tumeurs primitives du poumonmortalité : 1ère cause de mortalité par cancer en (30 000 décès/an)...

9
ITEM 306 : tumeurs du poumon (primitives et secondaires) TUMEURS PRIMITIVES DU POUMON Généralités Épidémiologie Incidence : > 49 000 nouveaux cas/an en Rang parmi les cancers o hommes : 2 ème cancer incident o femmes : 3 ème cancer incident Mortalité : 1 ère cause de mortalité par cancer en (30 000 décès/an) = 20% des décès par cancer Évolution (différences liées au tabagisme) o hommes : diminue o femmes : augmente ++ évolution de l’incidence et de la mortalité (taux standardisés monde estimé) par CBP selon le sexe de 1980 à 2012 Dépistage Recommandations : PAS de recommandation de dépistage du CP actuellement en (HAS 2016) Paradoxe : problème majeur de SP (fréquence et pronostic sombre) MAIS accessible à la prévention primaire (tabac) Étiologies Tabac o tabagisme actif : proportion par les CP dus au tabac : 90% explication : fumée de cigarette = nombreux carcinogènes FdR les plus importants en termes de carcinogénèse : – âge de début du tabagisme (précocité) – durée !! remarque : PA = mauvais évaluateur du risque – quantité de tabac : augmente risque par facteur à la puissance 2 – durée d'exposition : augmente risque par facteur à la puissance 4 DONC 10 cig/j pendant 20 ans (10 PA) non équivalent à 20 cig/j pendant 10 ans (10 PA) !! remarque 2 : seuil au-dessous duquel fumer n’expose pas à un risque accru de CB = AUCUN arrêt du tabac : risque décroit MAIS ne revient PAS niveau non-fumeur ----> o tabagisme passif : risque CBP : 30% chez conjoint du fumeur part des CP causé tabagisme passif : 25% Carcinogènes professionnels o rappel : rôle souvent sous-estimé en raison du facteur confondant que représente le tabagisme o proportion par CP où une exposition professionnelle est retrouvée : 15% (surtout : amiante) o professions concernées : nombreuses o conséquence : enquête professionnelle systématique lors de tout diagnostic de CP Anatomopathologie Oncogenèse Étapes : modifications chr. et mutations activation oncogènes et/ou inactivation de gènes suppresseurs de tumeurs Processus multi-étapes dans le CBP suggéré par… item 180

Upload: others

Post on 05-Feb-2021

3 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • ITEM 306 : tumeurs du poumon (primitives et secondaires)

    TUMEURS PRIMITIVES DU POUMON

    Généralités

    Épidémiologie

    Incidence : > 49 000 nouveaux cas/an en ��

    Rang parmi les cancers

    o hommes : 2ème cancer incident

    o femmes : 3ème cancer incident

    Mortalité : 1ère cause de mortalité par cancer en �� (30 000 décès/an) = 20% des décès par cancer

    Évolution (différences liées au tabagisme)

    o hommes : diminue

    o femmes : augmente ++

    évolution de l’incidence et de la mortalité (taux standardisés monde estimé) par CBP selon le sexe de 1980 à 2012

    Dépistage

    Recommandations : PAS de recommandation de dépistage du CP actuellement en �� (HAS 2016)

    Paradoxe : problème majeur de SP (fréquence et pronostic sombre) MAIS accessible à la prévention primaire (tabac)

    Étiologies

    Tabac

    o tabagisme actif :

    proportion par les CP dus au tabac : 90%

    explication : fumée de cigarette = nombreux carcinogènes

    FdR les plus importants en termes de carcinogénèse :

    – âge de début du tabagisme (précocité)

    – durée

    !! remarque : PA = mauvais évaluateur du risque

    – quantité de tabac : augmente risque par facteur à la puissance 2

    – durée d'exposition : augmente risque par facteur à la puissance 4

    DONC 10 cig/j pendant 20 ans (10 PA) non équivalent à 20 cig/j pendant 10 ans (10 PA)

