt

général

Des espaces pensés collectivement

Des pratiques transver-sales de planification

De nouvelles formes d'habitat (sociales, intergénération-nelles) intégrant la mixité

Bien vivre ensemble en Loire-Atlantique

De nouveaux besoins individuels et collectifs en termes d’habitat et de

services propres à chaque bassin de vie

Une consomma-tion d’espace maîtrisée dif-

féremmentDes liens de

solidarité ren-forcés

Repères en mutation

Enjeux

Des réponses

Vouloir vivre ensemble en Loire-Atlantique 2040 : un aménagement pensé différemment

92Un jour, un territoire

// Un territoire pour tous : c’est permettre aux idées de prendre leur envol pour faire naître une vision collective de notre lieu de vie //

Desserrement* des ménages

Arrivée de nouveaux habitants

Population vieillissante

Déplacements quotidiens nombreux sur le territoire

*Desserrement : Ce terme carac-térise un nombre de ménages et un besoin en logements en augmentation… Ce phénomène est mesuré par l’évolution de la taille moyenne des ménages, qui diminue depuis plusieurs années. Les facteurs qui y concourent sont les suivants : séparations, familles monoparentales, jeunes quittant le domicile parental, vieillissement de la population.

Page 38: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

Décryptonsensemblelessiglesénigma-tiquesdelaplanificationterritoriale Assis face au tableau de bord, la chaîne de compatibilité des documents.

La loi d’orientation établit une chaîne de compatibilité entre les lois nationales d’amé-nagement et d’urbanisme, les Directives Territoriale d’Aménagement, (DTA), et les documents d’urbanisme locaux. Cette chaîne est fondée sur le principe de subsidiarité, selon lequel un document d’urbanisme ne doit être compatible qu’avec le document ou la norme qui lui est immédiatement supé-rieur.

Àvosgyroscopespourgarderlecap!Des lois nationales : • SRU: Solidarité et Renouvellement

Urbain. Loi du 13 décembre 2000• ENE: Engagement National pour l’Envi-

ronnement. Loi du 12 juillet 2010. Loi Grenelle II

• ALUR : Accès au Logement et un Urba-nisme Rénové. Loi du 26 mars 2014

Àvosaltimètrespourdéterminervotrehauteurdevol!Différents documents, différentes échelles :• DTA : Directive territoriale d’aménage-

ment. Élaborée sous la responsabilité de l’État, elle instaure un cadre supra-ré-gional de planification territoriale autour des métropoles (aménagement et environnement)

• SCOT : Schéma de Cohérence Territo-riale. Instauré par la loi SRU, il détermine un projet de territoire visant à mettre en cohérence l’ensemble des politiques sectorielles (urbanisme, habitat, dépla-cements, équipements commerciaux)

• PLU: Plan Local d’Urbanisme. Instauré par la loi SRU, et remplaçant des POS (Plan d’Occupation des Sols), il établit l’aménagement global d’une commune (ou d’une intercommunalité, dans le cas d’un PLUi - depuis la loi ENE) et en définit les droits à construire de chaque parcelle

• PADD: Projet d’aménagement et de développement durable

• Agenda21 : Projet concret rassemblant les démarches locales de développe-ment durable d’une collectivité

CONDITIONS DE VOL

Prévoyez quelques turbu-lences au décollage, repères en mutation Durabilité, temporalité et propriété sont des paramètres d’entrée sur la question d’aménagement du territoire. Ces facteurs qui connaissent de pro-fondes mutations se révèlent être des sources d’incompréhension entre acteurs dans les débats de territoire. Ils se traduisent différemment selon l’usage que les habitants, profession-nels ou élus ont du territoire. En ima-ginant collectivement les représenta-tions de différents usagers, le groupe « Nord-Loire » a établi une liste des critères sur lesquels un consensus sera plus ou moins simple à établir. Ces éléments peuvent être réutilisés comme base de dialogue.

DurabilitéConstruire un lieu de vie durable doit refléter simplicité, adaptabilité et mobi-lité des habitants.

Temporalité Construire un lieu de vie est un proces-sus long et prend en compte plusieurs temps : • Celui des différents interlocuteurs

à un moment T • Celui du quotidien d’un individu qui

se répartit entre vie privée, temps public, travail et temps citoyen

• Celui des étapes de vie d’un indi-vidu

PropriétéMême ce droit fondamental à construire chez soi et pour soi devrait connaître des ajustements quant à l'usage qu'il en est fait. L'organisation des espaces privés et collectifs pourrait être revu et suivre une tendance de consommation collaborative. Les notions et critères susceptibles de fédérer plus facilement les usagers du territoire sont les suivantes : • La souplesse dans les choix d’ha-

bitat en fonction des différentes échelles de temps

• L'accessibilité, mobilité et trans-port

• La proximité • La diversité et la complémentarité• La responsabilisation de chacun• La mutualisation et optimisation

de l’existant• L'ancrage des activités écono-

miques comme des services sur les bassins de vie pour une meil-leure répartition des richesses et le maintien et le développement de l’emploi local

À contrario, des divergences apparaî-tront plus fortement sur les points suivants :• la répartition des espaces (conflits

d’usages et d’intérêts financiers à court terme)

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Le groupe Nord-Loire vous souhaite la bienvenue à bord et demande toute votre attention quelques instants. Vous trouverez ci-contre vos instruments de bord. Quant aux conditions de vol, nous connaîtrons dès le décollage quelques turbulences dûes à des repères en mutation. Plus tard, nous profiterons de courants ascendants pour le bénéfice de l'intérêt général et nous survolerons par l'exemple la question des formes d'habitat partagé.

Page 39: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

DestinationPays-Bas:Quanddeshabitantsauto-gèrentleurespacedevieetdetravail

94Un jour, un territoire

• les envies et besoins de chacun : quelle adaptabilité des logements pour pouvoir être modifiés en fonction des périodes de vie ?

• le mode de gouvernance publique appelant plus de réflexion, voire plus de décisions participatives

• la notion de « densité »• le choix des techniques préconi-

sées pour l’isolation des bâtiments ou l’utilisation et la réutilisation de matériaux de construction

• le dosage entre mixité des loge-ments ou spécialisation (notam-ment par rapport aux seniors)

Profitez des courants ascen-dants, initiatives citoyennes dans leurs lieux de vieVéritable richesse pour notre territoire, les initiatives citoyennes, nombreuses en Loire-Atlantique, naissent parfois du flou de certaines règles (ex. phytoépu-ration). Mais ces projets, si nombreux soient-ils, émergent de façon un peu déconnectée les uns des autres. Ils sont noyés dans les grands ensembles

immobiliers, bâtis en réponse à des normes ou quotas à respecter. Donner de la visibilité à ces expériences est un véritable enjeu. Des réponses sont à construire pour les accompagner, les amplifier, leur donner une visibilité pour une diffusion à plus grande échelle tout en s’assurant qu’elles répondent aux besoins du territoire.

Voir aussi les exemples du groupe « Expérimentation sociale » p. 72.

Dans tous les cas, ce phénomène de montée en puissance citoyenne pour-rait bien remettre en question la manière d’aménager et de « possé-der » notre territoire, en donnant un sens concret à l’idée de mutualisation des espaces et des équipements. Une modification du système semble être amorcée. Elle est basée sur les piliers suivants : la confiance, l’esprit de com-munauté, la reconnaissance, l’ouver-ture et le partage.

