tremplin pour les jeunes - coopérer pour entreprendrele montant global des rémunérations...

bilan d’activité 2016

un projet d’éducation

à l’entrepreneuriat coopératif

tremplin pour les jeunes

2 | | 3CJS BILAN D’ACTIVITÉ 2016

Une Coopérative Jeunesse de Services, c’est… une quinzaine de jeunes de 16 à 18 ans qui créent leur propre entreprise coopérative et la font vivre le temps d’un été. Accompagnés de 2 animateurs et soutenus par de nombreux acteurs du terri-toire, les coopérants définissent ensemble différents services qu’ils proposent aux habitants et aux entreprises environnantes.

Le cadre des CJS se prête à l’expérimentation et aux apprentissages. La CJS déve-loppe des compétences, ouvre des perspectives pour les jeunes et tisse des liens inédits sur les territoires. À travers le modèle coopéra-tif, les jeunes appréhendent la démocratie dans l’entreprise et prennent conscience de la possibilité pour eux d’agir sur leur environnement.

Une CJS, c’est… un projet en

sommaire

P 4 Les CJS, un projet singulier

P 5 Une coopérative gérée et pilotée par les jeunes

P 10 impact #1 Les CJS favorisent la réussite des jeunes

P 12 impact #2 Les CJS éveillent le pouvoir d’agir

P 14 impact #3 Les CJS changent les regards

P 16 impact #4 Les CJS insufflent de l’intelligence collective

P 18 impact #5 Les CJS produisent des richesses

P 19 impact #6 Les CJS démystifient la création d’entreprise

P 20 Les coulisses des CJS

ÉditoTous acTeurs !

Parce que nous voulons permettre aux jeunes de prendre conscience qu’ils peuvent être acteurs ! Acteurs de leurs apprentissages. Acteurs dans l’entreprise. Acteurs sur leur territoire et dans leur environnement. Nous avons adapté en France le modèle CJS qui a fait ses preuves au Québec depuis plus de 30 ans.

Avec le projet CJS, nous donnons une place à la jeunesse sur nos territoires et dans le monde économique. Nous partageons les valeurs de l’ESS et du monde coopératif. Nous montrons que l’on peut entreprendre autrement et donner du sens à son parcours professionnel !

Depuis 5 ans, ce projet expérimenté en Bretagne se diffuse à travers l’hexagone. Déjà près de 900 jeunes ont participé à la création de l’une de ces coopératives éphémères. Pour 2017, une cinquantaine sont en préparation et 600 jeunes pour-ront vivre l’aventure CJS.

Une communauté se créé avec tous les acteurs du projet : Coopératives d’activité et d’emploi, structures jeunesse, collectivités locales, entreprises, partenaires, mais aussi animateurs et coopérants. Lieu d’échanges d’expériences et de points de vue, creuset d’innovations, de coopérations : elle permet d’enrichir le modèle CJS.

Avec ce rapport d’activité nous voulons vous faire partager l’enthousiasme de toutes celles et de tous ceux qui accompagnent et mettent en œuvre ce projet porteur d’avenir et de sens. Nous comptons sur vous pour le faire connaître.

Le défi est grand : permettre à toute une classe d’âge de découvrir et, mieux encore, de participer à une CJS. Nous le réussirons avec les pouvoirs publics, les collectivités territoriales, les mécènes et tous les acteurs de terrain.

Nelly Lechaplain, Déléguée Générale CJS France


Un ConCept venU dU QUébeC

Les Coopératives Jeunesse de Services (CJS) s’ap-puient sur un modèle québécois. Elles permettent à des jeunes de 16 à 18 ans de créer une véritable entreprise coopérative sur leur territoire pendant les vacances d’été et de se répartir les bénéfices générés. Ce projet d’éducation à l’entrepreneuriat coopératif, à l’initiative d’acteurs du territoire est encadré par 2 animateurs, formés à une démarche de pédagogie active, développée au Canada et adaptée au contexte français.

QUi eSSaime rapidement en FranCe

Outre-Atlantique, les CJS existent depuis près de 30 ans. En visite au Forum International de l’Écono-mie Sociale et Solidaire (ESS) en 2011 à Montréal, un groupe d’acteurs bretons découvre avec enthou-siasme ce modèle et décide de le transposer en France. L’expérimentation démarre en 2013 en bretagne, à l’initiative des Coopératives d’activité et d’emploi du réseau Coopérer pour Entreprendre, des Pôles de Développement de l’ESS et de la Cress Bretagne en partenariat avec le Réseau de la coopération du tra-vail du Québec. Forte de ses réussites, elle s’étend rapidement sur le territoire Français.

en mobiLiSant poUr L’avenir de La JeUneSSe

Dans chaque territoire où une CJS est implantée, le projet fédère tout un réseau d’acteurs : structures liées à l’emploi et à la jeunesse, collectivités et entre-prises s’attachent à créer des conditions de réussite et à soutenir les coopérants. Ces rapprochements fondent de nouvelles passerelles entre économie et jeunesse.

LES CJS, UN PRoJEt SiNGULiER

LeS CJS en 2016 en FranCe

2013 2014 2015 2016 2017

7 régions

dont 22 dans des territoires identifiés “ politique de la ville ”

421

jeunes coopérantsen moyenne

13

par cjS

en moyenne

20 par cjS

3 cjSbretaGne

8 cjSGrand oUeSt

21 cjS6 réGionS

32 cjS7 réGionS

aU proGramme :

Une CinQUantaine

de CJS !

Ces jeunes ont assuré

621

contrats

32 cjS

Plus de

140 000 € Ht de chiffre d’affairesont été générés par ces entreprises

en moyenne

4 400 € Ht par cjS

Les coopérants se sont versé

225 €

de rémunération nette en moyenne pour l’équivalent

d’un mi-temps travaillé


ServiCeS de proximité : de nombreUx poSSibLeS

Les jeunes décident ensemble des services qu’ils proposent en concertation avec la Coopérative d’activité et d’emploi (CAE), porteuse juridique de l’activité et garante de la réglementation et de la sécurité des jeunes. Toutes les activités conformes au droit du travail des mineurs et couvertes par l’assurance peuvent être exercées. Les heures réalisées chez les clients sont facturées et génèrent l’essentiel du chiffre d’affaires. Les jeunes peuvent également organiser des activités de leur propre initiative (vente de gâteaux, d’objets confectionnés) ou participer bénévo-lement à des événements du territoire (festivals, fêtes de quartier). Les moments conviviaux organisés à l’initiative des jeunes (repas partagés, sorties, visites...) font partie de la vie de la CJS et nourrissent la dynamique du groupe.

