ulcérations génitales : de la clinique au diagnostic le...
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Isabelle Casin
Hôpital Saint-Louis, Paris.
Ulcérations génitales :de la clinique au diagnostic
le diagnostic microbiologique
Ulcérations génitales :que rechercher
Pathogènes sexuellement transmis :
- Herpes simplex = HSV type 2/1
- Treponema pallidum = syphilis
- Haemophilus ducreyi = chancre mou
- Chlamydia trachomatis serotypes L=LGV
- Calymmatobacterium granulomatis = donovanose
Autres pathogènes
- surinfection à germe banal
- candidoses érosives
Etiologies non infectieuses
Ulcérations génitales :quels prélèvements
Meilleurs conditions : au laboratoire
- lésions récentes
Ulcération génitale, homme ou femme
- grattage de la base et des bords de l’ulcération
(öse, curette, écouvillon)
- adénopathie satellite inflammatoire, fluctuante = ponction
- vésicule : ouvrir, gratter le fond
Ulcération ano-rectale
- sans ou avec anuscope : gratter avec écouvillons
Si besoin 1er jet urinaire
- PCR C. trachomatis/N. gonorrhoeae
Prélèvement sanguin : sérologies
Ulcérations génitales :analyses en routine
Grattage ulcération/ponction adénopathie
Ex. direct Cultures/PCR
-Fond noir T.pallidum-Gram polynucléaires
Flore bactérienne- Bleu/Giemsa H.ducreyi
- Milieux enrichis/aéro-anérobies-CO2
flore surinfectante
-Milieu de transport virus HSV C. trachomatis
SérologiesSyphilis VDRL, TPHA, FTA-abs
VIH
Méthodes conventionnelles :- examen direct Fond noir
Gram, Giemsa
Sensibilité et spécificité ≤ 60%
- cultures : référence HSVH. ducreyiC. trachomatis
Lésions récentes meilleurs résultats
Laboratoires équipés et expérimentés
Délai de réponse long
- sérologie de la syphilis : interprétation en fonction de la date d’apparition des lésions
Méthodes moléculaires : PCR simplex, PCR multiplex
- sensibilité et spécificité excellentes,
- réponse rapide, en plein développement.
Ulcérations génitales : évolution des méthodes
Ulcérations génitales : diagnostic direct de l’herpès
Culture : référence- inoculation sur culture cellulaire
ECP en 48 h détecté
par immunomarquage et typage.
- sensibilité ancienneté de lésions
Détection directe : peu sensible
- cytologie (Test de Tzanck)
- antigènes : IF, ELISA
Détection d’ADN : PCR-TR
- excellente sensibilité
- détection/culture x4
- typage HSV 2/1
- réponse rapide
- reproductibilité, standardisation ++
- commercialisés : kits
Ulcérations génitales : diagnostic HSV 2/1 par PCR-TR
Patients Echantillons PCR+ (%) Culture+ (%) Ratio +
Hommes (159)
Femmes (137)
Lésions récentes
Lésions anciennes
25.497
10.974
4.670
31.801
2636 (10)
1779 (16)
1735 (37)
2680 (8,4)
664 (2,6)
423 (3,9)
559 (12)
528 (1,7)
4,0
4,2
3,1
5,1
A. WALD et al, JID, 2003
Ulcérations génitales : Sérologie herpétique
Sérologie non spécifique de type
– Seule inscrite à la nomenclature
– Techniques ELISA ou IFD (IgM ou IgG)
– Intérêt très limité
Sérologie spécifique de type (HSV-2)
– Ag glycoprotéiques spécifiques (gG1, gG2)
– Techniques ELISA, immunoblot (IgG)
– Sensibilité 93-100% par rapport au W.B
– Spécificité 95-100%
Indications
- éliminer une récurrence herpétique devant une lésion
atypique à culture négative (sérologie négative)
- affirmer une primo-infection chez la femme enceinte (séroconversion)
Ulcérations génitales : mise en évidence directe de T. pallidum
Examen microscopique au fond noir :
Exsudat de lésions primaires ou secondaires
- résultat rapide mais sensibilité faible
