Le jour où le hashtag #ShaLaLa a provoqué un virage total et sans retour possible à la campagne

Montserrat Fernández Crespo @montsefc

2016

Élections au poste de gouverneur 2015 dans l’État du Nuevo León, Mexique

Jaime Rodríguez Ivonne Álvarez

La guerre des sondages

Reforma, 3 juin 2016SABA, 31 mai 20165 enquêtes

27 mai-1 juin 2016

Évolution des enquêtes du quotidien REFORMA

Évolution RTs dans Twitter

#ShaLaLa arrive

#ShaLaLa a donné lieu à plus de 4,000 tweets et à la participation de plus de 1 200 comptes Twitter.

Révision chronologique des événements autour de la diffusion massive du hashtag #Shalala

• La vidéo d’une affaire de corruption a été publiée sur Youtube le 18 mai.

• Le premier tweet est publié 12 heures à peine plus tard, le 19 mai à 1h19 du matin.

• Environ 12 heures plus tard elle se convertit en tendance : #Shalala devient TT, le 19 mai aux environs de 14 heures.

• Un jour plus tard, le 20 mai, #ShalaLa était le troisième TT au Mexique. À cette date, Twitter bouillonnait de tweets de #ShaLaLa.

Les petits détails

La vidéo d’une conversation datant de 2012 entre la candidate et Jesús Páez Elizondo, secrétaire municipal aux finances.

Publié sur une compte Youtube crée despuis l’Espagne.

Des entreprises spécialistes dans campagnes 2.0 espagnoles ont travaillé avec El Bronco.

Plusieurs profils Twitter que l’on pourrait qualifier d’“influents” en raison de leur nombre de fans et des RT réunis autour de leurs publications, semblent s’organiser dans ce réseau pour diffuser l’information.

Bon nombre des hashtags qui devenaient des trendingtopics (TT) étaient pour la plupart parrainés par des comptes robots.https://www.youtube.com/watch?v=pk-aa45tUCY

Pourquoi les robots et les ectivistes fonctionnent-ils bien pendant une campagne 2.0 ?

Plusieurs théories expliquent leur succès :

The Group Polarization (Sunstein, 2001)

The Majority Illusion (Lerman et al., 2016)

The Neighbourhood Effect (Johnston et al., 2000)

The Social Amplification of Risk (Karperson et al., 1988)

L’Opportunité pour une campagne en ligne

Non seulement l’équipe de campagne du candidat indépendant El Bronco a montré sa supériorité en matière de connaissance et du contrôle des possibilités 2.0, mais en outre la société du NuevoLeón disposait, dans sa majorité, des outils nécessaires au suivi et au succès d’une campagne électorale 2.0 : nombre élevé de foyers ayant accès à Internet (31,76%), possession d’ordinateurs dans les foyers (39,30%) et nombre de cybercafés publics (1 399)

Conclusions : les raisons pour une victoire 2.0

• L’existence d’une société fatiguée des politiciens de toujours, qui favorisait l’apparition de candidats indépendants. Dans un État donné, le Nuevo León, une société à la moyenne de développement socioéconomique et éducatif élevé, permet à la population de s’informer sur la campagne par les moyens de communication non traditionnels ; par ailleurs, un environnement physique, permettant d’accéder à Internet, a facilité la participation à une campagne en ligne.

• La campagne de Jaime Rodríguez a été supérieure en matière d’utilisation stratégique des possibilités offertes par les réseaux sociaux, qui ont été utilisés pour le positionnement de la marque, la construction d’un réseau de bénévoles sur le web, le micro-financement sur le réseau et le lancement d’une campagne négative avec des attaques contre son adversaire.

• La campagne négative menée par l’équipe de campagne 2.0 d’El Bronco, appuyée par le hashtag #Shalala et sa diffusion massive et orchestrée grâce aux robots et aux profils influents sur Twitter, a contribué au déclin de son adversaire, la candidate Ivonne Álvarez, qui n’a pas été capable, dans les semaines qui ont suivi, de reconquérir le leadership et la crédibilité perdus.

#ShaLaLa

Est-il possible qu’un hashtag ait une telle influence sur la campagne électorale ?

Le hashtag est-il indispensable dans une stratégie électorale planifiée pour porter préjudice à l’adversaire ?

Est-ce qu’aujourd’hui, une élection peut se jouer sur les réseaux sociaux ?