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UN CASSE-NOISETTE CIE MALKA - BOUBA LANDRILLE TCHOUDA DOSSIER THéMATIQUE 11-16 MARS 2013 Représentation scolaire Lundi 11 mars à 14h30

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Page 1: Un casse-noisette Cie Malka - BouBa landrille …1. La pièce Bouba Landrille Tchouda Cie Malka Note d’intention Marius Petipa (1818-1910) Lev Ivanov (1834-1901) 2. Casse-Noisette,

Un casse-noisetteCie Malka - BouBa landrille TChouda dossier thématiqUe

11-16 mars 2013

Représentation scolaire Lundi 11 mars à 14h30

Page 2: Un casse-noisette Cie Malka - BouBa landrille …1. La pièce Bouba Landrille Tchouda Cie Malka Note d’intention Marius Petipa (1818-1910) Lev Ivanov (1834-1901) 2. Casse-Noisette,

1. La pièce

Bouba Landrille Tchouda

Cie Malka

Note d’intention

Marius Petipa (1818-1910)

Lev Ivanov (1834-1901)

2. Casse-Noisette, un ballet qui a inspiré de nombreux chorégraphes

Casse-Noisette, le ballet original

Casse-Noisette, selon Rudolf Noureev

Casse-Noisette, selon Maurice Béjart

Casse-Noisette, selon Thierry Malandain

3. Le hip hop : une danse en pleine évolution

Historique

Du hip hop de rue au hip hop sur scène

La danse hip hop aujourd’hui

4. ressources autour du spectacle

Atelier de préparation

Numeridanse.tv

Bibliographie

4. L’art d’assister au spectacle

La Maison de la Danse : rappel historique

Dans les coulisses du spectacle… Aspect technique

Venir au spectacle dans de bonnes conditions

Un casse-noisetteDirection artistique et chorégraphie Bouba Landrille tchouda - Compositeur Yvan talbot - Dramaturgie Guy Boley - Scénographie rodrigue Glombard Réalisation audiovisuelle Jean-François santoni - Lumière Fabrice crouzet Costumes claude murgia

Artistes chorégraphiques (distribution en cours) aïda Boudrigua, sophie carlin, mélisa noël, sandrine monar, anouk Viale, hichem sérir abdallah, cédric Gueret, nicolas majou, amaury réot, Bouba Landrille tchouda...

Production : Compagnie Malka - Coproduction : Château-Rouge - Annemasse, MC2 - Grenoble, Maison de la Danse - Lyon, CCN Grenoble, Grand Angle de Voiron, CCN La Rochelle, CCN de Créteil, CCN Ballet de Lorraine

avec le soutien de la région rhône-alpes dans le cadre de l’aPSV

Page 3: Un casse-noisette Cie Malka - BouBa landrille …1. La pièce Bouba Landrille Tchouda Cie Malka Note d’intention Marius Petipa (1818-1910) Lev Ivanov (1834-1901) 2. Casse-Noisette,

1. la PièCeBoUBa LandriLLe tchoUda

Bercé par les cultures urbaines et les cultures du monde, cet artiste se plaît à aborder la danse sous de multiples facettes, hip hop, capoeira, danse contem-poraine... Toutes les danses sont pour lui des univers à entreprendre, à mou-voir, à transpirer, à bouleverser, pour mettre en mouvement chaque être dans son humanité, questionner le sens de son devenir, de ses désirs. Comme pour beaucoup de danseurs hip hop, son apprentissage démarre de manière auto-didacte. Peu à peu, il se confronte à d’autres disciplines telles que la capoeira et la danse contemporaine. En 1995, il décide de fonder la compagnie ACA à Saint-Martin-d’Hères, avec Habib Adel, danseur de la même génération. Leur première création, présentée en 1996 dans le cadre des Rencontres Danse Ville Danse à Paris, leur permet de devenir une compagnie de référence en matière de danse urbaine dans la région Rhône-Alpes. C’est à cette période-là que Bouba rencontre le chorégraphe Jean-Claude Gallotta, directeur du CCN de Grenoble. De cette rencontre naît un duo intitulé SMH. Chorégraphié par Jean-Claude Gallotta, ce duo fait partie intégrante de la pièce La rue, présen-tée par le groupe Emile Dubois en janvier 1997 à Suresnes. Fin 1997, Bouba crée Alerte, pièce chorégraphique pour 5 danseurs, accueillie notamment par la scène nationale de Grenoble, le Cargo.Depuis 1998, il chorégraphie le défilé de la Biennale de la danse à Lyon, pour les villes de Grenoble en 2000, Saint-Priest en 2002, en co-direction avec la chorégraphe Sylvie Guillermin, et en 2008 pour la ville de Villeurbanne. De 1998 à 2002, il collabore régulièrement avec la compagnie Accrorap en tant que danseur-chorégraphe, pour les pièces M’panandro et Quilombo (création franco-brésilienne, présentée en France et au Brésil en octobre 2000). Ce parcours métissé, fait de rencontres originales, lui permet d’approfondir sa recherche artistique. Il s’attarde sur les possibilités infinies du langage de la danse, cherchant à repousser ses limites, à dépasser ses frontières. Le lan-gage hip hop est ainsi décliné de manière innovante autour d’un réel souci de recherche, de sens chorégraphique avec le spectacle Passerelles, créé en 2000 et présenté notamment à la Villette (Paris) et à la Maison de la Danse (Lyon). À la suite d’un atelier chorégraphique avec les danseurs de la Cie Phénix (Cameroun), Bouba crée Amatchi en 2002, spectacle franco-camerou-nais, avec le soutien de l’ambassade de France au Cameroun. Les tournées nationales et internationales qu’il effectue -avec Aca et Accrorap- permettent aujourd’hui à Bouba de se positionner en tant que chorégraphe au-delà de nos frontières.En 2001, avec la complicité d’Eric Mézino, il fonde la Compagnie Malka dont paroles de sable, paroles de vent est le premier spectacle.Artiste invité dans le cadre d’une résidence accueillie par la Ville d’Échirolles et soutenue par le Conseil Général de l’Isère, Bouba a créé les pièces Malandragem, Des mots, Regarde-moi, Meia lua et tout récemment le duo Murmures présenté au Théâtre National de Chaillot. En 2011 et 2012, il démarre de nouvelles collaborations à Château Rouge - Annemasse où plusieurs projets sont en gestation.

