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2 Immo Plus Tribune de Genève | Samedi-dimanche 30 avril-1er mai 2016 Contrôle qualité Tribune de Genève | Samedi-dimanche 30 avril-1er mai 2016 Immo Plus 3 Contrôle qualité Thomas Mader Directeur de Brolliet SA La concertation dans l’adoption des PLQ Avec la réforme de la constitution gene- voise, une nouveauté a été introduite: la concertation dans le processus d’aménage- ment du territoire. L’objectif est de répon- dre aux attentes de la population via une démarche participative réunissant autour de la table les acteurs institutionnels que sont les représentants de l’administration cantonale et les autorités communales, les habitants et les associations de quartier mais aussi les futurs habitants. Pour élaborer un Plan localisé de quar- tier (PLQ), l’Etat ouvre la concertation, pour un temps donné, et selon des étapes prédéfi- nies comprenant des phases de dialogue et d’écoute, de présentation et compréhension du projet, d’analyse et de critiques de varian- tes, pour se clore par une phase de prépara- tion de la synthèse et des conclusions. L’organisation de la concertation ne suit pas un protocole arrêté, il se réalise généra- lement au travers d’ateliers. C’est un pro- cessus s’étalant sur plusieurs mois. Il est donc important que les acteurs s’investis- sent en assurant la disponibilité attendue. Le partage doit être honnête et transparent dans le cadre d’une démarche ouverte avec pour objectif de faciliter la compréhension et l’intégration du projet. Pour accompagner ce processus de con- certation, le pilote du projet constitue une équipe pluridisciplinaire regroupant des ur- banistes, architectes, spécialistes en envi- ronnement, paysage, gestion des eaux, mo- bilité, énergie, etc. Des ateliers permettent de traiter la succession des sujets à englober. Entre chaque atelier, le groupe de dévelop- pement formule différentes variantes. Cel- les-ci sont exposées et critiquées par les habi- tants et futurs habitants, qui se chargent d’y glisser leurs propositions. Le groupe de dé- veloppement cherche à dégager une ou des solutions séduisantes qui s’intègrent dans le quartier pour en assurer son acceptation. Il s’agit d’un processus itératif permettant, par étapes, de tendre vers la formule la plus qualitative pour tous les acteurs. Au cœur de ce processus, le pilote doit veiller à ce que des réponses soient données aux (futurs) habitants. Il doit aussi s’assurer que tous les acteurs restent mobilisés à trou- ver des solutions répondants aux craintes ou griefs exprimés. En tant que porteur de projet, il doit mettre en évidence les apports au quartier existant et les atouts du projet présenté, avec l’aide des spécialistes. La concertation offre la possibilité aux parties intéressées de s’exprimer sur les ingrédients du futur quartier en donnant des impulsions destinées à offrir aux futurs habitants une qualité d’habitat mais aussi une vie sociale riche dans un environne- ment pacifié et propice où les riverains les accueilleront. Samedi 28 mai: suite et fin de cette série sur la concertation dans l’adoption des PLQ. *Association des promoteurs constructeurs genevois www.apcg.ch Laure Meyer Avocate, CGI Conseils PPE: puis-je changer une lucarne sans autorisation? Question de Bernhard R, de Puplinge: «Je suis administrateur d’une copropriété dans une commune genevoise et ai reçu des questions de la part d’un coproprié- taire qui souhaite doubler les dimensions d’une lucarne. Le copropriétaire con- cerné doit-il obtenir l’autorisation de la part des autres copropriétaires de l’immeuble? Doit-il m’informer, en tant qu’administrateur, des travaux de trans- formation extérieurs envisagés? Finale- ment, le copropriétaire concerné doit-il obtenir une autorisation de la part de l’Office des autorisations de construire?» D’une manière générale, les copropriétai- res doivent se soumettre à certaines règles légales lorsqu’ils souhaitent effectuer des travaux. Dans le cas présent, le propriétaire par étage concerné dispose de son apparte- ment