UNE CooPÉRAtiVE GÉRÉE Et PiLotÉE PAR LES JEUNES

entrepriSe épHémère qui n’exiSte que le tempS d’un été, la cjS Se conSacre à deS tempS de formation, d’animation, de gouvernance, de geStion d’activité et de preStationS.

contrats et activités d’autofinancement

vie coopérative conseil d’administration, réunions des comités

formation gestion quotidienne présence au local, permanence téléphonique, prospection, relances

parmi LeS ServiCeS propoSéS en 2016

aU Sein d’Une CJS, Ce Sont LeS JeUneS QUi déCident !

une personne, une voixLes décisions sont adoptées selon le principe “ une personne, une voix ”, au sein d’un conseil d’adminis-tration (CA) composé de l’ensemble des coopérants. Les jeunes choisissent un ou une présidente dont la mission consiste à réunir et à animer le CA qui se tient chaque semaine.

Des foncTions réparTies en comiTésLes coopérants se répartissent en 3 comités autour des principales fonctions de l’entreprise : marketing, finances et ressources humaines. Ils gèrent leur stra-tégie commerciale, leurs outils de communication, leurs devis et factures, le planning et l’organisation de l’activité, le suivi de la comptabilité et des outils de gestion.

Pour moi la coopération c’est

être tous égaux, il n’y a pas de

hiérarchie et c’est également se

respecter les uns les autres. »

Thomas, Coopérant à la CJS de

Mirecourt-Contrexéville (88)

«

La coopérative est répartie en

3 comités, chacun s’occupe

d’une partie du travail. Je

remplis des papiers, cherche

le client, trouve des solutions

pour que l’entreprise

fonctionne bien, et bien sûr

rigoler et discuter avec les

autres. J’ai appris à connaître

plein de gens différents. »

Axelle, 16 ans, coopérante à la CJS

de La Guerche de Bretagne (35)

«

répartition moyenne deS heUreS eFFeCtUéeS danS ChaQUe CJS en 2016 :


de La FaCtUration à La rémUnération

Le montant global des rémunérations chargées s’est élevé en 2016 à 87 500 €, soit une rémunération nette moyenne de 225 € par coopérant pour les 2 mois. Les jeunes établissent ensemble les règles de réparti-tion du résultat de leur activité, ce qui donne lieu à des débats animés : du salaire égalitaire à la répartition en fonction de l’implication, des temps de présence… tout est possible !

L’objectif premier de la CJS est éducatif. L’appro-priation du projet par les jeunes et sa mise en place nécessitent du temps. Le potentiel de chiffre d’affaires et de rémunération restent de ce fait limités. Cela peut générer une certaine frustration mais les jeunes soulignent leur satisfaction sur les autres apports du projet, notamment l’expérience professionnelle et collective.

QUi Sont CeS JeUneS CoopérantS ?

Je trouve que c’est une expérience

très enrichissante car on apprend

beaucoup sur soi-même.

On se rend compte des difficultés

auxquelles font face les chefs

d’entreprises et aussi les salariés. »

Coopérante à la CJS de

Saint-Sébastien-sur-Loire (44)

«

étudiants

lycéens en filière professionnelle

jeunes déscolarisés et demandeurs d’emploi

apprentiscollégiens

lycéens en filière générale ou technique

19 anset +

18 ans 16

ans

17 ans

une moyenne d’âge de

17 ans

ils sont issus de diverses filières

quand seuls

30 % des créateurs d’entreprise en france sont des femmes *

les cjS comptent

53% de filles !

* source : INSEE 2014

| 11

l’expérience deS cjS permet aux coopérantS d’amorcer une projection danS leur vie profeSSionnelle, de cultiver deS compétenceS, deS potentielS et un réSeau. ilS expérimentent d’autreS approcHeS pédagogiqueS et retrouvent le goût d’apprendre.

Une première expérienCe proFeSSionneLLe à vaLoriSer

des coopérants rejoignent l’aventure dans le but d’ac-

quérir une première expérience professionnelle, d’après l’étude réalisée en 2015 par Marie-Laure Point, intitulée “ Les CJS : un tremplin pour le développement de la vie personnelle et professionnelle des jeunes ”. Savoir-faire et savoir-être acquis au cours de l’été seront mobilisables par la suite.

deS LienS aveC LeS réSeaUx LoCaUx

Les coopérants travaillent en relation régulière avec des professionnels de la jeunesse, de l’emploi et des chefs d’entreprises de leur territoire. Ces rencontres sont des appuis qu’ils pourront solliciter lors de futures démarches de recherche de stage ou d’emploi.

deS FormationS direCtement miSeS en pratiQUe

Chaque coopérant bénéficie de 20h de formation en moyenne. À ces temps formels, s’ajoutent l’expérimen-tation et l’apprentissage par les pairs, fondements de la pédagogie coopérative. Par cette approche péda-gogique, les jeunes sont pleinement acteurs de leurs apprentissages, du développement de leur activité et de leurs résultats économiques.

aUtant d’atoUtS poUr aFFiner Son orientation proFeSSionneLLe

En expérimentant des métiers et des fonctions sur le terrain, les jeunes réalisent des choix professionnels en connaissance de cause.

et éviter L’impaSSe dU déCroChaGe SCoLaire

des jeunes qui intègrent les CJS sont déscolarisés. Cette expérience,

par son approche pédagogique spécifique, peut redonner goût à l’apprentissage et favoriser la re-prise d’une formation à la rentrée.