La cie maLKa

La Compagnie Malka poursuit une réflexion en mouvement autour du rap-prochement des danses, des langages, des communautés, des hommes, à travers l’énergie des danses hip hop. « Notre danse est une danse pour dire, une danse d’ouverture et de métissage, une danse au-delà des genres et des frontières, une danse qui s’est aussi nourrie des courants qui ont traversé les danses du vingtième siècle ».

note d’intention

« Depuis sa publication en 1816, ce conte d’Hoffman a été de nombreuses fois revisité par des chorégraphes, metteurs en scène et cinéastes. Les thèmes universels et immortels contenus dans ce conte, le passage de l’enfance à l’adolescence, l’amour et les forces du mal… tout ceci nécessairement m’inté-resse. Nous sommes tous à la recherche de l’autre, le prince ou la princesse charmante, notre moitié tout simplement. Ainsi, le propos de Casse-Noisette traverse le temps, il n’a pas d’âge. J’ai vu pour la première fois en 1998 la version de Maurice Béjart, puis celles de Jean-Christophe Maillot en 1999 et Thierry Malandain en 2001. Depuis, dans un petit coin de ma tête, je cultive le rêve secret de me confronter à cette œuvre… A mon tour, j’ai envie de m’aventurer dans cet univers merveilleux et onirique pour le partager, tel un parent s’employant à raconter une belle histoire à son enfant, de la façon la plus sérieuse. Il existe tellement de versions de ce ballet que je me sens libre et à l’aise pour proposer une version où je pourrai élaborer une danse hip hop originale à partir des contraintes musicales imposées par l’œuvre de Tchaïkovski. Il ne s’agit surtout pas de traduire platement une gestuelle classique en gestuelle hip hop. Comment cette œuvre, qui a traversé tant de corps et fasciné les gens depuis presque deux siècles, peut trouver un écho dans des corps construits par la danse hip hop ? Danser sur et avec cette brillante musique de Tchaïkovski, redonner ce chant merveilleux, créer des passerelles entre cette œuvre du répertoire et la vivacité de nos musiques actuelles. La musique ne décore pas la danse et inversement. Vivante, ryth-mée, dynamique, si je partirai bien entendu de cette musique originale de Tchaïkovski, je me laisserai aussi la possibilité de ne pas l’utiliser dans son intégralité. Je souhaite faire appel à un compositeur qui se saisira de l’uni-vers spirituel, sensoriel et magique de Casse-Noisette pour notamment jeter

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un sort aux transitions entre les différents tableaux et actes. Dans la tension dramatique, où se situe la musique ? Comment être dans la danse tout en évitant la redondance avec l’univers narratif et celui de l’énergie musicale ? Comment conjuguer ce bouillonnement musical qui nous vient de loin et le faire résonner avec notre présent ? La musique de Tchaïkovski m’oblige à construire un processus de création différent et original. Jusqu’alors, j’uti-lisais des musiques tests préexistantes pour la recherche de la matière et l’écriture de la danse, la chorégraphie. Au départ, ces musiques tests étaient un terreau pour induire des danses, visualiser les corps dans l’espace, parti-ciper à l’énonciation d’un propos dramaturgique, et naissait la danse ! Avec cette musique de Tchaïkovski, des perspectives incroyables sont promises et de nouveaux territoires de danses s’ouvrent à moi. »

Bouba Landrille Tchouda

Piotr iLitch tchaïKoVsKi (1840-1893)

Né le 7 mai 1840 à Votkinsk en Russie, Piotr Ilitch Tchaïkovski fit des études de droit tout en cultivant son goût pour la musique. « On a fait de moi un fonctionnaire, et un mauvais fonctionnaire par dessus le marché ». Il obtient quand même son diplôme de droit en 1859. En 1861, il se tourne vers l’en-seignement de Nikolaï Zaremba et d’Anton Rubinstein au Conservatoire de Saint-Pétersbourg. En 1866, terminant ses études musicales, il se voit confier un poste de professeur au Conservatoire de Moscou qu’il occupe jusqu’en 1878. Cette période correspond à l’épanouissement de son talent et à la création de ses premières symphonies dont la 4e sera dédiée à Nadejda von Meck, une veuve fortunée qui le soutint financièrement pendant plusieurs années. Homosexuel notoire mais honteux, afin de donner une image respec-table, il épouse en 1877 une de ses anciennes élèves, Antonina Milioukova. Cette union de pure forme se solde par une tentative de suicide et une sépa-ration à l’amiable. Il achève néanmoins à cette époque la composition de son premier ballet, Le Lac des cygnes, dont la création à Moscou, le 4 mars 1877 est un échec. En effet, le public, inaccoutumé au caractère « symphonique » du ballet, ne saisit pas son originalité. Cette incompréhension, ajoutée à la chorégraphie médiocre de Julius Reisinger seront une « déconvenue humi-liante ». En 1885, au sommet de son art, Tchaïkovski est élu à l’un des postes de directeur de la Société musicale russe de Moscou. Parallèlement, il se produit comme chef d’orchestre en Europe en 1888 ; aux États-Unis en 1891. Entre-temps, son second ballet, La Belle au bois dormant, créé le 15 janvier 1890 à Saint-Pétersbourg par Marius Petipa est une réussite et amène la commande de Casse-Noisette qui sera porté à la scène le 18 décembre 1892. Réglé par Lev Ivanov, second de Marius Petipa, Casse-Noisette est un succès. C’est après la création de la 6e Symphonie que Tchaïkovski meurt à Saint-Pétersbourg le 6 novembre 1893. Officiellement du choléra après avoir bu de l’eau infectée. On pense aussi qu’il aurait pu se suicider pour éviter un scandale provoqué par ses fréquentations amoureuses. Pour ses funérailles, un deuil national fut décrété et lors de la représentation commémorative du 1er mars 1894, Lev Ivanov régla le 2e acte du Lac des cygnes. Son succès aviva l’enthousiasme de Marius Petipa qui décida d’une représentation intégrale. Ajournée en raison de la mort d’Alexandre III, elle eut lieu le 27 janvier 1895 et accorda un triomphe posthume au ballet.

