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Volume 31, numéro 1, printemps 2018 Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal» ÉTUDIER LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE VERS 1905 AU MOYEN DE PEINTURES FIGURATIVES 1 Complément Web de l’article « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal» pour exploiter l’exposition virtuelle « Découvrir l’art québécois et canadien» (expositionvirtuelle.ca) du Musée des beaux-arts de Montréal Ce fichier contient quatre documents : 1. Langage de l’art pictural 2. Grille d’analyse et d’interprétation d’œuvres d’art figuratives, de l’affectif au cognitif 3. 12 fiches documentaires sur des œuvres et sur leur artiste 4. Démarche d’apprentissage en univers social et en arts plastiques, « Voyage artistique en territoire québécois vers 1900» Par Marie-Claude Larouche, Professeure, UQTR Patricia Boyer, Responsable des programmes éducatifs, Écoles et familles, Département de l’éducation et du mieux- être, Musée des beaux-arts de Montréal Marie-Ève Paillé, Enseignante et Assistante de recherche, UQTR Julie Desruisseaux, Enseignante, Commission scolaire de Montréal Diane Plourde, Conseillère pédagogique, Commission scolaire de Montréal

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  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    ÉTUDIER LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE VERS 1905 AU MOYEN DE PEINTURES FIGURATIVES1

    Complément Web de l’article

    « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    pour exploiter l’exposition virtuelle

    « Découvrir l’art québécois et canadien» (expositionvirtuelle.ca) du Musée des beaux-arts de Montréal

    Ce fichier contient quatre documents :1. Langage de l’art pictural2. Grille d’analyse et d’interprétation d’œuvres d’art figuratives, de l’affectif au cognitif3. 12 fiches documentaires sur des œuvres et sur leur artiste4. Démarche d’apprentissage en univers social et en arts plastiques, « Voyage artistique en territoire québécois

    vers 1900»

    ParMarie-Claude Larouche, Professeure, UQTRPatricia Boyer, Responsable des programmes éducatifs, Écoles et familles, Département de l’éducation et du mieux-être, Musée des beaux-arts de MontréalMarie-Ève Paillé, Enseignante et Assistante de recherche, UQTRJulie Desruisseaux, Enseignante, Commission scolaire de MontréalDiane Plourde, Conseillère pédagogique, Commission scolaire de Montréal

    http://expositionvirtuelle.ca

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    LANGAGE DE L’ART PICTURALComposition :

    Comment les éléments (formes, motifs, couleurs) sont disposés et leur relation dans l’œuvre.

    Cornelius Krieghoff

    Nature morte aux fleurs et aux fruits. Composition inspirée de peintures du Louvre dues à Van Huysum, Van Spaendonck, De Heem, Mignon, et de la nature

    1846

    Huile sur toile

    Musée des beaux-arts de Montréal, Achat, legs Horsley et Annie Townsend

    Rythme :

    Un rythme peut être créé par une compo-sition régulière de couleurs, de formes, de lumières, de lignes ou de textures.

    Tom Thomson

    Dans le Nord

    1915

    Huile sur toile

    Musée des beaux-arts de Montréal, Achat, don du Dr Francis J. Shepherd, de Sir Vincent Meredith, des Drs Lauterman et W. Gardner et de Mme Hobart Molson

    Mouvement :

    peut signifier un mouvement réel (une main qui pointe) ou encore un effet de mouvement, créé par l’intensité des cou-leurs, des répétitions, le mouvement des lignes ou encore des effets de contrastes ou textures.

    Alexander Young Jackson

    Jour gris, Laurentides

    Vers 1931

    Huile sur toile

    Musée des beaux-arts de Montréal, Achat, fonds A. Sidney Dawes et legs Dr Francis J. Shepherd

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Perspective :

    trucs visuels afin de représenter les volumes et la profondeur sur une surface en deux dimensions.

    William Raphael

    Habitants attaqués par des loups

    1870

    Huile sur toile

    Musée des beaux-arts de Montréal, Don des Mlles Scott

    Perspective linéaire :

    les lignes horizontales convergent vers un ou deux points sur la ligne d’horizon.

    Alfred Boisseau

    Des cochers à Montréal se disputent un client

    1883

    Huile sur toile

    Musée des beaux-arts de Montréal, Achat, fonds de la Campagne du Musée 1988-1993

    Perspective atmosphérique :

    premier plan précis, arrière-plan plus flou et moins détaillé afin de donner l’impres-sion de profondeur.

    Homer Ransford Watson

    L’approche de l’orage dans les Adirondacks

    1879

    Huile sur toile

    Musée des beaux-arts de Montréal, Don de George Hague

    Modulé :

    imitation des volumes par l’utilisation des ombres et des lumières ou encore des hachures.

    Alfred Boisseau

    Autoportrait

    1842

    Huile sur toile marouflée sur carton-plâtre

    Musée des beaux-arts de Montréal, Don de James Vaughn

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Aplats :

    zones où la couleur est appliquée sans suggestion de volume.

    Alfred Pellan

    Au soleil bleu

    1946

    Huile sur toile

    Musée des beaux-arts de Montréal, Don de Power Corporation du Canada

    Texture :

    peut référer à une texture réelle (une sculpture de bois) ou à l’imitation d’une texture (imitation du tronc d’arbre dans un paysage) ou encore à un effet de matière comme des traits, des taches ou de points qui présentent ou non des reliefs.