comme d’une partie privative. Mais la lucarne qu’il désire faire agrandir est située dans le toit qui est, au contraire, une partie commune de l’immeuble. Dès lors, même dans le cas où c’est très certainement ce propriétaire exclusive- ment qui va prendre à sa charge les tra- vaux, il conviendra que les autres proprié- taires donnent leur accord préalable. Les travaux souhaités, soit l’agrandisse- ment de la lucarne, représentent des tra- vaux d’embellissement et de commodité qui vont modifier l’architecture extérieure du bâtiment. Selon la loi et la doctrine majoritaire, ils doivent ainsi être acceptés à l’unanimité des copropriétaires. Le Rè- glement d’administration et d’utilisation peut prévoir des dispositions particulières pour ce type de travaux. Je recommande ainsi de vérifier ce que prévoit celui de notre lecteur. Les copropriétaires devront voter sur les travaux envisagés lors d’une Assemblée générale de la copropriété. Dans la mesure où notre lecteur est administrateur, le copropriétaire devra par ailleurs l’informer de la durée des tra- vaux ainsi que des nuisances que risquent de subir les autres copropriétaires. Enfin, la Loi genevoise sur les construc- tions et les installations diverses prévoit que tous travaux visant à modifier, même partiellement, l’architecture d’une cons- truction ou d’une installation est soumise à autorisation. L’autorité compétence est le Département de l’aménagement, du lo- gement et de l’énergie, plus particulière- ment l’Office des autorisations de cons- truire. Le copropriétaire concerné est ainsi tenu d’obtenir une autorisation de construire avant de procéder aux travaux envisagés. Si tous les copropriétaires ont donné leur accord quant aux travaux envi- sagés, notre lecteur peut alors, en tant qu’administrateur, déposer la demande d’autorisation auprès de l’autorité compé- tente. www.cgionline.ch PUBLICITÉ Technologie Les objets connectés envahissent progressivement nos logements Dans la surveillance ou l’électroménager, les objets connectés font de plus en plus partie de notre quotidien. Pour le meilleur et pour le pire? Manon Todesco D’ ici à 2020, il devrait y avoir entre 50 milliards d’objets connectés, selon une étude de Cisco datée de 2013. Ces petits capteurs électroniques qui vont faire de nos objets du quotidien des objets dits connectés vont inonder le marché. En réalité, les objets connectés sont loin d’être nouveaux: «Nous sommes au contact de certains d’entre eux depuis longtemps, comme les téléviseurs, les ordinateurs, les téléphones portables ou encore les conso- les de jeux vidéo», remarque Olivier Ezratty, consultant en stratégie de l’innova- tion. Ce qui change depuis cinq à dix ans avec la nouvelle génération d’objets con- nectés, ce sont les capteurs qui envoient les données mesurées et qui apportent une valeur ajoutée à l’objet.» Vous l’aurez com- pris, les objets connectés sont partout et pas forcément où on l’aurait imaginé. Ils peu- vent se regrouper dans plusieurs catégo- ries-clés. Tour d’horizon. Le bâtiment Les objets connectés se développent dans le secteur de la domotique et du bâtiment, notamment (lire aussi le texte en page sui- vante), pour mesurer la consommation d’énergie, lire la température ou détecter la présence dans une pièce. «Ce qui est inté- ressant avec ces objets, c’est qu’ils com- mencent à prendre des décisions par ap- prentissage sans que l’Homme s’en rende compte», s’enthousiasme Kayal Maher, professeur d’électronique à l’EPFL. C’est ce qu’on appelle le bâtiment intelligent, par exemple l’extinction des lumières lors- qu’une pièce est vide ou encore l’adapta- tion de la température pour économiser de l’énergie. «Nous devons réduire notre con- sommation d’énergie de 20%: tout le monde n’étant pas militant de la cause éco- logiste, les objets connectés peuvent aider les humains à atteindre cet objectif.» La surveillance C’est un domaine qui se montre rentable en termes d’objets connectés. La surveillance de la maison à distance à travers des systè- mes d’alarme connectés au téléphone, la surveillance