Lotissement Les Courtils (Bazouges-sous-Hédé, 35) 1er lotissement écologique françaisLes Petits Moulins (Rezé)Eco-hameau « Le Clos d’Emile » (Bouvron)Eco-hameau « Chemin au Pré aux Graines » (Nort-sur-Erdre)

Desexemplesd’habitatgroupéparticipatif

Prenons l’exemple de la Fondation De Refter. En opposition au projet d’un promoteur immobilier, des habitants ont initié un projet pour sauvegar-der l’immeuble dans lequel ils habitaient. Ils ont constitué un groupe d’une centaine de personnes, d’origines et d’âges divers. Ils se sont regroupés dans ce même lieu pour y habiter, travailler et se cultiver ensemble. Le lieu est autogéré par ses habitants et est ouvert à l’extérieur. Aux Pays-Bas, de nouvelles façons d’habiter sont ainsi expéri-mentées depuis les années 60. En France, les exemples d’habitats en autogestion concernent en moyenne une quinzaine de personnes par projet. En Allemagne, l’échelle est plus large : une cinquantaine de personnes en moyenne par projet. Les outils juridiques existaient déjà, mais la loi ALUR va permettre de renforcer cette typologie d’habitat.Penser différemment l’habitat permet aux habi-tants de partager des espaces collectifs et ainsi de ne pas avoir à rentrer toutes les fonctions dans leurs espaces privés. Cela leur permettrait de faire évoluer leurs lieux de vie selon l’appropriation qu’ils souhaitent en faire. La création d’espaces communs soulève évidemment des interrogations quant à la gestion. Il faut réussir à dépasser les intérêts privés de chacun au service d’un intérêt collectif (mais pour autant pas général) tout en évitant d’en arriver au communautarisme.Le groupe a pu ainsi ouvrir le débat sur deux autres points de vigilance : est-ce que l’exemple hollandais d’habitat autogéré avec autant de participants (95) est à généraliser ? Il semble que cet exemple atypique aille au final à l’encontre des valeurs prônées du « vivre ensemble » du fait de l'indépendance totale du lieu vis-à-vis du reste de la commune. Comment se passe l’arrivée de nouveaux habitants ? Quels sont les moyens de sélection ? Il y a un risque d’homogénéité dans le profil des personnes qui viennent y vivre, ce qui irait à l’encontre de la philosophie initiale de mixité et de solidarité.

DestinationPays-Bas:quanddeshabitantsauto-gèrentleurespacedevieetdetravail

Venez découvrir une maison de retraite tournée vers l’avenir. La maison d’accueil des Fontenelles a été reconstruite en 2013 (construction de 1970). Elle est désormais l’une des premières maisons de retraite du département répondant aux dernières normes environnementales.Unegouvernancepartagée:la gestion est assurée par une association de loi 1901, composée d’élus locaux, de la société civile « Vincentaise » et de communes limi-trophes.Unemaisonécologique:C'est aussi un Bâtiment Basse Consommation, isolation thermique par l’extérieur, géothermie verticale et chauffe-eaux solaires, récupération des eaux de pluie.Une dernière astuce sera bientôt mise en place : le partage de véhicules avec d’autres structures du territoire.

SurvolezSaint-Vincent-des-Landes

Page 40: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

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Citoyenneté et intérêt général• Une perte de culture politique et

administrative de la population• Une éducation civique en perte de

vitesse auprès des enfants et des jeunes

• Des moyens de dialogue avec le citoyen ne tenant pas suffisam-ment compte des nouveaux modes de communication

• Des prises de décisions qui se font par défaut, et non par adhésion (on demande qui est contre, qui s’abs-tient, au lieu de demander qui s’affirme pour), ou pire, on a cou-tume d’utiliser l’accord tacite

• Une expertise d’usage des citoyens de Loire-Atlantique faiblement valorisée

• Des outils ayant perdu de leur sens politique. Il y a peu de débats sur l’avenir des territoires et les conseils municipaux s’apparentent à des chambres d’enregistrement des nouvelles réglementations, en matière d’urbanisme

Des démarches d’aménage-ment inaccessibles au citoyen• Des textes génériques de lois ne

tenant pas compte des spécificités du territoire (exemple des hameaux)

• Un langage de techniciens employé lors des réunions publiques

• Un héritage de la culture liée au fonctionnement des services de l’état avant la décentralisation des compétences urbanistiques (avant que les collectivités n’aient la compétence pour élaborer leurs documents d’urbanisme)

• Une planification territoriale orien-tée par la sécurisation juridique des documents

• Un PADD rédigé par des bureaux d’études, et peu utilisé pour ras-sembler les acteurs du territoire : il devrait refléter une stratégie partagée collectivement de déve-loppement spatial et d’anticipation

• Une dilution des responsabilités dès que l’on parle de permis de construire. Comment le citoyen peut-il s’y retrouver si tout le

monde se renvoie la balle (mairie, DDTM, ABF*…) ?

• Une présentation des projets et documents par les bureaux d’études et non par les élus

• Une participation limitée des citoyens à ces réunions

• Des étapes de concertation qui sont vécues comme des présenta-tions de projets ficelés. Les citoyens ne se sentent pas écoutés

• Un nombre limité de réunions publiques et semble-t-il, sans effet sur des projets déjà écrits

• Des bilans de concertation qui encouragent l 'expression citoyenne à titre individuel et non collectif

• Une DTA en Loire-Atlantique ne couvrant pas l’ensemble du terri-toire : quelle cohérence ?

• Des SCOT aux périmètres peu per-tinents et insuffisamment coor-donnés.

• Les maires n’expliquent pas assez les différences entre POS et PLU.

• La planification est systématique, pas la programmation

MANUEL DE VOLComprendre pourquoi les projets

d’urbanisme divisent au lieu de rassembler

Ce premier constat, posé sur la table, va au-delà des considérations spécifiques à l’aménage-ment, mais le résoudre est un préalable incontournable. Dans tous les cas, ces constats ne sont énoncés ici que dans un seul but : rebondir par des propositions constructives et adaptées au fonctionnement propre à la Loire-Atlantique.

*Direction Départementale des Territoires et de la Mer, Architecte des Bâtiments de France

Page 41: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

96Un jour, un territoire

Le groupe Nantes Sud-Loire joue cartes sur table et vous dévoile une perception collec-tive des mécanismes de la planification territoriale. Trois constats principaux émergent :• le citoyen s’éloigne des préoccupations d’intérêt général,• les pratiques liées à la conduite de l’urbanisme rendent les projets

inaccessibles au citoyen,• plusieurs mythes biaisent l’élaboration de solutions adaptées.

Certaines représentations et certains mythes semblent se perpétuer dès lors que l’on tente de faire progresser les façons de faire. llfautarrêterdecroireque…

…lecitoyenidéalexisteL’usager n’a un intérêt que lorsque cela le concerne directement. Il faut donc partir du point où les gens se sentent concernés.