    Paul Kane

    Caw-Wacham

    Vers 1848

    Huile sur toile

    Musée des beaux-arts de Montréal, Achat, legs William Gilman Cheney

    Empâtements :

    des zones où la peinture épaisse présente un relief.

    William Brymner

    Fillette avec son chien, bas Saint-Laurent

    1905

    Huile sur toile

    Musée des beaux-arts de Montréal, Don de Sarah Humphrey et Gerald van Gurp à l’occasion du 150e anniversaire du Musée des beaux-arts de Montréal

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Couleur :

    peut être naturaliste, c’est-à-dire conforme à la réalité. Elle peut aussi être amplifiée ou carrément arbitraire en ne se référant pas à la réalité (ex. : un chat bleu). Au contact des couleurs voisines, elle sera perçue différemment.

    Aritz Brandtner

    Arbres

    1939

    Huile sur toile

    Achat, fonds de la Campagne du Musée 1988-1993

    Couleurs primaires :

    cyan, jaune et magenta

    Couleurs secondaires :

    orangé, vert et violet (elles sont obte-nues par le mélange de deux couleurs primaires).

    Couleurs chaudes :

    toutes les couleurs majoritairement composées de jaune ou de rouge : orangé, rose, magenta, vert clair, beige, etc.

    James Wilson Morrice

    Blanche

    Vers 1911-1912

    Huile sur toile

    Musée des beaux-arts de Montréal, Don du Dr G. R. McCall

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Couleurs froides :

    toutes les couleurs majoritairement com-posées de bleu : cyan, vert foncé, violet, blanc bleuté, etc.

    Lawren S. Harris

    Matin, lac Supérieur

    Vers 1921-1928

    Huile sur toile

    Musée des beaux-arts de Montréal, Achat, legs William Gilman Cheney

    Valeur :

    chaque couleur a une valeur pâle, moyenne ou foncée.

    Saturation :

    les couleurs pures sont plus saturées (on dit aussi intenses ou vibrantes) que les couleurs mélangées.

    Forme :

    Une zone définie : un objet, une tâche, une section texturée, etc.

    La forme peut être réaliste ou imaginaire.

    Elle peut être floue, simplifiée, déformée et stylisée.

    Anne Savage

    La charrue

    1931-1933

    Huile sur toile

    Musée des beaux-arts de Montréal, Don d’Arthur B. Gill

    Créé par

    _ Patricia Boyer, Département de l’éducation et du mieux-être, Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) Pour exploiter l’exposition virtuelle « Découvrir l’art québécois et canadien « (expositionvirtuelle.ca) Projet « Voyage artistique en territoire québécois vers 1900» (UQTR, MBAM et CSDM, 2017)

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    GRILLE D’ANALYSE ET D’INTERPRÉTATION D’ŒUVRES D’ART FIGURATIVES, DE L’AFFECTIF AU COGNITIF

    Étape 1 – Réaction affective

    Sensations, émotions, souvenirs, hypothèses, etc.

    Étape 2 – Analyse et interprétation

    Clefs de lecture Objet (œuvre dans sa matérialité) Représentation proposée par l’œuvre

    Quoi ? Titre et type d’œuvre (paysage, scène de genre, etc.) Sujet général, langage pictural (plans, couleur, mouvement, temps et lumière)

    Où ? Lieu de création Lieu représenté

    Quand ? Date de production Moment ou saison représenté(s)

    Qui ? Artiste/auteur Acteurs représentés (s’il y a lieu)

    Pourquoi ? Motivation de l’artiste pour la création de l’œuvre Ce que cette œuvre nous apprend sur la société et le territoire étudiés

    _ D’après Larouche (2014) et Musée McCord (2003).

    Créé par

    _ « Voyage artistique en territoire québécois vers 1900» Marie-Claude Larouche, UQTR, Marie-Eve Paillé, enseignante, et Patricia Boyer, Musée des beaux-arts de Montréal (2017)

    Références

    _ Larouche, M.-C. (2014). Voir et savoir interpréter des documents iconographiques, de l’affectif au cogni-tif. Dans M.-A. Éthier, D. Lefrançois et S. Demers (dir.), Faire aimer et apprendre l’histoire et la géographie au primaire et au secondaire (p. 213-231). Québec : MultiMondes.

    _ Larouche, M.-C., Fillion, P.-L., Roy, N., Paillé, M.-E. (2016). Interpréter des œuvres d’arts figuratives pour étudier des réalités passées : exploration du poten-tiel d’un dispositif muséo-techno-didactique, Revue de Recherches en Littératie médiatique multimo-dale (r2lmm.ca), vol. 3. http://www.litmedmod.ca/interpreter-des-œuvres-dart-figuratives-pour-etu-dier-des-realites-passees-exploration-du-potentiel

    _ Musée McCord. (2003). Savez-vous lire des arte-facts ? Repéré à http://www.mccord-museum.qc.ca/scripts/projects/CC/pdf/LireArtef.FR.PDF

    http://www.litmedmod.ca/interpreter-des-oeuvres-dart-figuratives-pour-etudier-des-realites-passees-exploration-du-potentiel http://www.litmedmod.ca/interpreter-des-oeuvres-dart-figuratives-pour-etudier-des-realites-passees-exploration-du-potentiel http://www.litmedmod.ca/interpreter-des-oeuvres-dart-figuratives-pour-etudier-des-realites-passees-exploration-du-potentiel http://www.mccord-museum.qc.ca/scripts/projects/CC/pdf/LireArtef.FR.PDFhttp://www.mccord-museum.qc.ca/scripts/projects/CC/pdf/LireArtef.FR.PDF

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    12 FICHES DOCUMENTAIRES SUR DES ŒUVRES ET SUR LEUR ARTISTE

    Alfred BoisseauNé en 1823 à Paris en FranceDécédé en 1901 à Buffalo aux États-Unis

    Je suis né à Paris, en France. C’est à l’École des beaux-arts de Paris que j’étudie les arts. À l’âge de 25 ans, je m’établis à New York aux États-Unis où je fais l’apprentissage d’un art nouveau, la photographie. Je m’installe ensuite à Cleveland, en Ohio, dans la région des Grands Lacs situés près de la frontière entre le Canada et les États-Unis. J’y exerce plusieurs activités : portraitiste, paysagiste, photographe et marchand d’art.