Travailler en équipe

s’affirmer

piloTer une enTreprise

deS apprentiSSaGeS mULtipLeS

De nombreuses compétences sont mises en œuvre au sein des CJS, en plus de celles directement liées à la réalisation des services proposés

LES CJS fAVoRiSENt LA RÉUSSitE dES JEUNES

près de

70% 7%

# 1impact

La pédaGoGie Coopérative

La pédagogie coopérative repose sur une philosophie de l’instruction qui place l’élève en tant qu’acteur de ses apprentissages, ca-pable de participer à l’élabo-ration de ses compétences en coopération avec l’en-seignant et ses pairs. L’ac-quisition des connaissances résulte alors d’une “ colla-boration du maître et des élèves, et des élèves entre eux, au sein d’équipes de travail ”.

Jacques Carbonnel, Jacques George, La Pédagogie coopérative, Cahiers pédagogiques n° 347

En fonction de leurs choix de services, les jeunes identifient parfois des besoins de compétences supplémentaires : sécurité, utilisation de maté-riels spécifiques, prospection téléphonique,... Ils peuvent alors solliciter des acteurs locaux sur ces sujets afin d’échanger, de se former et de préparer leurs interventions.

Avant, je n’osais pas

répondre au téléphone ».

Coline, coopérante à la

CJS de Trélazé (49)

«

J’ai appris à gérer une équipe, gérer

des emplois du temps. Ce sont des

tâches beaucoup plus administratives

que ce que j’ai l’habitude de faire. J’ai

compris que j’avais d’autres capacités

que de me servir de mes mains. »

Kimmy, coopérante à la CJS de Bégard (22)

«

Cette mission fut très importante pour moi

et ce de plusieurs manières : elle m’a permis

d’affiner mes techniques d’animation,

d’éprouver mes capacités de réflexion et

d’adaptation ainsi que mon self-control. Les

différents savoirs acquis durant mes études

qui me paraissaient alors trop théoriques ont

finalement, à ma grande joie, été utiles dans

des situations concrètes : la connaissance

du fonctionnement des coopératives, la

pédagogie coopérative, les notions de

comptabilité, le droit, l’enjeu et le calcul des

cotisations sociales... »

Guillaume, animateur à la CJS de Vénissieux (69)

«

La coopérative n’est pas un job d’été classique. C’est un vrai projet d’éducation populaire, un apprentissage par l’action. » Sonia, parrain jeunesse de la CJS de Mons-en-Baroeul (59)

«

10 | | 11cJS Bilan D’acTiviTé 2016

L’expérience est également formatrice pour les animateurs qui sont souvent de jeunes diplômés pour qui la CJS représente une expérience enrichis-sante et valorisable. La plupart d’entre eux, demandeurs d’emploi avant l’été, trouvent facilement un emploi à l’issue de leur expérience CJS.


Ce que j’ai aimé c’est l’indépendance et l’autonomie qu’on peut avoir à seulement 17 ans. » Julie, coopérante à la CJS de Saint-Fons (69)

J’ai appris à faire des comptes

rendus de réunions et à

m’organiser, je pense que

cela m’aidera. J’aimerais bien

m’investir dans une association.»

Benoit, Coopérant à la

CJS de Bégard (22)

l’expérimentation d’un fonctionnement démocratique à l’écHelle d’une entrepriSe épHémère développe l’engagement citoyen, l’eSprit d’initiative et l’envie d’entreprendre. leS conditionS Sont réunieS pour que leS coopérantS prennent conScience de leurS potentielS et de leur pouvoir d’agir au-delà du projet de cjS.

LES CJS ÉVEiLLENt LE PoUVoiR d’AGiR

# 2impact

«Ça fait du bien

de s’exprimer »

Matys, coopérant

à la CJS de

Nantes (44)

«

«

LeS CoopérantS deviennent aCteUrS d’Un proJet

En donnant une place aux jeunes dans la vie éco-nomique locale, les CJS favorisent une prise de conscience de leur capacité d’agir pour changer leur environnement. Ils sont incités à devenir acteurs de leur parcours professionnel mais aussi person-nel, en tant que citoyens. Après cette expérience, les jeunes restent souvent engagés auprès des structures du territoire qui ont participé au projet (MJC, Centres sociaux, Maisons de quartiers) au sein de leur lycée (maison des lycéens, junior associations) ou créent leur propre association.

La démoCratie, ConCrètement

En appréhendant le fonctionnement démocratique d’une entreprise, les jeunes font l’expérience de travailler ensemble et de prendre des décisions collectivement. Ils apprennent aussi à exprimer leur opinion et à écouter celle des autres. Ils apprennent à décider collectivement selon le principe une per-sonne, une voix. Dans les CJS, garçons et filles confrontent leurs représentations de l’égalité et notamment des questions de genre. Les rôles et places de chacun évoluent au cours de l’été, illustrant une réflexion sur l’égalité femmes-hommes. Ces enjeux citoyens sont des thématiques récurrentes d’échanges et de débats au sein des groupes.

La déCoUverte d’Un environnement proFeSSionneL SoUvent méConnU : L’eSS et L’entrepreneUriat CoopératiF

Les coopérants connaissent souvent la forme associa-tive, parfois quelques coopératives mais sans vision d’ensemble de l’économie sociale et solidaire (ESS) et de ses valeurs. dans la CJS les valeurs de l’eSS prennent sens : une économie qui place les femmes et les hommes au centre, la liberté d’adhésion, l’égalité des voix et une lucrativité limitée au service du projet. Les CJS ouvrent les jeunes à cette autre forme d’en-treprendre en les plaçant en posture d’acteurs de leur activité professionnelle. Ils y découvrent la notion de double qualité : à la fois associés du projet collectif et salariés bénéficiaires de l’activité économique.

« Au final, les acquis citoyens sont parti-culièrement perceptibles en termes de

socialisation et de processus collectif. Les jeunes ont globalement fait ressortir la difficulté, mais aussi l’intérêt et le confort du travail coopératif. Ils ont aussi développé des dispositions intrinsèques telles que la confiance en soi, l’ouverture d’esprit, favorisant l’implication dans la vie sociale. »

Geoffrey Volat, Amandine Plaindoux, Les Coopératives Jeunesse de Services, vers une conscience citoyenne pour les jeunes coopérants. Article publié lors des XVIIe rencontres du RIUESS.

