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Sortie nationale 14 août 2019 Le journal de l’actualité cinématographique du cinéma Grand Écran “CYRANO” DE BERGERAC - Classé Art et Essai N°23 Juin/Juillet/Août 2019 JOURNAL GRATUIT TIRÉ à 3000 EXEMPLAIRES UN FILM DE QUENTIN TARANTINO AVEC LEONARDO DICAPRIO, BRAD PITT, MARGOT ROBBIE… VOIR PAGE 5

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Sortie nationale 14 août

2019

Le journal de l’actualité cinématographique du cinéma Grand Écran “Cyrano” de BerGeraC - Classé art et essai

n°23 Juin/Juillet/août 2019

JoUrnaL GraTUIT TIrÉ à 3000 exempLaIres

Un film De QUentin tarantinoavec leonarDo Dicaprio, BraD pitt, margot roBBie…

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* Conditions en agence - soumis à disponibilité - crédit photo : adobe stock - IM046100001 - © FITOUR

RENSEIGNEMENTSFITOUR • Tél. 05 53 22 23 23

16 rue Dr Breton • Place des 2 Conils 24100 BERGERAC

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Port Grimaud, Aups, Villecroze, St Raphaël, Ramatuelle, Gassin, Saint-Tropez, Cannes et la Corniche de l’Estérel

À PARTIR DE 409 €*par personne

HÔTEL CLUB LE CAPET 3*+ TRANSPORT AU DÉPART DE BERGERAC

+ PENSION COMPLÈTE + PROGRAMME

DE VISITES & EXCURSIONS

Du 25 au 29 septembre 2019*

Du 22 au 26 octobre 2019

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Journal gratuit tiré à 3000 exemplaires.

Entièrement réalisé pour le cinéma Grand Écran “Cyrano” de Bergerac par Bruno PENIN et Frédéric BoIN Pour nous contacter : par courrier à l’adresse :Cinema Grand Ecran CyranoPlace des Carmes - 24100 Bergerac par e-mail : grandecran.bergerac @wanadoo.fr Conception graphique et insertion publicitaire :ID Studio Limoges - www.idstudio.fr - [email protected] revue est imprimée en France par EDIISPRINT

PRIx DES PLaCES

3,00 € Cinéma des enfants pour tous (sauf été)

5,00 € Moins de 14 ans

5,50 € Dimanche matin 10 h 30 pour tous (sauf été)

7,50 € Tarif réduit - pour les étudiants* à toutes les séances - + 65 ans* - familles nombreuses* - 18 ans* *sur présentation des justificatifs

9,90 € Tarif normal Majoration du tarif de 2€ par place pour les séances 3D sur tous les tarifs

6,00 €(2) Tarif Ciné-Club

Adhérents Tapages(2) & aLEP(2)

à toutes les séances(2)

aBoNNEMENTS

CINÉ PaSS (rechargeable)

5 places : 7,00€ (3) (valable 3 mois

3 places max /séance (soit 35€ la recharge)

10 places : 6,50€ (3) (valable 6 mois

4 places max /séance (soit 65€ la recharge)

15 places : 6,00€ (3) (valable 9 mois

5 places max /séance (soit 90€ la recharge) (3) y compris les frais de gestion

Infos Cyrano

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 3

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N°23juin/juillet/août

ÉtÉ de rÉfection et de rÉflexions...

Alors que se dessine le nouveau parvis du cinéma qui per-mettra à Gérard Darmon et Alain Chabat, s’ils le souhaitent, de

venir danser la Carioca à l’aise, comme à Cannes, le générique du Palmarès 2019 est tombé. Très attendue la Palme d’Or du Sud-Coréen Bong Joon-ho qui s’offre, et nous offre, la veille de ses 50 ans un beau cadeau avec «Parasite» film éminemment social. Plus étonnant, Quentin Tarantino, Ken Loach et Terrence Malick qui repartent bredouillent. Très étonnant encore, du côté acteurs l’éviction de Brad Pitt et de Leonardo DiCaprio donnés trop tôt favoris. Pas de récompense non plus pour Almodovar mais une palme d’interpréta-tion masculine méritée et ovationnée à son acteur fétiche Antonio Banderas. Pendant qu’à Cannes les lumières s’éteignent, dans votre Cinéma Cyrano, de nombreux bénévoles, aux côtés du personnel font vivre un autre Cinéma.

Avec Tapages qui chaque lundi, dans ses Sélections vous proposent des films remue-méninges, des documentaires toujours excellents. Exemples? Le 24 juin Sibel (prix de la presse et prix du jury jeune au festival de Locarno), magnifique histoire d’une jeune femme muette qui communique avec la langue sifflée ancestrale de cette région de la mer noire. Des documentaires avec «Jour de paye! Vers un revenu universel» de Christian Tod le 11 juin, «Maguy marin: l’urgence d’agir» histoire de cette chorégraphe hors normes le 20 juin. D’autres bénévoles pour un autre Cinéma avec l’Alep qui nous invite à voir ou revoir Annie Hall de Woody Allen, avec Diane Keaton, le 13 juin, et Venus Beauté Institut de l’excellente Tonie Marshall avec Bulle Ogier le 27 juin.

Autres moments incontournables de votre cinéma les séances Singu-lières et surtout Plurielles mises en musique par le passionné Sébastien

À noter sur votre agenda le cycle Scène Rock et Cinéma le 14 juin avec 2 films décoiffant : ERIC CLAPTON : LIVE IN 12 BARS, documentaire sur cette légende vivante du blues et du rock à 19h15 et BOHEMIAN RHAPSODY Réalisé par Bryan Singer avec Rami Malek récompensé d’un Oscar du meilleur acteur pour son interprétation magistral de Freddie Mercury ! « show must go on » à 22h. Sébastien nous invite en Juillet aux Singulières Eté fantastiques avec FOG (le 05), NEW YORK 1997 (le 12) TOXIC AVENGER (le 12) MIRACLE MILE (le 26) et en Août JACK BURTON DANS LES GRIFFES DU MANDARIN (VO le 02) CARRIE AU BAL DU DIABLE (le 09) Le PRINCE DES TÉNÈBRES (le 16) et enfin INVASION L.A (le 23).

NOUVEAUTÉ : Les DOCS de l’Été qui proposeront chaque lundi de juillet et août un documentaire sélectionné par Romain.

Au nom de tous ces passionnés du 7e Art, je vous souhaite de bonnes séances dans nos salles.

Frédéric BOIN

ÉDITo

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Dimanche 23 juin 15h00Durée 3h15

Résumé : Le visage contemporain du Royal Ballet est mis en valeur dans des œuvres signées par trois des chorégraphes actuels les plus en vue. Within the Golden Hour de Christopher Wheeldon suit sept couples qui se séparent et se reforment sur des pages de Vivaldi et de Bosso avec un éclairage aux cou-leurs chatoyantes inspirées par le coucher du soleil. Repris pour la première fois, Flight Pattern de Crystal Pite fait appel à un grand ensemble de danseurs et à la fameuse musique écrite par Górecki dans sa Symphonie des chants plaintifs pour une ré exion poignante et passionnée sur la migration. Entre ces deux ouvrages, un nouveau ballet de Sidi Larbi Cherkaoui, créé par le Royal Ballet fait sa première apparition pour mettre vraiment le ballet contemporain au goût du jour.

WITHIN THE GOLDEN HOUR / NOUVEAU CHERKAOUI / FLIGHT PATTERNballet De ChRistopheR WheelDon

Dimanche 21 juillet 15h00

Durée 3h15

Résumé : L’immortelle histoire d’amour shakespea-rienne est connue dans le monde entier. Depuis sa création en 1965 par le Royal Ballet, Roméo et Juliette de Kenneth MacMillan est devenu un classique du bal-let moderne. La chorégraphie capture les émotions du jeune couple et de la naissance de leur amour confronté aux obstacles qui finissent par provo-quer l’issue tragique du récit. Chaque reprise donne l’occasion à de nouveaux danseurs d’interpréter les amants maudits. Toute la troupe apporte couleur et action à la Vérone de la Renaissance, où sur une place de marché bondée éclate soudain un com-bat d’épée, et où le conflit de deux familles dé-bouche sur une tragédie, aussi bien pour les Capulet que pour les Montaigu.

ROMÉO ET JULIETTEballet De Kenneth maCmillan

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 5page 4 ZOOM n°23 juin/juillet/août 2019

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Sortie nationale 14 août

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ONCE UPON A TIME…IN HOLLYWOOD

Un film de Quentin Tarantino

Avec Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie…

SynopSiS : L’histoire se déroule en 1969, à Hollywood, au moment de l’apogée du mouvement hippie. Les deux personnages principaux sont Rick Dalton (Leonardo DiCaprio), une ancienne star d’une série télévisée de western, et Cliff Booth (Brad Pitt), sa doublure cascade de toujours. Les deux hommes tentent de s’en sortir dans un Hollywood qu’ils ne reconnaissent plus. Mais Rick a une voisine très célèbre… Sharon Tate.

Once Upon a Time… In Hollywood : Quentin Tarantino veut rallonger son film.

en compétition aU feStival De canneS, le noUveaU long-métrage De QUentin tarantino poUrrait Sortir en SalleS DanS Une verSion plUS longUe.C’est l’une des coqueluches de cette 72ème édition du Festival de Cannes. Once Upon a time… In Hollywood, lettre d’amour au Los Angeles des 70’s,

œuvre fleuve de plus de 2h30 condensant toutes les obsessions de son auteur, Quentin Tarantino, pourrait sortir dans une version alternative de celle présentée à Cannes. La raison : le réalisateur trouve que son film n’est pas assez long. IndieWire explique sa démarche par un manque temps lors du premier montage : «Tarantino et son

monteur, Fred Raskin, ont travaillé dur pour finir le film à temps afin qu’il soit présenté à la première mondiale [du Festival de Cannes].»

En effet, Tarantino voulait être sûr de pouvoir délivrer son film en temps et en heure, avant la deadline du Festival. Résultat ? Un premier montage de 2h39mn. IndieWire nous apprend que le réalisateur pourrait très bien retourner en salle de montage pour retravailler Once Upon a time… In Hollywood afin de le rallonger de plusieurs minutes. Voire beaucoup plus. Une information confirmée par Tom Rothman, président de Sony Pictures Entertainment, ainsi que par Tarantino lui-même. «Je vais le rallonger.», explique le cinéaste lors d’une interview sur la Croisette.

Toujours selon le média américain, la première mouture du film durait 4h20mn. Tarantino a expliqué sa démarche de travail avec Fred Raskin : «Son travail est de mettre chacun des plans que je tourne. (…) Ce n’est pas vraiment inhabituel pour ce genre de film épique.» Au départ, le duo réfléchissait à une œuvre de près de 2h45. «Cela ressemble à un de mes vieux films, voyons voir si on peut dépasser le ‘Quentin Cut’ pour donner un montage vraiment cool que n’importe quel public apprécierait.»

Tom Rothman, de son côté, affirme que Tarantino a tous les droits sur le montage final : «C’est son film. Nous sommes privilégiés de faire partie du voyage. C’est signé Tarantino, le sort est entre ses mains. Des mains qui sont capables de beaucoup de choses.»

U.S. 2018 - Durée : 2h39 min

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 5page 4 ZOOM n°23 juin/juillet/août 2019

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6 €La sÉance

Another DAy of Life Durée : 1h 25min. Animation, drame, guerre, documentaire. Allemagne, Belgique, espagne. réalisateur(s) : raul de la fuente, Damian nenowinterprètes : Miroslaw haniszewski, tomasz Zietek, olga Boladz, rafal fudalej, Kerry Shale…

LeS ÉterneLS ( (ASh iS pureSt white) Durée : 2h 15min. romance, drame. Chine. réalisateur : Jia Zhangkeinterprètes : Zhao tao, Liao fan, Xu Zheng, Casper Liang, feng Xiaogang…

Résumé : Angola, 1970. Le grand reporter de guerre Ryszard Kapuscinski se retrouve en pleine guerre civile.

Adaptation : Another Day Of Life est adapté du livre éponyme de Ryszard Kapuscioski (paru en français sous le titre D’une guerre l’autre An-gola 1975 aux éditions Flammarion), célèbre journaliste qui relate son expérience cauche-mardesque de la guerre civile angolaise en 1975. Cependant, les réalisateurs soulignent le fait qu’il s’agisse d’un long métrage de fiction et non d’un documentaire : «Mais nous n’illus-trons pas le livre. Dans le film, nous rencon-trons des gens que Kapuściśski décrit dans le livre. Certains ont réellement existé, d’autres sont pure invention. Les intrigues sont inspirées du livre et de faits réels mais aussi fictionnelles. Tout cela construit cette histoire originale».Le film est un objet hybride composé de 60 minutes d’animation et de 20 minutes de prise de vues réelles.

Contexte : Dans les mois qui ont précédé la déclaration d’indépendance (11 novembre 1975), différentes factions du mouvement an-

Résumé : AEn 2001, la jeune Qiao est amou-reuse de Bin, petit chef de la pègre locale de Datong. Alors que Bin est attaqué par une bande rivale, Qiao prend sa défense et tire plusieurs coups de feu. Elle est condamnée à cinq ans de prison. A sa sortie, Qiao part à la recherche de Bin et tente de renouer avec lui. Mais il refuse de la suivre.

Muse : C’est la huitième fois que le réalisateur Jia Zhangke dirige sa compagne Zhao Tao.Inspirations multiplesLe personnage incarné par Zhao Tao est ins-piré de deux autres personnages qu’elle a joués dans Plaisirs inconnus en 2002 et Still Life en 2006. Désireux de simplifier l’intrigue de ces films, Jia Zhangke en avait à l’époque coupé certaines scènes d’amour. C’est en les visionnant à nouveau qu’il a eu l’idée de cette histoire d’amour tourmentée entre une femme et un chef de la pègre racontée sur plusieurs années.

Le titre : Le titre original des Éternels est Jiang Hu Er Nü, que l’on peut traduire par «Fils et filles de Jianghu». Le film emprunte son titre à un long de 1952 de Zhu Shilin écrit par Fei Mu, maître du cinéma chinois des années 1930 et 1940. Si les deux longs métrages

Vendredi 7 Juin à 19H15 en V.o.

Vendredi 28 Juin à 19H15 en V.o.

golais de libération étaient engagées dans un combat prolongé qui déciderait de celle qui aurait le pouvoir dans la république en devenir. Ryszard Kapuściśski décide de se rendre sur la ligne de front, risquant sa vie pour être le premier journaliste au monde à rendre compte quotidiennement du déroulement du conflit.

Un journaliste légendaire : Ryszard Kapuscioski a été l’un des journalistes de guerre les plus cé-lèbres au monde. Correspondant permanent en Afrique, Asie et Amérique latine pour la Polish Press Agency, il a été témoin de nom-breux coups d’état et a échappé à la peine capitale au moins deux fois. Son oeuvre a été traduite dans plus d’une trentaine de langues et récompensée par de nombreux prix.

Confusão : Le mot portugais «Confusão» décrit l’état intraduisible dans lequel est plongé l’An-gola, détruit par le chaos de la guerre civile et les tensions permanentes. Ce mot, employé par Ryszard Kapuscinski dans ses télex en-voyés à l’agence de presse polonaise, signifie le désordre, l’anarchie, la situation provoquée par le peuple par laquelle il perd tout contrôle et dont il finit par devenir victime.

n’ont rien en commun à part leur titre, Jia Zhangke était séduit par ce qu’il évoquait : «Le mot ‘ernü’ (‘fils et filles’) désigne des hommes et des femmes qui osent aimer et haïr. L’autre mot du titre, ‘jianghu’ [...] évoque un monde de drames, d’émotions et, bien sûr, de dangers réels. En associant les deux mots du titre, se révèle un monde d’individus qui osent défier l’ordre dominant, qui vivent selon les principes moraux de la bonté et de l’hostilité, de l’amour et de la haine».

