trente-cinq ans après sa fermeture et pour la première … · pierre berruer (écrivain,...
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Trente-Cinq ans après sa fermeture et pour la première fois
Didier Geslain ouvre les livres d’or du Neptune.
Souvenirs des années Neptune 1979-1985
Cette exposition est l’aboutissement d’une belle histoire d’amitié.
A la fermeture du Neptune cabaret qui a marqué la vie culturelle et festive de la ville, avec
son slogan « Alençon-ville chanson », j’avais confié mes archives (photos et affiches lettres
d’artistes) à Olivier Pimor, un ami proche.
Absent plus de trente ans, occupé à Paris par ma vie d’enseignant en astrologie, Olivier me
les restitue à mon retour à Alençon.
C’est le déclic qui a donné naissance à cette idée d’exposition. Qu’il en soit remercié.
L’exposition se déroulera en deux temps et suivant deux volets.
La genèse du Neptune, ses débuts, ses artistes régionaux, les buts sociaux et culturels de
son action et de celle du Trident, ses artistes d’A à F, c'est-à-dire d’Aznavour à Ferré en
passant par Patrick Abrial, Jean Arnulf, Julos Beaucarne, Maurice Benin, Bruno Brel, Jean
Constantin, Maurice Fanon, Jacques Debronckart, François Deguelt, Guy Demaysoncel,
Fabienne Elkoubi, Maurice Fanon,
Puis dans un second temps ses artistes de F à Z c'est-à-dire de Ferré à Ben Zimet en
passant par Bernard Lavilliers, Catherine Leforestier, Colette Magny, Monique Morelli,
Claude Nougaro, Jacques Serizier, Gilles Servat, Henri Tachan, Jean Vasca, Eric Vincent,
Jacques Yvart.
Flash back sur les années 79/85.
La photo numérique n’existe pas. Les clichés argentiques sont rares. Fort heureusement
quelques « mordus » de chansons et de photos « mitraillent » Le Neptune et la palette
badigeonnée de noir qui fait office de plateau de scène. Nous devons ainsi ces témoignages
visuels de la vie nocturne alençonnaise à Jean-François Millet, Hervé Rozel, Eric
Pichereau et Lebeau. Vernet ????
L’aventure épique du Neptune débute au terme de l’année 79. Fin décembre L’Orne-Hebdo
publie un entrefilet de Madame Orne alias François David, rédacteur en chef. Cette
« brève » annonce l’ouverture prochaine d’un Café Théâtre.
En fait, ce fut plus un bar à chansons, proche de ce qui peut exister au Québec. Un moyen
terme entre l’austérité de Chez Georges rue des Cannettes et le chic de La Tête de l’Art.
Ce lieu minuscule ouvre à la fin de l’année au 4 rue de la Poterne.
Il s’appellera « Le Neptune ». Ouest-France titrera « une brassée de chansons dans un
cabaret de poche ». Ce sera le début d’une aventure de six ans.
Jean-Claude Collot qui officie au théâtre parlera d’OVNI dans le ciel d’Alençon.
Même image spatiale chez Léo Ferré « Dans le ciel d’Alençon, avec Didier comme
cosmonaute, merci pour le voyage chez toi ce soir ».
A l’origine du projet, ma vie parisienne d’étudiant.
Second flash-back : Années 59, 60.
Le jour, je prépare l’IDHEC, ancêtre de la FEMIS. Le soir, je fréquente la cinémathèque de
la rue d’Ulm à deux pas du Panthéon. Chaque soir j’y visionne 2 ou 3 « classiques » du
cinéma.
Tout près à l’angle de la rue Soufflot et de la rue des Fossés Saint-Jacques, sur mon
chemin du retour, une bâtisse ancienne attire mon attention. Au rez de chaussée une salle
enfumée abrite un bar pas ordinaire. Derrière le comptoir à droite officient Françoise Rosier
et Jacques Massebeuf en tenue de capitaine de marine. Très vite, ils m’ont à la bonne et
m’installent sur les marches de l’escalier avec vue surplombante sur la scène où se déroule
le spectacle. Ce sera ma place pendant des années.
L’atmosphère magique est sublimement décrite par Léo Ferré dans sa chanson Richard.
C’est dans ce lieu précisément que je noue amitié avec ce Richard qui n’est autre que
Richard Marsan, son agent chez Barclay. Il l’est déjà d’Aznavour et le sera de Bernard
Lavilliers.
Au dessus du bar les masques de plâtre des principaux artistes du temps. Dans cette
étrange galerie Devos est le voisin d’Halliday, Moustaki de Piaf ou Montand. Ces masques
sont moulés au premier étage par Jean Pierre Maury. Ils donnent une aura surréaliste au
lieu.
C’est dans ce lieu que je noue mes premières amitiés artistiques : Pierre Doris, Maurice
Fanon, Jacques Debronckart, Jo Moustaki, Guy Béart, Ricet-Barrier puis plus tard Coluche,
Eric Vincent, Patrick Sébastien.
Le Port du Salut sera le modèle du Neptune.
Le premier concert au Neptune a lieu fin janvier 80.
Jean-Paul Sèvres parolier et auteur de théâtre, à l’origine du film « Viens chez moi j’habite
chez une copine », est mon premier invité. Il présente le film au cinéma Normandie et son
tour de chant sur ma petite scène. En fond de scène une toile de Koura aimablement prêtée.
Auteur de chansons et humoriste Jean-Paul inscrit sur mon livre d’or « Alençon c’est du
champagne avec Didier Geslain »
Jean-Paul reviendra souvent présenter ses spectacles en avant-premières. Les affiches
devenues affiches de collection sont signées Cabu.
Il sera suivi en févier par mon ami Eric Vincent qui véritable ambassadeur de la chanson
française dans le monde –il a chanté dans 140 pays- continue à tracer une magnifique
carrière internationale, principalement aux Etats-Unis.