Le regard des chercheurs


eSpaceS décloiSonnéS, leS cjS favoriSent le vivre enSemble et la mixité Sociale. elleS contribuent à faire évoluer le regard deS HabitantS Sur la jeuneSSe, à tiSSer deS lienS intergénérationnelS tandiS que la mobiliSation autour d’un projet poSe leS jalonS d’une coopération durable entre ceS jeuneS et leS acteurS du territoire inveStiS au Sein du comité local.

LES CJS CHANGENt LES REGARdS

# 3impact

Une oUvertUre à La diverSité

Les CJS réunissent des jeunes des quartiers, issus de filières générales et professionnelles, garçons et filles, d’origines et de cultures différentes. Au sein de la CJS, ils apprennent à se connaître, à travailler ensemble et à se respecter.

appréhender aUtrement LeUr territoire

En milieu rural ou citadin, les CJS permettent aux jeunes d’identifier les richesses et les ressources de leur territoire. En prenant une part active dans la vie locale, ils redécouvrent leur environnement quotidien sous un angle nouveau.

deS reLationS de pairS à pairS

Les jeunes découvrent les adultes dans d’autres rôles que ceux de parents ou d’éducateurs. Les adultes interviennent comme partenaires au service des jeunes et du projet et non comme experts ou ensei-gnants. Auprès des clients, les jeunes se positionnent en tant qu’offreurs de services : le client attend d’eux la réalisation d’une mission mais il n’existe aucun lien de subordination. Ces relations valorisent les jeunes dans leur capacité à interagir avec des adultes et changent la perception des jeunes sur le monde du travail. Ils comprennent les questions ou les difficultés auxquelles peuvent être confrontés les entrepreneurs ou leurs parents dans leurs entreprises.

deS adULteS impreSSionnéS par Le potentieL deS CoopérantS

Les adultes découvrent des jeunes motivés, en-gagés, responsables et mobilisés autour de leur projet. Les CJS suscitent cette rencontre intergéné-rationnelle dans laquelle chacun effectue un pas vers l’autre : chefs d’entreprises, habitants du quartier,... Une partie des services proposés par les coopérants à destination des habitants s’adresse aux seniors, construisant des ponts entre ces générations. En pa-rallèle, face aux jeunes en action, les professionnels du secteur jeunesse découvrent leur public sous d’autres jours.

Le regard de mes parents a

changé, je me sens valorisé

auprès d’eux grâce à la CJS. »

François-Xavier, CJS de


«

et LeS reGardS deS parentS SUr LeUrS adoS ?

Certains y trouvent une occasion d’aborder en famille la question du tra-vail et de l’entreprise. Les parents prennent aussi conscience de la capa-cité d’initiative et de prise de responsabilités et du besoin d’autonomie de leurs enfants.

J’ai bien aimé l’inauguration parce qu’on est passé devant les partenaires importants de la CJS et on a compris leur rôle. On a appris à définir le nôtre devant eux. » Margaux, coopérante à la CJS de La Guerche-de-Bretagne (35)

«

À travers les CJS, on a découvert des

jeunes qui s’étaient découverts eux-

mêmes, nous les avons vus s’épanouir

dans ces démarches d’entrepreneuriat,

quels que soient leur profils, ils ont des

potentialités incroyables. Ça nous bouscule

en tant que chefs d’entreprises ! Notre

volonté est d’aider les jeunes à mettre

le pied à l’étrier, de les identifier, pour

qu’ils puissent trouver d’autres lieux

d’expression. La CJS est un lieu idéal »

Jean-Yves Carillet, Directeur général de la Caisse

régionale du Crédit Agricole des Côtes d’Armor

«

J’ai apprécié les rencontres. J’habite dans une commune assez éloignée de Bégard (Squiffiec), c’était bien de côtoyer des jeunes de Bégard. » Gwenvaël, coopérant à la CJS de Bégard (22)

«

J’ai beaucoup appris sur le travail d’équipe, le marketing, mais aussi sur moi-même ! J’ai appris que nos différences, de culture font nos désaccords, mais que ça peut se dépasser, et j’ai appris à faire confiance à des gens que je ne connaissais pas. » Emma, coopérante à la CJS Niortaise (79)

«


iSSueS d’une démarcHe tranSverSale, leS cjS conStituent un terreau particulièrement propice à l’innovation. en reliant le monde économique - pluS particulièrement celui de l’eSS - avec leS acteurS de la jeuneSSe et de l’éducation populaire, leS cjS génèrent deS coopérationS inattendueS à l’écHelle deS territoireS.

LES CJS iNSUffLENt dE L’iNtELLiGENCE CoLLECtiVE

# 4impact

«

Un FonCtionnement en réSeaU QUi enCoUraGe La Coopération

L’expérimentation est menée avec des partenaires reconnus et implantés localement tels que les Coo-pératives d’activité et d’emploi (CAE), les pôles de développement de l’ESS, les mouvements jeunesse, les Chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (Cress), les collectivités territoriales, des entreprises locales,... Pour les jeunes, les animateurs et les membres du comité local, les CJS offrent une occasion singulière d’expérimenter et d’apprendre la coopération. Au sein du projet commun, les mo-tivations personnelles se rencontrent et s’articulent autour de l’intérêt collectif.

La tranSverSaLité aU ServiCe d’Une tranSFormation SoCiaLe

En croisant des univers qui s’entremêlent rarement, notamment l’entrepreneuriat et la jeunesse, le monde économique et l’éducation populaire, les CJS forgent de nouvelles relations qui aboutissent à des partena-riats innovants au service du développement local. De ces rencontres émergent de nouveaux projets comme les Coopératives Jeunes Majeurs, pour favo-riser l’insertion professionnelle des jeunes chercheurs d’emploi ou les Coopératives de territoire, pour mettre en œuvre des projets collectifs et dynamiser la créa-tion d’activités économiques dans les quartiers.