…laparticipationcitoyennevautreprésentativitéIl faut arrêter de vouloir à tout prix récupérer les 95 % de la population qui ne participent pas aux débats. Les organisations de démocratie participative ne doivent pas être assimilées à des instances représentatives de citoyens. Cela ne veut pas dire pour autant que la qualité et la diversité ne doivent pas être des atouts de ces groupes.

…lesélusvontarrêterdedéfendrelesintérêtsdeleursterritoiresC’est dans leur mandat de défendre leur territoire, de faire venir plus d’habitants, surtout dans un département en forte croissance. Il en va du prestige et de l’attractivité de leur commune.

…ilexisteunpérimètre,uneorganisationidéaleLes périmètres de SCOT sont souvent dessinés sur des décisions politiques et d’ego. Dans tous les cas, il faut des limites, et l’important, c’est l’articulation entre ces périmètres d'une part, et d'autre part, la cohérence entre échelles de territoires différents.

…touslesacteursdeterritoiressesententconcernésparlaplanificationterritoriale

…qu’unprojetdeterritoirepeutêtredupliquéindéfinimentd’unterritoireàl’autreSans avoir appris à lire au préalable les spécificités du territoire et sans adapter les projets aux modes de fonctionnement propres à chaque territoire, l’appropriation des projets par les usagers du territoire est compromise.

Levraidufaux

Page 42: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

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Le citoyen, au cœur des pro-cessusÀ la question « comment voyez-vous votre territoire demain ? », difficile de sortir tout un chacun, qu'il soit élu ou citoyen des lieux communs. Peu d'entre eux vous répondront du tac au tac sur une vision globale de leur territoire. La majorité aura une réponse relative aux besoins de sa vie quotidienne, « man-ger, boire, dormir… ». L’urbanisme collaboratif constitue pourtant un sujet idéal de débat démocratique pour la Loire-Atlantique de demain. La diversité des thèmes abordés est grande et l’échelle de temps longue. Pour autant, l’idée d’impliquer le citoyen dans ces démarches ne correspond pas à une volonté, ni de la majorité d’entre eux, ni des élus. Avant même de penser à l’urbanisme sur un territoire, établir une vision partagée du territoire et de son aménagement futur est incon-tournable pour sortir de la confronta-tion. L’usager du territoire, le citoyen, doit pouvoir trouver une place au cœur

des processus, et ce, à tous les niveaux d’aménagement territorial : réflexion, planification, concrétisation de projets.

Le PADD, un outil de démocra-tie participative dédié à l’amé-nagementLe PADD (Projet d’aménagement et de développement durable) est le 1er niveau de concertation en amont, avec le citoyen, sur le volet aménagement. La rédaction de ce document est fonda-mentale dans l’élaboration d’un SCOT ou d’un PLU. En pratique, le PADD est aujourd’hui peu co-construit avec l’ensemble des usagers du territoire. La philosophie de développement dura-ble du territoire, le vouloir-vivre en col-lectif doit être réellement partagé, dans un premier temps, par l’ensemble des élus du territoire pour pouvoir se retrouver dans un projet de PADD à proposer aux citoyens. De véritables discussions avec ces derniers doivent nourrir l’écriture de ce projet pour accroître l’appropriation future des tex-

Les grandes lignes du manuel de vol

Page 43: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

// Peu importe les réponses qui seront retenues à l’avenir, elles devront être choisies après une analyse des situations du territoire d’incubation, en fonction des besoins de proximité et des réalités de ce territoire //

Lejeudesdifférences

98Un jour, un territoire

tes. Les élus devront alors témoigner d’une réelle ouverture à élaborer un projet collectif avec le citoyen.Trop souvent, le citoyen ne découvre les aménagements proposés qu’une fois construits. Quel environnement « réal-iste » génère-t-on pour les gens ? Comment mieux leur faire prendre conscience des impacts de fonctionne-ment, visuels, sonores qu’auront les planifications, les zonages, les projets d’aménagements ? Quels outils privilégier à la place des plans en deux dimensions ?

La question des hameauxLa Loire-Atlantique présente une spé-cificité d’habitat dispersé dans ses campagnes. L’habitat ne se retrouve pas seulement dans les bourgs, mais est fortement présent dans les hameaux et villages. Il est possible d’avoir un débat sur l’urbanisme dans les hameaux, les villages, mais il faut sortir de la logique individualiste de spéculation foncière et réfléchir à une organisation du territoire

de demain avec une vision plus large, plus collective.Dans l’état actuel de fonctionnement de nos territoires, l’accroissement de population dans les hameaux aug-mente les charges pour la collectivité (transport en commun, assainisse-ment, eau potable et déchets…). En parallèle, dans les bourgs, les pro-cédures pour construire dans les dents creuses sont encore trop longues. Les élus ont un droit de préemption qu’ils n’exercent pas facilement et qui pour-rait leur permettre de « verticaliser », densifier leurs bourgs, sans pour autant léser les propriétaires vendeurs.Alors, comment concilier la conserva-tion du patrimoine propre à notre ter-ritoire tout en ayant en tête l’économie dans la consommation d’espaces ? Faut-il renoncer à la vie dans nos hameaux ? Le groupe s'y oppose. Alors, pourquoi systématiquement interdire la construction en fond de jardin en appli-cation d’un héritage des POS ?

Connaissez-vous la différence entre hameau, village et bourg ?

Hameau : petit groupe d’habitations (une dizaine ou une quinzaine de constructions au maxi-mum) pouvant comprendre également d’autres constructions telles que des bâtiments d’exploi-tation agricole isolés et distincts du bourg ou du village.

Village: petite agglomération rurale, plus impor-tante que le hameau qui comprend ou a compris des équipements ou lieux collectifs administratifs, culturels ou commerciaux.

Bourg : agglomération rurale moins importante qu’une ville. Le bourg est suffisamment grand pour constituer un centre administratif, qui a une fonction sociale et économique.

Page 44: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

CARNET DE VOLManifeste pour bâtir une vision

prospective partagée sur notre territoire

Pour répondre aux enjeux posés, les participants des groupes Passerelle vous proposent un carnet de vol en quatre escales :

1. Diversifions l’engagement citoyen au sein de la population2. Déployons une prospective de terri-toire cohérente, lisible et compréhen-sible3. Donnons à la rédaction du PADD l’envergure d’un outil de démocratie participative dédié à l’aménagement4. Penser l’espace rural collectivement et rendre désirables des formes diffé-rentes d’habitat, moins consomma-trices d’espace

Ces escales vous conduiront progres-sivement à la Loire-Atlantique que les participants souhaitent laisser aux générations futures.

