traitement endovasculaire électif des anévrysmes de l’aorte abdominale : facteurs prédictifs...

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Recherche clinique Traitement endovasculaire electif des an evrysmes de l’aorte abdominale : Facteurs pr edictifs ind ependants de mortalit e pr ecoce et tardive Chiara Lomazzi, 1 Giovanni Mariscalco, 2 Gabriele Piffaretti, 1 Alessandro Bacuzzi, 3 Matteo Tozzi, 1 Gianpaolo Carrafiello, 4 Patrizio Castelli, 1 Varese, Italie Introduction : L’objectif de cette etude etait de revoir notre exp erience concernant les patients recevant un traitement endovasculaire electif pour an evrysme de l’aorte abdominale afin de d etecter les facteurs pr edictifs de mortalit e pr ecoce et tardive. M ethodes : De Novembre 2000 a Juin 2008, 235 patients cons ecutifs (218 hommes ; ^ age moyen : 71,9 ± 8,0 ans, range : 48-95 ans) avaient un traitement endovasculaire pour an e- vrysme de l’aorte abdominale. Les comorbidit es etaient class ees suivant le syst eme de score etabli par la Society for Vascular Surgery et le risque pr eop eratoire etait evalu e suivant la clas- sification de l’American Society of Anesthesiologists (ASA). Un examen physique et une tomo- densitom etrie spiral ee etaient planifi es 1, 4 et 12 mois apr es la proc edure, puis tous les ans par la suite. Un echo-doppler et des radiographies etaient egalement r ealis ees. R esultats : Le succ es technique primaire etait de 97% (228 cas sur 235). La mortalit e hospita- li ere globale etait de 2,1% (n ¼ 5), plus sp ecifiquement de 1,2% et 2,8% chez les patients ayant un score ASA 2 et 3, respectivement, et de 7,7% chez les patients ayant un score ASA 4. L’analyse multivari ee retrouvait que l’insuffisance r enale chronique (OR : 12,12, IC 95% : 1,83- 80,17, p ¼ 0,010) et l’utilisation d’endoproth eses a fixation suprar enale (OR : 9,61, IC 95% : 1,01-91,57, p ¼ 0,049) etaient les seuls facteurs pr edictifs ind ependants de mortalit e pr ecoce. Le suivi etait complet chez 230 patients qui quittaient l’h^ opital, avec un suivi moyen de 26,3 ± 22,7 mois (maximum : 92 mois). L’analyse selon KaplaneMeier r ev elait un taux de survie inf erieur chez les patients les plus ^ ag es ( p < 0,001) ainsi que chez les ayant les an evrysmes les plus volumineux ( p < 0,001). Un taux de survie inf erieur etait egalement retrouv e chez les femmes et les patients ayant les scores ASA les plus elev es ( p ¼ 0,007, et p ¼ 0,003, res- pectivement). En analyse multivari ee de Cox, le score ASA, l’ ^ age, le diam etre de l’an evrysme, et le sexe f eminin affectaient ind ependamment la survie a long terme. Conclusion : Sur la base de notre exp erience, nous concluions que la d efaillance r enale chro- nique et la configuration de l’endoproth ese utilis ee etaient des facteurs pr edictifs ind ependants de mortalit e pr ecoce. Egalement, les patients les plus ^ ag es, les femmes, les patients ayant les an evrysmes les plus volumineux et les scores ASA les plus elev es correspondaient aux moins bons taux de survie. DOI of original article: 10.1016/j.avsg.2010.08.001. 1 Division de Chirurgie Vasculaire, D epartement de Sciences Chi- rurgicales, H^ opital Universitaire Varese, Universit e d’Insubria, Varese, Italie. 2 Division de Chirurgie Cardiaque, D epartement de Sciences Chi- rurgicales, H^ opital Universitaire Varese, Universit e d’Insubria, Varese, Italie. 3 Division d’Anesth esie et de Soins Palliatifs, D epartement d’Anesth esie, H^ opital Universitaire Varese, Varese, Italie. 4 Division de Radiologie Interventionnelle, D epartement de Radio- logie, H^ opital Universitaire Varese, Universit e d’Insubria, Varese, Italie. Correspondance : Gabriele Piffaretti, MD, PhD, Division of Vascular Surgery, Department of Surgical Sciences, Varese University Hospital, University of Insubria, Via Guicciardini 9, 21100 Varese, Italie, E-mail: [email protected] Ann Vasc Surg 2011; 25: 299-305 DOI: 10.1016/j.acvfr.2012.03.011 Ó Annals of Vascular Surgery Inc. Edit e par ELSEVIER MASSON SAS 323

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Recherche clinique

DOI of or1Division d

rurgicales, HopItalie.