du chat grâce à un collier con- necté qui nous permet de savoir où il est parti gambader ou encore la surveillance des enfants par le biais de capteurs intégrés à leur cartable ou à leur manteau permet- tant aux parents de vérifier qu’ils sont bien arrivés à l’école. «C’est simple et accessible, donc cela se vend comme des petits pains,» note Olivier Ezratty, qui met également en lien ce besoin de surveillance avec certaines angoisses sociétales. L’électroménager Dans ce domaine, les produits connectés ont encore de la peine à séduire. «Beaucoup de choses pourraient se faire mais il y a encore trop peu d’offres», remarque Phi- lippe Fisher, directeur de la Fondation suisse pour la recherche microtechnique. Aujourd’hui, on parle de réfrigérateur con- necté qui sait nous dire ce qu’il contient, de lave-linge qui peut se programmer à dis- tance, ou encore de machines à café. «C’est sympathique les premiers jours, mais après, cela devient vite barbant», estime Michel Perrin, directeur général de l’entre- prise neuchâteloise Uditis SA. Il faut aller plus loin et imaginer des systèmes encore plus intelligents.» Pour Olivier Ezratty, il y a des choses à prendre, d’autres à laisser: «La cocotte con- nectés de Seb, Cookéo, permet de maîtriser le temps pour chaque niveau de tempéra- ture et de cuisiner de manière plus sophisti- quée qu’avant. Par contre, dans les cas du réfrigérateur ou de la boîte à œufs connec- tés, on se rend compte que la méthode manuelle reste la plus simple, la plus rapide et la plus économique.» Il faut aussi dire qu’à ce stade, l’électro- ménager connecté est assez cher: «Les consommateurs ne sont pas prêts à mettre 300 francs de plus pour cela, constate notre spécialiste, aussi auteur du rapport du CES de Las Vegas. Pour l’instant, les producteurs commencent par le haut de gamme. Si c’est vendeur, les produits vont se démocratiser et débarquer dans le milieu et le bas de gamme.» Les limites Si les objets connectés provoquent l’en- thousiasme par leur côté innovateur, il faut aussi lister leurs limites: «Là où ça pèche, c’est si les objets connectés consomment plus d’énergie que celle qu’ils permettent de faire économiser aux appareils auxquels ils sont reliés», prévient Kayal Maher, qui ajoute que, selon certaines études, 30 mil- liards d’objets connectés équivaudraient à la production nucléaire dans le monde. «Cela peut être un gouffre énergétique.» Kamiar Aminian, directeur du labora- toire de mesure et d’analyse des mouve- ments à l’EPFL, distingue deux autres pro- blèmes avec les montres connectées, par exemple: leur fiabilité et leur précision d’un côté, qui n’ont pas été prouvées, et leur fonctionnalité. «Elles donnent le nombre de pas réalisés, mais que fait-on avec ça? Il faut donner un sens à ces données et travailler sur leur traduction afin d’améliorer le com- portement de son utilisateur. Aujourd’hui, après un an d’utilisation, 50% ne s’en ser- vent presque plus.» Avancées ou gadgets? On peut se demander si les objets connectés sont un marché prometteur. A cette ques- tion, les spécialistes répondent «oui»: «Ren- dre un objet connecté ne coûte que quel- ques dollars, voilà pourquoi cela a le vent en poupe, note Olivier Ezratty. On peut en mettre partout, le tout est de répondre à un besoin et de produire de la valeur ajoutée.» Les objets connectés vont exploser, donc. Encore faudra-t-il faire la part des choses entre les objets utiles et les gadgets. Pour Kamiar Aminian, auront de l’avenir les objets à qui on donne une fonctionnalité digne de ce nom. «Il faut définir les besoins et y répondre.» «Il y a et il y aura des gadgets», c’est normal, rassure Olivier Ezratty. Cela fait partie du processus d’innovation: tout ne marchera pas et il y aura du déchet. Mais au milieu de toutes ces tentatives, il y aura quelques réussites.» Michel Perrin préconise le positivisme: «Ces technologies seront utilisées avec bien- veillance par certains et d’autres pas: il y aura du positif et du négatif. Mais, ce qui est sûr, c’est que la tendance ne risque pas de