Escale 1. Diversifions l’engagement citoyen au sein de la population

Porte 1 : mieux sensibiliser et éduquer à la citoyenneté et aux territoiresDe manière générale, réintroduire une instruction civique pour tous est une piste à privilégier. Agir directement auprès des citoyens en devenir, enfants et jeunes, est une priorité. En appre-nant aux jeunes le fonctionnement du système, ainsi que les règles d’un débat constructif, des idées pourront être essaimées auprès des parents et des grands-parents. Voici quelques pistes pour y parvenir :• Déployer des « conseils de

jeunes » pour choisir certains aménagements publics

• Profiter des temps périscolaires, sensibiliser les animateurs, pro-poser des jeux de rôles (jeu service civique FAL44), s’inspirer de la méthode Freinet

• Promouvoir les « bonnes pra-tiques » sur la Loire-Atlantique

• Apprendre des expérimentations qui n’ont pas abouti à des résultats satisfaisants, avant de les enterrer

• Réintégrer ces apprentissages dans les programmes pédago-giques, plutôt que de ne compter que sur des actions parallèles

Porte 2 : recréer une dyna-mique de débat… … à l’intérieur même des assemblées de collectivités territoriales (conseil municipal…) Voici d'autres pistes dans le même ordre d’idées : • Promouvoir l’idée d’équipes muni-

cipales constituées sur un projet partagé (collectif pour Transition en pays viganais)

• Mettre en place tout au long du mandat un comité de vigilance (mais bienveillant) de citoyens pour réagir aux différentes idées des élus

Porte 3 : renouveler le débat démocratique… …en construisant une place pour la démocratie collaborative aux côtés de la démocratie représentative.• Ouvrir les réflexions à des groupes

de citoyens dans les démarches de planification territoriale, en s’ins-pirant du concept de conférences de citoyens

• Introduire des pratiques participa-tives de prise de décision. Ex : au niveau des budgets, pour inciter les usagers à s’impliquer davan-tage

// Apprendre aux jeunes à débattre : messages clés ! • chacun peut être porte-

parole de quelqu’un d’autre,

• un débat n’est pas une confrontation,

• ce n’est pas parce que l’on s’exprime que les idées seront forcément retenues //

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Page 45: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

Escale 2. Déployons une prospective de territoire cohérente, lisible et compréhensible

Pour rassurer et mettre en confiance le citoyen, il faut trouver un équilibre, un référentiel entre les différents docu-ments : un document de planification à long terme qui plante le décor pour les vingt prochaines années et un docu-ment d’urbanisme vivant, en révision constante, et adapté aux évolutions de son territoire. Il faut pouvoir prendre acte de l’évolution du terrain tout en assurant la pérennité de projets struc-turants pour le territoire.

Porte 4 : articuler et utiliser les projets de territoire, tels que l’Agenda 21, comme levier indi-rect des démarches d’aménagement de territoire.S’appuyer sur les travaux de l’Agenda 21 et l’élan de démocratie insufflé pour bâtir le projet d’avenir (PADD) du terri-toire. Il servira alors de socle à des applications plus réglementaires. Pourquoi l’Agenda 21 ? La démarche rejoint plus de citoyens. Exercice pros-pectif, elle aborde la question d’une gestion plus durable de territoires par le biais d’outils quotidiens.

Porte 5 : éclaircir l’articula-tion entre les propositions de PADD de SCOT, PLU ou PLUi

• Se rappeler et respecter le péri-mètre de compétences de chaque document : le SCOT se positionne à un niveau prospectif et global de territoire ; les PLUi/PLU dans le détail, au niveau de la parcelle et de l’urbanisme règlementaire.

• Intégrer dans les pratiques d'éla-boration des PADD les prescrip-tions obligatoires et permises (respectivement articles L122-1-4 et L122-1-5 du code de l'urba-nisme). Par exemple, attribuer dans un SCOT un nombre de loge-ments par commune va trop loin.

Porte 6 : développer la com-pétence « urbanisme » des élus et la valoriser auprès des citoyensMême s’ils ne sont pas tous « sachants » en début de mandat, les élus peuvent et doivent se mettre en posture d’apprenants sur la question « urbanisme ».• Composer son équipe municipale

au plus près des compétences et des personnalités requises et affi-cher la liste en fonction de ces compétences pour démontrer objec-tivement les qualités de l’équipe ou

sa capacité à acquérir les compé-tences en cours de mandat.

• élargir les possibilités de forma-tions pour les élus : ouvrir les formations CNFPT aux élus, pro-poser des formations-actions par les bureaux d’études, développer un MOOC* « urbanisme pour élus », interpeller l’association des maires de France pour contribuer à renforcer ces pistes et mettre en place un programme.

• Stimuler les transferts de compé-tences sur les territoires : mettre en place d’un réseau d’adjoints à l’urbanisme en Loire-Atlantique (outil ouvert à tous les conseillers municipaux) ; des actions à diffé-rentes échelles (intercommunales, pays…) possibles pour mutualiser les connaissances et les expé-riences. Essaimer par exemple l’initiative de Conseil en urbanisme partagé du pays Grandlieu, Machecoul, Logne en Loire-Atlantique pour accompagner les projets.

100Un jour, un territoire

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Page 46: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

Une implication du citoyen dès le départ par une sensibilisation renforcée au projet

Une valorisation de l'expertise d’usage accrue sur le territoire

Une implication toujours plus large dans les réunions

Intérêt général

Un élu, moteur dans l’écriture collaborative

Escale 3. Donnons à la rédaction du PADD l’envergure d’un outil de démocratie participative dédié à l’aménagement

Le PADD doit être conçu comme un projet d’avenir fédérateur issu d’une écriture collective conduite par les élus. Pour cela, l’ensemble des parties prenantes, y compris les citoyens, doit être représenté dès le départ.

Porte 7 : avant d’entamer la rédaction du PADD : comment ouvrir le débat ?Les « sachants » ont une obligation de s’expliquer auprès de la population, de trouver les éléments de langage appro-priés. Sinon les citoyens ne ressentent pas l’urgence de changer la situation, ils n’y verront aucun intérêt. • Clarifier les rôles des élus, des

consultants et des citoyens pour que ces derniers se sentent asso-ciés, reconnus et en confiance

• Penser aux élus de quartiers ou de sections pour qu’ils tendent à faire converger la collection d’intérêts individuels vers un projet collectif

• Envisager une préparation de l’équipe municipale (formation, appropriation des clés de l’urba-nisme pour une transmission adaptée des éléments de contexte à la population) et si besoin est, faire intervenir des experts en prospective ou en communication pour accompagner les élus au démarrage de la démarche

• Constituer un panel de citoyens• Proposer une première réunion

d’information, élus et citoyens uniquement (aborder les notions de vision citoyenne de territoire, d’intérêt général, de PADD comme outil de diffusion des idées collec-tives, en clarifier les périmètres (territoire, problématique, niveau de précision)

Porte 8 : phase d’écriture Quel équilibre entre traduction prag-matique des enjeux et portée prospec-tive des débats ?• Valoriser l’expertise d’usage des

citoyens et augmenter la connais-sance terrain de tous, dans une optique d’intérêt général

• Détecter les citoyens qui veulent participer, mais qui ne peuvent pas se rendre aux débats publics

• Puiser dans un panel d’outils ori-ginaux et simples de communica-tion pour rendre le citoyen-acteur : Idées : espace de rédaction collec-tive, type « WikiPADD », carte

interactive collaborative, boîte à idées en mairie et dans plusieurs endroits clés de la commune

• Prévoir des temps d’échanges physiques réguliers et diversifiés entre élus et citoyens : retourner régulièrement au contact des citoyens sont des préalables, envi-sager plus de réunions intermé-diaires avec des rapports et resti-tutions d’étapes, proposer des sorties randonnées avec photos et prises de notes, associer les enfants et les jeunes à la démarche (ex : temps dans les programmes de collèges ou échanges sur le temps périscolaire)

• Présenter le projet différemment lors des réunions en salle

• Envisager la rédaction d’un mani-feste : valoriser l’implication active des citoyens dans la rédaction en évitant notamment d’utiliser des infinitifs et des passifs. Proposer un questionnaire pour avoir un retour de l’appréciation des propo-sitions

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Page 47: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

Escale 4. Penser l’espace rural collectivement et rendre désirables

des formes différentes d’habitat, moins consommatrices d’espace

*Clause de revoyure : engagement qui fixe le motif ou le délai avant une prochaine rencontre entre les parties.