    En 1861, la guerre de Sécession éclate aux États-Unis. Je pars m’établir au Canada dans la région de Montréal. Lors de mes premières années au Québec, c’est surtout mon travail de photographe qui m’occupe.

    Quelques années plus tard, je reviens à ma profession de peintre. Je réalise entre autres des portraits au pastel et je compte parmi mes clients des acteurs et des musiciens, des Autochtones, des politiciens et des gens d’affaires. Je fais même le portrait du vainqueur de la guerre de Sécession, le président américain Abraham Lincoln. En 1871, j’exécute le por-trait de Louis-Joseph Papineau et, en 1886, celui du maire de Montréal Honoré Beaugrand. Je peins aussi des vues de Montréal.

    En 1885, je deviens professeur d’arts dans une école de métiers qui vise à former des tra-vailleurs spécialisés, le Conseil des arts et manufactures. Je donne entre autres des cours de dessin à plusieurs artistes, dont Maurice Cullen qui deviendra un peintre très important.

    Œuvre

    Pensée de l’artiste sur son œuvreJ’ai choisi de peindre une scène se déroulant sur la place d’Armes à Montréal, qui est un lieu important pour l’accueil des voyageurs et des tou-ristes, et où circulent de nombreux gens d’affaires. Avec une banque, un bureau de poste, une église, des commerces, des ateliers et des bureaux d’affaires aux alentours, beaucoup de choses s’y passent !

    _ Alfred Boisseau, Autoportrait, 1842, Musée des beaux arts de Montréal, don de James Vaughn. Récupéré en ligne : http://exposi-tionvirtuelle.ca/œuvre-artwork/1982_25-fra

    _ Alfred Boisseau, Des cochers à Montréal se disputent un client, 1883, Huile sur toile, 68,6 x 112,7 cm Musée des beaux-arts de Montréal, achat, fonds de la Campagne du Musée 1988-1993 (2009.17)

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    William BrymnerNé en 1855 à Greenock en ÉcosseDécédé en 1925 à Wallasey en Angleterre

    J’arrive au Québec à l’âge de 2 ans. Installée dans la région de Montréal puis d’Ottawa, ma famille m’encourage dans mes études et dans mes projets. Je fais plusieurs voyages en France et ailleurs en Europe, où je me découvre une passion pour la peinture, celle du paysage en particulier.

    J’aime peindre sur nature, c’est-à-dire peindre à l’extérieur ce que je vois, et de la manière la plus fidèle possible. Je peins souvent le Québec rural. Je me rends aussi dans l’Ouest canadien. Lorsque je peins une scène urbaine, je m’intéresse davantage aux aspects tradi-tionnels comme l’architecture qu’au caractère industriel et commercial de ville. Dans mes œuvres, je porte une attention particulière aux effets de lumière et au temps qu’il fait .

    En 1892, la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique, qui a construit le che-min de fer qui traverse le Canada, me commande des vues panoramiques des montagnes Rocheuses pour attirer les touristes !

    Pendant 35 ans, je dirige l’Art Association of Montreal, une association qui organise des expositions et donne des cours d’arts, à l’origine de la création du Musée des beaux-arts de Montréal. J’y deviens l’un des premiers grands professeurs d’art du Canada. J’y côtoie le peintre Maurice Cullen, un ami intime.

    Je peux affirmer que je suis apprécié de mes étudiants, dont le jeune Alexander Y. Jackson. Je trouve important de les encourager à s’exprimer librement afin de trouver leur propre façon de peindre.

    Œuvre

    Pensée de l’artiste sur son œuvreJ’ai posé mon chevalet sur l’esplanade de Montréal où se tiennent habituellement des parades et autres manifestations militaires. C’est le lieu de promenade préféré des Montréalais. J’aime bien aussi l’architecture ancienne des édifices. J’ai peint le plus fidèlement possible une scène paisible de fin de journée en hiver alors que la lumière diminue et que les promeneurs quittent peu à peu la place. Le ciel s’embrase derrière les maisons et, au premier plan, la pénombre qui s’installe donne à la neige des reflets bleutés.

    _ William Brymner, Photo M. O. Hammond, Archives du Musée des beaux-arts du Canada, récupérée en ligne : http://expositionvir-tuelle.ca/image/617-fra

    _ William Brymner, Le Champ-de-Mars en hiver, 1892, Huile sur toile, 74,9 x 101,6 cm Musée des beaux-arts de Montréal, legs Mme R. MacD. Paterson (Collection R. B. Angus) (1949.1008)

    http://expositionvirtuelle.ca/image/617-frahttp://expositionvirtuelle.ca/image/617-fra

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Maurice CullenNé en 1866 à Saint John’s à Terre-NeuveDécédé en 1934 à Chambly au Québec

    Ma famille s’installe à Montréal lorsque j’ai 4 ans. J’entreprends ma formation artistique à Montréal auprès de Louis-Philippe Hébert, avec l’intention de devenir sculpteur. Mais à 22 ans, je pars à Paris étudier la peinture où je découvre les impressionnistes . Ces peintres aiment peindre à l’extérieur plutôt qu’en atelier, et s’intéressent aux grands espaces et à la lumière naturelle . Je fais d’ailleurs plusieurs voyages en Europe et en Afrique au cours de ma vie, à la découverte de nouveaux paysages.