s’essouffler.» Immobilier Supplément paraissant le samedi Editeur Tamedia Publications romandes SA Rédacteur en chef responsable Pierre Ruetschi Rédaction Fabrice Breithaupt, tél. 022 322 38 27 [email protected] Courriel [email protected] Annonces immobilières Gregory Pavoni, tél. 022 322 34 23 [email protected] Marché immobilier Didier Schütz, tél. 021 349 50 65 C’est votre droit La chronique de l’APCG * Vous avez une question en lien avec votre logement? Posez-la à [email protected]. PUBLICITÉ Santé et transports aussi U Aujourd’hui, lorsqu’on parle d’objets connectés, on pense forcé- ment aux montres intelligentes reliées à nos smartphones qui nous donnent des informations sur notre rythme cardiaque, sur la distance parcourue ou encore sur le nombre de calories perdues. L’origine de celles-ci vient d’un vrai problème de santé et de société aux Etats-Unis: la «malbouffe», le surpoids et le manque d’activité physique. «Le système de santé américain est très cher», souligne Olivier Ezratty, et la médecine préven- tive y monte en puissance. Les montres et autres objets connectés, comme ceux de FitBit, encouragent les Américains à avoir une activité physique. C’est un besoin qui a été comblé par des technologies économi- quement abordables.» Kamiar Aminian se sert des objets connectés, appelés capteurs embar- qués, pour prévenir certaines maladies en en détectant les signes avant coureurs. «Les capteurs sont portés par le sujet, à la ceinture, dans ses chaussures ou sur ses habits, et mesurent les mouvements, les paramètres physiologiques et les comportements physiques. On enregistre ces données pendant des jours, voire des semaines, afin d’identi- fier les troubles.» Les sujets sont des patients ayant des problèmes médi- caux ou des personnes âgées. Ces projets cliniques ont fait leurs preuves pour des patients atteints de problè- mes orthopédiques, pour la prévention des chutes chez les personnes âgées, dans le traitement de la douleur, mais aussi de la prise en charge de certaines maladies neurologiques ou cardiaques, comme les AVC ou Parkinson. La voiture, elle aussi, est de plus en plus connectée. «C’est un ordinateur ambulant», compare Olivier Ezratty. Elle est reliée au téléphone en Blue- tooth, elle se gare toute seule, elle dispose de la géolocalisation, l’airbag et l’ABS sont connectés et, dans une dizaine d’années, elle roulera toute seule.» Sans oublier la capacité de freiner à l’approche d’un danger ou celle de rectifier la conduite en cas de franchissement de la ligne blanche. Les objets connectés pourraient, à terme, éviter les accidents. Mais l’Homme ne serait-il pas tenté d’être de moins en moins vigilant? «Il ne s’agit pas de se substituer au conducteur», opine Kayal Maher. Au contraire, il faut voir ces objets connectés comme une aide: quand la réaction humaine ou la distraction ne permet pas de freiner assez vite, c’est une bonne chose que ma voiture me prévienne ou freine à ma place.» M.T. Olivier Ezratty Consultant en stratégie de l’innovation et auteur du rapport du CES Michel Perrin Membre du Microelectronic Neuchâtel Network Philippe Fisher Directeur de la Fondation suisse pour la recherche microtechnique Kamiar Aminian Directeur du laboratoire de Mesure et d’Analyse des Mouvements, EPFL Kayal Maher Professeur d’électronique à l’EPFL et directeur de la section de gestion d’énergie et durabilité. Les appareils électroménagers connectés devraient se répandre dans nos intérieurs s’ils font la preuve de leur utilité.AFP Des avocats spécialisés y répondent tous les samedis dans le supplément ImmoPlus de la Tribune de Genève, sous la rubrique « C’est votre droit ». Supplément ImmoPlus Vous êtes locataire ou propriétaire ? Vous avez une question en lien avec le logement que vous occupez ou que vous louez à un tiers ? Envoyez-la à [email protected] Me François Zutter Avocat Asloca Genève Me Pierre Stastny Avocat Asloca Geneve Me Christophe Aumeunier Avocat conseil, secrétaire général de la Chambre genevoise immobilière Me Laure Meyer Avocate conseil, Chambre genevoise immobilière