    !! remarque 2 : seuil au-dessous duquel fumer n’expose pas à un risque accru de CB = AUCUN

    arrêt du tabac : risque décroit MAIS ne revient PAS niveau non-fumeur ---->

    o tabagisme passif :

    risque CBP : 30% chez conjoint du fumeur

    part des CP causé tabagisme passif : 25%

    Carcinogènes professionnels

    o rappel : rôle souvent sous-estimé en raison du facteur confondant que représente le tabagisme

    o proportion par CP où une exposition professionnelle est retrouvée : 15% (surtout : amiante)

    o professions concernées : nombreuses

    o conséquence : enquête professionnelle systématique lors de tout diagnostic de CP

    Anatomopathologie

    Oncogenèse

    Étapes : modifications chr. et mutations activation oncogènes et/ou inactivation de gènes suppresseurs de tumeurs

    Processus multi-étapes dans le CBP suggéré par…

    item 180

  • o présences de nombreuses mutations

    o exposition agent (tabac ou amiante) = 20 ans avant le diagnostic

    Certains cas : un seul oncogène muté = addiction oncogénique

    !! ADK

    !! non-fumeurs

    o mutation activatrice du récepteur de l’Epidermal Growth Factor (EGFR)

    o réarrangement de Anaplastic Lymphoma Kinase (ALK)

    o réarrangement de ROS1

    Types histologiques

    Cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) : > 80%

    o adénocarcinome = majorité (45%) :

    localisation préférentielle : périphérique

    immunohistochimie : TTF1 + (Thyroid Transcription Factor-1)

    parfois associés à : addition oncogénique

    o carcinome épidermoïde ou malpighien :

    localisation : proximale (bronches lobaires ou segmentaires)

    immunohistochimie : p40 +

    o carcinome indifférencié

    Cancers bronchiques à petites cellules (CBPC) = 15%

    o localisation : VA proximale et médiastin

    !! compression extrinsèque de l’arbre bronchique et des syndromes de compression médiastinale

    o taille : tumeurs volumineuses

    o syndrome paranéoplasique : fréquent

    définition : signes ou symptômes secondaires à l’existence d’un cancer

    – substances sécrétées par les cellules cancéreuses

    – ou réaction immunologique de l'organisme

    = à distance de la tumeur ou de ses métastases

    = indépendants d’une compression ou envahissement

    = si réapparition après une résection complète = signe la rechute tumorale

    o immunohistochimie : NSE + (Neuron Specific Enolase)

    Diagnostic

    Circonstances de découverte

    Proportion de CP au stade localement avancé ou métastatique au diagnostic : 75%

    poumon et bronches : « ça ne fait pas mal »

    symptômes révélateurs : non spécifiques

    symptômes seulement si :

    – organes centraux (bronches ou vaisseaux) touchés

    – ou organes périphériques (paroi) touchés

    – ou métastase

    Symptômes respiratoires

    o toux

    o dyspnée

    o hémoptysie [TDM thoracique + bronchoscopie]

    Extension locorégionale

    o syndrome cave supérieur [conséquence de la compression VCS par tumeur ou ADP latéro-trachéales droites]

    o dysphonie

    o douleur thoracique

    o syndrome de Pancoast-Tobias [réalisation systématique d’une TDM thoracique]

    localisation : apex pulmonaire

    envahissement :

    – paroi thoracique

    prédictives de la réponse aux inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK)

  • – plexus brachial

    – ganglion sympathique stellaire

    examen clinique :

    – névralgie cervico-brachiale avec douleurs radiculaires C8-D1

    – syndrome de CBH homolatéral

    piège : souvent rattaché à tort à une discopathie dégénérative

    o infection respiratoire basse récidivante

    Signes de métastases : SNC, os, foie, peau

    Signes généraux

    o AEG inexpliquée

    o MTEV sans circonstance favorisante

    Syndromes paranéoplasiques

    o définition : voir « CBPC »

    o signes cliniques (6) :

    hippocratisme digital

    ostéoarthropathie hypertrophiante pneumique de Pierre-Marie :

    – hippocratisme digital

    – œdème douloureux des extrémités

    – périostite engainante

    hyponatrémie : par SiADH

    fièvre : au long cours

    signes neurologiques : pseudo-myasthénie, neuropathies périphériques

    Découverte fortuite : sur TDM thoracique (quelle que soit la cause de sa réalisation)

    Examen clinique

    Interrogatoire : consultation auprès d’un spécialiste en maladie professionnelles