C’est quoi le Jianghu ? S’il signifie «rivières et lacs», le terme de Jianghu désigne surtout dans la littérature les gens en marge de la société tra-ditionnelle de la Chine impériale, tels que les bandits, les combattants, les chevaliers errants mais aussi les prostituées, vagabonds, … Le réalisateur explique : «Le couple du film [...] [survit] en s’opposant à l’ordre social conven-tionnel. Je n’ai pas cherché à les défendre mais plutôt à les comprendre dans leurs mal-heurs. […] Le jianghu appartient à ceux qui n’habitent nulle part».

Clins d’œil : Jia Zhangke est un grand admira-teur de ses compatriotes réalisateurs, dont John Woo et Johnnie To.

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France 2018 - Durée : 1h25 min

sYnoPsIs : À 40 ans, Stéphane Haskell, est victime d’une maladie fulgurante et se retrouve paralysé. La médecine le condamne au handicap, mais le yoga lui ouvre un chemin de guérison. Des couloirs de la mort aux USA, aux bidonvilles africains, il se lance alors dans un voyage touchant autour du monde, à la rencontre de ceux qui ont renoué avec la vie grâce au yoga.

Qui est stéphane haskell ?

Entré en 1991 comme photo-journaliste à l’agence Sipa Press, Stéphane Haskell travaille sur des reportages culturels et de société et collabore avec l’agence de médias Capa sur des documentaires et des longs-métrages. Pendant 8 ans il sera correspondant à New York où après des études de cinéma à la New York Film Academy, il écrit et réalise un premier long-métrage, Beware of Pity, inspiré de La Pitié Dangereuse de Stefan Zweig, sélectionné dans plusieurs festivals américains. De retour en France, sa passion pour la photographie et la littérature lui font réaliser un livre : Portraits d’Auteurs, pour lequel 40 écrivains interna-tionaux incarnent leur personnage de roman préféré et écrivent un texte expliquant leur choix. De retour au documentaire, il réalise notamment Mille Soleils (tourné en Inde sur les pas de Dominique Lapierre et La Cité de la Joie). Il est aussi l’auteur de Respire, un livre sur la guérison par la pratique du yoga.

Découvrir le yoga

Stéphane Haskell a fait une première approche du yoga par le biais d’une rencontre avec une professeure de yoga américaine de passage à Paris. C’était quelques mois après ses opérations du dos. «Elle m’a convaincu de venir la rejoindre en Allemagne près de Francfort dans un centre de méditation où elle ensei-gnait. D’abord réticent, en raison de mes douleurs chroniques et de mon ignorance sur la pratique, elle m’a graduellement conduit dans les postures, la respiration et la philosophie du yoga sur deux années.»

se soigner par le yoga

Stéphane Haskell a confié que le yoga avait reconnecté le bas et le haut de son corps, qui était coupé en deux après sa maladie. Cette pratique lui a aussi permis de mettre son corps et son esprit en «union» pour guérir. «Avec l’apprentissage que m’a donné mon premier maître, j’ai étudié les différents fondamentaux du yoga, les yogas sutras et les bases physiques et émotionnelles que nous donne la pratique. En étudiant l’histoire millénaire du yoga et la vie des différents maîtres qui l’ont transmis, j’ai pu avancer dans une com-préhension plus spirituelle.»

Le ciné-méditation est une occasion d’élargir et transformer notre vision du monde grâce à la projection d’un film ins-pirant, suivie de l’expérience de la relaxa-tion et méditation Heartfulness. Les prises de conscience qui émergent pendant le film sont approfondies grâce à la médita-tion. C’est une nouvelle approche, origi-nale et vivante de l’après film.

au programme pour cette soirée,… confortablement assis dans le fauteuil du cinéma, 3 temps

20 h Visionner 21h30 Méditer22h echangerHeartfulness est une méthode universelle de méditation simple, gratuite, acces-sible à tous. Cette pratique permet de se connecter aux ressources infinies du cœur. C’est un processus qui nous fait passer de la pensée au ressenti, autre-ment dit un cheminement qui nous mène de la complexité du mental à la simplicité du cœur.

genre : DocUmentaireréaliSateUr : Stéphane haSkellinterprète : raphaël perSonnazDeBoUt

soIrÉe cIne MÉDITaTIon saMeDI 22 JuIn à 20H

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 7

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Jeudi 13 Juin - V.O. 20h

annIe HaLLDurée : 1h 33min. comédie dramatique, Romance. Origine : U.S.A.. - Réalisateur : Woody AllenInterprètes : Woody Allen, Diane Keaton, Tony Roberts, Carol Kane, Christopher Walken

synopsis : À l’aube de ses quarante ans, Alvy Singer fait le bilan de la situation. Une introspection sur sa dernière rencontre, Annie Hall, qui vient de le quitter, et un hommage à la ville qu’il aime, New York..

oscars 1978 : Annie Hall a remporté l’Oscar du meilleur film, du meilleur réalisateur (Woody Allen), du meilleur scénario (Woody Allen et Marshall Brickman) et de la meilleure actrice (Diane Keaton).

collaboration de longue durée : Woody Allen et Diane Keaton, qui formaient un couple deux ans avant le tournage du film, ont en tout

collaboré à sept reprises : sur Woody et les Robots, Guerre et Amour, Annie Hall, Intérieurs, Manhattan, Radio Days et Meurtre mystérieux à Manhattan..

Les débuts : Il s’agit du premier film dans lequel jouent Sigourney Weaver et Shelley Hack.

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CinéMania : Woody Allen et Tonie Marshall en juin : Au mois de juin, CineMania vous proposera deux comédies de nature différente. Tout d’abord, un Woody Allen peu connu « Annie Hall », une comédie dramatique sentimentale autour de la vie d’un quadra avec l’amour, une forme d’introspection et, aussi, une bonne mise en images de la ville de New York. Fin juin, ce sera «Venus Beauté (Institut) », réalisé en 1999 par Tonie Marshall, la fille de Gérard Oury. Ce film allie comédie, drame et romance avec un casting bien fourni : Nathalie Baye, Audrey Tautou, Mathilde Seigner…Un univers de légèreté, le salon d’esthétique, traversé par les aléas de la vie quotidienne, sentimentale, professionnelle… Chaque séance s’articule toujours sur deux partie : un court-métrage ou un quiz consacré à la culture cinéphile et le long métrage. Et Jean-Claude nous donne l’envie d’en savoir toujours plus grâce à ses interventions fort documentées. CineMania sera présent cet été en s’associant au cycle cinéma fantastique des Singulières Été. Vous aurez l’occasion d’y voir plusieurs films des années 80 en Version Originale Sous Titrée. La majorité de ces films concerne les réalisations de John Carpenter, que le Festival de Cannes met à l’honneur cette année.

Jeudi 27 Juin 20h

VÉnus beauTÉ (InsTITuT)Durée : 1h 45min. comédie dramatique, Romance. France. Réalisateur : Tonie MarshallInterprètes : Bulle Ogier, Hélène Fillières, Claire Denis, Elli Medeiros, Claire Nebout synopsis : Angèle est estheticienne à Vénus Beauté, un institut de quartier dirigé par Nadine où clientes et clients confient leurs petits et grands malheurs entre deux soins. Quand Angèle a terminé sa journée, elle drague des hommes avec lesquels elle tente d’établir un rapport minimal fait de sexe et de camaraderie...Vénus Beauté (institut)Sortie Le premier plan montre l’institut de face, agencement de vitrines et de néons roses, de transparences et de cloisons, de couleurs guimauve et de lumières doucement acidulées, lentement traversé par une femme en blouse rose pâle. La caméra s’éloigne lentement, élargit le cadre, annexe la rue, les voitures, puis le passage d’un […]

Vénus beauté (institut) : Sortie Le premier plan montre l’institut de face, agencement de vitrines et de néons roses, de transparences et de cloisons, de couleurs guimauve et de lumières doucement acidulées, lentement traversé par une femme en blouse rose pâle. La caméra s’éloigne lentement, élargit le cadre, annexe la rue, les voitures, puis le passage d’un bus efface la présence d’Angèle. Ne reste plus qu’un décor vide ressemblant à un instantané de Jacques Demy, d’où la caméra se retire, un décor où l’on imagine la jeune femme venant juste de chanter et de danser. L’origine de Vénus Beauté vient de cette image fugitive aperçue par Tonie Marshall un soir en voiture. Et ce premier plan met en place la structure interne du film. Jeu de vitres et de séparations, d’apparences et de dépendances aux sentiments et au désir, Vénus Beauté articule avec talent tout un réseau de sentiments, d’aléas et de personnages, se partageant entre le monde clos et protecteur de l’institut, sorte de microcosme feutré où la vie n’entre que par quelques portes définies par les codes du lieu, et la vraie vie, celle du temps qui passe, des rides et des amours manquées. L’alternance des deux plans maîtrisée par un montage précis qui se frottent et se recouvrent, s’exacerbent mutuellement, prend corps en la personne d’Angèle incarnée par l’impeccable Nathalie Baye,une des trois employées de l’institut, aux côtés de l’animale Samantha et de la jeunette naïve Marie aux traits de Blanche-Neige. Toutes sont sous la houlette de la patronne Nadine, jouissivement jouée par Bulle Ogier, mélange de tenancière de bordel de luxe et de commerçante, interprétant la prose ampoulée des notices des produits de beauté avec une poésie hilarante.

Le casting est d’ailleurs parfait de bout en bout, et l’on se coule dans cet univers ouaté, très reposant car totalement réglé, où tout un chacun semble à sa place, où les allées et venues sont rythmées par le tintement cristallin de la porte d’entrée, où l’on s’abandonne entre les mains huilées de soins réparateurs dans les cabines à la lumière diffuse où susurre une musique douceâtre. Ce sont derrière ces portes alignées que les clientes habituelles déposent, en même temps que leurs poils disgracieux et leurs cellules mortes, des secrets filtrant plus ou moins à travers les fines cloisons. Mais jamais ce défilé ne donne l’impression d’une galerie de portraits gratuite, chaque apparition se rattache à la narration intrinsèque du film et la renforce, formant un chaînon constitutif. Un chaînon s’enroulant autour d’Angèle. La quarantaine passée, elle est restée figée dans ce décor de boîte à musique, où elle crème, épile, masse les peaux jeunes et vieilles, et disparaît le soir comme

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Réalisateur : Ivo Van Hove Avec Claude Mathieu, Cécile Brune, Sylvia Berge…

le théÂtre aU cinéma

électre / oreste

Dimanche 16 JUin À 17hlUnDi 17 JUin À 20hmarDi 18 JUin À 20h

rÉserVaTIons ouVerTes sur Le sITe www.granDecran.fr ou sur L’aPPLI granD ecran

SaiSon 2019

sYnoPsIs : Père d’Électre et d’Oreste, Agamemnon a été assas-siné par sa femme Clytemnestre et son amant Égisthe. Ce dernier règne désormais à Argos et le jeune Oreste a été envoyé en exil. Électre se déroule des années plus tard, tandis qu’Égisthe a lancé un appel au meurtre d’Oreste…

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Après l’immense succès des Damnés, Ivo van Hove retrouve la Troupe pour une nouvelle grande fresque liée à la famille des Atrides. Précisant que tous ses projets naissent d’un « coup de foudre » pour un texte, il associe deux pièces d’Euripide et raconte l’histoire d’un frère, Oreste, et d’une sœur, Électre, qui se retrouvent et s’unissent dans le crime et la vengeance.

DurÉe : 2H 10

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 9

par enchantement, telle une Cendrillon, sitôt la porte du salon refermée, transposée d’un monde à un autre. Angèle est restée «fille» à l’institut comme à la ville, n’a pas eu d’enfant avec Jacques (Bonnaffé) et se donne presque avec rage à de multiples hommes de rencontre. Elle se sent comme une petite fille vieille, affolée et efflanquée, et par la

force des choses a fait de sa vie un petit cloisonnement à l’intérieur duquel elle a décidé de ses libertés. Terrifiée par les ravages de son amour avec Jacques, elle s’interdit toute nouvelle histoire, et donc toute relation avec Antoine, un jeune homme fou d’elle qui surgit dans sa vie. L’univers policé de l’institut la maintient dans un certain calme. A l’extérieur, c’est la débandade : ne sachant où se poser, elle fuit d’un point à un autre, provoque des inconnus ou les agresse verbalement. Car le langage est une dimension essentielle du film. Les dialogues à la fois ciselés et à l’emporte-pièce tranchent avec l’aspect bonbon rose de l’ensemble et donnent tonus et causticité à la fragilité et à la mélancolie. Les répliques savoureuses et décochées tout le long lardent férocement la surface lisse des apparences. Si le film s’incarne avec autant de force et d’évidence, c’est que la réalisatrice a su inclure la notion de temps et décliner la réalité de ses personnages sur plusieurs plans. Dommage que les dix dernières minutes précédant la scène finale se répètent un peu. Mais c’est sans importance, Tonie Marshall a réussi un équilibre difficile entre émotion et humour vache, avec la fermeté d’un regard aigu et distancié sur son sujet. Un vrai bonheur.

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Votre cinéma Grand ecran est heureux de vous accueillir aux soirées pLurieLLeS, des rencontres et projections Art et essai pour cinévores. Mais les pLurieLLeS, c’est quoi ? un vendredi soir par mois, pour la modique somme de 11 euros, vous êtes invités aux projections de 2 longs-métrages Art et eSSAi et 1 court-métrage-surprise sélectionnés pour leur corrélation thématique : cycle, pays, société… un(e) intervenant(e spécialisé(e) sera présent(e) pour prendre la parole, répondre aux questions et partager avec nous cet agréable soirée. un verre de l'amitié sera offert en ponctuation des échanges.

VenDreDI 14 JuIn

eriC CLApton : Life in 12 BArSDurée : 2h 14min. documentaire, musical. Grande-Bretagne. réalisateur : LiLi fini ZAnuCKinterprètes : eric Claptonrésumé : eric clapton est pour des millions de gens une légende vivante du Blues et du rock. Véritable icône, il a traversé les décennies, connaissant gloire et successions d’épreuves.

BoheMiAn rhApSoDyDurée : 2h 15min - Genre : Biopic, drame - origine : u.S.A réalisateur : Bryan Singerinterprètes : rami Malek, Gwilym Lee, Lucy Boynton, Ben hardy, Joseph Mazzello

19h15 - eric clapton: Life in 12 bars en V.o.22h00 - bohemian rhapsody en V.o.

11€La soIrÉe

Malgré sa pudeur, il nous livre pour la première fois l’en-semble de sa vie y compris ses drames les plus intimes.

Eric Clapton chante le blues, cette musique venue tout droit des champs de coton du sud des Etats-Unis à travers laquelle les esclaves afro-américains au cours du 19ème siècle expriment leur souffrance d’une vie de coups et d’in-justices. Et en ce qui concerne les mauvaises surprises que peut vous réserver l’existence, force est de constater que le chanteur musicien n’a pas été épargné.