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2 ImmoPlus Tribune de Genève | Samedi-dimanche 30 avril-1er mai 2016

Contrôle qualité

Tribune de Genève | Samedi-dimanche 30 avril-1er mai 2016 ImmoPlus 3

Contrôle qualité

ThomasMaderDirecteurde Brolliet SA

La concertation dans l’adoption des PLQ

Avec la réforme de la constitution gene-voise, une nouveauté a été introduite: la concertation dans le processus d’aménage-ment du territoire. L’objectif est de répon-dre aux attentes de la population via une démarche participative réunissant autour de la table les acteurs institutionnels que sont les représentants de l’administration cantonale et les autorités communales, leshabitants et les associations de quartier mais aussi les futurs habitants.

Pour élaborer un Plan localisé de quar-tier (PLQ), l’Etat ouvre la concertation, pourun temps donné, et selon des étapes prédéfi-nies comprenant des phases de dialogue et d’écoute, de présentation et compréhensiondu projet, d’analyse et de critiques de varian-tes, pour se clore par une phase de prépara-tion de la synthèse et des conclusions.

L’organisation de la concertation ne suitpas un protocole arrêté, il se réalise généra-lement au travers d’ateliers. C’est un pro-cessus s’étalant sur plusieurs mois. Il est donc important que les acteurs s’investis-sent en assurant la disponibilité attendue. Le partage doit être honnête et transparentdans le cadre d’une démarche ouverte avecpour objectif de faciliter la compréhensionet l’intégration du projet.

Pour accompagner ce processus de con-certation, le pilote du projet constitue une équipe pluridisciplinaire regroupant des ur-banistes, architectes, spécialistes en envi-ronnement, paysage, gestion des eaux, mo-bilité, énergie, etc. Des ateliers permettent de traiter la succession des sujets à englober.Entre chaque atelier, le groupe de dévelop-pement formule différentes variantes. Cel-les-ci sont exposées et critiquées par les habi-tants et futurs habitants, qui se chargent d’yglisser leurs propositions. Le groupe de dé-veloppement cherche à dégager une ou dessolutions séduisantes qui s’intègrent dans lequartier pour en assurer son acceptation. Ils’agit d’un processus itératif permettant, par

étapes, de tendre vers la formule la plus qualitative pour tous les acteurs.

Au cœur de ce processus, le pilote doitveiller à ce que des réponses soient donnéesaux (futurs) habitants. Il doit aussi s’assurerque tous les acteurs restent mobilisés à trou-ver des solutions répondants aux craintes ou griefs exprimés. En tant que porteur deprojet, il doit mettre en évidence les apportsau quartier existant et les atouts du projet présenté, avec l’aide des spécialistes.

La concertation offre la possibilité auxparties intéressées de s’exprimer sur les ingrédients du futur quartier en donnant des impulsions destinées à offrir aux futurshabitants une qualité d’habitat mais aussi une vie sociale riche dans un environne-ment pacifié et propice où les riverains les accueilleront.

Samedi 28 mai: suite et fin de cette sériesur la concertation dans l’adoption des PLQ.

*Association des promoteurs constructeurs genevois

www.apcg.ch

LaureMeyerAvocate,CGI Conseils

PPE: puis-je changer une lucarne sans autorisation?

Question de Bernhard R, de Puplinge: «Jesuis administrateur d’une copropriété dans une commune genevoise et ai reçudes questions de la part d’un coproprié-taire qui souhaite doubler les dimensionsd’une lucarne. Le copropriétaire con-cerné doit-il obtenir l’autorisationde la part des autres copropriétaires de l’immeuble? Doit-il m’informer, en tant qu’administrateur, des travaux de trans-formation extérieurs envisagés? Finale-ment, le copropriétaire concerné doit-il obtenir une autorisation de la part de l’Office des autorisations de construire?»