2Division drurgicales, HopItalie.

3Divisiond’Anesth�esie, H

Traitement endovasculaire �electif desan�evrysmes de l’aorte abdominale : Facteurspr�edictifs ind�ependants de mortalit�e pr�ecoceet tardive

Chiara Lomazzi,1 Giovanni Mariscalco,2 Gabriele Piffaretti,1 Alessandro Bacuzzi,3

Matteo Tozzi,1 Gianpaolo Carrafiello,4 Patrizio Castelli,1 Varese, Italie

Introduction : L’objectif de cette �etude �etait de revoir notre exp�erience concernant les patientsrecevant un traitement endovasculaire �electif pour an�evrysme de l’aorte abdominale afin ded�etecter les facteurs pr�edictifs de mortalit�e pr�ecoce et tardive.M�ethodes : De Novembre 2000 �a Juin 2008, 235 patients cons�ecutifs (218 hommes ; agemoyen : 71,9 ± 8,0 ans, range : 48-95 ans) avaient un traitement endovasculaire pour an�e-vrysme de l’aorte abdominale. Les comorbidit�es �etaient class�ees suivant le syst�eme de score�etabli par la Society for Vascular Surgery et le risque pr�eop�eratoire �etait �evalu�e suivant la clas-sification de l’American Society of Anesthesiologists (ASA). Un examen physique et une tomo-densitom�etrie spiral�ee �etaient planifi�es 1, 4 et 12 mois apr�es la proc�edure, puis tous les ans parla suite. Un �echo-doppler et des radiographies �etaient �egalement r�ealis�ees.R�esultats : Le succ�es technique primaire �etait de 97% (228 cas sur 235). La mortalit�e hospita-li�ere globale �etait de 2,1% (n ¼ 5), plus sp�ecifiquement de 1,2% et 2,8% chez les patients ayantun score ASA 2 et 3, respectivement, et de 7,7% chez les patients ayant un score ASA 4.L’analyse multivari�ee retrouvait que l’insuffisance r�enale chronique (OR : 12,12, IC 95% : 1,83-80,17, p ¼ 0,010) et l’utilisation d’endoproth�eses �a fixation suprar�enale (OR : 9,61, IC 95% :1,01-91,57, p ¼ 0,049) �etaient les seuls facteurs pr�edictifs ind�ependants de mortalit�e pr�ecoce.Le suivi �etait complet chez 230 patients qui quittaient l’hopital, avec un suivi moyen de 26,3 ±

22,7 mois (maximum : 92 mois). L’analyse selon KaplaneMeier r�ev�elait un taux de survieinf�erieur chez les patients les plus ag�es ( p < 0,001) ainsi que chez les ayant les an�evrysmes lesplus volumineux ( p < 0,001). Un taux de survie inf�erieur �etait �egalement retrouv�e chez lesfemmes et les patients ayant les scores ASA les plus �elev�es ( p ¼ 0,007, et p ¼ 0,003, res-pectivement). En analyse multivari�ee de Cox, le score ASA, l’age, le diam�etre de l’an�evrysme, etle sexe f�eminin affectaient ind�ependamment la survie �a long terme.Conclusion : Sur la base de notre exp�erience, nous concluions que la d�efaillance r�enale chro-nique et la configuration de l’endoproth�ese utilis�ee �etaient des facteurs pr�edictifs ind�ependantsde mortalit�e pr�ecoce. Egalement, les patients les plus ag�es, les femmes, les patients ayant lesan�evrysmes les plus volumineux et les scores ASA les plus �elev�es correspondaient aux moinsbons taux de survie.

iginal article: 10.1016/j.avsg.2010.08.001.

e Chirurgie Vasculaire, D�epartement de Sciences Chi-ital Universitaire Varese, Universit�e d’Insubria, Varese,

e Chirurgie Cardiaque, D�epartement de Sciences Chi-ital Universitaire Varese, Universit�e d’Insubria, Varese,

d’Anesth�esie et de Soins Palliatifs, D�epartementopital Universitaire Varese, Varese, Italie.

4Division de Radiologie Interventionnelle, D�epartement de Radio-logie, Hopital Universitaire Varese, Universit�e d’Insubria, Varese, Italie.