mariUs PetiPa (1818-1910)

Fils du danseur et maître de ballet, Jean-Antoine Petipa et de Victorine Gras-seau, comédienne, Marius Petipa est né à Marseille le 11 mars 1818. Formé par son père, il débute enfant à Bruxelles sur la scène du Théâtre de la Mon-naie. En 1834, il est engagé à Bordeaux, puis à Nantes en 1838 comme pre-mier danseur et maître de ballet. Après une tournée en Amérique du Nord, on le voit à la Comédie Française, puis à nouveau à Bordeaux où il crée La Jolie Bordelaise et d’autres titres. De 1843 à 1846, il travaille à Madrid qu’il doit quitter à la suite d’un duel dont l’héroïne ne serait autre que la future Impé-ratrice Eugénie. Revenu à Paris, il est appelé par Antoine Titus qui occupait un poste de maître de ballet au Théâtre Impérial de Saint-Pétersbourg. Engagé en 1847, comme premier danseur, réglant dans le même temps quelques ballets, il est nommé maître de ballet en titre en 1869, jusqu’à sa retraite en 1904. En Russie où les maîtres de ballet français jouissaient du plus grand prestige depuis 1738, date à laquelle Jean-Baptiste Landé introduit le ballet à la cour d’Anne 1ère, Marius Petipa créa une soixantaine de titres, sans compter les ballets figurant dans les opéras et les reprises d’ouvrages du répertoire. Mort à Gurzuf en Crimée, le 14 juillet 1910, certaines de ses œuvres sont toujours représentées. Ainsi, La Belle au bois dormant, Le Lac des cygnes, Don Quichotte, La Bayadère, etc. À l’inverse de son assistant, Lev Ivanov qui partait de la musique, Marius Petipa mûrissait ses projets avant même la conception de la partition. Il affectionnait aussi les grands « divertissements », les scènes de foule et les exercices de virtuosité. Enfin, quatre ans avant de s’éteindre, il rédigera ses souvenirs dans Mémoires de Marius Petipa.

LeV iVanoV (1834-1901)

Né à Moscou le 18 février 1834, Lev Ivanov entre à l’âge de dix ans à l’École de danse du Théâtre Impérial de Saint-Pétersbourg où il suit l’enseignement d’Émile Gredelue et de Jean-Antoine Petipa. En 1852, il est engagé dans la troupe dirigée alors par Jules Perrot. Parmi les danseurs principaux, il s’y fait surtout remarquer dans les rôles de composition et de caractère. Parallèle-ment, à partir de 1858, il enseigne à l’École de danse. Chef régisseur en 1883, puis second maître de ballet en 1885, il devient l’assistant de Marius Petipa. À ce titre et malgré le talent dont il fait preuve dans La Tulipe de Har-lem (1887) ou Les Danses Polovtsiennes du Prince Igor (1890) par exemple, ses œuvres devront toujours recevoir l’approbation de Petipa avant d’être portées à la scène. Souvent même, s’agissant des collaborations, seul le nom du premier paraîtra à l’affiche. Toutefois en 1892, celui-ci tombant malade, c’est à Ivanov qu’il revient de signer toute la chorégraphie de Casse-Noisette. On lui doit également celle des actes « blancs » du Lac des cygnes dans la production complète de 1895, Marius Petipa signant les 1er et 3e actes. Au moment de sa mort, le 11 décembre 1901, Lev Ivanov montait Sylvia de Léo Delibes qu’achèvera Pavel Gerdt à titre posthume. D’une grande modestie, se définissant lui-même comme « un bon soldat », il n’eut pas la possibilité de laisser un grand héritage, mais ses innovations comme l’usage de partitions symphoniques porteront leurs fruits à travers l’œuvre du chorégraphe Michel Fokine. Enfin, doté d’un incroyable talent pour la musique, celle-ci nourris-sant le contenu émotionnel de ses œuvres, d’aucuns à l’instar du composi-teur Boris Assafiev considèrent Lev Ivanov comme « l’âme du ballet russe ».