Eric Vincent de retour des USA fait halte au Neptune Bernard Lavilliers et le public
En temps normal l’établissement Le Neptune ne peut contenir que 20 à 25 personnes.
Je réussi à en caser 43 chaque soir lors des passages de Fanon.
Les spectateurs furent encore un peu plus lors de la mémorable soirée Bernard Lavilliers
accompagné par ses musiciens de l’Olympia, dans un inconfort, il est vrai absolu. J’avais
connu Bernard du temps du San Piero Corso, restaurant libertaire où chacun payait suivant
ses revenus. La plupart des consommateurs n’en avait aucun. Bernard chantait pendant que
les cornets de frites lui passaient sous le nez. C’est cette époque qu’il évoque dans cette
dédicace.
Mes six ans d’exercice furent soutenus par les radios suivantes
Alençon FM (Patrice Dourlent et Christian Poincheval)
FR3 Radio Normandie (Caen)
Radio France Mayenne en particulier Serge Poezevara qui fait une magnifique carrière à la
Maison de la Radio à Paris et Christine Authier.
Par Laurence Mayerfeld qui officie maintenant à FR3 Aquitaine.
Et localement par Radio-Alpes-Mancelles à Fresnay-sur-Sarthe et Radio Euterpe.
Côtés presse nationale un bel article dans la revue de la chanson « Paroles et Musique »
de nombreux éloges dans « Le Monde Libertaire » telles : « L’initiative la plus libératrice de
l’expression chantée, mimée ou gueulée » ou « Un rade, un super rade avec de quoi boire,
des gens vivants. Des cassettes, une ambiance que les bistrots parisiens ont perdue en
devenant snack-bar ou cafés rétro pour touristes naïfs » ;
Et bien sûr Ouest France avec Pierre Berruer, Alain Peudenier, Jean-Marie Brault,
Dominique Lancestre, Jean-Marie Vannier, Etienne de Ribaucourt
Orne Hebdo avec son rédacteur en chef François David, Philippe Hervé et Joëlle Marié.
Le Perche et son brillant Jean Vigile.
Le lieu fut aussi soutenu par Michel Drucker (Europe 1), Yves Mourousy, Jean-Christophe
Averty, Danièle Gilbert, Pierre Bonte, Patrick Sébastien.
Et soit par leur présence, soit par leurs déclarations : Charles Aznavour, Gilbert Bécaud,
Pierre et Marc Jolivet, Jean-Marc Thibault, Aldo Maccione, Jean Marais, Jean-Claude Brialy,
Francis Lalanne, Georges Moustaki, Pierre Doris, Graeme Allright, Pierre Perret, Rhoda
Scott, Gérard Pierron, Marc Ogeret, Renaud, Jean-Roger Caussimon, Daniel Guichard,
Marcel Amont, Maxime Le Forestier, Julien Clerc, Julos Beaucarne, Claude Nougaro, Claude
Brasseur, ²²²²Bernard Lavilliers et Léo Ferré.
PIEM me fera cadeau d’un humoristique dessin du Dieu Neptune, trident à la main, devant
un trou du souffleur où apparait un poisson qui fait des bulles.
Dès le 2ème concert Eric Vincent en février 80, le rythme de ceux-ci s’accélère.
Ils ne sont plus mensuels mais quasi quotidiens. 4 à 5 concerts par semaine programmés à
22 heures.
Pour garantir la qualité du spectacle j’arrête impérativement le service à l’entrée en scène de
l’artiste. Il ne reprendra qu’à l’issue du spectacle. Occasion pour les spectateurs présents de
dialoguer avec les chanteurs et accompagnateurs.
135 artistes se sont produits au Neptune le plus souvent soutenus par des musiciens de
renommée nationale, voire internationale. Une partie de la liste figure au recto des
programmes de l’époque.
Ce sont Jean-Claude Abadie, Patrick Abrial, Murillo Allencar, Allanic, Jean-Claude Annoux, Jean
Arnulf, Louis Arti, Alain, Aurenche, Christine Authier, Francis Bebey, Môrice Benin, Julos Beaucarne,
Pierre Berruer (écrivain, journaliste à Ouest-France), Philippe Bonnier, Tex Bernie, Michel Boutet,
Bruno Brel, Claude Brossaud et Germinal, Antoine Candelas, Louis Capart, Bernard, Capo, Eric
Carrière et Nadège, Marie-Paule et Salvatore Castonovo, Jean-Roger Caussimon, Claude Cerat papa
d’Eric Serra, Bernard Cocagnac, Jean Constantiin et son fils François batteur de jazz, François
Corbier, Jean-Claude Darnal, Jean-Luc Debattice, Jacques Debronckart, François Deguelt, Jean
Delafontaine, Gérard Delahaye, Guy Demaysoncel, Patrick Deny, Didier Desmas, Djalma, Jacques
Doyen, Pierre Dudan, Fabienne Elkoubi, François Epiard, Eric Estria, Yvon Etienne, Maurice Fanon,
Melaine Favennec, Alain Feral des Enfants terribles, Léo Ferré, Jean-Marie Firmesse, Florent
Veilleux, Olga Forest et Roger Pouly pianiste de Trenet et JR Caussimon, Antonio, Anna-Maria,
Ricardo et David Garcia, Gérard Gauche, Jean-Pierre Girard, Bernard Haillant, Pierre Haralambon,
Paul Hébert, Jean Hébrard, Pierre Henri, Paul Houtmann, Hugo Rauzy, Cathy Hamon, Angelica
Ionatos, Jarko Jovanovic Jagdino, Serge Kerval, Ali Kirane, Lamine Konte, Xavier Lacouture, Jacques
Lebouteiller, Le Trio de jazz Lem, Lino Leonardi, Claude Leroux, Patrick Leroux, Hédris Londo, Pierre
Louki, Catherine Leforestier, Colette Magny, Mannick, Marc et Véronique, Sophie Marie, Alain
Marcireau, Jean-Jacques Martin, Roger Mason, Gilles Mechin, Bernard Meulien, Pierre Michelot, Alain
Moisan, Monique Morelli, Claude Nougaro, Dominique Peju, Naphtaline, Ordre des Fleurs, Jean-
Jacques Peroni, Tom Pikul, Jean-Michel Piton, Roger Pouly, Josée et Tony Rabeson, Alain Rault,
Jean-Pierre Réginal, Maurice Reverdy, Ricet-Barrier, Rico, Robbes et Roche, Luc Roman, Robert
Rotrou et Laurent les Chanteux du Perche, Myriam Roustan, Jacques Serizier, Gilles Servat, Jean-
Sèvres, Jean Sommer, Sophie, Henri Tachan, Gilles Thoraval, Pierre Tisserand, Jack Treese, Daniel
Vaché, Dominique Val, France Valmore, Maurice Vander, Jean Vasca, Eric Vincent, Jean-Marie
Vivier, Jacques Yvart, Ben Zimet,
D’après l’ensemble de leur témoignage, il ressort que le public était attentif, respectueux
des artistes et cultivé.