Né en Angleterre en 1945, il est abandonné très jeune par sa mère. Il découvre à l’âge de neuf ans que ceux qu’il prenait pour ses parents sont en vérité ses grands-parents, que Patricia qui vit au Canada et qu’on lui a toujours pré-senté comme sa sœur n’est autre que sa mère. Déstabilisé par les mensonges de sa famille, il se replie sur lui-même et a peu de centres d’intérêt. En cette fin des années 50, une émission de radio diffuse quelques notes de blues, genre musical pourtant peu plébiscité par la bonne société bri-tannique d’après-guerre. Il n’en faudra pas plus pour qu’il trouve sa voie. Cette musique faite de rythme et d’harmonie (qui donnera naissance à Rock and Roll) qui le conduira certes vers bien des excès devient sa raison d’être et finira même par le sauver d’une vie semée de trop de drames.

Peu séduit par l’idée d’une biographie effectuée après sa mort et sans son aval, Eric Clapton préfère laisser ce soin à son amie Lili Zanuck. Celle-ci est l’épouse du producteur Richard Zanuck et fut la deuxième femme à recevoir en tant que productrice l’Oscar du Meilleur Film en 1990 (pour Miss Daisy et son chauffeur). Eric Clapton avait signé la

musique de Rush (1991), son premier long métrage en tant que réalisatrice. Le présent documentaire qui certes nous immerge dans la musique des années 60/70 revient surtout sans complaisance sur les addictions et les dérives qui ont longtemps poursuivi le chanteur. A dix-sept ans, il rejoint le groupe les Roosters puis, très vite, est approché par les Yarbirds, un groupe professionnel qu’il quitte pour se lancer dans une carrière alors que sort leur premier succès For your love qui revêt un aspect trop commercial à son goût. En juillet 66, il crée le groupe Cream avec Ginger Baker et Jack Brice

Si de nombreuses images d’archives peu connues per-mettent de le retrouver en compagnie des grands noms de la musique des sixties tels que B.B. King, Bob Dylan, Aretha Franklin et bien sûr les Beatles (et particulièrement son grand ami George Harrison dont il tombe follement amoureux de la femme, histoire d’ajouter une difficulté sup-plémentaire à sa vie déjà embrouillée) et les Rolling Stones, elles nous présentent sans filtre un homme en proie aux dé-lires de la drogue, puis de l’alcool et enfin de l’addition de deux substances. Sa descente aux enfers dure vingt ans. Au début des années 80, il entame une longue cure de désin-toxication ponctuée de plusieurs rechutes ce qui l’amène à créer quelques années plus tard le Crossroads Centre à Antigua pour venir en aide aux personnes qui souffrent des mêmes dépendances que lui. En 1991, alors que le cours de sa vie semble s’harmoniser, il perd Connor, son fils âgé de quatre ans qui meurt en tombant d’un immeuble à New York. C’est à travers la conception de l’album Unplugged et plus particulièrement du titre dédié à son fils Tears in heaven qu’il puise la force de continuer à vivre.

résumé : Bohemian rhapsody retrace le destin extraordinaire du groupe Queen et de leur chanteur emblématique freddie Mercury, qui a défié les stéréotypes, brisé les conventions et révolutionné la musique. du succès fulgurant de freddie Mercury à ses excès, risquant la quasi-implosion du groupe, jusqu’à son retour triomphal sur scène lors du concert live Aid, alors qu’il était frappé par la maladie, découvrez la vie exceptionnelle d’un homme qui continue d’inspirer les outsi-ders, les rêveurs et tous ceux qui aiment la musique.

De Wayne’s WorlD à Bohemian rhapsoDyMike Myers, célèbre pour ses sagas Austin Powers et Wayne’s World, apparaît dans Bohemian Rhapsody sous les traits du producteur de musique Ray Foster. Fun Fact : Mike Myers et ses compères de Wayne’s World chantaient la célèbre chanson de Queen dans une scène devenue culte du premier volet en 1992.

CoaCh De mouvementPour coller au plus près du personnage de Freddie Mercury, Rami Malek a travaillé avec la coach et chorégraphe Pol-ly Bennett. Avec elle, il a pris soin de perfectionner toutes les nuances physiques de la rock star. Position des jambes, regard,mouvement du corps... tout devait être parfait.

Film Dramatique ou Film musiCal ?Bohemian Rhapsody a remporté le Golden Globe du meilleur

film dramatique, qui lui a été attribué aux Etats-Unis par la presse étrangère. Face à lui, dans la même catégorie, on retrouvait notamment A Star Is Born. Or, ces deux films, qui sont indéniablement des films musicaux, n’auraient-ils pas dû concourir dans la catégorie meilleure comédie ou comédie musicale ?Dans Bohemian Rhapsody, les chansons du groupe abondent et les scènes musicales sont de loin les plus mar-quantes. A Star Is Born est quant à lui le troisième remake d’Une étoile est née (l’original date de 1937 et les deux remakes de 1954 et de 1976), qui a toujours été consi-déré comme une comédie musicale. D’ailleurs, les versions de 1954 et de 1976 ont toutes deux reçu des prix dans la catégorie film musical.

Pourquoi donc, dans ce cas, ces deux films étaient en com-pétition pour le Golden Globe du meilleur film dramatique ? Il se trouve que ce sont les studios qui décident dans quel groupe ils souhaient présenter leur film, bien qu’il appar-tienne au final à la Hollywood Freign Press Association de décider ce qui lui semble le plus juste. Aussi, la Fox a choisi de soumettre Bohemian Rhapsody dans la catégorie film dramatique et la Warner a fait de même pour A Star Is Born. Si parfois, il s’agit d’un choix stratégique lié au fait qu’un film a plus de chances de battre ses concurrents dans une catégorie plutôt qu’une autre, ici, il s’agit très clairement de se positionner dans la course aux Oscars.

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sélection du lundiDurée : 1h 43min - Genre : drame, thriller - Origine : France

Durée : 1h 20min - documentaire - Italie.

ExFILTRÉS

SANTIAGO, ITALIA

Réalisateur : Emmanuel HamonInterprètes : Swann Arlaud, Finnegan Oldfield, Jisca Kalvanda, Charles Berling, Kassem Al Khoja

Réalisateur : Nanni Moretti - Interprète : Nanni Moretti

résumé : rakka, Syrie, printemps 2015. faustine ouvre les yeux sur l’enfer dans lequel elle s’est jetée avec son fils de 5 ans. À Paris, Gabriel et Adnan, deux jeunes activistes, sont émus par la détresse de Sylvain, le mari de faustine. ils vont ainsi monter une opération d’exfiltration à haut risque. Une histoire vraie de deux mondes et celle d’une génération.

Résumé : Après le coup d’État militaire du général Pinochet de septembre 1973, l’ambassade d’Italie à Santiago (Chili) a accueilli des centaines de demandeurs d’asile. À travers des témoignages, le documentaire de nanni moretti raconte cette période durant laquelle de nombreuses vies ont pu être sauvées grâce à quelques diplomates italiens.

issu du documentaire : Après avoir été l’assistant-réalisateur de plusieurs metteurs en scène prestigieux, comme Patrice Chéreau, Maurice Pialat ou Robert Altman, Emmanuel Hamon a choisi de se tourner vers la réalisation pour se consacrer au documentaire politique, social et historique. Il a ainsi mis en scène des documentaires de ce type pendant une dizaine d’années. Exfiltrés signe son retour à la fiction et son premier long-métrage. Il expli- que : «Dans mes documentaires, je m’intéressais beaucoup à la violence d’État, y compris en démocratie, à la façon dont les individus se débrouillent avec un système, s’ils s’en accommodent ou pas. Je voulais à nouveau faire de la fiction, et un des producteurs du film qui suivait mon travail m’a raconté cette histoire, dont il connaissait un des protagonistes. J’ai trouvé qu’elle racontait quelque chose sur le monde dans lequel nous vivons tous et sur une génération très jeune, que nous avons essayé de représenter dans le film. C’est aussi une histoire d’une grande efficacité dramatique, avec un grand potentiel de thriller, ce sur quoi Benjamin Dupas et moi avons beau-coup travailllé lors de l’écriture du scénario.»

ils se connaissent ! Seulement quelques mois après la comédie policière Un beau voyou, Swann Arlaud et Charles Berling se retrouvent pour Exfil-trés. Le film marque également les retrouvailles de Berling avec Finnegan Oldfield (décidément habitué à la thématique de la radicalisation puisqu’il jouait le personnage principal des Cowboys) après Marvin ou la belle édu-cation sorti en 2017.

Jouer le jeu de la fiction : À partir du moment où il a quitté le documentaire, Emmanuel Hamon ne voulait pas faire un film de fiction qui soit un traité de géopolitique expliquant la vérité sur la situation au Moyen-Orient. Le réalisa-teur a cherché, au contraire, à donner des éléments aux spectateurs pour qu’ils comprennent l’histoire sur le terrain. Il précise : «Je voulais réellement jouer le jeu de la fiction, donc je n’ai pas hésité à prendre des acteurs com-plètement identifiés, comme Swann Arlaud (Petit Paysan) qui vient d’avoir

Lundi 3 Juin 20h00

Lundi 10 Juin - V.O. 20h00

le César, Finnegan Oldfield (Le Poulain) et Jisca Kalvanda (Divines), sans même parler de Charles Berling. En même temps il était aussi très important d’avoir des acteurs qui permettent qu’on croit à cette histoire, qui la portent en eux. Kassem Al Khoja par exemple, qui interprète l’activiste syrien Adnan, vient lui-même de la région de Rakka et est arrivé en France par bateau il y a deux ans. Il n’avait jamais joué dans un film.»Tournage en JordanieEmmanuel Hamon et son directeur du casting ont trouvé les autres rôles de Syriens dans les camps de réfugiés en Jordanie (qui abritent un million de Syriens). Si les films qui se déroulent dans cette région sont souvent tournés au Maroc, le cinéaste a refusé d’y réaliser Exfiltrés car il voulait poser sa caméra dans un pays qui ressemble autant que possible à la Syrie décrite dans son long métrage. Il confie : «C’était le cas de la Jordanie, qui a une frontière avec la Syrie. L’histoire du scénario était donc totalement liée à celle de personnes tout le temps présentes sur le tournage : on ne pouvait pas tricher. De plus en Jordanie à l’époque, la grande peur était que Daech arrive jusque là. Dès que quelqu’un sortait avec un « costume » de Daech, on était généralement dénoncés par des voisins. On a eu plusieurs descentes de flics sur le tournage.»

la genèse : L’aventure de Santiago, Italia a commencé au printemps de l’an dernier. Nanni Moretti était à Santiago pour une conférence et l’ambassadeur italien lui a parlé de deux jeunes diplomates qui avaient décidé d’accueillir les dissidents politiques. «J’ai découvert une belle histoire italienne d’accueil et de courage, un exemple de la façon dont les individus peuvent faire la différence. C’était une histoire de ma jeunesse, alors j’ai repensé à l’importance qu’avait eu à cette époque l’expérience chilienne, la figure du président Allende et ensuite le bouleversement du coup d’État. C’est ainsi que je me suis mis à travailler : quarante heures d’entretiens, non seulement pour parler du Chili mais aussi de l’Italie d’alors, du pays qui a le plus aidé», révèle le cinéaste.

une italie accueillante : Dans le film, on voit des témoignages émus sur la façon dont les Chiliens ont été accueillis avec générosité, le travail dans les champs en Émilie ou en usine à Milan, les cours d’italien, les soirées de musique andine pour soigner la nostalgie… Une autre Italie, véritablement. «Nombreux sont ceux qui n’associent les années 1970 qu’au terrorisme, on les enferme dans l’expression « Années de Plomb », mais c’est une erreur parce qu’elles n’ont pas été que cela mais beaucoup d’autres choses. Je dois dire que ces années m’ont surpris, j’ai éprouvé un rare moment d’orgueil national. Au montage, je me suis rendu compte que, sans que je l’aie programmé, le film commence en parlant du Chili d’autrefois et finit

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Durée : 1h 42min - drame - France. Durée : 1h 35min - drame - Allemagne, France, Luxembourg.

LES DRAPEAUx DE PAPIER SIBEL Réalisateur : Nathan AmbrosioniInterprètes : Noémie Merlant, Guillaume Gouix, Sébastien Houbani, Jérôme Kircher, Alysson Paradis…

Réalisateur(s) : Cagla Zencirci, Guillaume GiovanettiInterprètes : Damla Sönmez, Emin Gürsoy, Erkan Kolçak Köstendil, Elit Iscan, Meral Çetinkaya…

Résumé : Charlie, bientôt 24 ans, mène une vie sans excès : elle se rêve artiste et peine à joindre les deux bouts. Quand son frère vient la retrouver après douze ans d’absence, tout se bouscule. Vincent a 30 ans et sort tout juste de prison où il a purgé une longue peine. Il a tout à apprendre dans un monde qu’il ne connait plus.

Résumé : Sibel, 25 ans, vit avec son père et sa sœur dans un village isolé des montagnes de la mer noire en Turquie. Sibel est muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un loup qui rôderait dans la forêt voisine.

un réalisateur précoce : Avec Les Drapeaux de papier, Nathan Ambrosioni réalise son troisième long-métrage à seulement 19 ans ! Auteur également de plusieurs courts, il a commencé à tourner dès l’âge de 15 ans. Bien que ses parents ne soient pas du tout dans le milieu du cinéma, ils l’ont encou-ragé dans sa passion. Son père l’a ainsi aidé à monter une association afin d’encadrer ses tournages : «C’était toujours du cinéma amateur, sans but lucratif, mais au moins on était en règle» raconte le jeune cinéaste. Les Dra-peaux de papier est son premier film produit «traditionnellement».

De l’horreur au drame : Passionné de films d’horreur lors de son adoles-cence, Nathan Ambrosioni en a réalisé deux (Hostile et Therapy) à 15 et 17 ans. C’est Mommy de Xavier Dolan qui lui donne envie de se diriger vers un autre cinéma : «Le film m’a beaucoup plu, m’a fait comprendre qu’on pouvait faire ressentir au spectateur autre chose que la peur – le ressort classique du cinéma d’horreur. J’adore le cinéma qui provoque quelque chose de sensoriel. J’adore aller au cinéma voir les gens pleurer : un film qui arrive à émouvoir trois cents personnes en même temps, c’est passionnant ! J’ai eu envie de faire des films comme ça moi aussi».

L’inspiration : Désireux d’écrire sur la notion de liberté, Nathan Ambro-sioni a eu l’idée des Drapeaux de papier en lisant un article dans Libéra-tion consacré à un ancien prisonnier qui se retrouvait totalement livré à lui-même à sa sortie, une fois sa peine purgée : «Il parlait de la liberté comme quelque chose de tangible, de matériel, quelque chose de proche et d’inat-teignable, qui l’attirait et l’effrayait en même temps. Ses mots m’ont inspiré pour la scène où Vincent va chez la psy (…). Ses questions rimaient avec les miennes, à mon petit niveau».

partir de rien : Nathan Ambrosioni a commencé à écrire les Drapeaux de papier alors qu’il était en terminale. N’ayant jamais étudié l’écriture de scé-nario, il s’est lancé de lui-même avec l’aide d’un logiciel en ligne qui l’aidait à mettre son script en forme. Malgré son inexpérience, cette phase n’a pas été difficile pour lui car c’est un exercice qu’il adore. Il écrivait en paral-lèle le découpage, habitué à monter lui-même ses films. Une fois cette V1

naissance du projet : En 2003, Guillaume Giovanetti et Çağla Zencirci ont lu «Les langages de l’humanité», un livre de 2 000 pages. Un paragraphe anecdotique y mentionnait l’existence d’un petit village au nord-est de la Turquie où les habitants parlent une langue sifflée. Cela avait profondément marqué les cinéastes, ces derniers ayant beaucoup travaillé sur les langues et les possibilités de communication. Ils se rappellent : «Alors que nous voyagions dans la région de la Mer Noire en Turquie en 2014, la langue sifflée est revenue à notre esprit, et nous avons cherché le village en question. Nous voulions aller à la découverte de cette langue, savoir si elle existait vraiment, et étions animés par une curiosité d’ordre quasi ethnographique. Nous avons découvert Kusköy - qui signifie village des oiseaux. Nous craignions un peu que ça ne soit que du folklore, que seuls quelques vieux parlent cette langue. Ça n’a pas été le cas. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas une langue éteinte. Les adultes la maîtrisent tous parfaitement. Mais bien sûr, la génération biberonnée aux téléphones portables la comprend moins bien. Alors les villageois ont commencé à l’enseigner à l’école, donc les enfants la pratiquent. Et dès que les smartphones ne captent plus en montagne, ça commence à siffler. Le son se diffuse beaucoup mieux ainsi. La langue sifflée n’est pas un code comme le Morse mais une véritable retranscription en syllabes et en sons de la langue turque.»