- positivité précoce
- certitude sur lésions penniennes
- faible spécificité pour lésions orales
ou rectales
IF peu utilisée : centre spécialisé
Détection d’ADN : PCR
- sérum-placenta-sang de cordon
- LCR en cas de syphilis congénitale
- lésions buccales
Ulcérations génitales :sérologie de la syphilis
Test non tréponémique = VDRL quantitatif
sensibilité : 70% syphilis primaire
100% syphilis secondaire
Test tréponémiques = TPHA
FTA-abs
spécificité : 100%
sensibilité : restent (+) après traitement
Nouveaux tests :
- ELISA : IgG ou mixtes
lecture objective, automatisation
excellente sensibilité : ELISA IgM>FTA-IgM
- Western-blot :
sensibilité = FTA-abs
spécificité
Test de confirmation positif +++
Ulcérations génitales :diagnostic du chancre mou
Examen direct : Bleu/Giemsa– Polynucléaires +/- altérés
– Bacilles à coloration bipolaire
– Sensibilité ≤ 60%
Culture très délicate– Milieux enrichis
G. sang cuit Ivovitalex +10% SVF
5% CO2 – 2 à 5 jours
- Sensibilité faible
Détection d’ADN : PCR– Sensibilité ≥ culture
– Dépistage de porteuses saines
Absence de sérologie spécifique
Ulcérations génitales :
diagnostic de la LGV
Culture de C. trachomatis : Méthode de référence
– Inoculation sur culture cellulaire
inclusions en 48H détectées par
immunomarquage
– Typage des souches
Détection d’antigènes
IF-ELISA : Beaucoup moins sensibles
Détection d’ADN : PCR-TR
- simplex ou multiplex couplée à N. gonorrhoeae
- excellente sensibilité
- typage moléculaire
Sérologie : Micro-Immuno-Fluorescence (MIF)
- infection invasive titre d’AC élevé
Ulcérations génitales : diagnostic de
la donovanose Calymmatobacterium granulomatis
1905 : description par Donovan
Localisation géographique particulière :
Australie, Nelle Guinée, Inde, Caraïbes, Amérique du Sud
(Guyane), Afrique du Sud.
Examen direct : Giemsa– Corps de Donovan : inclusions arrondies
intracytoplasmiques dans les monocytes.
Détection d’ADN : PCR + RFLP
- cible : porine phosphate phoE
- prévalence : 7% des U.G dans les Caraïbes
Ulcérations génitales : diagnostic moléculaire
PCR multiplex HSV-TP-HD
ORLE et al, J.Clin. Microbiol., 1996
Amorces :
HSV gène glycoprotéine B
T. pallidum gène protéine immunogène 47kDa
H. ducreyi ARN 16S
Technologie dérivée de Amplicor CT (Roche)– Détection des amplicons biotinilés en microplaques par sonde
oligonucléotidique et colorimétrie (Amplicor kit)
– Positivité : signal A450 ≥ 0,25
Tests de confirmation– PCR simplex spécifiques de chaque microorganisme
Ulcérations génitales : performances de la m-PCR HSV-TP-HD
Nelle Orléans 1996n = 296
Lesotho 1997n = 105
Inde 1999n = 302
Jamaïque 1999n = 304
Hollande 2001n = 372
Australie 2006n = 64
PCR+(%)
∆g conventionnel(%)
PCR -(%)
236 (79,2) 157 (52,6) 62 (20,8)
91 (91) 86 (83,5) 9 (9)LGV = 9%
199 (65,8) 103 (34)
237 (78) 67 (22)donovanose=6,9%
LGV=2,6%
233 (84,5) 175 (47) 139 (37,3)
22 (34,3) 15 (23,4) 42 (65,6)
Structure de DPOTM « Dual Priming Oligo »
1ère étape : liaison stable 2ème étape : extension cible-spécifique
Seeplex® Multi-detection System
Ulcérations génitales : PCR versus méthodes traditionnelles
HSV : PCR supériorité déjà prouvée
H. ducreyi : PCR + véritable infection à H.D
T. pallidum : PCR très informative en cas de lésion récente
PCR-multiplex : avantages
– Nombre de cas sans étiologie retrouvée
– Rapidité, sensibilité, 3 diagnostics en 1 test
Deviendra le gold-standard pour le diagnostic des ulcérations génitales