    En tant qu’artiste, je suis connu pour mes scènes rurales québécoises et mes paysages urbains enneigés. On me considère comme le champion de la peinture en plein air. J’aime être fidèle à la géographie. De plus, l’usage de procédés impressionnistes me permet de mettre en évi-dence les caractéristiques atmosphériques et lumineuses de mon pays. Je pense aussi que le plus ordinaire des sujets peut être beau lorsqu’il est présenté sous un éclairage particulier.

    En 1918, lors de la Première Guerre mondiale, le gouvernement canadien me demande de devenir l’un des peintres « officiels» de la guerre. Envoyé en France, je dois réaliser des esquisses et des tableaux de scènes de guerre.

    À mon retour je reprends mon poste de professeur à l’Art Association of Montreal (qui devien-dra le Musée des beaux-arts de Montréal), où je travaille avec d’autres artistes comme William Brymner.

    Œuvre

    Pensée de l’artiste sur son œuvreJe me soucie de rendre les effets de lumière, du soleil et de l’air de l’hiver glacial, mais j’aime aussi représenter le travail en plaçant des personnages affairés à diverses tâches, avec à l’horizon la ville de Montréal.

    _ Photo de Maurice Cullen : R.C.A. Library/Archives of the Art Gallery of Hamilton. Récupérée en ligne : http://exposi-tionvirtuelle.ca/image/624-fra

    _ Maurice Cullen, La coupe de la glace, 1914, Huile sur toile, 144,1 x 177,5 cm Musée des beaux-arts de Montréal, achat, fonds A. Sidney Dawes (1941.729)

    http://expositionvirtuelle.ca/image/624-fra http://expositionvirtuelle.ca/image/624-fra

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Aaron Allan EdsonNé en 1846 à Standbridge au QuébecDécédé en 1888 à Glen Sutton au Québec

    Mon père est propriétaire d’un hôtel, mais nous vivons très modestement. C’est notre voisin, un banquier, qui m’aide financièrement pour que je poursuive mes études en art à l’étranger. Après avoir étudié avec un peintre américain à Montréal, je vais en Grande-Bretagne puis en France me familiariser avec la peinture de paysages.

    J’aime peindre le caractère sauvage du territoire canadien, particulièrement celui des Cantons de l’Est, où je suis né. J’utilise l’huile et l’aquarelle dans mes œuvres. J’aime beaucoup les couleurs chaudes et riches. Mes œuvres traduisent ma tranquillité d’esprit et dénotent un intérêt marqué pour les effets de lumière et les détails.

    Je participe à la fondation de plusieurs groupes d’artistes pour favoriser le développement des arts visuels. En 1880, la reine Victoria fait acheter l’un de mes paysages des Cantons de l’Est. Mes toiles sont souvent vues à l’étranger et on me juge comme le meilleur peintre de paysages qu’ait produit le Canada à ce jour.

    Malgré le succès remporté par mon travail, j’ai des problèmes d’argent qui me rendent la vie pénible. Lors d’un de mes voyages à Paris, j’ai de la difficulté à peindre, car mes doigts sont raidis par le froid puisque je n’ai pas les moyens de chauffer ma chambre. Je mange peu, mais tiens à poursuivre mon art.

    Œuvre

    Pensée de l’artiste sur son œuvreLes bûcherons que je représente dans ma peinture débarquent du canot pour se rendre sur le chantier. Cette rivière St-Maurice, qui se jette dans le fleuve Saint-Laurent à Trois-Rivières, est utilisée pour le flottage du bois.

    _ Photo, Allan Edson (1846-1888). Tirée de : Missisquoi County Histo-rical Society, Seventh Annual Report, 1961, p. 107 : www.archivessh.qc.ca/culture/artsvisuel/edson/edson.html

    _ Allan Edson, Bûcherons sur la rivière Saint‑Maurice, 1868, Huile sur toile, 58,5 x 101,5 cm Musée des beaux-arts de Montréal, don de Marian Ives (1940.719)

    http://www.archivessh.qc.ca/culture/artsvisuel/edson/edson.html http://www.archivessh.qc.ca/culture/artsvisuel/edson/edson.html

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Marc-Aurèle FortinNé en 1888 à Sainte-Rose au Québec Décédé en 1970 à Macamic au Québec

    Mon père est juge et je choisis une carrière bien différente que celle à laquelle il m’a destinée. Je veux être peintre. En artiste autodidacte, je vais apprendre principalement par moi-même.

    C´est vers l’âge de 30 ans, en revenant d’un court voyage en Angleterre et en France, que je commence à peindre sérieusement et à exposer mes œuvres. S’y trouvent des scènes de l´île de Montréal, qui est principalement rurale à l´époque, et de mon lieu de naissance, Sainte-Rose, au nord de l´île. Pendant l´été, je me rends à Québec, à l´île d´Orléans et dans Charlevoix, pour dessiner et peindre des maisons et des scènes rurales. C’est souvent en sillonnant les environs à bicyclette que je trouve mes sujets.