D’une manière générale, les copropriétai-res doivent se soumettre à certaines règleslégales lorsqu’ils souhaitent effectuer destravaux.

Dans le cas présent, le propriétaire parétage concerné dispose de son apparte-ment comme d’une partie privative.Mais la lucarne qu’il désire faire agrandir est située dans le toit qui est, au contraire,une partie commune de l’immeuble.Dès lors, même dans le cas où c’est très certainement ce propriétaire exclusive-ment qui va prendre à sa charge les tra-vaux, il conviendra que les autres proprié-taires donnent leur accord préalable.

Les travaux souhaités, soit l’agrandisse-ment de la lucarne, représentent des tra-vaux d’embellissement et de commodité qui vont modifier l’architecture extérieuredu bâtiment. Selon la loi et la doctrine majoritaire, ils doivent ainsi être acceptésà l’unanimité des copropriétaires. Le Rè-glement d’administration et d’utilisation peut prévoir des dispositions particulièrespour ce type de travaux. Je recommande ainsi de vérifier ce que prévoit celui de notre lecteur. Les copropriétaires devront

voter sur les travaux envisagés lors d’uneAssemblée générale de la copropriété.

Dans la mesure où notre lecteur estadministrateur, le copropriétaire devra par ailleurs l’informer de la durée des tra-vaux ainsi que des nuisances que risquentde subir les autres copropriétaires.

Enfin, la Loi genevoise sur les construc-tions et les installations diverses prévoit que tous travaux visant à modifier, mêmepartiellement, l’architecture d’une cons-truction ou d’une installation est soumiseà autorisation. L’autorité compétence est le Département de l’aménagement, du lo-gement et de l’énergie, plus particulière-ment l’Office des autorisations de cons-truire. Le copropriétaire concerné est ainsi tenu d’obtenir une autorisation de construire avant de procéder aux travauxenvisagés. Si tous les copropriétaires ont donné leur accord quant aux travaux envi-sagés, notre lecteur peut alors, en tant qu’administrateur, déposer la demande d’autorisation auprès de l’autorité compé-tente.

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Technologie

Les objets connectés envahissent progressivement nos logementsDans la surveillanceou l’électroménager,les objets connectésfont de plus en plus partiede notre quotidien.Pour le meilleuret pour le pire?

Manon Todesco

D’ici à 2020, il devrait y avoirentre 50 milliards d’objetsconnectés, selon uneétude de Cisco datée de2013. Ces petits capteurs

électroniques qui vont faire de nos objets du quotidien des objets dits connectés vontinonder le marché.

En réalité, les objets connectés sont loind’être nouveaux: «Nous sommes au contactde certains d’entre eux depuis longtemps, comme les téléviseurs, les ordinateurs, les téléphones portables ou encore les conso-les de jeux vidéo», remarque Olivier Ezratty, consultant en stratégie de l’innova-tion. Ce qui change depuis cinq à dix ans avec la nouvelle génération d’objets con-nectés, ce sont les capteurs qui envoient lesdonnées mesurées et qui apportent une valeur ajoutée à l’objet.» Vous l’aurez com-pris, les objets connectés sont partout et pasforcément où on l’aurait imaginé. Ils peu-vent se regrouper dans plusieurs catégo-ries-clés. Tour d’horizon.

Le bâtimentLes objets connectés se développent dans lesecteur de la domotique et du bâtiment, notamment (lire aussi le texte en page sui-vante), pour mesurer la consommation d’énergie, lire la température ou détecter laprésence dans une pièce. «Ce qui est inté-ressant avec ces objets, c’est qu’ils com-mencent à prendre des décisions par ap-prentissage sans que l’Homme s’en rende compte», s’enthousiasme Kayal Maher, professeur d’électronique à l’EPFL. C’est cequ’on appelle le bâtiment intelligent, par exemple l’extinction des lumières lors-qu’une pièce est vide ou encore l’adapta-tion de la température pour économiser del’énergie. «Nous devons réduire notre con-sommation d’énergie de 20%: tout le monde n’étant pas militant de la cause éco-logiste, les objets connectés peuvent aider les humains à atteindre cet objectif.»