Lundi 17 Juin 20h00

Lundi 24 Juin - V.O. 20h00

en parlant, involontairement mais pas par hasard, de l’Italie d’aujourd’hui», confie Nanni Moretti.

Un coup d’Etat marquant : Pourquoi le coup d’État au Chili reste-t-il si marquant pour la génération de Nanni Moretti ? Le cinéaste répond. «Il y avait une symétrie entre les deux pays : Démocratie chrétienne, Parti socialiste, Parti communiste, conseils ouvriers, gauche socialiste, gauche révolutionnaire (au Chili elle l’était vraiment). Il y a eu une identification immédiate avec ce qui s’était passé pour la gauche chilienne, pour ce coup d’État qui a marqué vraiment beaucoup d’entre nous. C’était la fin d’un rêve : la gauche était allée au gouvernement pour la première fois par des élections libres, pas avec les armes.

Il y avait une différence énorme avec les autres expériences socialistes, c’était une expérimentation joyeuse et démocratique et on cherchait une solution originale qui ne soit pas proche de l’expérience soviétique ou chinoise, mais pas non plus de l’expérience cubaine. Ce qui frappe dans les témoignages que j’ai recueillis, durant les entretiens, c’est justement la joie de cette période. Je n’ai pas fait parler des experts ou des historiens mais des personnes qui ont vécu cette histoire dans leur chair. Des personnes qui y étaient. Dans leur voix, on perçoit la souffrance des ces jours-là, la peur. Beaucoup s’émeuvent et ne parviennent pas à poursuivre le récit ; après tant d’années, la blessure est encore ouverte. Et puis il y a le rôle établi des États-Unis et de Kissinger dans le coup d’État.»

achevée en deux semaines, il a démarché plusieurs sociétés, dont Sensito Films. Après plusieurs relances de sa part, il finit par rencontrer la produc-trice Stéphanie Douet qui le pousse à retravailler son script. Son bac en poche, il décroche l’Avance sur recettes en septembre 2017 et débute le tournage en janvier 2018.

ironie du sort : Malgré son expérience dans le milieu du cinéma et alors qu’il attendait la réponse de l’Avance sur recettes, Nathan Ambrosioni a découvert que ses choix post-Bac n’avaient pas été validés : «malgré mes bonnes notes, on m’avait refusé la Sorbonne et un BTS audiovisuel. Je me retrouvais avec une fac littéraire qui ne m’intéressait pas !» Le tournage des Drapeaux de papier est donc tombé à point nommé.

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un couple à la mise en scène : Sibel est le troisième long-métrage réalisé par Guillaume Giovanetti et Çağla Zencirci après Noor (2014) et Ningen (2015). Les deux metteurs en scène, qui sont en couple dans la vie, expliquent au sujet de leur collaboration : «Au fil des quinze dernières années, nous avons vraiment appris à travailler ensemble. Nous disons toujours que si l’un n’est pas là, l’autre ne peut pas faire de film. Nous avons une façon de fonctionner qui repose sur le partage, quels que soient les projets et les pays que nous investissons. A force de collaborations, nous sommes devenus pleinement conscients de nos forces, et de nos faiblesses… Et comme nous sommes ensemble, le travail ne s’arrête jamais. A quatre heures du matin, on peut se réveiller pour une idée et se la raconter. Il existe entre nous une espèce de flux tendu. On confronte régulièrement nos regards et nos points de vue.»

une rencontre : Lors de leur premier voyage, Guillaume Giovanetti et Çağla Zencirci se sont retrouvés un jour face à une jeune femme du village, dont ils ont eu l’impression qu’elle était muette et qu’elle ne parlait qu’avec la langue sifflée. «Elle a subitement disparu dans la nature. C’est elle qui nous a inspiré le personnage de Sibel. Nous avons par la suite passé du temps au café du village, qui est le centre du monde. Une seule route s’y déploie. Voir la vie s’y dérouler donne des dizaines d’idées de fictions par minute. On a construit graduellement le personnage de Sibel et notre histoire en écoutant les villageois, en nous nourrissant de leur vécu. Nous sommes revenus de nombreuses fois à Kusköy pour creuser le récit. Nous avons façonné Sibel comme un personnage de fiction, car notre envie était de faire l’expérience, pour notre 10e film ensemble, de diriger une vraie actrice», se souviennent les cinéastes.

ciné-clubDurée : 1h 34min - documentaire - Allemagne, Autriche

JOUR DE PAYE ! VERS UN REVENU UNIVERSEL

Réalisateur : Christian Tod

Résumé : Que feriez-vous si vous n’aviez plus à vous préoccuper de gagner votre vie ? il y a encore quelques années, l’idée d’un revenu universel était considérée comme une chimère. Aujourd’hui, cette utopie est devenue plus concevable que jamais : l’opportunité de sa mise en oeuvre est l’objet de débats intenses entre économistes et politiques de tous bords.

réalisateur et économiste : Christian Tod est réalisateur et écono-miste. Il explique depuis combien de temps il met au point des modèles qui repensent à la fois notre système économique et l’organisation actuelle de notre société : «Je pense que cela a commencé avant que je commence à étudier l’économie. L’extrait de Star Trek au début du film est bien plus qu’un simple clin d’œil. Suivre une série de science-fiction comme Star Trek – La Nouvelle Génération durant ma jeunesse a été résolument formateur. Elle présente un modèle social dans lequel il n’y a plus d’argent, où les gens travaillent uniquement parce qu’ils y sont poussés par leur propre volonté et leur curiosité. Quand j’ai obtenu mon diplôme en économie après ma thèse, le concept de revenu universel était déjà évoqué. Depuis 2006, je m’y suis entièrement consacré. J’ai même commencé une nouvelle thèse mais sa rédaction a toujours été interrompue par mes projets filmiques.»

Parcours atypique : En 2007, Christian Tod a sorti son premier film Fatsy - Le dernier cow-boy autrichien, alors qu’il étudiait encore. Depuis, il est resté dans l’univers du cinéma. «J’en suis venu à l’idée de faire un film sur le revenu de base au lancement des bourses du BKA. Je n’ai pas obtenu de bourse mais j’ai été recommandé par un producteur expérimenté avec qui j’ai pu développer mon idée : c’était Michael Seeber. C’est grâce à lui que j’ai été introduit à la société Golden Girls Filmproduktion», se rappelle-t-il.

Difficulté principale : Trouver une structure filmique pour un sujet écono-mique n’a pas été facile pour Christian Tod. Le réalisateur précise : «L’ap-proche cinématographique devait se concevoir complètement différemment. Je me suis tout d’abord concentré sur chaque protagoniste à qui j’ai eu affaire au cours de mes recherches. D’un point de vue cinématographique, c’était très ennuyeux, et j’ai dû repenser ma démarche pour certains sujets. Le film commence par la justification éthique du revenu de base, qui se

une figure De la Danse : Maguy Marin, l’Urgence d’Agir est le pre-mier film de cinéma consacré au parcours de l’une des plus grandes cho-régraphes de notre temps, Maguy Marin. À travers May B, le spectacle qui révéla la compagnie il y a 37 ans, c’est la question ultime de ce que nous transmettons à nos enfants que pose le film. Transmission d’une pen-sée, d’une façon de danser, de se mouvoir dans le monde et dans la Cité. Histoire des politiques culturelles, histoire d’un pays, intimité et universa-lité c’est tout cela Maguy Marin, L’Urgence d’Agir de David Mambouch.

Mardi 11 Juin - V.O. 20h00

fonde sur l’appartenance commune des ressources naturelles. A partir de là, je suis parti à la recherche d’esprits intéressants, qui avaient réfléchi au sujet, et j’ai tenté, dans la mesure du possible, d’éviter de donner la parole à des économistes experts du revenu de base.»

commencer avec star trek : Le film s’ouvre sur des images de la Terre depuis l’espace, avec une citation de Star Trek, tout droit issue du 24ème siècle. Christian Tod indique : «Il a toujours été clair que je commencerais avec Star Trek. Les images de la Terre me sont venues de manière natu-relle, bien que ce genre d’images en orbite ne fasse plus grande impression. Beaucoup connaissent le vaisseau spatial Terre de Richard Buckminster Fuller, cette métaphore des années soixante. Ça ne fait jamais de mal de prendre du recul par rapport à la « normalité ». Le film est raconté dans une perspective future, qui débute avec Star Trek, mais il s’est développé par la suite tout naturellement.»

interlocuteurs : Dans Jour de Paye ! Vers un revenu universel, Christian Tod a de nombreux interlocuteurs intéressants et réputés. Ce qui unit ces gens réside dans leur curiosité et leur désir d’améliorer le monde. «Fait inté-ressant : les entrepreneurs sont presque tous entrepreneurs dans la tech-nologie, petits ou plus importants, ce sont gens qui peuvent se permettre de réfléchir à un monde meilleur. C’est aussi l’objectif du revenu de base. Grâce à la liberté et la sécurité acquises, davantage de gens peuvent se soucier de la façon dont le monde peut être amélioré», explique le cinéaste.

Durée : 1h 48min - documentaire - France.

MAGUY MARIN : L’URGENCE D’AGIR Réalisateur : David Mambouch

Résumé : Elle est de ces artistes qui creusent des sillons durables et profonds, qui bouleversent les existences. Depuis plus de 35 ans, Maguy Marin s’est imposée comme une chorégraphe majeure et incontournable de la scène mondiale.

Jeudi 20 Juin 20h00

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durée : 1h 29min - epouvante-horreur. u.S.a. - interdit -12 ans

FOG Réalisateur : John Carpenter - Interprètes : Adrienne Barbeau, Jamie Lee Curtis, Janet Leigh, John Houseman, TOM ATKINS…

Résumé : En Californie, le port d’Antonio Bay fête son centenaire. La légende raconte que les marins d’un navire naufragé un siècle auparavant, reviendront se venger par une nuit de brouillard. Le Révérend Malone découvre le journal de son ancêtre qui explique que le navire avait été coulé par six membres fondateurs de la ville.

Vendredi 5 JuiLLet - V.O. 22h15

Carpenter schizophrène ? En sus d’être compositeur et metteur en scène, John Carpenter fait parfois l’acteur sur certains de ses films. Dans Fog, comme dans Starman ou même Le Village des damnes, il fait des apparitions sous le pseudonyme de Rip Haight.

carpenter compositeur : Une fois n’est pas coutume, John Carpenter a composé la musique de Fog. Le cinéaste, polyvalent, est derrière la musique de pratiquement tous ses films, à l’exception de The Thing confiée à Ennio Morricone.

Clins d’oeil au genre : Fog multiplie les clins d’oeil aux maîtres du genre que ce soit à Edgar Allan Poe avec la citation en ouverture ou des références à l’univers de Howard Phillips Lovecraft. De la même façon, on peut suggérer que le choix de la ville de Bodega Bay pour tourner l’action n’est pas fortuit. En effet, cette ville portuaire est célèbre depuis que Alfred Hitchcock y a tourné Les Oiseaux. Par ailleurs, on peut percevoir un hommage à Clint Eastwood dans les «revenants vengeurs» de Fog qui évoquent le rôle que Clint incarnait dans L’Homme des hautes plaines, à savoir un «homme-fantôme» qui venait régler ses comptes avec ses assassins.

Un tournage difficile : La grande difficulté durant le tournage de Fog fut les prises de vues mettant en scène le brouillard. Dans le film, il joue un rôle crucial puisque annonçant la présence fantomatique des victimes d’Antonio Bay. Problème : en utilisant une fumée projetée sous pression par des appareils conséquents, le brouillard avait tendance à se disperser trop rapidement; ce qui ne permettait pas une installation durable. Pour résoudre ses problèmes, le cinéaste s’adressa à A and A Special Effects. l’une des meilleures firmes spécialisées dans ce domaine.

révélation inattendue : Selon John Carpenter, le premier montage de Fog était «un ratage complet». Pour améliorer la qualité du film, le réalisateur d’Halloween a dû retourner une partie du film ainsi que refaire intégralement la bande-sonore et la musique.

une sélection De films cultes, gores et fantastiQues en «VOST» TOUS LabéLiSéS «aRT ET ESSai» ? OUi C’EST POSSibLE !Bienvenue au Grand Marathon de l’été ! CHaQUE VENDREDi SOiR a 22h15 en juillet-août aU CYRaNO, on fête le réalisateur John Carpenter, le maître de l’épouvante, cinéaste –musicien qui signe aussi les bandes-son incroyables de ces films ! Avec le concours de nos partenaires de l’ASSO(ciation) laïque d’Éducation POP(ulaire) ALEP vous aurez droit à des présentations de films animées de jeux, de quizz, de colles… Venez savourez un instant de cinéphilie avertie avec cet excellent staff berge-racois qui s’y connaît en la matière : « iL Va SaNS DiRE QUE CE CiNéMa DES 80’S TéMOiGNaiT aLORS D’UN SaVOiR-FaiRE EN MaTiÈRE DE SUSPENSE, D’EFFET SPéCiaUX ET D’aMbiaNCE DE PLaTEaU QUE CERTaiNS QUaLiFiENT ENCORE aU-JOURD’HUi D’iNéGaLéE : Machineries « vivantes », masques et prothèses, JEU COMPLEXE DE LUMIÈRES, DE PLANS, ACTEURS COMPOSANTS AVEC CES MONSTRES MÉCANIQUES …. AHHH, LA BELLE Époque !! »Donc pour résumer : START VENDREDI 05 JUILLET a 22h15 avec « FOG » de John Carpenter, séance présentée par votre cinéma en association avec l’équipe de Cinémania. « OUbLiEz DONC LE SOMMEiL, aUX NOSTaLGiQUES DE L’éPOU-vante, vos nuits vont Être suffocantes ! »

Un objet cinématographique mêlant grâce et colère, art et politique, le tout avec comme fil rouge la transmission de la pièce emblématique May B.L’histoireMaguy Marin occupe depuis le début des années 80 une place à part dans le paysage de la danse contemporaine. Depuis ses premiers pas de danse au Conservatoire de Toulouse dans les années soixante, en passant par l’école de Maurice Béjart puis dans son ballet ; depuis la création de la com-pagnie Maguy Marin dans la précarité et l’urgence, jusqu’à celle du Centre Chorégraphique National de Rillieux-La-Pape, dans le quartier de La Velette ; puis du choix fondateur d’un retour à l’indépendance de sa compagnie en 2012, et la création du lieu Randam, un centre d’art ; son parcours et celui de sa compagnie formulent des réponses exemplaires à des interrogations universelles et plus que jamais actuelles.