Correspondance : Gabriele Piffaretti, MD, PhD, Division of VascularSurgery, Department of Surgical Sciences, Varese University Hospital,University of Insubria, Via Guicciardini 9, 21100 Varese, Italie, E-mail:[email protected]

Ann Vasc Surg 2011; 25: 299-305DOI: 10.1016/j.acvfr.2012.03.011� Annals of Vascular Surgery Inc.�Edit�e par ELSEVIER MASSON SAS

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324 Lomazzi et al. Annales de chirurgie vasculaire

INTRODUCTION class�es par une �equipe de chirurgiens vasculaires et

Le traitement endovasculaire pour an�evrysme

(EVAR) �emerge comme une alternative valide �a la

chirurgie ouverte chez les patients �a haut risque.1

Cependant, les r�esultats pr�ecoces et tardifs en terme

de mortalit�e concernant les b�en�efices d’EVAR dans

cette population particuli�ere de patients sont incer-

tains lorsque ceux-ci sont compar�es �a l’histoire

naturelle des an�evrysmes de l’aorte abdominale

(AAA) non trait�es.2,3 De plus, le role de la chirurgie

prophylactique pour AAA reste peu claire puisque

les patients �a hauts risques meurent souvent de

complications li�ees �a leurs comorbidit�es.4

Le but de cette �etude �etait de revoir notre exp�e-rience personnelle concernant les patients recevant

un traitement �electif par EVAR afin de d�etecter lesfacteurs pr�edictifs de mortalit�e pr�ecoce et tardive.

MAT�ERIELS ET M�ETHODES

Population

De Novembre 2000 �a Juin 2008, 235 patients

cons�ecutifs (218 hommes ; age moyen : 71,9 ± 8,0

ans, range : 48-95 ans) avaient un traitement �electifpar EVAR. Sur la meme p�eriode, 165 cas �etaientop�er�es par voie conventionnelle transp�eriton�eale ;

44 patients n’�etaient pas op�er�es pour diverses rai-

sons (anatomie d�efavorable, n ¼ 19 ; comorbidit�esextremes, n ¼ 18 ; mauvais pronostic, n ¼ 5 ; refus

du patient, n ¼ 2). Toutes les donn�ees cliniques etproc�edurales �etaient collect�ees prospectivement et

enregistr�ees dans une base de donn�ees informatis�eequi demeurait remplie sur la p�eriode �etudi�ee. La

saisie des donn�ees �etait r�ealis�ee par les cliniciens et

anesth�esistes qui �etaient impliqu�es dans les soins

aux patients. De plus, les caract�eristiques d�emo-

graphiques, les d�etails cliniques, et les variables p�eri-op�eratoires �etaient compl�et�es par la revue des

dossiers, des notes op�eratoires, et des rapports

diagnostiques. Le protocole de l’�etude �etait en

accord avec le Comit�e Institutionnel Local et rece-

vait son approbation. Tous les patients signaient un

consentement �eclair�e.

Prise en charge des patients

Le bilan pr�eop�eratoire consistait en une tomod-

ensitom�etrie spiral�ee inject�ee, avec traitement en

maximum intensity projection et reconstructions tridi-

men-sionnelles. Le choix d’EVAR �etait bas�e sur unecombinaison de caract�eristiques cliniques et anato-miques ainsi que sur les pr�ef�erences exprim�ees parles patients apr�es exposition des b�en�efices et des

risques. Tous les cas �etaient discut�es, mesur�es, et

de radiologues interventionnels. Un anesth�esisteind�ependant �evaluait les comorbidit�es des patientset attribuait un score de risque pr�eop�eratoire selon la

classification de l’American Society of Anes-

thesiologists (ASA).5 Le traitement endovasculaire�etait r�ealis�e dans une salle d’intervention �equip�ee,par la meme �equipe de chirurgiens vasculaires et de

radiologues interventionnels. La d�ecision d’utiliser

une anesth�esie g�en�erale, �epidurale/spinale, ou

locale �etait laiss�ee au choix de l’anesth�esiste en

accord avec le chirurgien op�erateur et le patient.

L’imagerie perop�eratoire �etait r�ealis�ee au moyen

d’un arceau portable de fluoroscopie type C-arm

(Isocentric� Siemens, Munich, Allemagne) avec

imagerie digitale et trac�e art�eriel. Un examen phy-

sique avec tomodensitom�etrie spiral�ee �etait pr�evu �a1, 4, et 12 mois postop�eratoires, puis tous les ans.

Une �echographie de contraste et des radiographies�etaient r�ealis�ees dans les cas s�electionn�es.

D�efinitions

Les comorbidit�es �etaient d�efinies selon la Society

for Vascular Surgery.6 Le succ�es technique pri-

maire �etait d�efini par l’introduction r�eussie et le

d�eploiement de l’endoproth�ese (EP) sans conver-

sion chirurgicale, d�ec�es, endofuite de type I ou III,

ou thrombose de jambage. Les crit�eres primaires de

jugement concernant EVAR �etaient la mortalit�ehospitali�ere et tardive. Les crit�eres secondaires�etaient la morbidit�e majeure, les complications li�ees�a la proc�edure au cours de la p�eriode p�eri-op�eratoireet du suivi, les hospitalisations, les endofuites, et les

conversions chirurgicales ouvertes.