    On dit que je suis comme un magicien qui fait surgir d´un coup de pinceau, des arbres géants, des ciels extravagants, toute une nature féerique ! J’aime beaucoup peindre les arbres feuillus, les ormes en particulier, lorsqu’ils sont énormes !

    Parfois, je choisis de ne pas reproduire des éléments de modernité visibles dans le paysage, comme les fils électriques. J’aime peindre les reflets, la lumière, les atmosphères. J’utilise la peinture à l’huile, la caséine (un genre de peinture au lait !), l’aquarelle ou le pastel. Je fais aussi de la gravure. J’ai d’ailleurs développé une technique afin d’amplifier les contrastes lumineux, « la manière noire» qui consiste à appliquer d’abord une sous-couche foncée sur la toile afin que les couleurs y paraissent ensuite plus vibrantes.

    Vers l’âge de 60 ans, ma vie se détériore. Je perds l’usage de mes jambes, et même de la vue. Même si je suis l’auteur de plus de 8 000 œuvres, je termine ma vie dans la pauvreté.

    Œuvre

    Pensée de l’artiste sur son œuvreJe réalise ce tableau dans les environs de mon appartement rue Notre-Dame est, dans le quartier ouvrier d’Hochelaga, à Montréal. Je m’installe du côté des terres non encore envahies par le développement urbain, et montre au premier plan des champs labourés, quelques vieilles maisons et des agriculteurs. Plus loin on peut deviner la ville, la fumée des cheminées, les industries sises au bord du fleuve et rejointes par une voie ferrée.

    _ Photo : Marc-Aurèle Fortin, vers 1945. Fonds Marc-Aurèle Fortin, MBAM. Récupérée en ligne : http://expositionvirtuelle.ca/image/579-fra

    _ Marc-Aurèle Fortin, Commencement d’orage sur Hochelaga, Vers 1940, Huile et peinture-émail sur carton fort marouflé sur masonite, 98 x 119 cm Musée des beaux-arts de Montréal, don du Musée Marc-Aurèle Fortin (don d’Abra et William Mastenbrœk) (F1995.1) © Fondation Marc-Aurèle Fortin / SODRAC (2017)

    http://expositionvirtuelle.ca/image/579-fra http://expositionvirtuelle.ca/image/579-fra

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Adrien HébertNé en 1890 en FranceDécédé en 1967 à Montréal

    Je nais à Paris alors que mon père, Louis-Philippe Hébert, sculpteur reconnu au Québec, se perfectionne pour la réalisation d’une série de sculptures destinées à la façade du parlement du Québec. Mon enfance se passe entre la France et le Québec. J’adore sculpter et dessiner des trains et des bateaux. Mon père m’encourage à étudier les arts. Après quelques cours suivis à Montréal, je m’embarque pour Paris où tous les artistes duCanada désirant faire carrière doivent aller chercher leur enseignement.

    De retour au Québec, je m’intéresse aux changements quisurviennent dans la société. Des usines voient le jour et de nom-breuses familles quittent la campagne pour venir s’installer en ville. Montréal devient un centre économique important, c’est l’industriali-sation. Loin d’être inquiet par ces transformations, j’y vois un facteur de transformation sociale. Je prends plaisir à peindre la ville qui se modernise. Alors que beaucoup d’artistes préfèrent représenter la campagne, je suis fasciné par ce qui se passe en ville, les transports, les industries et la mécanique. Je peins ce qui m’entoure, les rues de Montréal bondées de passants, les vitrines des grands magasins, les immeubles à étages et le port animé.

    Dans mes œuvres, j’aime évoquer le mouvement, le bruit et l’énergie de la ville. On dit de moi que je suis un peintre moderne qui choisit comme sujet des scènes de la modernité.

    Œuvre

    Pensée de l’artiste sur son œuvreJ’aime peindre ce qui m’entoure, les objets et les gens de notre temps. Pourquoi vivre constamment dans la poussière du passé ? Ayant accepté la vie moderne, je crois logique d’apprécier en art les sujets modernes. L’âge des ailes, l’âge des machines commencent : la peinture doit s’adapter à ces temps nouveaux ou disparaître. Dans le Montréal moderne, il y a quantité de choses à peindre. La foule avec sa masse et son mouvement incessant a de quoi tenter le crayon et le pinceau d’un artiste.

    _ 1 Photo Adrien Hébert récupérée en ligne MBAM : http://expositionvirtuelle.ca/image/566-fra

    _ Adrien Hébert, Angle Peel et Sainte-Catherine, Vers 1948, Huile sur toile, 76,5 x 101,5 cm Musée des beaux-arts de Montréal, don de l’Imperial Tobacco Canada Limitée à l’occasion du 150e anniversaire du Musée des beaux-arts de Montréal (2010.645)

    http://expositionvirtuelle.ca/image/566-fra

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Alexander Young JacksonNé en 1882 à MontréalDécédé en 1974 à Kleinburg, Ontario

    À l’âge de 12 ans, je commence à travailler comme graphiste et suis des cours du soir en art. Par la suite, je m’inscris à l’école du Montreal Art Association (qui va devenir le Musée des beaux-arts de Montréal) où j’étudie auprès de William Brymner. Je poursuis mes études à Paris. Je passe deux ans en Europe à voyager, peindre et dessiner.