    !! enquête professionnelle systématique lors de tout diagnostic de CP

    Examens complémentaires

    Diagnostic positif (imagerie)

    o radiographie thorax FACE + PROFIL :

    indications : devant tout signe d'appel chez un fumeur de 40 ans

    !! hémoptysie = TDM thoracique + bronchique

    !! syndrome de Pancoast Tobias = TDM thoracique

    peut être normale : n’élimine pas le diagnostic

    o TDM thoracique injectée avec coupes abdominales hautes (foie et surrénales) :

    indications :

    – radiographie anormale

    Ou si forte suspicion clinique de CP malgré Rx négative

    moment de réalisation : avant bronchoscopie (orientation topographique des prélèvements)

    intérêts :

    – outil de base pour le diagnostic : précisions sur la lésion primitive

    . topographie

    . localisation : hilaire centrale ou périphérique

    . caractère : systématisé, rétractile ou non rétractile

    . rapports structures avoisinantes : paroi thoracique, plèvre, médiastin

    – outil pour la stadification TNM

    extension ganglionnaire métastases

    – absence d’ADP : N0

    – site(s) hilaire(s) envahi(s) : N1

    – site(s) mediastinal(aux) homolatéral(aux) envahi(s) : N2

    – site(s) médiastinal(aux) controlatéral(aux) envahi(s) : N3

    – pulmonaires ou pleurales

    – hépatiques

    – surrénaliennes

    – costales ou vertébrales (figure = avec lyse osseuse)

    tumeurs primitives du poumon – RADIOGRAPHIE

  • opacité para-hilaire droite à contours irréguliers opacité arrondie > 3 cm (masse) sus-hilaire droite

    atélectasie sur tumeur de bronche droite opacité arrondie > 3 cm (masse) d’allure excavée

    tumeurs primitives du poumon – RADIOGRAPHIE

    masse hilaire droite masse excavée et à contours irréguliers et spiculés

    tumeur du lobe supérieur gauche (apex), envahissant le corps vertébral

    Diagnostic positif (histologique)

    o APRES radiographie + TDM = bronchoscopie souple (fibroscopie bronchique) :

    préalable : TDM pour topographie des prélèvements

    anesthésie : AL ou sédation

    visualisation : arbre bronchique jusqu’au niveau sous-segmentaire

    intérêt : suspecte le diagnostic de CBP par la mise en évidence d’anomalies endobronchiques

    fibroscopie bronchique

    biopsies réalisées sur anomalies observées (bourgeon tumoral, infiltration) et éperons sus-jacents

    biopsies doivent être multiples (environ 4-6)

    o échoendoscopie bronchique :

    indication : chaque fois qu’existent des ADP satellites au contact de la trachée ou d’une grosse bronche

    possible : ponction à l’aiguille à l’aveugle

    mieux : ponction sous guidage d’une sonde d’échographie située à l’extrémité de l’endoscope

    échoendoscopie bronchique

    ponction biopsie à l’aiguille à l’aveugle (haut) des ADP au contact de la trachée

    ou sous guidage échographique (bas) par une sonde d’échographie située à l’extrémité de l’endoscope

    o ponction-biopsie transpariétale à l’aiguille :

    anesthésie : AL sous guidage TDM

    intérêt : nodules et masses périphériques

    complication : PNO (10%) souvent minime et bien toléré

    ponction transpariétale d’une tumeur périphérique sous guidage TDM

    o techniques chirurgicales : !! si diagnostic NON obtenu de façon moins invasive et suspicion de cancer est élevée

    thoracoscopie : en cas d’épanchement pleural exsudatif

    médiastinoscopie : abord des sites ganglionnaires latéro-trachéaux et sous-carinaires

    vidéo-thoracotomie exploratrice : en cas d’échec ou de CI aux autres techniques

    médiastinoscopie axiale

    o ponction-biopsie (TDM ou écho-guidée) ou exérèse d’une lésion à distance :

    ADP sus-claviculaire

    métastase hépatique

    lésion ostéolytique

    métastase cérébrale prévalente

    o stratégie pour le diagnostic histologique :

    lésion centrale (1er tiers du thorax autour de la carène) : fibroscopie bronchique

    lésion tiers périphérique : ponction transpariétale à l'aiguille sinon vidéo-thoracotomie exploratrice

    entre les deux cas précédents :