Statistiques

Les variables extraites de la base de donn�ees �etaienttabul�ees sous Microsoft Excel� (Microsoft Corp,

Redmond, Washington, E-U), et une analyse sta-

tistique �etait r�ealis�ee avec SPSS, version 16.0 pour

Windows� (SPSS Inc, Chicago, Illinois, E-U). Les

variables continues �etaient test�ees pour leur dis-

tribution normale avec le test de KolmogoroveSmirnov et compar�ees entre les groupes avec le test tde Student non appareill�e pour les valeurs dis-

tribu�ees normalement ; alternativement, le testU de

ManneWhitney �etait utilis�e. Pour les variables

binaires, les diff�erences entre les groupes �etaientexamin�ees avec le test du c2 ou le test exact de

Fisher, selon les cas. Un mod�ele de r�egressionlogistique par �etapes �etait d�evelopp�e afin d’identifier

les facteurs pr�edictifs de mortalit�e hospitali�ere. Lemod�ele �etait construit en utilisant toutes les varia-

bles tabul�ees. La force de l’association des variables

Vol. 25, No. 3, 2011 EVAR: Pr�edicteurs de la mortalit�e pr�ecoce et tardive 325

avec la mortalit�e hospitali�ere �etait estim�ee en cal-

culant l’odds ratio (OR) et l’intervalle de confiance

(IC) �a 95%. Les estimations selon KaplaneMeier et

le test du log-rank �etaient r�ealis�es pour comparer les

taux de mortalit�e. Les hazard-ratios �etaient g�en�er�essuivant une analyse par r�egression de Cox. Tous les

facteurs pr�edictifs en analyse univari�ee avec un p <0,15 �etaient inclus dans l’analyse multivari�ee. Uneanalyse par �etape �etait utilis�ee et confirm�ee en uti-

lisant des m�ethodes aller et retour. Les interactionspossibles entre les variables �etaient consid�er�ees dansles mod�eles. Pour mesurer les diff�erences de survie,

un mod�ele proportionnel de Cox final �etait adopt�epour construire des courbes ajust�ees de survie. Une

valeur de p < 0,05 �etait consid�er�ee statistiquement

significative. Les r�esultats sont exprim�es sous la

forme de moyennes ± DS pour les variables conti-

nues et sous la forme de fr�equences pour les varia-bles cat�egorielles.

R�ESULTATS

Donn�ees g�en�erales

Les comorbidit�es incluaient une broncho-

pneumopathie chronique obstructive chez 125

(53,2%) patients, une cardiopathie isch�emique chez

113 (48%) patients, et une insuffisance r�enalechronique (IRC) chez 26 (11%) patients. Un score

ASA 4 �etait not�e chez 26 (11%) patients.

Donn�ees op�eratoires

Nous utilisions une anesth�esie g�en�erale chez 184

(78,3%) patients, �epidurale/spinale chez 46

(19,6%) patients, et locale chez 5 (2,1%) patients.

Les EPs suivantes �etaient utilis�ees : Excluder�

(W.L. Gore and Associates, Flagstaff, Arizona, E-U)

dans 156 cas, Zenith� (Cook Europe, Bjaeverskov,

Danemark) dans 46 cas, Talent� (Medtronic, Min-

neapolis, Minnesota, E-U) dans 27 cas, Lifepath�

(Edwards Lifesciences, Irvine, Californie, E-U) dans

trois cas, Endologix� dans deux cas (Endologix,

Irvine, Californie, E-U), et Fortron� (Cordis John-

son & Johnson, Warren, New Jersey, E-U) dans un

cas. Il y avait 215 endoproth�eses bifurqu�ees (91,5%)

et 20 endoproth�eses aorto-uni-iliaques combin�ees �aune occlusion de l’iliaque controlat�erale et �a un

pontage f�emoro-f�emoral crois�e.

R�esultats pr�ecoces

Le taux de succ�es technique primaire �etait de 97%

(228 cas sur 235) ; les proc�edures additionnelles

n�ecessaires au succ�es technique maximal incluaient

des extensions aortiques (n ¼ 4) ou iliaques (n ¼ 1),

un remodelage au ballon (n ¼ 1), et une conversion

aorto-uni-iliaque avec pontage crois�e (n ¼ 1).