La CJS nous a permis de

travailler en coopération,

ce que nous ne faisons

pas habituellement. »

Claire, coopérante à la CJS de


«

La CJS a permis de favoriser les relations

entre la mission jeunesse de la ville de

St Herblain et les acteurs économiques

du territoire, de développer les liens

entre les jeunes du territoire et les

entreprises. Les animateurs en charge

des questions de jeunesse ont changé

de regard sur le monde de l’entreprise

et de postures dans leurs relations

aux entreprises du territoire. »

Olivier Josse, Chargé de mission

Jeunesse, Ville de Saint-Herblain

«

Grâce aux CJS, nous avons été repérés comme apporteurs d’innovation dans les actions auprès des jeunes. Cela nous a permis de développer de nouveaux partenariats qui ont conduit à de nouveaux projets, comme les mini-coop avec le service emploi de la ville d’Orvault ou la collaboration avec l’association “ Fête le mur ” à Nantes. Nous travaillons aussi avec les apprentis d’Auteuil sur le projet LAB. L’approche pédagogique des CJS a également contribué à faire évoluer nos modes d’intervention dans l’accompagnement des porteurs de projet et à développer une nouvelle offre de formations, formations avec d’autres entrepreneurs de la CAE. » Simon Careil, Chargé d’accompagnement, CAE Ouvre-Boîtes 44

«Un proJet de territoire mobiLiSateUr :

partenaires dans les comités locaux

Initiées et appuyées par un comité local constitué d’en-treprises, de structures et de citoyens, les CJS fédèrent les énergies autour d’un projet d’économie sociale et solidaire (ESS) tout en initiant des rapprochements entre des acteurs d’un même territoire qui n’avaient pas l’habitude d’interagir.

plus de

300

Dans un article publié dans la revue RECMA, Sandrine Rospabé, Emmanuelle Maunaye et Hélène Le Breton interrogent les rapports

que peuvent entretenir acteurs éducatifs et acteurs économiques de l’ESS dans leur participation commune au projet CJS : « il apparaît que ce travail en partenariat leur permet de déconstruire leurs préjugés et d’inventer de nouvelles manière de travailler ensemble. »

“ Les coopératives jeunesse de services importées du Québec : pour un rapprochement des acteurs “ économiques ” et “ éducatifs ” de l’ESS ? ” RECMA – Revue internationale de l’économie sociale – Avril 2017- n°344

Le regard des chercheurs


Si ce n’eSt paS leur ambition première, leS cjS toucHent auSSi leur territoire par la contribution qu’elleS apportent à une économie de proximité. l’activité deS coopérantS génère directement du cHiffre d’affaireS, deS cotiSationS SocialeS, de la tva et deS SalaireS. pluS indirectement, elle favoriSe le développement économique par le réSeau qu’elle établit localement : deS rencontreS SuSceptibleS de Se tranSformer en projetS.

LES CJS PRodUiSENt dES RiCHESSES LES CJS dÉMYStifiENt LA CRÉAtioN d’ENtREPRiSE

# 5 # 6impact impact

Une aCtivité pLébiSCitée par LeS aCteUrS LoCaUx

Les services commercialisés par les CJS sont souvent des travaux ponctuels pour lesquels entreprises ou particuliers n’auraient pas nécessairement fait appel à un prestataire mais souhaitent donner un coup de pouce aux jeunes. Pour certaines collectivités ou asso-ciations, il s’agit également d’impliquer les coopérants dans des projets de territoire pour lesquels faire appel à la CJS a du sens.

Un proJet CréateUr d’empLoi

L’embauche des animateurs a créé en 2016 l’équi-valent de 16 postes à temps plein, emplois certes éphémères mais tremplin pour les animateurs : de-mandeurs d’emploi avant la CJS, ils sont aujourd’hui pour la plupart salariés.

La portée éConomiQUe deS CJS en ChiFFreS

Gagner son

propre argent,

c’est une question

d’indépendance »

Assa, coopérante à la

CJS Saint-Herblain (44)

«

en créant une coopérative épHémère, leS coopérantS prennent conScience que l’entrepreneuriat n’eSt paS HorS de portée.

Cet effet s’inscrit dans une tendance plus large puisque depuis quelques années de plus en plus de jeunes se tournent vers la création d’entreprise en France, rattrapant le retard pris par rapport aux autres pays européens.

L’objectif des CJS n’est pas de faire de ces jeunes des créateurs d’entreprises. Néanmoins, elles les sensibilisent à la création d’activité et démystifient l’entrepreneuriat. Certains coopérants en retiennent la complexité. Pour d’autres, elles suscitent des vocations et fournissent les premiers apprentissages du “ métier ” d’entrepreneur.

pour tous, l’expérience des CJS apporte une ou-verture sur cette démarche tout en éveillant l’envie de mener des projets. Les CJS développent l’esprit d’entreprendre et préparent les jeunes aux mutations du travail qui sont en cours et qui les amèneront peut être à devoir créer leur emploi.

Selon une étude réalisée en 2013 pour le MoovJee, l’APCE, le Salon des Entrepreneurs et le CIC, les jeunes ont une image plutôt positive de l’entrepreneuriat. Néanmoins, rares sont ceux qui osent se lancer dans l’aventure de la création d’entreprise par appréhension des difficultés engendrées : 97% estiment encore que créer son entreprise est difficile.

140 000 € Ht de ca

4 400 € Ht par cjS

25 000 € de tva reversée

85 000 € de rémunérations nettes versées

57 000 € de cotisations sociales versées

225 € de rémunération nette par jeune en moyenne


Des cJs

DaNS LES

cOULiSSESleS coopérativeS jeuneSSe de ServiceS aSpirent à une tranSformation Sociale par le développement du pouvoir d’agir deS jeuneS et l’apprentiSSage de la coopération. par l’expérience du modèle coopératif, la cjS viSe l’émancipation tout en renforçant leS lienS au territoire, la mixité Sociale et l’intergénérationnel.

pour mettre en œuvre cette ambition, le projet S’articule entre deS collectifS d’acteurS locaux trèS impliquéS qui le portent Sur leurS territoireS reSpectifS et une coordination nationale qui vient l’outiller et le renforcer.