La surveillanceC’est un domaine qui se montre rentable entermes d’objets connectés. La surveillancede la maison à distance à travers des systè-mes d’alarme connectés au téléphone, la surveillance du chat grâce à un collier con-necté qui nous permet de savoir où il est parti gambader ou encore la surveillance des enfants par le biais de capteurs intégrésà leur cartable ou à leur manteau permet-tant aux parents de vérifier qu’ils sont bienarrivés à l’école. «C’est simple et accessible,donc cela se vend comme des petits pains,»note Olivier Ezratty, qui met également enlien ce besoin de surveillance avec certainesangoisses sociétales.

L’électroménagerDans ce domaine, les produits connectés ont encore de la peine à séduire. «Beaucoupde choses pourraient se faire mais il y a encore trop peu d’offres», remarque Phi-lippe Fisher, directeur de la Fondationsuisse pour la recherche microtechnique. Aujourd’hui, on parle de réfrigérateur con-necté qui sait nous dire ce qu’il contient, delave-linge qui peut se programmer à dis-tance, ou encore de machines à café. «C’estsympathique les premiers jours, mais

après, cela devient vite barbant», estime Michel Perrin, directeur général de l’entre-prise neuchâteloise Uditis SA. Il faut aller plus loin et imaginer des systèmes encore plus intelligents.»

Pour Olivier Ezratty, il y a des choses àprendre, d’autres à laisser: «La cocotte con-nectés de Seb, Cookéo, permet de maîtriserle temps pour chaque niveau de tempéra-ture et de cuisiner de manière plus sophisti-quée qu’avant. Par contre, dans les cas du réfrigérateur ou de la boîte à œufs connec-tés, on se rend compte que la méthode manuelle reste la plus simple, la plus rapideet la plus économique.»

Il faut aussi dire qu’à ce stade, l’électro-ménager connecté est assez cher: «Les consommateurs ne sont pas prêts à mettre300 francs de plus pour cela, constate notrespécialiste, aussi auteur du rapport du CES

de Las Vegas. Pour l’instant, les producteurscommencent par le haut de gamme. Si c’estvendeur, les produits vont se démocratiseret débarquer dans le milieu et le bas de gamme.»

Les limitesSi les objets connectés provoquent l’en-thousiasme par leur côté innovateur, il fautaussi lister leurs limites: «Là où ça pèche, c’est si les objets connectés consomment plus d’énergie que celle qu’ils permettent de faire économiser aux appareils auxquelsils sont reliés», prévient Kayal Maher, qui ajoute que, selon certaines études, 30 mil-liards d’objets connectés équivaudraient à la production nucléaire dans le monde. «Cela peut être un gouffre énergétique.»

Kamiar Aminian, directeur du labora-toire de mesure et d’analyse des mouve-

ments à l’EPFL, distingue deux autres pro-blèmes avec les montres connectées, par exemple: leur fiabilité et leur précision d’uncôté, qui n’ont pas été prouvées, et leur fonctionnalité. «Elles donnent le nombre depas réalisés, mais que fait-on avec ça? Il fautdonner un sens à ces données et travailler sur leur traduction afin d’améliorer le com-portement de son utilisateur. Aujourd’hui,après un an d’utilisation, 50% ne s’en ser-vent presque plus.»

Avancées ou gadgets?On peut se demander si les objets connectéssont un marché prometteur. A cette ques-tion, les spécialistes répondent «oui»: «Ren-dre un objet connecté ne coûte que quel-ques dollars, voilà pourquoi cela a le vent en poupe, note Olivier Ezratty. On peut enmettre partout, le tout est de répondre à unbesoin et de produire de la valeur ajoutée.»

Les objets connectés vont exploser,donc. Encore faudra-t-il faire la part des choses entre les objets utiles et les gadgets.Pour Kamiar Aminian, auront de l’avenir les objets à qui on donne une fonctionnalitédigne de ce nom. «Il faut définir les besoinset y répondre.»