Dans le public, entrainé par Joseph Montier Alain Krivine, candidat à la présidence de la
République, a particulièrement apprécié le récital d’Alain Aurenche.
Parmi les habitués Roger Rocher se distinguait. Ce peintre admirateur des Goya, Bacon,
Daumier, Vlaminck , aimait la chanson. Ses goûts le portaient vers les imprécateurs
anarchisants. Léo Ferré tenait la tête. Il fuyait la chanson loukoum. Comme beaucoup
d’artistes de talents sa bourse était bien plate. Je l’invitais dès que la programmation le
séduisait. Il admirait Léo, Caussimon, Fanon Bruno Brel, Debronckart, Sèvres, Magny,
Monique Morelli et ses interprétations de poètes : Villon, Aragon, Carco, Mac-Orlan, Tristan
Corbières.
Pour me remercier Roger Rocher m’offre les deux gouaches exposées et une série de
cinquantaines de têtes à l’encre de Chine, qu’il affectionnait mais à faire douter de la
condition humaine.
Ma plus grande difficulté fut de trouver un certain équilibre entre des vedettes nationales
toujours prêtes au voyage à Alençon et des talents locaux, à l’époque, rarissimes.
Parmi eux Robert Rotrou « le Chanteux du Perche », un instit de rêve, accompagné de ses
deux fils musiciens. Robert avait écrit les paroles d’une chanson en hommage au Neptune.
Jean-Marie Firmesse, François Epiard, Patrick Leroux et son accordéoniste, Paul
Houtmann, Marc et Véronique, Claude Brossaud qui avait amorcé une belle carrière dans
les cabarets parisiens et son musicien « Germinal », Alain Marciraut, qui depuis a produit
un CD.
Jean-Marie Firmesse
Patrick Lerouxl Claude Brossaud et Germinal
Antonio, et Anne Marie Garcia, Ricardo Garcia, David Garcia, étincelant pianiste, qui fit
ses débuts en scène au Neptune. Il avait 7 ans ! Olivier Dupuy qui accompagnera à la
guitare Fanon et Bruno Brel en tournée avant de se consacrer à la contrebasse et au jazz.
Antonio et David Garcia Bruno Brel, Isabelle, Didier Geslain et Olivier Dupuy
Les servitudes sont écrasantes pour une personne seule. Les taches quotidiennes, ménage,
courses, repas aux artistes, la programmation des spectacles, relations avec la presse,
collage d’une centaine d’affiches chaque semaine, service au bar, régie son-et lumières
etc…
Jean-Pierre Veauléger puis Daniel Roche « Le prince de l’étincelle » pour Xavier
Lacouture » fort heureusement assistent fort heureusement « Le funambule mégalomane »
(moi et toujours Xavier) particulièrement à la régie des spectacles.
L’Association Trident est alors constituée. Alain Devillard (président) Alain Lebossé
(secrétaire) et Jean-Paul Buard (trésorier) constitue un fer de lance efficace.
Sous la mandature de Pierre Mauger et grâce à une convention culturelle négociée par
Madame Kérimel, liant la ville et l’état, une subvention est allouée à Trident. Elle couvrira, un
temps, le salaire de Daniel Roche.
Grâce à ce ballon d’oxygène, farouche militant contre les exclusions et pour l’amitié entre
tous les peuples, j’organise au Neptune des concerts de musiques venues d’ailleurs :
Francis Bebey, griot camerounais, virtuose de la sanza et de la guitare classique. (Son tube
« La condition masculine » a fait le tour de l’Afrique).
Lamine Konté prestigieux musicien sénégalais appelé pour accompagner Steevy Wonder.
Pour ce virtuose de la kora, l’instrument aux vingt et une cordes n’avait plus de secret.
Ali Kirane, voyage à travers le Maghreb grâce au conte, au chant et à la percussion. (Merci
à l’association Accueil et Promotion des étrangers)
Ben Zimet, qui a colporté le chant yiddish sur les plus prestigieuses scènes du monde dont
le Théâtre de la Ville à Paris.
Angelica Ionatos, Le Matin écrivait : « D’une voix grave et modulée dans le pathétique,
Angelica fait éclater cette cage de marbre qui symbolise la situation politique de son pays qui
depuis longtemps passe de dictature sanglante à démocratie sanglée » et Rock and Folk :
« En avez-vous assez du folklore de carte postale ? Du sirtaki discoïsé pour touristes bardés
de Leïca et de préjugés. Dans ce cas Angelica Ionatos chante pour vous ».
Jarko, Jovanovic Jagdino le plus authentique représentant du peuple ROM. Sa célèbre
balaïka a été dédicacée par Ivry Gitlis et Rostropovich en hommage à sa musique.