102Un jour, un territoire

Quel type de densification les habi-tants souhaitent-ils privilégier ? Quelle répartition des surfaces privatives, collectives et publiques souhaitent-ils mettre en place ? Ou encore, quelle répartition des activités et des fonc-tions à l’intérieur de ces aires ? Les questions de conflits d’usage entre habitat et fonctions économiques du territoire, la qualité de la mixité inter-générationnelle envisagée, ou encore la vision projetée pour l’avenir des hameaux sont des questions devenues incontournables.Les liens de territoires ne se créeront qu’en fonction des liens de solidarité que les usagers seront en mesure de tisser. La mixité intergénérationnelle ne se mettra, par exemple, en place que si elle provient d’une volonté forte des habitants.

Voici la dernière série de propositions destinées à promouvoir des formes différentes d’habitat pour maintenir et développer des cellules de solidarité, qu’elles soient familiales, de voisinage, ou d’autre nature, sur nos territoires.

Porte 10 : travailler sur une vision urbanistique partagée des aires constructibles (bourgs, hameaux…) avec les habitants : penser les projets de lieux de vie collective-ment• Envisager un accompagnement

social des familles qui viennent s’installer dans les logements sociaux proposés en hameaux

• Repenser les lotissements avec espaces collectifs et fonctions mutualisées (équipements, jar-din…)

Porte 11 : encourager les habitants à privilégier de nou-velles formes d’usages des bâtiments. Les sensibiliser :• Aux possibilités de formes archi-

tecturales autres• Aux modes de gestions alterna-

tives (habitat participatif, parta-gé…)

• À la nécessaire adaptation de solu-tions globales aux espaces ruraux.

Porte 12 : créer des solutions juridiques aux modes inno-vants de gestionLe développement d’habitat intergéné-rationnel, particulièrement dans les hameaux, est une solution que le groupe trouve intéressante pour tisser des liens de solidarité sur les terri-toires. Comment adapter les règle-ments pour pouvoir y implanter ces formes d’habitat ?

Porte 13 : faciliter l’appro-priation des initiatives exis-tantes…… sur d’autres territoires et l’émer-gence de nouvelles idées.Habitat autogéré, phytoépuration, réno-vation de bâtiment, développer les compétences des « architecteurs ».

Porte 9 : validation du projet : que se passe-t-il après ?• Prévoir une clause de revoyure*

généralisée (pas seulement économique par exemple) et incontournable qui impliquera de nouveau le citoyen. Tous les cinq ans, semble être une bonne récur-rence pour les PADD de SCOT

• Prévoir des enquêtes afin de pour-suivre l’imagination de solutions pour l’avenir

• Permettre au citoyen de continuer à s’exprimer et à faire un suivi au quotidien (rapports d’étonnements par exemple)

• Les découpages, zonages et tra-duction en possibilités et con-traintes réglementaires, impli-quant l’intervention d’experts en urbanisme réglementaire doivent être faits le plus tard possible. Cette traduction nécessitera, à certains moments, une adaptation du projet initial

• Proposer la possibilité d’imaginer collectivement l’emplacement de la signalisation dans la commune Propositions complémentaires : parcourez le circuit panoramique du groupe « expérimentation

sociale », p. 72 et l’itinéraire exploratoire du groupe « compétences collectives », p. 80.

Page 48: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

JeunessecibléeparlestravauxDébut : à partir de 16 ans (fin de la scola-rité obligatoire).Fin : lorsqu’il y a indépendance financière et résidentielle. La 25e année est utilisée comme âge butoir par de nombreux acteurs.

AutonomeetindépendantPasser de « pris en charge » à « se prendre en main », pour prendre et assu-mer ses décisions et gérer soi-même son quotidien. Subvenir matériellement à ses besoins et disposer ou posséder des biens qui en témoignent (signe d’indépendance). Quitter l’insouciance de l’enfance, se préparer à davantage de responsabilités.

VulnérabilitéDe l’instabilité à l’exclusion, différents degrés sont possibles selon les facteurs d’autonomie auxquels le jeune aura accès ou pas. Au-delà des aspects économiques, cette vulnérabilité est souvent liée au niveau de protection que nous offre notre environnement : famille, réseau, accom-pagnement… Sans les repères affectifs et sociaux nécessaires à la construction d'un jeune, l’isolement relationnel peut vite le rendre vulnérable.

RepèresLe passage de l’enfance à l’âge adulte est une période de fragilité semée d’embûches et de décrochage pour certains jeunes. Chaque individu est censé trouver sa place dans la société, tout en apprenant à se connaître. Le jeune se cherche, s’affirme et après tout, il n’y a rien d’anormal à cela. Mais certains sont plus vulnérables que d’autres, face aux inégalités constatées. Acquérir autonomie et indépendance relève-rait donc à la fois d’un parcours du combattant et d’une course contre la montre, où le minimalisme expérimental semble de mise. Bon nombre de jeunes qui s’écartent momentanément des voies toutes tracées sont stigmatisés. Ne pourrions-nous pas entourer nos jeunes d’un peu plus de bienveillance et d’espoir pour libérer leur créa-tivité et leur capacité à s’adapter ? La Loire-Atlantique accueillera 46 000 jeunes de 15 à 29 ans d’ici 2040. Ils sont notre avenir. De multiples acteurs sont prêts à mettre à profit leurs compétences pour aider cette jeunesse à prendre son envol tout autant que ses responsabilités. Encore faut-il se mettre en phase, tous autour d’une même table pour mieux l’accompagner. Quelle réponse englobant le maximum d’éléments déterminants à la construction de la jeunesse peut-on proposer et imaginer avec elle ? Le groupe Passerelle est monté sur le pont pour s'y atteler. Êtes-vous prêts à franchir les premières bouées de balisage de cette véritable course contre la montre ?

RÉGATE : TOUTES VOILES DEHORS !

Un vent de liberté souffle sur les côtes de Loire-Atlantique ! Ce groupe aux expériences variées vous propose une régate pour jeunes en quête d’autono-mie. Le principe de la course est le suivant : mettre en lumière suffisam-ment de cartes que les jeunes de Loire-Atlantique ont à leur portée, ou devraient avoir, pour avancer sereine-ment vers l’âge adulte, tout en réagis-sant eux-mêmes aux effets du courant et des vents qu’ils rencontreront sur le parcours. Le temps de six rencontres, les participants ont navigué sur les plans de l’autonomie et de la vulnérabi-lité : définition des repères des jeunes, cartographie des facteurs d’accès à l’autonomie ou encore analyse de quatre situations réelles ou fictives de

jeunes du département au regard de cette grille de lecture partagée. Après avoir identifié les freins d’accès à leur autonomie, ils ont identifié les principes incontournables pour une réponse glo-bale. Grâce au livre de bord que ce groupe Passerelle vous propose, découvrez comment la solution de l’autodiagnostic, réponse préventive, s’est dessinée au fil des ateliers. Progressive, elle permet un suivi durant toute la régate. Et, comme dans toute course, une préparation est nécessaire, alors le groupe suggère de la mettre en place en amont de la fin de période de scolarité obligatoire, avant l’étape des 16 ans.