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2. Casse-Noisette, un BalleT qui a inSPiré de noMBreux ChorégraPheS

Casse-Noisette, Le BaLLet oriGinaL

Ce ballet a été chorégraphié par Lev Ivanov et Marius Petipa sur la chorégra-phie de Piotr Ilitch Tchaïkovski, en 1892. Il s’inspire de l’Histoire d’un casse-noisette d’Alexandre Dumas, qui s’est lui-même inspiré de Casse-Noisette et le Roi des rats d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann.

histoireÀ la veillée de Noël, Marie se voit offrir par son parrain Drosselmeyer un casse-noisette que son frère brise le soir même. Après la fête, Marie soigne son jouet, auprès duquel elle s’endort. À minuit, les jouets s’animent : à la tête des soldats de plomb, Casse-Noisette, grâce à l’intervention de Marie, triomphe de l’armée du roi des rats. Devenu un beau jeune homme, il em-mène la petite fille au merveilleux pays de Confiturenbourg où règne la fée Dragée. Au matin, elle s’éveille, encore éblouie par son rêve.

LeV iVanoV (1834-1901)

Le Casse-Noisette de rudolf noureev reste aujourd’hui l’une des versions les plus reconnues. Le chorégraphe a profondément remanié le livret de marius Petipa pour donner au ballet une dimension psychanalytique ; drosselmeyer et le Prince ne font qu’un et représentent un idéal masculin rêvé par l’héroïne, passant de l’enfance à l’adolescence.

Rudolf Noureev a été plongé au cœur de ce ballet dès l’enfance : il a d’abord dansé un des enfants de Casse-Noisette dans la version de Vassili Vainonen, une des plus fidèles à l’œuvre originale, avant d’incarner le rôle du Prince quelques années plus tard.

Il monte sa première version de Casse-Noisette en 1967 pour l’Opéra Royal de Stokholm. Il s’attache au fantastique du conte d’Hoffmann -moins innocent qu’il n’y paraît- démystifiant l’aspect « sucrerie » du ballet pour s’intéresser aux peurs et aux cauchemars de Clara, liés à l’éveil de sa féminité. Elle y vivra ses premiers émois d’adolescente : obscur objet du désir, le jouet que l’aimable Drosselmeyer lui a offert se métamorphosera en un charmant jeune homme. L’année suivante, en 1968, il reprend Casse-Noisette au Royal Ballet de Londres et le danse avec Merle Park.

Enfin, avec la complicité de Nicholas Georgiadis pour les décors et les cos-tumes, Noureev réalise un Casse-Noisette plus approfondi, mystérieux et freu-dien à l’Opéra de Berlin en 1979. Il y affirme sa conception d’une histoire qui est entièrement rêvée par Clara dans son sommeil : parents, amis et enfants resurgissent pour se faire menaçants. Transposés dans ce songe nocturne, les voilà devenus les rats -prévus dans le scénario de Petipa- mais aussi des

chauves-souris à la tête humaine. Face à ces apparitions effrayantes, seul le Casse-Noisette se montre secourable : il se transforme en un chevalier blanc qui sauve Clara en beau prince, comme dans les contes de fées. Pour Clara, le visage de ce prince n’est pas inconnu, car il a les traits de Drosselmeyer, en plus jeune et sans bandeau sur l’œil ; si gentil avec elle, affectueux et merveilleux compagnon de jeux, il représente un « idéal » d’homme en somme. Clara continue de transposer dans ses fantasmes les personnages de sa vie quotidienne : les danses espagnoles, arabes, chinoises et russes sont exécutées par différents membres de la famille et les invités qui étaient -tout à l’heure- réunis autour de l’arbre de Noël. Et si, chez Petipa, ces danses de caractère évoquaient le royaume des saveurs (chocolat, café, thé et vodka) elle sont ici, chez Noureev, celles du voyage « exotique », initiatique, la jeune Clara découvrant le monde au bras de son prince mentor.

Pour la production de l’Opéra de Paris (1985) Rudolf Noureev poursuit cette idée qu’il développe avec plus de profondeur en opposant la vie de l’exté-rieur (les passants dans la rue) à l’intimité de la maison, comme il met en contraste la banalité de la réalité (la vie familiale) et le monde intérieur, préservé et riche d’imaginaire de Clara.

Pour voir des extraits, taper « Paris opéra Ballet – Casse-Noisette » dans le moteur de recherche Google.

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Casse-Noisette, seLon maUrice BéJart

Le ballet a été créé au théâtre Regio de Turin, le 4 octobre 1998.

Textes dits par Maurice Béjart au cours du spectacle :

Je me souviens !Noël…Marseille, L’arbre, la crèche, Les cadeaux, les 13 desserts…Parmi eux, mon préféré, les NOIX ! J’adorais surtout casser les noix.Mon père m’avait montré que l’intérieur est comme un petit cerveau humain.Je me souviens…Ma mère. J’avais sept ans, elle me dit un soir : ta maman va partir pour un bien long voyage.Promets-moi d’être sage.Je me souviens. Noël !Je me souviens lorsque j’étais enfant, je disais :Quand je serai grand j’épouserai Maman !…J’avais sept ans, ma mère était partie pour un bien long voyage. Alors, un peu plus tard, j’ai épousé la danse.Marius Petipa, un nom qui fascinait mon adolescence…Marius, ça je connaissais bien et j’imaginais ce personnage descendant à petit pas la Canebière…Alors, plus tard, à 20 ans, je suis parti pour Londres afin de travailler avec son dernier collaborateur vivant Nicolas Sergueev et danser tout son répertoire.Je me souviens, Faust.Très tôt la découverte miraculeuse de l’œuvre de Goethe dans la bibliothèque paternelle et puis l’Opéra, la musique !Je montais des petites scènes inspirées de Faust, j’étais Mephisto, bien sûr, ma sœur était le docteur Faust rajeuni. Presque jusqu’à l’enfance, Faust ne m’a jamais quitté.Étant Scout je retrouvais la nature, liberté et discipline, mais surtout je rêvais et la forêt était pour moi ce temple magique rempli d’êtres imaginaires où ma mère, divinité du souvenir, devenait à chaque excursion plus grande, plus belle et plus mystérieuse.