Au 2e Congrès mondial du peuple Rom, en 1978 à Genève, il sera nommé Ministre de la
Culture Romani
A une époque où ce peuple reste plus que jamais décrié , la programmation de cette série
de concerts reste pour moi une fierté.
Avec l’aide de l’association Trident, je fais aussi pénétrer la chanson à l’intérieur des vieux
murs de la maison d’arrêt d’Alençon.
En amont j’avais pris conseil auprès de la maman de Maxime Le Forestier, pionnière en ce
domaine. Un émouvant concert est donné à l’ancienne prison par Bruno Brel.
C’est le premier organisé, à ma connaissance, dans ce cadre à Alençon.
30 ans plus tard entouré de Bruno Brel et d’Eric Vincent sur la péniche de ce dernier
Le même artiste, neveu de Jacques Brel, se produit, à la même époque et sous l’égide
Neptune-Trident dans différents foyers pour personnes âgées.
Panorama des artistes Neptune (A-F)
Jean-Claude Abadie, habitué de l’Ecluse, du Port du salut et du Petit Théâtre de Bouvard,
« Un bonbon gorgé de vitriol » titrait la presse de l’époque. Abadoche présentait « l’abadi
don dingue au guéridon du dingo fou ». Tout un programme !
Visitant la ville avec Michèle Devillard, sous un déluge, il s’indigne devant l’ancienne prison :
« Comment peut-on enfermer des gens là dedans » et commence un sitting en charentaises
au milieu d’une énorme flaque d’eau.
Michèle l’avait programmé dans un bar à l’occasion de la fête de Lancrel. Ne le voyant
arriver elle s’inquiète du retard et s’aperçoit qu’ Ababie avait commencé son tour traversti
dans un bar voisin et concurrent.
Vincent Absil, chanteur du groupe Imago en compagnie de Bernard Benguigui (flûtiste et
parolier) et Claude Six (guitare et compositeur). Le groupe produit par l’Escargot, label
indépendant, créé autour de Béranger, très présent sur la scène alternative a sorti quatre
albums dont « Fol Avoine ». Vincent Absil continue une carrière solo marquée par le style
blues, country, folk et le protest song. Un album « Deux doigts dans la bouche ».
Patrick Abrial, né à Paris 16e, le 29 septembre 1946 à 14 h 55.
À ses débuts, en 1966 il propose surtout des ballades country-folk, chantées avec un grain
de voix très particulier. Puis c’est le grand succès de Chanson pour Marie et Fétiche en
1969. Dix ans plus tard, Patrick Abrial, auteur compositeur interprète s’oriente vers un rock
plus dur avec le magnifique album Condamné Amour en 1976 qui contient le décadent et
sublime Requiem pour un roi fou. Le style trouve son apogée avec l’album La Fille du
boucher. Depuis l’album Video de style hyper moderne, Patrick Abrial se consacre à la
production de spectacles et de musiques de films.
Jean-Claude Annoux (Jean-Claude Bournizien ) est né à Beauvais (60), le 15 mai 1939
à 0 h 30.
Il écrit pour Marcel Amont, Philippe Clay, Richard Antony. Paradoxalement son trop grand
succès fait que les patrons des cabarets Rive gauche le boudent. Il est jugé trop Rive droite,
en un mot trop commercial. Il lui faut atteindre son 5e disque pour que son nom s’impose. Il
atteint alors des records de ventes avec « Les Jeunes Loups ». Cette chanson « carte de
visite », portrait d’une génération, sort en 1965. C’est alors qu’un terrible accident brise sa
carrière. Jean-Claude m’a raconté qu’il avait été laissé pour mort à la morgue, qu’il ne devait
la vie qu’à un interne qui l’ayant reconnu avait pu le réanimer. Depuis il change à différentes
reprises de label de disque (Pathé Marconi, Barclay, Festival, AZ, Fox Records, Président,
VPM, Aba, Kuklos, Parem, Dom) ce qui nuit à sa carrière. Il chante au Don Camillo à Bobino,
habille les textes de Dimey de musique et rend hommage à son amie Gribouille. A la fin des
années 80, il publie un livre de souvenirs Gare au show-biz. Avec son épouse Nicole, il quitte
la butte Montmartre, et s'installe en Corrèze. Il collabore alors à Radio Vicomté où il anime
une chronique hebdomadaire, caustique et indépendante. Au centre culturel de Brive la
Gaillarde, il crée un atelier de chansons ouvert aux jeunes talents.
Il disparait à Martigues (13), le 2 octobre 2004.
Jean Arnulf est né le à Lyon 3eme, le 09 février 1932 à 02 h.
Comédien à Lyon chez Planchon il commence par chanter Henri Gougaud puis les
chansons de sa femme Martine Merri. Il se produit sur la Butte Chez ma Cousine, alors tenu
par Méjean, qui le présente à Cannetti, le patron des Trois Baudets. Il est alors l’invité de
cette pépinière d’artistes et celui des grands cabarets parisiens La Colombe, Le Port du
Salut, l’Ecole Buissonnière de René-Louis Lafforgue et l’Ecluse où il se produit en vedette.
Avec Arnulf c’est le grand cru de la Rive-gauche. Point de vue, avec son leitmotiv « Faudrait
voir à pas mélanger les torchons avec les serviettes », demeure dans la mémoire de la
chanson. Suivant l'exemple de Brel, il choisit d'arrêter : « Je m'ennuie, dit-il, dans ce désert
peuplé de sénateurs. » Sa rencontre avec Rezvani (l'auteur du Tourbillon pour Jeanne
Moreau) l'incite à « remettre ça » avec un album chez RCA en 1976, « Jean Arnulf chante
Rezvani ».
Jean Arnulf, hôte d’une maison de retraite du 13e, nous a quittés le 25 mars 2007.