    – fibroscopie bronchique

    – ou ponction transpariétale à l'aiguille

    – ou thoracotomie exploratrice

    si adénopathies au contact de la trachée : abord ganglionnaire à l’aiguille

    – fibroscopie

    – ou échoendoscopie bronchique

  • – ou médiastinoscopie

    o recherches complémentaires sur la tumeur :

    raison : émergences des thérapies ciblées

    – ITK

    – immunothérapie : anticorps monoclonal anti-PD-1

    indication : cancers non à petites cellules qui relèvent d’un traitement systémique (stade IV)

    recherche :

    – addiction oncogénique = mutations EGFR ; réarrangement ALK et ROS1

    – expression de PD-L1

    o marqueurs tumoraux : NON RECOMMANDES

    Bilan d’extension

    o extension de la tumeur :

    organes de voisinage

    structures locorégionales

    éventuelles métastases à distance

    o résume toutes les données résultant de :

    examen clinique

    bronchoscopie

    ponctions cytologiques éventuelles (ganglions cervicaux, plèvre)

    imagerie = radiographie thoracique, TDM thoraco-abdominale, TEP

    o évaluation de l’extension N ganglionnaire : TEP-TDM (TEP au 18-FDG) [PAS en première intention]

    type : imagerie fonctionnelle

    technique : glucose marqué fluor 18 (radionucléide) = fixation sur cellules / tissus à haut métabolisme

    – tumeurs

    – mais aussi inflammation ou infection

    indications « pertinentes » :

    staging médiastinal d’un Kc a priori opérable, périphérique, sans ADP hilaire / médiastinale

    ou bilan d’extension à distance d’une tumeur apriori résécable

    ou caractérisation d’un nodule pulmonaire de nature incertaine

    à réserver : aux patients pour lesquels une chirurgie d’exérèse ou une radiothérapie est envisagée

    – formes localisées

    – formes localement avancées

    utilité : grande VPN pour le bilan d’extension

    o si nécessité d’obtenir la preuve anapath de l’extension N (staging) = échoendoscopie en 1ère intention

    o évaluations des métastases :

    exhaustivité : ++ déterminante dans le cadre des tumeurs potentiellement accessibles à une chirurgie

    autres cas : discutées en fonctions des points d’appels cliniques

    mise en évidence d’une métastase cérébrale unique fronto-temporale gauche

    o AU TERME DE CE BILAN : stadification TNM de la tumeur

    T (tumeur) : extension locorégionale de la tumeur

    N (node) : extension ganglionnaire de la tumeur

    M (métastase) : extension à distance de la tumeur

    !! rappel :

    – cTNM = extension « clinique » (examen clinique + paraclinique) = « c » pour clinical

    – pTNM = extension anapath., en post-opératoire

    . T et surtout N définitivement expertisés par l’analyse anatomopathologique

    . « p » pour pathology

    En résumé pour la pratique, 3 grands stades pour CBNPC :

    – stade localisé (stades I et II) : 20%

    – stade localement avancé (stade III) : 35%

  • – stade disséminé (stade IV) : 45%

    Bilan pré-thérapeutique

    o 3 questions +++ :

    CBPC ou CBNPC ?

    si CBPC = traitement médical (chimiothérapie ± RT)

    si CBNPC = tumeur résécable ?

    bilan d’extension locorégional permettant de classer : localisé, localement avancé, disséminé

    si tumeur résécable = patient opérable ? Bilan d’opérabilité

    bilan d’opérabilité

    o bilan d’opérabilité ++ :

    état général :

    !! pour décision traitement radical (chirurgie ou radiothérapie) mais aussi pour chimiothérapie

    – échelles : dont indice de performance = performance status-OMS ou ECOG avec échelle de 0 à 5 (?)