E N D I R E C T D U G R O U P E

Réponses globales pour favoriser l'autonomie de la jeunesse

103

Page 49: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

NAVIGATION CôTIèRE À VUEFacteurs d’accès à l’autonomie

Toutes et tous à vos compas de relève-ment pour une navigation entre amers sociétaux et balises personnelles. Hissez les voiles vers un parcours diffi-cile et non linéaire ! Il revient à chacun d’entre vous de définir l’ordre de pas-sage des balises et le nombre de fois qu’il faudra les atteindre. Entre indé-pendance et autonomie, difficile de savoir quel critère les facilitant est à viser en premier. Il est certain, que durant ces louvoiements, votre embar-cation sera mise à rude épreuve et que vous serez plus vulnérables, surtout si une tempête vient fragiliser ces repères.

Indications de coursesL’indépendance répond aux premiers besoins contribuant à une certaine sta-bilité. Pour l’autonomie, on se réfèrera aux éléments qui conduisent le jeune à avoir confiance en lui, à se déplacer, à faire ses choix et à en assumer les conséquences. À ce stade, sa vision de

sa propre capacité à accomplir des choses sera tout aussi importante que la capacité des parents à voir leur enfant autonome. Conserver un espace d’insouciance et de liberté, s’identifier à un groupe autre que la sphère fami-liale, ou encore développer un senti-ment d’appartenance à un territoire, sont aussi des besoins à prendre en compte.

Louvoyer tout en gardant le cap : laissons de la latitude aux chemins de traverse ! Manœuvre complexe de la course : le jeune doit faire des choix de vie alors que son entourage n’est pas forcément prêt à les entendre, notamment sur la question du métier et de la formation. Un moment crucial pour des choix dif-ficiles à modifier au cours de sa vie d’adulte ! N’est-ce pas aussi cela la Loire-Atlantique en 2040, un territoire qui reconnaît des trajectoires de vie non linéaires ? Les adultes insécurisent les

jeunes : ils transposent la situation qu'ils ont vécue quelques décennies plus tôt sur celle vécue par les jeunes en projetant en plus leur pression quo-tidienne et leurs peurs. Même si plu-sieurs jeunes osent faire des détours, la société tolère ces essais, quelques erreurs, mais ne reconnaît pas encore complètement ce « droit à l'expérimen-tation », ni les habiletés qu’ils ont pu développer ce faisant. Ces expériences et rencontres aident pourtant les jeunes à mieux se connaître et à se projeter. Tout ceci prend du temps, le temps d’être curieux, de construire sa confiance en soi, celui d’essayer aussi. Bref, le temps de se construire ! Lui laisse-t-on suffisamment de temps et d'espace ?

Se nourrir, s’habiller, se loger

Se déplacerInsertion

professionnelle

Se former,être qualifié

Savoir s’entouré,

être soutenu

Avoir accès à l’information

Education sociale,

physique…

Du temps pour : Choisir une direction, prendre du recul, avoir

confiance, expérimenter, prendre

conscience

Besoins primaires

Déterminants d’épanouissement

Cartographie des facteurs d’accès à l’autonomie

Avoir accès aux soins

104Un jour, un territoire

Page 50: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

7° DE GîTE À BâBORD

Déterminants en mouvement

// On peut essayer, sortir des sentiers battus… et y parvenir //

// A tout vouloir penser pour quelqu’un on ne l’aide pas à être autonome //

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105

Au détour de sa construction person-nelle, le jeune attend de la société qu’elle croie en lui. Il a des choses à dire, mais aujourd’hui, il doit faire ses preuves pour être identifié comme un interlocuteur pertinent. Il a tout intérêt à acquérir une compréhension rapide du fonctionnement de la société, alors même que celle-ci est en pleine mutation et qu’elle lui occasionne de multiples raisons de décrocher, sans parler du dédale des inégalités. Com-ment peut-il adapter son langage à ses interlocuteurs pour obtenir des réponses ? Pourquoi lui seul devrait-il faire cet effort ? Comment ce jeune différent des autres générations peut-il réussir son intégration sociale tan-dis que les repères qui la favorisent, famille, école, acteurs de soutien, sont eux-mêmes en mutation et que l’équi-libre entre eux s'en trouve déstabilisé ? Avant de prendre le large, révisons quelques manœuvres.

Choquons la grand-voile… en familleEnfants et parents cohabitent plus longtemps dans le foyer familial. L’expression des jeunes y est plus facile qu'il y a quelques décennies. Les dis-cussions y sont paradoxalement moins fréquentes. Les enfants se sentent bien dans le cocon familial, mais sont connectés en permanence avec l’exté-rieur, devant leur écran à discuter avec des personnes à des milliers de kilo-mètres. Ces personnes ont une éduca-tion différente, une culture et des valeurs parfois différentes de celles que veulent leur transmettre leurs parents. Rien d’étonnant que le fossé enfants-parents perdure, voire s’accentue !Autre tendance de fond, le nombre croissant de familles monoparentales. Le temps et l’énergie qui restent après une journée de travail (quand ce n’est pas une nuit) ne sont pas forcément

optimum pour aider l’enfant et le jeune à faire ses devoirs, à prendre le temps de l’échange sur toutes sortes de sujets.Les jeunes d’aujourd’hui sont les parents de demain. Leurs choix auront été suffisamment critiqués par leurs parents, par peur qu’ils ne soient sans issue professionnelle, ils auront sans doute à leur tour le recul nécessaire sur ces moments de tâtonnements. Plus à l’écoute de leurs enfants, ils les laisse-ront se chercher, dériver, apprendre par l’échec tout en s’enrichissant de leurs victoires sur l’inconnu. À l’avenir, les parents, acteurs majeurs pour les jeunes, maintiendront leur rôle fonda-mental de guide, mais différemment. Le groupe est de l’avis suivant : les parents accompagneront le jeune dans sa construction : ils introduiront des repères et des valeurs aux jeunes, tout en le laissant expérimenter – donner un cap sans les enfermer dans un cadre anxiogène.

Maintenez la bôme à bonne hauteurQuelle école pour demain ?La conférence du mois de mars dernier nous a éclairés sur les pistes d’évolu-tion de l’école. Redonner envie d’ap-prendre aux jeunes passera par quelques changements pédagogiques, parmi les suivants : • les outils à utiliser : ordinateurs, et

désormais tablettes et même Twitter !

• des modes d’apprentissage : répartition différente entre cours magistraux, en ligne, espaces de débats et d’expérimentation, avec notamment des conditions favo-rables pour développer une cer-taine créativité tout autant que des capacités à vivre et travailler en collectif

Les équipes enseignantes doivent faire face à un réel défi d’adaptation pour prendre en compte ces changements qui amènent par ailleurs davantage le jeune à explorer de nouvelles voies. Le questionnement entre, petit à petit, au cœur de la scolarité et de la formation. Le droit à l’essai et la construction col-

lective d’idées entreraient-ils eux aussi dans les mœurs scolaires ?