«Il y a et il y aura des gadgets», c’estnormal, rassure Olivier Ezratty. Cela fait partie du processus d’innovation: tout ne marchera pas et il y aura du déchet. Mais aumilieu de toutes ces tentatives, il y aura quelques réussites.»

Michel Perrin préconise le positivisme:«Ces technologies seront utilisées avec bien-veillance par certains et d’autres pas: il y aura du positif et du négatif. Mais, ce qui estsûr, c’est que la tendance ne risque pas de s’essouffler.»

ImmobilierSupplément paraissant le samediEditeurTamedia Publications romandes SARédacteur en chef responsablePierre RuetschiRédaction Fabrice Breithaupt,tél. 022 322 38 [email protected] [email protected] immobilièresGregory Pavoni, tél. 022 322 34 [email protected]é immobilierDidier Schütz, tél. 021 349 50 65

C’est votre droit La chronique de l’APCG *

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Santé et transports aussiU Aujourd’hui, lorsqu’on parle d’objets connectés, on pense forcé-ment aux montres intelligentes reliées à nos smartphones qui nous donnent des informations sur notre rythme cardiaque, sur la distance parcourue ou encore sur le nombre de calories perdues. L’origine de celles-ci vient d’un vrai problème de santé et de société aux Etats-Unis: la «malbouffe»,le surpoids et le manque d’activité physique. «Le système de santé américain est très cher», souligne Olivier Ezratty, et la médecine préven-tive y monte en puissance. Les montres et autres objets connectés, comme ceux de FitBit, encouragent les Américains à avoir une activité physique. C’est un besoin qui a été comblé par des technologies économi-quement abordables.»

Kamiar Aminian se sert des objetsconnectés, appelés capteurs embar-qués, pour prévenir certaines maladies en en détectant les signes avant coureurs. «Les capteurs sont portés par le sujet, à la ceinture, dans ses chaussures ou sur ses habits, et mesurent les mouvements, les paramètres physiologiques et les comportements physiques. On enregistre ces données pendant des jours, voire des semaines, afin d’identi-fier les troubles.» Les sujets sont des

patients ayant des problèmes médi-caux ou des personnes âgées. Ces projets cliniques ont fait leurs preuves pour des patients atteints de problè-mes orthopédiques, pour la prévention des chutes chez les personnes âgées, dans le traitement de la douleur, mais aussi de la prise en charge de certaines maladies neurologiques ou cardiaques, comme les AVC ou Parkinson.

La voiture, elle aussi, est de plus enplus connectée. «C’est un ordinateur ambulant», compare Olivier Ezratty. Elle est reliée au téléphone en Blue-tooth, elle se gare toute seule, elle dispose de la géolocalisation, l’airbag et l’ABS sont connectés et, dans une dizaine d’années, elle roulera toute seule.» Sans oublier la capacité de freiner à l’approche d’un danger ou celle de rectifier la conduite en cas de franchissement de la ligne blanche. Les objets connectés pourraient, à terme, éviter les accidents. Mais l’Homme ne serait-il pas tenté d’être de moins en moins vigilant? «Il ne s’agit pas de se substituer au conducteur», opine Kayal Maher. Au contraire, il faut voir ces objets connectés comme une aide: quand la réaction humaine ou la distraction ne permet pas de freiner assez vite, c’est une bonne chose que ma voiture me prévienne ou freineà ma place.» M.T.

Olivier Ezratty Consultant en stratégiede l’innovation et auteur du rapport du CES

Michel PerrinMembre du MicroelectronicNeuchâtel Network

Philippe FisherDirecteur de la Fondation suisse pour la recherche microtechnique

Kamiar Aminian Directeur du laboratoire de Mesure et d’Analyse des Mouvements, EPFL

Kayal MaherProfesseur d’électronique à l’EPFL et directeurde la section de gestion d’énergie et durabilité.

Les appareils électroménagers connectés devraient se répandredans nos intérieurs s’ils font la preuve de leur utilité.AFP

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