Aucune conversion pr�ecoce par laparotomie n’�etaitn�ecessaire. Des complications cardiovasculaires

majeures survenaient dans neuf (3,8%) cas, dont

des infarctus myocardiques (n ¼ 3) trait�esm�edicalement, des fibrillations auriculaires (n ¼ 3),

des œd�emes pulmonaires (n ¼ 2), et un accident

isch�emique transitoire (n ¼ 1). Une insuffisance

r�enale aigue survenait chez deux (0,8%) patients et

n�ecessitait une h�emodialyse (transitoire, n ¼ 1 ;

d�efinitive, n ¼ 1) ; trois cas d’insuffisance r�enaletransitoires d’am�elioration spontan�ee �etaientobserv�es ; donc, le taux de complications r�enales�etait de 2,1% (5/235) au total. Des r�einterventionspr�ecoces (<30 jours) �etaient n�ecessaires chez neuf

(3,8%) patients apr�es survenue d’une h�emorragie

au scarpa (n¼ 6) ou d’une isch�emie aigue (n¼ 3). La

mortalit�e hospitali�ere totale �etait de 2,1% (n ¼ 5),

plus sp�ecifiquement de 1,2% et 2,8% chez les

patients ayant un score ASA 2 et 3, respectivement,

et de 7,7% chez les patients ayant un score ASA 4.

En analyse univari�ee, les patients ayant une IRC

avaient un taux de mortalit�e hospitali�ere plus �elev�e(10,0% vs. 1,0% ; p ¼ 0,016) et de plus longues

hospitalisations (7,5 ± 5,1 jours vs. 5,6 ± 3,5 jours ;

p ¼ 0,016) en comparaison aux patients ayant une

fonction r�enale normale. Les EPs avec fixation

suprar�enale �etaient �egalement associ�ees �a un taux

plus �elev�e de mortalit�e hospitali�ere en comparaison

aux EPs �a fixation sous-r�enale (5,3% vs. 0,6% ; p ¼0,037). L’age, le score ASA, et le diam�etre de

l’an�evrysme n’�etaient pas associ�es �a la mortalit�ehospitali�ere. L’analyse multivari�ee confirmait que

l’IRC (OR : 12,12, IC 95% : 1,83-80,17, p¼ 0,010) et

les EPs �a fixation suprar�enale (OR : 9,61, IC 95% :

1,01-91,57, p ¼ 0,049) �etaient les deux seuls

facteurs pr�edictifs ind�ependants de mortalit�ehospitali�ere.

R�esultats �a long terme

Le suivi �etait complet chez 230 patients qui quit-

taient l’hopital, et le suivi moyen �etait de 26,3 ±

22,7 (maximum : 92)mois. Le taux d’endofuite �etaitde 28,4% : 17 �etaient de type I (7,3%), 35 de type II

(15%), 6 de type III (2,6%), et 12,1% (8/66 cas)�etaient mixtes. Lors du suivi, 31 (13,2%) patients

n�ecessitaient une r�eintervention pour diff�erentesraisons, comme une endofuite (n ¼ 19), une

thrombose de jambage iliaque (n ¼ 8) conduisant �aune isch�emie aigue, une migration (n ¼ 2), et une

infection (n ¼ 2). Trois d�ec�es li�es �a EVAR �etaientnot�es pour thrombose aortique aigue (n ¼ 2) et une

rupture d’une endofuite de type III dans la veine

Fig. 1. Courbes de survie actuarielle de KaplaneMeier

des patients ayant des endofuites d�etect�ees au cours du

suivi.Fig. 2. Courbes de survie actuarielle de KaplaneMeier

des patients recevant un traitement endovasculaire

�electif pour an�evrysme de l’aorte abdominale (EVAR)

pour diff�erents diam�etres d’an�evrysmes.

326 Lomazzi et al. Annales de chirurgie vasculaire

cave inf�erieure. IL est �a noter que les r�einterventionset, en particulier, les endofuites n’�etaient pas asso-ci�ees �a une augmentation du taux de mortalit�e(Fig. 1). L’analyse selon KaplaneMeier r�ev�elait uner�eduction du taux de survie chez les patients les plus

ag�es ( p< 0,001) et les patients ayant les an�evrysmes

les plus volumineux ( p< 0,001) (Fig. 2). Un taux de

survie inf�erieur �etait �egalement retrouv�e chez les

patientes de sexe f�eminin ainsi que chez les patients

ayant les scores ASA les plus �elev�es ( p¼ 0,007 et p¼0,003, respectivement). En particulier, les patients

ayant un score ASA 4 avaient des taux de survie �a1, 3, et 5 ans de 80%, 56%, et 37%, respectivement,

qui �etaient compar�es aux 94%, 92%, et 92% des

patients ayant un score ASA 1 ( p ¼ 0,003,

Tableau I). Les patientes de sexe f�eminin avaient des

taux de survie �a 1, 3, et 5 ans de 88%, 59%, et 39%,

respectivement, alors que les patients de sexe mas-

culin avaient des taux de survie �a 1, 3, et 5 ans

de 90%, 80%, et 72%, respectivement ( p ¼ 0,007).