Maurice Béjart a fait de ce Casse-noisette une pièce autobiographique, cen-trée autour de la femme, et plus particulièrement de la mère. Profondément marqué par cette femme qu’il a peu connue, il a créé un ballet qui la célèbre et l’élève au rang de déesse. L’immense statue de femme faisant partant intégrante du décors la représente. Le chorégraphe est parti des souvenirs de fêtes de Noël passées avec sa mère avant qu’elle ne meure ; chaque personnage du ballet fait partie de sa mémoire, et chaque costume est issu de ses albums photos familiaux. Ce Casse-noisette très intime mêle souvenirs et ode à la musique et à la danse.

Vous pouvez emprunter le dVd de ce spectacle à la médiathèque de Vaise, dans le 9e arrondissement :Casse-noisette, musique de Pyotr ilyich tchaikovsky, chorégraphie de maurice Béjart et marius Petipa, tdK, 2003.

extrait du spectacle sur le site de l’ina :ht tp://www.ina.fr/ar t -e t - cul ture/ar ts -du-spectac le/video/cac99051053/casse-noisette-de-maurice-bejart.fr.html

Casse-Noisette, seLon thierrY maLandain

Créé le 16 décembre 1997 à l’Opéra Théâtre de Saint-Etienne.

En 1997, lorsqu’on m’invita à présenter Casse-Noisette, il me parut délicat de monter avec douze danseurs une œuvre conçue d’ordinaire pour un effectif plus important. Réflexion faite, puisque dans ce conte pour enfants tout deve-nait concevable après les douze coups minuit, pourquoi cette heure ne favo-risait-elle pas également le rêve des plus grands ? J’ai donc accepté, mais il me fallait davantage pour aborder ce projet. Peu avant, je découvris le « rebir-thing », une méthode respiratoire qui procure le bien être après une foule de sensations contradictoires. Au cours de cette « renaissance », de l’angoisse aux visions paradisiaques, comme dans les contes, tout peut arriver. C’est donc en référence à cette expérience que j’ai monté Casse-Noisette. Elle donne sens aux agissements de Drosselmeyer qui par le souffle guide l’esprit de Marie vers le pays des rêves alors que son corps est agité d’étranges convulsions. Comme d’autres chorégraphes, je suis revenu au texte initial d’Hoffmann publié en 1816. Dumas père s’en inspirera pour écrire son Casse-Noisette de Nuremberg, une version qui aura la faveur de Marius Petipa à la création du ballet en 1892. Mais on raconte que Tchaïkovski, qui aurait préféré le premier, fut déçu de ce choix. Sans doute, le compositeur regrettait que l’argument ignore l’épisode de La noix dure relaté uniquement par Hoffmann. Conte à l’intérieur du conte, La noix dure est un récit fantastique qui est relaté à Marie. Il relance le processus dramatique et permet d’apprendre que Casse-Noisette n’est autre que le neveu de Drosselmeyer, victime d’un sort que seul l’amour peut libérer. Une révélation qui aurait permis à Tchaïkovski de com-poser un second acte plus dramatique. Mais Petipa qui avait comme exigence d’employer un grand effectif préféra conclure par un divertissement. On sait que nous étions dans une situation inverse, c’est pourquoi le second acte de notre Casse-Noisette intègre La noix dure.Dans ce ballet où se projettent les délires hoffmanniens, l’ombre de Tchaïkov-ski semble planer sur le personnage de Drosselmeyer. À eux trois, ces hommes font de l’univers de l’héroïne une lanterne magique où elle, l’enfant illumi-née, chemine vers une paix intérieure. En aimant Casse-Noisette, elle se fait messagère de leur désir, celui d’un bonheur attendu au soir de la vie.

Thierry Malandain

Pour voir un extrait vidéo : www.numeridanse.tv puis aller dans la partie « channels » puis « malandain Ballet Biarritz » et enfin « casse-noisette ».

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les corps tendent à se rapprocher ; le contact s’est fait entre les disciplines et entre les corps.

Aujourd’hui, le hip hop continue à explorer de nouveaux territoires et à se développer à l’étranger. Il s’ouvre toujours plus aux autres styles de danses, désireux de s’enrichir, d’évoluer et de s’implanter d’avantage dans le pay-sage chorégraphique international.

sources : 4Le Hip hop - Marie-Christine Vernay, 2011, Ed. Actes Sud junior. 4Le dico de la danse - Jacqueline Vallon, 2005, Ed. La Martinière Jeunesse.

3. le hiP hoP, une danSe en Pleine éVoluTion

historiqUe

Tout a commencé dans les années 70 à New York. Pour lutter contre la violence des gangs, les jeunes se regroupent, notamment sous l’impulsion d’Afrika Bambaataa, leader pacifique du mouvement Zulu Nation. Son but est d’inciter les jeunes à se défier dans la musique et la danse plutôt que dans les combats de rue. Selon Afrika Bambaataa, « La Zulu Nation n’est pas un gang. C’est une organisation d’individus à la recherche de succès, de paix, de savoir, de sagesse, de compréhension et de bonne conduite dans la vie ».