Notre engagement en faveur de la jeunesse nous permet de diffuser les valeurs de l’ESS, de donner aux jeunes la capacité d’entreprendre autrement, d’appréhender le monde du travail avec des valeurs démocratiques, d’égalité et de partage. En tant que structure d’éducation populaire, nous élargissons nos actions citoyennes vers de nouvelles formes de citoyenneté, plus actives et toujours en accord avec nos valeurs. » Frédéric Barycz, Fédération Pas-de-Calais La Ligue de l’enseignement

«

dES PRoJEtS ANCRÉS AU LoCAL

Une orGaniSation éminemment partenariaLe

Autour des coopérants, tout un écosystème se mobi-lise pour la réussite du projet :

le comiTé local : clé De voûTe De la cJs

Chaque CJS est portée par un comité local, composé d’acteurs de l’ESS, de la jeunesse, de l’éducation po-pulaire, de collectivités locales, de maisons de quar-tiers, de centres sociaux, d’établissements scolaires, d’entreprises et de citoyens. Ce collectif met en place les conditions nécessaires à l’implantation de la CJS et apporte, sous différentes formes, son soutien aux animateurs et aux coopérants.

Combien ça CoÛte ?

À l’échelle locale

Le budget d’une CJS représente 25 à 30 000 €. Ce montant inclut les contributions volontaires, qui correspondent à la mise à disposition de personnel, de locaux et de matériels. L’essentiel de ce budget est consacré à la rémunération des animateurs et à l’indemnisation des acteurs investis dans le projet (animateurs des comités locaux et parrains) et aux frais de gestion supportés par la CAE. Cumulés sur les 32 CJS, les postes des animateurs représentent l’équivalent de 16 postes à temps plein.

un proJeT souTenu financièremenT par De nomBreux parTenaires

L’essentiel des ressources provient de partenaires publics : collectivités locales, État, fonds européens et CAF. Des démarches sont effectuées pour mettre en place des partenariats privés avec des entreprises ou des fondations. En 2016, comme en 2015, les formations étaient financées par le FEJ dans le cadre de La France s’engage et par le Fonds Social Européen.

En 2016, les CJS ont mobilisé plus de

300 .......acteurs

32 ................territoires120 ....... partenaires

financiers

l’héBergemenT JuriDique par une cae

Chaque CJS est rattachée à une Coopérative d’Activité et d’Emploi (CAE) qui porte juridiquement et financièrement l’activité (statut et protection sociale des jeunes, assurance, facturation, rémuné-ration) ainsi que la responsabilité civile et pénale, la responsabilité d’employeur des coopérants et l’enca-drement des animateurs.

2 parrains référenTs Des animaTeurs, en souTien À chaque cJs

Au sein du comité local, 2 acteurs accompagnent spé-cifiquement les animateurs : l’un sur les questions de vie collective et d’animation (parrain jeunesse), l’autre sur la dimension entrepreneuriale et réglementaire (parrain économique). En général, l’un de ses repré-sentants est la CAE.

2 animaTeurs pour accompagner les Jeunes au quoTiDien

Formés à la pédagogie coopérative, 2 animateurs interviennent en appui des coopérants pour leur per-mettre de créer et de développer leur activité. Ils les forment, les accompagnent, veillent au respect de la réglementation et des règles de sécurité. Ils déploient le projet pédagogique et font en sorte que les coopé-rants s’approprient progressivement leur coopérative.

Le recrutement des coopérants est effectué au mois de juin par les animateurs. En amont, le co-mité local communique sur le territoire auprès des profession-nels, des jeunes et des parents afin faire connaître le projet.

Cela a été très intense pour eux et pour nous, parfois submergeant et fatiguant mais l’énergie collective nous a toujours donné la force d’avancer. Voir de quoi ils étaient capable au fil des jours et leur motivation débordante m’a donné beaucoup de force, d’énergie et de joie. » Claire, animatrice à la CJS de Vénissieux (69)

«

Le CoeUr CJS : L’ambition dU proJet

« Favoriser chez les adolescents une prise de concience de leurs capacités et de leur responsabilité collective afin qu’ils transforment leur milieu selon leurs besoins et leurs aspirations. »

frais de personnelanimateurs 55 %

pilotage du projet et accompagnementanimateur du comité local et parrains 20 %

frais de gestion administrative porteur juridique et financements 10 %

frais généraux communication, local… 5 %

formationdes animateurs, des comités locaux... 5 %

frais de déplacements et hébergement formations, réunions, bilans... 5 %

BuDgeT D’une cJs

25 À 35 K€


UN ÉCHELoN NAtioNAL EN APPUi AUx ACtEURS LoCAUx

la faBrique enTrepreneuriale

Les CJS initiées en Ontario dans les années 80 ont été importées au Québec en 1988 par le RÉSEAU de la coopération du travail. la Fabrique entrepreneuriale, créée en 2015 pour développer des projets d’expéri-mentation à l’entrepreneuriat collectif jeunesse, a pris la suite du RÉSEAU et porte aujourd’hui le développe-ment du projet CJS. Elle accompagne chaque année plus de 150 projets de CJS au Québec. La Fabrique entrepreneuriale est dépositaire du concept CJS.

QUi Sont-iLS ?

une coorDinaTion assurée par coopérer pour enTreprenDre

Les CJS sont gérées par des acteurs locaux mais c’est le réseau Coopérer pour Entreprendre qui est garant de l’intégrité du projet CJS en France. En partenariat avec la Fabrique Entrepreneuriale au Québec, il en assure depuis 2014 le déploiement. Son rôle consiste notamment à informer, former et outiller les différents acteurs, à construire la gouvernance nationale, à évaluer et consolider le modèle et à faciliter l’accès aux financements.

une équipe DéDiée qui s’agranDiT

Au sein de Coopérer pour Entreprendre, 2 personnes travaillent exclusivement sur le projet des CJS :

Déléguée générale CJS, en charge du développement stratégique, des partenariats, de l’évaluation et de la structuration

Chargée de mission modèle économique et ingénierie financière jusqu’en février 2017

Chargée de développement et animation réseau Animatrice CJS en 2016, Emma prend en charge l’information et l’accompagnement des CJS, l’appui aux relais régionaux de développement et l’animation de la communauté.