En analyse multivari�ee de Cox, le score ASA, l’age,

le diam�etre de l’an�evrysme, et le sexe f�eminin

affectaient de mani�ere ind�ependante la survie �along terme. Ces facteurs pr�edictifs ind�ependantsde mortalit�e tardive sont pr�esent�es dans le

Tableau II. L’analyse ne r�ev�elait aucune diff�erenceen termes de survie en fonction de la date op�eratoire(c.�a.d, l’ann�ee �a laquelle la proc�edure �etait con-

duite) ni d’interaction possible entre les variables

(age � score ASA, age � sexe, et sexe � score ASA).

Les Figures 3 et 4 pr�esentent l’effet temporel du

score ASA et du sexe sur les taux de survie

postop�eratoire.

DISCUSSION

EVAR devrait intuitivement offrir des b�en�efices entermes cliniques et de survie postop�eratoire chez

les patients �a haut risque pour la chirurgie conv-

entionnelle.1 Cependant, les r�esultats des �etudescliniques et �epid�emiologiques ont soulev�es des

questions sur l’utilit�e d’EVAR chez les patients

affect�es par des comorbidit�es lourdes ; et des

pr�eoccupations persistent sur la d�efinition du

patient �a haut risque.2,3,7-10 Les r�esultats principauxde l’�etude actuelle nous permettent d’identifier

les facteurs pr�edictifs ind�ependants de mortalit�epr�ecoce et tardive ainsi que desmarqueurs pratiques

potentiels permettant d’identifier les patients �a hautrisque pour EVAR. Dans notre exp�erience, les fac-teurs pr�edictifs de mortalit�e pr�ecoce �etaient l’IRC et

les EPs �a fixation supra-r�enale ; l’age, le score ASA,

le sexe, et le diam�etre de l’an�evrysme affectaient de

mani�ere ind�ependante le taux de mortalit�e �a long

terme.

Dans une pr�ec�edente exp�erience clinique,

Verzini et al.4 utilisaient le score ASAdvariable

d�etermin�ee de mani�ere objective par un examina-

teur ind�ependant (anesth�esiste)dpour identifier les

patients �a haut risque ; l’auteur observait un taux de

mortalit�e hospitali�ere de 7,8% en cas de score ASA

4, ce qui �etait 15 fois plus �elev�e que le taux de

mortalit�e des patients �a faible risque de leur centre.

Plus r�ecemment, Alsac et al.1 rapportaient un taux

de mortalit�e p�eri-op�eratoire de 7,7% avec EVAR

Tableau I. Facteurs pr�edictifs de mortalit�e

Variables c2Valeurde p HR

IC 95%

Inf�erieur Sup�erieur

Age (ann�ees) 9,06 0,003 1,07 1,02 1,11

Score ASA 1 13,31 0,004

Score ASA 2 5,15 0,023 3,53 1,19 10,48

Score ASA 3 4,86 0,027 3,63 1,15 11,42

Score ASA 4 12,84 <0,001 8,57 2,65 27,78

Diam�etre (mm) 7,42 0,006 1,03 1,01 1,05

Sexe (f�eminin) 5,26 0,022 2,82 1,16 6,85

HR, hazard ratio ; IC, intervalle de confiance.

Vol. 25, No. 3, 2011 EVAR: Pr�edicteurs de la mortalit�e pr�ecoce et tardive 327

chez les patients ASA 3 �a 4, contrebalanc�e par

l’absence de mortalit�e p�eri-op�eratoire les patients

trait�es en chirurgie ouverte ; les auteurs concluaient

que ces r�esultats provenaient plus probablement

de la mani�ere biais�ee dont les patients �etaients�electionn�es, les patients les plus ag�es et les plus

fragiles ayant �et�e trait�es par EVAR. Nos r�esultatsconcordent avec ces donn�ees. En fait, le taux de

mortalit�e hospitali�ere de 7,7% d�ecrit dans cette�etude chez les patients ayant un score ASA 4 �etait sixfois plus �elev�e que celui des patients ayant un score

ASA 1 ou 2 et trois fois plus �elev�e que celui des

patients ayant un score ASA 3. De plus, dans notre

analyse �a long terme, le score ASA �etait un facteur

ind�ependant demortalit�e ; en fait, le taux de survie �a3 ans des patients ayant un score ASA 4 �etait de