La France est l’un des pays qui fut le plus réceptif à cette nouvelle forme chorégraphique. Dans les années 80, les danseurs hip hop se déploient dans les rues, les quartiers, les places ; les premiers « crew » apparaissent. Un « crew » peut être défini comme un groupe, une tribu, voire une famille. Ces jeunes danseurs développent à leur façon ce langage importé des États-Unis et se l’approprient. C’est par le biais des médias que le hip hop va se popu-lariser. Diffusé par les outils de la culture de masse que sont la télévision et la radio, le hip hop va peu à peu s’imposer et prouver qu’il n’est pas qu’une danse née d’un mouvement social. Il bénéficie aujourd’hui de la reconnais-sance politique et culturelle qu’il mérite. S’il se crée toujours dans la rue, il bénéficie désormais d’endroits privilégiés tels que studios professionnels, scènes nationales ou Centres Dramatiques et Chorégraphiques Nationaux.

dU hiP hoP de rUe aU hiP hoP sUr scène

La danse hip hop bénéficie aujourd’hui d’une véritable reconnaissance. Ainsi, en septembre 2008, et pour la première fois, un chorégraphe hip hop a été nommé à la tête d’un Centre Chorégraphique National. Il s’agit de Kader Attou, qui a succédé à Régine Chopinot au CCN de La Rochelle. En septembre 2009, c’est au tour du chorégraphe Mourad Merzouki de succéder à José Montalvo et Dominique Hervieu à la direction du CCN de Créteil.

Aujourd’hui, les grandes salles n’ont plus peur de programmer des spectacles de hip hop ; au contraire, cette danse attire toutes les générations. Elle a fini par s’intégrer en une trentaine d’années, laissant derrière elle tous les clichés misérabilistes qui ont pu lui coller à la peau.

La danse hiP hoP aUJoUrd’hUi

Loin de rester enfermé dans sa propre discipline, le hip hop a su s’ouvrir à d’autres formes de danses, et notamment la danse contemporaine. Il s’agit pour les chorégraphes d’échanger leur langage, d’ouvrir leur univers à celui de l’autre, et de se nourrir de ses différences. La compagnie Montalvo Hervieu a su s’approprier le hip hop, et cette danse fait désormais partie de son univers.

Le hip hop a toujours été une danse plutôt pudique : fuyant la nudité, le sexe et le contact des corps, elle était une danse individuelle au sein d’un groupe. Pourtant, aujourd’hui, sous l’influence de la danse contemporaine,

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4. reSSourCeS auTour du SPeCTaCle

nUmeridanse.tV

Numeridanse.tv est une web.tv spécialisée dans la danse. Véritable biblio-thèque du mouvement, vous pourrez voir ou revoir les spectacles qui vous ont marqués, mais aussi découvrir le travail de nombreux chorégraphes. Grâce à numeridanse.tv, nous vous proposons une liste d’extraits vidéo sur lesquels vous pouvez vous appuyer pour présenter le spectacle.

L’espace thema a été créé pour répondre aux besoins des enseignants. Un Thema réunit une dizaine d’extraits vidéo accompagnés d’un rédactionnel ; il permet de croiser des œuvres et d’analyser les spectacles.

4La relecture des œuvresSitôt qu’une œuvre est reprise, n’est-elle pas immanquablement transfor-mée ? Car les corps sont différents et les pas, les figures ne sont plus dansés de la même façon. En remontant un ballet, les chorégraphes s’autorisent aussi des ajouts, des modifications portant sur la partition, les personnages, les séquences… C’est le signe que la danse est vivante ! Et les relectures, aussi décalées puissent-elles être, contribuent assurément à faire vivre le répertoire chorégraphique, et à l’enrichir. Elles attestent que les œuvres dont elles s’emparent traitent de thèmes majeurs, qui se prêtent à de multiples angles de vue.

4Hip hop / influencesDu bitume au plateau de scène, le chemin n’était pas tout tracé pour le hip hop. Née sur les trottoirs de New York, à la fin des années 1970, cette danse urbaine a vite gagné les autres continents du globe pour devenir une forme d’expression chorégraphique mondialisée. Prenez donc place à bord de ce Thema et sillonnez les routes par lesquelles le hip hop s’est inventé.

La minUte dU sPectateUr

Le rendez-vous vidéo indispensable et ludique pour en apprendre plus sur le chorégraphe, sa compagnie, son vocabulaire, sa pièce… Deux minutes en vidéo, accessible dès le 5 février depuis l’espace galerie du spectacle sur le site www.maisondeladanse.com.

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BiBLioGraPhie

histoire de La danse hiP hoP

4Le Hip hop - Marie-Christine Vernay, 2011, Ed. Actes Sud junior.Que s’est-il passé depuis les années 1980 où le hip hop venu des ghettos américains trouve d’autres racines en France ? Que se passe-t-il pour qu’il attire de plus en plus de public dans toutes les tranches d’âge et couches de la société ? Né au cœur des cités, revendiquant la place première de l’individu dans la société, le hip hop a su se déplacer aussi vite que l’actualité sociale, économique, même si politiquement beaucoup reste à faire. Une des forces de cette discipline est de rayonner dans le monde entier, de Ramallah (Pales-tine) à N’Djamena (Tchad) en passant par le Kazakhstan, l’Algérie, Israël ou le Guatemala. Le hip hop est enfant des médias et, bien avant Facebook, ses professeurs eurent pour nom la radio libre et la télévision. La rue, les galeries marchandes, les places demeurent les lieux d’entraînement et de transmis-sion, auxquels s’ajoutent des studios professionnels dans différentes struc-tures, scènes nationales, centres dramatiques et chorégraphiques nationaux, festivals, nouveaux lieux dédiés uniquement à cette forme de danse. Sous différentes formes, plus ou moins abouties artistiquement, le hip hop est partout, du parvis de l’Opéra national de Lyon aux plateaux de télévision ou dans les video-clips. La danse hip hop s’est imposée en une petite trentaine d’années. Même si elle était traitée de traîtresse par les adeptes du hip hop « puro », elle a su conquérir les scènes et agrandir son audience, renversant le stéréotype de la banlieue triste, pauvre, inadaptée et délinquante.