Des compétences mutualisées viennent aussi renforcer l’action de cette équipe :

PDG de Coopérer pour Entreprendre

Ingénierie pédagogique

Communication et logistique

Appui administratif

Coopérer pour Entreprendre regroupe près des 3/4 des Coopératives d’activité et d’emploi en France.

L’entrepreneuriat coopératif est inscrit dans les gènes du réseau et son apprentissage est l’une de ses va-leurs fondatrices. Apprentissage de l’entrepreneuriat, apprentissage de la coopération. Il était donc naturel pour Coopérer pour Entreprendre de jouer un rôle moteur dans le développement des CJS en France.

Dans plus d’une dizaine de CAE nos équipes se mobilisent pour essaimer auprès des jeunes l’esprit d’initiative et l’envie d’entreprendre, pour leur propo-ser de comprendre et de vivre l’entreprise autrement.

Associés aux structures jeunesse, d’éducation po-pulaires, économiques et aux collectivités locales nous ambitionnons d’accompagner de futurs acteurs économiques éclairés et des citoyens engagés. Par notre implication dans les CJS, nous affirmons notre confiance en l’avenir et l’attachement à nos territoires.

Dominique Babilotte, Président Directeur Général de Coopérer pour Entreprendre

un appui en proximiTé : les relais régionaux De DéveloppemenT

Mis en place en 2016 sur 3 territoires (Bretagne, Au-vergne-Rhône-Alpes et Hauts de France), les Relais régionaux de développement (RRD) ont pour mission d’assurer à cet échelon l’information et l’appui des co-mités locaux. Ces missions sont portées par des acteurs régionaux représentatifs de l’entrepreneuriat ESS, ayant contribué au développement des CJS sur leur territoire. Ils sont garants du projet et font le lien entre Coopérer Pour Entreprendre et les comités locaux.

Et depuis mars 2017

| 25 24 | cJS Bilan D’acTiviTé 2016

LeUrS miSSionS

Diffuser eT informer

L’équipe de coordination de la CJS, appuyée par les Relais régionaux de développement, communique auprès des acteurs susceptibles de mettre en place une CJS sur leur territoire ou de prendre part à un comité local. Elle produit les outils de communication à destination des porteurs de projets et les rencontre lors des salons, colloques ou réunions d’information organisées à leur demande.

former TouTes les parTies prenanTes

La pédagogie des CJS est basée sur l’expérimenta-tion, le partage de connaissances et d’expériences, le développement de communautés d’apprentissage où chacun s’enrichit des autres, de pairs à pairs. Tous les acteurs de la CJS sont formés : membres du comité local, parrains, animateurs et coopérants.

évaluer eT meTTre en valeur

Coopérer pour Entreprendre capitalise les bilans des CJS locales. Des réunions sont organisées en région et les informations collectées auprès de chaque CJS font l’objet d’un premier niveau d’évaluation du projet, sur les aspects quantitatifs comme qualitatifs, à partir des témoignages des coopérants et des acteurs impliqués. Ces retours permettent d’évaluer les impacts, de les valoriser et d’enrichir le projet de nouveaux outils et de nouvelles pratiques.

animer la communauTé cJs

De multiples acteurs adhèrent à la démarche et sou-tiennent le projet CJS. L’équipe nationale a pour défi de donner corps à cette communauté, de la faire vivre pour favoriser les échanges, mettre en lien les acteurs et diffuser les informations.

LeS enJeUx bUdGétaireS deS CJSconsoliDer eT pérenniser

Des questions autour du statut des coopérants, du cadre d’application des réglementations et des responsabilités endossées restent à affiner pour sécuriser les CJS et lever tous les freins à leur essor. Outre cette consolidation juridique, c’est autour du modèle économique et de l’accès aux finance-ments que nous avons ciblé nos efforts en 2016. L’embauche d’une chargée de mission sur cette thématique, a permis d’explorer les financements possibles et d’identifier les leviers d’accès aux finan-cements privés. Ce travail a été partagé sous la forme d’un guide des financements à destination des comi-tés locaux pour les accompagner dans la recherche des ressources nécessaires. La diversité des contextes territoriaux permettant difficilement un appui plus pointu aux comités locaux, cette mission ne sera pas reconduite sous cette forme en 2017.

80 porteurs de projets cjS informés

43 candidatures reçues pour la mise en place de cjS

33 jours de formation

16 formateurs

90 acteurs de comités locaux formés

66 animateurs formés

1 guide pédagogique québécois de 300 pages

équipesalariée50 %

prestations 2 %

frais réunions formation11 %

relais régionaux 10 %

communication 4 %

formation 10 %

déplacements5 %

frais généraux 8 %

Les CJS ont été lauréates du dispositif “ La France s’engage ” en 2015 pour une durée de 3 ans. Ce label récompense les projets les plus innovants au service de la société. Education, culture, solida-rité, écologie, santé, citoyenneté. Initié par François Hollande et porté par le Ministre Patrick Kanner, le label La France s’engage donne accès à un soutien financier, à des partenaires, à des acteurs publics, à un accompagnement pour recruter, élargir le réseau et gagner en visibilité.

Dans le cadre du programme Changement d’échelle des projets d’innovation sociale, porté par l’AVISE, le Fonds Social européen (FSe) soutient Coopérer pour entreprendre pour l’appui aux comités locaux, notamment en co-finançant les relais régionaux de développement et les formations.

Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) conseille et appuie le Gouvernement dans la conception et la mise en œuvre des politiques de lutte contre les inégalités territoriales et le développement des capacités des territoires. Il met en œuvre la poli-tique de la ville. Le CGet soutient Coopérer pour entreprendre pour le développement des CJS et des Coopératives éphémères pour sensibiliser et contribuer au développement économique dans les quartiers prioritaires.

aU niveaU nationaL : Un bUdGet poUr ChanGer d’éCheLLe

Un budget de 247 000 € pour 2016, dont 70% financent les ressources humaines : l’équipe salariée, équivalant à 2 temps pleins, et des prestataires, notamment pour un appui direct aux CJS en matière de formation, d’outils et de communication.

un forT souTien Des parTenaires puBlics

En 2016, 92 % des financements sont apportés par des partenaires publics. Les principaux soutiens sont l’État avec le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse, mis en œuvre par le Ministère chargé de la jeunesse, dans le cadre de l’appel à projet “ La France s’engage ”, le Commissariat général à l’égalité des territoires et le Fonds social européen dans le cadre du programme opérationnel national “ Emploi et Inclusion ” 2014-2020.