Louis Arti (Louis Gaudisio) est né en Algérie en 1944. Pour arriver à la musique, à
l’écriture, à la peinture et à la chanson il lui aura fallu traverser bien des épreuves. La guerre
d’Algérie où son père est assassiné sous se yeux par le FLN, le déracinement, avec sa
maman, en Lorraine, le dur travail dans les mines. En naissent de magnifiques albums sous
la direction artistique de Frank Thomas pour le label Epic-CBS. Il donne des concerts dans des
salles prestigieuses telles que l'Olympia, participe à des festivals internationaux. Il peint, écrit et publie
« La Belle vie en noir » et « El Halia », le Guernica de Louis Arti adapté au théâtre et joué plus de cent
fois à la MC93 de Bobigny.
En quittant le Neptune, il évoque sur mon livre d’or, et au stylo feutre, les sites noirs des mines de
Lorraine où surgissent sombres terrils et derricks fantomatiques.
Louis Arti Jean-Claude Abadie
Alain Aurenche : « Amer, âpre, noir, puissant, ironique et tendre, loin du ronron des hits-
parades, il chante comme on prendrait la Bastille avec des mots d’aujourd’hui : l’obstination
des innocents, la solitude des coureurs de zinc, la désespérance du loubard sans chainette,
ni santiag à l’heure de l’examen miroir » (Orne-Hebdo).
Alain a enregistré trois albums studio en 82 et 86 et 2012 (Andante), puis 2 albums publics
live au Théâtre Dejazet et au Théâtre Jean Villard.
Christine Authier est née le 20 mars 1950 a écrit neuf albums et a été distinguée par le
Prix de l’Académie Charles Cros. Elle est inspirée par Joan Baez, Bob Dylan, Pete Seeger et du
Blues du Delta qui ont bercé son enfance poitevine. Sa carrière d’auteur compositeur interprète s’est
doublée d’une seconde activité d’animatrice et productrice à Radio France. Elle prépare actuellement
son premier roman. C’est la maman de la chanteuse Berry qui trace une magnifique trajectoire.
Môrice Benin. Plus d’une centaine de milliers d’albums vendus grâce au bouche à oreille.
Un prix de l’Académie Charles Cros en 1985, l’Olympia à deux reprises. Une trentaine
d’albums à ce jour. Des recréations de Léo Ferré, des mises en musique des poèmes de
René-Guy Cadou. Mais son album phare reste « Je vis » avec cet étonnant « Plus tu es
heureux ». Les treize premiers 33t tours viennent d’être rééditer en CD. De sa base de Die
dans la Drome, Môrice continue à construire son œuvre. Dans le dernier CD une version
étonnante de La Quête de Jacques Brel.
Môrice vient de m’adresser ce tout nouveau texte : je ne résiste pas à en publier un extrait.
Amateurs
Amateur vient d’amour….
Alors j’avais envie de les célébrer, tous ces saltimbanques de l’intérieur
Ne recherchant dans l’acte de pousser la voix, l’instrument, le stylo,
La gouge, le pinceau… qu’un simple plaisir à partager une ferveur secrète, intimement. Ceux qui se
moquent royalement d’inscrire leur petit épitaphe
Dans le sérail des grands et des immortels dans ce monde éphémère.
Ceux qui mesurent sans le savoir l’absurdité de nos petits orgueuils de génies méconnus, assoiffés de
reconnaissance !
Au fond, je suis des leurs….
J’ai consenti pour ma passion chantante l’essentiel de ma vie d’homme actif.
Même si je me prends parfois pour un vrai professionnel, je reste un amateur. C'est-à-dire un amant
du beau, un artisan modeste oeuvrant dans son échoppe étroite au fond d’une ruelle,
A l’abri des fastes et des grands’ messes passagères
Je pressens toutes ces parcelles de génie démultipliées en chacun de nous,
Comme un immense puzzle où se révèle l’inconnu d’un sens……….
Julos Beaucarne est né à Ecaussines en Belgique, le 27 juin 1936 à 09 h 30.
Un monument. Un OVNI dans le ciel de la chanson. Julos est à l’origine de la nouvelle vague
de la chanson belge. Il mêle dans ses chansons la défense de l’environnement, des
particularismes régionaux, à celle d’une recherche d’un équilibre cosmique. Ses textes à
forte teneur politique et libertaire sont cependant empreints de tendresse. Il s’est beaucoup
attaché, comme Léo Ferré à mettre les poètes en musique (Hugo, Ramuz, Gustave
Nadaud).
Sur mon livre d’or Julos voisine avec la speakrine Danièle Gilbert
Pierre Berruer était journaliste à la rédaction à Rennes d’Ouest-France. A ma
connaissance il a écrit cinq biographies d’artistes qu’il affectionnait. Bourvil Du Rire aux
larmes, Jacques Brel va bien, il dort aux Marquise, Brassens La Margueritte et le
Chrysanthème (tous Presse de la Cité), Maurice Chevalier raconté par François Vals, Le
Bon Dieu n’a pas d’oreille, le roman de Gauguin, (Plon) et deux essais Les Bretons
migrateurs (Presse de la Cité) Brassens et la Bretagne (Ouest-France).
Il a présenté son livre sur Brassens en présence du contrebassiste de l’artiste Pierre
Nicolas.
La belle signature de Pierre Nicolas en forme de contrebasse. Il accompagnait Brassens
Michel Boutet : Le site internet La Chanson Rebelle titre « Michel Boutet , La Force
tranquille, la poésie en plus ». Ces deux mots force et poésie qualifient parfaitement cet
artiste sensible. Il vint au Neptune à l’issue d’une série de spectacles en hommage à Bourvil,
cher à Pierre Berruer. Lors d’une soirée nous neumes le plaisir d’avoir en spectateur Gérard
Pierron qui avait terminé l’enregistrement de la Chanson du gars qu’a mal tourné de Gaston
Couté.