    – rappel : âge civil = PAS CI opératoire mais plutôt prendre en compte existence tare viscérale, CV-R…

    évaluation gériatrique :

    score gériatrique chez > 70 ans (recommandé)

    évaluation oncogériatrique

    bilan nutritionnel systématique

    comorbidités cardiovasculaires : systématiquement recherchées

    paramètres respiratoires :

    – examen clinique : BPCO, insuffisance respiratoire et classe fonctionnelle de la dyspnée

    – EFR :

    . modalités : spirométries et mesure DLCO au minimum

    . indications : dans tous les cas où un acte chirurgical est possible

    . chirurgie d’exérèse NON envisageable si :

    - VEMS prédit en post-opératoire < 1L ou < 30% de la théorique

    - hypercapnie préopératoire (donc GDS)

    – si anomalies des EFR : bilan complété par…

    . épreuve d’effort : avec mesure VO2MAX

    . scintigraphie pulmonaire de ventilation/perfusion

    Rappels :

    – enlever un lobe (lobectomie) = 25% des capacités respiratoires

    !! lobe moyen = tout petit par rapport aux 4 autres lobes, n’est pas pris en compte

    exemple, VEMS préthéorique : 80%

    lobectomie = 25% en moins

    VEMS postopératoire = 60%

    chirurgie réalisable

    – N.-B. : 1 lobe = 400 ml (sauf lobe moyen car petit)

    exemple : VEMS = 1600 ml lobectomie = 1600-400 = 1200 ml > 1L chirurgie réalisable

    Évolution

    Survie à 5 ans tous stades confondus : < 20%

    Traitement

  • Prise en charge – Respect du plan cancer

    Décisions thérapeutiques principales : validées en RCP d’oncologie thoracique

    Expliquées au patient par son médecin référent : lors d’une « consultation d’annonce »

    o remise : Plan Personnalisé de Soins écrit

    o description :

    grands principes des traitements envisagés

    ES les plus fréquents et les plus graves : signes d’appels et leurs préventions

    o participation à des essais cliniques : encouragée

    En préopératoire : bilan d’opérabilité et sevrage tabagique

    Traitement d’un cancer non à petites cellules

    Stades I et II = cancers LOCALISES (20%)

    o patient opérable :

    chirurgie d’exérèse = meilleure chance de guérison

    traitements complémentaires :

    – chimiothérapie adjuvante

    – et/ou RT médiastinale post-opératoire si découverte atteinte ggR sur pièces de curage ganglionnaire

    o patient non opérable : RT à visée curative (!! si possible en conditions stéréotaxiques)

    Stade III = cancers LOCALEMENT AVANCES (35%)

    o RT

    + CT (doublet à base de sel de platine)

    Stade IV = cancers METASTATIQUES (45%) : traitement systémique exclusif +++

    o modalités :

    chimiothérapie conventionnelle (comprenant un sel de platine)

    traitement ciblé (ITK) ou immunothérapie

    o choix du type de traitement de 1ère ligne :

    âge du patient

    état général

    niveau d’expression de PD-L1 (tumeur)

    présence d’une altération moléculaire ciblable : EGFR ; ALK ; ROS1

    Traitement d’un cancer à petites cellules (CBPC) = URGENCE thérapeutique (HAS 2013)

    !! PAS de traitement chirurgical

    Référence : chimiothérapie (doublet à base de sel de platine = cisplatine + étoposide ++)

    Traitement associé : RT sur tumeur et médiastin si maladie limitée

    Efficacité : tumeur souvent chimiosensible MAIS rechutes rapides avec apparition d’une chimiorésistance

    Pronostic : évolution sans traitement = rapide (temps de doublement cellulaire très court) = rapide décès (< 3 mois)

    Traitement symptomatique (soins de supports et palliatifs ++)

    !! Dès l’apparition de symptômes et quel que soit le stade de la maladie

    Prise en charge de la douleur

    o antalgiques de paliers croissants :

    dans l’ordre : antalgiques de classe I à III

    sans hésiter à recourir : dérivés morphiniques (classe III) + prévention de la constipation

    o RT focale palliative à visée antalgique :

    lésions osseuses

    lésions surrénaliennes

    lésions cutanées

    lésions menaçant la moelle épinière (risque de compression médullaire)

    o ± chirurgie avant la RT si état général le permet : action peut être antalgique

    enclouage d’un os long

    laminectomie vertébrale décompressive

    o douleurs de métastases osseuses :

  • antalgiques classiques

    + AINS et/ou traitement antirésorptif (bisphosphonates ou inhibiteur de RANK-ligand)

    aussi vertébroplastie per cutanée : si douleurs liées aux métastases osseuses vertébrales