BuDgeT 2016 cJs naTional

247 K€

premièreS renContreS nationaLeS :

un événemenT pour meTTre en lien les acTeurs

Proposée le 20 décembre 2016 à Paris, les rencontres nationales ont permis de rassembler une centaine de participants : membres de comités locaux, partenaires, animateurs, forma-teurs et coopérants. Environ 40 jeunes ont fait le déplacement pour partager leurs expériences estivales. Ce temps a permis de dresser un bilan de la saison 2016, de formaliser les impacts des CJS pour chacun et d’échanger sur des enjeux de développement du projet.


La diverSiFiCation deS SoUrCeS de FinanCement à toUteS LeS éCheLLeS dU proJet

Les Comités locaux ont pu bénéficier de financement pour l’expérimentation et le lancement des CJS sur leurs territoires. Le renouvellement de ces finance-ments et les besoins pour de nouveaux territoires nous amènent à chercher de nouveaux partenariats pour pérenniser et développer les CJS. Il en est de même à l’échelle nationale pour la diffusion, la valori-sation, la formation et l’appui aux acteurs locaux. De nouvelles démarches sont à l’oeuvre et notamment en se tournant vers des entreprises et partenaires privés.

Dans le département des Côtes d’Armor, un fonds de dotation a été créé à l’initiative d’en-

treprises, du pôle de développement de l’ESS et de la CAE Avant-Premières pour financer des

projets d’éducation à l’entrepreneuriat coopéra-tif parmi lesquels figurent les CJS.

Une approChe partenariaLe JUSQUe danS La GoUvernanCe

La multiplicité des partenaires est une force du projet CJS. Une gouvernance représentative de cette diversité est en cours de construction à l’échelle na-tionale : un comité de pilotage, constitué des grands réseaux de la jeunesse, de l’entrepreneuriat ESS, de l’éducation à l’ESS et de la coopération s’est réuni dans ce sens en juin 2016. Un groupe de travail a collecté les attentes des acteurs et réfléchi à leurs besoins afin de permettre à chacun de trouver une place dans le projet.

deS réFLexionS initiéS aUx renContreS nationaLeS à poUrSUivre

évaLUation de L’impaCt SoCiaL : Un enJeU maJeUr !

En mesurant plus finement leurs impacts, tant sur les jeunes que sur les acteurs des comités locaux, sur les animateurs et sur le territoire, les CJS pourront convaincre de leur utilité sociale : l’essentiel du retour sur investissement relève d’enjeux sociaux et sociétaux d’insertion professionnelle des jeunes, de cohésion sociale, d’innovation et de citoyenneté.

déCLiner Le proJet aveC d’aUtreS pUbLiCS

Au-delà des CJS, Coopérer pour Entreprendre ac-compagne les territoires qui souhaitent expérimenter de nouvelles formes de Coopératives éphémères d’éducation à l’entrepreneuriat avec d’autres pu-blics. Deux coopératives, l’une dans le Morbihan, l’autre dans le Pas de Calais, ont réuni des jeunes plus âgés (16-25 ans), pour une période un peu plus longue, avec un objectif d’insertion sociale et professionnelle. Une dizaine d’expérimentations se lancent et verront le jour en 2017 en Bretagne, Ile-de-France, Hauts-de-France. Certaines seront intergénérationnelles, d’autres thématiques. Grâce à ces projets, Coopérer pour Entreprendre et ses partenaires adaptent et font évoluer le modèle CJS pour aboutir aux concepts de demain, essaimables à travers l’hexagone.

Et dEMAiN ?Les acteurs qui vivent les CJS et voient les jeunes évoluer au cours de l’été en sont convaincus : ce projet est une formidable expérience pour les jeunes coopérants. Le défi est ambitieux pour permettre à un maximum de jeunes de la vivre, tant dans les quartiers de la po-litique de la ville que dans les territoires plus ruraux, pour permettre à tous les acteurs qui le souhaitent de se saisir du projet et de le mettre en place, pour continuer à innover, développer l’esprit d’initiative, l’entrepreneuriat coopératif et le pouvoir d’agir. Les enjeux pour les années qui viennent sont de taille pour poursuivre le déploiement des CJS et d’autres formes de coopératives éphé-mères d’éducation à l’entrepreneuriat et assurer la pérennité du projet.

Par nos actions, nous encourageons la logique de

l’apprentissage pour aider les jeunes à déterminer leur

parcours , nous pratiquons également le mécénat de

compétences avec une implication très forte de nos

équipes en interne qui se rendent disponibles pour

les CJS (échanges et accueil des jeunes, parrainage,

missions, coup de main…).Sur notre petit territoire,

la confiance est assez spontanée entre les acteurs,

cela n’a pas été trop dur de convaincre lors de la

mise en place du fonds de dotation pour soutenir

les CJS du département : 7 entreprises privées

de domaines très variés ont accepté de nous

rejoindre, le sujet du modèle économique n’a

pas encore trouvé une solution idéale pour

permettre un très grand développement mais la

CJS favorise l’interconnaissance des acteurs qui

peut favoriser la construction d’un fonds de ce

type ensuite ! Ce fonds permet aussi d’assurer

une meilleure équité territoriale pour pallier les

différences de soutien des collectivités. »

Jean-Yves Carillet, Directeur général de la Caisse

régionale du Crédit Agricole des Côtes d’Armor

«

Publication juin 2017 – Rédaction : L’Arbre à Com’ – Graphisme : Labographie – Impression : Média Graphic - Photos : Alex Giraud et Delphine Lethu - © Coopérer pour Entreprendre

contactNelly Lechaplain

[email protected] Dorenlor

[email protected]

07 69 27 81 45

www.cjs-france.coop

cjs.france // CJS_France

coopérer pour entreprendre37, rue Bouret75019 Pariswww.cooperer.coop

tremplin pour les jeunes - coopérer pour entreprendrele montant global des rémunérations...

Documents