4Danse hip-hop : Respect ! - Claudine Moïse, 2004, Ad Montpellier : Indigène.A l’occasion du Festival de danse international de Montpellier qui met le hip hop à la une de son édition 2004, Claudine Moïse fait le point sur 20 ans de hip hop et tente, à travers des interviews de chorégraphes et de danseurs, de dire le sens de cette danse, sa force politique et toute la révolte sociale qu’elle exprime.

récit aUtoUr de La danse hiP hoP

4Hip-hop connexion - Karim Madani, 2007, Paris : Ed. Sarbacane.Un océan les sépare, le hip hop les réunit : Hakim rêve de quitter sa cité parisienne pour devenir producteur, tandis que Wiz, un dealer de Brooklyn, espère passer du crack game au rap game. La musique pourrait être leur planche de salut... ils joueront le tout pour le tout, à quitte ou double. Leurs mondes sont pourtant moins différents qu’il n’y paraît...-Roman pour adolescents-

BaLLet cLassiqUe et néocLassiqUe

4Chefs-d’œuvre de la danse. Une histoire en photo des plus grands ballets - Philippe Verrièle, Ed. Hors Collection, 2004L’auteur propose une sélection de 80 ballets pour montrer tous les critères qui permettent de faire d’un ballet un chef-d’œuvre (les danseurs, l’intrigue, les décors, les musiques, les costumes) : Blue Lady, Casse-Noisette, Le lac des cygnes... Cette sélection permet aussi de raconter les aléas et les joies de la création artistique.

4Panorama des ballets classiques et néoclassiques - Rosita Boisseau, Ed. Textuel, 2010.Un regard croisé sur la danse classique et contemporaine. Conçu comme la traversée de cinquante ballets classiques et néoclassiques qui ont marqué notre imaginaire, cet ouvrage a pour ambition de relier à ces monuments chorégraphiques les versions contemporaines qu’en ont proposées des chorégraphes de styles et d’inspirations divers. Structuré par grands ballets référents, ce Panorama s’intéresse à leurs différentes adaptations, jusqu’aux plus actuelles, tel Le Sacre du printemps crée par Nijinski en 1913, adapté par Maurice Béjart en 1959, Pina Baush en 1975 et Raimund Hoghe en 2006... Cette lecture kaléidoscopique permet de saisir comment des ballets histo-riques continuent d’inspirer les chorégraphes d’aujourd’hui. Nous faisant pas-ser côté coulisse, les plus grands danseurs répondent aux questions de Rosita Boisseau livrant leurs « secrets de fabrication ». C’est toute la beauté de leur travail et de leur passion qui transparaît dans ces témoignages inédits. Enrichi d’une iconographie exceptionnelle de plus de 400 photographies, ce livre propose, entre savoir et parole, information et imagination, une plongée dans l’histoire de la danse concrète et sensible.

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5. l’arT d’aSSiSTer au SPeCTaCleentrer dans le théâtre commence bien avant que le noir ne se fasse dans la salle de spectacles et se poursuit bien après le tomber de rideau…aussi, et pour que les jeunes spectateurs profitent au maximum du spec-tacle, il est important de leur apprendre à se conduire en spectateurs avertis, en respectant les règles et les codes d’une salle de spectacle. cet apprentissage est subtil car il ne s’agit surtout pas d’étouffer leur sponta-néité et d’étriquer leur imaginaire mais de leur faire prendre conscience du respect dû à chacun (artistes, autres spectateurs…), de la somme de travail qui se cache derrière une représentation.

La maison de La danse : raPPeL historiqUe

La création en 1980Le 17 juin 1980 ouvre à Lyon la première Maison de la Danse en France. C’est l’aboutissement d’un pari un peu fou lancé dès 1977 par cinq chorégraphes lyonnais : Claude Decaillot, Michel Hallet Eghayan, Lucien Mars, Hugo Ver-rechia, Marie Zighera, unis pour défendre la danse. Des protagonistes qui revendiquent alors ce qui n’existait pas : un lieu à part entière pour cet art. La Ville de Lyon et son Adjoint à la Culture Joannès Ambre s’intéressent au projet et concèdent une ancienne salle des fêtes à la Croix-Rousse. La direction artistique est confiée à Guy Darmet. Le succès de la première saison dépasse les prévisions les plus optimistes. À la volonté de la Ville de Lyon et du Conseil général du Rhône se sont ensuite associés le Ministère de la Culture et de la Communication, la Région Rhône-Alpes et d’autres partenaires. L’impor-tance d’un espace pour la danse est démontré. Le public, les professionnels, les institutions et les médias témoignent de l’intérêt porté à l’originalité de l’entreprise. Sa résonance devient nationale et internationale.

Une nouvelle maisonL’un des grands moments du développement de la Maison est le passage du Théâtre de la Croix-Rousse au Théâtre du 8e en septembre 1992. Une belle preuve de confiance de la Ville de Lyon et du Ministère de la Culture. Elle trouve là une scène et une salle de 1 100 places à sa mesure. Depuis son installation, la Maison de la Danse met à la disposition des compagnies invitées, un espace de répétition ou de résidence d’une superficie de 300 m2, le studio Jorge Donn.