Bruno Brel est né à Anderlecht en Belgique, le 24 septembre 1951 à 12 h 30. Il débute
sa carrière à 16 ans au Grenier de la chanson à Bruxelles. A Paris, est découvert par Canetti
qui produit ses premiers albums. Il présente son tour de chant dans les plus prestigieux
établissements parisiens (chez Madame Lebrun L’Echelle de Jacob où passait déjà son
oncle, à L’Ecluse, au Tire-Bouchon sur la Butte. Très marqué par Simenon il excelle à
peindre des climats dans ses chansons. Amateur de BD, il ne manque pas d’humour comme
en témoigne « l’éléphant recto-Verso » de sa dédicace.
Aldo Maccione avait tourné L’Aventure c’est l’aventure de Claude Lelouche avec l’oncle de
Bruno. Occasion de venir au Neptune faire connaissance avec le neveu. Il entraine l’équipe
du tournage du Corbillard de Jules dont Francis Perrin, Henri Couseaux et un habitué des
cabarets Jean-Marc Thibault.
Louis Capart né à Paris 20e, le 31 août 1947 à 05 h 25, d'une mère sénane et d'un père
picard, Louis Capart passe son enfance et son adolescence à Saint-Denis avec des retours
fréquents et réguliers à l'île de Sein. Ses deux points d’ancrage inspireront deux de ses
chansons-phares : « Marie-Jeanne Gabrielle » et « Saint-Denis à l’ombre des cheminées ».
En dépit d’une certaine discrétion médiatique, il a son public, fervent et fidèle ce qui lui
permet de toujours remplir ses salles. Louis Capart a produit cinq albums « Marie Jeanne
Gabrielle », « Patience », Berlin », « Rives gauches de Bretagne et d’ailleurs », « L’héritage
sénan ».
Jean-Roger Caussimon est né à Paris 14, le 24 juillet 1918 à 02 h 20.
Jean-Roger rencontre Ferré au Lapin Agil en 1947. Il se produit dans ce cabaret
montmartrois mais aussi aux Trois Mailletz, aux Trois Baudets, Chez Pasdoc et à l’Ecluse. Il
attendra ses 52 ans pour enregistrer son premier disque sur l’insistance de Pierre Barouh.
« Quand on dit Caussimon, on dit le verbe juste, la césure incassable et la rime comme un
rappel de l’aventure et de l’idée première » a jugé Léo Ferré. Ensemble, ils avaient écrit des
chansons qui déjà font partie du patrimoine : « Nous deux », « Mon camarade », « Monsieur
William », « Le Temps du tango », « Comme à Ostende » ou « Ne chantez pas la mort ».
Les cendres du comédien et poète libertaire ont été répandues au large de Belle-Isle-en Mer.
Claude Cerat. C’est le créateur d’un genre très particulier : la chanson-flash. Il débute chez
Valette à La Colombe, Chez ma cousine, à La Galerie 55 de Legaltel et au Port du Salut.
Georges Brassens lui confie sa première partie à l’Olympia.
Lors de son passage au Neptune il me parle beaucoup de son jeune fils d’une vingtaine
d’années et du talent de musicien qu’il pressent l’habiter. Ce fils deviendra Eric Serra
compositeur de la musique de très nombreux longs métrages en particulier de ceux réalisés
par Claude Besson dont Subway, Nikita, Le Grand bleu.
Jean Constantin (né à Paris 17e, le 09 février 1923 à 06 h) et François, son fils.
J’ai rencontré Jean Constantin pour la première fois à La Ville d’Este, cabaret près des
Champs-Elysées dirigé par Paoli et placé sous le signe du champagne.
J’aimais Aznavour et Jean lui avait composé A t’regarder, Montand il lui avait offert ma
Gigolette, Zizi Jeanmaire il lui avait troussé son air le plus populaire, Mon truc en plumes.
D’emblée je lui fais part de mon admiration et lui propose de se produire une semaine sur la
scène minuscule du Neptune. Je m’attendais à un refus pour raison budgétaire. La question
fut à peine évoquée. Il me dit en substance c’est oui, mais je suis mort de trouille. Ton
établissement « c’est du lourd », du texte du sérieux moi je suis un bouffon, je donne dans la
fantaisie. A part le poétique « Je suis un pauvre jardinier » Mes chansons ne sont pas faites
pour ton établissement. Ton public m’acceptera-t-il ?
Il n’avait pas trop d’exigence. Il me demanda seulement d’éclairer au maximum le clavier du
piano d’un blanc légèrement bleuté et un tabouret solide. Assis, ses 120 kilos étaient sans
cesse en recherche d’équilibre. Il fit chaque soir un triomphe.
En dessous de la page Paoli (Villa d’Este) une belle dédicace de Schubert le pianiste de
Fernand Raynaud et de Fanon entre autres.
Son fils François Constantin est un des meilleurs batteur-percussionniste de jazz français.
François Corbier (Alain Roux est né à Paris 14e, le 17 octobre 1944) a de multiple
facettes : chanteur, auteur-compositeur, poète, musicien, guitariste, animateur de télévision,
humoriste et comédien. Toute une génération se souvient de lui grâce à ses animations sur Antenne
2 puis sur TF1, de Récré A2 et du Club Dorothée présentées par cette animatrice. Pour les enfants Le
nez de Dorothée qui se moque gentiment de la présentatrice, deviendra, en 1986, une véritable
chanson culte.
Jean-Claude Darnal est né à Douai, le 24 juin 1929 à 03 h.
Adolescent, j’entendais régulièrement trois de ses chansons matraquées sur les grandes
ondes : Le Soudard, Quand la mer monte, Le Tour du monde. Cette dernière donnait des
rêves de voyages et d’ailleurs à toute une génération. C’était lui-même un grand voyageur.