    Traitement d’une dyspnée

    o lymphangite carcinomateuse : traitement très difficile

    o obstruction de la trachée ou d’une bronche principale : désobstruction ± prothèse endobronchique à discuter

    o pleurésie néoplasique abondante, récidivante après ponction pleurale :

    symphyse pleurale par talcage

    ou drainage à demeure (cathéter pleural tunnelisé)

    o syndrome cave supérieur :

    anticoagulation

    corticoïde

    stent cave (discuter)

    Traitement de l’anémie : EPO ± transfusions

    Traitement d’une hypercalcémie : bisphosphonates (pamidronate®)

    Mesures associées

    Dans tous les cas, arrêt du tabac ++

    Déclaration en MPI le cas échéant

    Dossier FIVA si amiante

    Prise en charge à 100% (ALD)

    Soins de support et palliatifs : !! non exclusifs du curatif

    Surveillance

    CBNPC

    !! Selon l’extension de la maladie et la stratégie thérapeutique

    Si opérés = PAS de consensus

    o quand : suivi semestriel

    o comment : examen clinique + radiographie thoracique

    o impératif : arrêt du tabac est impératif

    Si non opérés = bilan de l’efficacité et la tolérance du traitement

    o suivi de l’évolution des différentes cibles tumorales :

    tous les 2-3M : TDM thoracique / coupes abdominales hautes + examens centrés sur autres localisations

    de façon plus rapprochée : examen clinique

    o suivi biologique dans le cadre de la surveillance de la chimiothérapie :

    fonction rénale

    NFS-P (Hb, PNN, lymphocytes)

    o surveillance des complications du cancer : hypercalcémie, hyponatrémie

    CBPC : PAS de protocole validé

    « On peut recommander » : examen clinique + TDM thoracique (tous les 3 mois)

    TUMEURS SECONDAIRES DU POUMON

    Site privilégié de nombreux cancers

    Mélanomes cutanés

    Sarcomes

    Cancers épithéliaux

    Cancers pulmonaires primitifs

    Diagnostic

  • Examen clinique

    3 grands tableaux radio-cliniques (isolés ou associés)

    o nodule(s) parenchymateux métastatique(s)

    o épanchement pleural exsudatif

    o lymphangite carcinomateuse

    Signes généraux de la maladie cancéreuse

    !! importance selon atteinte secondaire pulmonaire et de l’importance de l’atteinte extrathoracique

    Signes fonctionnels respiratoires non spécifiques (si présents)

    o dyspnée

    o toux

    o douleur thoracique (notamment lors des pleurésies néoplasiques ++)

    Examen clinique : pauvre, systématiquement chercher des extensions ganglionnaires

    o axillaires

    o sus-claviculaires

    o cervicales

    Démarche diagnostique (3 situations)

    Cancer primitif ANCIEN et considéré comme guéri

    !! possible métastases > 10 ans après le traitement initial du primitif (exemple : cancers du sein)

    o si atteinte pulmonaire est isolée : enquête diagnostique complète (prélèvement histologique)

    o PEC des métastases pulmonaires :

    traitement radical par chirurgie

    ou traitement alternatif (RT stéréotaxique, radiofréquence)

    Cancer primitif CONNU

    o découverte d’anomalies radiographiques caractéristiques :

    !! peut suffire au diagnostic probable de métastases pulmonaires

    lâcher de ballons

    aspect typique de lymphangite carcinomateuse

    o preuve histologique (par biopsie) : NON systématique

    !! peut être exigée par RCP si modification significative du plan thérapeutique en résulte

    Cancer primitif INCONNU = enquête étiologique du primitif

    o examen clinique

    o explorations cherchant un cancer accessible à un traitement spécifique :

    poumon

    gonades

    thyroïde

    sein

    endomètre

    prostate

    o TEP au 18-FDG : recommandée

    o compte tenu de la fréquence des CP, étiologies à suspecter en 1er : métastases d’un CP (surtout si fumeur ++)

    o si histologie des lésions pulmonaires obtenue avant la découverte du primitif :

    = orientation des recherches par les données de l’histologie (et des analyses en immunohistochimie)

    o RCP : recommandée, surtout si la recherche d’un primitif s’avère négative

    item 206