C’est quoi May b ? Se jouant de tous les codes en vigueur, May B marque l’histoire des arts vivants par la grâce d’un spectacle atemporel, aujourd’hui devenu mythique. Inspirée de l’oeuvre de Samuel Beckett, avec ses dix interprètes enduits d’argile, May B saisit une humanité de pauvres, de vieil-lards, d’exilés, dont les corps difformes se situent aux antipodes de toutes les représentations classiques et idéalisées du corps dansant. L’humanité dans ce qu’elle a de plus fragile et de plus émouvant, poursuivant vaille que vaille son interminable voyage, persistant envers et contre tout dans le sein même d’une fin du monde imminente. Traversant les mémoires et le temps, elle nous rappelle notre propre disparition, nos propres disparus, nos épreuves et notre capacité à résister. Cette pièce demeure à ce jour pour Maguy Marin et sa compagnie le lieu d’une mise en circulation des expériences et des savoirs entre les générations d’artistes qui se sont suc-cédés dans les rôles, au fil des reprises de la pièce. Mais ce qui se transmet ici va bien au-delà de la seule partition chorégraphique : se mettre au travail et pratiquer ensemble entraîne un échange dynamique où le partage, la rigueur, l’exigence, la patience, l’attention, mais aussi l’humilité, la dignité et l’intégrité, sont autant de valeurs sensiblement traversées.

Qui est David Mambouch ? David Mambouch, réalisateur du documentaire, est le fils de Maguy Marin. Il est littéralement né dans le monde du spectacle, puisque sa mère a créé sa pièce phare, May B, alors qu’il était dans son ventre. «J’ai passé mon enfance sur des planchers de danse et dans les coulisses des théâtres. J’assistais aux échauffements matinaux, aux répé-titions, aux représentations. Je suivais la compagnie en tournée, dans les trains, les avions, les hôtels et les restaurants où toute la troupe mangeait en sortant de scène, et où souvent je m’endormais sur les genoux de l’un ou de l’autre, environné de chaleur et de rires, heureux de sentir que la vie continuait sans moi. Devenu adulte, j’ai suivi une formation d’acteur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, puis intégré la troupe permanente du Théâtre National Populaire où je devais rester durant 6 ans. Par ailleurs, passionné par le cinéma depuis mon plus jeune âge, j’ai suivi des formations à l’écriture de scénario, écrit et réalisé une douzaine de courts et moyens métrages, clips, essais divers. Ma mère et moi nous pro-posions souvent de travailler ensemble. J’ai finalement rejoint sa compagnie en 2013 à l’occasion d’une reprise de May B, pour remplacer un danseur qui s’était blessé.»

suite sélection du ciné club

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Durée : 1h 34min. action, Science fiction. Grande-Bretagne, u.S.a. - interdit -12 ans

durée : 1h 22min. epouvante-horreur, comédie. u.S.a. interdit -12 ans

NEW YORK 1997 TOxIC AVENGER

Réalisateur : John Carpenter - Interprètes : Adrienne Barbeau, Jamie Lee Curtis, Janet Leigh, John Houseman, TOM ATKINS…

Réalisateur : John CarpenterInterprètes : Kurt Russell, Lee Van Cleef, Ernest Borgnine, Donald Pleasence, Isaac Hayes…

Réalisateurs : MICHAEL HERZ, Lloyd KaufmanInterprètes : Mitch Cohen, Mark Torgl, Andree Maranda, Jennifer Prichard, Cindy Manion…

Résumé : En 1997, Manhattan est devenu une immense prison ghetto où vivent, en micro-société, trois millions de prisonniers. victime d’un attentat, l’avion du Président des États-Unis s’écrase en plein Manhattan avec des documents ultra-secrets.

Résumé : Melvin Junko est concierge dans un club de gym. Ce maigre, petit, gringalet tombe dans un tonneau de déchets chimiques toxiques. Melvin est soudainement transformé en une créature hideuse, avec une taille et une force surhumaines. Il est devenu le Toxic Avenger, le premier super-héros du New Jersey.

Vendredi 12 JuiLLet - V.O. 22h15 Vendredi 19 JuiLLet - V.O. 22h15

hommage appuyé : John Carpenter a engagé Lee Van Cleef sur New York 1997 par amour pour Sergio Leone.

variation du nom : En fonction des pays dans lequel le film était distribué, le nom du protagoniste, à la base Snake Plissken subit des modifications. Par exemple, en Italie, Snake Plissken fut changé en Hyena, tandis qu’en Corée, il sera baptisé Cobra Plissken.

cadre idéal : Pour mettre en scène ce film à petit budget, le réalisateur choisit de tourner à Saint-Louis dans le Missouris. Le

centre-ville, incendié dans les années 70, possédait l’atmosphère idéale pour incarner ce New York en état de délabrement. La municipalité, ruinée, laissa carte blanche à l’équipe de tournage: elle les autorise, par exemple, à plonger dans le noir total des quartiers entiers. Le reste des décors, en revanche, sera réalisé par des décors peints et des miniatures.

James cameron caresse les pinceaux : Le réalisateur James Cameron (Terminator, Aliens, Titanic...) a travaillé comme dessinateur de peintures sur verre et directeur photo des effets spéciaux.

tommy lee Jones monte en première ligne : La production voulait confier le rôle de Snake à Tommy lee Jones et non pas Kurt Russell, qui n’avait pas de filmographie très convaincante à l’époque. C’est John Carpenter qui a insisté pour avoir Russell avec qui il avait travaillé sur une biographie de Elvis Presley.

Exit l’intro : Une scène montrant l’arrestation de Snake Plissken au début du film a été coupée au montage. On le voyait lui et son partenaire se faire encercler par la police après le braquage d’une banque.

galeries de vieux de la vieille : Parmi les personnages du film, on retrouve des acteurs de renom comme Ernest Borgnine (Les Douze salopards 1967), Donald Pleasance (La Grande évasion 1963) et Lee Van Cleef (Le Bon, la brute et le truand 1966). Il y a aussi le chanteur compositeur Isaac Hayes qui a travaillé sur la musique de Shaft (1973) et prêté sa voix au Chef dans la série South Park.

la scream Queen prête sa voix... C’est Jamie Lee Curtis, l’actrice principale de Halloween, qui prête sa voix à l’ordinateur et fait office de voix off au début du film.

commentaire composé : C’est durant l’enregistrement du commentaire audio du DVD que Kurt Russell et John Carpenter ont décidé de mettre en chantier le deuxième épisode : Los Angeles 2013.

Un décorateur qui a du mordant : Le chef décorateur du film, Joe Alves, est aussi le réalisateur des Dents de la mer III.

Melvin est le garçon à tout faire du Health Center de Tromaville, où se côtoie toute la jeunesse turbulente de la ville. Avec son profil d’avorton, sa maladresse et sa débilité non feinte, Melvin est le souffre douleur de Bozo et de ses amis, qui décident de lui faire une petite blague. Le jeu va mal tourner, et Melvin se retrouvera plongé tête la première dans un fût toxique. Il en ressortira transformé, et le soir même il est devenu le Toxic Avenger ! Le super-héros au balai qui aura bien du travail pour nettoyer Tromaville, capitale mondiale des déchets toxiques administrée par un maire pourri jusqu’à la moelle.

Jusqu’ici consacrée à la production de comédies sexy, la Troma passe à l’horreur lorsque Lloyd Kaufman décide de vérifier les allégations d’un journaliste clamant l’inéluctable baisse de popularité du cinéma d’horreur. Mais attention, il ne sera pas dit que l’horreur produite par la Troma s’engouffrera dans la mode du slasher ! Avec Toxic Avenger, c’est une nouvelle compagnie indépendante qui vient d’éclore. Une de plus, mais pas n’importe laquelle. En ces temps de transformation du cinéma d’horreur, en passe d’élargir son audience en y laissant son potentiel subversif, Lloyd Kaufman (sous le pseudonyme de Samuel Weil, certainement pour des questions syndicales vu qu’il s’est aussi chargé du scénario et de la production) et son acolyte discret Michael Herz, co-réalisateur et co-producteur procurent une bouffée d’air frais. Fils du cinéma fantastique (en y incluant aussi bien l’horreur que les super-héros) et des sexy comédies, Toxic Avenger est empreint de cette liberté que l’on avait plus trop vue depuis les premières productions de la New World de Roger Corman, une dizaine d’années plus tôt. Comme un symbole, on retrouve même dans le film de Kaufman et Herz une évocation directe à l’un des films emblématiques de la New World, La Course à la mort de l’an 2000, à travers le petit jeu des ennemis de Toxic, qui est de s’attribuer des points pour chaque catégorie de personne qu’ils écrasent. Ce doit être la seule référence cinématographique faite sans arrière-pensée parodique (difficile de toute façon de satiriser sur une satire). Tout le reste est un joyeux bordel assumé se plaisant à rire de tout, y compris de certains autres films (Scarface, Elephant Man, Orange

Mécanique…). Et comme disait Pierre Desproges, «on peut rire de tout mais pas avec tout le monde». C’est ainsi qu’il faut prendre le cinéma de la Troma, du moins lorsque celle-ci en est la productrice (car lorsqu’elle ne fait que distribuer, c’est une autre paire de manches).

Par la suite, la firme de Kaufman aura un public bien

cycle ÉPOUVANTE

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ciblé et aura tendance à se reposer sur ses lauriers. Mais pour l’heure, elle est encore toute fraiche et cherche à voir si des pitreries telles que Toxic Avenger plairont à quelqu’un comme elles plaisent à ses réalisateurs. C’est dans ce contexte potache que naît un film libéré de la volonté de plaire à quiconque, et qui peut donc se permettre d’aller très au-delà du bon goût, y compris pour certains amateurs de films d’horreur, désarçonnés par tant de singeries assumées.

The Toxic Avenger ne plaira déjà pas à ceux qui aiment leurs films écrits consciencieusement. Rien dans cette histoire de super-héros n’inspire le respect, ou toute forme de sentiment que ce soit, d’ailleurs. Pas même ses personnages : Toxic est né d’une tête à claque qui à vrai dire n’as pas vraiment volé son sort. Melvin Junko, puisque tel était son nom, était un ado brimé, certes, mais un ado débile qui n’avait d’autre ambition que de ressembler à ceux qui l’oppressent, c’est à dire de gros lourdauds bourgeois, et de se pavaner avec des donzelles semblables aux leurs, c’est à dire des bimbos égocentriques. Mine de rien, c’est déjà un grand bras d’honneur adressé aux super-héros classiques, qui dans leur forme civile sont pratiquement tous des gens inspirant véritablement la compassion. Rien de tel avec Melvin, et on s’amuse bien volontiers du ridicule de sa mésaventure (tomber dans un fût toxique en étant vêtu d’un tutu rose et d’un maillot à pois). Sous sa forme de super-héros il s’oppose aussi à ses collègues de Marvel ou de D.C. qui s’efforcent de rétablir la justice sous une forme spectaculaire, digne de leurs super-pouvoirs utilisés dans des villes pas communes. Ici Toxic est franchement laid, se promène avec un balai (symbole au premier degré du nettoyage de la ville) et se contente de casser des têtes. Il est le super-héros péquenot d’une ville de péquenots, ou bien le super-héros fauché d’un cinéma fauché. Son sens de la justice né avec ses minces super-pouvoirs est lui rudimentaire : tuer les méchants et protéger les gentils. Raisonnement qui, vu sans l’enjolivement des productions américaines habituelles, se révèle dans toute sa puérilité. L’absurdité des méchants n’y rajoute absolument aucune gloire : outre la bande à Bozo, Toxic s’en prend aussi à des petites terreurs funky, à un vulgaire maquereau,

à une vieille mafieuse naine et son adversaire principal est un maire abjecte, un tas de graisse magouilleur flanqué d’un shérif néo-nazi que le retour de la tranquillité inquiète. Aucun de ces méchants n’a de charisme, Kaufman et Herz se plaisant à les rabaisser constamment. Même la copine du héros est à mille lieues du standing d’une Mary Jane. Dès sa première apparition, cette aveugle gaffeuse se retrouve déshabillée dans un fast food miteux et s’apprête à se faire violer sur une table. C’est une bimbo, moins pénible que celle de Bozo, mais une bimbo quand même, qu’il convient de transformer en touche sexy pour encore la démythifier davantage, tout comme son petit copain toxique avec lequel elle se promène sur fond de soleil couchant sur la capitale mondiale des déchets toxiques.

Tout ceci constitue une parodie assez extrémiste des super-héros classiques. Pour autant, ce n’est pas vraiment là dessus que Toxic Avenger se montre le plus corrosif. C’est sur leur apport à l’horreur et au gore que Kaufman et Herz vont le plus à l’encontre des bonnes manières. Evil Dead était déjà sorti, Re-Animator n’allait pas tarder et Bad Taste avait déjà commencé sa lente conception, mais aucun de ces films grand-guignols n’atteint le même degré de méchanceté primaire que celui de la Troma, où même le héros ne rechigne pas à apporter sa pierre à la dégénérescence morale (sot justicier qu’il est) en arrachant des scalps, en trempant les mains d’un méchant dans l’huile bouillante, en mettant une naine dans une machine à laver, en faisant exploser la tête d’un trafiquant… Quant à ses ennemis, ils sont peut être sans envergure, mais ils s’en prennent à toutes les catégories auxquelles Hollywood refuse de toucher : les vieux, les chiens, les enfants… Pour ces deux derniers, particulièrement gratinés, la Troma dut faire face aux récriminations de la censure (le gamin et sa tête écrasée en gros plan) et des ligues de protection des animaux (le chien avec son ventre ouvert). Les plans gores ne sont pas à eux seuls les responsables de ces colères, et gageons qu’une large part provient de la façon dont ils sont amenés, au milieu d’une franche rigolade. Que des personnages aussi crétins se montrent aussi violents, que la police s’en foute totalement, et que les réalisateurs continuent à aligner leurs gags potaches montre une totale désinvolture vis-à-vis de cette violence qui ne peut même pas se cacher sous une bannière un minimum ambitieuse. Kaufman et Herz se veulent bêtes et méchants, leur film est fauché, se complait dans les pitreries d’une faune années 80 écervelée, et c’est ainsi qu’ils donnent un certain aperçu de la liberté cinématographique qu’ils se sont auto-attribuée. Sans aucun temps mort (et d’ailleurs sa durée est courte) The Toxic Avenger frôle parfois l’hystérie. On ne peut pas lui reprocher, c’est une conséquence logique. Comme la New World avait dans les années 70 exploité la libération sexuelle, la politisation des consciences et l’écroulement des conceptions artistiques standards, la Troma profite de ces années 80 exubérantes pour transgresser à tout va tout ce qui est possible et imaginable, tout en renvoyant à son époque le reflet de son abrutissement commercial duquel ne pouvait naître que le mauvais goût revendiqué. Le cinéma de Kaufman est en quelque sorte un féroce retour de bâton pour la société de Ronald Reagan, de Hollywood et de tout ce qui se veut un « establishment ». Nous sommes en fait à mi chemin entre Roger Corman et le John Waters des débuts, et on ne peut que louer l’initiative vivifiante de la Troma.

durée : 1h 27min. action, drame, romance. u.S.a..

MIRACLE MILERéalisateur : STEVE DE JARNATTInterprètes : LOU HANCOCK, Mykelti Williamson, Kelly Jo Minter, Kurt Fuller, Robert DoQui…

Résumé : Une nuit, après un rendez-vous raté avec la femme de sa vie, un homme re-çoit dans une cabine téléphonique l’appel d’un militaire affolé, qui lui apprend que des missiles nucléaires vont s’abattre sur Los Angeles dans 1 heure et 10 minutes.