    De retour au pays, je déménage à Toronto où je partage un atelier avec l’artiste Tom Thomson, qui me fait découvrir les vastes territoires du nord ontarien.Je me rends à Canœ Lake, dans le parc Algonquin en Ontario où je découvre non seulement de remarquables paysages à peindre, mais aussi une région qui, à mes yeux, symbolise le Canada.

    Je m’engage comme soldat à la Première Guerre mondiale, mais je me blesse et deviens alors artiste de guerre. À mon retour au pays, je fonde avec d’autres artistes le Groupe des Sept. Nous sommes de jeunes peintres qui rejetons la tradition européenne dans l’art et voulons donner une identité propre à la peinture canadienne. Nous considérons que c’est dans le paysage que s’ex-prime l’âme du pays. C’est pourquoi je crois qu’il est important « que chaque artiste s’attache à peindre, à décrire, à exprimer, la région qu’il habite». J’aime beaucoup représenter l’hiver.

    Œuvre

    Pensée de l’artiste sur son œuvreJe peins cette œuvre d’après une étude que j’ai faite à Saint-Urbain, dans la région de Charlevoix, le 1er avril 1931. J’aime évoquer la fin de l’hiver, alors que la neige est modelée par le soleil et les vents, que les chemins sont recouverts de slush, et que la neige n’est plus uniformément blanche.

    _ Alexander Y. Jackson dans son atelier. © 2013 courtesy of Art Gallery of Ontario, Toronto récupérée en ligne MBAM : http://expositionvirtuelle.ca/image/625-fra

    _ Alexander Y. Jackson, Jour gris, Laurentides, Vers 1931, Huile sur toile,63,5 x 81,6 cm Musée des beaux-arts de Montréal, achat, fonds A. Sidney Dawes et legs Dr Francis J. Shepherd (1945.944) © Courtesy of Carleton University Art Gallery, Ottawa, Ontario

    http://expositionvirtuelle.ca/image/625-fra

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Cornelius KrieghoffNé en 1815 en HollandeDécédé en 1872 aux États-Unis

    Bien que je sois né en Hollande, je passe une grande partie de ma jeunesse en Allemagne. Mon père m’initie à la musique et à la peinture. Il m’encourage dans les arts et m’incite à voyager. À sa mort, je m’enrôle pour l’armée américaine comme peintre. Lors d’un séjour à New-York, je rencontre une Canadienne-Française qui devient ma femme et j’immigre au Canada.

    Si mes voyages m’ont permis de découvrir de merveilleux paysages, c’est à Québec que je décide de m’établir. J’aime la nature grandiose qui entoure la ville, c’est en fait mon thème de prédilection. Souvent dans mes œuvres, je représente le fleuve Saint-Laurent, les lacs situés à proximité de Québec, la rivière et les chutes Montmorency. Les montagnes me plaisent également et servent d’arrière-plan à un grand nombre de mes créations.

    Je m’intéresse à ce qui se passe autour de moi. J’aime peindre les faits et gestes de la vie quotidienne, qu’on appelle les scènes de genre. En fait, je suis l’un des premiers artistes canadiens à en créer. Dans mes œuvres, je représente la vie rurale des Canadiens-Français, leurs sports, leurs loisirs.

    J’ai aussi un grand intérêt pour les familles amérindiennes. J’ai développé cet intérêt lorsque j’étais en service en tant qu’artiste pour l’armée américaine. Dans la région de Québec, je peins les Hurons-Wendats de Lorette.

    J’aime peindre sur le vif sans faire d’esquisses préliminaires. J’utilise des couleurs vives et crée des effets de lumière dans mes toiles. Mes œuvres acquièrent un tel succès que je les fais reproduire et en tire un revenu.

    Œuvre

    Pensée de l’artiste sur son œuvreDans cette toile, je m’intéresse à la transformation du territoire par le progrès technique. La gare ferroviaire que l’on aperçoit au premier plan, près de l’eau, vient d’être entièrement reconstruite après deux incendies.

    _ Cornelius Krieghoff. Photo M. O. Hammond, Archives publiques de l’Ontario : http://expositionvirtuelle.ca/image/570-fra

    _ Cornelius Krieghoff, Québec vu de la Pointe De Lévy, 1863, Huile sur toile, 34,9 x 59 cm Musée des beaux-arts de Montréal, legs Mary Fry Dawson (1954.1103)

    http://expositionvirtuelle.ca/image/570-fra

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Joseph LégaréNé à Québec en 1795 Décédé à Québec en 1855

    Je suis l’aîné d’une famille de six enfants. J’ai la chance de fréquenter le Petit Séminaire de Québec, une école prestigieuse, mais comme je n’ai pas de très bons résultats, j’abandonne l’école. À 17 ans, je commence à travailler avec un peintre vitrier. J’apprends beaucoup avec lui. Nous peignons toutes sortes de choses, des voitures, des appartements, des panneaux, et nous avons la chance de restaurer des tableaux. Contrairement à d’autres peintres, je ne vais pas me perfectionner en Europe. Mais il m’arrive souvent de reproduire des toiles et des gravures religieuses qui viennent d’Europe. En les vendant aux communautés religieuses, j’en tire un revenu et apprends en même temps à peindre et dessiner.

    On me considère comme le premier peintre canadien intéressé par les paysages et l’histoire natio-nale. En fait, il n’y a qu’une chose que j’aime plus que l’art, c’est mon pays ! J’aime représenter les chutes, les rivières, les forêts, les maisons de campagne et quelques paysages de la ville. Je crée quelques scènes historiques de la Nouvelle-France. Les Amérindiens sont aussi des sujets que j’aime peindre.

