ALEXANDRE ZÉVAÈS

T o n y R é v i l l o n 1831-1898

LIBRAIRIE ARTHÈME FAYARD

Tony Révillon

DU MEME AUTEUR

Aperçu historique sur le Parti ouvrier français (épuisé).

Histoire de la guerre de 1914 (épuisé). Le Syndicalisme contemporain (épuisé). Le Socialisme en France depuis 1871 (épuisé). Le Socialisme en France depuis 1904 (épuisé). Les Mines et la Nation (épuisé). L'Industrie minière dans le grand-duché de Luxem-

bourg (épuisé). Jaurès et le rapprochement franco-allemand (épuisé). Ombres et Silhouettes (épuisé). Au Temps du Seize Mai (épuisé). Une Génération (épuisé). Histoire de Six ans 1938-1944 (épuisé). Eugène Pottier et « l'Internationale » (épuisé). La C.G.T. (épuisé). Les grands Manifestes du Socialisme français au

XIXe siècle (épuisé). Le Scandale de Panama (épuisé). L'Affaire Dreyfus (épuisé). Notes et souvenirs d'un militant (épuisé). Auguste Blanqui (épuisé). Pierre Vaux, instituteur et forçat (épuisé). Une Révolution manquée: le 12 mai 1839 (épuisé). Les Procès littéraires au XIX siècle (Librairie aca-

démique Perrin).

La Législation des mines en Angleterre (Giard). Le Procès Baudin et les débuts de la IIIe République

(Arthaud, Grenoble). Au Temps du Boulangisme (Gallimard). La Chute de Louis-Philippe (Hachette). L'Affaire Pierre Bonaparte, Le Meurtre de Victor Noir

(Hachette). Jaurès (Hachette). De la Semaine sanglante au Congrès de Marseille

(Marcel Rivière). Jules Guesde (Marcel Rivière). Les Guesdistes (Marcel Rivière). Le Parti socialiste de 1904 à 1923 (Marcel Rivière). La Révolution russe (Marcel Rivière). De l'Introduction du marxisme en France (Marcel

Rivière). Le Cinquantenaire de « J'accuse... » (Fasquelle). Histoire de la IIIe République, 1870-1945 (Nouvelle

Revue Critique). Jules Vallès (Nouvelle Revue Critique). Zola (Nouvelle Revue Critique). Maurice Rollinat (Nouvelle Revue Critique). Aristide Bruant (Nouvelle Revue Critique). Henri Rochefort le pamphlétaire (France-Empire). Histoire du Socialisme et du Communisme en France

de 1871 à 1947 (France-Empire). Clemenceau (René Julliard). La Cité du Soleil, traduite et précédée d'une intro-

duction sur Campanella (Librairie philosophique Vrin).

TONY REVILLON (1831-1898)

ALEXANDRE ZÉVAÈS

Tony Révillon (1831-1898)

LIBRAIRIE ARTHÈME FAYARD 18-20, Rue du Saint-Gothard, Paris

Il a été tiré de cet ouvrage: Quinze exemplaires sur

papier Corvol l'Orgueilleux des Papeteries Prioux, numérotés de 1 à 15.

Copyright by F. Brouty, J. Fayard et C 1950.

CHAPITRE PREMIER

JEUNESSE ET DEBUTS

SAINT-LAURENT-LÈS-MACON. — LAMARTINE. — DÉBUTS A LA « GAZETTE DE PARIS ». — LES CHRONIQUES DE « LA PETITE PRESSE ». — LE ROMANCIER. — LE CÉNACLE D'AIX-

LES-BAINS

Grand, robuste, la carrure puissante, la pres- tance superbe, une belle tête ronde et joviale, la face épanouie d'un frère Jean des Entom- meures ou d'un Honoré de Balzac, des yeux vifs et pétillants de malice, et, se dégageant de cet ensemble, un air de souveraine bonté, de

cordialité affable, d'intelligence pénétrante: tel apparaît Tony Révillon dans la force de l'âge; tel il apparaît à l'auteur de ces lignes vers 1891-93, alors qu'il siégeait au Palais-Bourbon, sur les hauteurs de l'extrême-gauche...

Révillon (Antoine), dit Tony Révillon, est originaire de l'Ain — de ce département dont le panorama présente, d'une part, les plaines riches et fertiles et, d'autre part, les combes ensoleillées et les coteaux couverts de pam- pres — de ce département, dont les tendances furent toujours démocratiques et qui donna à la République le philosophe idéaliste Edgar Quinet et le représentant du peuple Alphonse Baudin, assassiné le 3 décembre 1851 sur les barricades du faubourg Antoine par les sbires de Louis Buonaparte.

Sa commune natale est Saint-Laurent-lès- Mâcon, une bourgade d'environ dix-huit cents habitants, que, dans l'un de ses livres, il a décrite en ces termes: « A peu près à égale distance de Châlons et de Lyon, s'étendent, à droite de la Saône, une petite ville, à gauche, un gros bourg. La ville, c'est Mâcon; le bourg, c'est Saint-Laurent. Un pont de pierres cons- truit par les soldats de Jules César réunit les deux rives; la moitié de ce pont appartient au département de Saône-et-Loire, l'autre moitié au département de l'Ain. Un îlot de maisons basses baigné d'un côté par la rivière, des trois autres par les vagues vertes des prai- ries bressannes; pas de quai; une grève cou- verte de barques échouées, de filets suspen-

dus à des piquets, de linge posé sur des cordes; une rue droite, trois ou quatre ruelles; une grande place dont le sol inégal est çà et là coupé par des flaques d'eau; sur la place, le long des rues, le long de la rivière, des oies par bandes: tel est Saint-Laurent. » Quant aux habitants de la commune, impossible de ne pas reconnaître en eux « le vieux sang gaulois à leur haute stature, à l'articulation carrée de leur visage, à leurs cheveux châtains, aux regards pleins de vivacité de leurs yeux bruns, à l'absence de la ligne grecque dans la forme du nez. Vrais Gaulois, en effet, inconséquents, querelleurs, vantards, mais pleins de verve et de bravoure, aimant le danger, incapables de vivre dans leurs maisons et de travailler ail- leurs qu'à la face du ciel, les Saint-Laurentins, montés sur de petits bateaux, passent leurs journées à descendre et à remonter le cours de la Saône; ils pêchent... » (1)

Tony Révillon héritera de sa terre natale les qualités de vigueur, de robustesse, de santé, qui caractérisent la Bresse et qui le porteront au premier rang sur les diverses scènes où s'exercera son activité (2)

(1) ToNY RÉVILLON, La Belle jeunesse de François Lapalud. (1866). (2) Tony Révillon aimait profondément son pays natal. Fran-

cisque Allombert (1860-1903) dans Quelques Pages (Bourg, s.d.). pages 161 à 167, a évoqué l'affection de Tony Révillon pour sa petite patrie.

Marcel Batilliat dira que les pages les plus caractéristiques de Tony Révillon sont celles qu'il a consacrées à la descrip- tion des aspects, des mœurs et des types particuliers de son pays natal : « La Bresse et la Bourgogne mâconnaise sont magistralement évoquées dans la Belle jeunesse de François Lapalud, dans l'Exilé, dans les Deux Compagnons et surtout dans ce chef-d'œuvre de fine Ironie et de philosophie Indul-

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LES GRANDES ÉTUDES HISTORIQUES

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