Vendredi 26 JuiLLet - V.O. 22h15

patience : Il aura fallu que Steve de Jarnatt patiente huit ans avant de réa-liser Miracle Mile.

référence nucléaire : Julie (Mare Winningham) sert ds burgers au Fat Boy : il s’agit d’une référence aux deux bombes atomiques lancées à Hiroshima et Nagasaki pendant la Seconde Guerre mondiale, surnommées Fat Man et Little Boy.

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suite cycle épouvante

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durée : 1h 40min. Fantastique. u.S.a. Sortie : 1986

durée : 1h 38min. epouvante-horreur, drame. u.S.a. interdit -12 ans

LES AVENTURES DE JACK BURTON

CARRIE AU BAL DU DIABLERéalisateur : John CarpenterInterprètes : Kurt Russell, Kim Cattrall, Dennis Dun, James Hong, Victor Wong

Réalisateur : Brian De PalmaInterprètes : Sissy Spacek, Piper Laurie, Amy Irving, William Katt, John TravoltaRésumé : Jack Burton, camionneur ordinaire, accompagne son ami Wang Chi à

l’aéroport de San Francisco afin d’accueillir Miao Yin, la fiancée de ce dernier. Mais lorsque Lo Pan, un puissant sorcier désincarné, se met en tête d’épouser Miao Yin pour récupérer son enveloppe charnelle, Jack se voit transporté au cœur des luttes mystiques de Chinatown, où le Bien et le Mal s’affrontent déjà depuis des siècles.

résumé : tourmentée par une mère névrosée et tyrannique, la vie n’est pas rose pour Carrie. D’autant plus qu’elle est la tête de turc des filles du collège. Elle ne fait que subir et ne peut rendre les coups, jusqu’à ce qu’elle ne se découvre un étrange pouvoir surnaturel.

Vendredi 2 aOût - V.O. 22h15

Vendredi 9 aOût - V.O. 22h15

John Carpenter : “Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin” par Olivier bitoun, le 30 janvier 2018 : En véri-table amateur du cinéma d’exploitation japo-nais et hongkongais, notamment de la Shaw Brothers, John Carpenter rend hommage avec Les Aventures de Jack Burton à tout un pan de la culture populaire. Le résultat est détonant, d’une inventivité folle et d’un respect total pour le genre qu’il investit. Carpenter s’immerge dans ce cinéma, en assumant la naïveté et le kitsch, refusant d’en américaniser la forme. Porté par les ballets aériens, la magie et le

mystère de la mystique chinoise, le cinéaste se libère totalement, se débar-rasse de tout complexe «auteurisant», se lâche comme jamais. Il s’amuse à opposer la pesanteur du héros américain, génialement incarné par un Kurt Russell, à la légèreté des chorégraphies martiales. Les Aventures de

À l’origine... Sissy Spacek ne devait au départ pas jouer le rôle de Carrie mais celui de Chris Hargenson (tenu finalement par Nancy Allen), jusqu’à ce que son mari, Jack Fisk, réussisse à convaincre Brian de Palma de lui faire passer une audition. Elle plu tant au cinéaste qu’elle obtint le premier rôle.

une première : Carrie est la première adap-tation d’un roman de Stephen King, écrivain qui ne cessera d’être adapté plus tard pour le cinéma.

récompenses : Carrie au bal du diable a obtenu 2 nominations aux Oscar 1977 : Meilleure actrice pour Sissy Spacek, Meilleur actrice dans un second

rebondissement : Le scénario de Miracle Mile devait à l’origine servir à La Quatrième dimension, avant que Steven Spielberg ne rejoigne le projet. Le film aurait été composé de cette histoire seulement, avec un twist final. En désaccord avec cette fin, Steve De Jarnatt s’est finalement retiré du film.

refus étonnant : Dans le documentaire I don’t know Jack, le directeur du casting Billy DaMota confie que le rôle de Fred le cuisinier avait été proposé à Jack Nance. Le héros d’Eraserhead a refusé de jouer dans le film car il voulait se concentrer sur son travail de vigile.

tournage : Le tournage de Miracle Mile a duré sept semaines et s’est dé-roulé principalement de nuit.

acteurs franchisés : Trois acteurs de la franchise Terminator se retrouvent dans Miracle Mile : Earl Boen, Brian Thompson et Jenette Goldstein.

Jack Burton se révèle une comédie aussi critique envers la société améri-caine - ses idées arrêtées, sa suffisance - qu’elle est d’un respect total pour la mythologie chinoise. Cette immersion dans le sujet se ressent aussi au niveau des décors et des effets spéciaux. Richard - Star Wars - Edlund réa-lise un travail admirable, mêlant blue screens, rétroprojections, créatures mécatronics et trucages des premiers temps du cinéma. Il s’inspire de la picturalité chinoise, en s’imprégnant par exemple de sa calligraphie pour dessiner la forme des éclairs qui parsèment le film, ou encore en utilisant une symbolique des couleurs héritée de l’Orient.

Les influences ne s’arrêtent pas au wu xia pian et Carpenter rend un magni-fique hommage aux serials de sa jeunesse (Fu Manchu), au chambara (les trois guerriers de l’orage tout droit sortis de Baby Cart.), au western, sans jamais que le poids de ces multiples influences ne se fasse ressentir. Tout coule de source dans ce fabuleux voyage, drôle de bout en bout, virevoltant, surprenant, constamment jouissif. Le montage très rythmé ne craint pas de passer du coq à l’âne, de perdre le spectateur qui se trouve aussi perdu que l’est Jack Burton dans les quartiers de Chinatown et ses légendes an-cestrales. Deux heures de concentré de bonheur, d’action ininterrompue, de dialogues savoureux, et au final un troisième échec commercial pour Carpenter après The Thing et Starman. Voilà ce que c’est que d’avoir à chaque fois dix ans d’avance sur tout le monde...

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rôle pour Piper Laurie. Le film a aussi reçu le Grand prix au festival fantas-tique d’Avoriaz en 1977.

lieux de tournage : Toutes les séquences de Carrie au bal du diable furent tournées aux alentours de Los Angeles. La séquence du collège en flammes a pris place dans les légendaires studios de Culver City. D’autres dans les studios de Selznick, qui virent l’incendie d’Atlanta dans Autant en emporte le vent.

Débuts pour travolta : John Travolta fait ici ses premiers pas au cinéma avant d’obtenir le succès que l’on sait. Piper Laurie effectuait quant à elle sa rentrée à Hollywood après une longue absence.

Référence à «Psychose» : Le nom du collège, «Bates High», est une réfé-rence directe à Norman Bates, «héros» du film Psychose d’Alfred Hitchcock.

le sang : Le sang recouvrant Sissy Spacek était fait de sirop et de colo-rants alimentaires, bien que l’actrice ait souhaité que le sang soit réel...

Séquence finale du rêve : Dans la sé-quence finale du rêve de Sue, l’actrice Amy Irving fut filmée en reculant, puis la pellicule fut inversée pour donner une apparence étrange à la scène.

a la vie comme à l’écran : Sue (Amy Irving) et sa mère (Priscilla Pointer) sont aussi fille et mère dans la vie.

durée : 1h 37min. epouvante-horreur. u.S.a. - interdit -12 ans

Durée : 1h 33min. Science fiction, Epouvante-horreur, action, thrill. u.S.a

PRINCE DES TÉNèBRES

INVASION LOS ANGELES

Réalisateur : John CarpenterInterprètes : Donald Pleasence, Jameson Parker, Victor Wong, Lisa Blount, Dennis Dun…

Réalisateur : John CarpenterInterprètes : RODDY PIPER, Keith David, Meg Foster, George «Buck» Flower, Peter Jason…

À la demande d’un prêtre, un groupe de scientifiques vient étudier un mystérieux cylindre de verre enfermé dans la crypte d’une église de la banlieue de Los Angeles. Au cours de leurs recherches, les scientifiques comprennent qu’ils se trouvent devant un processus irréversible dont le but est l’avènement du Mal...

Errant dans Los Angeles à la recherche d’un travail, John Nada, ouvrier au chô-mage, découvre un étonnant trafic de lunettes. Une fois posées sur le nez, elles permettent de détecter d’épouvantables extraterrestres décidés à prendre le contrôle de la planète.

Vendredi 16 aOût - V.O. 22h15

Vendredi 23 aOût - V.O. 22h15

un tribut au genre : Le scénario de Prince des ténèbres a été signé par John Carpenter sous le nom de Martin Quater-mass. Un pseudonyme qui emprunte au nom du personnage principal d’une série télévisée adaptée au cinéma par la Ham-mer Films, avec trois films majeurs du genre fantastique, Le Monstre, La Marque et Les Monstres de l’espace.

carpenter/ pleasence, 3ème : Habitué des maquillages et des travestissements, Donald Pleasence s’est volontiers spécia-lisé dans des compositions de personnages excentriques et inquiétants tout au long

d’une filmographie particulièrement prolifique qui compte plus de 150 rôles. C’est la troisième fois que Pleasence tourne avec John Carpenter, après avoir interprété le docteur Loomis de Halloween, La Nuit des masques et le Président des Etats-Unis dans New York 1997.

sous le signe de satan : Après Assaut et The Thing, John Carpenter clôt avec son Prince des ténèbres une sorte de trilogie sur le mal et l’enferme-ment, fusionnant au passage les thèmes de l’assaillant extérieur et intérieur développés dans les deux autres films en présentant ici ses protagonistes progressivement possédés et bloqués dans une église par des clochards adorateurs du Malin.

«Catching Piper» : Roddy Piper vient du catch où il était connu pour ses prestations et ses arrivées en kilt, la cornemuse à la main. C’est à partir de là que Big John l’a contacté pour qu’il campe le premier rôle de Invasion Los Angeles.

la famille au grand complet : Une fois n’est pas coutume, le réalisateur d’Halloween va s’entourer de membres récurrents qui font partie intégrante de son univers pour mettre en scène Invasion Los Angeles. Ainsi, on a Larry Franco et Gary Kibbe pour la photo; Frank Carissosa et Jim Danforth pour les effets spéciaux. En ce qui concerne les interprètes, Peter Jason, vu dans

Micro-budget : Après l’échec cuisant de son précédent opus, Les Aven-tures de Jack Burton dans les griffes du mandarin, Prince des ténèbres marque le retour de John Carpenter à la production indépendante. Le film a bénéficié d’un budget de seulement 3 millions de dollars et a été tourné en un temps record de 40 jours, loin des grands studios d’Hollywood, dans une petite église des bas-quartiers de Los Angeles. Cela ne l’a pas empêché de devenir un classique du genre fantastique, récompensé à sa sortie par le prix de la Critique au Festival d’Avoriaz de 1988.

Une critique sociale sous-jacente : Cinéaste engagé, John Carpenter n’hésite pas pour Prince des ténèbres à s’attaquer à la morale ou à la reli-gion, à travers le prisme d’un cinéma fantastique qui lui permet d’oser les critiques les plus audacieuses. Tandis qu’Hollywood stigmatise un mal venu d’ailleurs, à l’image du triomphe d’Independence Day en 1996, Carpenter préfèrera toujours égratigner les ennemis de l’intérieur, comme dans Inva-sion Los Angeles.

Une histoire de détails : Refusant pour Prince des ténèbres toute carica-ture dans la matérialisation de la menace satanique, John Carpenter s’est attaché à privilégier tous les détails susceptibles d’enrichir l’atmosphère vénéneuse de son film. À côté de la partition musicale qui pose un climat oppressant et dont Carpenter est d’ailleurs également l’auteur, 3000 vers, 6000 cafards et 30000 fourmis ont été utilisés pour élaborer cette atmos-phère de fin du monde.

apparition rock : Le chanteur Alice Cooper fait une courte apparition dans le rôle d’un clochard meurtrier et suppôt de Satan. C’est d’ailleurs grâce à son manager Shep Gordon, via sa société Alive Films, que John Carpenter a pu réaliser son film.

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Durée : 1h 19min. documentaire, Biopic. Canada, France, Grèce, Japon.

L’HOMME DAUPHIN, SUR LES TRACES DE JACQUES MAYOL Réalisateur : Lefteris Charitos - Interprètes : Jean-Marc Barr

En 1988, sort le Grand Bleu, un film qui s’inspire de l’histoire de Jacques Mayol. Ce plongeur en apnée jusque-là quasi inconnu, devient soudain une star interna-tionale. Son histoire a influencé toute une génération de jeunes gens dans leur manière d’appréhender la mer.

Lundi 8 JuiLLet 19h50

Jacques Mayol en dates : 1er avril 1927 : Jacques Mayol est né à Shanghaï. Il passe son enfance en Orient et apprend à plon-ger dans les mers du Japon. 1939 : il s’ins-talle avec sa famille à Marseille et passe beaucoup de temps avec Albert Falco qui devient le capitaine de la Calypso de Jacques-Yves Cousteau. 1948 : il épouse Vibeke Boje Wadsholt et s’installe en Suède avec leurs enfants, Dottie et Jean-Jacques. Ils vivent ensuite au Canada et à Miami, puis divorcent neuf ans plus tard. 1957 : il travaille au Seaquarium de Miami et la ren-contre avec le dauphin Clown va changer le cours de sa vie. 20 juin 1966 : il établit

le record de plongée en apnée de 60 mètres et rencontre le champion d’apnée italien Enzo Maiorca. 11 sept. 1970 : à Izu au Japon, il établit le record en apnée de 76 mètres. 1973 : il s’entoure d’une équipe de plon-geurs, de techniciens et de chercheurs sur l’Île d’Elbe pour préparer son nouveau défi : 100 mètres. 26 janv. 1975 : à Gainsville, en Floride, sa com-pagne Gerda est poignardée par un déséquilibré et meurt dans ses bras.

Prince des tenebres et Keith David (The Thing ) qui ont déjà tourné avec le maître rejoignent le casting. Quant à la musique, elle est confiée à Alan Howarth.

tournage binaire : John Carpenter a dû filmer certains décors, comme le kiosque à journaux, de deux façons différentes: une fois, en couleur avec de vrais revues dedans, et une autre en noir et blanc avec simplement des pages blanches aux mes-sages subliminaux évidents.

Un tournage rapide et efficace : Invasion Los Angeles fut tourné en deux mois: en mars et en avril 1988.

adaptation de nouvelle : John Carpenter adapte ici la nouvelle Eight O’Clock in the Morning de Ray Nelson en reprenant le canevas principal de l’histoire (un homme qui découvre une invasion extraterrestre par des messages subliminaux retransmis par la télévision).

un inconnu familier : Le scénario du film a été écrit par un certain Frank Armitage. En réalité, il s’agit d’un pseudo utilisé par John Carpenter lui-même. Il a emprunté ce nom à l’un des héros du romancier Howard Phillips Lovecraft.