Voir Tendances n°32 sur l'école 2.0 p. 46.

Larguez la prise de risLibérons l’espace public Les lieux extérieurs à la sphère familiale et à la formation sont des espaces structurants pour les jeunes. Ils seront d’autant mieux reconnus par ces derniers qu’ils seront des endroits informels, non identifiés officiellement par la société comme lieux d’échange. Un exemple parfait : l’aubette de bus.

Répartissez bien les tâches à bord, il y en a pour tout l’équi-pageQuelles actions de soutien en Loire-Atlantique demain ? La Loire-Atlantique est un territoire qui a le vent

Page 51: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

// Les élèves décrocheurs passent 80 % de leur temps à s’ennuyer//

106Un jour, un territoire

On ne paie pas pour apprendre à lire, ni à écrire. Pourquoi devrait-on payer pour apprendre à conduire ? La mobilité des jeunes est un passeport d’entrée à l’indépendance, et ne pas pouvoir se déplacer, une inégalité. Que pensez-vous de valori-ser la conduite comme une compétence à acquérir au cours de la scolarité du jeune et inscrite dans son parcours ?

en poupe. Avec 46 000 jeunes supplé-mentaires d’ici à 2040, les défis priori-taires de la Loire-Atlantique seront principalement situés autour du loge-ment et de l’emploi.Sur la question du logement par exem-ple, la problématique ne se situe pas tant dans l’offre qui est proposée, mais plutôt dans son accessibilité. Les foyers pour jeunes travailleurs sont nombreux en Loire-Atlantique, mais la répartition et l’adéquation avec les bassins de for-mation et d’emploi ne sont pas toujours apparentes.Quant à l’organisation générale des intervenants autour de la jeunesse sur le territoire, la cartographie semble être complexe à construire. Les collec-tivités doivent-elles soutenir l’indépendance, l’autonomie, la grande vulnérabilité ? Toujours est-il que la complexité des relations avec les insti-tutions a créé au fil des années une inversion des postures où le jeune doit sans cesse se justifier d’être jeune, en

gaspillant dans le processus son éner-gie. Par ailleurs, certains programmes tendent à générer une dépendance du jeune face au système, accrue par leur compréhension diff ici le de l’organisation publique. La logique de dépendance financière dans laquelle s’est installée cette relation pouvoirs publics / jeunes semble propice à pérenniser cette dépendance. Enfin, chacun des outils pris indépendam-ment offre une solution partielle, ni transversale ni partagée par les profes-sionnels concernés par la situation du jeune.

Vous êtes prêts à prendre le large et lofer jusqu’à l’allure souhaitée !

Demain,devrions-nousproposerunprojetpourouaveclesjeunes?Que voudra dire demain « s’insérer dans la société » ? Entre accompagnement et injonction : quel équilibre à trouver ? Doit-on proposer aux jeunes des choix raisonnables, des projets dont ils ne rêvent pas, mais qui répondent aux besoins et au marché de l’emploi de notre territoire ? Doit-on au contraire les laisser se construire au travers de leur projet avec leur créativité, leurs talents, leurs appétences et participer autrement à l’innovation sur nos territoires ? La vulnérabilité nait aussi de la façon dont la société met les jeunes de 16 à 25 ans dans cette injonction paradoxale. Pour vous aider à plonger dans le débat, voici un exemple.Les pouvoirs publics ont pensé et proposé un pro-jet en apprentissage en mécanique agricole à un jeune nazairien en décrochage. Au bout d’un an de suivi par un employeur, maître d’apprentissage, le jeune a repris confiance en lui et dans le système. Il a décidé de se réorienter vers un projet pour lui. Il a abandonné la mécanique agricole pour s’orienter vers une qualification en mécanique générale. Est-ce pour autant un échec pour notre territoire ?

Endirectdesdébats

Unpermispourtous?

Page 52: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

Guichet,référence,lieu?Unespaceuniqueouvertencasdevulnérabilitéquipourraitrépondreauxcritèressuivants:• un contact privilégié de proximité• une personne référence de confiance pour le jeune• plusieurs disciplines autour de la table• un lieu pour recevoir le jeune, son entourage selon le

contexte, en présence de plusieurs professionnels• un lieu d’échanges et de rencontres entre jeunes

(parrainage ?)

Lamissionlocalepourrait-ellejouercerôle?

Aucœurdesdébats

HISSONS LE PAVILLON JEUNESSE 2040

La solution miracle n’existe pas ! La solution unique non plus, d’ail-leurs. Comment se fait-il qu’autant de jeunes passent entre les mailles du filet ? La maille est trop grosse et coûte cher alors que nous sommes bardés d’outils. Le filet est tissé par les parents, les enseignants, les associations et les institutions. Ce soutien autour des jeunes peut permettre de réduire la maille. Après tout, ne devrait-on pas mettre à l’avenir l’emphase sur une plus large prévention de ces difficultés en optimisant les conditions de navigation et en apportant une solution préventive plus que réparatrice ?

Petite maison pour une grande chance à Sainte-Luce-sur-Loire. Ouvert par la Fondation « la Vie au Grand Air » à 8 jeunes déscolarisés depuis novembre 2013

Semaine de prévention au décrochage au lycée Brossaut-Blancho de Saint-Nazaire en janvier 2014. Neuf volontaires pour apprendre à gérer leurs émotions

Dispositif d’accompagnement individualisé au lycée Aristide Briand de Saint-Nazaire. Deux heures d’accompagnement en continu pour sortir 15 jeunes décrocheurs de la peur de l'échec

Salon de l'emploi sur mesure à Bellevue (Nantes) en février 2014.200 jeunes au rendez-vous proposé par la CFDT

Opération transition positive avec Open Odyssey : De la fourche à la fourchette ! De janvier à mai 2014, une centaine d’étudiants (master 2 ScienceCom) ont endossé le rôle de colporteurs de bonnes pratiques en matière d’alimentation en mettant en valeur des initiatives de chez nous

Réseau régional Habitat Jeunes23 foyers jeunes travailleurs répartis en Loire-Atlantique permettant aux jeunes de 16 à 30 ans, en situation précaire, de devenir autonomes en simplifiant l’accès au logement

Expériencesdecheznous

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Page 53: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

// Répartissez bien les tâches à bord, il y en a pour tout l’équi-page ! Ne croyez pas que seul, vous allez pouvoir assumer la barre, les réglages, l’observa-tion du plan d’eau, le temps qu’il reste au chrono et la distance qui vous sépare de la ligne. Pas de régate sans tac-tique, et sans bonne tactique, pas de bons résultats ! //

// Ceux qui peuvent tirer le monde vers des lendemains meilleurs, ce sont les jeunes ! //

108Un jour, un territoire

Faciliter la navigation dans le réseau de soutienCette étape induit une meilleure con-naissance par le jeune des individus qui l’entourent et la manière dont il peut échanger avec eux et les solliciter en cas de besoin. Ainsi le groupe propose :

• Augmenter la mobilisation collec-tive des partenaires

• Apprendre aux jeunes à s’entourer• Leur apprendre à se repérer dans

les réseaux d’acteurs de leur ter-ritoire

• Augmenter les apprentissages autour des savoirs-être (autant que les savoir-faire), de la coopé-ration et du travail dynamique

• Ouvrir les écoles aux autres struc-tures dédiées à la jeunesse

• Favoriser les liens entre la « sphère jeunesse » et les autres sphères (intergénérationnel, économique…)

Déjaugeage en vue. Préparons l'équipage !Favoriser les initiatives et expérimenta-tions en amont des difficultés. Le groupe propose un outil de navigation personnelle. Voir page 108.