Politique artistiqueSon directeur, Guy Darmet et l’équipe de la Maison de la Danse maintiennent depuis près de 30 ans le cap d’une maison vouée à toutes les danses sans hiérarchie de style, sans barrage de frontières. Proposant chaque saison une programmation où se croisent et se confrontent les danses et les esthétiques les plus diverses, depuis les créations jusqu’aux spectacles les plus popu-laires, avec comme critère premier, l’exigence artistique. À la Maison, on veille à ce que le néo-classique, le classique demeurent présents, on reste à l’écoute de la modern dance américaine, on suit les évolutions de la danse jazz, du flamenco, du butô. La Maison a été la première à faire venir la tap dance, elle a aussi participé à l’émergence de la danse hip hop à laquelle elle a accordé beaucoup d’attention avec l’organisation des rencontres Danse Ville Danse (1992, 1997, 2001).

La belle aventure artistique et humaine de la Maison de la Danse se pour-suit avec sa nouvelle directrice Dominique Hervieu. Fidèle à sa mission ori-ginale de faire découvrir et aimer la danse au plus grand nombre, forte de la confiance d’un public toutes générations confondues, la Maison entend poursuivre son développement. Aujourd’hui, demain, ouvrir encore les fron-tières de son hospitalité dans son soutien aux artistes. Avec générosité et obstination.

dans Les coULisses dU sPectacLe

Le milieu du spectacle vivant regroupe plus de 250 métiers artistiques (chan-teur, comédien, musicien…), techniques (éclairagiste, électricien, machi-niste…), technicoartistiques (scénographe, décorateur…) ou liés à l’organisa-tion (administrateur, chargé de communication, de diffusion…).Au moment de la signature d’un contrat : les artistes remettent au théâtre qui les accueille un document qui décrit les conditions techniques requises pour le bon déroulement du spectacle : la fiche technique. Elle définit les dimensions minimales de la cage de scène, les équipements et la machi-nerie nécessaires au spectacle, le matériel utilisé (draperie, matériel son et lumière), et surtout le personnel technique devant être présent.

raPPeL des métiers techniqUes dans Le miLieU dU sPectacLe

Le directeur technique : il est responsable des équipements et du bâtiment, de l’organisation du travail des services techniques, de l’hygiène et de la sécurité.

4Le régisseur général : il est responsable technique de la préparation, de l’exploitation et de la coordination des spectacles. Il est chargé de la planification du travail des équipes techniques. Il met ainsi à disposition des artistes les moyens humains et matériels afin d’assurer le bon déroulement des manifestations. Il doit coordonner les interventions des techniciens tout en traduisant les demandes des artistes (chorégraphe, éclairagiste, scéno-graphe, danseurs...).

4Le régisseur plateau : il est responsable de la mise en œuvre, des ré-glages de la machinerie dont il peut assurer l’entretien courant. Chargé de la manipulation, du montage et du démontage des décors, il assiste les concep-

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quelques conseils pour profiter du spectacle

4Enseignants ou responsables de groupes, pensez à arriver au moins 30 minutes avant la représentation afin de vous installer tranquillement.

4Prenez notre numéro de téléphone afin de pouvoir nous contacter en cas de retard. 04 72 78 18 18

4On ne prend pas de photographies pendant le spectacle, et les téléphones portables doivent être éteints.

4On ne peut ni parler ni se déplacer pendant la représentation, car les danseurs nous entendent et nous voient.

Photos © Camille Triadou ; Maison de la Danse

Licences : 1-1054424, 2-1054425, 3-1054423

teurs et les régisseurs accueillis dans la structure en mettant son savoir-faire, ses compétences et la connaissance de son outil de travail au service de ceux-ci. Il est responsable de la bonne utilisation du matériel technique mis à sa disposition et veille au respect de la sécurité.

4Le sonorisateur : il est chargé d’amplifier et de diffuser divers instru-ments de musique, des voix, une bande son, un film, etc. au sein de la salle de spectacle. Il est donc au service de l’artiste (il doit respecter l’œuvre musicale et la nature du son) mais aussi au service du public (il doit rendre agréable l’écoute d’un spectacle, et ce, à tout endroit de la salle).

4Le régisseur lumière : il est responsable de l’éclairage, chargé d’orga-niser les implantations, les réglages, la conduite lumière des spectacles et la maintenance du matériel. Il est l’adjoint du concepteur lumière pendant la création d’un spectacle et encadre une équipe d’électriciens (électros). L’appellation « chef électricien » est attribuée au responsable du service électrique.

4Le machiniste : technicien de scène, il est attaché à des fonctions spé-cialisées (serrurerie, menuiserie, peinture, accessoires...) ou affecté dans le domaine généraliste d’une scène (manutention, montage des décors...). Le cintrier est par exemple le machiniste qui travaille dans les cintres, sa tâche consistant à « charger » « descendre » ou « appuyer » « monter » les perches sur lesquelles sont accrochés rideaux, décors et appareils d’éclairage.

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RENSEIGNEMENTS ET ADMINISTRATION - TÉL. +33 (0)4 72 78 18 18

maisondeladanse.com numeridanse.tv

8 AVENUE JEAN MERMOZ - 69008 LYON - FRANCE

contacts serVice JeUne [email protected]

MARIANNE FEDERChargée du développement et de l’accompagnement pé[email protected]

RÉGIS PEGEOTAssistant service jeune [email protected]

OLIVIER CHERVINResponsable du développement des projets pédagogiques par l’[email protected]