Deux univers communs : John Carpenter multiplie dans Invasion Los Angeles les références à l’univers tortueux et cynique de l’écrivain Philip K. Dick. Outre la description d’un univers totalitaire, on retrouve des thèmes communs (la paranoïa, la peur de l’étranger - ici, les extraterrestres enva-hisseurs -, les inventions révolutionnaires - les lunettes qui laissent appa-raître des messages subliminaux). Les deux artistes établissent par ailleurs une critique virulente de leur pays en main à des hommes politiques malhonnêtes (ici Ronald Reagan).

cycle DOCUMENTAIRESCe choc le marquera à vie. 23 nov. 1976 : à 49 ans, il est le 1er plongeur en apnée à franchir la barre des 100 mètres. 1983 : à 56 ans, il descend à 105 mètres. 1986 : il sort son livre largement autobiographique, Homo Delphinus. 1988 : Le Grand Bleu de Luc Besson est présenté en ouverture du Festival de Cannes. Il devient culte et enregistre 9,2 millions d’entrées en France. 22 déc. 2001 : Jacques Mayol se suicide dans sa maison sur l’Ile d’Elbe, à l’âge de 74 ans.

Pourquoi ce film ?Le réalisateur Lefteris Charitos évoque son implication sur ce docu-mentaire sur Jacques Mayol : «Ce film est l’histoire d’un homme charis-matique ayant partagé sa vie entre la terre et l’eau, tout en nous sensibili-sant à notre affinité avec la mer. Athlète, philosophe et aventurier, Jacques Mayol a voyagé à travers le monde. Il a réussi à convaincre de nombreux admirateurs de la nécessité de se reconnecter à la nature. Le film traite de sujets essentiels liés à la condition humaine : la mort, les limites physiques, notre retour vers Mère-Nature, les pièges de l’ambition personnelle et de la célébrité, l’équilibre du corps et de l’esprit au travers de la méditation… Tous ces thèmes liés à la vie de Jacques Mayol ont guidé le récit du docu-mentaire. L’Homme Dauphin engage le spectateur tant par les sens que par les émotions.Pour Mayol, chaque plongée était une tentative d’entrer en harmonie avec le corps et l’esprit. Nous partageons cette expérience, plongeant dans les grandes profondeurs, où tout est sombre, immobile, effrayant mais égale-ment paisible. Ce voyage sensoriel est rendu possible grâce à des tech-niques de tournage sous-marines modernes issues des meilleurs plongeurs mondiaux. Nous découvrons les magnifiques lieux ayant marqué Mayol tout au long de sa vie – tels que les Bahamas, l’île d’Elbe en Italie, la côte de Tateyama au Japon, où les îles Égéennes en Grèce – mais aussi des films rares tournés en 16mm par des cinéastes pionniers de l’après-guerre, qui ont filmé l’histoire de Mayol, rendant son aventure vivante.»

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durée : 1h 35min. documentaire. France.

Durée : 1h 52min. documentaire. Belgique, Congo (Brazzaville)

L’EMPIRE DE LA PERFECTION

L’HOMME QUI RÉPARE LES FEMMES

Réalisateur : Julien FarautInterprètes : John McEnroe, Yvan Lendl, Mathieu Amalric…

Réalisateur : Thierry Michel

Le cinéma ment, pas le sport… Au début des années 80, le tennisman John McEnroe est copié dans toutes les écoles, étudié sous toutes les coutures, filmé sous tous les angles. Roland Garros 84 : il a tutoyé la perfection, et pourtant…

Prix Sakharov 2014, le Docteur Mukwege est internationalement connu comme l’homme qui répare ces milliers de femmes violées durant 20 ans de conflits à l’Est de la République Démocratique du Congo, un pays parmi les plus pauvres de la planète, mais au sous-sol extrêmement riche.

Lundi 15 JuiLLet 19h50

Lundi 22 JuiLLet 19h50

la rencontre du cinéma et du sport : C’est alors qu’il suivait un cursus d’histoire à la fa-culté de Nanterre dans les années 90 que le réalisateur Julien Faraut a rencontré un en-seignant de cinéma qui travaillait à l’INSEP (Institut national du sport qui accompagne les sportifs de haut niveau). Faraut découvre ainsi qu’il existe une cinémathèque à l’IN-SEP à laquelle il finit par travailler en 2003 et qui comprend près de 2.500 films d’ins-truction, de captations de grands matchs et de documentaires réalisés pour inciter à la pratique du sport. Il signe des portraits d’entraîneurs puis des films de montage à

partir des images très souvent inédites conservées là-bas, notamment Paris Jeux t’aime sur les J.O de 1924 à Paris ou Un regard neuf sur Olympia 52, sur le premier long métrage de Chris Marker, tourné lors des J.O de 1952.

La découverte des archives : Julien Faraut a découvert les images que l’on voit dans L’Empire de la perfection alors qu’il fouillait les archives de la cinémathèque de l’INSEP avec un de ses collègues qui réalisait un film sur Gil de Kermadec : «j’ouvre pour la première fois les boîtes rouillées contenant les rushes en 16mm qui vont devenir la matière première de mon film. Il y avait sur les étagères 25 boîtes de 600 mètres de pellicules corres-pondant à une vingtaine d’heures de rushes très mal identifiées. Au fur et à mesure que je les ouvrais, je prenais conscience de la rareté de ces images qui auraient dû être détruites depuis longtemps.»Ces images ne sont ni des images de télévision ni des images d’amateurs. Elles ont été utilisées pour étudier la technique des grands joueurs et ensei-gner le tennis. Les rushes trouvées sur McEnroe ont été réalisées tous les ans à Roland-Garros, durant au moins 5 ans. Certaines ont été montées pour la Fédération Française de Tennis par Gil de Kermadec dans Roland Gar-ros avec John McEnroe, film d’instruction dont Faraut a réutilisé certaines modélisations de gestes sportifs réalisées par un chercheur à l’INSERM.

Un travail de longue haleine : La gestation de L’Empire de la perfection a duré trois ans, notamment parce qu’il a d’abord fallu faire un long travail de dérushage et d’identification des images.

gil de kermadec : Les rushes trouvées par Julien Faraut ont été réalisées par Gil de Kermadec, joueur de tennis devenu en 1963 le premier Directeur Technique National. Ses deux premières missions étaient d’organiser des tournées à l’étranger pour confronter les joueurs français, dont le niveau n’est à l’époque pas très élevé, aux plus grands joueurs internationaux, et

seul contre tous : L’Homme qu répare les femmes s’intéresse au combat du docteur Denis Mukwege, un gynécologue s’élevant contre les violences sexuelles faites aux femmes dans la région du Kivu à l’est de la République Démocratique du Congo. Cet éminent médecin est devenu par la force des choses un spécialiste des femmes vio-lentées et met un point d’honneur à les soi-gner pour leur redonner dignité et courage. Ce dernier, malgré le fait qu’il soit reconnu à l’étranger pour son combat, exerce en re-clus dans son hôpital de Panki, au Congo, contraint d’être sous protection à cause des menaces de mort sur sa personne.

Conflits armés : De nombreuses guerres ont émaillé l’histoire du Sud Kivu, endroit où le docteur Mukwege a grandi. Ce dernier a accueilli beaucoup de patientes fuyant les guerres et crises humanitaires successives surve-nues dans ce secteur au cours des décennies 90 et 2000. Par exemple, le Kivu faisant office de frontière entre le Rwanda et le Burundi, la région a été le théâtre d’atrocités et de crimes de guerre, notamment envers les femmes, lors du génocide rwandais de 94. Le secteur a également subi la guerre du Kivu entre 2004 et 2009. Le docteur Mukwege, en plus d’être le témoin de toutes ces atrocités, est devenu une sorte de porte-parole pour le droit des femmes au Congo.

un réalisateur passionné : Thierry Michel, le cinéaste derrière L’Homme qui répare les femmes est un grand spécialiste du Congo. Il a déjà réalisé de nombreux documentaires sur ce pays qu’il connaît par coeur et qu’il adore. D’abord réalisateur pour la télévision belge avec laquelle il fera beaucoup de reportages, il se tourne ensuite vers le cinéma et se prend de passion pour l’Afrique et particulièrement le Congo : «J’ai remonté le fleuve et l’histoire de ce grand pays dont je suis devenu en quelque sorte le chro-niqueur depuis une vingtaine d’années et une dizaine de films. Lors de ce tournage, j’ai filmé la tragédie de femmes victimes de viols et de mutilations

de lancer un programme de réalisation de films d’enseignement. En 1966, trois ans après son entrée en fonction, il réalise ainsi lui-même le film en noir et blanc qui ouvre L’Empire de la perfection intitulé Les Bases tech-niques du tennis. Faraut le décrit comme «une personnalité perfectionniste, tout aussi obsessionnelle que McEnroe. Il a passé toute sa vie à Roland Garros à regarder et filmer des matchs. Il ne s’arrêtait pas de tourner, à la recherche du secret du jeu de chaque joueur.»

mcenroe : Le réalisateur revient sur McEnroe et son tempérament explosif : «jamais ses colères n’ont été provoquées dans une visée stratégique. L’am-biguité naît du fait qu’il a su les exploiter. Il met un tel enjeu dans chaque point qu’il ne peut pas envisager de perdre, et il y a une vraie souffrance chez lui. Ce qui fait que dès qu’il est sur un court de tennis, il est d’une expressivité et d’une théâtralité incroyables. C’est un joueur qui n’est pas sous contrôle, ses colères sont des émotions qu’il ne peut pas réfréner.»Il ajoute : «Dans les années 80, McEnroe énervait beaucoup. Au contraire, mon film génère, je crois, une grande empathie à son égard. J’espère qu’en regardant le film, on comprend mieux la logique et l’ambiguïté de ce joueur perfectionniste jusqu’à l’extrême, et en même temps perdu dans ce sport si compétitif.»

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durée : 59min . documentaire. France.

DERNIERS JOURS à SHIBATI Réalisateur : HENDRICK DUSOLLIER

Dans l’immense ville de Chongqing, le dernier des vieux quartiers est sur le point d’être démoli et ses habitants relogés. Le cinéaste se lie d’amitié avec le petit Zhou Hong et Madame Xue Lian, derniers témoins d’un monde bientôt disparu.

Lundi 29 JuiLLet 19h50

Distingué au 39e Cinéma du réel, où il vient de recevoir le Prix de l’Institut fran-çais Louis Marcorelles et le Prix des jeunes, Derniers Jours à Shibati est un bijou de grâce et d’émotion. Une fine évocation de la modernisation galopante de la Chine, à travers le démantèlement d’un quartier po-pulaire de la ville de Chongqing, devenue en dix ans la plus grande agglomération au monde – 83 000 kilomètres carrés, soit une trentaine de fois Paris et sa région.

Sa découverte de la Chine, le Français Hendrick Dusollier la doit à un tout autre festival – le Golden Horse Festival de

Taïwan –, où l’a mené en 2004 son court métrage d’animation archi primé Obras (visible ici). « Le Prix du Jury que j’y ai reçu m’a permis d’acquérir une caméra à Hong Kong et de prolonger mon séjour à Shanghai, où la destruction des vieux quartiers m’a fasciné », se souvient le jeune auteur français.

visant à déstructurer la cohésion sociale des familles et des communautés dont elles étaient issues. (...) Après mon dernier film sur le pouvoir et l’ambi-tion politique, L’irrésistible ascension de Moise Katumbi, j’ai voulu faire un portrait d’un homme qui se bat quotidiennement et au péril de sa vie contre ces forces obscurantistes, un exemple pour l’Afrique, un de ces hommes qui font la fierté et l’honneur de ce continent africain à l’égal d’un Nelson Mandela. Ou d’un Martin Luther King aux USA» explique Thierry Michel.

Un film qui dénonce : À travers ce film, le cinéaste Thierry Michel a tenu à mettre en avant des thèmes qui lui sont chers comme «la lutte pour la dignité des laissés pour compte, la dénonciation de l’arrogance des puis-sants et de l’impunité qu’ils s’arrogent sur fond de guerre économique et d’intérêts mafieux pour s’approprier les fabuleuses richesses minières du Congo mais également les terres exceptionnellement fertiles de ce paradis sur terre devenu pour beaucoup un enfer de haine et de violence et pour d’autres une terre de résilience et de résistance.»

avant le film, le livre : L’Homme qui répare les femmes est aussi un livre paru en 2012 et intitulé L’Homme qui répare les femmes. Violences sexuelles au Congo. Le Combat du docteur Mukwege. L’auteure, Colette Braeckman, est une journaliste belge spécialiste de l’Afrique centrale qui a également contribué au scénario du documentaire en compagnie de Thierry Michel.

Trois ans durant, il filme le pays en plein essor économique. En sortira Babel (visible là), un autre film d’animation utilisant des prises de vues « réelles », également célébré dans divers festivals, et dont Derniers Jours à Shibati reprend la thématique – non pas la forme allégorique, ni l’écriture singulière. Ce nouveau film, porté par le désir de sauvegarder une mémoire, s’inscrit en effet dans la pure tradition du cinéma du réel, s’articulant autour de trois protagonistes mémorables – trois habitants de Shibati, que le démantèle-ment programmé de leur quartier insalubre conduira dans des apparte-ments modernes, où « chacun se retrouvera seul devant sa télé ».

Il y a Xue Lian, une femme âgée au sourire juvénile débordant de candeur. D’elle, Hendrick Dusollier dit qu’elle est « la bonté incarnée ». « Elle gagne chichement sa vie en triant les déchets et constitue en parallèle une collec-tion d’objets dans laquelle ses voisins voient une immense poubelle. J’y ai vu pour ma part une œuvre et cela l’a touchée. Elle m’a donné son amitié, son temps et son respect, allant jusqu’à me gratifier du titre de “professeur”. Elle a aussi compris qu’en la filmant je donnerais à découvrir sa collection en Occident, et notamment en France, pays qu’elle vénère. »

Il y a M. Li, coiffeur à Shibati, chez qui Hendrick Dusollier a souvent déjeuné et avec qui il a pu discuter, bénéficiant de l’assistance d’un ami interprète. « On a échangé sur la France, de Gaulle, l’Arc de Triomphe, mais aussi sur Mao et la politique chinoise… Sa présence dans le film permet d’évoquer le contexte, le destin du quartier, ce que les autres ne font pas. »

Et puis il y a Zhou Hong, un enfant de 7 ans, qui saura mieux que ses aînés laisser derrière lui Shibati et se faire à la vie moderne – même si ses pre-miers pas dans le métro lui valent un méchant mal de crâne et s’il trouve le Coca-Cola beaucoup trop sucré. « Je me suis beaucoup baladé dans les rues avec lui. Il a été mon guide. On a beaucoup joué et passé des soirées à manger des noodles pendant que ses parents s’en allaient vendre des pas-tèques. Ma femme étant alors enceinte, j’ai ressenti pour lui des sentiments particuliers. Il a d’ailleurs demandé que je devienne son parrain. On ne se comprenait pas toujours, et j’ai découvert au moment du montage la signifi-cation de certaines de ses phrases, grâce à la traduction. Lorsqu’il m’a dit :

“Viens… je t’emmène voir la Cité de la lumière de la lune”, je ne me doutais pas qu’il m’entraînerait jusqu’à ce centre commercial, dont la façade est un écran géant qui éclaire le quartier de Shibati. »

Car la maîtrise de la langue chinoise, chez Hendrick Dusollier, ne dépasse pas les rudiments d’un simple touriste. Loin d’en pâtir, son film en tire profit dès la première séquence, qui donne à comprendre le rapport si particulier qui le lie aux habitants de Shibati. « Au cours de mes voyages, j’ai mis au point une petite technique. Pour ne pas éveiller les soupçons, j’adopte une attitude corporelle particulière, extrêmement discrète, et j’arbore un sourire un peu niais. J’évite néanmoins de garder le silence. Pour éviter de rompre la relation, je leur parle en français. Ils n’y omprennent rien, sinon à travers mes intonations et les expressions de mon visage. » Rien d’impressionnant dans sa présence parmi eux – bien au contraire. « J’étais seul avec ma caméra, généralement sans interprète. Ils parlaient librement, et notamment de moi, en sachant bien que je ne comprenais pas. » Il faut entendre, dès le pré-générique, un habitant de Shibati s’inquiéter momentanément de la présence de ce Français ou se moquer de lui, redoutant qu’il dénigre leur quartier en n’en montrant que la misère, ou avançant qu’il ne doit pas être très habile, ni très sollicité dans son pays pour en être réduit à tourner chez eux…

Si Derniers Jours à Shibati nous amuse avant de nous étreindre, il le doit pour beaucoup à la légèreté des relations tissées avec Xue Lian, M. Li, Zhou Hong et les autres, par un « homme à la caméra » délesté des ori-peaux du reporter et fragilisé par son statut d’étranger, sa solitude au sein d’une communauté humaine que la disparition de son quartier est d’ores et déjà en train de disloquer.