    J’ai du plaisir à collectionner des toiles. En 1833, je crée la première galerie d’art au Bas-Canada. Elle est installée dans ma maison et j’invite le public à venir la visiter. Vingt ans plus tard, je possède plus de 160 toiles ! J’expose aussi quelques tableaux de ma collection dans le hall du Parlement à Québec. Je m’engage aussi socialement et politiquement, entre autres au conseil municipal et au Bureau de santé de Québec ainsi que dans le milieu de la justice.

    Œuvre

    Pensée de l’artiste sur son œuvreJe suis le premier artiste canadien à m’intéresser à la représentation du paysage et à l’histoire nationale. Dans cette toile, je fais écho à une cam-pagne sur la tempérance (qui préconise la non-consommation d’alcool ou la modération), campagne dont je suis l’un des propagandistes avec la Société St-Jean-Baptiste. Les Autochtones que j’ai peints sont interpelés par un orateur.

    _ Photo de Joseph Légaré : Photo J. E. Livernois, Biblio-thèque et Archives nationales du Québec. Récupérée en ligne : http://expositionvirtuelle.ca/image/596-fra

    _ Joseph Légaré, Paysage avec un orateur s’adressant aux Indiens, Vers 1842-1843, Huile sur toile, 53,3 x 92,4 cm Musée des beaux-arts de Montréal, achat, legs Horsley et Annie Townsend (1961.1293)

    http://expositionvirtuelle.ca/image/596-fra

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Kathleen Moir MorrisNée en 1893 à Montréal Décédée en 1986 à Rawdon, au Québec

    Je suis la seule fille d’une famille de quatre enfants. Mon enfance est bien différente de celle des filles de mon âge, car je suis née avec un trouble du système nerveux qui affecte ma façon de parler et de bouger. Ma famille m’encourage dans mes projets et ma passion pour la peinture.

    Dès l’âge de quatorze ans et durant une dizaine d’années, je suis des cours à l’Art Association of Montreal (qui va devenir le Musée des beaux-arts de Montréal), notamment auprès de William Brymner. J’ai aussi la chance de côtoyer Maurice Cullen et l’accompagner pour réaliser des croquis en plein air. En 1920, je deviens membre du Groupe de Beaver Hall . Avec plusieurs artistes, dont plusieurs femmes, nous partageons un studio à Montréal dans la côte du Beaver Hall.

    De 1923 à 1929, je vis à Ottawa, mais je réalise souvent des voyages en hiver dans les Laurentides, à Berthierville et dans la ville de Québec pour exécuter des croquis.

    En hiver, comme je ne peux pas beaucoup marcher, on me transporte en traineau à l’endroit où je veux peindre. J’aime peindre avec douceur des paysages et des scènes urbains. Le train-train quotidien m’inspire pour les créations de mes œuvres. Je peins à partir d’esquisses dans lesquelles je simplifie les formes et j’applique la couleur en pâtés riches et épais.

    Œuvre

    Pensée de l’artiste sur son œuvreQuand j’ai fait ce tableau, la neige était tellement épaisse que le seul endroit où je pouvais peindre était dans les traces laissées par le traîneau. Je portais un vieux manteau de fourrure avec un genre de tablier par-dessus et un chapeau de fourrure avec des oreillettes. J’aurais fait peur à tout ce qui aurait pu se présenter sur mon chemin !

    _ Crédit de la photo : Galerie de Beaux-arts Heffel : http://www.heffel.com/Artist/Buy/Canadian/Kathleen_Morris.aspx

    _ Kathleen Moir Morris, Après la grand-messe, Berthier-en-Haut, 1927, Huile sur toile, 61 x 71 cm Musée des beaux-arts de Montréal, achat, don de William J. Morrice (1927.479)

    http://www.heffel.com/Artist/Buy/Canadian/Kathleen_Morris.aspx http://www.heffel.com/Artist/Buy/Canadian/Kathleen_Morris.aspx

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Henry SandhamNé en 1842 à Montréal Décédé en 1910 à Londres au Royaume-Uni

    Mon père est peintre en bâtiment, c’est-à-dire qu’il applique des peintures sur des bâti-ments. Dès mon plus jeune âge, il m’apprend les rudiments du métier. Mais il est choqué quand je décide de faire une carrière artistique et cela ne se passe pas bien du tout ! À 14 ans, je dois subvenir à mes besoins en me trouvant un emploi. Je commence à travailler comme garçon de courses pour le photographe William Notman qui dirige un important studio à Montréal. J’y rencontre le peintre John Arthur Fraser. C’est à ses côtés que j’ap-prends à dessiner et à utiliser l’aquarelle et la peinture à l’huile. Je fais aussi des images composites (un collage de différentes photos sur un fond peint) qui remportent un grand succès. Pendant un certain temps, je dirige même le service artistique de ce studio.C’est en évoluant dans le monde de la photographie que je réussis à devenir dessinateur puis un peintre accompli. Dès 1865, l’Art Association of Montreal (qui un jour deviendra le Musée des Beaux-Arts de Montréal) expose de mes œuvres à son salon annuel. Je suis aussi un des membres actifs de la Société des artistes canadiens, fondée en 1867.

    Mes peintures représentent les paysages que j’ai la chance d’observer à Montréal ou lors de mes voyages. J’aime particulièrement peindre les vues du fleuve Saint-Laurent et des scènes de la Gaspésie et des Maritimes.