Découvert par Canetti, il fit ses débuts au théâtre des Trois Baudets en 1955, puis l’Olympia.
Il m’avoua n’être que « chanteur par hasard ». Non pas par pure vocation. Il était avant tout
auteur de théâtre et romancier Ce soir on tue guignol (La table ronde), Bonsoir Monsieur
Marine, ou La maison du Français. Il écrivit une biographie de Raoul de Godewarsvelde.
Il présenta aussi beaucoup d’émissions pour enfants, occasion de le prêter à Roger Noisel,
directeur de la MJC, pour le Festival de la chanson pour enfants organisé à la Halle aux
toiles.
Lors de sa venue au Neptune il m’apprit qu’il avait été opéré d’un cancer du poumon. Opéré,
il semblait tout à fait rétabli.
Il est mort trente ans après, le 12 avril 2011.
Didier Geslain, J-C Darnal et Marcel Amont
Jean-Luc Debattice (né à Liège, le 19 avril 1947 à 21 h GMT) a enregistré, depuis son
mémorable passage au Neptune, un album Les poètes du Chat Noir. Dans ce cabaret
montmartrois fondé par Rodolphe Salis et rival du Mirliton tenu par Aristide Bruant, se
produisaient Alphonse Allais, Charles Cros, Franc-Nohain, Emile Goudeau, Gustave
Nadaud, Jules Jouy Edmond Haraucourt, Jean Richepin, Jehan Rictus. Xanroff et tant
d’autres. Un pan de cette fin de 19 e siècle revit dans cet opus. .
Jacques Debronckart est né à Chartrettes (77), le 13 janvier 1934 à 02 h.
Pianiste surdoué, il a accompagné Bobby Lapointe, Maurice Fanon et même Serge
Gainsbourg. Il écrit et compose pour Juliette Gréco, Cora Vaucaire, Isabelle Aubret et
Gribouille. C’est Maurice Fanon qui l’encourage à chanter ses propres chansons : J’suis
heureux, Adélaïde, C’est nous, Je suis comédien et tant d’autres…
C’est encore, sur les recommandations de Fanon, qu’il accepte, malgré la maladie qui le
frappe, de ce produire au Neptune.
Jacques me parlait beaucoup de l’amour de sa vie, Puccini ! Il détestait qu’on lise ses
textes hors leurs habits musicaux. Sa sale maladie l’a emporté le ? après une signifiante
Radioscopie de Jacques Chancel et un concert inoubliable à l’Olympia.
François Deguelt est né à Tarbes, le 04 décembre 1932 à 6 h.
François est, comme Serge Lama, fils d’un chanteur d’opéra. Il tourne le dos, après deux
ans de fac, à ses études de philosophie et commence sa carrière de chanteur au cours des
années 50, au Tire Bouchon sur la Butte Montmartre. Son répertoire d’alors est un répertoire
de reprises avec déjà quelques titres bien à lui. Son charme, sa voix chaude de crooner
accroche le public. Il étoffe son tour de chant par ses propres compositions. Quelques unes
comme Le Petit Bal de la Marine et Le Ciel, le Soleil et la Mer sont entrées dans le
patrimoine. Il se produit régulièrement chez Madame Lebrun à l’Echelle de Jacob, en
compagnie de Jacques Brel et Léo Ferré puis dans les grands music-halls parisiens ABC,
Bobino, Olympia. Les organisateurs de la première tournée Age tendre et tête de bois ont fait
appel à lui en 2006. Une occasion pour lui de renouer avec un public nombreux et
nostalgique.
François Deguelt a longtemps vécu sur son bateau, à l’ancre à Sainte Maxime. Au cours de
sa carrière, il avait noué des rapports très particuliers avec les gitans qui affluaient à ses
concerts. Affaire de « mode mineur » m’avait-il dit .
Il est mort dans sa maison du Var , le 22 janvier 2014 dix ans après son pote Jean-Claude
Annoux.
Gérard Delahaye (Gérard Guillou) est né à Morlaix (29), le premier mai 1948 à ????
Gérard Delahaye est l’auteur de neuf albums de qualité. Le Printemps, son troisième,
connait un beau succès et lui ouvre les scènes et festivals nationaux. En 1973, Gérard
accompagné de Patrick Ewen, Melaine Favennec, Annkrist, Yvon Le Men et Kristen Noguès
créent la coopérative Névénoé.
Après avoir orienté sa carrière vers les enfants, il retrouve sur scène, dans les années 2000,
ses amis Patrick Ewen et Melaine Favennec avec lesquels il forme le Trio EDF (Ewen-
Delahaye-Favennec). Le répertoire du groupe est fait des compositions des uns et des
autres, mais aussi de reprises de musique bretonne et celtique.
Guy Demaysoncel est né à Maissonselle (53), le 7 mars 1946 à 14 h 30.
Guy Demaysoncel aime se définir comme « poète d’écriture ».Lors de ses passages au
Neptune il n’avait réalisé qu’un album Paroles Océanes. Trois CD ont suivi Les Mots sont les
oiseaux de la parole, L’Embellie des patiences, et Charlival. Il a présenté ses poèmes
chantés sur de très belle scène parisiennes comme à la Comédie de Paris, au théâtre des
Mathurins, au théâtre Maubel-Galabru et consécration en vedette dans le temple de la
chanson l’Olympia. En dehors de la chanson Guy a deux passions, le cirque et le tango
argentin « cette pensée triste qui se danse ».
Didier Desmas a chanté une semaine au Neptune après la dissolution du groupe Crèche
en 1979. Il avait rejoint le groupe, formé de Bernard Haillant, Mannick, Jo Akepsimas,
Gaétan de Courrèges ;
Didier Desmas a enregistré deux albums et s’est dévoué pour tous ses camarades artistes à
la tête, pendant douze ans du Centre de la Chanson à Paris.