Attention dessalage ! À situa-tion urgente, solution réactiveLe groupe suggère une ligne de conduite en cas de difficultés et de décrochage. L’approche globale d'une réponse à construire avec le jeune lui permettant de redresser la barre pren-dra les formes suivantes :• Partagée avec le jeune, son entou-

rage et les intervenants• Transversale : elle prend en

compte tous les facteurs d’accès à l’autonomie, les habiletés et les potentiels du jeune, ses acquis…

• Adaptée : au niveau de vulnérabi-lité de l’individu, après en avoir établi une lecture partagée en fonction du territoire et de l‘envi-ronnement familial de chaque individu

• égalitaire : sans condition de milieux de vie : territoire, statut des parents…

• Croisée : la réponse peut s’inscrire dans le parcours de vie d’une autre personne (exemple : mixité inter-générationnelle)

• Valorisante : elle aidera le jeune à prendre conscience des aptitudes développées durant la période difficile.

Quelle réponse imaginer ?Le groupe suggère de rester vigilant quant à la création de nouveaux outils ou de nouveaux services. Le territoire regorge de dispositifs en faveur des jeunes. L’avenir réside-t-il dans la créa-tion de nouvelles instances dédiées, de l’imbrication de plusieurs outils existants ou bien dans une communica-tion efficace pour les orienter vers les structures déjà établies ? Quelle que soit la démarche qui sera privilégiée par notre territoire, placer les jeunes au cœur de la réponse semble incontournable sans pour autant tra-duire celle-ci par du sur-mesure en tout temps. La démarche qui consiste à les rendre acteurs dès l’esquisse d’une réponse est tout aussi importante. Elle participe à la reconnaissance qu’ils attendent de leur environnement.

Virement de bord : sortir de la déconsidérationCette étape suppose un changement de posture générale de la société envers les jeunes. Arrêter de les présumer

coupables et de les mettre « en attente » peut passer par plusieurs pistes : • Leur laisser du temps pour expé-

rimenter des idées ou des activités (en faveur de l’intérêt général)

• Leur faire prendre conscience de leurs compétences et habiletés

• Les accompagner dans leurs choix, autrement que par des moyens financiers, avec des conseils, un soutien psychologique personnalisé, lorsque nécessaire.

• Valoriser leurs réussites, les aider à apprendre de leurs erreurs

• Donner plus de crédit à une année de césure

• Les responsabiliser en les sensibi-lisant à leurs droits, mais aussi à leurs obligations comme n’importe quel citoyen

• Aider les jeunes à identifier des manquements à leurs droits : défi-nir quels indicateurs s’applique-raient particulièrement à eux.

Page 54: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

COMPAS JEUNESSE Imaginons un outil de navigation personnelle

Ilssontmultiplesettransversaux.Ilamèneralejeune:• à apprendre à verbaliser ses besoins pour cheminer sur la voie de la vulné-

rabilité vers l’autonomie• à mieux se connaître, à tout point de vue : acquis, capacités à faire, points

faibles, potentiels et habiletés, éléments de « stress » (toujours selon sa propre définition) dans son environnement

• à construire et à expérimenter ses propres réponses, ainsi qu’à les faire évoluer dans le temps

• à identifier un accompagnant de proximité pour l’épauler dans son chemi-nement

• à accéder aux bonnes ressources sur son territoire

Ilpermettraauxintervenantsjeunesse:• d’avoir une grille de lecture partagée avec les jeunes• de les aider à formuler leurs propres réponses• de donner aux intervenants une visibilité auprès des jeunes de Loire-Atlan-

tique (et des familles)• de leur apporter une meilleure connaissance des jeunes• de leur donner une vue globale de l’évolution de la jeunesse dans le dépar-

tement

L’outildoitpermettreauterritoire:• de mieux cerner les multiples représentations de la vulnérabilité propres aux

jeunes du département • de faire émerger une intelligence collective au service de la jeunesse de

Loire-Atlantique, en fédérant les acteurs autour du jeune

Besoin d’un guide pour faire émerger l’intelligence collective ? Rendez-vous page 80 sur l’itinéraire exploratoire du groupe « compétences collectives ».

Quelsintérêtsàmettreenplacecetoutil?

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Qu’est-ce que le compas jeu-nesse ?Cet outil de navigation place le jeune au cœur du processus puisqu’il permet d’établir un autodiagnostic évolutif. Il en est le principal acteur à partir de ses 14 ans. Cet outil peut se présenter sous la forme d’un livret numérique accessible par carte à puce ou sa descendante de 2040 (est-ce que des cartes, comme les cartes vitales existeront toujours à cette date ?).Il comprend une cartographie de son parcours, l’évolution des apprentissages de vie de l’individu à partir de ses 14 ans. Ce dernier renseigne lui-même les informations en remplissant chaque a n n é e le q u e s t i o n n a i re d’autodiagnostic. C’est donc un : • outil de prévention de la vulnérabi-

lité• outil complémentaire au système

en place

• outil ludique, intuitif et évolutif selon l’âge du jeune

Comment ça marche ?Cet outil couvre l’ensemble des fac-teurs d’accès à l’autonomie ainsi que les compétences clés à développer.• Un outil accessible pour n’importe

quel jeune – en tout cas la grande majorité

• Une étape obligée pour le jeune au moins jusqu’à ses 16 ans

• Un réflexe acquis par le jeune d’y avoir recours après 16 ans pour le guider, avoir accès à l’information et les conseils dont il a besoin

• Des questions formulées de façon simple et positive

Dans la mesure où l’utilisation de cet outil est obligatoire pour les jeunes de 14 à 16 ans, l’outil sera accessible dans les centres de Documentation et

d’Information des établissements sco-laires. Ce passage obligé invite le jeune sur convocation. L’élève se rend seul dans son CDI pour répondre au ques-tionnaire. Dans la foulée, un 2e temps est à prévoir pour un moment d’échange avec son conseiller d’orientation psychologue.

// C’est un outil au service des nombreux acteurs de la thématique jeunesse du territoire : du jeune lui-même et des intervenants susceptibles de l’accom-pagner //

Page 55: Un jour, un territoire - Chapitre "Excursions hors piste" : CDLA Passerelle

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RÉSERVER MON RDV DE SUIVI

DESIGN fICTIONLa fiction design est un moyen de se projeter dans un futur proche en utilisant comme support des posters, des articles ou des affiches. Ils permettent ainsi de visualiser concrètement les enjeux captés. La présentation de ces artefacts fictifs sert de point de départ à la réflexion. C’est une provocation qui permet de générer de la discussion au cours d’ateliers. Les participants disposent également d'une fiche explicative reprenant de manière factuelle les principaux points ou signaux faibles qui ont permis la construction de ces posters, articles ou autres affiches.