    Vers l’âge de 40 ans, je me consacre entièrement à mon art et à mon métier d’illustrateur que je pratique à Boston aux États-Unis. Avant mon 60e anniversaire, je quitte Boston pour Londres où je termine ma carrière.

    Œuvre

    Pensée de l’artiste sur son œuvreCette œuvre est l’une de mes premières peintures. Je m’intéresse ici au port de Montréal qui est en pleine croissance. On y fait entre autres l’ex-portation des céréales. À droite, j’ai placé un élévateur flottant à vapeur, qui sert à accélérer le transbordement des navires

    _ Crédit de la photo : Henry Sandham, artiste, Montréal, QC, 1864, William Notman, I-13433.1 © Musée McCord : http://www.musee-mccord.qc.ca/fr/collection/artefacts/I-13433.1

    _ Henry Sandham, Soirée sur le quai ou Port de Montréal, 1868, Huile sur toile, 45,8 x 57,5 cm Musée des beaux-arts de Montréal, don de Mme J. Campbell Merrett (1999.10)

    http://www.musee-mccord.qc.ca/fr/collection/artefacts/I-13433.1 http://www.musee-mccord.qc.ca/fr/collection/artefacts/I-13433.1

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    Anne SavageNée le 27 juillet 1896 à Montréal au Québec, CanadaDécédée le 25 mars 1971 à Montréal au Québec, Canada

    Je passe une partie de ma jeunesse sur une ferme à Dorval, sur l’île de Montréal. Le fait de grandir à la campagne me fait développer un grand amour pour la nature. Tout petite, je dis à l’une de mes tantes : « Quand je serai grande, je serai artiste». D’ailleurs, c’est elle qui m’apprend à observer la nature comme si je devais la peindre.

    De 1914 à 1919, j’étudie à l’Art Association de Montreal (qui deviendra le Musée des beaux-arts de Montréal) où je fais la rencontre de deux artistes qui ont grandement inspiré mon travail, William Brymner et Maurice Cullen. J’étudie aussi aux États-Unis. De retour à Montréal, je participe à la fondation du Groupe du Beaver Hall, qui répond à l’appel de l’artiste Alexander Y. Jackson nous encourageant à « créer de l’art canadien pour le Canada».

    Je commence ensuite à enseigner l’art. Je poursuis alors deux carrières, celle d’artiste et celle d’enseignante. Ayant réglé ma vie sur le calendrier scolaire, je profite des vacances d’été et de celles de Pâques pour peindre.

    J’aime peindre les paysages que je connais, en particulier les environs du lac Wonish (près de Morin-Heights) dans les basses Laurentides où j’ai passé les étés avec ma famille étant enfant, et où j’ai un atelier. Dans mes tableaux, j’aime mettre l’accent sur la couleur et la texture.

    Œuvre

    Pensée de l’artiste sur son œuvreLa région qui constitue mon coin préféré est un tout petit lac des Laurentides, le lac Wonish. La campagne qui entoure le lac est fortement ondulée, avec de petits ravins et de petites collines, ce qui fait que, sans aller bien loin, on peut s’asseoir et faire face à un paysage entièrement nouveau. C’est dans cette région que je me suis fait construire un atelier.

    _ Photo d’Anne Savage récupérée en ligne : http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/588.html

    _ Anne Savage, La charrue, 1931-1933, Huile sur toile, 76,4 x 102,3 cm Musée des beaux-arts de Montréal, don d’Arthur B. Gill (1970.1652)

    http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/588.html http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/588.html

  • Volume 31, numéro 1, printemps 2018

    Contenu complémentaire de « Étudier des réalités passées au moyen de peintures figuratives : pistes numériques avec le Musée des beaux-arts de Montréal»

    DÉMARCHE D’APPRENTISSAGE EN UNIVERS SOCIAL ET EN ARTS PLASTIQUES,

    « VOYAGE ARTISTIQUE EN TERRITOIRE QUÉBÉCOIS VERS 1900»

    Moment Activités Ressources numériques

    Préparation • Prendre acte de la question : quelles traces de l’occupation du territoire par la société québécoise vers 1900 peut-on trouver dans une douzaine d’œuvres ?

    • Se questionner par rapport aux œuvres et la société québécoise et son territoire, vers 1900

    • Se familiariser avec une grille d’interprétation des œuvres d’art

    • Faire une première appréciation et une interprétation de l’œuvre ciblée

    • Se documenter sur le parcours de l’artiste

    • Exposition virtuelle du MBAM (expositionvirtuelle.ca)

    • Fiches sur les 12 œuvres et les artistes disponibles (sur le site de la revue Vivre le primaire)

    • Grille d’interprétation des œuvres d’art figuratives (voir le tableau 1, aussi accessible sur le site de la revue Vivre le primaire)

    • Fiche sur le langage de l’art (sur le site de la revue Vivre le primaire)

    Réalisation • Apprécier des œuvres d’art

    • Créer un reportage vidéo présentant les traces visibles de l’oc-cupation du territoire, dans l’œuvre ciblée, et la vision qu’en offre l’artiste

    • iMovie

    • Vidéos à téléverser sur le site Viméo

    Intégration • Visionner les vidéos

    • Partager les apprentissages

    • Bilan critique de l’ensemble de la démarche

    • Site Viméo

    _ Musée des beaux-arts de Montréal [MBAM]. (s.d. a). Exposition virtuelle : Découvrir l’art québécois et canadien. Repéré à http://expositionvirtuelle.ca

    http://expositionvirtuelle.cahttp://expositionvirtuelle.ca