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durée : 1h 29min. documentaire. u.S.a. durée : 1h 13min. documentaire. France.

VOYAGE OF TIME : AU FIL DE LA VIE CASSANDRO THE ExOTICO !Réalisateur : Terrence Malick - Interprète : Cate Blanchett

Réalisateur : Marie Losier - Interprète : Cassandro

Hymne à la nature et à l’univers, Voyage of Time s’interroge sur le rôle de l’homme dans le futur. Après ces temps infinis, quel est le sens de notre passage sur Terre ? après 26 ans de vols planés et d’empoignades sur le ring, cassandro, le roi des

Exoticos – ces catcheurs gays qui dynamitent les préjugés – est incapable de s’arrêter. Le corps en miettes, pulvérisé, il va pourtant devoir se réinventer…

Lundi 5 aOût en V.O. 19h50Lundi 12 aOût 19h50

Un documentaire sur l’origine de la vie en forme de ballet cosmique. Du Malick hardcore, dont le jusqu’au-boutisme ne manque pas de panache.Voyage of Time arrive à un moment cru-cial pour Malick : sa légende est à un fil de s’effondrer. Après une série de déceptions marquées par le gimmick, sous le feu de moqueries persistantes et d’une critique en berne, Terrence n’a plus toute son aura – il a même rompu son vœu de secret avec sa première apparition publique en plusieurs décennies.Mais ce docu sur les origines de la vie, de

la Terre, du cosmos, bref du grand tout (on a entendu : “c’est Tree of Life sans le scénario”) ne vient pas colmater ces fissures. Au contraire, il semble là pour faire le tri une bonne fois pour toutes, consommer le divorce entre les fans de Malick première manière et les inconditionnels qui l’ont suivi jusqu’au bout de son néocinéma panthéiste et élégiaque. Et même frapper du poing sur la table, clamer ce mysticisme pour lequel on voudrait le lâcher.Un pur programme de contemplation méditative.

Le résultat est donc beau par son absolutisme. Un pur programme de contemplation méditative, rythmé par la voix angélique de Cate Blanchett, qui scande des mantras dont il faut d’ailleurs clarifier la portée. Non pas de la dissertation mais de la poésie, parsemant le film d’une musique verbale dont l’effet synesthétique devrait suffire à balayer les procès en philosophie de comptoir.

Pour le reste, c’est évidemment moins facile. Malick ne transige pas, c’est à la fois son honneur et son embarras. Les dinosaures en images de synthèse (pauvrement modélisés, mais tant mieux : à l’état de pure convention, on ne les comparera pas à Jurassic World), le ballet cosmique façon économiseur d’écran (dont on peut s’amuser, mais qui reste mû par une volonté d’étran-geté et de profondeur visuelle bien au-delà du petit délire planétarium), tout est là.

Mais à un état de maîtrise, de certitude du geste, qui poussent à croire que le ridicule dont Malick n’a pas peur de se couvrir, les bâillements qu’il se fiche de susciter, tout cela contribue aussi à la hauteur de vue de ses films, leur incongruité majestueuse. On l’a perdu ? Peut-être, mais là où il est désormais, il n’est pas interdit de le trouver encore assez épatant.

Catch mexicain : Marie Losier avait déjà voyagé à plusieurs reprises à Mexico City en tant que programmatrice de films. Lors de ces voyages, son attirance pour la Lucha Libre (le nom général du catch mexicain), qu’elle avait découverte des années auparavant au travers du cinéma, s’était ac-centuée. La réalisatrice explique : «C’est tout ce que j’aime : un monde théâtral excessif et drôle, des « per-sonnages » de cinéma « bigger than life », des costumes multicolores et scintillants, des cris, du suspense, des prouesses acrobatiques spectacu-laires et par dessus tout c’est un moment d’allégresse regroupant toutes les classes sociales avec leurs héros du ring ! C’est le deuxième sport le plus populaire au Mexique après le foot et les catcheurs y sont vénérés comme des légendes vivantes par le public en liesse. C’est une véritable religion ! Tout le monde y est réuni et « vit » le jeu à fond, les vieux, les jeunes, c’est merveilleux. Je suis, par ailleurs, comme le public mexicain lui-même, très sensible au mystère de ces hommes musclés et masqués qui ne révèlent jamais leurs identités ni dans la vie ni sur le ring. Il y a là tout un univers de sons et de couleurs qui donne une envie folle de filmer.»

une rencontre : Marie Losier s’était rendue à Los Angeles pour la sortie américaine de son précédent long métrage The Ballad of Genesis and Lady Jaye (2011). Un ami l’a alors emmenée voir un spectacle « Lucha Vavoom », une troupe de catch burlesque, dont la star n’était autre que Cassandro lui-même. La cinéaste se souvient : «Je ne l’ai pourtant connu réellement que plusieurs mois plus tard, au Mexique, sur un bateau navigant autour d’une étrange île hantée où nous nous étions donné rendez vous. Nous avons parlé des heures, puis bientôt des jours, sans se quitter. Il m’a emmenée voir des matchs dans lesquels il connaissait tout le monde. Nous avons bavé ensemble sur les sublimes corps des athlètes et ri de notre propre béatitude ! Il m’a emmenée chez sa coiffeuse, au fin fond de Mexico City, dans les quartiers très pauvres de la ville, où il s’est fait permanenter les cheveux pendant des heures, au mar-ché des sorcières pour acheter des plantes magiques et médicinales, puis chez ses amis les indiens Aztec avec qui il s’adonne à divers rituels. J’ai tout de suite été impressionnée par sa chaleur, son excentricité, son humour décapant, sa rapidité d’esprit et, évidemment, ses capacités athlétiques (il est ancien Champion du Monde de la National Wrestling Alliance). Autant de paramètres qui contrastent avec sa petite taille, la dureté de sa vie et sa grande sensibilité.»

Pellicule 16mm : Marie Losier a fait le choix d’utiliser la pellicule 16mm, un ingrédient fondamental dans son travail. La réalisatrice justifie ce choix : «C’est un rapport aux choses, une texture, un rituel, une histoire aussi. D’amour et de cinéma. J’aime les trucages caméra, les filtres, les optiques différentes et même kaléidoscopiques. J’aime les techniques du début du cinéma, des Méliès, des Cocteau, des Jack Smith. Le choix de la pellicule est un travail sur la matière - film, sur la mythologie - film aussi.

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 23page 22 ZOOM ZOOM n°23 juin/juillet/août 2019

suite cycle documentaires

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durée : 2h 23min. documentaire. u.S.a.

durée : 1h 32min. documentaire. u.S.a.

DERNIERS JOURS à SHIBATI FOOD EVOLUTION

Réalisateur : Frederick Wiseman

Réalisateur : Scott Hamilton KennedyInterprètes : Bill Nye, Michael Pollan, Neil deGrasse Tyson…

Monrovia, petite ville agricole du Midwest américain compte 1400 habitants, dont 76% ont voté pour trump aux dernières élections présidentielles. Des salles de classe aux réunions municipales, du funérarium aux foires agricoles locales, fre-derick Wiseman nous livre une vision complexe et nuancée du quotidien de cette communauté rurale, portrait d’une Amérique souvent oubliée et rarement montrée.

Depuis vingt-ans, les OGM (organismes génétiquement modifiés) destinés à l’alimen-tation sont très controversés. Au milieu d’un débat public exacerbé, marqué par la passion, la suspicion et la confusion, le réalisateur Scott hamilton kennedy, nommé aux Oscars (The Garden), explore cette contestation sociétale et la diabolisation des ogm dans nos assiettes.

Lundi 19 aOût en V.O. 19h50

Lundi 26 aOût en V.O. 19h50

Un cinéaste chevronné : Cinéaste amé-ricain né le 1er janvier 1930 à Boston, Frederick Wiseman est diplômé en droit en 1954 à la Yale Law School. Wiseman affirme dès son premier film documentaire, Titicut Follies en 1967, ses principes de base : l’absence d’interviews, de com-mentaire off et de musiques additionnelles. Le montage, qu’il effectue lui-même, est une étape importante du processus de création de ses films et dure en général 12 mois. Il a réalisé 42 films documentaires qui composent un portrait mosaïque de la société contemporaine, des États-Unis, de la France et de leurs institutions. Wise-

man a également dirigé un film de fiction, The Last Letter, en 2002. À Paris, il a mis en scène The Belle of Amherst, pièce de William Luce sur la vie d’Emily Dickinson et deux pièces à la Comédie Française : Oh les beaux jours de Samuel Beckett et La dernière lettre, d’après un chapitre du roman de Vassili Grossman, Vie et destin. Le cinéaste a obtenu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles figurent quatre Emmys, un Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière au festival de Venise en 2014, ainsi qu’en 2016, un Oscar d’honneur de la part du Conseil des gouverneurs de l’académie des arts et des sciences du cinéma américain.

C’est quoi Monrovia ? Monrovia est une ville américaine d’environ 1400 habitants à une trentaine de minutes de voiture d’Indianapolis. Selon les données de 2016, la ville est composée à 96,3 % de blancs-américains, de 1,4% d’afro-américains, 1,2% d’hispano-américains, 0,6 % d’asio-améri-cains et 0,5% d’autres ethnies.

mode de vie américain : Frederick Wiseman a pensé qu’un film sur une petite communauté du Midwest aurait toute sa place dans la série de docu-mentaires qu’il a déjà réalisée sur le mode de vie américain contemporain. La ville de Monrovia, dans l’Indiana, lui a paru être un bon choix, pour sa taille (1400 habitants), son emplacement (il n’a jamais tourné dans le Mid-west rural) et l’intérêt des habitants pour la religion et l’agriculture. «On parle beaucoup de la vie dans les grandes villes de la côte Est et de la côte Ouest. Ce qui m’intéressait, c’était de découvrir la vie des petites villes amé-ricaines et de partager mon point de vue avec les spectateurs.»

De l’idée au film : Frederick Wiseman a fait part de son idée de faire un film sur une petite ville du Midwest à une amie professeure de droit. Elle lui a dit qu’elle connaissait quelqu’un qui enseignait le droit à l’Université de l’Indiana, dont la famille vivait dans la même petite ville depuis six généra-tions. «Je devais justement faire une conférence à l’Université de l’Indiana. J’ai donc pris rendez-vous avec ce professeur de droit avant de quitter Bos-ton. C’est lui qui m’a emmené à Monrovia ; il m’a présenté sa cousine, qui

Raconté par l’un des plus grands scientifiques de notre époque, Neil deGrasse Tyson, ce film nous amène au cœur de la polémique des fruits génétiquement modi-fiés, des défis alimentaires du continent africain et des cultures tolérantes au glyphosate. Sollicitant des mili-tants anti-OGM, des experts, des agriculteurs et des scientifiques du monde entier, Food Evolution nous dé-montre avec quelle facilité, la désinformation et la peur peuvent étouffer la vérité.

ENRÔLEMENT. Le réalisateur de documentaires américain Scott Hamilton Kennedy l’assène dans le dossier de presse de son film Food Evolution en salles ce mercredi 20 février : “Nous n’avons pas fait ce film pour défendre les OGM mais pour que la science aide à prendre de meilleures décisions sur des sujets tels que : comment se nourrir et comment cultiver ? ” La réponse à cette question apparaît dès les premières minutes du film : la science a décidé que les OGM sont bons pour l’homme, qu’ils sont la solu-tion pour éradiquer la faim dans le monde, qu’ils représentent le progrès qui va permettre de produire plus dans le respect de l’environnement.Enrôlée de force, la science a donc parlé. Et les opposants des OGM ne sont que des obscurantistes. Ceci dit sans a priori aucun au bout d’une enquête présentée comme objective. “Et pendant qu’on faisait le film, le plus surprenant n’était pas que les OGM étaient sans danger, ça on l’a découvert assez rapidement, raconte Scott Hamilton Kennedy. En faisant des recherches, le plus surprenant a été de découvrir que des gens dans l’industrie du bio utilisaient la peur, notamment au sujet des OGM, pour vendre leurs produits et leur idéologie…” C’est certainement vrai. Mais Monsanto et l’agro-industrie, eux aussi, ne procèdent pas autrement. Ce qu’un film plus objectif n’aurait pas manqué de souligner.Science = progrès = OGMCe qui est le plus gênant dans le film, ce ne sont pas les choix orientés des interlocuteurs, les histoires édifiantes de cultivateurs sauvés par les plants immunisés contre les maladies qu’on leur donne (jamais le film ne parle d’argent ni de commerce), de débats où les opposants aux OGM sont battus à plate couture, non, ce qui gêne le plus, c’est l’enrôlement forcé d’une entité appelée “science” dans le camp des biotechnologies et des multinationales qui en vendent les produits. L’ensemble des chercheurs du monde entier quel que soit leur domaine de compétence — dans la bande originale anglaise, les textes sont lus par l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson — ne peuvent donc être que des partisans du “progrès” concocté pour le bien de l’humanité sur les paillasses des laboratoires. C’est effacer ainsi les nombreux chercheurs qui travaillent à des solutions alternatives à l’agro-industrie, et ont pour but de réconcilier agriculture et environnement dans des pratiques agronomiques nouvelles, respectueuses de la nature tant dans les sciences fondamentales qu’appliquées.

Aujourd’hui en effet, l’agriculture fait face à deux voies : la biotechnologie et l’agroécologie. Et l’une n’est pas moins “scientifique” que l’autre. Food Evolution se revendique comme “le seul film à faire entendre un point de vue plus équilibré, rationnel et fondé sur la science à propos des enjeux en-tourant les OGM”. Ce film est au contraire caricatural et dessert la science qu’il prétend défendre en utilisant une arme qu’il assure condamner : la propagande.

Mais c’est avant tout un rapport à l’autre, car c’est le plus souvent sans son synchrone, juste l’image et par ailleurs j’aime aussi l’attente avant de voir la pellicule tirée. C’est pour moi le vecteur, le liant entre moi et la personne que je filme, par là que tout passe, l’émotion, la beauté, le jeu aussi. Le goût du jeu est d’ailleurs une composante importante de ma relation à Cassandro, que l’on pourrait appeler aussi pudeur tant ces jeux sont le plus souvent des révélateurs d’émotions profondes ou des occasions de passer une étape douloureuse par la joie. C’est typiquement le cas quand il évoque sa mort dans une sorte de tableau-vivant poétique.»

est la directrice des pompes funèbres de la ville. Nous nous sommes vus pour la première fois au cimetière. Elle a accepté de m’aider et c’est elle qui a organisé les rendez-vous avec le chef de la police, le président du conseil municipal, le directeur scolaire du secteur, les patrons de restaurants, et plus généralement avec tous ceux que je voulais rencontrer dans la ville.»

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n°23 Juin/Juillet/août 2019

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