56%, inf�erieur aux 62% rapport�es par Verzini et al.4

Il �etait �egalement clairement diff�erent de celui

publi�e par Chuter et al.,11 qui rapportaient un taux

de survie �a 30mois de 75% dans une population qui

avait �et�e d�efinie comme �a haut risque mais sans

quantification rigoureuse du risque. En comparai-

son �a notre s�erie (11%) ils rapportaient une plus

grande proportion (31%) de patients �a haut risque,

ce qui pourrait expliquer ce meilleur pronostic.9

L’age est une donn�ee fondamentale dans toute

intervention chirurgicale. Dans leur pr�ec�edent rap-port monocentrique, Sicard et al.10 rapportaient

qu’EVAR pouvait etre consid�er�e comme une alter-

native sure au traitement chirurgical ouvert chez

l’octog�enairedle taux de complications globales�etait r�eduit de �70% dans le groupe EVAR en

comparaison au groupe chirurgical ouvert avec des

taux similaires demortalit�e, et inf�erieur (mais pas de

mani�ere significative) dans le sous-groupe de

patients �80 ans trait�es par EVAR en comparaison

au groupe chirurgical ouvert. Une analyse extensive

conduite par Lange et al.,12 en utilisant la base de

donn�ees EUROSTAR, soutenait l’id�ee qu’EVAR

pouvait etre consid�er�e lors du traitement des

patients ag�es. Cependant, leurs r�esultats prouvaientque les patients les plus ag�es devraient etre

consid�er�es comme ayant un risque op�eratoire �elev�e.En fait, les taux de mortalit�e �a 30 jours et intra-

hospitaliers des octog�enaires �etaient deux fois plus�elev�es que ceux du groupe le plus jeune. Egalement,

ils pr�esentaient d’avantage de complications li�es auxsyst�emes implant�es et de complications

syst�emiques. Egalement, la mortalit�e li�ee �a l’an�e-vrysme ainsi que la mortalit�e tardive de toutes

causes �etait de 7% versus 3% et de 10% versus 7%,

respectivement, lorsqu’ils �etaient compar�es au

groupe le plus jeune. Notre exp�erience est en accord

avec ces r�esultats, et d�emontre que la survie ainsi

que l’esp�erance de vie des octog�enaires �etait moin-

dre (moyenne, 37 mois vs. 73 mois). Comme la

population vit de plus en plus longtemps, des fac-

teurs comme l’esp�erance de vie, les risques de la

proc�edure, et la qualit�e de vie postop�eratoireimposent une s�election soigneuse des patients.

Dans notre �etude, les autres facteurs pr�edictifsind�ependants de mortalit�e tardive �etaient le diam�e-tre de l’AAA natif et le sexe f�eminin. D’autres

auteurs rapportaient pr�ec�edemment que les patients

pr�esentant les an�evrysmes les plus larges avaient

une moins bonne survie tardive, sugg�erant ainsi

que la taille de l’an�evrysme pourrait etre un facteur

d�eterminant du crit�ere de jugement ultime.13,14

Dans leur travail, Zarins et al.15 montraient que les

patients ayant de larges an�evrysmes (�6 cm) �etaientplus ag�es, plus susceptibles de n�ecessiter une pro-

c�edure secondaire sur une p�eriode de suivi de 5 ans,

et la comparaison des courbes de KaplaneMeier

montrait qu’ils avaient une esp�erance de vie signi-

ficativement plus faible en comparaison aux

patients ayant des AAA plus petits. Egalement, dans

notre exp�erience, les patients pr�esentant les an�e-vrysmes les plus volumineux avaient le moins bon

taux de survie.

Les r�esultats portant sur les diff�erences en fonc-

tion du sexe concernant la survie sont plus intri-

gants. Les donn�ees publi�ees pr�ec�edemment sont

riches en informations sur les diff�erences d’anato-

mie aorto-iliaque ; cependant, seuls quelques rap-

ports �etaient sp�ecifiquement d�edi�es aux r�esultatscliniques.15-18 Sampaio et al.19 concluaient que les

femmes pouvaient pr�esenter des r�esultats techni-

ques et cliniques similaires apr�es EVAR malgr�e leur

age plus �elev�e et leur anatomie moins favorable.

Dans leur �etude, Ouriel et al.20 soulignaient que la

mortalit�e p�eri-op�eratoire n’�etait pas significative-

ment plus �elev�ee chez les femmes et que les taux de

survie �a 2 ans �etaient similaires dans les deux sexes.