Il est actuellement coach pour artistes en voie de professionnalisation.
Jacques Doyen, un grand comédien. Il disait les poètes dans une espèce d’immobilité
extatique.
Pierre Dudan est né à Moscou. C’était l’homme aux nombreux passeports. J’en
connaissais cinq : suisse, français, canadien, anglais et belge.
Ses débuts remontent à l’après guerre, au Lapin Agile. Pianiste puis auteur-compositeur, Il
oblige la France à saliver, en pleine période de privations, au parfum de son fameux Café
au lait au lit. .Pierre Dudan était un fantaisiste. Il adorait les calembours et en émaillait ses
conversations quotidiennes. Ses plus célèbres chansons restent les nostalgiques
Mélancolie et Clopin-clopan écrite avec Bruno Coquatrix, futur directeur de l’Olympia.
Pierre Dudan a fait une très belle carrière au cinéma.
Il nous a quittés le 4 février 1984 à Epalinges près de Lausanne.
Fabienne Elkoubi est née à Tlemcem, un 4 juillet. Elle a enregistré 6 albums entre 1976
et 2014 Teintées de blues et de musiques orientales, ses chansons brisent les frontières
musicales avec modernité, grâce notamment aux guitares flamboyantes de Pierre Chereze
(le guitariste de Jacques Higelin). Sa voix ensoleillée nous transporte aux portes de l'Orient,
de l'Atlas et de l'Andalousie. Elle a reçu les Victoires de la Musique pour la Comédie
musicale Les Misérables. Fabienne vient de se produire au 20e théâtre à Paris. Ce qu’elle
chantait au Neptune (Rue du Regard, La senteur de l’aubépine, Rendez-vous etc) n’a pas
pris une ride.
Maurice Fanon est né à Aulneau (28) le 31 décembre 1929 à 0h 30.
Boycotté par les médias pour son antimilitarisme, Fanon, ancien prof d’anglais, « anar-
coco », proche ami de Ferré, refuse toute compromission avec le système. Il le payera très
cher et se trouvera confiné dans le ghetto de la nuit et des cabarets (Gille Schlesser). Il reste
pourtant un plus authentique poète de la chanson du 20e siècle. Il écrit Requiem pour le
temps présent créé par son épouse Pia Colombo, et pour Mélina Mercouri, Cora Vaucaire,
Isabelle Aubret, Francesca Solleville, Juliette Greco, Félix Leclerc. Il nous laisse plusieurs
chefs d’œuvre dont l’immortelle Echarpe reprise dernièrement par Hervé Vilard.
Melaine Favennec est né à Quimperlé le 29 août 1950 à 0 h 30.
Son père Robert est le fondateur du bagad Bro Kemperle. Il est bercé dès son enfance par
les airs et chants traditionnels que collectait son père et apprend à jouer divers instruments
dont le violon, la guitare, la bombarde et la cornemuse. Avec quelques amis, il fonde la
coopérative d'édition musicale Névénoé. Melaine Favennec participe à la création du groupe
mythique Diaouled Ar Menez (diables de la montagne). En 1982, il signe chez RCA la sortie
de son premier album Au secret déluge. Depuis son passage au Neptune il poursuit une
belle carrière avec une collaboration avec Yvan Cassar, orchestrateur d’Aznavour puis de
Nougaro.
Différents albums CD voient le jour Melaine-Masculin singuler, La Chambre, Présent d’exil,
Nos îles, nos amours. Dans son dernier opus Emoi des mots Melaine a mis en musique et
chante le poète breton Max Jacob.
Alain Féral. Ce nom ne vous dit peut être rien. Pourtant Alain Féral est le fondateur et l’âme
d’un groupe mythique de la fin des années 60 Les Enfant terribles. Cinquante ans plus tard
on se souvient du Poète et la rose, de C’est la vie ou de son hommage à Moitessier « ce
marin fou » et à son voilier La Joshua.
Il s’est produit une semaine au Neptune accompagné de Christian Paccoud.
Passionné symbolisme, il s’était fixé dans l’énigmatique village de l’Abbé Saulnière Rennes
le Château où il tenait et animait une librairie ésotérique. Il est mort le 24 décembre 2013.
Léo Ferré est né à Monaco, le 24 août 1916 à 16 h. Ferré l’immense. Si « Rive Gauche »
signifie chansons à texte, poésie, authenticité, engament, émotion, Ferré est la « Rive
gauche » à lui tout seul écrit Gilles Schlesser dans son livre « Le cabaret Rive gauche ».
Quand il vint à Alençon pour soutenir Le Neptune, Léo avait déjà entamé sa dernière période
discographique. Après Chant du Monde, Odéon, Barclay, EPM il s’autoproduisait dans son
édition La Mémoire et la mer reprise en mains par son fils Mathieu. Il l’issue d’un magnifique
récital pris plaisir à signer les disques et livres qu’on lui présentait. A Alain Romuald qui lui
présentait une pochette où figurait Madeleine, son ancienne compagne, il le regarda bien
dans les yeux et froidement fit gicler de l’encre noire sur la meurtrière de ses chimpanzés. Il
dîna, accompagné de Marie sa compagne, d’Alain Aurenche son ami, de moi-même au
milieu de son public à la Cafeteria du théâtre. Il était déjà difficile de trouver un restaurant
ouvert dans le centre ville à minuit.
Murillo Alencar, Allanic, Philippe Bonnier, Tex Bernie, Antoine Candelas, Bernard Capo,
Bernard Cocagnac, Jean Delafontaine, François Epiard, Eric Estria, et Patrick Denis se sont
aussi produits au Neptune. Je n’ai pas trouvé leur trace (photos, affiches) dans mes archives et
j’en suis désolé. (A suivre volet 2 de l’expo de F à Z)
Copyright Didier Geslain
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La seconde partie (Fà Z) paraîtra avant la fin de l’année.