Au contraire de nombreuses �etudes portant sur le

traitement chirurgical ouvert et endovasculaire des

AAA, nous observions un pronostic significative-

ment moins bon chez les femmes par rapport aux

Tableau II. Facteurs pr�edictifs ind�ependants de mortalit�e tardive

Patients

Mois de suivi (taux de survie, %)*

1 mois 12 mois 24 mois 36 mois 60 mois

Score ASA 1 98,8 ± 1,2 94,3 ± 3,2 91,8 ± 4,0 91,8 ± 4,0 91,8 ± 4,0

Score ASA 2 98,7 ± 1,3 91,6 ± 3,3 90,0 ± 3,6 85,0 ± 4,4 61,9 ± 8,6

Score ASA 3 98,0 ± 1,9 91,9 ± 3,9 86,3 ± 5,3 75,7 ± 7,5 67,3 ± 10,3

Score ASA 4 95,8 ± 4,1 79,9 ± 9,1 55,9 ± 13,2 55,9 ± 13,2 37,3 ± 17,6

*Test du Log-rank, p < 0,001.

Fig. 3. Courbes de survie actuarielle de KaplaneMeier

des patients recevant EVAR pour diff�erentes cat�egories derisques ASA.

Fig. 4. Courbes de survie actuarielle de KaplaneMeier

des patients recevant EVAR en fonction du sexe.

328 Lomazzi et al. Annales de chirurgie vasculaire

hommes. Nos r�esultats sugg�erent unmoins bon taux

de survie, de l’ordre de 59% �a 3 ans en comparaison

aux 78% pr�ealablement rapport�es.20

Un autre r�esultat important de la pr�esente �etude�etait la relation entre les EPs �a fixation suprar�enaleet les �ev�enements ind�esirables. Si plusieurs articlesse concentraient sur la fixation suprar�enale des

EPs, peu de papiers se focalisaient v�eritablement

sur les r�esultats sp�ecifiques ; de plus, ils n’�etaientjamais focalis�es sp�ecifiquement sur cette config-

uration d’EP mais plus souvent sur la mortalit�epotentiellement induite par l’insuffisance r�enalepouvant en d�ecouler.21,22 En effet, nous n’avons

pas not�e de probl�eme chirurgical ou technique avec

ce type d’EP malgr�e une utilisation dans >30% des

cas. Dans notre exp�erience, nous utilisions les deuxtypes de configurations (c.�a.d, fixation sous-r�enaleet suprar�enale) provenant de diff�erents fabricants.

Une fixation suprar�enale �etait g�en�eralement

adopt�ee dans les an�evrysmes ayant des anatomies

difficiles, en particulier chez ceux ayant un collet

d�efavorable (c.�a.d, court, angul�e, invers�e, ou une

combinaison de ces caract�eristiques), et une anato-

mie difficile �etait plus fr�equemment associ�ee aux

larges an�evrysmes et �a l’age �elev�e ; ces deux varia-

bles �etaient associ�ees �a une augmentation de la

mortalit�e. En cons�equence, nous pensons que ce

type de configuration n’est pas associ�e �a une

augmentation de la mortalit�e, que ce soit pour des

raisons intrins�eques, des caract�eristiques d�emo-

graphiques, ou pour un plus grand taux de compli-

cations postop�eratoires.L’�etude actuelle pr�esente plusieurs limites. Pre-

mi�erement, cette �etude est biais�ee dans son inter-

pr�etation par son caract�ere monocentrique, mais

aussi par sa nature r�etrospective, meme si les

donn�ees �etaient collect�ees prospectivement. Mais,

le design de l’�etude �etait expos�e dans de pr�ec�edentsrapports.4,6,7,9,11,12 Deuxi�emement, notre �etude est�egalement limit�ee en termes statistiques par le

nombre diff�erent d’observations dans les groupes de

Vol. 25, No. 3, 2011 EVAR: Pr�edicteurs de la mortalit�e pr�ecoce et tardive 329

patients. Une erreur de type II ne peut etre exclue

au vu du nombre limit�e de patients ayant une

IRC, une fixation suprar�enale, et un sexe f�eminin.

Cependant, peu d’�etudes se concentraient sur l’effetdirect du score ASA et du sexe f�eminin sur la

survie postop�eratoire apr�es EVAR, ou les facteurs

pr�edictifs de mortalit�e tardive en analyse univari�eeou multivari�ee.4,15,19

CONCLUSION

Notre �etude montre qu’EVAR est efficace techni-

quement mais pr�esente toujours un certain nombre

de complications. L’identification des facteurs

pr�edictifs de mortalit�e pr�ecoce et tardive devrait

aider �a identifier les patients �a haut risque pour

EVAR. Notre exp�erience r�ev�elait que l’IRC et la

configuration de l’EP �etaient des facteurs pr�edictifsind�ependants de mortalit�e pr�ecoce. Le score ASA,

l’age, le diam�etre de l’an�evrysme, et le sexe f�eminin

affectaient ind�ependamment la survie �a long terme.

Une approche individualis�ee et un suivi m�eticuleuxdevraient etre consid�er�es chez ces patients �a haut

risque apr�es EVAR au cours de la p�eriode post-

op�eratoire pr�ecoce et tardive.

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